Les derniers avis (48349 avis)

Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Muchacho
Muchacho

3.5 Ma découverte d'Emmanuel Lepage, c'était évidemment que son talent de dessinateur ne pouvait qu'aller vers les sommets. On ressent la moiteur de la jungle, la palette de couleurs est éblouissante, un régal pour les yeux. Mais côté scénario, Mr Lepage en était aussi aux débuts et utilisait des schémas préconstruits, trop sentimentaliste dans la partie quasi-survivaliste du récit. Ca m'embête de ne donner que 3 étoiles mais c'est sa faute, pourquoi fait-il tant de magnifiques récits qu'on doit descendre la note des "moins bons"? Monde cruel...

13/04/2023 (modifier)
Couverture de la série La Capote qui tue
La Capote qui tue

Assez inclassable, cette série, qui se déroule dans une ambiance polar (sorte de parodie de polar noir américain, avec inspecteur faussement nonchalant – au nom improbable de Mecaroni !), avec quelques passages usant de fantastique, certains jouant sur du trash, le tout, comme toujours chez cet auteur allemand, avec des personnages à l’homosexualité débordante. Mais tous les ingrédients décrits plus haut sont utilisés de façon tellement loufoque, parodique, que c’est quand même l’humour qui prédomine. Rien de réellement hilarant, mais j’ai trouvé les deux histoires (j’ai lu la série dans les deux petits albums d’origine) vraiment amusantes. J’ai bien aimé comment König utilisait des situations et une intrigue a priori débiles comme si de rien n’était, pour construire des enquêtes formellement « normales ». C’est ainsi que notre inspecteur (dont l’engin de 40 cm le titille souvent !) cherche à mettre fin aux crimes perpétrés par une capote tueuse. Qui agit dans un hôtel de passe dans le premier tome, puis qui s’incruste dans des créatures à la Frankenstein (mais reprenant le corps de stars du porno homo !) dans le second. Le deuxième tome est encore plus loufoque et trash parfois, plus débile aussi, mais tout ça reste très lisible et amusant (mention spéciale pour les relations entre notre inspecteur Mecaroni et son collègue hétéro coincé). Une lecture recommandable, d’autant que le dessin de König (qui n’use pas là de bouches « de travers ») est très expressif, malgré un trait caricatural et simple. Une série qui confirme tout le bien que je pense de cet auteur. Note réelle 3,5/5.

13/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Anges d'acier
Les Anges d'acier

Dessin, intrigue et narration font bien leur âge, et ont sans doute du mal à supporter la comparaison avec certaines productions plus récentes. Mais les amateurs du genre (aventures old school) et des deux auteurs peuvent y trouver leur compte (davantage des lecteurs « anciens » je pense, eu égard aux remarques liminaires). Mora et de la Fuente sont en effet des vieux routiers, qui ont déjà collaboré sur un western, Sunday, et Mora pondait au même moment avec les Inoxydables une série qui elle aussi sentait bon les films d’aventures comme Hollywood les mettait en lumière dans les années 1940-1950 (et de la Fuente participe à quelque chose de ressemblant par certains aspects sur Les Gringos). Au final, c’est une série que j’ai du mal à noter. On sent le travail bien fait, au dessin (c’est sans aucun doute la colorisation qui passe le moins le cap des années je trouve) comme pour les scénarios, assez carrés. Car c’est quand même rythmé. Ça me rappelle l’ambiance de « La dernière séance », où j’ai découvert pas mal de vieux films américains. Plusieurs cases font d’ailleurs explicitement référence au cinéma américain de l’âge d’or (magazine, évocation d’un acteur, d’un film, etc.). Même si on suit le fil d’une longue histoire, les albums peuvent se lire indépendamment. On passe de la guerre italienne en Abyssinie aux magouilles d’un grand propriétaire souhaitant virer des Indiens de terres riches en pétrole dans un pays latino-américain indéfini, nos aviateurs se trouvant embarqués à leur corps défendant dans des luttes qui ne les concernent a priori pas. Happy end évidemment en fin d’album, les seconds rôles temporaires disparaissent, pour que nos héros poursuivent leurs aventures sans perdre de temps. Note réelle 2,5/5.

13/04/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Toutes les morts de Laila Starr
Toutes les morts de Laila Starr

J'ai aimé l'originalité du scénario de cet album. J'ai aimé l'idée de départ de la déesse de la mort qui est destituée par le dieu créateur et forcée de se réincarner dans un corps mortel. J'ai aimé ses différentes tentatives pour résoudre sa situation menant immanquablement à sa propre mort puis à ses multiples ressuscitations espacées à chaque fois de plusieurs années. Et j'ai aussi aimé sa capacité involontaire de communiquer avec des éléments à chaque fois différent, qu'il s'agisse d'un fantôme, d'un animal, ou d'un objet inanimé comme une cigarette ou un temple tout entier. C'est amusant, inattendu et on se demande où l'auteur va nous mener. A cet égard, j'ai paradoxalement été déçu par la conclusion du récit que j'ai trouvée un peu simple, plus convenue. Oui, elle est légèrement surprenante mais moins novatrice que le reste de l'intrigue. Ma déception tient aussi dans le second personnage, celui de Darius Shah que j'ai trouvé peu attachant ni très intéressant. J'ai lu cet album avec intérêt, saluant l'originalité de son intrigue et un graphisme qui fonctionne bien, mais il lui manque une fin plus marquante pour me satisfaire pleinement.

13/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Tambour de la Moskova
Le Tambour de la Moskova

Pas mieux que mes prédécesseurs, ça se laisse bien lire mais il manque le petit truc. Niveau graphisme c’est agréable sans être fou. La narration est bonne, on embarque facilement dans le parcours de notre jeune tambour. L’auteur déroule son histoire tranquillement, j’ai apprécié la peinture de cette Russie mais ça manque un peu de consistance pour contenter pleinement. La déroute russe sert de trame de fond mais n’est pas des plus instructive, l’idée de base m’a fait le même effet, notre jeune innocent trouvant systématiquement un protecteur malgré les événements, intéressant mais ça manque un peu de force, et la fin avec cette révélation m’a laissé indifférent. Malgré ces nombreuses petites critiques, l’album est tout à fait recommandable mais je ne peux pas m’empêcher de penser que ça aurait pu être mieux.

12/04/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Massacre au pont de No Gun Ri
Massacre au pont de No Gun Ri

Il m'est assez difficile de juger cette BD avec laquelle j'ai eu énormément de mal. Le premier souci a été le dessin, que je n'ai vraiment, mais alors vraiment, pas aimé. C'est assez laid, à mes yeux, et j'ai surtout eu un souci avec sa façon de faire des bulles qui sortent de la bouche des personnages. Ca et le fait qu'elles ne soient pas situées de façon logique par rapport à l'ordre de lecture. Ces deux écueils à eux-seuls m'ont fait reposer la BD plusieurs fois alors qu'elle trainait depuis des mois sur ma table de chevet. Lorsque j'ai enfin décidé de me lancer dans ma lecture et le finir, je dois dire que les raisons d'être dubitatifs se sont poursuivis. Déjà, l'auteur prend le temps de tout le temps préciser où nous sommes pour ne pas être perdus. Sauf qu'a mentionner des régions de Corée et des villes du même pays, sans carte incluses, je suis tout aussi perdu que s'ils n'avaient rien mis. C'est assez difficile à retranscrire, mais à part de vagues indications entre nord et sud, je n'ai rien compris au déroulé du trajet des protagonistes. L'autre problème que j'ai eu concerne la façon dont l'histoire se déroule. C'est un récit du point de vue d'un des survivants de l'affaire qui raconte comment sa famille fut prise dans ce massacre horrible. Et ... ben c'est tout. Je dois dire qu'a la fin du livre j'étais assez déçu de ne pas voir plus, c'est-à-dire une extrapolation de ce massacre et une ouverture vers autre chose. Quelques petites pistes sont mentionnées, comme la façon de voir les soldats américains par les Coréens ou la jeunesse de ces soldats qui se retournera contre les populations locales. A cet égard, je considère que le récit ne dépasse pas vraiment le seul stade du récit. Contrairement à d'autres, comme Gorazde ou Kobane Calling, rien ne dépasse de ce simple récit et c'est dommage. Cela dit, je dois reconnaitre que j'ai eu assez de facilité à lire l'ensemble et un réel dégout pour ce que fut ce massacre, non seulement une boucherie horrible mais aussi une torture de plusieurs jours pour des personnes enfermées dans des tunnels sous une chaleur accablante. Le massacre est raconté de façon impitoyable, sans complaisance et sans se cacher. A ce niveau-là, le récit fait bien son travail et c'est ce qui m'oblige à remonter ma note que j'aurais voulu plus sévère. On sent que l'auteur voulait raconter quelque chose qui lui tenait véritablement à cœur, mais c'est une exécution qui m'a paru assez peu effective. Peut-être une ouverture vers le silence qui a suivi autour de ce massacre aurait été intéressant également, puisque jusqu'aux années 2000 le massacre fut principalement nié par les autorités. Je note cependant que beaucoup de ces points auraient pu être corrigés dans un éventuel deuxième volume qui aurait poursuivit au-delà des journées du massacre, mais ce deuxième volume ne semble jamais avoir vu le jour. Est-ce à lire ? Honnêtement, je ne pense pas, bien d'autres récits de guerre sont plus intéressants. Ici, ce n'est que le récit d'un massacre. Malheureusement, des massacres il y eu a eu d'autres, de nombreux autres, et il y en aura encore.

12/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Venera
Venera

Je rejoins Ro sur sa description (de ce qui fait office d’intrigue, et des décors et personnages), sur le côté décousu de ce récit, et sur les deux styles graphiques assez différents qui cohabitent. Mais mon ressenti sera par contre très différent. Presque inversé d’ailleurs si l’on prend les styles graphiques, ma préférence allant très clairement aux passages usant d’une sorte de fusain. On y trouve des planches superbes (voir dans le dernier tiers les passages sous-marins). Il faut dire que ce dessin, des plus froids et énigmatiques, est pour beaucoup dans la fascination exercée sur le lecteur par ce récit (que j’aurais davantage placé en inclassable qu’en SF pure). Un récit qui fait la part belle à l’imagination du lecteur, qui mise tout sur une ambiance poétique, des images surréalistes (les êtres hybrides par exemple). Le texte lui-même a parfois des airs de poème en prose. Il ne faut donc pas être réfractaire à ce genre d’univers pour apprécier cet album (je ne prétends pas avoir tout compris, mais cela ne me frustre pas outre mesure), sans doute difficile à appréhender, et qui rebutera ceux qui ne lisent que du franco-belge classique ou qui ne jurent que par un récit très construit et/ou une action omniprésente. En tout cas je sors très satisfait de cette lecture, qui m’a permis de découvrir un auteur très original, publié par un éditeur qui sait toujours les accueillir et bien les mettre en valeur (très beau travail éditorial, avec couverture cartonnée épaisse, comme le papier, belle maquette avec des pages aérées, etc.).

12/04/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Long way down
Long way down

On peut voir Long way down comme une transposition du Conte de Noel de Dickens dans le cadre d'un quartier noir américain. Dans ce quartier, les règlements de compte sont légion et les règles tacites en cas de meurtre d'un proche sont de ne pas pleurer, de ne pas dénoncer l'assassin aux autorités et au contraire de se venger en l'éliminant soi-même. Et quand le grand frère de Will a été tué à son tour, c'est le temps d'une interminable descente en ascenseur qu'une succession de fantômes du passé va confronter le garçon à sa décision de vengeance pour essayer de le faire changer d'avis. Il s'agit de l'adaptation fidèle d'un roman pour jeunes adultes. Le sujet est dur mais raconté avec justesse. On se sent rapidement proche du jeune héros qu'on rencontre quelques instants avant le drame, pour mieux appuyer son humanité et son innocence jusque là. Le graphisme est dans une agréable aquarelle, pas toujours parfait pour ce qui est des détails des visages, mais joli et à la mise en page aérée. Ca se lit très bien et le lecteur est rapidement pris par le récit. L'empathie est bien transmise, on se sent proche du jeune garçon et des tourments et doutes auxquels il est confronté. Le message de chacun des fantômes est également juste et ils font peu à peu mouche. On notera en particulier une fin ouverte, laissant le lecteur dans une légère incertitude qui donne plus de profondeur à l'histoire et à la réflexion qu'elle doit engendrer. Bel album et belle adaptation d'un roman qui a su atteindre son but.

12/04/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série Merel
Merel

Merel raconte un fait divers. Un fait divers bien glauque, mais en même temps tellement anodin qu'il semble tiré d'un article d'un quelconque canard local. Les personnages sont très proches de nous, ainsi que le ton. On se sent pris dans la pâte molle de cette histoire insidieuse. A mesure que l'histoire avance, on se dit que c'est susceptible d'arriver à n'importe qui. Graphiquement, j'aime assez ce petit dessin sans prétention mais vif, un peu à la Camille Jourdy. Même s'il ne parvient pas toujours à retranscrire les émotions (les visages, en particulier celui de notre héroïne, sont assez monolithiques), il confère à l'ensemble un ton pop qui convient parfaitement. Le scénario, huilé, s'en accommode très bien, à plus forte raison parce que la couleur est bien dosée, et les effets de lumière réussis (quelques belles cases nocturnes). Il manque cependant d'un petit quelque chose pour en faire un coup de cœur, ou plus simplement une histoire sur laquelle on va revenir. C'est lu, on trouve ça bien, et voilà, on passe à autre chose. Il manque un souffle, une tension. Peut-être aussi quelque chose qui élève cette histoire au dessus de la seule narration, peut être une épaisseur psychologique ou métaphorique...

12/04/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Sturmtruppen
Sturmtruppen

Je précise que je n'ai réussi qu'à lire le dernier tome paru en français. Bonvi crée ici une série qui fait vraiment américain. S'il y avait pas son nom sur l'album, j'aurais pu croire que l'auteur était américain parce que c'est typiquement le genre de strip qu'on retrouve aux États-Unis. De plus, son style est différent de celui de sa série ''Après la Bombe'' et semble inspiré par les cartoonists américains. La série met en vedette des nazies cons, mais l'auteur se moque surtout de l'armée en général. En effet, les gags auraient pu mettre en vedette des soldats de n'importe quel pays à majorité blanche et on aurait pas changé grand chose, du moins pour l'album que j'ai lu. C'est le gros défaut de l'album, j'aurais préféré un humour plus méchant qui dénoncerait le nazisme, mais au final c'est une critique gentille de l'armée. Je connais rien de la production de ce strip, mais, j'ai un peu l'impression que Bonvi visait le public en général et pas seulement ceux qui adorent l'humour noir. Cela reste une série sympathique à lire. La plupart des gags marchent bien et j'ai rigolé plusieurs fois. C'est pas un indispensable, mais c'est agréable à lire et je dirais pas non à une réédition de la série.

11/04/2023 (modifier)