Ni web ni master

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Manuel d'autodéfense numérique.


Les Réseaux sociaux

Fraîchement débarqué des années 1980, un gamin découvre comment internet et les nouvelles technologies ont envahi nos vies et modifié notre rapport au monde. Avec candeur, et un bon sens implacable, il pointe les dysfonctionnements de nos sociétés hyperconnectées incarnées par son alter ego adulte, David Snug lui-même. De la dépendance aux smartphones à l’emprise des réseaux sociaux, de Google à Amazon, de l’ubérisation de l’économie de service aux sites de rencontre, rien n’échappe à son regard impertinent et décalé.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ni web ni master © NADA 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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20/02/2023 | Noirdésir
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Par Ju
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ju

J'aime bien David Snug, je suis son contenu sur Instagram et je tiens un oeil sur ses sorties bds. Voici donc le dernier né, "Ni web ni master". Snug reprend le schéma narratif qu'il avait déjà utilisé dans Dépôt de bilan de compétences, à savoir son moi du passé qui débarque pour taper la discute avec son moi du présent. Dans cet album-ci, au lieu de faire un peu le "bilan" de sa vie dans le monde du travail, le Snug adulte explique au Snug enfant les subtilités de notre monde actuel au temps du web, des applis, etc, l'occasion pour l'auteur de pointer du doigt les absurdités de notre monde actuel. Les interactions entre les deux Snug sont assez marrantes, le Snug adulte défendant à sa manière les nouvelles technologies, et le Snug ado ayant une vision et un discours plus détaché et choqué sur les diverses conséquences. Le discours de Snug, qui est très critique sur le sujet, est militant, mais jamais trop chiant ni trop condescendant et, surtout, toujours très humoristique. Le running gag du garage m'a bien fait rire et, globalement, j'aime beaucoup la narration et la manière de raconter les histoires qu'il a, dans tous ces récits. Ce parlé écrit, ces petites phrases qui font la patte de l'auteur, ça me plait bien et je trouve que de bd en bd il progresse, la narration est de plus en plus percutante. Par rapport aux bds qu'il met gratuitement sur Instagram, il est à noter qu'il n'y a ici pas de fautes d'orthographe ni de fautes de français, ce qui donne un peu de particularisme supplémentaire aux oeuvres de Snug, je trouve, mais je ne vais pas abuser en disant que ça m'a dérangé, faut pas pousser, simplement je l'ai noté. En ce qui concerne le sujet en lui même, je suis globalement d'accord avec tout ce que Snug nous raconte, je n'ai pas appris grand chose, même si un peu à la marge et, surtout, j'apprécie d'ouvrir la réflexion sur ce sujet, ça donne envie de se pencher sur la bibliographie, en effet très imposante, qui se trouve en fin de livre. Pour finir, je lâcherai un mot sur le dessin. J'ai été assez surpris parce qu'il a vraiment pris en maturité par rapport aux derniers albums que j'avais lus. Le dessin est mieux maitrisé, le trait est plus fin et les personnages plus travaillés, la ressemblance est assez marquée par rapport à "Dépôt de bilan de compétence" qui est le livre le plus récent que j'avais lu de Snug.

26/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Narration et style graphique de David Snug peuvent être clivants, mais moi, depuis que j’ai découvert cet auteur, j’aime bien ce qu’il publie. Il nous donne à voir une vision anar et décomplexée de la société. C’est très souvent militant, mais il y a toujours suffisamment de fraicheur pour faire passer le propos, jamais lénifiant. Nous le retrouvons donc ici qui se met encore en scène, son alter-ego barbu à bonnet étant rejoint par lui-même jeune. Sa version jeune, directement débarquée des années 1980, joue le rôle d’un candide découvrant internet, les réseaux sociaux, les smartphones, le commerce en ligne, l’uberisation, etc. (et tout ce qui rend ceci possible et omniprésent), tout cet univers moderne actuel expliqué par la version « vieille » de Snug : des deux côtés la critique pointe le bout de son nez, de façon plus ou moins ironique, humoristique. Avec un angle d’approche et surtout un style très différents, cet album est complémentaire du récent Saison brune 2.0 (Nos empreintes digitales). La postface de Cédric Biagini apporte une très bonne mise au point et une très imposante bibliographie permet à tous ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet d’aller plus loin. Un album militant, une lecture agréable.

20/02/2023 (modifier)