pulpeuses et généreuses
Tout est dans le titre du premier volume de cette série :"pulpeuses et généreuses". La couverture ne fait non plus mystère de son contenu!
Ici, ce sont les femmes qui sont à la manœuvre, en particulier une certaine Jessica, qui séduit de manière provocante un pauvre professeur de latin.
Composé de courts chapitres,et entrecoupés de fausses publicités , cet album rend hommage aux femmes pulpeuses et décomplexées.
Le dessin de Max Sulfur (quel pseudo!) est sans nul doute le principal attrait de cet album.
A réserver aux amateurs de venus callipyges à forte poitrine, évidement!
Félines et perverses
Avec ce second volume, Max Sulfur continue de nous présenter des recueils d'histoires où les femmes prennent le pouvoir sur la gente masculine. Le dessin fort réussi d'ailleurs, fait la part belle aux femmes tout en rondeur (la couverture de cet album est éloquente sur ce point)
Évidement, ce genre de bande dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains.
L'auteur gagne à être connu et j'aimerai le revoir sur un histoire courant sur 48 pages plutôt que sur une succession de petits récits, qui trouvent vite ses limites dans ce genre de bd pour adulte.
Auteur à surveiller.
J’ai bien apprécié cet album de la collection « La sagesse des mythes », un de mes préférés.
Tout d’abord graphiquement, ça reste conforme à la collection, mais j’ai trouvé que l’alliance du trait et des couleurs était ici bien plus chaleureux. Plutôt une bonne surprise, jusqu’à maintenant les autres œuvres lues m’avaient toujours semblées froides et austères sur ce point.
Mais mon réel intérêt à la lecture va pour l’explication des mythes. Des personnages dont je ne connaissais que le rapport à la médecine pour Asclépios et la punition pour Sisyphe.
Sans être des mythes « forts », j’ai apprécié d’en connaître plus sur eux. Deux parcours différents, qui ne se croiseront pas et mis en lumière sous le prisme de l’hybris (orgueil des hommes à l’encontre des lois divines).
Lecture tout à fait correcte avec l’agréable sentiment d’être moins bête à son issue. Le dossier en fin d’album est toujours sympathique et permet d’approfondir quelques points qui auraient pu nous échapper lors notre première lecture : le changement de couleur du messager par exemple, (pour moi c’était une mouette à la base ^^), l’allusion à la ruse d’Ulysse, la constellation …
En fait je préfère ce genre d’album qui nous fait découvrir des petits détails méconnus à l’adaptation des classiques de l’antiquité (l’odyssée, les travaux, l’Iliade …) plus fades niveau surprises.
Cet album est assez original, sort en tout cas pas mal des sentiers battus.
Par son format d’abord (épais, mais très petit), le dessin assez simple agrémenté d’un choix de couleurs très tranchées s’éloignant du réalisme affiché par le trait lui-même. Il y a là des choix esthétiques forts qui peuvent dérouter, mais qui ne m’ont pas gêné, au contraire.
L’histoire ensuite est encore plus déroutante. Elle commence comme une banale enquête policière, mais bascule assez rapidement dans un fantastique assez marqué (les enquêteurs du début disparaissant d’ailleurs complètement).
Par contre, l’intrigue elle-même est assez obscure, ne livre clairement pas toutes les clés. Pourquoi pas ? Mais je ne sais pas sur quel pied danser. Certains passages oniriques se passent d’explications. Mais d’autres m’ont laissé perplexes, en particulier la fin de l’album entre Bettica et le « sorcier ».
Un album original et intrigant.
Damien est soldat. Père et mari optimiste et aimant/aimé, il revient de sa dernière mission en Afghanistan bouleversé, et s’enfonce dans une dépression, se détache de sa femme et son fils, ne pouvant oublier quelques souvenirs douloureux (qui lui reviennent et nous sont présentés par bribes sous forme de flash-backs).
Sans être marquant, cet album se laisse lire facilement, agréablement. La narration est fluide. Et le dessin (bien plus doux que l’histoire elle-même), ainsi que la colorisation, apaisent les tensions que l’intrigue faisait naître. J’aime bien le traitement graphique de Nina Jacqmin, que j’avais déjà beaucoup aimé sur La Tristesse de l'éléphant, et qui donne ici un rendu sableux original.
Bon, après, ça ressemble à un exempla, il y a un petit côté édifiant qui m’a un peu gêné, avec le travail sur lui-même réalisé par le personnage principal, Damien, cornaqué par un prêtre trop idéal pour être réaliste.
Une lecture sympathique.
Une agréable surprise.
Cologne en 1630, en pleine guerre de Trente Ans, Garance est une sage-femme qui applique les préceptes de l'Église Catholique. Mais son destin va être chamboulé lorsqu'elle va devoir s'occuper de l'accouchement d'Elsa, une jeune aristocrate. Mais celle-ci va accoucher d'une petite fille hors mariage, impossible en cette époque troublée. L'ombre de l'inquisition plane sur la ville avec sa chasse aux sorcières.
Une fiction historique qui a su intégrer de nombreux personnages réels et qui a superbement retranscrit le contexte social.
Une narration captivante, instructive et richement documentée, le dossier en fin d'album est un vrai plus.
Le scénario est bien construit mais les rebondissements sont prévisibles et la fin trop conventionnelle.
Je reconnais à Claire Martin un certain talent, son découpage donne du dynamisme au récit. Son dessin au trait très expressif et aux multiples détails m'a téléporté dans cette Allemagne au début du XVII° siècle. Dépaysement garanti.
J'ai aimé le choix des couleurs.
Une artiste que je vais suivre.
Une lecture recommandable.
Note réelle : 3,5.
J’ai un ressenti mitigé au sortir de cette lecture, mais le bilan est quand même globalement positif.
Le dessin est parfois maladroit, il y a des bizarreries au niveau de certaines proportions, perspectives. Mais j’ai quand même apprécié ce dessin moderne, pas forcément « beau » (les visages, en particulier), mais finalement agréable et très lisible. J’ai surtout été sensible à la colorisation, tout à fait à mon goût.
Quant à l’histoire, elle n’est pas très fouillée, et les personnages ne livrent pas grand-chose de leur personnalité. Mais, là aussi, j’en suis sorti assez satisfait. A la chronique de sortie de l’adolescence, de la « gestion » du premier amour s’ajoutent d’autres problématiques. Surtout, l’ambiance générale de cette ville paumée devient de plus en plus mystérieuse, au fur et à mesure que se multiplient les incursions, voire les agressions de la part d’une faune sauvage qui sème le trouble, poussant les plus hystériques au pire. J’ai aussi apprécié que tout ne soit pas expliqué (aurait-ce été explicable d’ailleurs ?), cela ajoute un peu de merveilleux à l’intrigue, et fait souffler un vent de fraicheur appréciable.
Une histoire intrigante et originale, une petite lecture sympathique en tout cas.
C’est une collection intéressante – qui se veut le pendant de ce que le coéditeur Fayard publie en matière de biographies historiques. Intéressante, mais relativement inégale. Cet album se situe dans une honnête moyenne.
Le dessin de Meli est plutôt bon, lisible, fluide, efficace. La narration, à base de pas mal de flash-backs (introduits par des discussions entre Lincoln et certains de ses conseillers, qui passe en revue ensemble sa carrière politique) est elle aussi bien menée, assez fluide.
On y découvre un Lincoln iconique et très « américain », un homme parti d’en bas, self made man ayant percé à force d’abnégation et défendant des valeurs positives et universalistes. Si je ne remets pas en cause ces valeurs – bien au contraire – je trouve qu’il fait trop facilement l’impasse (et Duval avec lui) sur la question indienne, à peine évoquée en une page et demi, présentant un Lincoln presque aussi tolérant et militant qu’avec la question de l’esclavage. Or, quelques pages plus tard Lincoln s’enthousiasme du recul de la frontière repoussant les « sauvages », son Homestead act accélérant la dépossession des tribus indiennes de leurs terres (et il regrette ensuite la gestion scandaleuse des réserves indiennes, alors qu’il a lui-même contribué à rendre les Indiens dépendants et à les voler). Il y a là une inconséquence et une hypocrisie qui met un peu à mal le caractère hagiographique de cet album.
De la même façon, l’album reste pudiquement muet quant aux cadeaux accordés aux compagnies ferroviaires au moment où la construction d’une ligne reliant Est et Ouest est actée.
Pour le reste, l’album est intéressant, brosse bien les enjeux majeurs de la guerre de Sécession (même si là aussi le combat contre l’esclavage ne veut pas forcément dire le part de Lincoln qu’il combat la colonisation ou qu’il souhaite une redistribution égalitaire des terres et un traitement légal égal entre Blancs et Noirs – on retrouvait le même dualisme chez Schoelcher pour la France).
A noter une bonne touche d’humour (si cette plaidoirie est avérée) lorsque Lincoln défend un certain Armstrong en utilisant la lune pour le disculper.
Malgré les réserves exposées plus haut, c’est un album plaisant (et bien complété par le dossier historique final).
J’aime bien Les Zappeurs, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça détend comme la majorité des séries à gags, et surtout certains gags peuvent me faire sourire.
Ici, sa suite directe, est plus moderne, abordant bien plus que juste le thème de la télévision ou des jeux vidéos. Ici on y critique Internet, les téléphones portables, ou autres technologies.
Certains gags et réflexions sont intéressants et m’ont fait sourire, d’autres sont pas mal, et par contre une partie sont aussi pas terribles.
La série fut courte, dommage car les technologies évoluant sans arrêt, la série aurait pu continuer en abordant les réseaux sociaux et les smartphones tactiles. Après j’avoue avoir une préférence pour les premiers tomes, là où le dernier est le moins réussi.
Certains diront que comme Les Zappeurs c’est dépassé, moi j’aime quand c’est le miroir d’une période.
C’est pas dingue comme série, c’est même inégal, mais ça se laisse rire et puis perso j’aime le style de dessin même si c’est simple, et on s’attache quand même à cette famille.
Léa Mazé nous propose un récit assez classique sur les questions existentielles qui passent par la tête d'une enfant rêveuse.
Pourquoi la vie ? la Mort ? Comment comprendre ce monde adulte ? Nora quitte définitivement sa bulle protectrice de la petite enfance pour affronter une réalité parfois bien grise (ici sépia).
Heureusement que l'on peut combler le vide des réponses adultes par un imaginaire (bleu) qui aide à avancer.
La thématique est très classique mais elle est bien mise en image par le trait fin et précis de l'auteure. J'avais déjà bien apprécié son travail dans "Elma- Une vie d'ours" où Léa faisait déjà preuve d'un grand sens de l'originalité dans ses couleurs.
Ici c'est moins varié et l'ambiance un peu étouffante provient d'un bon travail sur les éclairages et le contrastes.
Une belle oeuvre fluide et sans mièvrerie à la portée d'un jeune lectorat
A un moment clé de l’Histoire française, voire européenne, Talleyrand a joué un rôle prépondérant, lorsqu’il s’est agi de remodeler l’Europe après la fin de « l’épisode napoléonien ». Les auteurs ont choisi de ne traiter que ce moment de sa vie, relativement court (une longue année s’étalant sur 1814 et 1815).
C’est peut-être un choix judicieux, mais cela fait l’impasse sur toute sa jeunesse, et surtout sur la genèse de l’homme d’État (du coup on sort frustré et on ne connait pas grand-chose de son histoire personnelle – il faut pour cela se référer au dossier final), lui qui a traversé – comme son compère Fouché à la police – pas mal de régimes différents, tout en se maintenant au sommet du pouvoir. Ça en a fait un monstre de calcul et de cynisme, d’une grande froideur – ceci étant d’autant plus accentué ici que la partie intime et sa vie précédent 1814 sont escamotées. Talleyrand est un personnage intéressant, sans doute incontournable pour les historiens de l’époque, fascinant, mais éminemment détestable !
Nous suivons donc ici ses tractations pour mettre Napoléon hors-jeu, et pour remettre la France (vaincue par une coalition européenne) au cœur des puissances continentales au moment de la Restauration. Il ne faut donc pas s’attendre à de grandes batailles ni à des envolées lyriques, c’est la politique diplomatique, des entrevues plus ou moins mondaines qui sont au centre de cet album, qui se laisse lire, mais qui ne captivera que ceux qui sont déjà captivé par la période – ou l’homme.
J’ai trouvé le dessin de Meloni correct, mais inégal. Rien d’enthousiasmant là non plus.
Bref, je suis resté quelque peu sur ma faim pour cet album.
Note réelle 2,5/5.
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KIFF
pulpeuses et généreuses Tout est dans le titre du premier volume de cette série :"pulpeuses et généreuses". La couverture ne fait non plus mystère de son contenu! Ici, ce sont les femmes qui sont à la manœuvre, en particulier une certaine Jessica, qui séduit de manière provocante un pauvre professeur de latin. Composé de courts chapitres,et entrecoupés de fausses publicités , cet album rend hommage aux femmes pulpeuses et décomplexées. Le dessin de Max Sulfur (quel pseudo!) est sans nul doute le principal attrait de cet album. A réserver aux amateurs de venus callipyges à forte poitrine, évidement! Félines et perverses Avec ce second volume, Max Sulfur continue de nous présenter des recueils d'histoires où les femmes prennent le pouvoir sur la gente masculine. Le dessin fort réussi d'ailleurs, fait la part belle aux femmes tout en rondeur (la couverture de cet album est éloquente sur ce point) Évidement, ce genre de bande dessinée n'est pas à mettre entre toutes les mains. L'auteur gagne à être connu et j'aimerai le revoir sur un histoire courant sur 48 pages plutôt que sur une succession de petits récits, qui trouvent vite ses limites dans ce genre de bd pour adulte. Auteur à surveiller.
Sisyphe et Asclépios
J’ai bien apprécié cet album de la collection « La sagesse des mythes », un de mes préférés. Tout d’abord graphiquement, ça reste conforme à la collection, mais j’ai trouvé que l’alliance du trait et des couleurs était ici bien plus chaleureux. Plutôt une bonne surprise, jusqu’à maintenant les autres œuvres lues m’avaient toujours semblées froides et austères sur ce point. Mais mon réel intérêt à la lecture va pour l’explication des mythes. Des personnages dont je ne connaissais que le rapport à la médecine pour Asclépios et la punition pour Sisyphe. Sans être des mythes « forts », j’ai apprécié d’en connaître plus sur eux. Deux parcours différents, qui ne se croiseront pas et mis en lumière sous le prisme de l’hybris (orgueil des hommes à l’encontre des lois divines). Lecture tout à fait correcte avec l’agréable sentiment d’être moins bête à son issue. Le dossier en fin d’album est toujours sympathique et permet d’approfondir quelques points qui auraient pu nous échapper lors notre première lecture : le changement de couleur du messager par exemple, (pour moi c’était une mouette à la base ^^), l’allusion à la ruse d’Ulysse, la constellation … En fait je préfère ce genre d’album qui nous fait découvrir des petits détails méconnus à l’adaptation des classiques de l’antiquité (l’odyssée, les travaux, l’Iliade …) plus fades niveau surprises.
Bettica Batenica
Cet album est assez original, sort en tout cas pas mal des sentiers battus. Par son format d’abord (épais, mais très petit), le dessin assez simple agrémenté d’un choix de couleurs très tranchées s’éloignant du réalisme affiché par le trait lui-même. Il y a là des choix esthétiques forts qui peuvent dérouter, mais qui ne m’ont pas gêné, au contraire. L’histoire ensuite est encore plus déroutante. Elle commence comme une banale enquête policière, mais bascule assez rapidement dans un fantastique assez marqué (les enquêteurs du début disparaissant d’ailleurs complètement). Par contre, l’intrigue elle-même est assez obscure, ne livre clairement pas toutes les clés. Pourquoi pas ? Mais je ne sais pas sur quel pied danser. Certains passages oniriques se passent d’explications. Mais d’autres m’ont laissé perplexes, en particulier la fin de l’album entre Bettica et le « sorcier ». Un album original et intrigant.
Les Ruines de Tagab
Damien est soldat. Père et mari optimiste et aimant/aimé, il revient de sa dernière mission en Afghanistan bouleversé, et s’enfonce dans une dépression, se détache de sa femme et son fils, ne pouvant oublier quelques souvenirs douloureux (qui lui reviennent et nous sont présentés par bribes sous forme de flash-backs). Sans être marquant, cet album se laisse lire facilement, agréablement. La narration est fluide. Et le dessin (bien plus doux que l’histoire elle-même), ainsi que la colorisation, apaisent les tensions que l’intrigue faisait naître. J’aime bien le traitement graphique de Nina Jacqmin, que j’avais déjà beaucoup aimé sur La Tristesse de l'éléphant, et qui donne ici un rendu sableux original. Bon, après, ça ressemble à un exempla, il y a un petit côté édifiant qui m’a un peu gêné, avec le travail sur lui-même réalisé par le personnage principal, Damien, cornaqué par un prêtre trop idéal pour être réaliste. Une lecture sympathique.
L'Herbe du Diable
Une agréable surprise. Cologne en 1630, en pleine guerre de Trente Ans, Garance est une sage-femme qui applique les préceptes de l'Église Catholique. Mais son destin va être chamboulé lorsqu'elle va devoir s'occuper de l'accouchement d'Elsa, une jeune aristocrate. Mais celle-ci va accoucher d'une petite fille hors mariage, impossible en cette époque troublée. L'ombre de l'inquisition plane sur la ville avec sa chasse aux sorcières. Une fiction historique qui a su intégrer de nombreux personnages réels et qui a superbement retranscrit le contexte social. Une narration captivante, instructive et richement documentée, le dossier en fin d'album est un vrai plus. Le scénario est bien construit mais les rebondissements sont prévisibles et la fin trop conventionnelle. Je reconnais à Claire Martin un certain talent, son découpage donne du dynamisme au récit. Son dessin au trait très expressif et aux multiples détails m'a téléporté dans cette Allemagne au début du XVII° siècle. Dépaysement garanti. J'ai aimé le choix des couleurs. Une artiste que je vais suivre. Une lecture recommandable. Note réelle : 3,5.
Les Bêtes sauvages
J’ai un ressenti mitigé au sortir de cette lecture, mais le bilan est quand même globalement positif. Le dessin est parfois maladroit, il y a des bizarreries au niveau de certaines proportions, perspectives. Mais j’ai quand même apprécié ce dessin moderne, pas forcément « beau » (les visages, en particulier), mais finalement agréable et très lisible. J’ai surtout été sensible à la colorisation, tout à fait à mon goût. Quant à l’histoire, elle n’est pas très fouillée, et les personnages ne livrent pas grand-chose de leur personnalité. Mais, là aussi, j’en suis sorti assez satisfait. A la chronique de sortie de l’adolescence, de la « gestion » du premier amour s’ajoutent d’autres problématiques. Surtout, l’ambiance générale de cette ville paumée devient de plus en plus mystérieuse, au fur et à mesure que se multiplient les incursions, voire les agressions de la part d’une faune sauvage qui sème le trouble, poussant les plus hystériques au pire. J’ai aussi apprécié que tout ne soit pas expliqué (aurait-ce été explicable d’ailleurs ?), cela ajoute un peu de merveilleux à l’intrigue, et fait souffler un vent de fraicheur appréciable. Une histoire intrigante et originale, une petite lecture sympathique en tout cas.
Lincoln (Glénat)
C’est une collection intéressante – qui se veut le pendant de ce que le coéditeur Fayard publie en matière de biographies historiques. Intéressante, mais relativement inégale. Cet album se situe dans une honnête moyenne. Le dessin de Meli est plutôt bon, lisible, fluide, efficace. La narration, à base de pas mal de flash-backs (introduits par des discussions entre Lincoln et certains de ses conseillers, qui passe en revue ensemble sa carrière politique) est elle aussi bien menée, assez fluide. On y découvre un Lincoln iconique et très « américain », un homme parti d’en bas, self made man ayant percé à force d’abnégation et défendant des valeurs positives et universalistes. Si je ne remets pas en cause ces valeurs – bien au contraire – je trouve qu’il fait trop facilement l’impasse (et Duval avec lui) sur la question indienne, à peine évoquée en une page et demi, présentant un Lincoln presque aussi tolérant et militant qu’avec la question de l’esclavage. Or, quelques pages plus tard Lincoln s’enthousiasme du recul de la frontière repoussant les « sauvages », son Homestead act accélérant la dépossession des tribus indiennes de leurs terres (et il regrette ensuite la gestion scandaleuse des réserves indiennes, alors qu’il a lui-même contribué à rendre les Indiens dépendants et à les voler). Il y a là une inconséquence et une hypocrisie qui met un peu à mal le caractère hagiographique de cet album. De la même façon, l’album reste pudiquement muet quant aux cadeaux accordés aux compagnies ferroviaires au moment où la construction d’une ligne reliant Est et Ouest est actée. Pour le reste, l’album est intéressant, brosse bien les enjeux majeurs de la guerre de Sécession (même si là aussi le combat contre l’esclavage ne veut pas forcément dire le part de Lincoln qu’il combat la colonisation ou qu’il souhaite une redistribution égalitaire des terres et un traitement légal égal entre Blancs et Noirs – on retrouvait le même dualisme chez Schoelcher pour la France). A noter une bonne touche d’humour (si cette plaidoirie est avérée) lorsque Lincoln défend un certain Armstrong en utilisant la lune pour le disculper. Malgré les réserves exposées plus haut, c’est un album plaisant (et bien complété par le dossier historique final).
Zapping Generation
J’aime bien Les Zappeurs, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça détend comme la majorité des séries à gags, et surtout certains gags peuvent me faire sourire. Ici, sa suite directe, est plus moderne, abordant bien plus que juste le thème de la télévision ou des jeux vidéos. Ici on y critique Internet, les téléphones portables, ou autres technologies. Certains gags et réflexions sont intéressants et m’ont fait sourire, d’autres sont pas mal, et par contre une partie sont aussi pas terribles. La série fut courte, dommage car les technologies évoluant sans arrêt, la série aurait pu continuer en abordant les réseaux sociaux et les smartphones tactiles. Après j’avoue avoir une préférence pour les premiers tomes, là où le dernier est le moins réussi. Certains diront que comme Les Zappeurs c’est dépassé, moi j’aime quand c’est le miroir d’une période. C’est pas dingue comme série, c’est même inégal, mais ça se laisse rire et puis perso j’aime le style de dessin même si c’est simple, et on s’attache quand même à cette famille.
Nora
Léa Mazé nous propose un récit assez classique sur les questions existentielles qui passent par la tête d'une enfant rêveuse. Pourquoi la vie ? la Mort ? Comment comprendre ce monde adulte ? Nora quitte définitivement sa bulle protectrice de la petite enfance pour affronter une réalité parfois bien grise (ici sépia). Heureusement que l'on peut combler le vide des réponses adultes par un imaginaire (bleu) qui aide à avancer. La thématique est très classique mais elle est bien mise en image par le trait fin et précis de l'auteure. J'avais déjà bien apprécié son travail dans "Elma- Une vie d'ours" où Léa faisait déjà preuve d'un grand sens de l'originalité dans ses couleurs. Ici c'est moins varié et l'ambiance un peu étouffante provient d'un bon travail sur les éclairages et le contrastes. Une belle oeuvre fluide et sans mièvrerie à la portée d'un jeune lectorat
Talleyrand
A un moment clé de l’Histoire française, voire européenne, Talleyrand a joué un rôle prépondérant, lorsqu’il s’est agi de remodeler l’Europe après la fin de « l’épisode napoléonien ». Les auteurs ont choisi de ne traiter que ce moment de sa vie, relativement court (une longue année s’étalant sur 1814 et 1815). C’est peut-être un choix judicieux, mais cela fait l’impasse sur toute sa jeunesse, et surtout sur la genèse de l’homme d’État (du coup on sort frustré et on ne connait pas grand-chose de son histoire personnelle – il faut pour cela se référer au dossier final), lui qui a traversé – comme son compère Fouché à la police – pas mal de régimes différents, tout en se maintenant au sommet du pouvoir. Ça en a fait un monstre de calcul et de cynisme, d’une grande froideur – ceci étant d’autant plus accentué ici que la partie intime et sa vie précédent 1814 sont escamotées. Talleyrand est un personnage intéressant, sans doute incontournable pour les historiens de l’époque, fascinant, mais éminemment détestable ! Nous suivons donc ici ses tractations pour mettre Napoléon hors-jeu, et pour remettre la France (vaincue par une coalition européenne) au cœur des puissances continentales au moment de la Restauration. Il ne faut donc pas s’attendre à de grandes batailles ni à des envolées lyriques, c’est la politique diplomatique, des entrevues plus ou moins mondaines qui sont au centre de cet album, qui se laisse lire, mais qui ne captivera que ceux qui sont déjà captivé par la période – ou l’homme. J’ai trouvé le dessin de Meloni correct, mais inégal. Rien d’enthousiasmant là non plus. Bref, je suis resté quelque peu sur ma faim pour cet album. Note réelle 2,5/5.