Si je ne trouve pas cet album exempt de défauts, je lui reconnais aussi et surtout des qualités qui en justifient la lecture.
Au niveau des défauts, je pointerai le côté très bisounours de certains événements et du comportement de l’ensemble des personnages. Cela confère au scénario une impression de naïveté bien en accord avec l’âge du public visé (quoique) mais le prive d’une part de noirceur qui aurait pu lui être bénéfique. Autre défaut, la pauvreté des décors, qui sont souvent beaucoup trop lisses pour pleinement me satisfaire.
Au niveau des qualités me vient d’abord à l’esprit la manière dont l’autrice traite du passage de l’enfance à l’adolescence, de ce moment charnière où le besoin de s’affirmer en tant qu’individu se confronte à la crainte d’être rejeté par le groupe. Ce tiraillement entre l’envie de répondre aux attentes de son entourage et la nécessité de laisser sa propre personnalité s’exprimer est brillamment mis en lumière au travers du personnage de Morgan. C’est un personnage que j’ai trouvé très réussi, très juste dans ses réactions, et qui parlera à coup sûr à beaucoup de jeunes adolescent.e.s.
Autre qualité, le dessin. Très facile d’accès, avec un côté manga qui plaira aux jeunes lectrices et lecteurs, il garantit une lecture fluide et rapide (les grandes illustrations sont nombreuses). Les personnages sont bien typés (impossible de confondre qui que ce soit) et l’autrice accorde une attention particulière aux tenues des jeunes filles, ce qui, à nouveau, devrait plaire aux lectrices auxquelles cet album est principalement destiné.
Enfin, le fait d’apporter une dimension fantastique au scénario permet de dynamiser celui-ci et de lui insuffler une petite thématique écologiste bien dans l’air du temps (même si les deux thématiques majeures demeurent l’affirmation de soi et l’homosexualité).
Vraiment pas mal dans l’ensemble, une lecture que je conseillerais sans hésitation aux jeunes lectrices entre 12 et 14 ans.
J'ai eu du mal à la commencer à cause des couvertures qui ne me plaisent pas ( cela dit on comprend un peu mieux ce choix après lecture ). Mais au final c'est une très bonne surprise ! Beaucoup aimé, le scénario est original.
Seulement voilà, et c'est uniquement pour ça que je mets 3 étoiles car sinon ça valait bien les 4 ! ça va trop vite hélas, c'est le seul reproche que j'ai, et le dernier tome va trop vite... assez déçu, on n'a pas le temps de savourer ce qu'il va se passer que c'est déjà passé. Des personnages pas assez exploités également à mon sens. En espérant qu'il y aura une suite car il y de quoi faire. :)
2.5
J'avais entendu parler il y a longtemps grâce à internet d'un type soutenu par sa maman qui fabriquait une soucoupe dans son jardin et qui avait fait es appariations dans des médias français et belges. Cet album retrace la vie de ce type dont je ne connaissais même pas le nom: Jean-Claude Ladrat !
Cette biographie m'a vite intéressé lorsque j'ai vu qui était le sujet, sauf que j'ai fini par être un peu déçu. Le scénariste fait l'erreur fréquente des biographies en bd: il survole la vie de quelqu'un et souvent on dirait qu'il manque des choses. Ce qui m'a le plus étonné est la mère de Jean-Claude qui reste un vrai mystère pour moi. Elle perds la garde de ses enfants à un moment pour une raison jamais expliqué (ou alors j'ai manqué une case) et on voit pas trop pourquoi elle rentre dans les délires de son fils à moins qu'elle soit elle-même cinglé.
Bref, on voit les moments les plus marquants de Ladrat: son enfance malheureuse, la révélation qui va changer sa vie, ses tentatives pour communiquer avec les extraterrestres....Tout va tout de même très vite et plusieurs détails ne sont pas approfondit. Ainsi, on dirait que Jean Teulé et ensuite l'émission Strip Tease débarquent de nulle part pour l'interviewer. Comment ils ont apprit l'existence de ce type au juste ? Et puis lorsque j'apprends que le type faisait des carrasses sexuelles à des adolescentes et qu'il est tellement déconnecté de la réalité qu’il ne semble même pas voir ce qui est mal dans ses gestes, je me dis qu'au lieu de se marrer de lui, on aurait peut-être du l'envoyer consulter.
Le dessin est correct.
2,5
Un album qui montre comment une œuvre de fiction va affecter un ado au point qu'il va basculer.
J'avoue que je ne connaissais pas Les Chants de Maldoror dont les auteurs adaptent des parties dans leur récit. Ce sont d'ailleurs les parties que j'ai le moins aimé, notamment parce que je ne comprenais pas l'histoire et qu'il a fallut voir sur wikipédia qu'en faite il y a pas vraiment d'histoire dans ce bouquin, c'est juste une suite de fantasme pervers ou un truc du genre.
Donc un ado en mal de vivre va découvrir le bouquin, l'adorer et petit à petit il va perdre le contact avec la réalité. Il y a des bonnes scènes, mais globalement cela m'a semblé moyen. Comme je l'ai écrit, les parties adaptations du bouquin ne m'ont pas intéressé et je trouve que la radicalisation de l'ado est un peu trop rapide, surtout qu'en plus ça se termine brutalement. Il faut dire que le personnage principal est vite antipathique et qu'on n'évoque que vaguement la raison pourquoi il est mal dans sa peau.
Dommage parce que le dessin en noir et blanc est bien maitrisé.
Un quasi huis-clos, avec deux personnages très mal assortis (et un mini clébard un peu space), tous deux se retrouvant enfermés dans une baraque encerclée de zombies menaçants, dans une ambiance de fin du monde (y a-t-il des survivants ailleurs ?).
Le scénario n’explique rien de cette situation catastrophique, ni avant ni après. Tout est centré sur ces personnages et leurs relations tendues : il faut dire que l’un d’entre eux est un beauf macho, homophobe et grande gueule, quand l’autre (chez qui il a trouvé refuge) est un gringalet homosexuel écrivant des bouquins pour les mioches. C’est dire que ça peut faire des étincelles.
Je ne suis a priori pas fan des histoires de zombies, mais ici ça passe très bien, puisqu’ils ne sont là que comme décor, ou pour dramatiser l’intrigue (et justifier la rencontre et la cohabitation improbable des deux loustics).
Sans être hilarant, c’est quand même souvent amusant. En tout cas la lecture est agréable.
La fin est expédiée, dans un épilogue absurde et délirant. Je ne sais pas si une suite est envisagée (je n’en ai pas vu trace), et ce ne serait pas forcément génial, tant je pense que Mourier a épuisé son idée de départ – en l’utilisant à bon escient.
Album sympathique en tout cas, pour amateur d’humour un peu con avec zombies à la fenêtre.
Note réelle 3,5/5.
Albert Londres est un personnage dont le nom est devenu gage d’enquêtes au long cours, l’ancêtre des grands reporters et autres empêcheurs de mal tourner en rond. Un prestigieux prix récompensant les meilleurs reportages et journalistes porte d’ailleurs son nom.
Cet album se penche sur la dernière enquête de Londres, ses derniers instants. Un important dossier complète très bien l’album, plantant bien le décor, présentant les personnages principaux de cette « intrigue », en expliquant les choix effectués pour le scénario. Car plusieurs zones d’ombres persistent.
Mais le choix de Frédéric Kinder est tout à fait crédible – hélas pourrait-on dire. Du coup cet album se laisse lire très agréablement. C’est un mélange de thriller, mâtiné de magouilles politiques, de trafic de drogue, avec l’invasion japonaise de la Chine (l’intrigue se déroule essentiellement en Chine en 1932). Cet important arrière-plan dynamise sans conteste l’intrigue, on ne s’ennuie pas.
Quant au dessin de Borris, que je découvre ici, s’il n’est pas forcément mon truc, avec des traits de visage pas très développés. Mais il est quand même très lisible et dynamique, et accompagne bien l’histoire.
Un peu fourre-tout cette version d’Alice au pays des merveilles, qui incorpore d’autres références (Tarzan, Le livre de la jungle, Peter Pan, contes de Perrault, etc.), et qui s’adresse à un public assez large.
Le dessin tout en rondeur de Keramidas, le côté gentiment amusant de certaines péripéties concoctées par Tebo (en particulier autour du tigre, gros dur à contre-emploi, qui subit pas mal les évènements) attireront plutôt les jeunes lecteurs (qui apprécieront aussi sans doute le crado beurk de cours de récréation de certaines situations – comme lorsqu’Alice mange des crottes de nez dans le premier tome). Mais certains lecteurs plus âgés peuvent aussi y trouver leur compte.
En ce qui me concerne, si j’ai trouvé l’ensemble assez frais, mignon, j’ai aussi ressenti quelques longueurs, surtout dans le premier tome (le plus long d’ailleurs). Pour le coup je ne pense pas que les auteurs avaient matière à tenir sur trois tomes, et ne faire qu’un ou deux tomes plus denses et plus « punchy » aurait sans doute été meilleur). En tout cas je suis globalement resté sur ma faim, et conseille cette série essentiellement pour un jeune lectorat.
Lecteur cible par excellence de cet album, tant les protagonistes de ce cross over humoristique ont baigné mon enfance, je ressors mitigé de ma lecture.
C'est vrai que ce genre d'album "madeleine de Proust" fait toujours son petit effet, et que ceux pour qui ces héros tels Goldorak, Cobra, Capitaine Flamme ou encore Ulysse 31 ont bâti un pan de leur imaginaire (voire plus -mon fils s'appelle Ulysse-) vont se faire une joie de les retrouver dans un joyeux melting pots de gags les faisant interagir.
Mais voilà, parti plein d'entrain, content de retrouver de vieux potes perdus de vue, on se dit assez vite que c'était peut-être "mieux avant"...
Alors oui, on sent que ZeMial maîtrise son sujet et qu'il connaît parfaitement tous ces héros ; oui, il a un coup de crayon sympa et dynamique qui les caricature avec justesse ; mais passé quelques pages où on a pas toujours ri, le soufflé retombe et la petite déception pointe. Car à trop vouloir jouer les experts sur les séries de notre enfance, il ne faudrait pas oublier une règle de base : si on doit expliquer un gag, généralement c'est qu'il n'est pas bon... Et là, retrouver en fin d'album un index qui explique les références et gags de la plupart des pages, moi déjà je me dis "y'a un problème...".
Et effectivement, connaissant tous les protagonistes des gags pour avoir avalé des heures d'épisodes desdites séries, il y a des fois je ne voyais pas le gag ou la référence...
Bref, c'est donc un plaisir quand même limité que m'a procuré la lecture de cet album dont j'attendais peut-être trop.
(2.5/5)
Voilà un comics qui relate le premier opus du film de James Cameron, avec cette particularité qu'elle ne rend compte que du point de vue des Na'vis, les natifs de Pandora.
Si le parti pris aurait pu être intéressant, je trouve qu'il nous manque quand même pour le coup un sacré paquet de séquences et de nuances dans la restitution de cette épopée. Quid des motivations de l'envahisseur humain, de tout le travail de recherche du docteur Grace Augustine qui pilote le projet Avatar (qui donne quand même son nom à cette saga) ainsi que de tous les événements qui ne se passent que du côté humain...
Alors oui, quand on a vu le film on y retrouve ses petits et on reconstitue le fil du récit, mais pour un lecteur qui n'aurait pas eu cette chance, on passe quand même à côté d'un pan entier de l'histoire initiale. Dommage...
Du côté du dessin, c'est plutôt pas mal, les Na'vis sont plutôt bien restitués, les ambiances aussi tout en restant assez académique pour du comics.
Pour le coup, les connaisseurs se sentiront frustrés, les néophytes sans doute un peu perdus par ce parti pris narratif
(2.5/5)
Voilà un roman graphique très sombre racontant l’histoire d’une mère rongée par l’inquiétude qui, sans jamais renoncer, cherche son fils Mehdi qui a disparu après les manifestations de Téhéran, au printemps 2009. Inlassablement, elle parcourt les hôpitaux, attend à la porte de la prison, se heurte aux silences et à l’absence de traces. Cet album présente l’intérêt d’avoir été écrit à partir de témoignages réels ce qui nous donne une vision très réaliste de la répression qui sévit en Iran au début des années 2000. Implacablement, la mécanique du régime des Ayatollahs bloque toutes les tentatives d’une mère de retrouver son fils ou d’obtenir la moindre explication sur sa disparition. Alternant entre la vie réelle et les cauchemars nocturnes, les personnages se perdent dans le désespoir. Le dessin m’a plu même s’il y a trop de petites cases à mon goût mais à l’inverse, certaines pleines pages représentant les peurs et les cauchemars sont superbes. Un album important sur une période noire de l’histoire de l’Iran. A noter : les pages documentaires en fin d’album qui apportent un éclairage historique sur cet événement. Des pages « mémoire » rappellent les noms des victimes de la persécution.
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La Fille de la mer
Si je ne trouve pas cet album exempt de défauts, je lui reconnais aussi et surtout des qualités qui en justifient la lecture. Au niveau des défauts, je pointerai le côté très bisounours de certains événements et du comportement de l’ensemble des personnages. Cela confère au scénario une impression de naïveté bien en accord avec l’âge du public visé (quoique) mais le prive d’une part de noirceur qui aurait pu lui être bénéfique. Autre défaut, la pauvreté des décors, qui sont souvent beaucoup trop lisses pour pleinement me satisfaire. Au niveau des qualités me vient d’abord à l’esprit la manière dont l’autrice traite du passage de l’enfance à l’adolescence, de ce moment charnière où le besoin de s’affirmer en tant qu’individu se confronte à la crainte d’être rejeté par le groupe. Ce tiraillement entre l’envie de répondre aux attentes de son entourage et la nécessité de laisser sa propre personnalité s’exprimer est brillamment mis en lumière au travers du personnage de Morgan. C’est un personnage que j’ai trouvé très réussi, très juste dans ses réactions, et qui parlera à coup sûr à beaucoup de jeunes adolescent.e.s. Autre qualité, le dessin. Très facile d’accès, avec un côté manga qui plaira aux jeunes lectrices et lecteurs, il garantit une lecture fluide et rapide (les grandes illustrations sont nombreuses). Les personnages sont bien typés (impossible de confondre qui que ce soit) et l’autrice accorde une attention particulière aux tenues des jeunes filles, ce qui, à nouveau, devrait plaire aux lectrices auxquelles cet album est principalement destiné. Enfin, le fait d’apporter une dimension fantastique au scénario permet de dynamiser celui-ci et de lui insuffler une petite thématique écologiste bien dans l’air du temps (même si les deux thématiques majeures demeurent l’affirmation de soi et l’homosexualité). Vraiment pas mal dans l’ensemble, une lecture que je conseillerais sans hésitation aux jeunes lectrices entre 12 et 14 ans.
Méto
J'ai eu du mal à la commencer à cause des couvertures qui ne me plaisent pas ( cela dit on comprend un peu mieux ce choix après lecture ). Mais au final c'est une très bonne surprise ! Beaucoup aimé, le scénario est original. Seulement voilà, et c'est uniquement pour ça que je mets 3 étoiles car sinon ça valait bien les 4 ! ça va trop vite hélas, c'est le seul reproche que j'ai, et le dernier tome va trop vite... assez déçu, on n'a pas le temps de savourer ce qu'il va se passer que c'est déjà passé. Des personnages pas assez exploités également à mon sens. En espérant qu'il y aura une suite car il y de quoi faire. :)
La Soucoupe et le Prisonnier
2.5 J'avais entendu parler il y a longtemps grâce à internet d'un type soutenu par sa maman qui fabriquait une soucoupe dans son jardin et qui avait fait es appariations dans des médias français et belges. Cet album retrace la vie de ce type dont je ne connaissais même pas le nom: Jean-Claude Ladrat ! Cette biographie m'a vite intéressé lorsque j'ai vu qui était le sujet, sauf que j'ai fini par être un peu déçu. Le scénariste fait l'erreur fréquente des biographies en bd: il survole la vie de quelqu'un et souvent on dirait qu'il manque des choses. Ce qui m'a le plus étonné est la mère de Jean-Claude qui reste un vrai mystère pour moi. Elle perds la garde de ses enfants à un moment pour une raison jamais expliqué (ou alors j'ai manqué une case) et on voit pas trop pourquoi elle rentre dans les délires de son fils à moins qu'elle soit elle-même cinglé. Bref, on voit les moments les plus marquants de Ladrat: son enfance malheureuse, la révélation qui va changer sa vie, ses tentatives pour communiquer avec les extraterrestres....Tout va tout de même très vite et plusieurs détails ne sont pas approfondit. Ainsi, on dirait que Jean Teulé et ensuite l'émission Strip Tease débarquent de nulle part pour l'interviewer. Comment ils ont apprit l'existence de ce type au juste ? Et puis lorsque j'apprends que le type faisait des carrasses sexuelles à des adolescentes et qu'il est tellement déconnecté de la réalité qu’il ne semble même pas voir ce qui est mal dans ses gestes, je me dis qu'au lieu de se marrer de lui, on aurait peut-être du l'envoyer consulter. Le dessin est correct.
Maldoror et moi
2,5 Un album qui montre comment une œuvre de fiction va affecter un ado au point qu'il va basculer. J'avoue que je ne connaissais pas Les Chants de Maldoror dont les auteurs adaptent des parties dans leur récit. Ce sont d'ailleurs les parties que j'ai le moins aimé, notamment parce que je ne comprenais pas l'histoire et qu'il a fallut voir sur wikipédia qu'en faite il y a pas vraiment d'histoire dans ce bouquin, c'est juste une suite de fantasme pervers ou un truc du genre. Donc un ado en mal de vivre va découvrir le bouquin, l'adorer et petit à petit il va perdre le contact avec la réalité. Il y a des bonnes scènes, mais globalement cela m'a semblé moyen. Comme je l'ai écrit, les parties adaptations du bouquin ne m'ont pas intéressé et je trouve que la radicalisation de l'ado est un peu trop rapide, surtout qu'en plus ça se termine brutalement. Il faut dire que le personnage principal est vite antipathique et qu'on n'évoque que vaguement la raison pourquoi il est mal dans sa peau. Dommage parce que le dessin en noir et blanc est bien maitrisé.
Les Souvivants
Un quasi huis-clos, avec deux personnages très mal assortis (et un mini clébard un peu space), tous deux se retrouvant enfermés dans une baraque encerclée de zombies menaçants, dans une ambiance de fin du monde (y a-t-il des survivants ailleurs ?). Le scénario n’explique rien de cette situation catastrophique, ni avant ni après. Tout est centré sur ces personnages et leurs relations tendues : il faut dire que l’un d’entre eux est un beauf macho, homophobe et grande gueule, quand l’autre (chez qui il a trouvé refuge) est un gringalet homosexuel écrivant des bouquins pour les mioches. C’est dire que ça peut faire des étincelles. Je ne suis a priori pas fan des histoires de zombies, mais ici ça passe très bien, puisqu’ils ne sont là que comme décor, ou pour dramatiser l’intrigue (et justifier la rencontre et la cohabitation improbable des deux loustics). Sans être hilarant, c’est quand même souvent amusant. En tout cas la lecture est agréable. La fin est expédiée, dans un épilogue absurde et délirant. Je ne sais pas si une suite est envisagée (je n’en ai pas vu trace), et ce ne serait pas forcément génial, tant je pense que Mourier a épuisé son idée de départ – en l’utilisant à bon escient. Album sympathique en tout cas, pour amateur d’humour un peu con avec zombies à la fenêtre. Note réelle 3,5/5.
Albert Londres doit disparaître
Albert Londres est un personnage dont le nom est devenu gage d’enquêtes au long cours, l’ancêtre des grands reporters et autres empêcheurs de mal tourner en rond. Un prestigieux prix récompensant les meilleurs reportages et journalistes porte d’ailleurs son nom. Cet album se penche sur la dernière enquête de Londres, ses derniers instants. Un important dossier complète très bien l’album, plantant bien le décor, présentant les personnages principaux de cette « intrigue », en expliquant les choix effectués pour le scénario. Car plusieurs zones d’ombres persistent. Mais le choix de Frédéric Kinder est tout à fait crédible – hélas pourrait-on dire. Du coup cet album se laisse lire très agréablement. C’est un mélange de thriller, mâtiné de magouilles politiques, de trafic de drogue, avec l’invasion japonaise de la Chine (l’intrigue se déroule essentiellement en Chine en 1932). Cet important arrière-plan dynamise sans conteste l’intrigue, on ne s’ennuie pas. Quant au dessin de Borris, que je découvre ici, s’il n’est pas forcément mon truc, avec des traits de visage pas très développés. Mais il est quand même très lisible et dynamique, et accompagne bien l’histoire.
Alice au pays des singes
Un peu fourre-tout cette version d’Alice au pays des merveilles, qui incorpore d’autres références (Tarzan, Le livre de la jungle, Peter Pan, contes de Perrault, etc.), et qui s’adresse à un public assez large. Le dessin tout en rondeur de Keramidas, le côté gentiment amusant de certaines péripéties concoctées par Tebo (en particulier autour du tigre, gros dur à contre-emploi, qui subit pas mal les évènements) attireront plutôt les jeunes lecteurs (qui apprécieront aussi sans doute le crado beurk de cours de récréation de certaines situations – comme lorsqu’Alice mange des crottes de nez dans le premier tome). Mais certains lecteurs plus âgés peuvent aussi y trouver leur compte. En ce qui me concerne, si j’ai trouvé l’ensemble assez frais, mignon, j’ai aussi ressenti quelques longueurs, surtout dans le premier tome (le plus long d’ailleurs). Pour le coup je ne pense pas que les auteurs avaient matière à tenir sur trois tomes, et ne faire qu’un ou deux tomes plus denses et plus « punchy » aurait sans doute été meilleur). En tout cas je suis globalement resté sur ma faim, et conseille cette série essentiellement pour un jeune lectorat.
Shônen Avengers
Lecteur cible par excellence de cet album, tant les protagonistes de ce cross over humoristique ont baigné mon enfance, je ressors mitigé de ma lecture. C'est vrai que ce genre d'album "madeleine de Proust" fait toujours son petit effet, et que ceux pour qui ces héros tels Goldorak, Cobra, Capitaine Flamme ou encore Ulysse 31 ont bâti un pan de leur imaginaire (voire plus -mon fils s'appelle Ulysse-) vont se faire une joie de les retrouver dans un joyeux melting pots de gags les faisant interagir. Mais voilà, parti plein d'entrain, content de retrouver de vieux potes perdus de vue, on se dit assez vite que c'était peut-être "mieux avant"... Alors oui, on sent que ZeMial maîtrise son sujet et qu'il connaît parfaitement tous ces héros ; oui, il a un coup de crayon sympa et dynamique qui les caricature avec justesse ; mais passé quelques pages où on a pas toujours ri, le soufflé retombe et la petite déception pointe. Car à trop vouloir jouer les experts sur les séries de notre enfance, il ne faudrait pas oublier une règle de base : si on doit expliquer un gag, généralement c'est qu'il n'est pas bon... Et là, retrouver en fin d'album un index qui explique les références et gags de la plupart des pages, moi déjà je me dis "y'a un problème...". Et effectivement, connaissant tous les protagonistes des gags pour avoir avalé des heures d'épisodes desdites séries, il y a des fois je ne voyais pas le gag ou la référence... Bref, c'est donc un plaisir quand même limité que m'a procuré la lecture de cet album dont j'attendais peut-être trop. (2.5/5)
Avatar - Le destin de Tsu'Tey
Voilà un comics qui relate le premier opus du film de James Cameron, avec cette particularité qu'elle ne rend compte que du point de vue des Na'vis, les natifs de Pandora. Si le parti pris aurait pu être intéressant, je trouve qu'il nous manque quand même pour le coup un sacré paquet de séquences et de nuances dans la restitution de cette épopée. Quid des motivations de l'envahisseur humain, de tout le travail de recherche du docteur Grace Augustine qui pilote le projet Avatar (qui donne quand même son nom à cette saga) ainsi que de tous les événements qui ne se passent que du côté humain... Alors oui, quand on a vu le film on y retrouve ses petits et on reconstitue le fil du récit, mais pour un lecteur qui n'aurait pas eu cette chance, on passe quand même à côté d'un pan entier de l'histoire initiale. Dommage... Du côté du dessin, c'est plutôt pas mal, les Na'vis sont plutôt bien restitués, les ambiances aussi tout en restant assez académique pour du comics. Pour le coup, les connaisseurs se sentiront frustrés, les néophytes sans doute un peu perdus par ce parti pris narratif (2.5/5)
Zahra's Paradise
Voilà un roman graphique très sombre racontant l’histoire d’une mère rongée par l’inquiétude qui, sans jamais renoncer, cherche son fils Mehdi qui a disparu après les manifestations de Téhéran, au printemps 2009. Inlassablement, elle parcourt les hôpitaux, attend à la porte de la prison, se heurte aux silences et à l’absence de traces. Cet album présente l’intérêt d’avoir été écrit à partir de témoignages réels ce qui nous donne une vision très réaliste de la répression qui sévit en Iran au début des années 2000. Implacablement, la mécanique du régime des Ayatollahs bloque toutes les tentatives d’une mère de retrouver son fils ou d’obtenir la moindre explication sur sa disparition. Alternant entre la vie réelle et les cauchemars nocturnes, les personnages se perdent dans le désespoir. Le dessin m’a plu même s’il y a trop de petites cases à mon goût mais à l’inverse, certaines pleines pages représentant les peurs et les cauchemars sont superbes. Un album important sur une période noire de l’histoire de l’Iran. A noter : les pages documentaires en fin d’album qui apportent un éclairage historique sur cet événement. Des pages « mémoire » rappellent les noms des victimes de la persécution.