Les derniers avis (48349 avis)

Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Le Mythe de l’ossuaire - Le Passage
Le Mythe de l’ossuaire - Le Passage

Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, qui ont déjà travaillé ensemble sur Gideon falls mais aussi sur le plus récent Primordial, se sont fixé un objectif pour le moins ambitieux : créer un univers Lovecraftien dans la lignée des mythes de Cthulhu. Cet univers (nommé « Le Mythe de l’ossuaire », ou « The Bone Orchard Mythos » en anglais) sera raconté via différentes histoires indépendantes, qui formeront un tout et contiendront des éléments communs. « The Passageway » est le premier album de cet univers, et j’ai trouvé ça... pas mal. L’intrigue est efficace, l’ambiance malsaine et inquiétante est parfaitement retranscrite, et mise en valeur par le superbe dessin de Sorrentino. Mais disons que l’histoire est très classique, se lit assez rapidement, et ne m’a pas marqué outre-mesure. Il est intéressant de repérer certaines références vers l’autre album cet univers paru à ce jour, Des milliers de plumes noires… album que j’ai d’ailleurs trouvé un peu plus intéressant.

16/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Déboussolés
Les Déboussolés

Je suis gros amateur d’humour, et recherche toujours les petites pépites du genre publiées chez des éditeurs confidentiels, oubliées dans des bacs d’occasion, ou passées sous les radars de la critique et/ou des « grands éditeurs ». C’est donc avec curiosité que je me suis penché sur cet album, déniché au hasard d’un de mes passages sur Paris il y a quelques années. Si la lecture ne m’a pas franchement déplu, elle ne m’a pas autant satisfait que je ne l’escomptais au départ. C’est amusant, mais pas forcément assez drôle. Inégal aussi. Mais bon, globalement, ça se laisse lire facilement, le sourire aux lèvres, donc c’est quand même sympathique et mérite les trois étoiles. Souvent quelques dialogues et situations absurdes relèvent le plat. Mais par contre je ne comprends pas du tout les choix de l’éditeur, qui rendent la lecture inutilement ardue, et limitent bêtement le confort de lecture. En effet, on est obligé de prendre le livre de travers pour lire cette suite de strips. Un format à l’italienne s’imposait ! Ceci est accentué par le fait que des petits dessins humoristiques annexes sont disposés autour des bandes de strips, pas toujours dans le même sens (il faut parfois encore tourner le livre pour les lire). Pour couronner le tout, ces dessins complémentaires sont vraiment très (trop !) petits : ajouté à une police de caractère parfois elle-aussi trop petite, on a là quelques petites gênes de lecture qui auraient pu être évitées avec un format à l’italienne et des cases et polices plus grandes, une disposition des dessins différente. Les impératifs budgétaires ont sans doute joué, mais ils n’expliquent pas tout. Bref, j’aurais peut-être davantage apprécié cette lecture avec un travail éditorial différent, c’est dommage. Note réelle 2,5/5.

15/04/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Judee Sill
Judee Sill

Judee Sill, vous devez être nombreux à ne pas la connaître. En ce qui me concerne, je me suis même demandé s'il s'agissait d'un personnage imaginaire inspiré de Joan Baez, une sorte de canular inventé par les auteurs pour faire croire qu'il racontait une histoire vraie. Mais non, elle existait vraiment et sa musique, que j'écoute au moment où j'écris ces mots, le prouve avec brio. Qui était-elle ? Une jeune Californienne à la jeunesse gâchée par la mort de son père et la mésentente avec sa mère et son beau-père. En pleine rébellion, elle quitte le foyer familial à 17 ans pour se marier avec un petit délinquant et ils paient leur mariage en braquant des épiceries. Prison, drogues, beaucoup de drogues, mais aussi rédemption par la musique, Judee Sill compose alors des chansons folk en partie inspirées de l'ambiance hippie de l'époque, mais aussi de gospel et de musique classique. De nombreux artistes reconnaitront son talent et elle publiera deux albums salués par la critique... mais hélas pas par le grand public. Elle ne supportera pas cet échec commercial et ce manque de reconnaissance, et elle tombera de nouveau dans la dépression, l'alcool et la drogue avant de quasiment disparaitre de la mémoire du monde après sa mort en 1979... pour n'être redécouverte par différents artistes que dans les années 2000. Cette absence des mémoires se traduit par un manque singulier d'informations précises concernant sa biographie. C'est sur la base de quelques interviews et de rares articles et témoignages que Juan Díaz Canalès et Jesús Alonso ont rebâti plus ou moins le parcours compliqué de sa vie, comblant comme ils l'ont pu les trous avec leur propre imagination et laissant malgré tout des zones blanches. Ils reflètent cela par une narration décousue, sautant dans le désordre d'une époque à une autre, à l'image de leurs propres difficultés à retracer le fil de sa vie. Cela reste compréhensible pour le lecteur mais cela peut paraitre déconcertant et ardu à suivre. L'artiste est présentée de manière assez peu attachante. De la jeune rebelle prête à tout casser sur son passage à l'épave ruminant son malheur en passant par l'artiste envieuse du succès des autres ou la hippie accro aux drogues, elle n'attire pas la sympathie. Mais c'est ce parcours qui permet de mieux saisir la complexité de sa musique et aussi de s'extasier, quand on l'écoute enfin, sur la pureté de son chant et de ses compositions. Il faut saluer aussi l'audace graphique de Jesús Alonso pour donner corps à cette vie. Il alterne effets de couleurs et de lumière, séquences psychédéliques, passages plus sobres ou encore BD dans la BD, quand il s'agit des dessins de Judee Sill elle-même. Cela donne une véritable âme au récit, reflétant tantôt l'ambiance folk des années 60, tantôt les passages plus âpres et plus concrets, et régulièrement surtout l'influence de la drogue dans la vie et l'esprit de la chanteuse. Qu'il s'agisse de ce graphisme coloré ou de la narration désordonnée, le récit est vivant et ne s'apparente jamais à une banale biographie sous forme de suites de faits et dates. C'est plus un état d'esprit qui s'en dégage, et un sentiment de gâchis de voir une telle artiste n'avoir pas su percer et avoir été perdue pour le grand public.

14/04/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Marécage
Marécage

Un grand album cartonné dont le dessin de couverture parcourt toutes les faces comme une fresque, un visuel qui rappellent aussitôt Loisel, et la promesse d'un récit d'Heroic-Fantasy dans un esprit proche de La Quête de l'Oiseau du Temps : difficile de ne pas être aussitôt poussé à la lecture de cette BD. Antonio Zurera est un grand nom du graphisme et de l'illustration, notamment dans le milieu de l'animation espagnole qu'il côtoie depuis une cinquantaine d'années. Marécage est sa première BD. Si son aspect global rappelle en effet celui de Loisel, par ses décors et ses créatures humanoïdes aux caractéristiques animalières, sa technique diffère. Le trait est fin, comme esquissé, et sa mise en scène a parfois des aspects impressionnistes dans le sens où elle se laisse davantage deviner que réellement représentée en détail. Certaines planches sont très soignées tandis que d'autres se rapprochent du lâché et de la vivacité d'un story-board. Elles sont soutenues par des couleurs intenses, réalisées par Hiroyuki Ooshima dans un style qui surprend pour qui s'attend à la palette graphique d'un Loisel et de ses proches sur La Quête de l'Oiseau du Temps. Ici se côtoient le rouge, le violet et autres couleurs peu naturelles, dans un rendu pouvant rappeler les parutions de Métal Hurlant. Le résultat est original, souvent très beau, mais pas toujours convaincant, notamment quand l'obscurité des couleurs s'ajoute à l'abondance de hachures et de traits du dessin pour un rendu difficilement discernable. A noter également quelques défauts plus concrets à mes yeux. D'abord le lettrage qui ressemble à du Comics sans MS ou du moins à une police informatique froide et sans âme qui détruit en partie le charme des planches. Et ensuite quelques erreurs de mise en page, avec une poignée de cases et des bulles de dialogues dont l'ordre de lecture n'est pas naturel. C'est dommage de voir ce genre d'erreurs de débutant associé à une telle maîtrise graphique. Un travail éditorial aurait été nécessaire je pense pour conseiller sur le choix du lettrage et de ces positions de cases et de bulles. Lors d'une réédition peut-être ? Pour ce qui est de l'intrigue, elle aussi joue la carte de l'originalité. Alors qu'elle s'entame comme un classique récit d'aventure médiévale fantastique, avec une conspiration pour s'emparer d'un royaume et la fuite d'un fidèle guerrier protégeant le bébé de la reine, les retournements de situation inattendus vont se succéder tout au long des 90 pages du premier tome, comme pour faire mentir tous ceux qui se croyaient en terrain connu. De nombreux protagonistes placés alternativement sur le devant de la scène, certains qui disparaissent brutalement, des motivations nombreuses et parfois mystérieuses, et une grosse inconnue sur les futurs développements de l'histoire et l'avenir d'un certain bébé. Arrivé en fin de premier album, aussi dense et épais soit-il, on en est toujours à se demander dans quelle direction va nous emmener l'auteur. C'est à la fois appréciable et aussi déroutant. Dans tous les cas, je lirai la suite avec attention.

14/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Un visage familier
Un visage familier

Une société vaguement totalitaire domine l’univers développé ici par le canadien Deforge. Un univers a priori froid et inquiétant par son absence d’empathie. Les habitations, les infrastructures, mais aussi les gens, tout peut être à tout moment réinitialisé, transformé, transporté, sans que soient consultés ou informés les personnes concernées par ces changements de lieu, d’environnement amical, professionnel, etc. On peut ainsi changer de colocataire (certains sont mêmes des robots, d’autres des acteurs jouant ce rôle !). Au milieu de cette ambiance qui se met en place peu à peu, un personnage féminin (qui sert de narratrice au récit), simple rouage de cette mécanique absurde et inquiétante, qui occupe un poste subalterne dans une sorte de ministère chargé des « plaintes » (de les enregistrer en tout cas, tant leur « traitement » reste finalement purement virtuel). Comme Winston Smith dans « 1984 » (il y a vraiment pas mal de points communs avec le chef d’œuvre orwellien), notre narratrice s’aperçoit que des choses « clochent », c’est le petit grain de sable habituel. Voilà pour l’intrigue (dans ses très grandes lignes bien sûr), qui semble suivre des chemin connus. Mais évidemment le traitement graphique de Deforge fait immédiatement sortir l’ensemble du déjà-vu. Ses couleurs acidulées semblent contredire l’aspect délétère et mortifère de la société décrite, alors que des formes plus ou moins bizarres sont chargées de donner vie aux êtres et aux objets. C’est très original. Très éloigné du trait franco-belge, voire même du comics classiques, mais malgré tout très lisible et agréable – il faut juste un temps d’adaptation si vous ne connaissez pas cet auteur, mais ça vaut le coup de faire l’effort de dépasser ses appréhensions à ce sujet. J’ajoute que, comme à l’habitude, Atrabile a fait un beau travail, avec une couverture cartonné épaisse, comme le papier, un petit format presque carré : c’est visuellement agréable, on a bien en main l’album, qui est aussi un bel objet. Note réelle 3,5/5.

14/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Mister Mastermind
Mister Mastermind

Même si je n’ai pas trouvé cette lecture désagréable, je serai moins enthousiaste que Ro. Par-delà l’histoire elle-même, finalement totalement anecdotique – au point que l’abandon de la série ne fasse pas naître trop de frustrations (on pourrait presque lire l’album comme un one-shot après la fin de la « mission » assigné à notre super héros de pacotille), cet album est aussi l’occasion pour Saudelli de mettre au grand jour une de ses obsessions, son fétichisme des pieds gainés de bas noirs fins (qui apparait aussi, certes de façon moins outrancière et omniprésente, dans La Blonde). Fétichisme (des pieds et bas) qu’il partage – ou qu’il lui a fait partager, je ne sais pas ! – avec sa femme, Giovanna Casotto. Ceux qui connaissent l’œuvre de la belle italienne reconnaitront beaucoup de postures, de gros plan sur les pieds adoptés par Casotto elle-même dans ses BD (car l’héroïne est souvent son double). De la même façon, la garde du corps/assistante du petit super héros chétif, Tantala, ressemble curieusement à une Giovanna Casotto, qui aurait vu son corps un peu plus bodybuildé et grossi. On peut donc supposer quelques private jokes entre les deux auteurs complices dans cet album ! Du coup je pense qu’il faut prendre cette histoire pour ce qu’elle a dû être pour l’auteur (simple hypothèse ?), une farce, un gros délire. Et ne pas chercher de crédibilité à l’histoire et aux personnages, notre héros en tête. Héros affublé du super pouvoir psychique de faire faire ce qu’il veut aux femmes, qu’il utilise uniquement pour les déchausser et leur faire lécher des pieds. L’obsession est rapidement absurde et ridicule, et donne lieu à une série de scènes plus ou moins loufoques, tout en flirtant avec l’érotisme, voire un vague SM. Scènes loufoques où l’humour s’invite donc. Il faut dire que le look malingre du super héros accentue le côté parodique de l’ensemble. Le dessin est lui aussi surprenant. Très bon techniquement, il est quand même particulier. Saudelli évacue généralement les décors, se concentre sur les personnages. De plus, une bonne partie des dessins ressemblent à des crayonnés, des esquisses, certaines parties ayant droit à une colorisation complète (parfois certains détails seulement). Là aussi Casotto a repris ce genre de mélange dans certaines de ses histoires. Au final, la lecture est sympathique, mais je suis quand même resté sur ma faim, l’auteur n’ayant pas su aller trop loin (que ce soit dans l’humour parodique ou l’érotisme).

14/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Fins Limiers
Les Fins Limiers

Les fins limiers est une série africaine qui s'inscrit dans le genre de BD énigmes. Christophe Cassiau-Haurie propose huit courtes histoires dans les quartiers d'Abidjan. C'est le commissaire Koro qui trouve le/les coupable-s grâce à des indices laissés par le dessinateur Koffi Roger N'Guessan. Les récits sont assez simples mais l'intérêt principal se situe dans la découverte des quartiers visités et surtout dans la jubilation de découvrir un vocabulaire ivoirien très cocasse. C'est beaucoup moins fluide et moins drôle que la construction de Marguerite Abouet dans Aya de Yopougon mais cela reste très sympathique. Je commence à être un habitué du style de Koffi, un peu naïf mais qui arrive si bien à traduire les expressions de ses compatriotes. La lecture s'adresse plus à un public ado-adultes moins pour la résolution des énigmes qui peuvent paraître simplistes mais pour l'ambiance qui s'y dégage et cette introduction au Nouchi.

14/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Beach boys
Beach boys

A mi-chemin entre le one-shot et le recueil d’histoires courtes, l’album est en fait un assemblage de digressions, autour de quelques personnages – essentiellement gays, forcément avec König. Les plages et les vacances évoquées dans le titre et la présentation sont en fait peu présentes, on est davantage dans la vie quotidienne ordinaire. J’ai trouvé cet album inégal, il y a des longueurs. Mais, comme la plupart du temps, j’ai quand même apprécié ma lecture. Car König sait rendre vivantes les situations, crédibles les personnages, qui sont attachants, et souvent drôles (jamais d’éclats de rire, mais un ton amusant le plus souvent). Les amateurs de l’auteur – dont je fais partie – ne seront en rien surpris par cet album. Mais le talent de König est de ne pas se répéter, tout en traitant souvent des mêmes thèmes. Et son dessin, lui aussi habituel, simple et caricatural, convient très bien au ton employé. Sans doute pas le meilleur album de cet auteur, mais il se situe dans une honnête moyenne. Une lecture sympathique en tout cas.

14/04/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Les Pizzlys
Les Pizzlys

2.5 Je rejoins ceux qui trouvent ce one-shot moyen. Je n'ai pas trouvé ma lecture bien passionnante. Déjà les thèmes ne sont pas nouveaux et en plus j'ai récemment lu un autre one-shot qui est très similaire dans les thématiques, 'Le Passage intérieur'. J'imagine que ce sont des thèmes à la mode vu le monde actuel dans lequel on vit. Ça se laisse lire, il faut dire que la narration est fluide, mais sans plus. Je trouve que ça manque de crédibilité par moment et aussi qu'il y avait trop de facilité, notamment au début lorsque comme par hasard le héros va rencontrer la vieille amérindienne pile quand il a un accident qui détruit sa voiture et qui devient vite amie avec lui et sa famille. Tout ça m'a semblé trop gros pour être vrai. Et c'est pas pour être méchant, mais par moment on voit que ça a été fait par un Européen qui n'a sans doute jamais mis les pieds en Amérique parce que là si vous pensez qu'on peut se promener à poil en Alaska sans rien subir, vous allez avoir une grosse surprise. Il y a des détails, tous cités par Mac Arthur, qui m'ont fait lever les sourcils de consternation. Il y a quelques moments sympathiques et les couleurs sont belles. En revanche, je n'aime pas la manière dont sont dessinés les visages des personnages.

13/04/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Hideout
Hideout

Un récit bien asiatique, violent et glauque qui me fait penser aux revenge movies coréens. Pour une fois, la règle du noir&blanc du manga est pratique, l'essentiel de l'action se déroule en souterrain. C'est oppressant et comme un bon film d'horreur, on tremble de susupense alors que l'on sait ce qui nous attend au coin de la galérie. En plus, ce manga a la bonne idée d'être court, c'est à saluer. Petit bémol, les personnages n'inspirent pas d'empathie, il manque la petite flamme pour crier "fais gaffe, derrière toi!". Un bon moment de lecture assuré.

13/04/2023 (modifier)