Je n'avais jamais lu de Titeuf jusqu'à un emprunt de quelques numéros il y a quelques jours. J'étais assez curieux de connaître cette série qui oppose à ce point les avis.
La figure de Titeuf étant incontournable dans les rayonnages BD je n'ai pas été surpris par le graphisme. Le parti pris d'un graphisme avec des enfants aussi laids ne me dérange pas.
Je trouve cela même assez réconfortant que ce que l'on pourrait considérer comme des difformités puissent apparaître comme sympathiques pour des enfants qui vont bientôt affronter la dictature des images de modes.
Cela donne un trait simple voire simpliste mais avec un bon dynamisme et beaucoup d'expressions humoristiques dans la gestuelle. Les détails sont rares mais pas vraiment utiles pour porter les récits.
Evidemment ce n'est pas le graphisme de Zep mais les scénarii qui font polémiques. Je dois avouer que j'ai bien ri pendant une vingtaine de planches. Mais ensuite on tourne vite en rond autour des slips ou d'un humour scato de type régressif.
Or je trouve que Titeuf et ses copains ne cadrent pas avec l'environnement proposé. Je trouve que l'on a des comportements soit de maternelles pour la puissance de réflexion soit de collège pour les attitudes sexuelles ou de dragues.
Mais le succès de la série prouve que Zep a touché quelque chose de sensible chez beaucoup. Je ne m'y retrouve pas trop mais on ne peut lui enlever cette intuition.
Aimé Souzeau, inspecteur à la Mondaine, plonge dans ses souvenirs du Paris des années noires. Cette histoire bouclée en deux tomes est intéressante tant pour le contexte historique que pour le caractère travaillé des personnages. Le premier tome se lit agréablement, on évolue dans le Paris des maisons closes, des prostituées et des petits malfrats. Dans le second tome, le ton se fait plus grave et les enjeux plus dramatiques. On est dans les années où l’occupation devient plus dure et plus violente et où la collaboration des polices allemandes et françaises conduit à la rafle du Vel d’Hiv. Mais le scénario a l’intelligence d’éviter la caricature des personnages et apporte des nuances. L’histoire de cette période est complexe et Zidrou la restitue plutôt bien, en particulier en ce qui concerne Aimé Souzeau et son supérieur. Pour moi, le vrai problème de cette série est la multiplication des pistes scénaristiques qui auraient pu être explorées et approfondies. Même si elles sont toutes intéressantes, à la fin, ça finit par faire beaucoup. Le dessin, lui, est vraiment bon. J’ai beaucoup aimé. L’ambiance de l’Occupation est bien rendue avec ses couleurs sépia et les personnages, bien dans leur époque. Un dytique plutôt pas mal, qui aborde avec assez de finesse un sujet d’histoire complexe. L’achat, peut-être pas, mais la lecture, plutôt oui.
J’ai été surpris par cette histoire. Pour moi, les amazones, c’est un mythe mais, apparemment, ça a vraiment existé… J’en suis étonné et je le suis encore plus quand cette bande dessinée situe l’action pendant la guerre de Troie ! Tiens, des amazones y ont participé de manière « détachée », ça promet ! En plus, Achille a même essayé de les rencontrer… Et bien, on m’en aura caché des choses !
Voilà en gros, l’intrigue de cet album, un gros pavé de 160 pages où on apprend bien des choses sur la vie des amazones. Donc, les lecteurs sont invités à partager leur quotidien mais aussi leurs espoirs et leurs craintes… Ben oui, les amazones sont connues pour être de sacrées guerrières mais, comme les hommes, elles ont aussi leurs soucis et c’est bien normal ! Et une de leur préoccupation particulière est… de se reproduire… et d’enfanter en priorité des femelles… Et je vous laisse deviner comment…
Un des points forts de ce récit est sa situation à Troie, ce n’est pas involontaire et c’est intelligent de la part des auteurs de l’avoir fait car le dénouement m’est apparu très logique, il fera réfléchir plus d’un lecteur/lectrice sur la relation homme/femme.
On a donc un récit intéressant mais de nombreuses longueurs y apparaissent malgré la promesse de combats sanglants entre les grecs, troyens et amazones : Ces batailles s’avèrent dans l’ensemble quelconque. Il en résulte une histoire qui aurait pu être épique et accrocheuse qui ne l’est actuellement. C’est vraiment dommage parce que beaucoup de bédéphiles risquent de se lasser de cette lecture.
Le graphisme de Christian Rossi… Il a un sacré talent ce gus ! Mais je déplore ce choix de bichromie car, parfois, il est assez difficile de bien distinguer qui est qui dans cette bande dessinée et ça manque de sangs dans les scènes de combat.
Néanmoins, je tire mon chapeau au dessinateur d’avoir évité le voyeurisme (c’est-à-dire des scènes gratuites de boules…) au regard de la représentation dénudée des amazones et même des hommes.
En conclusion, je ne conseille pas la lecture de « Le Cœur des amazones » aux fans d’action qui risquent de s’ennuyer ferme et de décrocher du récit bien avant son terme. Quant aux passionnés d’histoire et de mythologie grecque, il y a fort à parier que passerez un bon moment de feuilletage.
Attention, album très spécial.
Cet album est le premier (et le seul à ce jour) de Maïté Grandjouan, elle est diplômée des arts décoratifs de Strasbourg.
Très spécial par le sujet traité et son mode narratif.
Un jeune homme espionne sa jolie voisine par la fenêtre de sa maison jusqu'à la découvrir dans toute sa nudité. Elle l'obsède. C'est un peu malsain quand même.
Une narration sans phylactère, mais elle n'est pas pour autant muette puisque quelques pages avec des dialogues parsèment le récit, à la manière des films muets du début du XX° siècle. Une chouette trouvaille.
Le titre "Fantasma" fait référence aux nombreux fantômes qui parcourent cet album, ou plutôt aux nombreux humains sous des draps blancs. Une histoire dans laquelle j'ai eu du mal à entrer, c'est assez abscons, mais il s'en dégage un plaisant onirisme qui interroge sur le désir et la mort.
La partie visuelle est déconcertante, on dirait une multitude de petits tableaux, dans le style art naïf, qui apportent ce côté fantastique au récit, bien appuyé par une colorisation dans les tons sombres.
J'aime beaucoup.
Une chouette expérience !
Je pense me pencher sur le deuxième album de Maïté Grandjouan qui sort en ce mois de janvier : Lena la-très-seule.
Adaptation en manga d'un light novel dont j'avais découvert l'existence via l'adaptation en anime (comme d'habitude en gros) et dont j'ai lu les chapitres sur internet avant que ça soit traduit en français.
Alors c'est encore une fois un isekai, le genre où un japonais ordinaire se réincarne dans un autre monde et devient superpuissant et est vite entouré de belles filles/beaux hommes. Ici, le héros se retrouve dans le monde d'un jeu vidéo parce que deux personnages l'on invoqué. Ah oui les deux personnages sont de belles jeunes adolescentes qui voulaient avoir un roi démon comme esclave et c'est elles qui deviennent l'esclave du type qui est maintenant un roi démon (ne demandez pas pourquoi ça arrive !).
Je n'aime vraiment pas le sous-genre 'le héros a des esclaves', mais cette fois-ci je trouve ça tolérable. Contrairement aux autres histoires avec des esclaves que j'ai lues, le héros n'en achète pas et à la place il y a deux filles qui sont ses esclaves par accident. Certes, c'est juste une excuse pour dire que c'est pas la faute du héros, mais cela fait en sorte qu'au lieu d'avoir deux héroïnes-esclaves complètement soumises au héros, il y a deux filles qui ont un comportement normal qui se retrouvent juste liées au héros. En fait, on pourrait facilement enlever la partie esclave (qui se résume presque à les filles portant un collier autour du cou) et remplacer ça par un truc basique du genre 'les trois sont liés par un charme et doivent toujours être ensembles'. Il reste la différence d'âge entre le héros et les deux filles et pour moi ça passe parce qu'on est dans un monde moyenâgeux et pas dans le Japon contemporain, surtout qu'en plus une d'elle est une princesse (ben quoi vous pensez que ça fait quoi une princesse dans ce temps là lorsque c'est en âge d'avoir des enfants ?).
Le scénario n'a rien de vraiment spécial. C'est pas un isekai qui va révolutionner le genre, mais il est pas ennuyeux contrairement à beaucoup d'autres isekai que j'ai lus ou vus. On n’échappe pas à quelques clichés bien sur. Ainsi les compagnons de route du héros sont toujours des filles. La plupart des personnages sont attachants. D'ailleurs un truc qui me fait rigoler est que les méchants féminins vont souvent avoir droit à une seconde chance parce que les pauvres ont eu une vie triste alors que les méchants masculins se font tuer parce qu'ils sont juste super méchants. On voit que c'est pour le lecteur masculin qui se met dans la peau du héros et veut pas d'autres mâles autour de ses filles. Le fanservice est pas mal même si comme souvent avec un manga, il y a des trucs censés être sexy que je n'aime pas trop.
Le dessin est correct, pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus. À l'image du scénario en gros. Un plaisir coupable.
C'est le premier ouvrage de Craig Thompson que je lis et j'en sors partagé. Même si j'ai assez goûté l'humour de l'auteur ainsi que son sens des détails, j'ai trouvé l'histoire un peu longue.
Le scénario est assez classique avec une gamine de 10 ans qui fait tout mieux que tout le monde et sauve le monde grâce à son indiscipline. C'est tellement utilisé comme ligne éditoriale qu'il faut chercher ailleurs les éléments originaux.
J'ai bien aimé ce monde "inversé" où les baleines deviennent super prédatrices, les hommes sous espèce dans un monde qu'ils ont contribué à saloper et à bouleverser. Si le personnage de Violette est vraiment trop commercial j'ai bien plus aimé ses compagnons de route, Eliott et Zachée.
Toutes les références littéraires qui sont attachées à leur personnage ont beaucoup plus maintenu mon désir de lecture que cette histoire, somme toute, assez banale et qui finit un peu en farce. C'est même difficile de percevoir si Thompson n'accentue pas les effets pour se moquer de ce type de fin.
J'ai aussi trouvé le graphisme excellent. Les pages se tournent vite si on se tient aux dialogues et au récit, mais beaucoup plus lentement si on veut prendre le temps de s'imprégner des multiples détails que renferme chaque planche.
La mise en couleur de Dave Stewart donne un vrai plus à l'ouvrage.
Une lecture à plusieurs niveaux que j'ai trouvé assez plaisante 3.5
« Des lendemains sans nuage » est un album qui m’est apparu particulier. Réalisé par deux dessinateurs, Raph Meyer et Bruno Gazzoti, et par un scénariste, Fabien Vehlmann, ce récit aborde le voyage dans le temps. Donc, rien de neuf à se mettre sous la dent sauf que ce one-shot est divisé en plusieurs chapitres qui permettent de découvrir d’autres thèmes (la plupart sont des grosses satires de notre société traitées de façon humoristique) que le voyage dans le temps.
Le résultat donne une bande dessinée sympa à lire, ça a le mérite de nous offrir une lecture divertissante et sans prise de tête. Les deux principaux protagonistes sont de génération et de caractères différents, et pourtant, aucun des deux ne me sont apparu attachants : le jeune homme est pour ainsi dire… con et l’autre s’avère quelconque.
Quant aux coups de crayon des deux dessinateurs, ils sont pratiquement similaires ! Il faut vraiment aller dans les détails pour pouvoir les différencier. Personnellement, je n’apprécie pas ce style même si je reconnais la bonne lisibilité de leurs dessins. Quant à la narration, elle est correcte et aucune difficulté de compréhension ne m’est apparu en cours de lecture.
Donc, « Les lendemains sans nuage » est une bande dessinée qui est sympa à lire. Voilà ce que j’ai retenu de son feuilletage… Sans plus…
Je pense que je suis passé un peu à côté de la lecture de cette bande dessinée qui aurait pu me passionner. Me fasciner car j’aime l’histoire de l’art et ce peintre, Lazare Bruandet, m’est inconnu alors qu’il est considéré comme l’un des premiers paysagistes français… La honte pour moi !
« Le peintre hors-la-loi » est donc une biographie de Lazare Bruandet dans sa vie adulte. Cette bande dessinée est réalisée par Frantz Duchazeau qui ne mentionnera jamais les œuvres de ce peintre ! Ce qui a eu pour conséquence que, sans ma curiosité, j’aurais passé à côté d’un artiste qui a réellement vécu !
En effet, tout au long de cette lecture, je croyais avoir affaire à un personnage fictif. Les péripéties s’enchainent comme une aventure de capes et d’épées digne des romans d’Alexandre Dumas ou de Paul Feval sur fond de révolution française.
Et pourtant, ce personnage a bel et bien existé, et les nombreux tableaux de Lazare Bruandet sont visibles dans un grand nombre de musées nationaux.
Frantz Duchazeau a pris l’initiative de raconter le parcours de ce peintre selon le peu d’informations qui existent sur ce personnage, c’est-à-dire un homme réputé fougueux, jaloux, antipathique dépassé par la violence de la révolution française. Il en résulte un récit assez bizarre, tortueux où je n’ai pas eu d’attachements particuliers pour Lazare Bruandet et où je ressors particulièrement frustré par l’absence d’informations sur ses œuvres (merci internet pour les recherches !). Pour une fois, j’aurais bien voulu un livret en fin d’album qui explique ses tableaux et son talent.
Le style de Frantz Duchazeau est particulier, on aime ou pas. Perso, je lui reconnais un certain dynamisme avec ce trait nerveux. Certains décors, en particulier lorsqu’on voit des ruines et la forêt, sont de toute beauté. Néanmoins, le découpage des scènes ne m’est apparu aussi fluide que ça, j’ai parfois été « bloqué » lors de ma lecture par incompréhension d’une séquence…. Rien de grave cependant.
Au final, malgré ma frustration ressentie à la fin de cette lecture, je ressors tout de même ravi d’avoir découvert un peintre qui m’était inconnu. Le contexte de la révolution, la période dont a traversé Lazare Bruandet m’est apparu complexe et incompréhensible par sa violence… un peu comme l’a surement vécu ce peintre.
Je pense que « Le peintre hors-la-loi » plaira aux fans d’histoire de l’art mais je ne suis pas convaincu que les autres lecteurs ressentiront du plaisir en le feuilletant.
Un album de la série des véritables histoires du Far west, le principe est le même que Jesse James. A partir d'une bibliographie conséquente le scénariste Dobbs assisté d'un conseiller historique Ameur nous relatent une partie de la vie de Wild Bill Hickok.
Une volonté de coller au plus près à la réalité, pas de tableau idyllique y compris quand le personnage est violent, alcoolique ou accro au jeu et c'est le cas avec Wild Bill Hickok.
La jeunesse de Bill ne fait pas partie de la bd, un choix peut être nécessité par le format de l'album mais il manque une partie de l'histoire. Si je compare cet album à Jesse James, il est plus porté sur ses faits d'arme que sur l'homme, c'est pourquoi j'ai préféré Jesse James.
A la fin de l'album, quelques pages racontent par écrit toute sa biographie avec en plus une carte qui décrit son parcours et des photographies d'époque qui donne à Hickok un visage. Une démarche qui montre les recherches effectuées pour réaliser cette bd.
Le dessin de Bufi est excellent, la représentation des visages et les détails des décors nous envoient directement au far-west jusqu'au 2 Aout 1876.
Une série intéressante pour apprendre la vérité sur la conquête du nouveau monde.
Ce premier tome m'a quand même plu. Durango n'est pas vraiment au centre de l'histoire il fait quelques apparitions sporadiques.
Par contre ce récit aurait pu être une aventure classique de la série mère car dans ce premier tome on ne sait absolument rien de lui , j'espère que la suite on en saura plus sur cette fine gâchette mais j'ai quelques réserves car vu le nombre de protagonistes le récit s'annonce dense dans les tomes à venir, une chose est sûre j'y serai pour la suite.
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Titeuf
Je n'avais jamais lu de Titeuf jusqu'à un emprunt de quelques numéros il y a quelques jours. J'étais assez curieux de connaître cette série qui oppose à ce point les avis. La figure de Titeuf étant incontournable dans les rayonnages BD je n'ai pas été surpris par le graphisme. Le parti pris d'un graphisme avec des enfants aussi laids ne me dérange pas. Je trouve cela même assez réconfortant que ce que l'on pourrait considérer comme des difformités puissent apparaître comme sympathiques pour des enfants qui vont bientôt affronter la dictature des images de modes. Cela donne un trait simple voire simpliste mais avec un bon dynamisme et beaucoup d'expressions humoristiques dans la gestuelle. Les détails sont rares mais pas vraiment utiles pour porter les récits. Evidemment ce n'est pas le graphisme de Zep mais les scénarii qui font polémiques. Je dois avouer que j'ai bien ri pendant une vingtaine de planches. Mais ensuite on tourne vite en rond autour des slips ou d'un humour scato de type régressif. Or je trouve que Titeuf et ses copains ne cadrent pas avec l'environnement proposé. Je trouve que l'on a des comportements soit de maternelles pour la puissance de réflexion soit de collège pour les attitudes sexuelles ou de dragues. Mais le succès de la série prouve que Zep a touché quelque chose de sensible chez beaucoup. Je ne m'y retrouve pas trop mais on ne peut lui enlever cette intuition.
La Mondaine
Aimé Souzeau, inspecteur à la Mondaine, plonge dans ses souvenirs du Paris des années noires. Cette histoire bouclée en deux tomes est intéressante tant pour le contexte historique que pour le caractère travaillé des personnages. Le premier tome se lit agréablement, on évolue dans le Paris des maisons closes, des prostituées et des petits malfrats. Dans le second tome, le ton se fait plus grave et les enjeux plus dramatiques. On est dans les années où l’occupation devient plus dure et plus violente et où la collaboration des polices allemandes et françaises conduit à la rafle du Vel d’Hiv. Mais le scénario a l’intelligence d’éviter la caricature des personnages et apporte des nuances. L’histoire de cette période est complexe et Zidrou la restitue plutôt bien, en particulier en ce qui concerne Aimé Souzeau et son supérieur. Pour moi, le vrai problème de cette série est la multiplication des pistes scénaristiques qui auraient pu être explorées et approfondies. Même si elles sont toutes intéressantes, à la fin, ça finit par faire beaucoup. Le dessin, lui, est vraiment bon. J’ai beaucoup aimé. L’ambiance de l’Occupation est bien rendue avec ses couleurs sépia et les personnages, bien dans leur époque. Un dytique plutôt pas mal, qui aborde avec assez de finesse un sujet d’histoire complexe. L’achat, peut-être pas, mais la lecture, plutôt oui.
Le Coeur des Amazones
J’ai été surpris par cette histoire. Pour moi, les amazones, c’est un mythe mais, apparemment, ça a vraiment existé… J’en suis étonné et je le suis encore plus quand cette bande dessinée situe l’action pendant la guerre de Troie ! Tiens, des amazones y ont participé de manière « détachée », ça promet ! En plus, Achille a même essayé de les rencontrer… Et bien, on m’en aura caché des choses ! Voilà en gros, l’intrigue de cet album, un gros pavé de 160 pages où on apprend bien des choses sur la vie des amazones. Donc, les lecteurs sont invités à partager leur quotidien mais aussi leurs espoirs et leurs craintes… Ben oui, les amazones sont connues pour être de sacrées guerrières mais, comme les hommes, elles ont aussi leurs soucis et c’est bien normal ! Et une de leur préoccupation particulière est… de se reproduire… et d’enfanter en priorité des femelles… Et je vous laisse deviner comment… Un des points forts de ce récit est sa situation à Troie, ce n’est pas involontaire et c’est intelligent de la part des auteurs de l’avoir fait car le dénouement m’est apparu très logique, il fera réfléchir plus d’un lecteur/lectrice sur la relation homme/femme. On a donc un récit intéressant mais de nombreuses longueurs y apparaissent malgré la promesse de combats sanglants entre les grecs, troyens et amazones : Ces batailles s’avèrent dans l’ensemble quelconque. Il en résulte une histoire qui aurait pu être épique et accrocheuse qui ne l’est actuellement. C’est vraiment dommage parce que beaucoup de bédéphiles risquent de se lasser de cette lecture. Le graphisme de Christian Rossi… Il a un sacré talent ce gus ! Mais je déplore ce choix de bichromie car, parfois, il est assez difficile de bien distinguer qui est qui dans cette bande dessinée et ça manque de sangs dans les scènes de combat. Néanmoins, je tire mon chapeau au dessinateur d’avoir évité le voyeurisme (c’est-à-dire des scènes gratuites de boules…) au regard de la représentation dénudée des amazones et même des hommes. En conclusion, je ne conseille pas la lecture de « Le Cœur des amazones » aux fans d’action qui risquent de s’ennuyer ferme et de décrocher du récit bien avant son terme. Quant aux passionnés d’histoire et de mythologie grecque, il y a fort à parier que passerez un bon moment de feuilletage.
Fantasma
Attention, album très spécial. Cet album est le premier (et le seul à ce jour) de Maïté Grandjouan, elle est diplômée des arts décoratifs de Strasbourg. Très spécial par le sujet traité et son mode narratif. Un jeune homme espionne sa jolie voisine par la fenêtre de sa maison jusqu'à la découvrir dans toute sa nudité. Elle l'obsède. C'est un peu malsain quand même. Une narration sans phylactère, mais elle n'est pas pour autant muette puisque quelques pages avec des dialogues parsèment le récit, à la manière des films muets du début du XX° siècle. Une chouette trouvaille. Le titre "Fantasma" fait référence aux nombreux fantômes qui parcourent cet album, ou plutôt aux nombreux humains sous des draps blancs. Une histoire dans laquelle j'ai eu du mal à entrer, c'est assez abscons, mais il s'en dégage un plaisant onirisme qui interroge sur le désir et la mort. La partie visuelle est déconcertante, on dirait une multitude de petits tableaux, dans le style art naïf, qui apportent ce côté fantastique au récit, bien appuyé par une colorisation dans les tons sombres. J'aime beaucoup. Une chouette expérience ! Je pense me pencher sur le deuxième album de Maïté Grandjouan qui sort en ce mois de janvier : Lena la-très-seule.
How not to summon a Demon Lord
Adaptation en manga d'un light novel dont j'avais découvert l'existence via l'adaptation en anime (comme d'habitude en gros) et dont j'ai lu les chapitres sur internet avant que ça soit traduit en français. Alors c'est encore une fois un isekai, le genre où un japonais ordinaire se réincarne dans un autre monde et devient superpuissant et est vite entouré de belles filles/beaux hommes. Ici, le héros se retrouve dans le monde d'un jeu vidéo parce que deux personnages l'on invoqué. Ah oui les deux personnages sont de belles jeunes adolescentes qui voulaient avoir un roi démon comme esclave et c'est elles qui deviennent l'esclave du type qui est maintenant un roi démon (ne demandez pas pourquoi ça arrive !). Je n'aime vraiment pas le sous-genre 'le héros a des esclaves', mais cette fois-ci je trouve ça tolérable. Contrairement aux autres histoires avec des esclaves que j'ai lues, le héros n'en achète pas et à la place il y a deux filles qui sont ses esclaves par accident. Certes, c'est juste une excuse pour dire que c'est pas la faute du héros, mais cela fait en sorte qu'au lieu d'avoir deux héroïnes-esclaves complètement soumises au héros, il y a deux filles qui ont un comportement normal qui se retrouvent juste liées au héros. En fait, on pourrait facilement enlever la partie esclave (qui se résume presque à les filles portant un collier autour du cou) et remplacer ça par un truc basique du genre 'les trois sont liés par un charme et doivent toujours être ensembles'. Il reste la différence d'âge entre le héros et les deux filles et pour moi ça passe parce qu'on est dans un monde moyenâgeux et pas dans le Japon contemporain, surtout qu'en plus une d'elle est une princesse (ben quoi vous pensez que ça fait quoi une princesse dans ce temps là lorsque c'est en âge d'avoir des enfants ?). Le scénario n'a rien de vraiment spécial. C'est pas un isekai qui va révolutionner le genre, mais il est pas ennuyeux contrairement à beaucoup d'autres isekai que j'ai lus ou vus. On n’échappe pas à quelques clichés bien sur. Ainsi les compagnons de route du héros sont toujours des filles. La plupart des personnages sont attachants. D'ailleurs un truc qui me fait rigoler est que les méchants féminins vont souvent avoir droit à une seconde chance parce que les pauvres ont eu une vie triste alors que les méchants masculins se font tuer parce qu'ils sont juste super méchants. On voit que c'est pour le lecteur masculin qui se met dans la peau du héros et veut pas d'autres mâles autour de ses filles. Le fanservice est pas mal même si comme souvent avec un manga, il y a des trucs censés être sexy que je n'aime pas trop. Le dessin est correct, pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus. À l'image du scénario en gros. Un plaisir coupable.
Space boulettes
C'est le premier ouvrage de Craig Thompson que je lis et j'en sors partagé. Même si j'ai assez goûté l'humour de l'auteur ainsi que son sens des détails, j'ai trouvé l'histoire un peu longue. Le scénario est assez classique avec une gamine de 10 ans qui fait tout mieux que tout le monde et sauve le monde grâce à son indiscipline. C'est tellement utilisé comme ligne éditoriale qu'il faut chercher ailleurs les éléments originaux. J'ai bien aimé ce monde "inversé" où les baleines deviennent super prédatrices, les hommes sous espèce dans un monde qu'ils ont contribué à saloper et à bouleverser. Si le personnage de Violette est vraiment trop commercial j'ai bien plus aimé ses compagnons de route, Eliott et Zachée. Toutes les références littéraires qui sont attachées à leur personnage ont beaucoup plus maintenu mon désir de lecture que cette histoire, somme toute, assez banale et qui finit un peu en farce. C'est même difficile de percevoir si Thompson n'accentue pas les effets pour se moquer de ce type de fin. J'ai aussi trouvé le graphisme excellent. Les pages se tournent vite si on se tient aux dialogues et au récit, mais beaucoup plus lentement si on veut prendre le temps de s'imprégner des multiples détails que renferme chaque planche. La mise en couleur de Dave Stewart donne un vrai plus à l'ouvrage. Une lecture à plusieurs niveaux que j'ai trouvé assez plaisante 3.5
Des lendemains sans nuage
« Des lendemains sans nuage » est un album qui m’est apparu particulier. Réalisé par deux dessinateurs, Raph Meyer et Bruno Gazzoti, et par un scénariste, Fabien Vehlmann, ce récit aborde le voyage dans le temps. Donc, rien de neuf à se mettre sous la dent sauf que ce one-shot est divisé en plusieurs chapitres qui permettent de découvrir d’autres thèmes (la plupart sont des grosses satires de notre société traitées de façon humoristique) que le voyage dans le temps. Le résultat donne une bande dessinée sympa à lire, ça a le mérite de nous offrir une lecture divertissante et sans prise de tête. Les deux principaux protagonistes sont de génération et de caractères différents, et pourtant, aucun des deux ne me sont apparu attachants : le jeune homme est pour ainsi dire… con et l’autre s’avère quelconque. Quant aux coups de crayon des deux dessinateurs, ils sont pratiquement similaires ! Il faut vraiment aller dans les détails pour pouvoir les différencier. Personnellement, je n’apprécie pas ce style même si je reconnais la bonne lisibilité de leurs dessins. Quant à la narration, elle est correcte et aucune difficulté de compréhension ne m’est apparu en cours de lecture. Donc, « Les lendemains sans nuage » est une bande dessinée qui est sympa à lire. Voilà ce que j’ai retenu de son feuilletage… Sans plus…
Le Peintre hors-la-loi
Je pense que je suis passé un peu à côté de la lecture de cette bande dessinée qui aurait pu me passionner. Me fasciner car j’aime l’histoire de l’art et ce peintre, Lazare Bruandet, m’est inconnu alors qu’il est considéré comme l’un des premiers paysagistes français… La honte pour moi ! « Le peintre hors-la-loi » est donc une biographie de Lazare Bruandet dans sa vie adulte. Cette bande dessinée est réalisée par Frantz Duchazeau qui ne mentionnera jamais les œuvres de ce peintre ! Ce qui a eu pour conséquence que, sans ma curiosité, j’aurais passé à côté d’un artiste qui a réellement vécu ! En effet, tout au long de cette lecture, je croyais avoir affaire à un personnage fictif. Les péripéties s’enchainent comme une aventure de capes et d’épées digne des romans d’Alexandre Dumas ou de Paul Feval sur fond de révolution française. Et pourtant, ce personnage a bel et bien existé, et les nombreux tableaux de Lazare Bruandet sont visibles dans un grand nombre de musées nationaux. Frantz Duchazeau a pris l’initiative de raconter le parcours de ce peintre selon le peu d’informations qui existent sur ce personnage, c’est-à-dire un homme réputé fougueux, jaloux, antipathique dépassé par la violence de la révolution française. Il en résulte un récit assez bizarre, tortueux où je n’ai pas eu d’attachements particuliers pour Lazare Bruandet et où je ressors particulièrement frustré par l’absence d’informations sur ses œuvres (merci internet pour les recherches !). Pour une fois, j’aurais bien voulu un livret en fin d’album qui explique ses tableaux et son talent. Le style de Frantz Duchazeau est particulier, on aime ou pas. Perso, je lui reconnais un certain dynamisme avec ce trait nerveux. Certains décors, en particulier lorsqu’on voit des ruines et la forêt, sont de toute beauté. Néanmoins, le découpage des scènes ne m’est apparu aussi fluide que ça, j’ai parfois été « bloqué » lors de ma lecture par incompréhension d’une séquence…. Rien de grave cependant. Au final, malgré ma frustration ressentie à la fin de cette lecture, je ressors tout de même ravi d’avoir découvert un peintre qui m’était inconnu. Le contexte de la révolution, la période dont a traversé Lazare Bruandet m’est apparu complexe et incompréhensible par sa violence… un peu comme l’a surement vécu ce peintre. Je pense que « Le peintre hors-la-loi » plaira aux fans d’histoire de l’art mais je ne suis pas convaincu que les autres lecteurs ressentiront du plaisir en le feuilletant.
Wild Bill Hickok
Un album de la série des véritables histoires du Far west, le principe est le même que Jesse James. A partir d'une bibliographie conséquente le scénariste Dobbs assisté d'un conseiller historique Ameur nous relatent une partie de la vie de Wild Bill Hickok. Une volonté de coller au plus près à la réalité, pas de tableau idyllique y compris quand le personnage est violent, alcoolique ou accro au jeu et c'est le cas avec Wild Bill Hickok. La jeunesse de Bill ne fait pas partie de la bd, un choix peut être nécessité par le format de l'album mais il manque une partie de l'histoire. Si je compare cet album à Jesse James, il est plus porté sur ses faits d'arme que sur l'homme, c'est pourquoi j'ai préféré Jesse James. A la fin de l'album, quelques pages racontent par écrit toute sa biographie avec en plus une carte qui décrit son parcours et des photographies d'époque qui donne à Hickok un visage. Une démarche qui montre les recherches effectuées pour réaliser cette bd. Le dessin de Bufi est excellent, la représentation des visages et les détails des décors nous envoient directement au far-west jusqu'au 2 Aout 1876. Une série intéressante pour apprendre la vérité sur la conquête du nouveau monde.
Durango - La Jeunesse
Ce premier tome m'a quand même plu. Durango n'est pas vraiment au centre de l'histoire il fait quelques apparitions sporadiques. Par contre ce récit aurait pu être une aventure classique de la série mère car dans ce premier tome on ne sait absolument rien de lui , j'espère que la suite on en saura plus sur cette fine gâchette mais j'ai quelques réserves car vu le nombre de protagonistes le récit s'annonce dense dans les tomes à venir, une chose est sûre j'y serai pour la suite.