Adapté d’une pièce de théâtre, ce récit peut être vu comme une fable politique dans laquelle l’auteur pointe du doigt les limites d’un système démocratique.
Au niveau du scénario, j’ai beaucoup aimé la première partie de l’histoire. L’arrivée et la découverte de cette île, les relations entre les habitants, la mise en place des différents éléments qui vont mener au drame, tout cela m’a vraiment bien plu.
La deuxième partie du récit et plus spécialement le discours qui est le point d’orgue de celui-ci m’a moins convaincu. Je l’ai trouvé trop démagogique, trop péremptoire. Les idées avancées sont intéressantes et bien soutenues par les différentes citations que l’on peut trouver au début de chaque chapitre mais ce discours me laisse un peu sur ma faim. On tombe un peu dans la farce grotesque, dans la caricature facile (même pour une fable).
Au niveau du dessin et malgré une couverture qui ne m’engageait pas des masses et une colorisation un peu vive à mon goût, j’ai apprécié ce trait très lisible qui laisse bien passer les émotions des personnages. Les oreilles des personnages, dépourvues de toute forme d'aspérité, m'auront par contre bien désarçonné... mais ça reste un détail par rapport au reste.
Bon voilà, pas mal, quoi, source de réflexion mais pas une œuvre majeure à mes yeux.
Four knights of the apocalypse se déroule dans le même univers que Seven Deadly Sins, des années plus tard. Ce n'est pas une suite et l'histoire est prévue pour être lue de manière totalement indépendante, mais on finit tout de même par y croiser quelques personnages de la série précédente.
Pour ma part, je n'ai pas lu Seven Deadly Sins. Et ce n'est qu'après avoir emprunté cette nouvelle série que j'ai appris qu'elle se déroulait dans le même monde. Cela ne m'a pas dérangé du tout mais on sent bien cependant que ceux qui ont déjà lu la série précédente trouveront nettement plus d'enjeu et de profondeur à la série.
Pour quelqu'un qui découvre l'univers à la lecture de cette série seulement, il se retrouve dans le cadre d'un shonen nekketsu empli de beaucoup de clichés du genre. Le monde est ici une version fantasy très librement inspirée des mythes Arthuriens, avec des chevaliers, des fées, des dragons et des géants, mais le tout dans une ambiance résolument shonen ne s'encombrant pas de réalisme du moment que cela permet une action échevelée dans des décors épatants avec beaucoup de magie et de coups spéciaux. Le héros, Percival, fait fortement penser à Sangoku de Dragon Ball. Le clin d'œil parait même évident dans les premières pages, avec sa vie dans la nature avec son grand-père, passée à chasser des dinosaures géants à mains nues. Comme Sangoku, Percival est un enfant super fort au cœur pur et à l'esprit gentiment naïf et souriant. Et comme dans Dragon Ball, l'action s'entame à la mort du grand-père, quand le jeune héros part enfin découvrir le monde, même si ici c'est en quête de vengeance qu'il s'en va. Il va peu à peu croiser de nouveaux personnages qui deviendront ses compagnons de route et ils formeront ensemble une bande d'amis dévoués à la quête du jeune héros, tandis que des chevaliers sans scrupules cherchent à le tuer car ils le soupçonnent de faire courir le monde à l'Apocalypse.
C'est un shonen divertissant et plutôt plaisant. Le dessin est de bonne facture, dans le style devenu assez formaté des nekketsu classiques à commencer par Dragon Ball mais aussi un peu Naruto. Malgré des adversaires sans pitié, le ton du récit reste léger, à l'image de la gaieté qui accompagne la majorité de temps le jeune Percival. Il y a un petit peu d'humour mais il n'est pas très marquant. Les combats sont nombreux et bien rendus, pour une lecture claire et immersive qui fait passer du bon temps. L'intrigue manque toutefois d'enjeu à même de captiver le lecteur, et on sent que ce manque pourrait être comblé si on avait déjà lu et apprécié la série précédente, Seven Deadly Sins, mais en ce qui me concerne je ne me sens plus le courage de lire maintenant les 41 tomes de cette autre série.
Un récit interessant et intelligemment construit sur le passage à l'âge adulte. Le héros James ne supporte plus les disputes de ses parents sur le point de divorcer. Du coup il s'enfuit et retrouve une bande d'ados qui ont eux aussi fuit le monde des adultes. Cette troupe vit recluse au fond de la forêt, cachée dans le plus grand secret et une discrétion totale. La bande doit s'organiser pour survivre. Un chasseur, un cueilleur, ... chacun à un rôle et James va devoir trouver sa place.
Le dessin est simple mais efficace car il colle bien à l'ambiance de la BD. Derrière ce premier aspect gentilles aventures de Peter pan, il y a un message de fond plus sérieux. Ces enfants qui ont décidé de vivre en autonomie coupé des adultes, doivent faire face à des problèmes d'adultes justement. Survie, décision structurante à prendre pour le groupe, gestion de leur communauté. Evidemment James va découvrir que tout n'est pas simple. Il y a également en trame de fond un coté militant pour l'écologie et le rejet de la société de consommation à outrance que nous connaissons si bien. L'intention des auteurs sur ces 2 aspects se ressent très bien.
Et heureusement, il y a aussi quelques péripéties qui rythment le récit. Des rencontres inattendues, des situations délicates voire dangereuses, bref des imprévus qui perturbent la quiétude de la bande. C'est assez bienvenu et cela évite de tomber dans le récit trop philosophique. Au final l'ensemble est cohérent, et même si l'album s'adresse sans doute à un lectorat plutôt adolescent qui pourront facilement s'identifier, cette lecture se révèle sympathique.
Tiens, voilà un album que je pensais avoir avisé depuis longtemps, moi qui suis un gros amateur de Moebius. Voilà donc un oubli réparé. Mais je dois aussi dire que cet album intéressera avant tout ceux qui comme moi souhaitent tout lire du maître, ici accompagné de Jodo.
La lecture est ultra rapide, puisqu’il n’y a qu’une image par case (souvent muette), celle de gauche étant souvent la même.
Il y a bien une histoire, mais minimaliste. Reste que ce bout d’histoire est intéressant, avec une chute un peu noire.
L’atout principal vient du dessin, vraiment très chouette, sans être forcément très fouillé. Un décor assez dépouillé, presque post-apocalypse, ou faisant penser à l’intérieur d’un temple ou d’une pyramide égyptienne.
Un petit plaisir pour les complétistes des deux auteurs, une lecture très rapide mais agréable.
C’est un polar noir à la narration froide, essentiellement avec des textes en off, ce qui donne quelque chose d’un peu raide.
Sentiment renforcé par la bichromie bleutée qui domine.
Le récit se laisse lire, les rebondissements sont au rendez-vous en fin d’album. Mais je suis quand même quelque peu resté sur ma faim, ayant eu du mal à m’attacher aux personnages, y compris aux trois bonhommes qui font office de héros.
Un polar brut, sans esbroufe, hiératique.
Note réelle 2,5/5.
Dernier vol, dernières minutes d’une vie d’aventure bien remplie… Sur fond de ciel méditerranéen, Hugo Pratt nous raconte un Saint Ex différent de celui qu’on connaît. Il en imagine les derniers instants entre une conscience altérée par le manque d’oxygène et le fil des grands amours de sa vie qu’il revoit dans les nuages une dernière fois. J’aime beaucoup ce qu’a écrit Saint Exupéry et je retrouve là les temps d’une existence riche en voyages, en rencontres, en amitiés et en amours. Guillaumet et Mermoz, Consuelo et Louise de Villemorin, le désert du Sahara et les hauts plateaux d’Amérique du Sud, l’Aéropostale et le Petit Prince, sa famille. C’est à la fois doux et léger comme dans un rêve et menaçant. Pris en chasse par deux chasseurs allemands le 31 juillet 1944… On connaît la fin de l’histoire. Seul bémol pour moi, c'est un peu court.
Lorsqu’un scénariste belge s’associe à un dessinateur polonais pour nous offrir un récit d’aventure au pays des Viking, je ne peux m’empêcher de penser à Thorgal. Et le style graphique de Przemyslaw Klosin n’arrange pas les choses tant il est dans la lignée de celui de Grzegorz Rosinski.
Difficile donc de ne pas avoir des attentes élevées et d’être à la fois excité et craintif face à cette série.
Heureusement, les auteurs nous offrent un récit d’aventure bien différent de Thorgal. A commencer par son personnage central, Sten, détestable par bien des aspects, manipulateur hors-pair obnubilé par sa soif de pouvoir et de richesses. Son arrivisme et son absence de sentiments en font un anti-héros délectable. Et avec ce genre de personnage, les intrigues et les trahisons sont au centre du récit. Ces manœuvres sont bien trouvées même si elles se trainent parfois un peu en longueur. C’est d’ailleurs le reproche que je ferai à la série : celui d’avoir le sentiment que certains albums auraient pu tenir sur 30 pages plutôt que sur 46, et que cela aurait été tout bénéfice pour le rythme du récit.
Ceci dit, les trois tomes parus à ce jour, et qui constituent un cycle complet, m’ont offert un réel plaisir de lecture. L’aventure est au rendez-vous, l’évolution des différents personnages est logique et certaines trouvailles scénaristiques (surtout dans le chef des coups en traître des différents personnages) sont carrément jubilatoires.
Pas mal du tout, en somme. Je ne sais pas si la série connaitra de nouveaux cycles (dans le cas contraire, il restera une petite frustration à la fin du tome 3 car tout n’est pas clôturé). En l’état, nous avons là un bon divertissement dans un genre un peu tombé en désuétude. Pas un indispensable mais certainement pas une mauvaise série.
Ce conte fantastique québécois est assez singulier, au départ, il se nourrit d'éléments fantastiques courants et classiques du vieux continent qu'on rencontre dans nos mythologies régionales issues des contes de fée de notre enfance. Et puis, au cours de sa progression, le récit s'avère être un conte villageois au combiné de mythologies celtes et amérindiennes au fin fond d'une forêt du Québec. Le scénario mélange créatures fantastiques et humains tout à fait normaux, naviguant entre horreur et aventure, assortis d'une touche d'humour, surtout due à des dialogues savoureux. Le ton reste léger mais truculent, surtout avec l'apparition de McChulainn, Irlandais cinglé et gros buveur ; les personnages sont pleins de gouaille, le tout se présente comme un récit original, singulier et féerique.
Par contre, je n'accroche pas du tout au style graphique ; déja, cet auteur m'avait surpris avec Jacques Cartier - À la poursuite d'Hochelaga, mais ici c'est encore pire, je n'aime pas ce dessin à tendance géométrique, avec des visages anguleux qui souvent n'arrange pas les personnages, et des cases parfois confuses où il est difficile de voir ce qui s'y passe. J'avoue qu'il m'a été assez pénible de lire cette Bd à cause de tout ça. C'est dommage parce qu'avec un dessin plus lissé, j'aurais sans aucun doute pris un plus grand intérêt avec cette bande, et ma note aurait été plus haute ; d'autant plus que le découpage et les cadrages impriment une dynamique à cette trilogie imaginative.
J’aime bien lire des récits coréens pour deux points dont l’un peut sembler un détail pour beaucoup de jeunes lecteurs. Le premier point est que ce genre de récit me permet de découvrir certains aspects d’une culture asiatique, culture qui me fascine mais qui demeure très éloignée de moi. L’autre point est que ces manhwas se lisent dans le même sens que les livres européens. Et c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut surtout dire que je ne vais pas devoir lire un dessin de droite à gauche avec des textes écrits de gauche à droite (ce qui, pour moi, est un non-sens en terme de fluidité de lecture).
L’Arbre nu m’a apporté ce que j’en espérais même si je n’ai pas été subjugué par cette histoire.
Tout d’abord, il s’agit de l’adaptation d’un roman devenu célèbre en Corée (du moins si j’en crois l’éditeur), et par conséquent pour moi un moyen de découvrir une petite pièce du patrimoine culturel de ce pays. De plus, cette œuvre est signée par une écrivaine et donc nous propose de découvrir un pan de l’histoire de ce pays au travers d’un regard féminin. Enfin, ce récit se déroule durant la guerre de Corée et aborde celle-ci au travers de la vie quotidienne de la population civile, sujet que, à nouveau, je trouve digne d’intérêt.
L’écriture est subtile et, au-delà de l’aspect biographique du récit, montre les dégâts psychologiques, les souffrances dévastatrices que peut causer la guerre. Le récit s’attarde aussi beaucoup sur la vie quotidienne dans une ville qui n’est pas située en ligne de front mais dans laquelle les habitants sont obligés de se débrouiller pour vivre.
Malgré mon intérêt pour les différents sujets abordés, je suis resté assez en retrait durant ma lecture. Tout d’abord, je trouve que le dessin est régulièrement approximatif. Il n’est pas mauvais, sa lecture est aisée mais il ne me charme pas. Ensuite, j’ai trouvé certains aspects un peu trop dramatisés. C’est paradoxal car dans la grande majorité des passages, c’est la retenue qui prédomine mais, parfois, j’ai eu l’impression que l’on tombait dans une mélo-dramatisation excessive.
Bon, voilà, je ne regrette pas d’avoir lu cet album. Je le trouve intéressant à plus d’un égard (tant au niveau historique que culturel). Mais une seule lecture m’aura suffi. Chez moi, ça se traduit par « pas mal, sans plus ».
A l’époque de la sortie du premier tome, la première chose qui m’était venu à l’esprit était : « Tiens ?! Une version ‘cigare’ des Maîtres de l'Orge ». En réalité, nous assistons ici à la création d’un empire du cigare par un jeune aventurier au passé nébuleux. La narration est cependant différente de celle de la saga des Steenfort. En effet, après le premier cycle de trois tomes nous avons progressé d’une petite vingtaine d’années dans une odyssée qui, pensais-je, devait nous mener de 1825 à aujourd’hui. A contrario, ces trois premiers tomes offrent un cycle complet dont la conclusion est satisfaisante. Il est donc très aisé de s’arrêter là.
En ce qui concerne ce premier cycle, la fresque est intéressante, se centrant sur un domaine que je connais peu mais traitée d’une manière très conventionnelle. Deux dessinateurs pour deux époques différentes et un journal comme trait d’union entre celles-ci : ce n’est pas le grand prix de l’originalité. Conventionnels, les personnages le sont également. On peut même dire qu’ils sont à la limite de la caricature. Pas d’ambigüité ici, les gentils sont gentils et les méchants … méchants. Seuls les personnages de l’époque actuelle gardent leur part de mystère.
Conventionnelle, l’exploitation d’un journal est également dangereuse. En effet, le risque d’une erreur narrative est bien plus présent lorsque ne peuvent être divulgués que des renseignements que l’auteur du journal se devait de connaître au moment de la rédaction dudit journal. Et le duo Boisserie-Stalner, à l’occasion, tombe dans le piège. Nous apprenons donc certains faits par le biais du journal alors que son auteur avoue lui-même ne pas alors en avoir connaissance.
Malgré ses défauts, ce premier cycle est agréable à lire dans l’ensemble. Le dessin est très lisible dans la veine réaliste typique de Stalner. L’exotisme est au rendez-vous. C’est de la bande dessinée grand public tout à fait recommandable… mais pas exceptionnelle.
C’est sans doute la raison pour laquelle que je ne me suis jamais penché sur le deuxième cycle, qui se déroule près de 60 ans après la fin du premier cycle. En fait, et après relecture du premier cycle, je ne vois pas l’intérêt de continuer cette saga si ce n’était avec l’ambition de nous amener jusqu’à notre époque. Par conséquent, je demeure sur ma position : les trois premiers tomes me suffisent.
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Un ennemi du peuple
Adapté d’une pièce de théâtre, ce récit peut être vu comme une fable politique dans laquelle l’auteur pointe du doigt les limites d’un système démocratique. Au niveau du scénario, j’ai beaucoup aimé la première partie de l’histoire. L’arrivée et la découverte de cette île, les relations entre les habitants, la mise en place des différents éléments qui vont mener au drame, tout cela m’a vraiment bien plu. La deuxième partie du récit et plus spécialement le discours qui est le point d’orgue de celui-ci m’a moins convaincu. Je l’ai trouvé trop démagogique, trop péremptoire. Les idées avancées sont intéressantes et bien soutenues par les différentes citations que l’on peut trouver au début de chaque chapitre mais ce discours me laisse un peu sur ma faim. On tombe un peu dans la farce grotesque, dans la caricature facile (même pour une fable). Au niveau du dessin et malgré une couverture qui ne m’engageait pas des masses et une colorisation un peu vive à mon goût, j’ai apprécié ce trait très lisible qui laisse bien passer les émotions des personnages. Les oreilles des personnages, dépourvues de toute forme d'aspérité, m'auront par contre bien désarçonné... mais ça reste un détail par rapport au reste. Bon voilà, pas mal, quoi, source de réflexion mais pas une œuvre majeure à mes yeux.
Four knights of the apocalypse
Four knights of the apocalypse se déroule dans le même univers que Seven Deadly Sins, des années plus tard. Ce n'est pas une suite et l'histoire est prévue pour être lue de manière totalement indépendante, mais on finit tout de même par y croiser quelques personnages de la série précédente. Pour ma part, je n'ai pas lu Seven Deadly Sins. Et ce n'est qu'après avoir emprunté cette nouvelle série que j'ai appris qu'elle se déroulait dans le même monde. Cela ne m'a pas dérangé du tout mais on sent bien cependant que ceux qui ont déjà lu la série précédente trouveront nettement plus d'enjeu et de profondeur à la série. Pour quelqu'un qui découvre l'univers à la lecture de cette série seulement, il se retrouve dans le cadre d'un shonen nekketsu empli de beaucoup de clichés du genre. Le monde est ici une version fantasy très librement inspirée des mythes Arthuriens, avec des chevaliers, des fées, des dragons et des géants, mais le tout dans une ambiance résolument shonen ne s'encombrant pas de réalisme du moment que cela permet une action échevelée dans des décors épatants avec beaucoup de magie et de coups spéciaux. Le héros, Percival, fait fortement penser à Sangoku de Dragon Ball. Le clin d'œil parait même évident dans les premières pages, avec sa vie dans la nature avec son grand-père, passée à chasser des dinosaures géants à mains nues. Comme Sangoku, Percival est un enfant super fort au cœur pur et à l'esprit gentiment naïf et souriant. Et comme dans Dragon Ball, l'action s'entame à la mort du grand-père, quand le jeune héros part enfin découvrir le monde, même si ici c'est en quête de vengeance qu'il s'en va. Il va peu à peu croiser de nouveaux personnages qui deviendront ses compagnons de route et ils formeront ensemble une bande d'amis dévoués à la quête du jeune héros, tandis que des chevaliers sans scrupules cherchent à le tuer car ils le soupçonnent de faire courir le monde à l'Apocalypse. C'est un shonen divertissant et plutôt plaisant. Le dessin est de bonne facture, dans le style devenu assez formaté des nekketsu classiques à commencer par Dragon Ball mais aussi un peu Naruto. Malgré des adversaires sans pitié, le ton du récit reste léger, à l'image de la gaieté qui accompagne la majorité de temps le jeune Percival. Il y a un petit peu d'humour mais il n'est pas très marquant. Les combats sont nombreux et bien rendus, pour une lecture claire et immersive qui fait passer du bon temps. L'intrigue manque toutefois d'enjeu à même de captiver le lecteur, et on sent que ce manque pourrait être comblé si on avait déjà lu et apprécié la série précédente, Seven Deadly Sins, mais en ce qui me concerne je ne me sens plus le courage de lire maintenant les 41 tomes de cette autre série.
A l'orée du monde
Un récit interessant et intelligemment construit sur le passage à l'âge adulte. Le héros James ne supporte plus les disputes de ses parents sur le point de divorcer. Du coup il s'enfuit et retrouve une bande d'ados qui ont eux aussi fuit le monde des adultes. Cette troupe vit recluse au fond de la forêt, cachée dans le plus grand secret et une discrétion totale. La bande doit s'organiser pour survivre. Un chasseur, un cueilleur, ... chacun à un rôle et James va devoir trouver sa place. Le dessin est simple mais efficace car il colle bien à l'ambiance de la BD. Derrière ce premier aspect gentilles aventures de Peter pan, il y a un message de fond plus sérieux. Ces enfants qui ont décidé de vivre en autonomie coupé des adultes, doivent faire face à des problèmes d'adultes justement. Survie, décision structurante à prendre pour le groupe, gestion de leur communauté. Evidemment James va découvrir que tout n'est pas simple. Il y a également en trame de fond un coté militant pour l'écologie et le rejet de la société de consommation à outrance que nous connaissons si bien. L'intention des auteurs sur ces 2 aspects se ressent très bien. Et heureusement, il y a aussi quelques péripéties qui rythment le récit. Des rencontres inattendues, des situations délicates voire dangereuses, bref des imprévus qui perturbent la quiétude de la bande. C'est assez bienvenu et cela évite de tomber dans le récit trop philosophique. Au final l'ensemble est cohérent, et même si l'album s'adresse sans doute à un lectorat plutôt adolescent qui pourront facilement s'identifier, cette lecture se révèle sympathique.
Les Yeux du Chat
Tiens, voilà un album que je pensais avoir avisé depuis longtemps, moi qui suis un gros amateur de Moebius. Voilà donc un oubli réparé. Mais je dois aussi dire que cet album intéressera avant tout ceux qui comme moi souhaitent tout lire du maître, ici accompagné de Jodo. La lecture est ultra rapide, puisqu’il n’y a qu’une image par case (souvent muette), celle de gauche étant souvent la même. Il y a bien une histoire, mais minimaliste. Reste que ce bout d’histoire est intéressant, avec une chute un peu noire. L’atout principal vient du dessin, vraiment très chouette, sans être forcément très fouillé. Un décor assez dépouillé, presque post-apocalypse, ou faisant penser à l’intérieur d’un temple ou d’une pyramide égyptienne. Un petit plaisir pour les complétistes des deux auteurs, une lecture très rapide mais agréable.
L'Alligator
C’est un polar noir à la narration froide, essentiellement avec des textes en off, ce qui donne quelque chose d’un peu raide. Sentiment renforcé par la bichromie bleutée qui domine. Le récit se laisse lire, les rebondissements sont au rendez-vous en fin d’album. Mais je suis quand même quelque peu resté sur ma faim, ayant eu du mal à m’attacher aux personnages, y compris aux trois bonhommes qui font office de héros. Un polar brut, sans esbroufe, hiératique. Note réelle 2,5/5.
Saint-Exupéry - Le dernier vol
Dernier vol, dernières minutes d’une vie d’aventure bien remplie… Sur fond de ciel méditerranéen, Hugo Pratt nous raconte un Saint Ex différent de celui qu’on connaît. Il en imagine les derniers instants entre une conscience altérée par le manque d’oxygène et le fil des grands amours de sa vie qu’il revoit dans les nuages une dernière fois. J’aime beaucoup ce qu’a écrit Saint Exupéry et je retrouve là les temps d’une existence riche en voyages, en rencontres, en amitiés et en amours. Guillaumet et Mermoz, Consuelo et Louise de Villemorin, le désert du Sahara et les hauts plateaux d’Amérique du Sud, l’Aéropostale et le Petit Prince, sa famille. C’est à la fois doux et léger comme dans un rêve et menaçant. Pris en chasse par deux chasseurs allemands le 31 juillet 1944… On connaît la fin de l’histoire. Seul bémol pour moi, c'est un peu court.
Jylland
Lorsqu’un scénariste belge s’associe à un dessinateur polonais pour nous offrir un récit d’aventure au pays des Viking, je ne peux m’empêcher de penser à Thorgal. Et le style graphique de Przemyslaw Klosin n’arrange pas les choses tant il est dans la lignée de celui de Grzegorz Rosinski. Difficile donc de ne pas avoir des attentes élevées et d’être à la fois excité et craintif face à cette série. Heureusement, les auteurs nous offrent un récit d’aventure bien différent de Thorgal. A commencer par son personnage central, Sten, détestable par bien des aspects, manipulateur hors-pair obnubilé par sa soif de pouvoir et de richesses. Son arrivisme et son absence de sentiments en font un anti-héros délectable. Et avec ce genre de personnage, les intrigues et les trahisons sont au centre du récit. Ces manœuvres sont bien trouvées même si elles se trainent parfois un peu en longueur. C’est d’ailleurs le reproche que je ferai à la série : celui d’avoir le sentiment que certains albums auraient pu tenir sur 30 pages plutôt que sur 46, et que cela aurait été tout bénéfice pour le rythme du récit. Ceci dit, les trois tomes parus à ce jour, et qui constituent un cycle complet, m’ont offert un réel plaisir de lecture. L’aventure est au rendez-vous, l’évolution des différents personnages est logique et certaines trouvailles scénaristiques (surtout dans le chef des coups en traître des différents personnages) sont carrément jubilatoires. Pas mal du tout, en somme. Je ne sais pas si la série connaitra de nouveaux cycles (dans le cas contraire, il restera une petite frustration à la fin du tome 3 car tout n’est pas clôturé). En l’état, nous avons là un bon divertissement dans un genre un peu tombé en désuétude. Pas un indispensable mais certainement pas une mauvaise série.
Le Mangeur d'âmes (La Bête du lac)
Ce conte fantastique québécois est assez singulier, au départ, il se nourrit d'éléments fantastiques courants et classiques du vieux continent qu'on rencontre dans nos mythologies régionales issues des contes de fée de notre enfance. Et puis, au cours de sa progression, le récit s'avère être un conte villageois au combiné de mythologies celtes et amérindiennes au fin fond d'une forêt du Québec. Le scénario mélange créatures fantastiques et humains tout à fait normaux, naviguant entre horreur et aventure, assortis d'une touche d'humour, surtout due à des dialogues savoureux. Le ton reste léger mais truculent, surtout avec l'apparition de McChulainn, Irlandais cinglé et gros buveur ; les personnages sont pleins de gouaille, le tout se présente comme un récit original, singulier et féerique. Par contre, je n'accroche pas du tout au style graphique ; déja, cet auteur m'avait surpris avec Jacques Cartier - À la poursuite d'Hochelaga, mais ici c'est encore pire, je n'aime pas ce dessin à tendance géométrique, avec des visages anguleux qui souvent n'arrange pas les personnages, et des cases parfois confuses où il est difficile de voir ce qui s'y passe. J'avoue qu'il m'a été assez pénible de lire cette Bd à cause de tout ça. C'est dommage parce qu'avec un dessin plus lissé, j'aurais sans aucun doute pris un plus grand intérêt avec cette bande, et ma note aurait été plus haute ; d'autant plus que le découpage et les cadrages impriment une dynamique à cette trilogie imaginative.
L'Arbre nu
J’aime bien lire des récits coréens pour deux points dont l’un peut sembler un détail pour beaucoup de jeunes lecteurs. Le premier point est que ce genre de récit me permet de découvrir certains aspects d’une culture asiatique, culture qui me fascine mais qui demeure très éloignée de moi. L’autre point est que ces manhwas se lisent dans le même sens que les livres européens. Et c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut surtout dire que je ne vais pas devoir lire un dessin de droite à gauche avec des textes écrits de gauche à droite (ce qui, pour moi, est un non-sens en terme de fluidité de lecture). L’Arbre nu m’a apporté ce que j’en espérais même si je n’ai pas été subjugué par cette histoire. Tout d’abord, il s’agit de l’adaptation d’un roman devenu célèbre en Corée (du moins si j’en crois l’éditeur), et par conséquent pour moi un moyen de découvrir une petite pièce du patrimoine culturel de ce pays. De plus, cette œuvre est signée par une écrivaine et donc nous propose de découvrir un pan de l’histoire de ce pays au travers d’un regard féminin. Enfin, ce récit se déroule durant la guerre de Corée et aborde celle-ci au travers de la vie quotidienne de la population civile, sujet que, à nouveau, je trouve digne d’intérêt. L’écriture est subtile et, au-delà de l’aspect biographique du récit, montre les dégâts psychologiques, les souffrances dévastatrices que peut causer la guerre. Le récit s’attarde aussi beaucoup sur la vie quotidienne dans une ville qui n’est pas située en ligne de front mais dans laquelle les habitants sont obligés de se débrouiller pour vivre. Malgré mon intérêt pour les différents sujets abordés, je suis resté assez en retrait durant ma lecture. Tout d’abord, je trouve que le dessin est régulièrement approximatif. Il n’est pas mauvais, sa lecture est aisée mais il ne me charme pas. Ensuite, j’ai trouvé certains aspects un peu trop dramatisés. C’est paradoxal car dans la grande majorité des passages, c’est la retenue qui prédomine mais, parfois, j’ai eu l’impression que l’on tombait dans une mélo-dramatisation excessive. Bon, voilà, je ne regrette pas d’avoir lu cet album. Je le trouve intéressant à plus d’un égard (tant au niveau historique que culturel). Mais une seule lecture m’aura suffi. Chez moi, ça se traduit par « pas mal, sans plus ».
Flor de Luna
A l’époque de la sortie du premier tome, la première chose qui m’était venu à l’esprit était : « Tiens ?! Une version ‘cigare’ des Maîtres de l'Orge ». En réalité, nous assistons ici à la création d’un empire du cigare par un jeune aventurier au passé nébuleux. La narration est cependant différente de celle de la saga des Steenfort. En effet, après le premier cycle de trois tomes nous avons progressé d’une petite vingtaine d’années dans une odyssée qui, pensais-je, devait nous mener de 1825 à aujourd’hui. A contrario, ces trois premiers tomes offrent un cycle complet dont la conclusion est satisfaisante. Il est donc très aisé de s’arrêter là. En ce qui concerne ce premier cycle, la fresque est intéressante, se centrant sur un domaine que je connais peu mais traitée d’une manière très conventionnelle. Deux dessinateurs pour deux époques différentes et un journal comme trait d’union entre celles-ci : ce n’est pas le grand prix de l’originalité. Conventionnels, les personnages le sont également. On peut même dire qu’ils sont à la limite de la caricature. Pas d’ambigüité ici, les gentils sont gentils et les méchants … méchants. Seuls les personnages de l’époque actuelle gardent leur part de mystère. Conventionnelle, l’exploitation d’un journal est également dangereuse. En effet, le risque d’une erreur narrative est bien plus présent lorsque ne peuvent être divulgués que des renseignements que l’auteur du journal se devait de connaître au moment de la rédaction dudit journal. Et le duo Boisserie-Stalner, à l’occasion, tombe dans le piège. Nous apprenons donc certains faits par le biais du journal alors que son auteur avoue lui-même ne pas alors en avoir connaissance. Malgré ses défauts, ce premier cycle est agréable à lire dans l’ensemble. Le dessin est très lisible dans la veine réaliste typique de Stalner. L’exotisme est au rendez-vous. C’est de la bande dessinée grand public tout à fait recommandable… mais pas exceptionnelle. C’est sans doute la raison pour laquelle que je ne me suis jamais penché sur le deuxième cycle, qui se déroule près de 60 ans après la fin du premier cycle. En fait, et après relecture du premier cycle, je ne vois pas l’intérêt de continuer cette saga si ce n’était avec l’ambition de nous amener jusqu’à notre époque. Par conséquent, je demeure sur ma position : les trois premiers tomes me suffisent.