Comme tous les albums de cette collection que j’ai lus, il s’agit d’un conte des frères Grimm relativement inconnu (totalement de moi en tout cas !), très bien mis en images, avec une belle maquette de collection de la part de cet éditeur intéressant, qui porte souvent bien son nom.
L’histoire est un peu trop légère à mon goût, trop courte, avec une « résolution » des plus abruptes. J'en suis sorti un peu déçu.
Mais le dessin, simple et moderne, de Maria Surducan est très joli (la colorisation est réussie), et les jeunes lecteurs peuvent trouver davantage leur compte dans ce récit où le héros ne s’en laisse pas compter, et où un jeune homme ordinaire peut séduire une princesse.
Note réelle 2,5/5.
Raoul de Godewarsvelde, de son vrai nom Francis Albert Delbarre, est photographe, mais il s'illustrera dans la chanson populaire et aussi dans la chanson grivoise et paillarde avec le groupe picard "Les capenoules". Une figure des Hauts de France de 1967 à sa mort en 1977 par pendaison.
Un grand gaillard d'1m92 pour 120kg qui fier de ses racines ne chantera qu'en ch'ti-mi et picard. Une gueule et une voix qu'on ne peut pas oublier.
En sa mémoire, un "géant" de Lille et une bière portent son nom.
Comme souvent avec ce genre d'album, la qualité est inégale.
Des adaptations de ses chansons en quatre planches avec le texte original et en préambule une pleine page de présentation.
J'ai particulièrement apprécié "l'entrecote", "le grand rouquin" et "quand on ne fait plus l'affaire" qui traitent de sujets forts avec lucidité et tendresse.
Ne vous attendez pas à de la prose, mais à des mots simples qui font souvent mouche.
Le reflet d'une époque.
La partie graphique est hétéroclite, mais dans l'ensemble c'est pas mal. J'ai un faible pour les compositions de Toshy et Vanders.
Un album qui sent bon le chicon et le houblon.
Le terroir du Nord/Pas-de-Calais.
Les Capenoules : https://youtube.com/watch?v=80nrwV7oO8A&feature=share
Raoul : https://youtu.be/vchUUT0NYQ8
Vasco, c’est le petit frère d’Alix. Le style de la série se rapproche en effet grandement de celui du héros de Jacques Martin, avec les mêmes faiblesses à mes yeux, mais aussi les mêmes points forts.
Faiblesses : une narration omniprésente et très académique, très professorale et des histoires au dynamisme tout ce qu’il y a de plus relatif, peu voire pas d’humour et un héros peu charismatique.
Points forts : un dessin d’une grande précision, surtout dans les décors, un cadre historique très crédible, des intrigues souvent bâties sur des réalités historiques instructives.
Au final, et tout comme pour Alix, mon avis est partagé. Le soin accordé à la série est indiscutable mais après avoir lu un album je n’ai pas vraiment envie de me plonger dans le suivant tant c’est pesant à lire.
Pas mal mais à consommer à faible dose, selon moi. Je recommanderais l'emprunt plutôt que l'achat.
J’ai acheté « Yellow Cab » les feux pratiquement fermés ! Ben oui, fallait bien que je voie tout de même le nom de Chabouté en couverture du livre et rien que ça, ça m’a suffi pour l’acquérir !
Parce que, bon, Chabouté… quand même… C’est Chabouté quoi ! Pour moi, l’un des meilleurs dessinateurs (et aussi metteurs en scène) actuels dans le domaine du 9ème art ! Allez, j’arrête là parce que je ne risque pas d’être objectif sur son coup de patte.
J’avoue avoir été surpris par le choix de Chabouté d’adapter un roman, ou plutôt une biographie/cahier de voyage, de Benoit Cohen… surtout quand il s’agit de mettre en images une histoire se passant à New-York, une ville dont Chabouté n’y a jamais posé ses pieds il me semble !
Le scénario de cette bande dessinée est assez bizarre : Benoit Cohen (personnage réel !) est un cinéaste. Il est en panne d’inspiration pour concevoir un futur scénario. Alors, vint pour lui une idée farfelue : Et pourquoi ne passerait-il sa licence de chauffeur de taxi à… New-York ? Ainsi, de cette expérience, peut-être arrivera-t-il à trouver une nouvelle idée de scénario ? Et voila-t-il pas qu’il le fait effectivement et nous racontera son expérience à travers un roman…
Autant le dire tout de suite : C’est bien New-York qui est le personnage principal de cette bande dessinée ! Le New-York de ses quartiers tantôt rupins et tantôt crados. Le New-York de ses habitants croqués à merveille par Chabouté : tantôt joyeux, tantôt névrosés, tantôt inquiets… Le New-York toujours agité envahi par sa cohorte de travailleurs et de laissés pour compte. Tout cela est bien retranscrit par les séquences muettes mais ô combien expressives de Chabouté !
Mais alors ? Ai-je passé un moment un bon moment de lecture ? Oui, incontestablement. Classe-je cet album parmi mes préférés ? Non. Mais pourquoi ? Parce que une fois la lecture terminée, je n’y ai pas eu ma dose de sensation dont j’espérais en feuilletant ce livre. Le personnage principal n’est pas franchement charismatique et ses séquences, même si elles sont bien réalisées, s’enchainent pratiquement uniformément… d’où une certaine lassitude de lecture à un moment donné… Cette histoire ne m’a pas finalement marqué autant que ça.
Cette série dispose de gros points forts mais aussi de certaines faiblesses qui me laissent au final sur un sentiment mitigé.
Un des gros points forts, c’est cet assemblage de trois intrigues qui s’entremêlent constamment pour former une seule et unique fresque. Nous avons ainsi droit à une intrigue autour du financement du canal de Panama dans laquelle responsables du projet, politiciens et concurrents mènent une lutte sans merci mais avec coups bas. Vient ensuite l’histoire de Chimère et son ascension fulgurante dans un bordel parisien huppé. La vie du bordel, les jalousies, les innovations sont également au cœur du récit. Enfin, troisième intrigue, celle liée au passé de Gisèle, mère maquerelle sans pitié mais ancienne danseuse ambitieuse. Ces trois intrigues sont une vraie richesse pour la série, elles sont habilement reliées et grâce à elles le début du récit est très prenant.
Autre point fort, son aspect historique. Non seulement, la reconstitution du Paris de la fin du XIXème siècle est agréable mais les auteurs n’hésitent pas à donner à des personnages ayant réellement existé des rôles allant de celui de simple figurant à celui de figure maîtresse. Et tout cela avec une maîtrise parfaite puisque l’on se dit « Et pourquoi pas ? »
Dernier point fort, le dessin… du moins au début de la série. Je trouve en effet que les deux, trois premiers tomes sont vraiment très beaux à voir, avec des planches travaillées et un trait abouti. Mais au fil des tomes, le trait s’épure de plus en plus, les décors se schématisent, le degré de « fignolage » décroit méchamment. De plus, le changement de coloriste réoriente cette colorisation vers des teintes plus bleutées, plus pastel, que j’ai moins aimées.
Ce dernier point fort devient donc le premier point faible.
Autre point faible, certaines longueurs dans la deuxième partie du récit et, surtout un dernier tome qui se traine lamentablement me laissant en définitive sur une impression négative alors même que j’ai vraiment bien aimé les trois premiers tomes et que les deux suivants me semblaient encore satisfaisants (mais ce dernier tome… pfff, quel ennui).
Au final, voilà une série qui n’aura pas su tenir sur la durée. Je ne peux cependant pas oublier les points positifs et reste donc sur une note de « pas mal » mais j’espérais clairement plus.
Il en va de la bande dessinée comme du vin. Parfois la complexité des arômes demande un palais confirmé capable de reconnaître cette pointe d’acidité typique de la compotée de clémentines vertes du sud du Berrichon… Et parfois c’est du gros qui tache.
La légende dorée, c’est du gros qui tache.
Attention, hein ! Je dis ça sans méchanceté ni regret, mais si vous êtes en quête d’une œuvre subtile et atteint d’un inquiétant manque de discernement devant des couvertures tout de même assez explicites quant au ton de la série, et bien vous faites fausse route.
Sinon quoi ?
Bah, le dessin est sympa, rond, expressif, dynamique. Pas ultrafin mais efficace.
L’histoire tient plus ou moins la route, avec quelques facilités pas dérangeantes et un synopsis qui aurait pu tenir sur un quart de feuille.
Les jeux de mots et dialogues sont lourds, voire très lourds. C’est à la fois la force de la série mais aussi sa faiblesse car, à la longue, ça fatigue. Surtout, j’ai eu le sentiment que le scénariste adorait s’écouter parler.
La fin est une vraie fin même si elle ne fermait pas la porte à une suite.
En résumé, c’est pas mal, quoi… mais pas fin, un peu lourd, un peu con. Ca se traine en longueur, à l'occasion mais c’est ce à quoi je m’attendais, donc je ne suis pas déçu. Pas follement enthousiaste mais pas déçu. A lire une fois quand vous êtes dans le bon état d’esprit, sans plus.
Un peu comme Backderf avec Mon ami Dahmer (mais lui le faisait « de l’intérieur » et remontait plus loin, ayant personnellement connu ce tueur), Nanni cherche à présenter le cheminement d’un homme « ordinaire » jusqu’à la réalisation de pulsions meurtrières (puisque le bonhomme va méthodiquement dézinguer une quinzaine de personnes, en blesser trois fois plus, en leur tirant dessus au hasard du haut d’une tour, près d’un campus universitaire).
Les visés en question sont donc les victimes. On peut aussi y ajouter le tueur lui-même, semble-t-il bourré de psychoses, surdéveloppant un sentiment de ratage de sa vie, cherchant à l’analyser dans son journal (qui fait froid dans le dos rétrospectivement).
Je ne sais pas jusqu’où Nanni a pris des libertés avec la réalité de ce qui était à l’époque l’une des premières affaires du genre aux États-Unis – d’autres tueurs en série ayant depuis poursuivi cette œuvre de folie (mais déjà on voit la facilité avec laquelle on pouvait se procurer un arsenal incroyable !). En tout cas, dans un style assez froid, et alors que nous connaissons la fin de l’histoire, il a réussi à bâtir un récit que l’on lit facilement.
Le côté graphique est lui plus surprenant. Gosselin use d’un dessin simple, lui aussi un peu froid, avec un trait figé. Mais surtout, il use d’un gros grain pour le fond, comme si nous ne voyions que des planches agrandies. Le rendu est étrange. J’ai eu du mal à m’y faire.
A découvrir à l’occasion.
L’album se laisse lire, la narration est fluide, quelques ruptures de rythme aèrent l’histoire (on passe plusieurs fois du drame à l’humour plus ou moins corrosif).
Mais je ne suis jamais totalement entré dans l’histoire. Ou plutôt il y avait toujours quelque chose qui m’empêchait de l’apprécier davantage.
D’abord le dessin, plutôt simple et relativement minimaliste, mais j’ai eu du mal à me faire aux visages, comme étirés, déformés (c’est le cas du personnage principal). En tout cas je n’ai trouvé aucun visage joli.
L’histoire elle-même part d’un univers triste : la morne vie d’un type en province, triste et désabusé, qui s’ennuie dans son boulot de prof de Lettres, dans sa vie familiale et amoureuse, et qui va s’accrocher à une sorte de coup de foudre maladroit pour échapper à la dépression. On peut imaginer Patrick Dewaere incarnant ce genre de personnage mal dans sa peau. Quelques longueurs toutefois dans l’histoire.
Quelques bémols donc, mais c’est un album à découvrir à l’occasion.
La mer et les phares m'ont toujours fasciné, notre pays étant bordé de milliers de km de côtes, possède de nombreux phares, j'en ai vu beaucoup, de la Normandie à la côte basque, en passant par la Bretagne, les côtes vendéennes et charentaises... la vie des gardiens de phares est également une source de fascination pour moi ; ce métier tend hélas à disparaitre puisque tous les phares de France sont à présent automatisés, le seul qui y a échappé étant le phare de Cordouan, au bout de l'estuaire de la Gironde, mais c'est un phare à part. Cependant, certains phares isolés et certains en pleine mer ont encore quelques gardiens, mais ce n'est plus comme avant.
Cet album ne pouvait donc que m'attirer, je ne connaissais pas cet auteur espagnol, Joan Boix réussit une Bd très prenante où le récit privilégie le souffle de la grande aventure, teintée de surnaturel, une aventure avec un grand A dont le sujet principal est l'attrait de la mer et ses dangers. Ce qui est intéressant, c'est le découpage en mini-récits qui en plus nous ramènent dans le passé, c'est un véritable voyage dans le temps entre l'époque des Phéniciens et la fin du XIXème siècle, où l'aspect fantastique est constamment présent. J'ai trouvé ces 11 récits assez proches dans l'esprit du roman de Poe, les Aventures d'Arthur Gordon Pym, mais aussi de certains récits fantastiques qu'on trouvait dans les revues américaines d'horreur de la grande époque, genre Creepy ou Eerie. Malgré des chutes souvent prévisibles, ces récits sont bien conçus.
Mais ce qui m'a beaucoup plus ébloui, c'est le dessin de Joan Boix, il le fallait pour soutenir un tel sujet, c'est un noir & blanc somptueux, plein de puissance évocatrice et fascinante, très détaillé et qui lui aussi m'a rappelé les dessinateurs américains de Creepy, comme Berni Wrightson ou Ortiz.
Un bel album et une intéressante découverte.
Pour ne pas mourir bêtement à quelques heures de l’armistice, le poilu Virjusse déserte. Alors qu’il est prudemment planqué dans une cabane, il aperçoit deux soldats allemands et à la suite d’un quiproquo stupide, ils s’entretuent. On est alors à quelques minutes de la fin officielle des combats et Virjusse devient le dernier mort de la guerre ! A ce moment l’histoire bascule. C’est drôle et original. Notre héros rencontre la Mort qui lui propose de remonter le temps et de redémarrer 9 mois auparavant pour rejouer les derniers mois de sa vie. Tout le monde semble être complice de cette mise en scène à commencer par le président de la République et l’État-major. Nicolas Dumontheuil nous balade dans le monde de l’hypocrisie, de la manipulation, du complot politique, de la mauvaise conscience des uns et de la jalousie des autres. C’est un festival d’humour noir, de dénonciations et de propos cyniques qui n’ont rien à envier au cynisme de cette guerre. De ce point de vue, je trouve l’album intelligent, bien écrit. Le dessin de Dumontheuil, tordu dans tous les sens (un peu moins que d’habitude c’est sûr) est beau : les silhouettes, les tronches, les villes ont du caractère. Le bémol vient d’une certaine longueur au milieu d’album. Ca tourne en rond et c’est trop bavard. Le début de l’album est beau et surprenant, la fin moins convaincante. Cet album vaut surtout par ce qu’il dénonce avec force : l’absurdité de la guerre, les hautes sphères de la société qui regardent cette tragique boucherie de très loin, et les pauvres gars qui ne comprennent pas ce qu’ils font là et qui n’en connaissent ni les codes ni les enjeux.
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Le Bal des douze princesses
Comme tous les albums de cette collection que j’ai lus, il s’agit d’un conte des frères Grimm relativement inconnu (totalement de moi en tout cas !), très bien mis en images, avec une belle maquette de collection de la part de cet éditeur intéressant, qui porte souvent bien son nom. L’histoire est un peu trop légère à mon goût, trop courte, avec une « résolution » des plus abruptes. J'en suis sorti un peu déçu. Mais le dessin, simple et moderne, de Maria Surducan est très joli (la colorisation est réussie), et les jeunes lecteurs peuvent trouver davantage leur compte dans ce récit où le héros ne s’en laisse pas compter, et où un jeune homme ordinaire peut séduire une princesse. Note réelle 2,5/5.
Les Chansons en imaches de Raoul de Godewarsvelde
Raoul de Godewarsvelde, de son vrai nom Francis Albert Delbarre, est photographe, mais il s'illustrera dans la chanson populaire et aussi dans la chanson grivoise et paillarde avec le groupe picard "Les capenoules". Une figure des Hauts de France de 1967 à sa mort en 1977 par pendaison. Un grand gaillard d'1m92 pour 120kg qui fier de ses racines ne chantera qu'en ch'ti-mi et picard. Une gueule et une voix qu'on ne peut pas oublier. En sa mémoire, un "géant" de Lille et une bière portent son nom. Comme souvent avec ce genre d'album, la qualité est inégale. Des adaptations de ses chansons en quatre planches avec le texte original et en préambule une pleine page de présentation. J'ai particulièrement apprécié "l'entrecote", "le grand rouquin" et "quand on ne fait plus l'affaire" qui traitent de sujets forts avec lucidité et tendresse. Ne vous attendez pas à de la prose, mais à des mots simples qui font souvent mouche. Le reflet d'une époque. La partie graphique est hétéroclite, mais dans l'ensemble c'est pas mal. J'ai un faible pour les compositions de Toshy et Vanders. Un album qui sent bon le chicon et le houblon. Le terroir du Nord/Pas-de-Calais. Les Capenoules : https://youtube.com/watch?v=80nrwV7oO8A&feature=share Raoul : https://youtu.be/vchUUT0NYQ8
Vasco
Vasco, c’est le petit frère d’Alix. Le style de la série se rapproche en effet grandement de celui du héros de Jacques Martin, avec les mêmes faiblesses à mes yeux, mais aussi les mêmes points forts. Faiblesses : une narration omniprésente et très académique, très professorale et des histoires au dynamisme tout ce qu’il y a de plus relatif, peu voire pas d’humour et un héros peu charismatique. Points forts : un dessin d’une grande précision, surtout dans les décors, un cadre historique très crédible, des intrigues souvent bâties sur des réalités historiques instructives. Au final, et tout comme pour Alix, mon avis est partagé. Le soin accordé à la série est indiscutable mais après avoir lu un album je n’ai pas vraiment envie de me plonger dans le suivant tant c’est pesant à lire. Pas mal mais à consommer à faible dose, selon moi. Je recommanderais l'emprunt plutôt que l'achat.
Yellow Cab
J’ai acheté « Yellow Cab » les feux pratiquement fermés ! Ben oui, fallait bien que je voie tout de même le nom de Chabouté en couverture du livre et rien que ça, ça m’a suffi pour l’acquérir ! Parce que, bon, Chabouté… quand même… C’est Chabouté quoi ! Pour moi, l’un des meilleurs dessinateurs (et aussi metteurs en scène) actuels dans le domaine du 9ème art ! Allez, j’arrête là parce que je ne risque pas d’être objectif sur son coup de patte. J’avoue avoir été surpris par le choix de Chabouté d’adapter un roman, ou plutôt une biographie/cahier de voyage, de Benoit Cohen… surtout quand il s’agit de mettre en images une histoire se passant à New-York, une ville dont Chabouté n’y a jamais posé ses pieds il me semble ! Le scénario de cette bande dessinée est assez bizarre : Benoit Cohen (personnage réel !) est un cinéaste. Il est en panne d’inspiration pour concevoir un futur scénario. Alors, vint pour lui une idée farfelue : Et pourquoi ne passerait-il sa licence de chauffeur de taxi à… New-York ? Ainsi, de cette expérience, peut-être arrivera-t-il à trouver une nouvelle idée de scénario ? Et voila-t-il pas qu’il le fait effectivement et nous racontera son expérience à travers un roman… Autant le dire tout de suite : C’est bien New-York qui est le personnage principal de cette bande dessinée ! Le New-York de ses quartiers tantôt rupins et tantôt crados. Le New-York de ses habitants croqués à merveille par Chabouté : tantôt joyeux, tantôt névrosés, tantôt inquiets… Le New-York toujours agité envahi par sa cohorte de travailleurs et de laissés pour compte. Tout cela est bien retranscrit par les séquences muettes mais ô combien expressives de Chabouté ! Mais alors ? Ai-je passé un moment un bon moment de lecture ? Oui, incontestablement. Classe-je cet album parmi mes préférés ? Non. Mais pourquoi ? Parce que une fois la lecture terminée, je n’y ai pas eu ma dose de sensation dont j’espérais en feuilletant ce livre. Le personnage principal n’est pas franchement charismatique et ses séquences, même si elles sont bien réalisées, s’enchainent pratiquement uniformément… d’où une certaine lassitude de lecture à un moment donné… Cette histoire ne m’a pas finalement marqué autant que ça.
Chimère(s) 1887
Cette série dispose de gros points forts mais aussi de certaines faiblesses qui me laissent au final sur un sentiment mitigé. Un des gros points forts, c’est cet assemblage de trois intrigues qui s’entremêlent constamment pour former une seule et unique fresque. Nous avons ainsi droit à une intrigue autour du financement du canal de Panama dans laquelle responsables du projet, politiciens et concurrents mènent une lutte sans merci mais avec coups bas. Vient ensuite l’histoire de Chimère et son ascension fulgurante dans un bordel parisien huppé. La vie du bordel, les jalousies, les innovations sont également au cœur du récit. Enfin, troisième intrigue, celle liée au passé de Gisèle, mère maquerelle sans pitié mais ancienne danseuse ambitieuse. Ces trois intrigues sont une vraie richesse pour la série, elles sont habilement reliées et grâce à elles le début du récit est très prenant. Autre point fort, son aspect historique. Non seulement, la reconstitution du Paris de la fin du XIXème siècle est agréable mais les auteurs n’hésitent pas à donner à des personnages ayant réellement existé des rôles allant de celui de simple figurant à celui de figure maîtresse. Et tout cela avec une maîtrise parfaite puisque l’on se dit « Et pourquoi pas ? » Dernier point fort, le dessin… du moins au début de la série. Je trouve en effet que les deux, trois premiers tomes sont vraiment très beaux à voir, avec des planches travaillées et un trait abouti. Mais au fil des tomes, le trait s’épure de plus en plus, les décors se schématisent, le degré de « fignolage » décroit méchamment. De plus, le changement de coloriste réoriente cette colorisation vers des teintes plus bleutées, plus pastel, que j’ai moins aimées. Ce dernier point fort devient donc le premier point faible. Autre point faible, certaines longueurs dans la deuxième partie du récit et, surtout un dernier tome qui se traine lamentablement me laissant en définitive sur une impression négative alors même que j’ai vraiment bien aimé les trois premiers tomes et que les deux suivants me semblaient encore satisfaisants (mais ce dernier tome… pfff, quel ennui). Au final, voilà une série qui n’aura pas su tenir sur la durée. Je ne peux cependant pas oublier les points positifs et reste donc sur une note de « pas mal » mais j’espérais clairement plus.
La Légende Dorée
Il en va de la bande dessinée comme du vin. Parfois la complexité des arômes demande un palais confirmé capable de reconnaître cette pointe d’acidité typique de la compotée de clémentines vertes du sud du Berrichon… Et parfois c’est du gros qui tache. La légende dorée, c’est du gros qui tache. Attention, hein ! Je dis ça sans méchanceté ni regret, mais si vous êtes en quête d’une œuvre subtile et atteint d’un inquiétant manque de discernement devant des couvertures tout de même assez explicites quant au ton de la série, et bien vous faites fausse route. Sinon quoi ? Bah, le dessin est sympa, rond, expressif, dynamique. Pas ultrafin mais efficace. L’histoire tient plus ou moins la route, avec quelques facilités pas dérangeantes et un synopsis qui aurait pu tenir sur un quart de feuille. Les jeux de mots et dialogues sont lourds, voire très lourds. C’est à la fois la force de la série mais aussi sa faiblesse car, à la longue, ça fatigue. Surtout, j’ai eu le sentiment que le scénariste adorait s’écouter parler. La fin est une vraie fin même si elle ne fermait pas la porte à une suite. En résumé, c’est pas mal, quoi… mais pas fin, un peu lourd, un peu con. Ca se traine en longueur, à l'occasion mais c’est ce à quoi je m’attendais, donc je ne suis pas déçu. Pas follement enthousiaste mais pas déçu. A lire une fois quand vous êtes dans le bon état d’esprit, sans plus.
Les Visés
Un peu comme Backderf avec Mon ami Dahmer (mais lui le faisait « de l’intérieur » et remontait plus loin, ayant personnellement connu ce tueur), Nanni cherche à présenter le cheminement d’un homme « ordinaire » jusqu’à la réalisation de pulsions meurtrières (puisque le bonhomme va méthodiquement dézinguer une quinzaine de personnes, en blesser trois fois plus, en leur tirant dessus au hasard du haut d’une tour, près d’un campus universitaire). Les visés en question sont donc les victimes. On peut aussi y ajouter le tueur lui-même, semble-t-il bourré de psychoses, surdéveloppant un sentiment de ratage de sa vie, cherchant à l’analyser dans son journal (qui fait froid dans le dos rétrospectivement). Je ne sais pas jusqu’où Nanni a pris des libertés avec la réalité de ce qui était à l’époque l’une des premières affaires du genre aux États-Unis – d’autres tueurs en série ayant depuis poursuivi cette œuvre de folie (mais déjà on voit la facilité avec laquelle on pouvait se procurer un arsenal incroyable !). En tout cas, dans un style assez froid, et alors que nous connaissons la fin de l’histoire, il a réussi à bâtir un récit que l’on lit facilement. Le côté graphique est lui plus surprenant. Gosselin use d’un dessin simple, lui aussi un peu froid, avec un trait figé. Mais surtout, il use d’un gros grain pour le fond, comme si nous ne voyions que des planches agrandies. Le rendu est étrange. J’ai eu du mal à m’y faire. A découvrir à l’occasion.
Satori en province
L’album se laisse lire, la narration est fluide, quelques ruptures de rythme aèrent l’histoire (on passe plusieurs fois du drame à l’humour plus ou moins corrosif). Mais je ne suis jamais totalement entré dans l’histoire. Ou plutôt il y avait toujours quelque chose qui m’empêchait de l’apprécier davantage. D’abord le dessin, plutôt simple et relativement minimaliste, mais j’ai eu du mal à me faire aux visages, comme étirés, déformés (c’est le cas du personnage principal). En tout cas je n’ai trouvé aucun visage joli. L’histoire elle-même part d’un univers triste : la morne vie d’un type en province, triste et désabusé, qui s’ennuie dans son boulot de prof de Lettres, dans sa vie familiale et amoureuse, et qui va s’accrocher à une sorte de coup de foudre maladroit pour échapper à la dépression. On peut imaginer Patrick Dewaere incarnant ce genre de personnage mal dans sa peau. Quelques longueurs toutefois dans l’histoire. Quelques bémols donc, mais c’est un album à découvrir à l’occasion.
Le Phare (Boix)
La mer et les phares m'ont toujours fasciné, notre pays étant bordé de milliers de km de côtes, possède de nombreux phares, j'en ai vu beaucoup, de la Normandie à la côte basque, en passant par la Bretagne, les côtes vendéennes et charentaises... la vie des gardiens de phares est également une source de fascination pour moi ; ce métier tend hélas à disparaitre puisque tous les phares de France sont à présent automatisés, le seul qui y a échappé étant le phare de Cordouan, au bout de l'estuaire de la Gironde, mais c'est un phare à part. Cependant, certains phares isolés et certains en pleine mer ont encore quelques gardiens, mais ce n'est plus comme avant. Cet album ne pouvait donc que m'attirer, je ne connaissais pas cet auteur espagnol, Joan Boix réussit une Bd très prenante où le récit privilégie le souffle de la grande aventure, teintée de surnaturel, une aventure avec un grand A dont le sujet principal est l'attrait de la mer et ses dangers. Ce qui est intéressant, c'est le découpage en mini-récits qui en plus nous ramènent dans le passé, c'est un véritable voyage dans le temps entre l'époque des Phéniciens et la fin du XIXème siècle, où l'aspect fantastique est constamment présent. J'ai trouvé ces 11 récits assez proches dans l'esprit du roman de Poe, les Aventures d'Arthur Gordon Pym, mais aussi de certains récits fantastiques qu'on trouvait dans les revues américaines d'horreur de la grande époque, genre Creepy ou Eerie. Malgré des chutes souvent prévisibles, ces récits sont bien conçus. Mais ce qui m'a beaucoup plus ébloui, c'est le dessin de Joan Boix, il le fallait pour soutenir un tel sujet, c'est un noir & blanc somptueux, plein de puissance évocatrice et fascinante, très détaillé et qui lui aussi m'a rappelé les dessinateurs américains de Creepy, comme Berni Wrightson ou Ortiz. Un bel album et une intéressante découverte.
Le Roi cassé
Pour ne pas mourir bêtement à quelques heures de l’armistice, le poilu Virjusse déserte. Alors qu’il est prudemment planqué dans une cabane, il aperçoit deux soldats allemands et à la suite d’un quiproquo stupide, ils s’entretuent. On est alors à quelques minutes de la fin officielle des combats et Virjusse devient le dernier mort de la guerre ! A ce moment l’histoire bascule. C’est drôle et original. Notre héros rencontre la Mort qui lui propose de remonter le temps et de redémarrer 9 mois auparavant pour rejouer les derniers mois de sa vie. Tout le monde semble être complice de cette mise en scène à commencer par le président de la République et l’État-major. Nicolas Dumontheuil nous balade dans le monde de l’hypocrisie, de la manipulation, du complot politique, de la mauvaise conscience des uns et de la jalousie des autres. C’est un festival d’humour noir, de dénonciations et de propos cyniques qui n’ont rien à envier au cynisme de cette guerre. De ce point de vue, je trouve l’album intelligent, bien écrit. Le dessin de Dumontheuil, tordu dans tous les sens (un peu moins que d’habitude c’est sûr) est beau : les silhouettes, les tronches, les villes ont du caractère. Le bémol vient d’une certaine longueur au milieu d’album. Ca tourne en rond et c’est trop bavard. Le début de l’album est beau et surprenant, la fin moins convaincante. Cet album vaut surtout par ce qu’il dénonce avec force : l’absurdité de la guerre, les hautes sphères de la société qui regardent cette tragique boucherie de très loin, et les pauvres gars qui ne comprennent pas ce qu’ils font là et qui n’en connaissent ni les codes ni les enjeux.