Les derniers avis (48360 avis)

Couverture de la série Orient sexpress
Orient sexpress

Je me surprends à tomber par hasard sur cette BD alors que je la connais depuis longtemps et que je ne l'avais encore étrangement pas avisée. Elle me rappelle quelques souvenirs parce qu'elle est l'héritière directe des fameux pockets Elvifrance que j'achetais à la gare pendant mon service militaire et dont on se passait et repassait les numéros de chambrée en chambrée. Tous ces petits formats sont aujourd'hui mythiques, la maison Elvifrance s'est fait des burnes en or avec ces titres qui se comptaient en une trentaine de fascicules chaque mois dans des genres divers : humour, contes de fée détournés, épouvante, récits historiques, western, aventure de jungle, polar etc... et dont les plus vendus étaient "Maghella", "Contes Féerotiques", "Lucifera", "Zara", "Biancaneve", "Salut les bidasses", Sam Bot ou encore "Jacula" et "Jungla"... De nombreux auteurs comme Leone Frollo, Stelio Fenzo, Sandro Angiolini, Mario Cubbino ou Nicolo Del Principe se feront connaître par ces pockets érotiques qui sont un pan important de la bande dessinée italienne populaire, les fameux fumetti neri (auxquels appartenaient aussi Diabolik, "Satanik" et "Kriminal" dans le genre sadique et violent). "Orient Sexpress" est la dernière parution en Italie avant la disparition des pockets érotiques, l'édition française compte 28 numéros publiés par Novel Press entre 1989 et 1992. La série exploite le fantasme du train, source de plaisirs insoupçonnés, mais souvent, ça ne sert que de décor accessoire, certains récits ayant lieu ailleurs. Chaque récit propose une situation insolite permettant de folles étreintes, sans héros récurrent, ils sont élaborés par une solide équipe de scénaristes et de dessinateurs italiens où l'on reconnait Alberto Giolitti, Giuseppe Montanari, Dino Leonetti, Erminio Ardigo, Stelio Fenzo, Alberto Chizzoli et d'autres... Sur cet album, j'ai bien reconnu le dessin de Fenzo, très caractéristique. Le format est celui classique des petits formats Elvifrance, avec 2 dessins par page et pas mal de gros plans ; les dessins sont en général de très bonne qualité, plus soignés que sur certains autres pockets, le ton est plus ouvertement érotique que pornographique, c'est surtout du nu féminin destiné à émoustiller les bidasses et les ados, on n'y voit que rarement et pour ainsi dire jamais de bite en érection, et d'ailleurs tous ces pockets n'ont jamais été pornographiques, ils revendiquaient largement un érotisme débridé et très suggestif mais c'est tout. Une bonne redécouverte qui prône un érotisme à l'ancienne, loin des dérives trash ou sordides que l'on voit de nos jours en bande dessinée X.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Les Brûlures
Les Brûlures

Un polar évanescent, sans vraiment d’action. Il y a pourtant une enquête (autour du meurtre de 3 prostituées), mais on reste sur un rythme lent, presque contemplatif. L’histoire est plutôt centrée sur un flic, ses états d’âme, sa foi flageolante en l’humanité, sa volonté de se reconstruire, autour d’une histoire d’amour elle aussi à peine esquissée et fragile. Le dessin de Laurent Bonneau est souvent très beau. Lui aussi joue souvent sur des esquisses, vire parfois à l’abstrait. On est clairement là davantage dans une histoire d’ambiance, les amateurs de polars testostéronés seront déçus. Mais la lecture, très rapide, n’est pas désagréable.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Catch investigation
Catch investigation

Comme souvent avec cette collection, c’est un « amuse-gueule » vite lu, un petit délire qui ne peut trouver place que dans ce genre de publication minuscule. Ici, dans un univers quelque peu absurde, c’est une sorte de reportage mené dans un village paumé, pour enquêter sur l’intégration de familles de catcheurs mexicains (ici présentées comme une « race » particulière d’immigrés). C’est gentiment loufoque, ça se lit le sourire aux lèvres, même si c’est très très court. Une petite connerie sympathique, sans plus. Note réelle 2,5/5.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Temps des cités
Le Temps des cités

Pas grand-chose à dire à propos de cette série. Elle se laisse lire, et les amateurs de polars qui ne cherchent pas la surprise y trouveront sans doute leur compte. En effet, c’est assez classique. L’originalité vient de la localisation dans les cités de banlieue (même si du coup ça enfonce d’autres portes ouvertes au niveau des clichés – puisque de la cité nous ne voyons ici que la délinquance). Mais pour le reste, nous suivons la montée en puissance d’une bande de copains, qui deviennent les caïds de la cité, « double » les autres bandes, en échappant aux inévitables règlements de compte. L’un d’entre eux, Momo, à la fois lâche et pas très futé, est évidemment le maillon faible. Ça tombe bien, il est sous la coupe d’un flic, qui rêve de faire tomber tous les truands et qui va même jusqu’à leur proposer des plans internationaux sans doute trop gros pour eux (via Momo), un peu comme Piccoli le faisait dans « Max et les ferrailleurs ». Donc on devine que ça va mal finir. Par contre, j’ai trouvé la fin un peu abrupte, comme s’il manquait quelque chose. Bref, un polar classique, du pas mal, sans plus, mais très lisible.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Seigneur d'Ombre
Le Seigneur d'Ombre

Bon j’ai hésité entre deux et trois étoiles, j’arrondis aux trois par faiblesse, ça se laisse globalement lire et j’aime le Seigneur des anneaux. En tout cas il ne faut pas détester l’œuvre de Tolkien pour apprécier ce Seigneur d’ombre, tant ça ressemble pas mal à du copier-coller (noms et situations étant un chouia modifiés, mais toute ressemblance avec des personnes ou des situations connues de tous n’est vraiment pas fortuite ici !). Et je pense même qu’Istin et Dim.D se sont aussi inspirés de la version ciné de Peter Jackson, sortie juste avant la publication de cette série, tant certains décors, certaines scènes (voir la bataille dans le premier tome) ressemblent à l’esthétique développée par Jackson dans sa trilogie. Sur ce canevas, Istin a ajouté tout un tas de trucs piqués un peu partout (pour les décors le Mont Saint Michel dans le tome 3, Petra dans le suivant), avec un personnage de Bran qui commence comme un décalque de Gandalf, pour finir à partir des deux derniers tomes comme un nouveau Jésus (pas mal de scène longues et chiantes à ce propos dans le tome 3 !). Il y a aussi en lui un peu de Yoda formant son padawan (en l’occurrence une jeune elfe). Le dessin est correct, très inégal, des passages à tendance hyper réaliste et d’autres moins précis, quelques proportions maladroites. Et, tic observé dans pas mal de séries, des décors forcément grandioses, gigantesques, bien au-delà de toute crédibilité (comme cette cité aux proportions énormes sur une île dans le tome 2). Ça se laisse lire donc, mais sans trop marquer, Istin se contentant de recycler du déjà-vu sans apporter grand-chose de nouveau. Note réelle 2,5/5.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Jusqu'au dernier
Jusqu'au dernier

Une histoire dans la veine d'open range. Proposée en deux tomes elle aurait gagné en épaisseur dans le traitement de certains personnages. La lecture est très rapide et l'attache pour certains personnages aurait mérité plus de background. Le dessin est maîtrisé et l'ambiance western crépusculaire également.

14/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Prézizidentielle
Prézizidentielle

Sociorama est une collection que j’aime bien. Si d’habitude c’est une adaptation en BD d’une enquête sociologique préalablement publiée, cet album déroge un peu, puisque c’est une enquête de terrain qui est menée et publiée « en direct » (d’abord sous forme de blog, puis avec cet album). Le projet de voir comment des enfants (une classe de CE1, une de CM2) peuvent voir, penser la politique, en particulier lors de la campagne de la présidentiel de 2017, durant laquelle cette enquête a été menée. Cela peut être intéressant, et amusant. Et ça l’est, réellement ! Mais, hélas, même si je serais moins dur que Mac Arthur, j’ai comme lui ressenti une petite lassitude à partir du premier tiers de l’album, en grande partie du fait que cela ne se renouvelais pas suffisamment. Si l’on peut deviner en filigrane l’influence des parents, des copains, des normes sociales (tout ceci très bien expliqué et illustré par la chercheuse Yasmine Bouagga), il est amusant de voir comment les enfants s’en écartent parfois. Mais il est aussi difficile de les faire réagir sur la durée sur un sujet qui a priori ne les passionne pas. D’où des réactions désordonnées, des digressions récurrentes, etc. Au final, on a un album instructif, mais qui se révèle parfois d’une lecture moins intéressante qu’escompté. Note réelle 2,5/5.

13/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Voraces
Voraces

Glénat développe cette collection de genre, avec une couverture souple, faussement cheap. Et c’est tout naturellement que Christophe Bec y a trouvé sa place, lui qui est friand d’ambiance fantastique, angoissantes. Il a déjà pas mal publié dans cette collection. Ici, il mêle deux types de récits classiques, tous deux marqués par de fortes montées de tension. Ainsi suivons nous un convoi militaire, sensé traverser une partie de l’Inde dans des décors déserts et hostiles pour ravitailler des dirigeants réfugiés dans des bunkers, et une sorte d'histoire de zombies, un virus ayant déréglé le comportement des humains atteints, qui se ruent sur les autres pour les becqueter. Sans être formellement des morts-vivants, leur aspect et leur comportement les en rapprochent. C’est ainsi que le convoi, traversant des paysages désertiques propices aux hallucinations, se voit attaqué par des hordes de « zombies », les soldats qui le composent disparaissant les uns après les autres. Bec ne cherche pas à développer outre mesure la psychologie des personnages ni la profondeur de l’intrigue (aucune explication n’est donnée sur ce virus, ni sur la situation précise en Inde – encore moins sur le reste du monde), privilégiant l’ambiance et le rythme. Album de genre donc, sans prétention, il se révèle d’une lecture agréable, pour peu qu’on privilégie l’action à la surprise. Les amateurs du genre y trouveront une lecture détente sympathique. La fin, qui peut en partie se laisser deviner, est dans la continuité de l’intrigue, noire et désespérée. Elle confirme en tout cas sa linéarité (mais Bec a fait le choix d’éviter toute digression, pour se concentrer sur ce « road-movie » mortifère). Le dessin de Landini (que je découvre avec cet album) joue lui-aussi sur la simplicité et l’efficacité. Pas de fioriture, mais il accompagne très bien le scénario de Bec. Bon, après, ça n’est pas non plus extraordinaire. Et je me suis vite lassé de ce récit. Il faut dire que je ne suis pas forcément fan de zombies, mais je reconnais que d’autres peuvent davantage apprécier. Note réelle 2,5/5.

13/12/2022 (modifier)
Couverture de la série M.99
M.99

Tiens une série qui n’a semble-t-il pas connu le succès, si j’en crois le peu d’avis postés ici à son propos. Son démarrage est tonitruant, avec un massacre violent et incompréhensible de citoyens lambda sur une base désaffectée. Après cette mise en bouche musclée, ça se calme un peu. Quelques montées de tension bien sûr (en particulier dans le troisième tome) alternent avec quelques moments moins rythmés. L’histoire joue sur plusieurs registres. De la SF avec des voyages dans le temps, un vaisseau spatial. Mais aussi et surtout un thriller assez classique. On trouve d’ailleurs ici une énième explication au mystère de Roswell. Pas d’extra-terrestres ici, tout est bien humain – même s’il faut accepter certaines facilités pour apprécier le déroulement de l’intrigue. Tout se finit par une sorte de happy ending, pourquoi pas ? Mais je trouve bizarre l’évolution d’un personnage, mais bon… Une intrigue qui se laisse lire relativement agréablement. Sans rien renouveler. J’ai surtout été gêné à plusieurs reprises par la profusion de textes, les phylactères contenant des dialogues de personnes sur l’image se mêlant à ceux de personnages situés « ailleurs » (à la radio, sur un autre lieu) : j’avais parfois du mal à suivre dans le bon ordre ces textes. Le dessin est correct pour ce genre de série d’action, mais manque de nuance et est un peu passe-partout. Comme la colorisation d’ailleurs. Disons que ça fait le boulot, sans être mon truc.

13/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Super Paradise
Super Paradise

König, on aime ou pas, je ne pense pas qu’il laisse beaucoup de lecteurs indifférents. En tout cas c’est un auteur que j’apprécie de lire. A petite dose, de manière espacée, mais ses albums sont le plus souvent amusants, intéressants. Là, c’est quand même un petit pavé qui, comme d’habitude, joue sur de petits riens, les réflexions et mimiques de certains personnages (on retrouve encore ici avec plaisir son petit excité – dans tous les sens du terme d’ailleurs ! – fétiche de Paul). Obsédé, toujours en manque de sexe, très cru, direct, c’est toujours le dynamiteur des dialogues et intrigues. Par contre, il y a quelques longueurs – heureusement régulièrement dynamitées par Paul et/ou une situation cocasse. Un König sympathique en tout cas.

13/12/2022 (modifier)