Si je n’ai pas trouvé intrigue et dialogues follement passionnants, je conçois tout à fait que cet album puisse plaire à des adolescents, tant le dessin (qui manque de détails, mais qui est fluide, avec une colorisation assez contrastée), mais aussi le récit (qui mêle momies, zombies, fantômes et autres squelettes à des êtres humains bien vivants), sont à même de capter leur attention.
Le rythme est aussi un atout de cette histoire, qui ne s’embarrasse pas vraiment de psychologie, ni de finesse exagérée. Je suis moins réceptif à ce genre de production, mais le public visé y trouvera sans doute son compte. Même remarque pour les nombreuses (trop nombreuses sur la fin !) bastons.
Le côté manichéen de certains personnages, le happy end final sont sans doute des passages obligés du genre, je ne sais pas. Là aussi je suis réservé.
Mais bon, si j’évalue cet album en fonction d’un jeune lectorat, j’arrondis aux trois étoiles (note réelle 2,5), on ne s’ennuie pas en le lisant.
De la bonne BD, bien réalisée mais mes attentes n’ont pas été comblées.
Du coup plus un franchement pas mal qu’un franchement bien.
Pas grand chose à dire sur le dessin, un style qui me convient parfaitement. Je regrette juste un arrière plan qui, une fois le décor planté, m’a semblé un peu trop systématiquement vide. Sinon c’est du solide+, des personnages bien campés, un trait efficace et fluide.
C’est niveau scénario que je suis resté malheureusement sur ma faim. J’apprécie beaucoup le travail d’Hubert, on retrouve ici sa patte en détournant les histoires de princesse et chevalier. Le fond me plait bien mais si je ne me suis pas ennuyé à la lecture, il m’a manqué tout de même un petit truc. Je n’ai jamais été happé, une histoire plus condensée m’aurait peut être plus plu ? Là c’est des fois un peu trop mou à mon goût.
Toutefois du bon boulot recommandable.
Un conte pour les 3/6 ans, à lire en famille.
Trèfle est une petite fille qui a beaucoup de mal à prendre des décisions, elle est à chaque fois tiraillée devant les différents choix qui se présentent à elle.
Entre émotion, découverte de la nature et poésie, une histoire qui se veut facile à lire. Elle est composée de cinq chapitres et dans chacun d'eux Trèfle devra choisir entre la raison, la prudence, l'indifférence et le courage. Pas facile, la tête et le cœur ne font pas toujours bon ménage, mais existe-t-il de mauvais choix ?
Le dessin est très beau et la colorisation est particulièrement réussie.
Une mise en page qui n'utilise que la pleine page ou la double page pour ne pas perdre nos jeunes bambins.
Une composition graphique avec beaucoup de charme.
Je recommande, un excellent moyen d'échanger avec ses enfants ou petits-enfants.
Je ne connaissais pas l’existence de ce bloc spécial à Auschwitz, encore moins celle de cette « bibliothèque » (il est vrai dans un des derniers endroits au monde où on s’attendrait à en rencontrer !). Et, comme cet album adapte un roman, je pensais donc à une création totale de Salva Rubio. Eh bien en fait non, c’est improbable mais vrai (un petit dossier en fin d’album présente le contexte et les personnages que nous croisons dans cette histoire).
J’ai juste « tiqué » lorsque, au moment de son arrivée à Auschwitz, Dita affirme avoir cru, sous la douche « qu’ils allaient être gazés ». Que les détenus tchèques, fin 1942 soient à ce point au courant et persuadés de l’existence de ce procédé est improbable. Des doutes, mais le secret était la clé de la réussite de cette extermination de masse.
Mais pour le reste, ça reste crédible. Bien que l’album s’adresse je pense avant tout à des adolescents, et qu’il ne montre pas directement l’horreur absolue de ce camp d’extermination, il ne fait pas l’impasse sur l’atmosphère d’horreur, la pression des Kapos et des SS, celle de Mengele passant chercher des cobayes, et sur le sentiment d’être en sursis permanent.
Quant à la jeune fille dont il est surtout question ici, je ne sais pas jusqu’où les auteurs (du roman et de cette BD) ont respecté la réalité. Mais le fait est qu’elle est très mûre pour son âge, qu’elle fait preuve de courage et d’à-propos, en des instants et en des lieux plus qu’angoissants – quel que soit son âge !
Narration et dessin sont fluides et agréables. Voilà un album recommandable, qui pourrait tout à fait convenir au CDI d’un collège par exemple.
Le sujet m’intéresse au plus haut point, et plusieurs des dessinateurs choisis pour accompagner ce deuxième ouvrage collectif dirigé par Oger dans l’univers du western sont de ceux qui ont le plus brillé dans ce genre (je pense entre autres à Blanc-Dumont ou Derib – qui fait vraiment ici du Derib, avec ces chevaux comme personnages principaux !). Pourtant, je ne peux m’empêcher de sortir un peu déçu de cette lecture.
Même si les histoires sont vaguement liées entre elles – par les allusions à l’aigle, et par une certaine continuité entre des personnages –, la lecture est un peu hachée, et la plupart de ces histoires courtes (très courtes souvent !) frustre le lecteur car n’arrivant pas à développer suffisamment une « intrigue » (car on n’est pas ici dans du strip gag !).
Quelques passages sont aussi un peu naïfs, comme la dernière histoire autour des « écoles indiennes » : si la dureté est bien montrée, peu d’hommes se sont réellement mobilisés pour défendre les droits des « sauvageons » (pour reprendre le titre de l’histoire). De la même façon, la conclusion de « Quand marchent les morts » est trop sirupeuse, à contre ton je trouve.
Reste que, malgré ces remarques, j’ai quand même pris plaisir à me replonger dans cet univers, et Oger, par petites touches, pointe l’ethnocide, voire le génocide dont ont été victimes les peuples amérindiens vivant sur le sol des États-Unis.
On sent en effet qu’Oger connait son sujet, et qu’il est amoureux de ces peuples dépossédés, comme pouvait l’être Curtis lorsqu’il a pris et publié ses nombreuses et extraordinaires photos à la fin du XIXème siècle.
Il fait aussi quelques clins d’œil, rend des hommages à ce qui a sans doute participé de son intérêt pour le sujet, en BD et au cinéma. La première histoire, « Aigle dans le ciel » est proche de ce que faisait Kresse dans sa très belle série Les Peaux-Rouges, et « Quand marche les morts » lui a peut-être été soufflé par le film crépusculaire de Ford « Les Cheyennes ».
Si Oger dresse à grands traits un portrait de la lente dégradation de la situation indienne, s’attachant à des personnages mineurs et/ou inventés, quelques moments ou personnages clés apparaissent. Tecumseh, Chef Joseph, ou Black Kettle (le massacre de Sand Creek – illustré au cinéma par le film « Soldat bleu » étant un affreux symbole de cette « conquête de l’ouest ») parsèment de leur présence les siècles de « conquête ».
Une lecture sympathique, agréable, mais dont j’attendais sans doute plus – ou autre chose.
Après avoir conquis les librairies avec ses romans policiers, Michel Bussi part à la conquête de la bande dessinée. Après les adaptations de "Nymphéas noir" ou encore Mourir sur Seine, c'est au tour de "N. E. O", son premier roman destiné aux adolescents, de connaître la grâce d'une adaptation en bulles, par les bons soins de Maxe l'Hermenier, qui s'en est fait une spécialité ces derniers temps chez Jungle. Celui-ci s'est adjoint les services graphiques de Djet, avec lequel il avait déjà fait du bon boulot sur La Rivière à l'envers, autre adaptation de littérature jeunesse.
Ici nous avons donc un récit au décor post-apocalyptique, une société -réduite à la ville de Paris- composée uniquement d'enfants après que tous les êtres humains aient été empoisonnés par l'air, et que seuls les foetus aient pu survivre. Au passage, un argument intéressant, mais qu'un biologiste démonterait sans doute très vite. Une société divisée en deux, dans une césure classique : nantis/érudits contre sauvages... Et à l'âge de 12/13 ans, un changement qui oblige ceux du tipi (la Tour Eiffel) à chercher à entrer chez ceux du Château (Le Louvre...). Je n'ai pas vraiment trouvé d'originalité dans ce pitch, qui me semble trop proche de classiques comme Sa Majesté des Mouches ou Niourk... Par moments, j'ai même trouvé le récit un brin confus, avec des enjeux que l'on perd de vue. Il est en effet très dense, peut-être trop dans ce premier tome.
Les tomes 2 et 3 sont également très denses. La société constitué des deux anciennes tribus essaie de trouver un équilibre, mais certaines personnes avides de pouvoir ne le voient pas de cet oeil. De même, la découverte d'une autre faction d'enfants va compliquer les choses, et ce de façon dramatique. Je trouve dommage que l'on ne suive pas vraiment le périple de quelques enfants sur un bateau rénové dans le tome 2, mais il est probable que Maxe l'Hermenier, le scénariste, ait dû comprimer le récit, même si chaque volume de la BD semble contenir la moitié d'un roman de la série de Bussi. Le tome 3 s'achève d'ailleurs sur un sacré cliffhanger, qui amène certaines conséquences dans le tome 4. Celui-ci est toujours très dense, un peu trop par moments, on a l'impression qu'il manque des petites choses dans l'intrigue. Il s'achève sur un nouveau coup de théâtre, que pour le coup j'avais pressenti depuis un moment.
Dans le cinquième tome, les derniers masques tombent, et l'affrontement entre les différentes factions d'enfants éclate au grand jour. J'ai trouvé le passage relatant la division des dissidents cachés sous Terre un peu rapide, on a l'impression de Maxe l'Hermenier a dû compresser l'intrigue de plusieurs pages pour arriver à la pagination voulue. Cependant la révélation des origines des enfants est amené de façon spectaculaire, et des questions restent en suspens à la fin...
C'est tout de même plutôt agréable dans l'ensemble, grâce également au dessin de Djet, qui laisse affleurer plus nettement ses influences manga par séquences, mais dont le trait me semble un peu plus simple que dans La Rivière à l'envers. Marcello de Martino prend le relais à partir du tome 3, même si Djet reste à la supervision graphique. A noter que les couleurs, réalisées par Diego L. Parada puis Davide Amici et Parada, sont assez subtiles.
On sent que l'éditeur Jungle a misé sur cette adaptation d'un grand nom de la littérature, avec une maquette luxueuse (notamment un vernis sélectif sur la couverture). Je suis curieux de lire la suite, car malgré un semblant de Happy End, de nombreuses questions restent en suspens.
N'étant pas fan de la musique metal (mais n'ayant fondamentalement rien contre), j'abordais cet album avec un peu d'appréhension. J'avais un peu peur que ce soit truffé de private jokes, que les non-initiés ne comprennent pas grand-chose.
Or il n'en est rien, ou presque : Fef, bien connu des auteurs et festivals de bande dessinée puisqu'il représente un site comparable à bdtheque (et néanmoins ami), propose des gags assez accessibles, après avoir installé ses personnages, qui correspondent à des lieux communs relatifs à ce courant musical (qui en regroupe beaucoup). Pour les détourner, s'en moquer, mais avec beaucoup de tendresse et un talent certain pour les blagues potaches, à base de vomi, de drague lourdingue ou d'obsession pour UN groupe. Pour ne pas s'attirer d'ennuis, les noms des artistes sont bien sûr détournés, mais une personne avec un minimum de culture musicale ne devrait pas avoir trop de soucis pour rétablir les véritables noms. Voilà pour le côté private jokes.
Au dessin c'est Slo (qui a priori n'a rien fait d'autre) qui s'y colle, et on imagine que derrière le vernis caricatural que requièrent ces gags, ce cache un dessinateur semi-réaliste de grand talent, dont j'espère avoir le plaisir de lire d'autres productions à l'avenir. Originellement publiés dans Hard Rock Mag à partir de 2010, ces courts récits ont été colorisés par Nyarlah pour les besoins de la publication en albums, et c'est du bon boulot.
Pour le reste, c'est vraiment sympa, et même si je ne suis pas sûr de vouloir connaître davantage la musique metal, j'ai passé un bon moment de lecture, et c'est le principal.
Cette série s'annonce comme une dystopie des plus classiques.
En effet, le scénario obéit aux du genre : une catastrophe qui décime une partie de l'humanité / une poignée de survivants / un gouvernement de type dictatorial qui reprend les manettes / la révolte de quelques humains.
C'est d'ailleurs le principal intérêt de la série (il n'est jamais trop tôt pour initier les plus jeunes à ce genre de science-fiction).
L'histoire fonctionne bien.
Au niveau du découpage et des dessins, je suis un peu moins fan : avec leurs grands yeux "de type dessin de manga", on a parfois l'impression que les personnages louchent, ce qui n'est pas assurément pas le but recherché.
Bien qu'échaudé par le très mauvais L'Incal - Kill Tête de Chien, je n'ai pas su m'empêcher d'acheter malgré tout ce nouveau spin-off de L'Incal qu'est Mental Incal. En effet, la bonne qualité du graphisme et une narration cohérente le temps d'un feuilletage a suffi à titiller ma curiosité et l'envie de découvrir de quoi il ressortait.
C'est un prequel direct à la série initiale, se déroulant quelques jours avant son début et se terminant par la fameuse scène avec John Difool qui marque le point de départ de ses aventures par Moebius et Jodorowsky. Les protagonistes principaux y sont John Difool lui-même, le Méta-baron et Kill Tête de Chien mais aussi l'empire Berg et surtout, et c'est l'apport principal de cette BD, des créatures issues du Psycho-Monde, un monde parallèle mystique d'où viennent les idées et où vont les âmes mortes, et duquel aurait été volé l'Incal Lumière. C'est la chasse pour tenter de le retrouver dans le monde réel qui va être le moteur principal de cette intrigue, tandis qu'en parallèle le Méta-baron partira vers le Psycho-Monde pour porter secours à son fils-fille Solune.
Tout cela donne une histoire assez dense mais aussi plutôt confuse. Il se passe beaucoup de choses, beaucoup de choses sont mises en place sans réellement être exploitées, et les motivations des uns et des autres s'embrouillent parfois dans l'esprit du lecteur.
Le dessin est de très bonne qualité et ça fait plaisir de retrouver sous ces traits le monde de l'Incal, avec forcément beaucoup de respect et de rappels à l'œuvre de Moebius dont de nombreuses scènes seront reproduites presque à l'identique. Le graphisme a un aspect toutefois nettement plus proche du comics qui à la fois lui donne une touche de modernité mais en même temps une atmosphère un peu formatée.
Mais ce qui m'a surtout dérangé, c'est qu'il existait déjà un très bon prequel à L'Incal : Avant l'Incal scénarisé par Jodorowsky lui-même. Et que ce nouveau prequel présente de nombreuses incohérences avec celui-ci mais aussi avec la série L'Incal elle-même. Pourquoi Deepo parle-t-il alors qui'l n'a pas encore rencontré l'Incal ? Comment se fait-il que le Méta-baron ou la proto-reine Berg connaissent déjà l'Incal alors qu'ils semblent le découvrir dans la série mère ? Kill Tête de Chien et le Méta-baron étaient-ils donc vraiment d'anciens amis avant de se rencontrer dans l'Incal ? Comment se pourrait-il que l'Incal Lumière vienne d'un monde parallèle alors qu'il est sensé être en même temps bien présent dans le monde réel, sous la garde d'Animah et Tanatha ?
Au-delà de ces incohérences qui ne choqueront qu'un vieux lecteur et grand amateur de L'Incal tel que moi, Mental Incal reste un album joliment dessiné, correctement raconté et plutôt divertissant quoiqu'assez confus et assez vain au final.
Une lecture agréable, sympathique.
Le dessin, simple, moderne et efficace, convient bien, malgré – ou à cause de – ses imperfections, à cette histoire très rythmée (cet aspect est franchement privilégié par rapport à la profondeur de l’intrigue ou des personnalités des protagonistes).
Dans une ambiance de fin du monde, sur une Terre menacée par une énième et dernière catastrophe climatique (une méga tempête), nous suivons quelques amis qui cherche à se battre pour la survie de tous (en participant à des manifestations contre l’autorité – qui restera abstraite – au gouvernail du vaisseau Terre) et d’eux-mêmes (traqués qu’ils sont, suite à un concours de circonstance, par une sorte de police politique cherchant à récupérer des documents compromettants).
Pas de temps mort donc, l’intrigue est relativement bien ficelée. C’est juste la fin qui m’a laissé perplexe et qui m'a quelque peu déçu : elle n’est pas forcément conclusive, que ce soit pour les grandes ou les petites lignes de l’intrigue.
Mais ça reste un album qui peut plaire à un lectorat assez large (au niveau de l’âge et des goûts).
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Ghostopolis
Si je n’ai pas trouvé intrigue et dialogues follement passionnants, je conçois tout à fait que cet album puisse plaire à des adolescents, tant le dessin (qui manque de détails, mais qui est fluide, avec une colorisation assez contrastée), mais aussi le récit (qui mêle momies, zombies, fantômes et autres squelettes à des êtres humains bien vivants), sont à même de capter leur attention. Le rythme est aussi un atout de cette histoire, qui ne s’embarrasse pas vraiment de psychologie, ni de finesse exagérée. Je suis moins réceptif à ce genre de production, mais le public visé y trouvera sans doute son compte. Même remarque pour les nombreuses (trop nombreuses sur la fin !) bastons. Le côté manichéen de certains personnages, le happy end final sont sans doute des passages obligés du genre, je ne sais pas. Là aussi je suis réservé. Mais bon, si j’évalue cet album en fonction d’un jeune lectorat, j’arrondis aux trois étoiles (note réelle 2,5), on ne s’ennuie pas en le lisant.
Ténébreuse
De la bonne BD, bien réalisée mais mes attentes n’ont pas été comblées. Du coup plus un franchement pas mal qu’un franchement bien. Pas grand chose à dire sur le dessin, un style qui me convient parfaitement. Je regrette juste un arrière plan qui, une fois le décor planté, m’a semblé un peu trop systématiquement vide. Sinon c’est du solide+, des personnages bien campés, un trait efficace et fluide. C’est niveau scénario que je suis resté malheureusement sur ma faim. J’apprécie beaucoup le travail d’Hubert, on retrouve ici sa patte en détournant les histoires de princesse et chevalier. Le fond me plait bien mais si je ne me suis pas ennuyé à la lecture, il m’a manqué tout de même un petit truc. Je n’ai jamais été happé, une histoire plus condensée m’aurait peut être plus plu ? Là c’est des fois un peu trop mou à mon goût. Toutefois du bon boulot recommandable.
Trèfle (Saltimbanque)
Un conte pour les 3/6 ans, à lire en famille. Trèfle est une petite fille qui a beaucoup de mal à prendre des décisions, elle est à chaque fois tiraillée devant les différents choix qui se présentent à elle. Entre émotion, découverte de la nature et poésie, une histoire qui se veut facile à lire. Elle est composée de cinq chapitres et dans chacun d'eux Trèfle devra choisir entre la raison, la prudence, l'indifférence et le courage. Pas facile, la tête et le cœur ne font pas toujours bon ménage, mais existe-t-il de mauvais choix ? Le dessin est très beau et la colorisation est particulièrement réussie. Une mise en page qui n'utilise que la pleine page ou la double page pour ne pas perdre nos jeunes bambins. Une composition graphique avec beaucoup de charme. Je recommande, un excellent moyen d'échanger avec ses enfants ou petits-enfants.
La Bibliothécaire d'Auschwitz
Je ne connaissais pas l’existence de ce bloc spécial à Auschwitz, encore moins celle de cette « bibliothèque » (il est vrai dans un des derniers endroits au monde où on s’attendrait à en rencontrer !). Et, comme cet album adapte un roman, je pensais donc à une création totale de Salva Rubio. Eh bien en fait non, c’est improbable mais vrai (un petit dossier en fin d’album présente le contexte et les personnages que nous croisons dans cette histoire). J’ai juste « tiqué » lorsque, au moment de son arrivée à Auschwitz, Dita affirme avoir cru, sous la douche « qu’ils allaient être gazés ». Que les détenus tchèques, fin 1942 soient à ce point au courant et persuadés de l’existence de ce procédé est improbable. Des doutes, mais le secret était la clé de la réussite de cette extermination de masse. Mais pour le reste, ça reste crédible. Bien que l’album s’adresse je pense avant tout à des adolescents, et qu’il ne montre pas directement l’horreur absolue de ce camp d’extermination, il ne fait pas l’impasse sur l’atmosphère d’horreur, la pression des Kapos et des SS, celle de Mengele passant chercher des cobayes, et sur le sentiment d’être en sursis permanent. Quant à la jeune fille dont il est surtout question ici, je ne sais pas jusqu’où les auteurs (du roman et de cette BD) ont respecté la réalité. Mais le fait est qu’elle est très mûre pour son âge, qu’elle fait preuve de courage et d’à-propos, en des instants et en des lieux plus qu’angoissants – quel que soit son âge ! Narration et dessin sont fluides et agréables. Voilà un album recommandable, qui pourrait tout à fait convenir au CDI d’un collège par exemple.
Indians !
Le sujet m’intéresse au plus haut point, et plusieurs des dessinateurs choisis pour accompagner ce deuxième ouvrage collectif dirigé par Oger dans l’univers du western sont de ceux qui ont le plus brillé dans ce genre (je pense entre autres à Blanc-Dumont ou Derib – qui fait vraiment ici du Derib, avec ces chevaux comme personnages principaux !). Pourtant, je ne peux m’empêcher de sortir un peu déçu de cette lecture. Même si les histoires sont vaguement liées entre elles – par les allusions à l’aigle, et par une certaine continuité entre des personnages –, la lecture est un peu hachée, et la plupart de ces histoires courtes (très courtes souvent !) frustre le lecteur car n’arrivant pas à développer suffisamment une « intrigue » (car on n’est pas ici dans du strip gag !). Quelques passages sont aussi un peu naïfs, comme la dernière histoire autour des « écoles indiennes » : si la dureté est bien montrée, peu d’hommes se sont réellement mobilisés pour défendre les droits des « sauvageons » (pour reprendre le titre de l’histoire). De la même façon, la conclusion de « Quand marchent les morts » est trop sirupeuse, à contre ton je trouve. Reste que, malgré ces remarques, j’ai quand même pris plaisir à me replonger dans cet univers, et Oger, par petites touches, pointe l’ethnocide, voire le génocide dont ont été victimes les peuples amérindiens vivant sur le sol des États-Unis. On sent en effet qu’Oger connait son sujet, et qu’il est amoureux de ces peuples dépossédés, comme pouvait l’être Curtis lorsqu’il a pris et publié ses nombreuses et extraordinaires photos à la fin du XIXème siècle. Il fait aussi quelques clins d’œil, rend des hommages à ce qui a sans doute participé de son intérêt pour le sujet, en BD et au cinéma. La première histoire, « Aigle dans le ciel » est proche de ce que faisait Kresse dans sa très belle série Les Peaux-Rouges, et « Quand marche les morts » lui a peut-être été soufflé par le film crépusculaire de Ford « Les Cheyennes ». Si Oger dresse à grands traits un portrait de la lente dégradation de la situation indienne, s’attachant à des personnages mineurs et/ou inventés, quelques moments ou personnages clés apparaissent. Tecumseh, Chef Joseph, ou Black Kettle (le massacre de Sand Creek – illustré au cinéma par le film « Soldat bleu » étant un affreux symbole de cette « conquête de l’ouest ») parsèment de leur présence les siècles de « conquête ». Une lecture sympathique, agréable, mais dont j’attendais sans doute plus – ou autre chose.
N.E.O.
Après avoir conquis les librairies avec ses romans policiers, Michel Bussi part à la conquête de la bande dessinée. Après les adaptations de "Nymphéas noir" ou encore Mourir sur Seine, c'est au tour de "N. E. O", son premier roman destiné aux adolescents, de connaître la grâce d'une adaptation en bulles, par les bons soins de Maxe l'Hermenier, qui s'en est fait une spécialité ces derniers temps chez Jungle. Celui-ci s'est adjoint les services graphiques de Djet, avec lequel il avait déjà fait du bon boulot sur La Rivière à l'envers, autre adaptation de littérature jeunesse. Ici nous avons donc un récit au décor post-apocalyptique, une société -réduite à la ville de Paris- composée uniquement d'enfants après que tous les êtres humains aient été empoisonnés par l'air, et que seuls les foetus aient pu survivre. Au passage, un argument intéressant, mais qu'un biologiste démonterait sans doute très vite. Une société divisée en deux, dans une césure classique : nantis/érudits contre sauvages... Et à l'âge de 12/13 ans, un changement qui oblige ceux du tipi (la Tour Eiffel) à chercher à entrer chez ceux du Château (Le Louvre...). Je n'ai pas vraiment trouvé d'originalité dans ce pitch, qui me semble trop proche de classiques comme Sa Majesté des Mouches ou Niourk... Par moments, j'ai même trouvé le récit un brin confus, avec des enjeux que l'on perd de vue. Il est en effet très dense, peut-être trop dans ce premier tome. Les tomes 2 et 3 sont également très denses. La société constitué des deux anciennes tribus essaie de trouver un équilibre, mais certaines personnes avides de pouvoir ne le voient pas de cet oeil. De même, la découverte d'une autre faction d'enfants va compliquer les choses, et ce de façon dramatique. Je trouve dommage que l'on ne suive pas vraiment le périple de quelques enfants sur un bateau rénové dans le tome 2, mais il est probable que Maxe l'Hermenier, le scénariste, ait dû comprimer le récit, même si chaque volume de la BD semble contenir la moitié d'un roman de la série de Bussi. Le tome 3 s'achève d'ailleurs sur un sacré cliffhanger, qui amène certaines conséquences dans le tome 4. Celui-ci est toujours très dense, un peu trop par moments, on a l'impression qu'il manque des petites choses dans l'intrigue. Il s'achève sur un nouveau coup de théâtre, que pour le coup j'avais pressenti depuis un moment. Dans le cinquième tome, les derniers masques tombent, et l'affrontement entre les différentes factions d'enfants éclate au grand jour. J'ai trouvé le passage relatant la division des dissidents cachés sous Terre un peu rapide, on a l'impression de Maxe l'Hermenier a dû compresser l'intrigue de plusieurs pages pour arriver à la pagination voulue. Cependant la révélation des origines des enfants est amené de façon spectaculaire, et des questions restent en suspens à la fin... C'est tout de même plutôt agréable dans l'ensemble, grâce également au dessin de Djet, qui laisse affleurer plus nettement ses influences manga par séquences, mais dont le trait me semble un peu plus simple que dans La Rivière à l'envers. Marcello de Martino prend le relais à partir du tome 3, même si Djet reste à la supervision graphique. A noter que les couleurs, réalisées par Diego L. Parada puis Davide Amici et Parada, sont assez subtiles. On sent que l'éditeur Jungle a misé sur cette adaptation d'un grand nom de la littérature, avec une maquette luxueuse (notamment un vernis sélectif sur la couverture). Je suis curieux de lire la suite, car malgré un semblant de Happy End, de nombreuses questions restent en suspens.
Metal Maniax
N'étant pas fan de la musique metal (mais n'ayant fondamentalement rien contre), j'abordais cet album avec un peu d'appréhension. J'avais un peu peur que ce soit truffé de private jokes, que les non-initiés ne comprennent pas grand-chose. Or il n'en est rien, ou presque : Fef, bien connu des auteurs et festivals de bande dessinée puisqu'il représente un site comparable à bdtheque (et néanmoins ami), propose des gags assez accessibles, après avoir installé ses personnages, qui correspondent à des lieux communs relatifs à ce courant musical (qui en regroupe beaucoup). Pour les détourner, s'en moquer, mais avec beaucoup de tendresse et un talent certain pour les blagues potaches, à base de vomi, de drague lourdingue ou d'obsession pour UN groupe. Pour ne pas s'attirer d'ennuis, les noms des artistes sont bien sûr détournés, mais une personne avec un minimum de culture musicale ne devrait pas avoir trop de soucis pour rétablir les véritables noms. Voilà pour le côté private jokes. Au dessin c'est Slo (qui a priori n'a rien fait d'autre) qui s'y colle, et on imagine que derrière le vernis caricatural que requièrent ces gags, ce cache un dessinateur semi-réaliste de grand talent, dont j'espère avoir le plaisir de lire d'autres productions à l'avenir. Originellement publiés dans Hard Rock Mag à partir de 2010, ces courts récits ont été colorisés par Nyarlah pour les besoins de la publication en albums, et c'est du bon boulot. Pour le reste, c'est vraiment sympa, et même si je ne suis pas sûr de vouloir connaître davantage la musique metal, j'ai passé un bon moment de lecture, et c'est le principal.
La Bulle
Cette série s'annonce comme une dystopie des plus classiques. En effet, le scénario obéit aux du genre : une catastrophe qui décime une partie de l'humanité / une poignée de survivants / un gouvernement de type dictatorial qui reprend les manettes / la révolte de quelques humains. C'est d'ailleurs le principal intérêt de la série (il n'est jamais trop tôt pour initier les plus jeunes à ce genre de science-fiction). L'histoire fonctionne bien. Au niveau du découpage et des dessins, je suis un peu moins fan : avec leurs grands yeux "de type dessin de manga", on a parfois l'impression que les personnages louchent, ce qui n'est pas assurément pas le but recherché.
Mental Incal
Bien qu'échaudé par le très mauvais L'Incal - Kill Tête de Chien, je n'ai pas su m'empêcher d'acheter malgré tout ce nouveau spin-off de L'Incal qu'est Mental Incal. En effet, la bonne qualité du graphisme et une narration cohérente le temps d'un feuilletage a suffi à titiller ma curiosité et l'envie de découvrir de quoi il ressortait. C'est un prequel direct à la série initiale, se déroulant quelques jours avant son début et se terminant par la fameuse scène avec John Difool qui marque le point de départ de ses aventures par Moebius et Jodorowsky. Les protagonistes principaux y sont John Difool lui-même, le Méta-baron et Kill Tête de Chien mais aussi l'empire Berg et surtout, et c'est l'apport principal de cette BD, des créatures issues du Psycho-Monde, un monde parallèle mystique d'où viennent les idées et où vont les âmes mortes, et duquel aurait été volé l'Incal Lumière. C'est la chasse pour tenter de le retrouver dans le monde réel qui va être le moteur principal de cette intrigue, tandis qu'en parallèle le Méta-baron partira vers le Psycho-Monde pour porter secours à son fils-fille Solune. Tout cela donne une histoire assez dense mais aussi plutôt confuse. Il se passe beaucoup de choses, beaucoup de choses sont mises en place sans réellement être exploitées, et les motivations des uns et des autres s'embrouillent parfois dans l'esprit du lecteur. Le dessin est de très bonne qualité et ça fait plaisir de retrouver sous ces traits le monde de l'Incal, avec forcément beaucoup de respect et de rappels à l'œuvre de Moebius dont de nombreuses scènes seront reproduites presque à l'identique. Le graphisme a un aspect toutefois nettement plus proche du comics qui à la fois lui donne une touche de modernité mais en même temps une atmosphère un peu formatée. Mais ce qui m'a surtout dérangé, c'est qu'il existait déjà un très bon prequel à L'Incal : Avant l'Incal scénarisé par Jodorowsky lui-même. Et que ce nouveau prequel présente de nombreuses incohérences avec celui-ci mais aussi avec la série L'Incal elle-même. Pourquoi Deepo parle-t-il alors qui'l n'a pas encore rencontré l'Incal ? Comment se fait-il que le Méta-baron ou la proto-reine Berg connaissent déjà l'Incal alors qu'ils semblent le découvrir dans la série mère ? Kill Tête de Chien et le Méta-baron étaient-ils donc vraiment d'anciens amis avant de se rencontrer dans l'Incal ? Comment se pourrait-il que l'Incal Lumière vienne d'un monde parallèle alors qu'il est sensé être en même temps bien présent dans le monde réel, sous la garde d'Animah et Tanatha ? Au-delà de ces incohérences qui ne choqueront qu'un vieux lecteur et grand amateur de L'Incal tel que moi, Mental Incal reste un album joliment dessiné, correctement raconté et plutôt divertissant quoiqu'assez confus et assez vain au final.
Kosmograd
Une lecture agréable, sympathique. Le dessin, simple, moderne et efficace, convient bien, malgré – ou à cause de – ses imperfections, à cette histoire très rythmée (cet aspect est franchement privilégié par rapport à la profondeur de l’intrigue ou des personnalités des protagonistes). Dans une ambiance de fin du monde, sur une Terre menacée par une énième et dernière catastrophe climatique (une méga tempête), nous suivons quelques amis qui cherche à se battre pour la survie de tous (en participant à des manifestations contre l’autorité – qui restera abstraite – au gouvernail du vaisseau Terre) et d’eux-mêmes (traqués qu’ils sont, suite à un concours de circonstance, par une sorte de police politique cherchant à récupérer des documents compromettants). Pas de temps mort donc, l’intrigue est relativement bien ficelée. C’est juste la fin qui m’a laissé perplexe et qui m'a quelque peu déçu : elle n’est pas forcément conclusive, que ce soit pour les grandes ou les petites lignes de l’intrigue. Mais ça reste un album qui peut plaire à un lectorat assez large (au niveau de l’âge et des goûts).