La couverture m’a tout de suite tapé dans l’œil et j’ai eu envie de l’acheter après un rapide feuilletage.
Je ne connais pas les auteurs, j’y allais donc au hasard même si le peu que j’ai lu de cette maison d’édition Sarbacane a tendance à me rassurer.
On suit donc Julius Crèvecoeur, détective, qui va mener une enquête sur un paquebot.
J’ai trouvé l’album sympathique à lire, mais il ne m’a pas vraiment passionné pour autant. J’y ai ressenti pas mal de longueur, et le sentiment que l’album a été beaucoup meublé avec des choses inutiles pour augmenter le nombre de planches. J’ai eu le sentiment que les auteurs savaient très bien vers quel final ils allaient, mais qu’avant le final, il fallait combler, et soit je n’ai pas saisi certains liens, références, importances pour le final, soit c’est juste du vide de comblé un peu au hasard.
La fin, originale, m'a surpris en revanche. Peut être devrais-je le relire en ayant la fin en tête, et là alors je comprendrais beaucoup de choses ?
Le dessin m’a beaucoup plu, et m’a permis de rentrer tout de suite dans l’ambiance.
Un joli One Shot, avec lequel j’ai passé un bon moment, mais que j’oublierai assez vite, il manque ce petit truc pour que cela me marque vraiment.
Mise à jour suite à la lecture du tome 3.
Hier midi, je déambulais dans le rayon bd du Furet du Nord à Lille et c'est sa magnifique couverture qui m'a fait acheter cet album.
Je ne savais pas à quoi m'attendre. Un bon moment de lecture.
C'est une œuvre apocryphe qui fait se côtoyer deux personnages, le capitaine Némo de Jules Verne et Kimball O'Hara de Rudyard Kipling. L'idée de faire une suite à leurs aventures respectives et les faire se rencontrer est tout à fait lumineuse.
Et ce savant mélange fonctionne à merveille.
1899, tout commence à Bombay, suite à un attentat, notre héros Kimball se voit accusé d'acte de guerre. Car il s'agit bien de cela, les empires britannique et russe n'attendent que l'étincelle qui mettra le feu aux poudres.
Il doit s'échapper pour prouver son innocence, ce qui le mènera en Sibérie.
Je n'en dis pas plus.
Mathieu Mariolle nous entraîne dans un périple avec des scènes d'action dignes de James Bond. Une guerre d'espions avec des personnages bien typés, de l'aventure avec un grand A.
Mariolle prend quelques raccourcis dans le déroulé de l'histoire, mais cela ne m'a pas gêné, sauf lorsque dans sa fuite, Kimball trouve un cheval sorti de nulle part.
Je découvre le dessin de Guénaël Grabowski dont c'est la première BD.
Un style réaliste, ni trop fin, ni trop gras, très beau. Les nombreux détails apportés aux décors sont un plus indéniable.
Un découpage classique mais qui donne du rythme à l'histoire.
Petit cadeau, un très beau cahier graphique.
Bref, une bande dessinée sans prétention que je recommande pour les amateurs d'aventure et d'espionnage.
TOME 2
Un second tome qui me déçoit.
Graphiquement c'est toujours aussi beau, de belles planches sur le milieu océanique mais de gros problèmes de proportions entre les baleines et les sous-marins.
Côté scénario, autant le premier opus était bien structuré et cohérent, autant celui-ci manque de coffre et les invraissemblances sont trop grosses pour me faire complètement adhérer à cette aventure.
Dommage.
En attendant la fin de ce triptyque, je baisse ma note d'une étoile.
TOME 3
Un album dans la même veine que le second opus, un scénario mal structuré avec des grosses ficelles pour faire avancer l'histoire. Une course poursuite pour empêcher une guerre entre deux empires avec l'indépendance de l'Inde en toile de fond. En définitif, rien de bien innovant malgré l'ambiguïté des personnages, même la fin ne se dénote pas avec le fameux "héritage du capitaine Nemo".
Graphiquement, toujours les mêmes qualités.
En conclusion, cela reste néanmoins un triptyque agréable à lire pour les adeptes d'aventure et d'espionnage, mais je n'y reviendrai pas.
J'ai lu le blog de Jeromeuh pendant des années alors que l'explosion des blogs-bd sur internet permettait de lire quotidiennement les strips de dizaines d'auteurs. Comme tant d'autres, Jeromeuh faisait dans la chronique quotidienne, teintée d'humour et de petits riens, mais avec l'originalité d'assumer pleinement et ouvertement son homosexualité, tandis qu'il se définissait comme un bobo parisien. Deux caractéristiques dont il joue dans ses dessins, le rendant attachant et terriblement drôle.
Ce deuxième album de sa main compile les strips parus autour de 2012, alors que bat pleinement l'agitation autour du mariage pour tous. En tant qu'homosexuel, Jeromeuh en parle mais curieusement n'en fait ni un débat politique ni une considération importante. Mentionné à plusieurs reprises, le débat n'est clairement pas au cœur des gags.
Ce qu'on y retrouve le plus, c'est les gags de l'ordinaire, les petits mots bêtes, les imbécilités qu'on peut dire, l'amitié fusionnelle avec son amie et sa vie de couple, terriblement ordinaire dans les bêtises quotidiennes. Si ça ne dépasse jamais ce simple cadre, Jeromeuh s'en sort toujours bien, l'humour fait mouche et les situations sont mêmes touchantes et tendre, parfois. C'est l'aspect le plus intéressant de ses chroniques : Jeromeuh aime les gens de son entourage et ça se sent.
Si la BD m'a moins plu que Les Petites Histoires viriles, je reste assez content de l'avoir lu et je ne regrette pas de découvrir quelques nouveaux gags. C'est très typés mais ça me convient et ça convoque beaucoup de souvenirs !
Il y a une vingtaine d'années, le petit Max menait des aventures incroyables dans La Craie des étoiles, série qui l'emmenait voyager partout dans le monde et rencontrer des animaux en tous genres... ou peut-être n'a-t-il fait que rêver tout cela ? Toujours est-il que maintenant, devenu adulte, il tient une petite librairie et rejette absolument l'idée de partir véritablement en voyage. Malgré ses amis qui l'aiment et le poussent à bouger, il refuse de sortir de ses habitudes. A-t-il un traumatisme de jeunesse qu'il lui faudra exorciser ? Ou se contente-t-il de vivre ses aventures dans son monde imaginaire ?
L'Île où le roi n'existe pas est une BD sur le deuil de l'enfance et la peur de s'engager dans la vie adulte. Elle prend la forme d'une suite, 20 ans après, de la série La Craie des étoiles mais il n'est pas indispensable d'avoir lu celle-ci même si cela peut aider à ne pas trouver étranges certaines références à ces aventures passées dont on ne sait dire s'il s'agit de jeux d'enfants, de rêves ou de la réalité. Et même si on a lu cette dernière, on peut se retrouver dépourvu face à certains nouveaux aspects relatifs à la jeunesse du héros, notamment la complexité de sa relation avec son père disparu qui n'est quasiment pas expliquée dans ce one-shot.
Sur la forme, le trait de Raphaël Drommelschlager est aussi doux que son histoire et son personnage principal. Je l'avais déjà dit pour de précédents ouvrages mais il me fait un peu penser à celui de Thimothé Le Boucher (Ces jours qui disparaissent), avec de faux airs de Moebius également. Style graphique, couleurs, thèmes abordés, il y a aussi pas mal de Frank Pé dans l'esprit de cette BD, qu'il s'agisse de Zoo et surtout de Broussaille pour ce héros gentiment rêveur et les animaux qu'il voit flotter autour de lui. Une référence est d'ailleurs directement faite à cette dernière série dans les dialogues de l'album.
Sur le fond, si l'intrigue se déroule en douceur, il est un peu difficile de bien appréhender le caractère de Max. Il se fait souvent égocentriste et parfois très cassant envers ses amis et on comprend mal le traumatisme qui a bien pu le marquer pour qu'il se comporte ainsi envers eux et envers l'idée de quitter son quotidien. Cela donne au lecteur l'impression qu'il lui manque quelques billes pour tout assimiler et s'attacher au héros.
Et puis à partir du chapitre 4, il y a un changement de ton soudain qui laisse perplexe. La métaphore, si c'en est bien une, parait assez grosse, et le dénouement est lui aussi un peu cousu de fil blanc. Le charme a été légèrement rompu pour moi durant ce passage où je suis resté circonspect. J'ai préféré les trois premiers chapitres, même si j'ai bien aimé la toute fin également.
Je suis sorti assez déçu de ma lecture, qui semblait pourtant prometteuse au premier abord.
Tout semblait bien parti avec ce côté animalier sympathique, une mise en image impeccable, des intérieurs qui font typiques cottage anglais et donnent envie d'aller savourer un brandy au coin du feu, le tout dans un ton bon enfant et gentillet, aux petites aventures avec des personnages hauts en couleur et très typés. C'est classique du genre, ça reste tranquille dans le rythme qui est lent pour magnifier la nature environnante et sublimer une vie plus proche de la nature.
Maintenant, je dois bien dire que le scénario est franchement léger, même trop je dirais. C'est un patchwork d'historiettes qui suit progressivement une logique dans les derniers tomes, alors que les premiers ne sont qu'une compilation de découvertes par Taupe des aspects de la vie qui l'entoure (et qu'elle n'a jamais vu auparavant, ce qui reste curieux). C'est fait pour enfant, mais je dirais que c'est trop simple. Le seul personnage ayant réellement de l'épaisseur semble être Crapaud, avec ses lubies et manies, vantard et arrogant. Il est moteur d'humour (notamment à la fin) et j'ai apprécié qu'il reste autant vantard même après toute ses péripéties.
Le problème que j'ai eu aussi, c'est que plusieurs détails m'ont fait tiquer : ils ne travaillent jamais mais ont tous des provisions abondantes, ils sont loin des humains qui sont bien plus grand que eux puis les croisent et ils font la même taille, on se bat pour le manoir de crapaud et le lendemain on est copain … C'est des petits détails, mais ça m'a interpellé dans ma lecture. Comme si l'auteur voulait rester trop "simple" dans son histoire pour enfant, par peur de les perdre.
C'est dommage, j'aurais voulu plus aimer cette série qui a quelques beaux atouts et reste assez sympathique dans la contemplation de la nature anglaise (parfois idéalisée). On sent le côté bourgeois campagnard de l'auteur original, et l'histoire de la recherche du petit loutre est même très poétique. C'est une belle percée de ce que l'histoire aurait pu être, dommage qu'elle reste plus en surface dans les autres épisodes. Après lecture, je me dis que l'auteur est du siècle passé et que ça se sent, y compris dans l'adaptation BD. C'est du moyen, pour ma part. Et au regard d'autres commentaires, je ne suis pas certain que les enfants d'aujourd'hui soient aussi attirés par l'œuvre qu'ils ont pu l'être.
J'aime beaucoup les scénarios de Lapierre et le dessin de Stassen que j'ai eu l'occasion de voir en plusieurs occasions. La combinaison des deux m'a donné envie de lire rien qu'aux noms sur la couverture, même si les avis étaient globalement positifs.
Et la BD est une combinaison des deux auteurs, sans aucun doute ! On retrouve l'intérêt de Lapierre pour les rencontres entre deux individus, l'amour naissant et l'inscription de l'ensemble dans une thématique plus large, ici la question des migrants et des migrations. L'ensemble suit les deux protagonistes, Célestin et Leila, deux personnes qui se croisent au bar du vieux Français dans leur mouvement respectifs, Leila qui redescend dans un pays qu'elle ne connait presque pas mais qui lui semble mieux que sa France natale où vit son père, tandis que Célestin monte vers l'Europe, fuyant son village. Les deux vont s'aimer et s'écrire, dans ce lieu. De façon amusante, les auteurs ont remarqués plus tard que Leila écrit et que Célestin peint, tout comme les deux auteurs sont scénaristes et dessinateur.
La BD est plaisante à lire, une petite histoire d'amour dont la fin est douce-amère, synthèse entre l'amour qu'ils ont et la réalité à laquelle ils sont confrontés. C'est aussi une belle histoire sur la transmission, l'importance de raconter. Le récit est assez doux, mais on a envie d'y croire un peu !
Une BD qui fait plaisir à lire, même si je ne la pense pas marquante à vie. Une jolie histoire.
Le point fort de l'album est le dessin de Coste qui est vraiment très bon. Son trait est élégant et il a un bon sens de la mise en scène. Dommage que le scénario m'a moins plu, peut-être que j'en attendais trop parce que j'avais adoré son adaptation du roman 1984.
On suit donc la vie d'un freak qui a une tête de lion et évidemment il n'aura pas une vie normale et passera sa vie dans des cirques et des exhibitions. L'idée de départ est pas trop mal, mais j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs et qu'à force les interrogations du personnage titre deviennent un peu ennuyeuses. Ça tourne souvent un peu en rond pour moi.
Il faut dire que j'avais déjà lu sur le sujet des foires de monstres alors je ne partage pas l'enthousiasme d'autres posteurs qui semblent avoir découvert ce monde à travers cette BD. Le fait que les foires de monstres semblent avoir surtout été un phénomène nord-américain doit rendre le sujet exotique pour les lecteurs européens et moins pour quelqu'un comme moi qui vit de l'autre coté de l'Atlantique.
2.5
Encore une bande dessinée qui s'inspire du film Freaks, un film qui en a marqué beaucoup ! Cette fois-ci, on suit la production du film au travers les yeux d'un assistant de plateau qui n'a pas existé.
J'avoue que j'ai été déçu par ce récit parce que très vite on tombe encore une fois dans un énième récit sur le coté sombre d'Hollywood. On va donc avoir des révélations palpitantes qu'on a jamais vues en fiction comme le fait qu'à Hollywood les gens baisent et se droguent beaucoup. Il y a quelques scènes pas mal, il faut dire que la mise en scène est excellente, mais par moment c'est un peu trop basique à mon goût et le personnage principal devient un peu énervant à force de se laisser entrainer par la folie des autres.
J'ai aussi trouvé que le traitement de gens qui ont réellement existé était détestable par moment parce que les auteurs leur font faire des trucs abominables. J'ai rien contre le fait qu'on montre Tod Browning comme un connard vu qu'il semblerait qu'il était comme ça dans la vraie vie, mais je doute que l'actrice principale couchait avec des hommes minables et les accusait de viol ensuite.
Dans le genre 'récit sur le film Freaks', j'ai plus apprécié ''Tête d'épingle''.
La narration est plutôt fluide, et Rubin arrive très bien à nous faire passer le mélange de personnages animaliers (dont Sigfrido, le tenancier du « salon de thé ») et d’humains. Le salon de thé en question est davantage pour son propriétaire – et pour Rubin aussi du coup – un « dispensaire pour les âmes ». De fait, les huit histoires qui composent ce recueil nous présentent les états d’âme de personnages très divers.
L’ensemble est inégal (j’ai trouvé l’histoire du super-héros qui promène son blues franchement longuette), mais ça se laisse lire quand même. Il ne faut pas être réfractaire au roman graphique pas trop rythmé par contre.
Le dessin de Rubin, avec un trait moderne, assez simple, use d’un Noir et Blanc gras, un peu charbonneux, entre du David B. et Jérôme Jouvray.
Une lecture pas désagréable, mais sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas. Affaire de goût je pense, car elle possède des qualités.
Note réelle 2,5/5.
Les amateurs de Dark Fantasy trouveront sans doute dans cet album épais de quoi les satisfaire. En effet, l’action est dynamique, c’est très rythmé, en mêlant réalisme et magie, héros humains et créatures imaginaires.
Les héros ligués contre les forces du mal (ici incarnées par les Hirudinées), Pictes, Romains, Gael, hommes, femmes et même enfants, reprennent la thématique classique du groupe aggloméré contre un adversaire puissant.
Cet univers fantasy s’ancre dans le nord de l’Écosse, à l’heure de la conquête romaine – cadre relativement original.
Le dessin est lui aussi dynamique, avec une colorisation très sombre, forcément.
Les scènes de combats occupent un peu trop de place à mon goût, et les corps bodybuildés cèdent à quelques facilités du genre. Mais dans l’ensemble, ça se laisse lire facilement, avec des méchants retors et des rebondissements qui dynamisent la narration – même si l’on devine qui va l’emporter à la fin.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
L’Extraordinaire Traversée de Julius Crèvecoeur
La couverture m’a tout de suite tapé dans l’œil et j’ai eu envie de l’acheter après un rapide feuilletage. Je ne connais pas les auteurs, j’y allais donc au hasard même si le peu que j’ai lu de cette maison d’édition Sarbacane a tendance à me rassurer. On suit donc Julius Crèvecoeur, détective, qui va mener une enquête sur un paquebot. J’ai trouvé l’album sympathique à lire, mais il ne m’a pas vraiment passionné pour autant. J’y ai ressenti pas mal de longueur, et le sentiment que l’album a été beaucoup meublé avec des choses inutiles pour augmenter le nombre de planches. J’ai eu le sentiment que les auteurs savaient très bien vers quel final ils allaient, mais qu’avant le final, il fallait combler, et soit je n’ai pas saisi certains liens, références, importances pour le final, soit c’est juste du vide de comblé un peu au hasard. La fin, originale, m'a surpris en revanche. Peut être devrais-je le relire en ayant la fin en tête, et là alors je comprendrais beaucoup de choses ? Le dessin m’a beaucoup plu, et m’a permis de rentrer tout de suite dans l’ambiance. Un joli One Shot, avec lequel j’ai passé un bon moment, mais que j’oublierai assez vite, il manque ce petit truc pour que cela me marque vraiment.
Nautilus
Mise à jour suite à la lecture du tome 3. Hier midi, je déambulais dans le rayon bd du Furet du Nord à Lille et c'est sa magnifique couverture qui m'a fait acheter cet album. Je ne savais pas à quoi m'attendre. Un bon moment de lecture. C'est une œuvre apocryphe qui fait se côtoyer deux personnages, le capitaine Némo de Jules Verne et Kimball O'Hara de Rudyard Kipling. L'idée de faire une suite à leurs aventures respectives et les faire se rencontrer est tout à fait lumineuse. Et ce savant mélange fonctionne à merveille. 1899, tout commence à Bombay, suite à un attentat, notre héros Kimball se voit accusé d'acte de guerre. Car il s'agit bien de cela, les empires britannique et russe n'attendent que l'étincelle qui mettra le feu aux poudres. Il doit s'échapper pour prouver son innocence, ce qui le mènera en Sibérie. Je n'en dis pas plus. Mathieu Mariolle nous entraîne dans un périple avec des scènes d'action dignes de James Bond. Une guerre d'espions avec des personnages bien typés, de l'aventure avec un grand A. Mariolle prend quelques raccourcis dans le déroulé de l'histoire, mais cela ne m'a pas gêné, sauf lorsque dans sa fuite, Kimball trouve un cheval sorti de nulle part. Je découvre le dessin de Guénaël Grabowski dont c'est la première BD. Un style réaliste, ni trop fin, ni trop gras, très beau. Les nombreux détails apportés aux décors sont un plus indéniable. Un découpage classique mais qui donne du rythme à l'histoire. Petit cadeau, un très beau cahier graphique. Bref, une bande dessinée sans prétention que je recommande pour les amateurs d'aventure et d'espionnage. TOME 2 Un second tome qui me déçoit. Graphiquement c'est toujours aussi beau, de belles planches sur le milieu océanique mais de gros problèmes de proportions entre les baleines et les sous-marins. Côté scénario, autant le premier opus était bien structuré et cohérent, autant celui-ci manque de coffre et les invraissemblances sont trop grosses pour me faire complètement adhérer à cette aventure. Dommage. En attendant la fin de ce triptyque, je baisse ma note d'une étoile. TOME 3 Un album dans la même veine que le second opus, un scénario mal structuré avec des grosses ficelles pour faire avancer l'histoire. Une course poursuite pour empêcher une guerre entre deux empires avec l'indépendance de l'Inde en toile de fond. En définitif, rien de bien innovant malgré l'ambiguïté des personnages, même la fin ne se dénote pas avec le fameux "héritage du capitaine Nemo". Graphiquement, toujours les mêmes qualités. En conclusion, cela reste néanmoins un triptyque agréable à lire pour les adeptes d'aventure et d'espionnage, mais je n'y reviendrai pas.
Un garçon au poil
J'ai lu le blog de Jeromeuh pendant des années alors que l'explosion des blogs-bd sur internet permettait de lire quotidiennement les strips de dizaines d'auteurs. Comme tant d'autres, Jeromeuh faisait dans la chronique quotidienne, teintée d'humour et de petits riens, mais avec l'originalité d'assumer pleinement et ouvertement son homosexualité, tandis qu'il se définissait comme un bobo parisien. Deux caractéristiques dont il joue dans ses dessins, le rendant attachant et terriblement drôle. Ce deuxième album de sa main compile les strips parus autour de 2012, alors que bat pleinement l'agitation autour du mariage pour tous. En tant qu'homosexuel, Jeromeuh en parle mais curieusement n'en fait ni un débat politique ni une considération importante. Mentionné à plusieurs reprises, le débat n'est clairement pas au cœur des gags. Ce qu'on y retrouve le plus, c'est les gags de l'ordinaire, les petits mots bêtes, les imbécilités qu'on peut dire, l'amitié fusionnelle avec son amie et sa vie de couple, terriblement ordinaire dans les bêtises quotidiennes. Si ça ne dépasse jamais ce simple cadre, Jeromeuh s'en sort toujours bien, l'humour fait mouche et les situations sont mêmes touchantes et tendre, parfois. C'est l'aspect le plus intéressant de ses chroniques : Jeromeuh aime les gens de son entourage et ça se sent. Si la BD m'a moins plu que Les Petites Histoires viriles, je reste assez content de l'avoir lu et je ne regrette pas de découvrir quelques nouveaux gags. C'est très typés mais ça me convient et ça convoque beaucoup de souvenirs !
L'Île où le roi n'existe pas
Il y a une vingtaine d'années, le petit Max menait des aventures incroyables dans La Craie des étoiles, série qui l'emmenait voyager partout dans le monde et rencontrer des animaux en tous genres... ou peut-être n'a-t-il fait que rêver tout cela ? Toujours est-il que maintenant, devenu adulte, il tient une petite librairie et rejette absolument l'idée de partir véritablement en voyage. Malgré ses amis qui l'aiment et le poussent à bouger, il refuse de sortir de ses habitudes. A-t-il un traumatisme de jeunesse qu'il lui faudra exorciser ? Ou se contente-t-il de vivre ses aventures dans son monde imaginaire ? L'Île où le roi n'existe pas est une BD sur le deuil de l'enfance et la peur de s'engager dans la vie adulte. Elle prend la forme d'une suite, 20 ans après, de la série La Craie des étoiles mais il n'est pas indispensable d'avoir lu celle-ci même si cela peut aider à ne pas trouver étranges certaines références à ces aventures passées dont on ne sait dire s'il s'agit de jeux d'enfants, de rêves ou de la réalité. Et même si on a lu cette dernière, on peut se retrouver dépourvu face à certains nouveaux aspects relatifs à la jeunesse du héros, notamment la complexité de sa relation avec son père disparu qui n'est quasiment pas expliquée dans ce one-shot. Sur la forme, le trait de Raphaël Drommelschlager est aussi doux que son histoire et son personnage principal. Je l'avais déjà dit pour de précédents ouvrages mais il me fait un peu penser à celui de Thimothé Le Boucher (Ces jours qui disparaissent), avec de faux airs de Moebius également. Style graphique, couleurs, thèmes abordés, il y a aussi pas mal de Frank Pé dans l'esprit de cette BD, qu'il s'agisse de Zoo et surtout de Broussaille pour ce héros gentiment rêveur et les animaux qu'il voit flotter autour de lui. Une référence est d'ailleurs directement faite à cette dernière série dans les dialogues de l'album. Sur le fond, si l'intrigue se déroule en douceur, il est un peu difficile de bien appréhender le caractère de Max. Il se fait souvent égocentriste et parfois très cassant envers ses amis et on comprend mal le traumatisme qui a bien pu le marquer pour qu'il se comporte ainsi envers eux et envers l'idée de quitter son quotidien. Cela donne au lecteur l'impression qu'il lui manque quelques billes pour tout assimiler et s'attacher au héros. Et puis à partir du chapitre 4, il y a un changement de ton soudain qui laisse perplexe. La métaphore, si c'en est bien une, parait assez grosse, et le dénouement est lui aussi un peu cousu de fil blanc. Le charme a été légèrement rompu pour moi durant ce passage où je suis resté circonspect. J'ai préféré les trois premiers chapitres, même si j'ai bien aimé la toute fin également.
Le Vent dans les Saules
Je suis sorti assez déçu de ma lecture, qui semblait pourtant prometteuse au premier abord. Tout semblait bien parti avec ce côté animalier sympathique, une mise en image impeccable, des intérieurs qui font typiques cottage anglais et donnent envie d'aller savourer un brandy au coin du feu, le tout dans un ton bon enfant et gentillet, aux petites aventures avec des personnages hauts en couleur et très typés. C'est classique du genre, ça reste tranquille dans le rythme qui est lent pour magnifier la nature environnante et sublimer une vie plus proche de la nature. Maintenant, je dois bien dire que le scénario est franchement léger, même trop je dirais. C'est un patchwork d'historiettes qui suit progressivement une logique dans les derniers tomes, alors que les premiers ne sont qu'une compilation de découvertes par Taupe des aspects de la vie qui l'entoure (et qu'elle n'a jamais vu auparavant, ce qui reste curieux). C'est fait pour enfant, mais je dirais que c'est trop simple. Le seul personnage ayant réellement de l'épaisseur semble être Crapaud, avec ses lubies et manies, vantard et arrogant. Il est moteur d'humour (notamment à la fin) et j'ai apprécié qu'il reste autant vantard même après toute ses péripéties. Le problème que j'ai eu aussi, c'est que plusieurs détails m'ont fait tiquer : ils ne travaillent jamais mais ont tous des provisions abondantes, ils sont loin des humains qui sont bien plus grand que eux puis les croisent et ils font la même taille, on se bat pour le manoir de crapaud et le lendemain on est copain … C'est des petits détails, mais ça m'a interpellé dans ma lecture. Comme si l'auteur voulait rester trop "simple" dans son histoire pour enfant, par peur de les perdre. C'est dommage, j'aurais voulu plus aimer cette série qui a quelques beaux atouts et reste assez sympathique dans la contemplation de la nature anglaise (parfois idéalisée). On sent le côté bourgeois campagnard de l'auteur original, et l'histoire de la recherche du petit loutre est même très poétique. C'est une belle percée de ce que l'histoire aurait pu être, dommage qu'elle reste plus en surface dans les autres épisodes. Après lecture, je me dis que l'auteur est du siècle passé et que ça se sent, y compris dans l'adaptation BD. C'est du moyen, pour ma part. Et au regard d'autres commentaires, je ne suis pas certain que les enfants d'aujourd'hui soient aussi attirés par l'œuvre qu'ils ont pu l'être.
Le Bar du vieux Français
J'aime beaucoup les scénarios de Lapierre et le dessin de Stassen que j'ai eu l'occasion de voir en plusieurs occasions. La combinaison des deux m'a donné envie de lire rien qu'aux noms sur la couverture, même si les avis étaient globalement positifs. Et la BD est une combinaison des deux auteurs, sans aucun doute ! On retrouve l'intérêt de Lapierre pour les rencontres entre deux individus, l'amour naissant et l'inscription de l'ensemble dans une thématique plus large, ici la question des migrants et des migrations. L'ensemble suit les deux protagonistes, Célestin et Leila, deux personnes qui se croisent au bar du vieux Français dans leur mouvement respectifs, Leila qui redescend dans un pays qu'elle ne connait presque pas mais qui lui semble mieux que sa France natale où vit son père, tandis que Célestin monte vers l'Europe, fuyant son village. Les deux vont s'aimer et s'écrire, dans ce lieu. De façon amusante, les auteurs ont remarqués plus tard que Leila écrit et que Célestin peint, tout comme les deux auteurs sont scénaristes et dessinateur. La BD est plaisante à lire, une petite histoire d'amour dont la fin est douce-amère, synthèse entre l'amour qu'ils ont et la réalité à laquelle ils sont confrontés. C'est aussi une belle histoire sur la transmission, l'importance de raconter. Le récit est assez doux, mais on a envie d'y croire un peu ! Une BD qui fait plaisir à lire, même si je ne la pense pas marquante à vie. Une jolie histoire.
L'Homme à la tête de lion
Le point fort de l'album est le dessin de Coste qui est vraiment très bon. Son trait est élégant et il a un bon sens de la mise en scène. Dommage que le scénario m'a moins plu, peut-être que j'en attendais trop parce que j'avais adoré son adaptation du roman 1984. On suit donc la vie d'un freak qui a une tête de lion et évidemment il n'aura pas une vie normale et passera sa vie dans des cirques et des exhibitions. L'idée de départ est pas trop mal, mais j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs et qu'à force les interrogations du personnage titre deviennent un peu ennuyeuses. Ça tourne souvent un peu en rond pour moi. Il faut dire que j'avais déjà lu sur le sujet des foires de monstres alors je ne partage pas l'enthousiasme d'autres posteurs qui semblent avoir découvert ce monde à travers cette BD. Le fait que les foires de monstres semblent avoir surtout été un phénomène nord-américain doit rendre le sujet exotique pour les lecteurs européens et moins pour quelqu'un comme moi qui vit de l'autre coté de l'Atlantique.
Freak Parade
2.5 Encore une bande dessinée qui s'inspire du film Freaks, un film qui en a marqué beaucoup ! Cette fois-ci, on suit la production du film au travers les yeux d'un assistant de plateau qui n'a pas existé. J'avoue que j'ai été déçu par ce récit parce que très vite on tombe encore une fois dans un énième récit sur le coté sombre d'Hollywood. On va donc avoir des révélations palpitantes qu'on a jamais vues en fiction comme le fait qu'à Hollywood les gens baisent et se droguent beaucoup. Il y a quelques scènes pas mal, il faut dire que la mise en scène est excellente, mais par moment c'est un peu trop basique à mon goût et le personnage principal devient un peu énervant à force de se laisser entrainer par la folie des autres. J'ai aussi trouvé que le traitement de gens qui ont réellement existé était détestable par moment parce que les auteurs leur font faire des trucs abominables. J'ai rien contre le fait qu'on montre Tod Browning comme un connard vu qu'il semblerait qu'il était comme ça dans la vraie vie, mais je doute que l'actrice principale couchait avec des hommes minables et les accusait de viol ensuite. Dans le genre 'récit sur le film Freaks', j'ai plus apprécié ''Tête d'épingle''.
Le Salon de thé de l'ours malais
La narration est plutôt fluide, et Rubin arrive très bien à nous faire passer le mélange de personnages animaliers (dont Sigfrido, le tenancier du « salon de thé ») et d’humains. Le salon de thé en question est davantage pour son propriétaire – et pour Rubin aussi du coup – un « dispensaire pour les âmes ». De fait, les huit histoires qui composent ce recueil nous présentent les états d’âme de personnages très divers. L’ensemble est inégal (j’ai trouvé l’histoire du super-héros qui promène son blues franchement longuette), mais ça se laisse lire quand même. Il ne faut pas être réfractaire au roman graphique pas trop rythmé par contre. Le dessin de Rubin, avec un trait moderne, assez simple, use d’un Noir et Blanc gras, un peu charbonneux, entre du David B. et Jérôme Jouvray. Une lecture pas désagréable, mais sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas. Affaire de goût je pense, car elle possède des qualités. Note réelle 2,5/5.
Les Ombres de Thulé
Les amateurs de Dark Fantasy trouveront sans doute dans cet album épais de quoi les satisfaire. En effet, l’action est dynamique, c’est très rythmé, en mêlant réalisme et magie, héros humains et créatures imaginaires. Les héros ligués contre les forces du mal (ici incarnées par les Hirudinées), Pictes, Romains, Gael, hommes, femmes et même enfants, reprennent la thématique classique du groupe aggloméré contre un adversaire puissant. Cet univers fantasy s’ancre dans le nord de l’Écosse, à l’heure de la conquête romaine – cadre relativement original. Le dessin est lui aussi dynamique, avec une colorisation très sombre, forcément. Les scènes de combats occupent un peu trop de place à mon goût, et les corps bodybuildés cèdent à quelques facilités du genre. Mais dans l’ensemble, ça se laisse lire facilement, avec des méchants retors et des rebondissements qui dynamisent la narration – même si l’on devine qui va l’emporter à la fin.