2.5
Deuxième one-shot de Drnaso et j'ai plus accroché qu'avec 'Berverly' quoique je n'irais pas juste à dire que c'est un génie qui révolutionne la bande dessinée comme le disent des critiques qui ont pas les mêmes goûts que moi.
Cette fois-ci l'auteur montre les effets néfastes de la désinformation. Une jeune femme a été tuée par un sadique et comme c'est souvent le cas aux États-Unis il y aura plein de complotistes sur internet qui vont argumenter que c'est pas vrai et que c'est juste un complot de la grande cabale pour enlever le droit de porter des armes, que la famille et les proches de la victime sont des acteurs, etc et etc. En plus, son ancien petit copain est renfermé sur lui-même et fini par écouter une émission de radio d'un complotiste clairement inspiré par Alex Jones. On va voir les effets de ces complotistes sur l'entourage de la femme et surtout de l'ami de l'ancien petit copain qui l'héberge.
Il y a de bons passages sur tout ce qui concerne la désinformation sur le net et le pire est que l'album n'a que 4 ans d'âge et déjà la situation semble s'empirer. Malheureusement, il y a aussi plusieurs scènes pas vraiment intéressantes et toute la partie avant le meurtre de la jeune fille est très ennuyeuse. Je comprends pourquoi l'auteur prend son temps et présente la vie monotone de ses personnages avant que la vie bascule dans le drame, mais bon lire la vie ennuyeuse des gens cela devient vite...ben ennuyeux ! En plus, il y a une grosse ellipse narrative à la fin qui fait en sorte que tout semble s'arrêter un peu brutalement.
Bref, le sujet est intéressant, mais le scénario n'est pas très prenant. Je suis toujours pas fan du dessin froid de l'auteur, mais il maitrise bien la mise en scène.
J’ai du mal avec les visages de Violeff, que je ne trouve pas forcément à mon goût. Même si pour le reste son dessin passe bien, avec un Noir et Blanc raccord avec les ambiances accompagnant ces petites histoires.
On est ici dans du polar « social », politique, dans la veine de ce qu’ont pu publier des auteurs comme Léo Malet ou Patrick Pécherot. On n’est donc pas loin, en plus dans des décors de banlieue la plupart du temps, de Tardi, pour rester dans un univers BD.
C’est du polar « à gouaille », avec un texte off assez important, plein d’autodérision, de « bons mots », un parler populaire comme Audiard savait l’utiliser pour bonifier un scénario moyen.
Cinq histoires sont regroupées ici, donc il n’y a pas la place de trop développer. Mais je trouve que Violeff s’en sort plutôt bien – mise à part dans celle intitulée « Casse tes ruines », d’ailleurs la plus courte, que je n’ai pas trouvée extraordinaire. Les autres procurent une lecture sympathique, en particulier si vous êtes amateurs des références citées plus haut.
J’ai eu un peu de mal à me faire aux aller-retours entre les différentes périodes et entre l’Algérie et Saint-Nazaire. Mais pour le reste, l’histoire se laisse lire agréablement.
On y retrouve l’amour de Baru pour les quartiers populaires, ouvriers, et l’immigration. Mais ici cela se passe à Saint-Nazaire et non dans le nord de la France, et si l’un des personnages est bien un rital, c’est autour de la famille de son copain, un beur, que l’intrigue tourne.
N parallèle de la lutte des ouvriers pour sauver leurs emplois et contre la fermeture des chantiers navals, nous suivons donc en flash-back des évènements douloureux de la guerre d’Algérie, puis de l’après, au moment de l’épuration, de la prise du pouvoir par le FLN, et de la mise au rancard de certains combattants, kabyles en particulier.
Malgré l’hymne à la résistance (politique et sociale) et l’amitié forte qui unit les deux principaux protagonistes (que nous avons suivis depuis leur enfance), c’est quand même une histoire assez noire – avec une fin qui l’est tout autant, sinon plus.
La lecture est assez rapide, mais intéressante et agréable.
A l’occasion de la mort de son père – qu’elle n’avait vu qu’épisodiquement durant sa vie – une jeune femme découvre une famille qui ne l’enchante guère (mais cet aspect est vite évacué), mais surtout que ce père – et donc elle-même – pourraient être des descendants d’un explorateur mythique, Richard Francis Burton.
Cette découverte enchante la demoiselle – par ailleurs autrice de l’album, et elle va donc dévorer tout ce qui s’est publié sur son ancêtre, puis se lance sur ses traces – dans tous les sens du terme.
C’est d’abord l’occasion pour Olivia Burton de livrer une biographie de R.F. Burton, mais aussi de nous présenter un voyage au long cours – autant intérieur que réel souvent.
Ce « voyage » à rebours est parfois l’occasion de rencontres loufoques (le club d’admirateurs italiens par exemple), mais aussi de faire tomber du piédestal où elle pensait le mettre cet « ancêtre », loin d’être un héros ou une célébrité sur les lieux qu’il a traversés. Ce n’est d’ailleurs pas la seule désillusion qui l’attend
Dans son périple, Olivia est accompagnée par le fantôme de son ancêtre, qui « commente » certaines situations, lui souffle des réponses, et se révèle bougon, aigri par le succès injustifié de Livingston. C’est une bonne idée, source de gags, qui dynamise le récit.
Récit qui se laisse lire très agréablement, c’est fluide.
Le dessin semi-réaliste et moderne de Mahi Grand accompagne très bien ce récit à mi-chemin entre Histoire et roman graphique.
Raaahhhh, Alain Kokor ! Ce gars me déroute et me fascine à la fois. Au travers de ses œuvres, j’ai le sentiment d’entrapercevoir un auteur drôle et poétique auquel je me devrais d’être hypersensible… et puis, régulièrement, quand je les lis, j’ai l’impression de n’en saisir que le tiers… mais ce n’est pas grave car j’aime le dessin et la poésie qui s’en dégage… mais je suis quand même quelque peu frustré sur les bords.
Par conséquent, les œuvres qu’il a signées et que j’ai préférées ont été scénarisées par d’autres (Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied, Rocking chair). Mais dans le cas présent, Alain Kokor est seul aux commandes… et je ressors frustré de ma lecture. Frustré et pourtant charmé. Le dessin est beau, la colorisation est délicate, l’histoire est on ne peut plus originale, l’humour est présent, la découverte du Havre n’est pas déplaisante… mais je reste quand même avec ce sentiment de ne pas avoir tout compris, d’être un peu passé à côté.
Alain Kokor est un auteur frustrant…
Le travail de Götting est reconnaissable et agréable, avec un trait gras, un rendu charbonneux. Un petit côté rétro qui convient bien ici à l’intrigue, se déroulant dans le milieu du spectacle dans les années 1930.
L’histoire se laisse lire, n’est pas désagréable. Mais j’aurais aimé plus d’aspérités, de consistance. En effet, c’est un peu trop linéaire. Ce qui est un comble, alors que le personnage joue sur l’effet de surprise dans ses tours d’illusionniste. Mais c’est vrai qu’il ne cache pas à ceux qu’il côtoie le côté professionnel, méticuleux, et tout sauf « magique » de son « métier ».
A emprunter à l’occasion.
On a là une histoire qui est à la fois très classique et bien fichue
Tout ceci garantit une lecture agréable et fluide, mais hélas induit une certaine frustration.
Une communauté gangrénée et noyautée par une mafia, qui élimine ceux qui refusent d’obéir, ou qui cherchent à dénoncer les abus auprès des autorités (ici parmi les dockers), quelques fortes têtes décidées à briser le cercle vicieux (ici un prêtre et un boxeur déchu qui n’accepte plus ce que le caïd lui impose). Voilà pour l’intrigue, qui se laisse lire sans soucis.
Mais il n’y a pas vraiment de surprise, l’histoire elle-même est vite lue, dans une ambiance triste (accentuée par un Noir et Blanc n’acceptant que quelques nuances de gris). Du coup, même si l’histoire est très lisible, je pense qu’elle sera rapidement oubliée.
Note réelle 2,5/5.
A la frontière du roman graphique pur et du polar, cette histoire est assez agréable à lire.
Un type revient à Arles, sa ville d’origine, après une longue absence. Ancienne vedette en devenir de la corrida locale, il vient d’hériter d’un hôtel. Autour de lui vont rapidement graviter quelques vautours.
Quasiment tous les personnages sont hauts en couleur, et pourtant, même dans leur folie, il y a quelque chose de crédible chez eux. Il ne se passe pas grand-chose, l’intrigue est resserrée sur quelques heures à Arles, mais Autheman a réussi à planter un décor, à développer une intrigue, avec une belle et déjantée galerie de personnages, le tout donne une lecture divertissante, qui nous fait facilement oublier certains côtés improbables.
Son dessin est un peu brouillon, mais à tout prendre il convient bien à l’histoire. Un album au petit format agréable à lire. A découvrir à l’occasion.
2.5
Donc c'est une bande dessinée italienne traduite en français sur le témoignage d'une kurde de Syrie qui a fini en Allemagne et qui dans son pays d'origine avait des cours de littérature française. Vous suivez toujours ?
Une autre bande dessinée qui témoigne de la guerre en Syrie et des conditions des réfugiés qui s'installent en Europe. Je dois dire que sur le même sujet, ''L'Odyssée d'Hakim'' est tellement réussie que c'est dur de faire mieux. Toutefois, tout témoignage d'un événement horrible est important à mes yeux et j'ai essayé de ne pas trop comparer les deux bandes dessinées, surtout que celle de Fabien Toulmé a l'avantage d'avoir plus de pages ce qui fait que des sujets seulement effleurés dans cet unique album sont plus approfondis dans les trois tomes de la série de Toulmé.
Le point le plus intéressant est que cette fois-ci on a le point de vue d'une kurde et non d'un arabe. On apprend donc un peu les discriminations dont ils sont victimes même si je pense que ce sujet aurait mérité plus de pages. Le fait que le témoignage vient d'une femme fait en sorte qu'elle vit des choses qui arrivent pas ou peu à des hommes: le fait qu'en temps de guerre le risque de subir un viol est plus grand, le fait que des jeunes filles sont mariées en vitesse juste pour avoir de la protection de la part d'un homme, les risques du voyage Syrie-Europe lorsqu'on est enceinte....
L'ennui est le graphisme. Je n'ai pas trop aimé le dessin qui en plus est trop froid. L'autrice raconte des choses horribles qui normalement m'auraient touché émotionnellement, mais son style ne dégage aucune émotion, c'est limite si l'album aurait été mieux sans dessin ! Cela reste un témoignage à lire, mais le traitement qu'en fait l'autrice ne m'a pas trop plu.
2.5
Un roman graphique vraiment moyen. Je mets la 'note de passage' parce que je ne me suis pas vraiment ennuyé, mais on ne peut pas dire que j'ai été passionné par le récit. Heureusement que les cases sont grosses et il y en a généralement que 2-4 par pages, ce qui permet de lire tout de même rapidement un album de plus de 300 pages en une grosse demi-heure.
Ça raconte l'histoire d'un gamin qui perd son père et qui voudrait bien le retrouver et qui finit par construire une machine à voyager dans le temps. Tout le coté émotionnel de l'histoire ne m'a pas attristé, j'irais même jusqu'à dire que j'étais indifférent à ce que vivait le gamin, la perte de son père, les railleries de son grand frère et sa grande sœur, sa relation avec son voisin...Le plus triste est que c'est peut-être basé sur ce qu'a vécu l'autrice, mais voilà je vais pas mentir et dire qu'un récit est génial et bouleversant juste parce que c'est basé sur la vraie vie.
Un autre truc qui m'a un peu dérangé dans le récit est que le gamin a des moments où son imagination prend le dessus (quoique parfois c'est pas clair comme avec le loup au début) et parfois je ne voyais pas trop où l'autrice voulait en venir. Bref, j'ai lu l'album sans trop de problème, il y a quelques moments un peu sympas et j'aime bien le dessin, sauf que clairement il y a rien qui m'a vraiment touché.
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Sabrina
2.5 Deuxième one-shot de Drnaso et j'ai plus accroché qu'avec 'Berverly' quoique je n'irais pas juste à dire que c'est un génie qui révolutionne la bande dessinée comme le disent des critiques qui ont pas les mêmes goûts que moi. Cette fois-ci l'auteur montre les effets néfastes de la désinformation. Une jeune femme a été tuée par un sadique et comme c'est souvent le cas aux États-Unis il y aura plein de complotistes sur internet qui vont argumenter que c'est pas vrai et que c'est juste un complot de la grande cabale pour enlever le droit de porter des armes, que la famille et les proches de la victime sont des acteurs, etc et etc. En plus, son ancien petit copain est renfermé sur lui-même et fini par écouter une émission de radio d'un complotiste clairement inspiré par Alex Jones. On va voir les effets de ces complotistes sur l'entourage de la femme et surtout de l'ami de l'ancien petit copain qui l'héberge. Il y a de bons passages sur tout ce qui concerne la désinformation sur le net et le pire est que l'album n'a que 4 ans d'âge et déjà la situation semble s'empirer. Malheureusement, il y a aussi plusieurs scènes pas vraiment intéressantes et toute la partie avant le meurtre de la jeune fille est très ennuyeuse. Je comprends pourquoi l'auteur prend son temps et présente la vie monotone de ses personnages avant que la vie bascule dans le drame, mais bon lire la vie ennuyeuse des gens cela devient vite...ben ennuyeux ! En plus, il y a une grosse ellipse narrative à la fin qui fait en sorte que tout semble s'arrêter un peu brutalement. Bref, le sujet est intéressant, mais le scénario n'est pas très prenant. Je suis toujours pas fan du dessin froid de l'auteur, mais il maitrise bien la mise en scène.
Si ça sonne, ça saigne !
J’ai du mal avec les visages de Violeff, que je ne trouve pas forcément à mon goût. Même si pour le reste son dessin passe bien, avec un Noir et Blanc raccord avec les ambiances accompagnant ces petites histoires. On est ici dans du polar « social », politique, dans la veine de ce qu’ont pu publier des auteurs comme Léo Malet ou Patrick Pécherot. On n’est donc pas loin, en plus dans des décors de banlieue la plupart du temps, de Tardi, pour rester dans un univers BD. C’est du polar « à gouaille », avec un texte off assez important, plein d’autodérision, de « bons mots », un parler populaire comme Audiard savait l’utiliser pour bonifier un scénario moyen. Cinq histoires sont regroupées ici, donc il n’y a pas la place de trop développer. Mais je trouve que Violeff s’en sort plutôt bien – mise à part dans celle intitulée « Casse tes ruines », d’ailleurs la plus courte, que je n’ai pas trouvée extraordinaire. Les autres procurent une lecture sympathique, en particulier si vous êtes amateurs des références citées plus haut.
Le Silence de Lounès
J’ai eu un peu de mal à me faire aux aller-retours entre les différentes périodes et entre l’Algérie et Saint-Nazaire. Mais pour le reste, l’histoire se laisse lire agréablement. On y retrouve l’amour de Baru pour les quartiers populaires, ouvriers, et l’immigration. Mais ici cela se passe à Saint-Nazaire et non dans le nord de la France, et si l’un des personnages est bien un rital, c’est autour de la famille de son copain, un beur, que l’intrigue tourne. N parallèle de la lutte des ouvriers pour sauver leurs emplois et contre la fermeture des chantiers navals, nous suivons donc en flash-back des évènements douloureux de la guerre d’Algérie, puis de l’après, au moment de l’épuration, de la prise du pouvoir par le FLN, et de la mise au rancard de certains combattants, kabyles en particulier. Malgré l’hymne à la résistance (politique et sociale) et l’amitié forte qui unit les deux principaux protagonistes (que nous avons suivis depuis leur enfance), c’est quand même une histoire assez noire – avec une fin qui l’est tout autant, sinon plus. La lecture est assez rapide, mais intéressante et agréable.
Un Anglais dans mon arbre
A l’occasion de la mort de son père – qu’elle n’avait vu qu’épisodiquement durant sa vie – une jeune femme découvre une famille qui ne l’enchante guère (mais cet aspect est vite évacué), mais surtout que ce père – et donc elle-même – pourraient être des descendants d’un explorateur mythique, Richard Francis Burton. Cette découverte enchante la demoiselle – par ailleurs autrice de l’album, et elle va donc dévorer tout ce qui s’est publié sur son ancêtre, puis se lance sur ses traces – dans tous les sens du terme. C’est d’abord l’occasion pour Olivia Burton de livrer une biographie de R.F. Burton, mais aussi de nous présenter un voyage au long cours – autant intérieur que réel souvent. Ce « voyage » à rebours est parfois l’occasion de rencontres loufoques (le club d’admirateurs italiens par exemple), mais aussi de faire tomber du piédestal où elle pensait le mettre cet « ancêtre », loin d’être un héros ou une célébrité sur les lieux qu’il a traversés. Ce n’est d’ailleurs pas la seule désillusion qui l’attend Dans son périple, Olivia est accompagnée par le fantôme de son ancêtre, qui « commente » certaines situations, lui souffle des réponses, et se révèle bougon, aigri par le succès injustifié de Livingston. C’est une bonne idée, source de gags, qui dynamise le récit. Récit qui se laisse lire très agréablement, c’est fluide. Le dessin semi-réaliste et moderne de Mahi Grand accompagne très bien ce récit à mi-chemin entre Histoire et roman graphique.
Au-delà des mers
Raaahhhh, Alain Kokor ! Ce gars me déroute et me fascine à la fois. Au travers de ses œuvres, j’ai le sentiment d’entrapercevoir un auteur drôle et poétique auquel je me devrais d’être hypersensible… et puis, régulièrement, quand je les lis, j’ai l’impression de n’en saisir que le tiers… mais ce n’est pas grave car j’aime le dessin et la poésie qui s’en dégage… mais je suis quand même quelque peu frustré sur les bords. Par conséquent, les œuvres qu’il a signées et que j’ai préférées ont été scénarisées par d’autres (Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied, Rocking chair). Mais dans le cas présent, Alain Kokor est seul aux commandes… et je ressors frustré de ma lecture. Frustré et pourtant charmé. Le dessin est beau, la colorisation est délicate, l’histoire est on ne peut plus originale, l’humour est présent, la découverte du Havre n’est pas déplaisante… mais je reste quand même avec ce sentiment de ne pas avoir tout compris, d’être un peu passé à côté. Alain Kokor est un auteur frustrant…
La Malle Sanderson
Le travail de Götting est reconnaissable et agréable, avec un trait gras, un rendu charbonneux. Un petit côté rétro qui convient bien ici à l’intrigue, se déroulant dans le milieu du spectacle dans les années 1930. L’histoire se laisse lire, n’est pas désagréable. Mais j’aurais aimé plus d’aspérités, de consistance. En effet, c’est un peu trop linéaire. Ce qui est un comble, alors que le personnage joue sur l’effet de surprise dans ses tours d’illusionniste. Mais c’est vrai qu’il ne cache pas à ceux qu’il côtoie le côté professionnel, méticuleux, et tout sauf « magique » de son « métier ». A emprunter à l’occasion.
Sur les quais
On a là une histoire qui est à la fois très classique et bien fichue Tout ceci garantit une lecture agréable et fluide, mais hélas induit une certaine frustration. Une communauté gangrénée et noyautée par une mafia, qui élimine ceux qui refusent d’obéir, ou qui cherchent à dénoncer les abus auprès des autorités (ici parmi les dockers), quelques fortes têtes décidées à briser le cercle vicieux (ici un prêtre et un boxeur déchu qui n’accepte plus ce que le caïd lui impose). Voilà pour l’intrigue, qui se laisse lire sans soucis. Mais il n’y a pas vraiment de surprise, l’histoire elle-même est vite lue, dans une ambiance triste (accentuée par un Noir et Blanc n’acceptant que quelques nuances de gris). Du coup, même si l’histoire est très lisible, je pense qu’elle sera rapidement oubliée. Note réelle 2,5/5.
Place des hommes
A la frontière du roman graphique pur et du polar, cette histoire est assez agréable à lire. Un type revient à Arles, sa ville d’origine, après une longue absence. Ancienne vedette en devenir de la corrida locale, il vient d’hériter d’un hôtel. Autour de lui vont rapidement graviter quelques vautours. Quasiment tous les personnages sont hauts en couleur, et pourtant, même dans leur folie, il y a quelque chose de crédible chez eux. Il ne se passe pas grand-chose, l’intrigue est resserrée sur quelques heures à Arles, mais Autheman a réussi à planter un décor, à développer une intrigue, avec une belle et déjantée galerie de personnages, le tout donne une lecture divertissante, qui nous fait facilement oublier certains côtés improbables. Son dessin est un peu brouillon, mais à tout prendre il convient bien à l’histoire. Un album au petit format agréable à lire. A découvrir à l’occasion.
Khalat
2.5 Donc c'est une bande dessinée italienne traduite en français sur le témoignage d'une kurde de Syrie qui a fini en Allemagne et qui dans son pays d'origine avait des cours de littérature française. Vous suivez toujours ? Une autre bande dessinée qui témoigne de la guerre en Syrie et des conditions des réfugiés qui s'installent en Europe. Je dois dire que sur le même sujet, ''L'Odyssée d'Hakim'' est tellement réussie que c'est dur de faire mieux. Toutefois, tout témoignage d'un événement horrible est important à mes yeux et j'ai essayé de ne pas trop comparer les deux bandes dessinées, surtout que celle de Fabien Toulmé a l'avantage d'avoir plus de pages ce qui fait que des sujets seulement effleurés dans cet unique album sont plus approfondis dans les trois tomes de la série de Toulmé. Le point le plus intéressant est que cette fois-ci on a le point de vue d'une kurde et non d'un arabe. On apprend donc un peu les discriminations dont ils sont victimes même si je pense que ce sujet aurait mérité plus de pages. Le fait que le témoignage vient d'une femme fait en sorte qu'elle vit des choses qui arrivent pas ou peu à des hommes: le fait qu'en temps de guerre le risque de subir un viol est plus grand, le fait que des jeunes filles sont mariées en vitesse juste pour avoir de la protection de la part d'un homme, les risques du voyage Syrie-Europe lorsqu'on est enceinte.... L'ennui est le graphisme. Je n'ai pas trop aimé le dessin qui en plus est trop froid. L'autrice raconte des choses horribles qui normalement m'auraient touché émotionnellement, mais son style ne dégage aucune émotion, c'est limite si l'album aurait été mieux sans dessin ! Cela reste un témoignage à lire, mais le traitement qu'en fait l'autrice ne m'a pas trop plu.
Wolf
2.5 Un roman graphique vraiment moyen. Je mets la 'note de passage' parce que je ne me suis pas vraiment ennuyé, mais on ne peut pas dire que j'ai été passionné par le récit. Heureusement que les cases sont grosses et il y en a généralement que 2-4 par pages, ce qui permet de lire tout de même rapidement un album de plus de 300 pages en une grosse demi-heure. Ça raconte l'histoire d'un gamin qui perd son père et qui voudrait bien le retrouver et qui finit par construire une machine à voyager dans le temps. Tout le coté émotionnel de l'histoire ne m'a pas attristé, j'irais même jusqu'à dire que j'étais indifférent à ce que vivait le gamin, la perte de son père, les railleries de son grand frère et sa grande sœur, sa relation avec son voisin...Le plus triste est que c'est peut-être basé sur ce qu'a vécu l'autrice, mais voilà je vais pas mentir et dire qu'un récit est génial et bouleversant juste parce que c'est basé sur la vraie vie. Un autre truc qui m'a un peu dérangé dans le récit est que le gamin a des moments où son imagination prend le dessus (quoique parfois c'est pas clair comme avec le loup au début) et parfois je ne voyais pas trop où l'autrice voulait en venir. Bref, j'ai lu l'album sans trop de problème, il y a quelques moments un peu sympas et j'aime bien le dessin, sauf que clairement il y a rien qui m'a vraiment touché.