Derrière un titre assez bucolique, se cache un polar assez sombre qui se déroule à la belle époque, sous la présidence du fameux Félix Faure.
Nous suivons l'enquête de l'inspecteur Amaury Broyan, rongé par un drame familial, sur le meurtre d'un riche industriel parisien.
Si l'enquête ne m'a guère convaincue, j'ai été littéralement séduit par le dessin d'Alexis Chabert, auteur que j'avais découvert il y a plusieurs années avec La Prophétie des deux mondes, dont je louais déjà le dessin remarquable.
Alexis Chabert nous offre un superbe portrait du Paris de la belle époque, avec des références aux tableaux de Gustave Caillebotte ou encore de Jean Béraud. Il nous fait parfaitement ressentir aussi bien l'atmosphère du Paris haussmannien des salons, que du Paris des bas-fonds.
Si cette bd est scénaristiquement bancale, elle est graphiquement très réussie.
J'ai lu cette histoire dans l'édition canalbd, tirée à 1500 exemplaires, dans laquelle Alexis Chabert nous confie, dans le dossier présent, les origines de ce projet et les peintres qui l'ont inspiré pour cet album.
J'en conseille évidemment la lecture.
Même si les pièces du puzzle se mettent en place bien avant la fin (on peut deviner certaines connexions – mais pas toutes) entre les personnages, il faut du temps pour bien entrer dans ce roman graphique, où nous suivons quelques personnages, qui semblent ne rien avoir en commun pendant longtemps, même si les indices s’accumulent.
En fait, si je suis satisfait de ma lecture, et si la fin, à la fois ouverte et conclusive remet tout en place correctement, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs en cours d’album, à la fois pour l’avancement de l’intrigue, mais aussi au niveau du rythme, parfois lent.
Mais bon, on a le temps de se familiariser avec les personnages, et la lecture est quand même intéressante, avec un dessin simple, efficace (même si parfois je confondais deux personnages). Et l'histoire est globalement bien fichue, assez élaborée.
Note réelle 3,5/5.
Mon troisième album d'un des survivants de Charlie Hebdo qui raconte son expérience que je lis et je le mets en deuxième position juste après celui de Luz (Catharsis) et cela m'a bien mieux convaincu que La Légèreté de Catherine Meurisse.
J'avais tout de même un peu peur au début parce que toute la partie où Coco raconte les traitements psychiatriques qu'elle prend n'est pas intéressante. C'est vraiment lorsqu'elle a raconté la journée de l'attentat que j'ai commencé à trouver l'album intéressant à lire. C'est le problème de l'album, ce n'est pas structuré (on dirait presque que l'autrice a dessiné au hasard selon les souvenirs qui lui venaient en tête) et du coup il y a des parties que j'aime bien et d'autres non.
Le dessin est très bon. À la fois dynamique et expressif, on ne dirait pas que la dessinatrice fait surtout du dessin de presse parce qu'elle maitrise bien l'art séquentiel contrairement à d'autres qui ont la narration lourde et parfois illisible lorsqu'ils doivent décrire une action sur plusieurs cases.
Je n'ai découvert le sujet des Enfants de la Creuse que récemment, à la lecture du tome 2 de La Brigade des souvenirs. Celui-ci m'avait appris beaucoup de choses sur le sujet et du coup ma lecture de Piment zoizos n'a fait qu'approfondir ce que je connaissais déjà et de présenter aussi des cas de figures un peu plus divers.
Compte tenu du fait qu'il y a encore un an, je n'en avais pas entendu parler, je ne peux que saluer le fait de communiquer et d'instruire sur le sujet des Enfants de la Creuse. C'est en effet un drame d'autant plus effarant qu'il est très récent à l'échelle historique et fait preuve d'un comportement aberrant de l'Etat Français qui a fait le mal en voulant vaguement faire le bien. D'ailleurs, Piment zoizos est bien fait car il précise que les choses ne se sont pas mal passées pour tout le monde et que malgré beaucoup de situations dramatiques, il y a eu aussi des cas pour qui la transplantation en métropole a été une vraie chance pour les orphelins de la Réunion.
Les auteurs de cet album ont fait le choix d'éviter le documentaire rébarbatif en suivant plutôt le parcours d'un enfant en particulier, et à travers lui celui aussi de sa soeur et d'un ami. Ils insèrent toutefois entre chaque chapitre une planche de texte un peu plus documentaire. Le dessin pour sa part est plaisant et bien maîtrisé.
C'est donc une lecture fluide, instructive et pas désagréable à lire. J'ai trouvé toutefois qu'elle trainait un peu en longueur et que son manque de rythme entrainait un soupçon d'ennui par moment. De même, je n'ai pas vraiment ressenti autant d'émotion que les auteurs semblent avoir tenté d'en transmettre. Notamment les méandres des différentes fois où le héros a failli retrouver sa sœur m'ont paru un petit peu forcés, même si cela reste crédible.
Quinlan Vos est un de mes persos préférés de la franchise mais c’est pas grâce à cette série. C’est passable mais rien de révolutionnaire, si vous n’êtes pas amateurs, gare à l’ennui. Les albums oscillent entre 2 et 3*, 2,5* donc.
A mes yeux, ça reste une pâle copie de Clone wars. Pour ceux qui souhaitent toutefois découvrir, je ne préconise que les 3 premiers et à la limite le 7, le reste se lit sans enthousiasme.
Un album intéressant, nous sommes à la limite de l’oubapo. L’autrice réinterprétant des textes présentant des inconnus anonymes, dans des portraits forcément subjectifs.
Je trouve son trait bien plus lâché dans ce tome, je n’en suis pas fan mais j’ai bien aimé les couleurs, une tonalité différente à chaque présentation.
Pour le fond, Chloé Cruchaudet rend un bel hommage à ces héros du quotidien, mais je dois avouer mon intérêt versatile en fonction des profils ou de la proposition de l’autrice, du coup je n’ai pas lu toutes les présentations en fin d’album (que celles qui m’avaient intéressés).
Recommandable en tout cas, certaines histoires sont particulièrement touchantes, une chouette idée.
Un roman graphique sur une extraterrestre qui a pris la forme d'une employée japonaise normale et qui apprend des leçons sur la vie humaine. Vu qu'il y a une alienne, on pourrait croire que le récit va contenir des éléments de science-fiction, mais non on est dans du pur roman graphique.
J'ai l'impression que le fait que l'héroïne est une extraterrestre n'est qu'une métaphore utilisée par l'autrice parce qu'au fil de l'album, l'héroïne va apprendre à être elle-même et qu'elle a droit de ne pas être 'normale'. Il faut savoir qu'au Japon la conformité est très poussée et on ne veut pas que les gens sortent du moule et je pense que c'est ce que l'autrice veut dénoncer ici. Il y a des discussions intéressantes entre l'héroïne et sa copine et aussi avec l'homme qui va devenir au bout d'un moment son petit ami. En revanche, si j'ai bien aimé certaines réflexions de cette histoire, je ne l'ai pas trouvée passionnante à lire et je ne pense pas la relire un jour.
Le dessin est mignon et sympathique.
Léon & Lena sont les rois des bêtises. Mais pas des bêtises dans le sens de maladresses et autres gaffes. Non, eux les bêtises ils les font sciemment et pour le plaisir, et si cela implique d'utiliser des allumettes pour ça, pas de soucis. S'il y a un petit fond de sadisme dans l'esprit de ces deux frère et sœur, c'est toujours avec un sourire insouciant et un visage d'ange, limite bienveillants dans leur gentille méchanceté. Ainsi, si la série plaira probablement au même public que la populaire Mortelle Adèle, c'est avec un ton léger et lumineux que les jeunes lecteurs peuvent s'initier à l'humour noir et y trouver une manière de se défouler par intérim avec ces bêtises que jamais ils n'oseraient faire eux-mêmes, bien heureusement.
Les petits albums souples de cette collection se composent d'une centaine de strips de 4 cases chacun. Les auteurs y vont à l'essentiel avec un sens du strip comics assez maîtrisé et un dessin moderne et joyeusement coloré. Les gags ne sont pas toujours hilarants mais quand on a capté le concept de la série, beaucoup se révèlent vraiment drôles et attirent le rire, que ce soit par la surprise des idées incorrectes de ces deux gamins ou par la manière dont ils peuvent eux-mêmes se retrouver dans des situations ridicules. On appréciera en outre la diversité des gags qui évitent le côté répétitif malgré la grande quantité de pages.
Peut-être que ça ne plaira pas à tous les parents, mais j'ai le sentiment que cette série a de grandes chances de séduire de jeunes lecteurs trop sages.
J’avais suivi sur le net l’avancée de cet album, au travers des quelques planches distillées ici ou là. Et j’avais été attiré par ce dessin très classique mais franchement très beau, usant très bien d’un Noir et blanc, assez net, même si certains passages s’estompent dans un brouillard pointilliste. Ce dessin est vraiment le point fort de l’album, et il mérite le coup d’œil.
L’histoire est sans doute moins claire. En tout cas, elle se laisse appréhender moins facilement, même si on relie au bout d’un moment les pièces du puzzle. En effet, certains passages se déroulent – via des lettres essentiellement – dans les années 1780 (avec la Révolution qui pointe son nez), alors que le reste de l’intrigue se déroule 150 ans plus tôt. De plus, les nombreux flash-backs qui s’intercalent (les chapitres sont souvent très courts) se déroulent à J, J-1, J-3. C’est un peu fouillis et il faut parfois faire quelques efforts pour s’y retrouver.
C’est une aventure assez noire (une sorte de polar historique, une jeune femme fuyant un caïd qu’elle ne peut rembourser. Cet aspect se lit facilement. C’est moins le cas pour le côté fantastique (un peu d’ésotérisme), la légende du Hollandais volant, qui n’apportent pas toujours grand-chose au récit.
Un album dont l’histoire m’a un peu laissé sur ma faim, mais le dessin vaut à lui seul un petit détour.
Voilà une vision du futur franchement assez pessimiste et déprimante ! Mais pas forcément improbable pour ce qui est des valeurs mises en avant, puisque Micol décrit – et décrie – une sorte d’acmé des inégalités et de la recherche des profits qui les sous-tendent.
Dans une Corse futuriste, des investisseurs lorgnent sur de possibles profits – cet aspect s’éclaircit peu à peu (la méthode employée m’est toutefois apparue hautement fantasque, mais bon). Un grain de sable vient toutefois menacer tout ça sous la forme d’une jeune femme rebelle et marginale.
Le dessin de Micol est un peu brouillon, mais je l’aime bien, et la colorisation est intéressante. C’est rythmé, on ne s’ennuie pas.
Mais je suis globalement resté quelque peu sur ma faim.
A cause de certaines facilités (la jeune marginale se sort trop facilement de tout), mais aussi parce que, si je souscris à la dénonciation développée par Micol (les privilégiés vivent dans les « Ailleurs, une planète préservée de toute nuisance, et les milieux d’affaires sont ici de gros requins), je trouve que c’est parfois trop caricatural, manichéen, et que cela dessert un peu la démonstration.
Bon, ce n’est pas non plus un documentaire, mais du coup l’histoire me parait bien trop légère.
Note réelle 2,5/5.
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Automne en baie de Somme
Derrière un titre assez bucolique, se cache un polar assez sombre qui se déroule à la belle époque, sous la présidence du fameux Félix Faure. Nous suivons l'enquête de l'inspecteur Amaury Broyan, rongé par un drame familial, sur le meurtre d'un riche industriel parisien. Si l'enquête ne m'a guère convaincue, j'ai été littéralement séduit par le dessin d'Alexis Chabert, auteur que j'avais découvert il y a plusieurs années avec La Prophétie des deux mondes, dont je louais déjà le dessin remarquable. Alexis Chabert nous offre un superbe portrait du Paris de la belle époque, avec des références aux tableaux de Gustave Caillebotte ou encore de Jean Béraud. Il nous fait parfaitement ressentir aussi bien l'atmosphère du Paris haussmannien des salons, que du Paris des bas-fonds. Si cette bd est scénaristiquement bancale, elle est graphiquement très réussie. J'ai lu cette histoire dans l'édition canalbd, tirée à 1500 exemplaires, dans laquelle Alexis Chabert nous confie, dans le dossier présent, les origines de ce projet et les peintres qui l'ont inspiré pour cet album. J'en conseille évidemment la lecture.
Papier froissé
Même si les pièces du puzzle se mettent en place bien avant la fin (on peut deviner certaines connexions – mais pas toutes) entre les personnages, il faut du temps pour bien entrer dans ce roman graphique, où nous suivons quelques personnages, qui semblent ne rien avoir en commun pendant longtemps, même si les indices s’accumulent. En fait, si je suis satisfait de ma lecture, et si la fin, à la fois ouverte et conclusive remet tout en place correctement, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs en cours d’album, à la fois pour l’avancement de l’intrigue, mais aussi au niveau du rythme, parfois lent. Mais bon, on a le temps de se familiariser avec les personnages, et la lecture est quand même intéressante, avec un dessin simple, efficace (même si parfois je confondais deux personnages). Et l'histoire est globalement bien fichue, assez élaborée. Note réelle 3,5/5.
Dessiner encore
Mon troisième album d'un des survivants de Charlie Hebdo qui raconte son expérience que je lis et je le mets en deuxième position juste après celui de Luz (Catharsis) et cela m'a bien mieux convaincu que La Légèreté de Catherine Meurisse. J'avais tout de même un peu peur au début parce que toute la partie où Coco raconte les traitements psychiatriques qu'elle prend n'est pas intéressante. C'est vraiment lorsqu'elle a raconté la journée de l'attentat que j'ai commencé à trouver l'album intéressant à lire. C'est le problème de l'album, ce n'est pas structuré (on dirait presque que l'autrice a dessiné au hasard selon les souvenirs qui lui venaient en tête) et du coup il y a des parties que j'aime bien et d'autres non. Le dessin est très bon. À la fois dynamique et expressif, on ne dirait pas que la dessinatrice fait surtout du dessin de presse parce qu'elle maitrise bien l'art séquentiel contrairement à d'autres qui ont la narration lourde et parfois illisible lorsqu'ils doivent décrire une action sur plusieurs cases.
Piments zoizos
Je n'ai découvert le sujet des Enfants de la Creuse que récemment, à la lecture du tome 2 de La Brigade des souvenirs. Celui-ci m'avait appris beaucoup de choses sur le sujet et du coup ma lecture de Piment zoizos n'a fait qu'approfondir ce que je connaissais déjà et de présenter aussi des cas de figures un peu plus divers. Compte tenu du fait qu'il y a encore un an, je n'en avais pas entendu parler, je ne peux que saluer le fait de communiquer et d'instruire sur le sujet des Enfants de la Creuse. C'est en effet un drame d'autant plus effarant qu'il est très récent à l'échelle historique et fait preuve d'un comportement aberrant de l'Etat Français qui a fait le mal en voulant vaguement faire le bien. D'ailleurs, Piment zoizos est bien fait car il précise que les choses ne se sont pas mal passées pour tout le monde et que malgré beaucoup de situations dramatiques, il y a eu aussi des cas pour qui la transplantation en métropole a été une vraie chance pour les orphelins de la Réunion. Les auteurs de cet album ont fait le choix d'éviter le documentaire rébarbatif en suivant plutôt le parcours d'un enfant en particulier, et à travers lui celui aussi de sa soeur et d'un ami. Ils insèrent toutefois entre chaque chapitre une planche de texte un peu plus documentaire. Le dessin pour sa part est plaisant et bien maîtrisé. C'est donc une lecture fluide, instructive et pas désagréable à lire. J'ai trouvé toutefois qu'elle trainait un peu en longueur et que son manque de rythme entrainait un soupçon d'ennui par moment. De même, je n'ai pas vraiment ressenti autant d'émotion que les auteurs semblent avoir tenté d'en transmettre. Notamment les méandres des différentes fois où le héros a failli retrouver sa sœur m'ont paru un petit peu forcés, même si cela reste crédible.
Star Wars - Jedi
Quinlan Vos est un de mes persos préférés de la franchise mais c’est pas grâce à cette série. C’est passable mais rien de révolutionnaire, si vous n’êtes pas amateurs, gare à l’ennui. Les albums oscillent entre 2 et 3*, 2,5* donc. A mes yeux, ça reste une pâle copie de Clone wars. Pour ceux qui souhaitent toutefois découvrir, je ne préconise que les 3 premiers et à la limite le 7, le reste se lit sans enthousiasme.
Les Belles Personnes
Un album intéressant, nous sommes à la limite de l’oubapo. L’autrice réinterprétant des textes présentant des inconnus anonymes, dans des portraits forcément subjectifs. Je trouve son trait bien plus lâché dans ce tome, je n’en suis pas fan mais j’ai bien aimé les couleurs, une tonalité différente à chaque présentation. Pour le fond, Chloé Cruchaudet rend un bel hommage à ces héros du quotidien, mais je dois avouer mon intérêt versatile en fonction des profils ou de la proposition de l’autrice, du coup je n’ai pas lu toutes les présentations en fin d’album (que celles qui m’avaient intéressés). Recommandable en tout cas, certaines histoires sont particulièrement touchantes, une chouette idée.
Daruchan ou la vie ordinaire de Narumi Maruyama, employée intermédiaire
Un roman graphique sur une extraterrestre qui a pris la forme d'une employée japonaise normale et qui apprend des leçons sur la vie humaine. Vu qu'il y a une alienne, on pourrait croire que le récit va contenir des éléments de science-fiction, mais non on est dans du pur roman graphique. J'ai l'impression que le fait que l'héroïne est une extraterrestre n'est qu'une métaphore utilisée par l'autrice parce qu'au fil de l'album, l'héroïne va apprendre à être elle-même et qu'elle a droit de ne pas être 'normale'. Il faut savoir qu'au Japon la conformité est très poussée et on ne veut pas que les gens sortent du moule et je pense que c'est ce que l'autrice veut dénoncer ici. Il y a des discussions intéressantes entre l'héroïne et sa copine et aussi avec l'homme qui va devenir au bout d'un moment son petit ami. En revanche, si j'ai bien aimé certaines réflexions de cette histoire, je ne l'ai pas trouvée passionnante à lire et je ne pense pas la relire un jour. Le dessin est mignon et sympathique.
Léon & Lena
Léon & Lena sont les rois des bêtises. Mais pas des bêtises dans le sens de maladresses et autres gaffes. Non, eux les bêtises ils les font sciemment et pour le plaisir, et si cela implique d'utiliser des allumettes pour ça, pas de soucis. S'il y a un petit fond de sadisme dans l'esprit de ces deux frère et sœur, c'est toujours avec un sourire insouciant et un visage d'ange, limite bienveillants dans leur gentille méchanceté. Ainsi, si la série plaira probablement au même public que la populaire Mortelle Adèle, c'est avec un ton léger et lumineux que les jeunes lecteurs peuvent s'initier à l'humour noir et y trouver une manière de se défouler par intérim avec ces bêtises que jamais ils n'oseraient faire eux-mêmes, bien heureusement. Les petits albums souples de cette collection se composent d'une centaine de strips de 4 cases chacun. Les auteurs y vont à l'essentiel avec un sens du strip comics assez maîtrisé et un dessin moderne et joyeusement coloré. Les gags ne sont pas toujours hilarants mais quand on a capté le concept de la série, beaucoup se révèlent vraiment drôles et attirent le rire, que ce soit par la surprise des idées incorrectes de ces deux gamins ou par la manière dont ils peuvent eux-mêmes se retrouver dans des situations ridicules. On appréciera en outre la diversité des gags qui évitent le côté répétitif malgré la grande quantité de pages. Peut-être que ça ne plaira pas à tous les parents, mais j'ai le sentiment que cette série a de grandes chances de séduire de jeunes lecteurs trop sages.
300 grammes
J’avais suivi sur le net l’avancée de cet album, au travers des quelques planches distillées ici ou là. Et j’avais été attiré par ce dessin très classique mais franchement très beau, usant très bien d’un Noir et blanc, assez net, même si certains passages s’estompent dans un brouillard pointilliste. Ce dessin est vraiment le point fort de l’album, et il mérite le coup d’œil. L’histoire est sans doute moins claire. En tout cas, elle se laisse appréhender moins facilement, même si on relie au bout d’un moment les pièces du puzzle. En effet, certains passages se déroulent – via des lettres essentiellement – dans les années 1780 (avec la Révolution qui pointe son nez), alors que le reste de l’intrigue se déroule 150 ans plus tôt. De plus, les nombreux flash-backs qui s’intercalent (les chapitres sont souvent très courts) se déroulent à J, J-1, J-3. C’est un peu fouillis et il faut parfois faire quelques efforts pour s’y retrouver. C’est une aventure assez noire (une sorte de polar historique, une jeune femme fuyant un caïd qu’elle ne peut rembourser. Cet aspect se lit facilement. C’est moins le cas pour le côté fantastique (un peu d’ésotérisme), la légende du Hollandais volant, qui n’apportent pas toujours grand-chose au récit. Un album dont l’histoire m’a un peu laissé sur ma faim, mais le dessin vaut à lui seul un petit détour.
Agughia
Voilà une vision du futur franchement assez pessimiste et déprimante ! Mais pas forcément improbable pour ce qui est des valeurs mises en avant, puisque Micol décrit – et décrie – une sorte d’acmé des inégalités et de la recherche des profits qui les sous-tendent. Dans une Corse futuriste, des investisseurs lorgnent sur de possibles profits – cet aspect s’éclaircit peu à peu (la méthode employée m’est toutefois apparue hautement fantasque, mais bon). Un grain de sable vient toutefois menacer tout ça sous la forme d’une jeune femme rebelle et marginale. Le dessin de Micol est un peu brouillon, mais je l’aime bien, et la colorisation est intéressante. C’est rythmé, on ne s’ennuie pas. Mais je suis globalement resté quelque peu sur ma faim. A cause de certaines facilités (la jeune marginale se sort trop facilement de tout), mais aussi parce que, si je souscris à la dénonciation développée par Micol (les privilégiés vivent dans les « Ailleurs, une planète préservée de toute nuisance, et les milieux d’affaires sont ici de gros requins), je trouve que c’est parfois trop caricatural, manichéen, et que cela dessert un peu la démonstration. Bon, ce n’est pas non plus un documentaire, mais du coup l’histoire me parait bien trop légère. Note réelle 2,5/5.