Voila une BD qui est très bien faite, même si elle présente un intérêt moindre à mes yeux que d'autres BD dans le même genre sur un sujet aussi grave.
Pour évacuer directement ce qui m'a le plus gêné, je me suis dit que la BD, entre son dessin et son propos, restait un peu trop "gentille" par rapport au sujet traité. Le harcèlement est surtout vu de l'extérieur, sans réellement faire ressentir l'importance de l'accumulation, assez peu montré, ou l'isolement total dans lequel son plongé les victimes. Ce que j'en dis est surtout lié à ma propre expérience d'exclusion sociale durant mes années collèges et lycée. La situation n'était pas la même (dieu merci, les réseaux sociaux n'existaient pas encore), mais j'avoue avoir eu un ressenti moindre que dans des lectures comme Speak.
Pour le reste, les deux avis précédent ont déjà dit ce qu'il faut : c'est une BD qui peut potentiellement sauver des vies, et c'est déjà énorme. Elle met en lumière la façon dont n'importe qui peut devenir victime de harcèlement, la BD laissant entrevoir également que les harceleurs agissent en meute et que les meneurs peuvent être sujets à d'autres soucis extérieur. Le collège ou le lycée devient alors le terrain d'une guerre entre adolescents, où les adultes sont exclus et ne peuvent être que spectateurs d'un résultat horrible.
La BD reste dans un dessin qui fait très "bamboo" justement, mais je trouve qu'il permet un accès facile à une lecture qui parle de sujet grave. Et si l'ensemble me parait trop léger au regard de ce que j'ai vu et vécu, je ne peux pas nier que ça sera plus facile pour bon nombre d'élèves de rentrer facilement dans l'histoire. J'ai d'ailleurs découvert que l'auteure, Nora Ffraisse, a vu sa propre fille se suicider à l'âge de 13 ans suite au harcèlement, ce qui l'a poussée à monter l'association dont la BD parle à la fin. Cette histoire réelle et bien trop horrible est la réalité bien crue qui se cache derrière cette histoire. Et je comprends pourquoi ici, l'histoire se finit mieux. Il faut imaginer une fin heureuse à ces horreurs, pour qu'elles puissent arriver un jour.
Une biographie romancée sur La Malinche, une figure controversée vu que c'est une Indienne qui a aidé les Espagnols contre les Aztèques. Comme je ne connais pas trop cette femme, je n'ai aucune idée de ce qui est vrai ou non dans ce récit.
J'ai trouvé que le résultat était pas mal sans être spectaculaire. Il faut dire que j'ai déjà lu ou vu des œuvres de fiction basées sur la conquête de l'Amérique du sud par les Espagnols et j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu plusieurs scènes une bonne dizaine de fois. Le coté original et intéressant de l'album vient du fait que pour une fois on voit le point de vue des tribus indigènes prises entre l'empire sanguinaire des Aztèques et les conquistadors qui n'étaient pas mieux (il y a aussi les Mayas, mais eux sont montrés sous un jour un peu plus sympathique). L'autrice dénonce l'impérialisme, l'esclave et l'oppression en général. J'ai bien aimé le dessin.
C'est globalement bien fait, mais ça n'a pas été une lecture très marquante.
J’ai bien aimé ma lecture, mais je serai un peu moins laudateur que mes prédécesseurs.
Déjà c’est un bel objet (comme souvent dans cette collection Noctambule, l’une des plus belles chez Soleil, avec la collection Métamorphose). Un format à l’italienne relativement imposant (taille et pagination), mais vite lu, car entièrement muet.
Le dessin de Martin est globalement bon, il use bien d’une bichromie assez sombre, les planches sont très belles. Je regrette juste des visages que j’ai parfois eu de la peine à différencier, ce qui a parfois gêné ma lecture, et rendu quelque peu obscure l’intrigue.
Intrigue qui se laisse lire. C’est brut de décoffrage, et l’auteur, qui a visiblement plus ou moins improvisé l’histoire en publiant une page par jour sur Instagram, se sort plutôt bien de cette contrainte.
Mais voilà, si cette histoire très violente se laisse lire agréablement, je ne l’ai pas non plus trouvée inoubliable. C’est sympa, mais sans plus.
Mouais. Je n’ai été qu’en partie convaincu par cette série. Je lui mets les trois étoiles parce que ça se laisse lire sans problème, mais je suis en partie resté sur ma faim.
Le pitch de départ n’est pas forcément original : une Terre post-apocalypse, des survivants sous les mers et sur de rares îles, et Lily qui surgit d’on ne sait où pour trouver la solution et sauver ce qui peut l’être sur Terre. Vous ajoutez à ça une dictature parmi les survivants, et des degrés de connaissances scientifiques inégaux entre populations.
Sur cette base déjà vue, Kélilan a réussi à faire quelque chose de correct – même si j’ai eu l’impression sur la fin qu’il ne savait pas trop comment conclure, et qu’il a lancé un feu d’artifices pour expédier une fin décente. J’ai trouvé certains dialogues un peu convenus, et les personnalités des protagonistes peu développées, et/ou parfois trop « gentilles ».
Quant au dessin, il y a du bon (de belles vues sous-marines – Kelilan ne pouvant s’empêcher de caser une attaque de monstres sous-marins, dispensable pour l’intrigue), mais aussi un trait que j’ai souvent trouvé un peu trop brouillon (il manque clairement de nuances), même s’il est meilleur sur le dernier tome (où semble-t-il Kélilan s’occupe aussi de la colorisation).
A emprunter à l’occasion.
Note réelle 2,5/5.
La couverture et la présentation font un peu tcheap et girly, mais le contenu vaut vraiment mieux. J’ai bien aimé cette lecture en tout cas.
Sur le mode du « tel est pris qui croyait prendre », un jeune homme assez détestable (égoïste au possible) va voir lui revenir en pleine gueule pas mal de boomerangs.
Je ne vais pas spoiler (lire le résumé pour se faire une idée de l’intrigue de base), mais c’est bien fichu (j’ai juste eu du mal au départ à comprendre qu’une partie était un flash-back inséré, mais ça s’est éclairci au bout d’un moment).
La mécanique de l’intrigue est bien huilée donc, il n’y a pas vraiment de temps mort. Et l’habillage graphique, original, est lui aussi agréable. C’est lisible tout en étant très simple.
A noter que l’auteur se fait plaisir, en reprenant plusieurs tableaux célèbres (surtout sur la fin, avec par exemple « Le cri », mais au milieu il y a « L’école d’Athènes » de Raphaël aussi).
Une petite lecture sympathique.
Au vu des notes, je pensais que j'allais adorer ce polar et au final je suis déçu parce que je trouve que c'est 'juste' sympathique à lire.
J'ai rien à redire contre le dessin en noir et blanc. Le style va bien pour ce type de récit noir qui montre la misère humaine et il se dégage une ambiance bien glauque. Le problème vient plutôt du scénario. Il est pas mauvais, l'intrigue se laisse lire sans problème sauf qu'à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire un récit qui sortait du lot. Je n'ai pas trouvé que c'était passionnant à lire. Pendant quelques chapitres j'attendais le moment qui m'aurait fait changer d'avis et rentrer à 100% dans le récit....et c'est jamais arrivé. En plus, je trouve la fin un peu décevante et un peu expédiée. Je me suis même demandé si j'avais pas sauté une page par erreur.
Donc voilà encore une autre BD que tout le monde trouve géniale sauf moi. En dehors du dénouement, je trouve que c'est bon, mais je ne vois pas en quoi ça serait un immanquable.
Avis sur les 3ers tomes, le 4eme m’a l’air compliqué à trouver, j’en ignorais d’ailleurs son existence avant de poster.
Une série qui m’avait bien plu à sa sortie, la récente relecture est un peu plus mesurée. Cette revisite de certains passages de la Bible par Ibn Al Rabin est sympathique à lire, mais reste malheureusement moins forte ou iconoclaste que dans mon souvenir.
On retrouve son trait minimaliste et bien reconnaissable, il ajoute cette fois quelques touches de couleurs bien senties par ci par là. J’apprécie bien son travail en général mais là (je m’étonne d’ailleurs de n’avoir pas fait plus tôt l’analogie), ça m’a vraiment sauté aux yeux avec l’ajout de la couleur, l’auteur doit admirer Keith Haring. En tout cas avec son style et cette touche colorée, Ibn Al Rabin lui rend un bel hommage, quelques vignettes sont vraiment bien réussies et ne démériteraient pas sous cadre.
Niveau histoire, la Bible ne faisant pas partie de mes livres de chevet, je ne connaissais aucun des récits adaptés. On est loin du message « aime ton prochain … », à l’issue de mes lectures impossible de penser autre chose que : quel beau bordel déjà à l’époque dans cette partie du monde, il n’y a qu’à regarder les dessins de couverture.
L’auteur remet à sa sauce les dialogues, et heureusement car c’est ce qui apporte le sourire et le sel de cette transposition, le ton est contemporain et apporte le décalage par rapport aux textes d’origine (conservés en rouge).
Chaque album est indépendant et se lit vite, le 3eme album, le plus long, a ma préférence sur les 2 autres.
Honnêtement le tout est loin d’être un indispensable, mais si vous tombez dessus et que vous appréciez l’auteur ou n’êtes tout simplement pas dévot, n’hésitez pas à feuilleter, on est loin du catéchisme.
Une lecture qui me laisse une drôle d'impression.
D'abord l'histoire, j'ai eu du mal à m'y intéresser pendant le premier tiers, la narration singulière a été un frein et je ne savais pas où voulait en venir Marcello Quitanilha. Heureusement les deux tiers suivants sont bien meilleurs.
Un récit original ayant pour cadre les favelas de Rio et ses gangs. Un récit centré sur l'humain et les relations compliquées entre une mère, Márcia, et sa fille, Jacqueline, et au milieu le pauvre Aluiso, le compagnon de Márcia. Je ne me suis jamais attaché aux personnages, sûrement cette narration singulière qui a bloquée mon empathie. Pourtant, l'amour de Márcia pour sauver sa fille a de quoi émouvoir, pas moi en tout cas. Je vais radoter mais la forme choisie par Quitanilha pour raconter ce roman graphique ne m'a jamais emmener dans les pas de Márcia. J'ai regardé ça de loin.
Un autre problème, le dessin, je ne le trouve pas beau, je lui reconnais de l'expressivité mais je n'ai pas digéré la colorisation, trop tape à l'œil à mon goût.
De plus, je n'ai pas aimé la posture des personnages, je trouve qu'ils surjouent dans les scènes de conflits.
Pas mon style graphique.
Bref, une chronique sociale qui sera vite oubliée.
Trois étoiles de justesse.
Un album qui se lit sans déplaisir, qui possède qualités et défauts. Mais sur lequel je ne pense pas revenir.
Le dessin, moderne et dynamique, est très lisible. Mais je l’ai aussi trouvé peu fouillé (décors et arrière-plans), et je n’ai pas trop aimé certains visages aux traits effacés lors de plans larges.
L’histoire se laisse lire sans problème, est elle-aussi assez dynamique, et réserve suffisamment de rebondissements pour que l’on ne s’ennuie pas. Le scénario joue habilement sur le doute qui plane quant à l’implication terroriste de Kamel, ce clandestin aidé presque par hasard par un contrôleur de la SNCF, Alain.
Quelques personnages secondaires aident à faire passer les temps faibles (le frangin d’Alain, fier de l’Algérie française, quelques collègues d’Alain, etc.).
Je regrette par contre que la plupart des personnages soient trop caricaturaux. Un peu plus de nuances n’aurait pas nui à l’ensemble.
Note réelle 2,5/5.
Je sors de cette lecture. L'histoire m'a bien accrochée pour que j'en tourne les pages avidement jusqu'à son dénouement.
Déjà la couverture attire vraiment l'oeil, très réussie avec cette vue plongeante et ces jolis fumerolles violets. Mais l'intérieur est aussi très bon, de grands espaces, quelques bestioles extraterrestres et les couleurs de bon goût.
On comprend dès le départ qu'on est sur une planète qui n'est pas la Terre même si elle y ressemble beaucoup. En effet ici il y a deux lunes dont une a récemment disparue, et après cela la mer s'est retirée très loin comme une marée géante, mais tout à fait anormale. Le manque d'eau met en péril la population qui s'apparente à celle d'un village moyenâgeux.
On découvre les deux personnages principaux, qui sont frères. On a la bonne idée de leur donner des couleurs de cheveux distinctes pour bien les reconnaitre. Qui dit mystère, dit aventure pour tenter de le résoudre. J'aurai pensé qu'une des jolies filles du village allait en faire partie mais non. Les frères partent en catimini avec un capitaine de bateau aveugle affublé d'une sorte de perroquet qui sait lire.
Ce qui est pratique est que leurs bateaux ont des roues et peuvent s'avancer sur le sable vers le large pour voir s'ils trouvent où est passée l'eau. Ou alors c'est depuis que la mer n'est plus là qu'ils ont eu l'idée de poser des roues aux bateaux, ce n'est pas si clair. Je ne suis pas certain que la force du vent soit suffisante pour faire rouler un tel attelage mais bref. Durant l'aventure ils découvrent des choses étonnantes, vestiges d'une ancienne civilisation. Sans trop en dévoiler je peux dire qu'ils finissent par tomber sur un sosie de Sean Connery dans Zardoz...
Toujours est-il que tous les éléments s'assemblent trop impeccablement pour les deux frérots, jusqu'à un dénouement qui n'explique pas grand chose du pourquoi la mer était partie et une fin dont mêmes les héros sont déçus... Ce frère qui préfère le virtuel au réel...
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Camélia - Face à la meute
Voila une BD qui est très bien faite, même si elle présente un intérêt moindre à mes yeux que d'autres BD dans le même genre sur un sujet aussi grave. Pour évacuer directement ce qui m'a le plus gêné, je me suis dit que la BD, entre son dessin et son propos, restait un peu trop "gentille" par rapport au sujet traité. Le harcèlement est surtout vu de l'extérieur, sans réellement faire ressentir l'importance de l'accumulation, assez peu montré, ou l'isolement total dans lequel son plongé les victimes. Ce que j'en dis est surtout lié à ma propre expérience d'exclusion sociale durant mes années collèges et lycée. La situation n'était pas la même (dieu merci, les réseaux sociaux n'existaient pas encore), mais j'avoue avoir eu un ressenti moindre que dans des lectures comme Speak. Pour le reste, les deux avis précédent ont déjà dit ce qu'il faut : c'est une BD qui peut potentiellement sauver des vies, et c'est déjà énorme. Elle met en lumière la façon dont n'importe qui peut devenir victime de harcèlement, la BD laissant entrevoir également que les harceleurs agissent en meute et que les meneurs peuvent être sujets à d'autres soucis extérieur. Le collège ou le lycée devient alors le terrain d'une guerre entre adolescents, où les adultes sont exclus et ne peuvent être que spectateurs d'un résultat horrible. La BD reste dans un dessin qui fait très "bamboo" justement, mais je trouve qu'il permet un accès facile à une lecture qui parle de sujet grave. Et si l'ensemble me parait trop léger au regard de ce que j'ai vu et vécu, je ne peux pas nier que ça sera plus facile pour bon nombre d'élèves de rentrer facilement dans l'histoire. J'ai d'ailleurs découvert que l'auteure, Nora Ffraisse, a vu sa propre fille se suicider à l'âge de 13 ans suite au harcèlement, ce qui l'a poussée à monter l'association dont la BD parle à la fin. Cette histoire réelle et bien trop horrible est la réalité bien crue qui se cache derrière cette histoire. Et je comprends pourquoi ici, l'histoire se finit mieux. Il faut imaginer une fin heureuse à ces horreurs, pour qu'elles puissent arriver un jour.
Celle qui parle
Une biographie romancée sur La Malinche, une figure controversée vu que c'est une Indienne qui a aidé les Espagnols contre les Aztèques. Comme je ne connais pas trop cette femme, je n'ai aucune idée de ce qui est vrai ou non dans ce récit. J'ai trouvé que le résultat était pas mal sans être spectaculaire. Il faut dire que j'ai déjà lu ou vu des œuvres de fiction basées sur la conquête de l'Amérique du sud par les Espagnols et j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu plusieurs scènes une bonne dizaine de fois. Le coté original et intéressant de l'album vient du fait que pour une fois on voit le point de vue des tribus indigènes prises entre l'empire sanguinaire des Aztèques et les conquistadors qui n'étaient pas mieux (il y a aussi les Mayas, mais eux sont montrés sous un jour un peu plus sympathique). L'autrice dénonce l'impérialisme, l'esclave et l'oppression en général. J'ai bien aimé le dessin. C'est globalement bien fait, mais ça n'a pas été une lecture très marquante.
Dernier souffle
J’ai bien aimé ma lecture, mais je serai un peu moins laudateur que mes prédécesseurs. Déjà c’est un bel objet (comme souvent dans cette collection Noctambule, l’une des plus belles chez Soleil, avec la collection Métamorphose). Un format à l’italienne relativement imposant (taille et pagination), mais vite lu, car entièrement muet. Le dessin de Martin est globalement bon, il use bien d’une bichromie assez sombre, les planches sont très belles. Je regrette juste des visages que j’ai parfois eu de la peine à différencier, ce qui a parfois gêné ma lecture, et rendu quelque peu obscure l’intrigue. Intrigue qui se laisse lire. C’est brut de décoffrage, et l’auteur, qui a visiblement plus ou moins improvisé l’histoire en publiant une page par jour sur Instagram, se sort plutôt bien de cette contrainte. Mais voilà, si cette histoire très violente se laisse lire agréablement, je ne l’ai pas non plus trouvée inoubliable. C’est sympa, mais sans plus.
Lilymande
Mouais. Je n’ai été qu’en partie convaincu par cette série. Je lui mets les trois étoiles parce que ça se laisse lire sans problème, mais je suis en partie resté sur ma faim. Le pitch de départ n’est pas forcément original : une Terre post-apocalypse, des survivants sous les mers et sur de rares îles, et Lily qui surgit d’on ne sait où pour trouver la solution et sauver ce qui peut l’être sur Terre. Vous ajoutez à ça une dictature parmi les survivants, et des degrés de connaissances scientifiques inégaux entre populations. Sur cette base déjà vue, Kélilan a réussi à faire quelque chose de correct – même si j’ai eu l’impression sur la fin qu’il ne savait pas trop comment conclure, et qu’il a lancé un feu d’artifices pour expédier une fin décente. J’ai trouvé certains dialogues un peu convenus, et les personnalités des protagonistes peu développées, et/ou parfois trop « gentilles ». Quant au dessin, il y a du bon (de belles vues sous-marines – Kelilan ne pouvant s’empêcher de caser une attaque de monstres sous-marins, dispensable pour l’intrigue), mais aussi un trait que j’ai souvent trouvé un peu trop brouillon (il manque clairement de nuances), même s’il est meilleur sur le dernier tome (où semble-t-il Kélilan s’occupe aussi de la colorisation). A emprunter à l’occasion. Note réelle 2,5/5.
Quatre couleurs
La couverture et la présentation font un peu tcheap et girly, mais le contenu vaut vraiment mieux. J’ai bien aimé cette lecture en tout cas. Sur le mode du « tel est pris qui croyait prendre », un jeune homme assez détestable (égoïste au possible) va voir lui revenir en pleine gueule pas mal de boomerangs. Je ne vais pas spoiler (lire le résumé pour se faire une idée de l’intrigue de base), mais c’est bien fichu (j’ai juste eu du mal au départ à comprendre qu’une partie était un flash-back inséré, mais ça s’est éclairci au bout d’un moment). La mécanique de l’intrigue est bien huilée donc, il n’y a pas vraiment de temps mort. Et l’habillage graphique, original, est lui aussi agréable. C’est lisible tout en étant très simple. A noter que l’auteur se fait plaisir, en reprenant plusieurs tableaux célèbres (surtout sur la fin, avec par exemple « Le cri », mais au milieu il y a « L’école d’Athènes » de Raphaël aussi). Une petite lecture sympathique.
Colorado train
Au vu des notes, je pensais que j'allais adorer ce polar et au final je suis déçu parce que je trouve que c'est 'juste' sympathique à lire. J'ai rien à redire contre le dessin en noir et blanc. Le style va bien pour ce type de récit noir qui montre la misère humaine et il se dégage une ambiance bien glauque. Le problème vient plutôt du scénario. Il est pas mauvais, l'intrigue se laisse lire sans problème sauf qu'à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire un récit qui sortait du lot. Je n'ai pas trouvé que c'était passionnant à lire. Pendant quelques chapitres j'attendais le moment qui m'aurait fait changer d'avis et rentrer à 100% dans le récit....et c'est jamais arrivé. En plus, je trouve la fin un peu décevante et un peu expédiée. Je me suis même demandé si j'avais pas sauté une page par erreur. Donc voilà encore une autre BD que tout le monde trouve géniale sauf moi. En dehors du dénouement, je trouve que c'est bon, mais je ne vois pas en quoi ça serait un immanquable.
Le Meilleur de la Bible
Avis sur les 3ers tomes, le 4eme m’a l’air compliqué à trouver, j’en ignorais d’ailleurs son existence avant de poster. Une série qui m’avait bien plu à sa sortie, la récente relecture est un peu plus mesurée. Cette revisite de certains passages de la Bible par Ibn Al Rabin est sympathique à lire, mais reste malheureusement moins forte ou iconoclaste que dans mon souvenir. On retrouve son trait minimaliste et bien reconnaissable, il ajoute cette fois quelques touches de couleurs bien senties par ci par là. J’apprécie bien son travail en général mais là (je m’étonne d’ailleurs de n’avoir pas fait plus tôt l’analogie), ça m’a vraiment sauté aux yeux avec l’ajout de la couleur, l’auteur doit admirer Keith Haring. En tout cas avec son style et cette touche colorée, Ibn Al Rabin lui rend un bel hommage, quelques vignettes sont vraiment bien réussies et ne démériteraient pas sous cadre. Niveau histoire, la Bible ne faisant pas partie de mes livres de chevet, je ne connaissais aucun des récits adaptés. On est loin du message « aime ton prochain … », à l’issue de mes lectures impossible de penser autre chose que : quel beau bordel déjà à l’époque dans cette partie du monde, il n’y a qu’à regarder les dessins de couverture. L’auteur remet à sa sauce les dialogues, et heureusement car c’est ce qui apporte le sourire et le sel de cette transposition, le ton est contemporain et apporte le décalage par rapport aux textes d’origine (conservés en rouge). Chaque album est indépendant et se lit vite, le 3eme album, le plus long, a ma préférence sur les 2 autres. Honnêtement le tout est loin d’être un indispensable, mais si vous tombez dessus et que vous appréciez l’auteur ou n’êtes tout simplement pas dévot, n’hésitez pas à feuilleter, on est loin du catéchisme.
Ecoute, Jolie Márcia
Une lecture qui me laisse une drôle d'impression. D'abord l'histoire, j'ai eu du mal à m'y intéresser pendant le premier tiers, la narration singulière a été un frein et je ne savais pas où voulait en venir Marcello Quitanilha. Heureusement les deux tiers suivants sont bien meilleurs. Un récit original ayant pour cadre les favelas de Rio et ses gangs. Un récit centré sur l'humain et les relations compliquées entre une mère, Márcia, et sa fille, Jacqueline, et au milieu le pauvre Aluiso, le compagnon de Márcia. Je ne me suis jamais attaché aux personnages, sûrement cette narration singulière qui a bloquée mon empathie. Pourtant, l'amour de Márcia pour sauver sa fille a de quoi émouvoir, pas moi en tout cas. Je vais radoter mais la forme choisie par Quitanilha pour raconter ce roman graphique ne m'a jamais emmener dans les pas de Márcia. J'ai regardé ça de loin. Un autre problème, le dessin, je ne le trouve pas beau, je lui reconnais de l'expressivité mais je n'ai pas digéré la colorisation, trop tape à l'œil à mon goût. De plus, je n'ai pas aimé la posture des personnages, je trouve qu'ils surjouent dans les scènes de conflits. Pas mon style graphique. Bref, une chronique sociale qui sera vite oubliée. Trois étoiles de justesse.
Frères d'ombre
Un album qui se lit sans déplaisir, qui possède qualités et défauts. Mais sur lequel je ne pense pas revenir. Le dessin, moderne et dynamique, est très lisible. Mais je l’ai aussi trouvé peu fouillé (décors et arrière-plans), et je n’ai pas trop aimé certains visages aux traits effacés lors de plans larges. L’histoire se laisse lire sans problème, est elle-aussi assez dynamique, et réserve suffisamment de rebondissements pour que l’on ne s’ennuie pas. Le scénario joue habilement sur le doute qui plane quant à l’implication terroriste de Kamel, ce clandestin aidé presque par hasard par un contrôleur de la SNCF, Alain. Quelques personnages secondaires aident à faire passer les temps faibles (le frangin d’Alain, fier de l’Algérie française, quelques collègues d’Alain, etc.). Je regrette par contre que la plupart des personnages soient trop caricaturaux. Un peu plus de nuances n’aurait pas nui à l’ensemble. Note réelle 2,5/5.
Sprague
Je sors de cette lecture. L'histoire m'a bien accrochée pour que j'en tourne les pages avidement jusqu'à son dénouement. Déjà la couverture attire vraiment l'oeil, très réussie avec cette vue plongeante et ces jolis fumerolles violets. Mais l'intérieur est aussi très bon, de grands espaces, quelques bestioles extraterrestres et les couleurs de bon goût. On comprend dès le départ qu'on est sur une planète qui n'est pas la Terre même si elle y ressemble beaucoup. En effet ici il y a deux lunes dont une a récemment disparue, et après cela la mer s'est retirée très loin comme une marée géante, mais tout à fait anormale. Le manque d'eau met en péril la population qui s'apparente à celle d'un village moyenâgeux. On découvre les deux personnages principaux, qui sont frères. On a la bonne idée de leur donner des couleurs de cheveux distinctes pour bien les reconnaitre. Qui dit mystère, dit aventure pour tenter de le résoudre. J'aurai pensé qu'une des jolies filles du village allait en faire partie mais non. Les frères partent en catimini avec un capitaine de bateau aveugle affublé d'une sorte de perroquet qui sait lire. Ce qui est pratique est que leurs bateaux ont des roues et peuvent s'avancer sur le sable vers le large pour voir s'ils trouvent où est passée l'eau. Ou alors c'est depuis que la mer n'est plus là qu'ils ont eu l'idée de poser des roues aux bateaux, ce n'est pas si clair. Je ne suis pas certain que la force du vent soit suffisante pour faire rouler un tel attelage mais bref. Durant l'aventure ils découvrent des choses étonnantes, vestiges d'une ancienne civilisation. Sans trop en dévoiler je peux dire qu'ils finissent par tomber sur un sosie de Sean Connery dans Zardoz... Toujours est-il que tous les éléments s'assemblent trop impeccablement pour les deux frérots, jusqu'à un dénouement qui n'explique pas grand chose du pourquoi la mer était partie et une fin dont mêmes les héros sont déçus... Ce frère qui préfère le virtuel au réel...