Une BD avec de bonnes idées mais qui ne m'as pas totalement convaincu.
Trois gamins d'une quinzaine d'années vont se retrouver dans un univers parallèle après être passés par une porte temporelle, mais ce monde est la copie conforme d'un roman, tandis que deux cyber terroristes venus d'un autre monde manigancent dans le leur.
Une intrigue qui prend son temps pour décoller.
Les protagonistes ne sont pas spécialement attachants, mais j'ai pris un certain plaisir à suivre leurs aventures, en particulier celle qui les emmènent dans un jeu de rôle avec la présence du docteur Watson et James Moriarty.
La narration est rythmée et distille quelques indices qui pourraient rendre ce récit des plus intéressants en le rendant plus complexe que ce qu'il préfigure, mais pour l'instant cela reste encore très flou et superficiel.
Quelques scènes assez gores.
Le dessin d'Oriol Roig, dans un style comics, est très dynamique et légèrement caricatural au niveau des visages, il me fait penser à celui de Jason Howard.
Du bon boulot.
Une lecture agréable mais pas inoubliable.
Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
Difficile de passer à côté, un des événements (si ce n’est le) de la fin 2023, notre célèbre gaffeur qui reprend du service, je découvre pour l’occasion Delaf.
Alors que j’attendais une belle bouse, on va pas se mentir c’est plutôt pas mal, voire réussi. Comme le trait, les gags dans l’ensemble respectent l’esprit Franquin (même si j’ai trouvé le tout plus inégal).
Pour essayer de se démarquer un chouïa, l’auteur propose une histoire longue en fin d’album. Sinon rien de foncièrement nouveau, on retrouve les expériences, les animaux et tout le microcosme gravitant autour de Gaston, d’ailleurs ça m’a fait plaisir de revoir Fantasio au bureau.
Bref une reprise plus qu’honnête qui évitera le scandale ou la levée de boucliers des aficionados, pari difficile mais relativement gagné sur ce point.
Alors que je suis plutôt friand de reprise (enfin surtout les collections vu par … qui permettent le temps d’un album à des auteurs de jouer avec un personnage), celle de Gaston ne m’apparaît pas pour autant indispensable, en partie dû à la formule gag. Bizarrement je n’y vois pas de gros intérêt (un peu comme avec "Gai luron", Cubitus, Iznogoud…), une impression de redite qui singe l’œuvre originale.
3,5 que j’arrondis à l’inférieur pour ce manque de pertinence.
Il y a ce dessin déjà, tout en douceur, tellement joli et qui est parfait pour mettre en image des souvenirs. Il y a cette multitude de personnages venus des quatre coins de l'Europe et qui vont finir par s'installer à Beyrouth. Il y a enfin cette impression de voyager avec eux et de ressentir l'atmosphère des lieux.
L'album souffre cependant d'être beaucoup trop dense. Les biographies des ascendants de l'autrice exposées au début de l'album rendent le début de la lecture un peu poussif. Heureusement l’arbre généalogique imprimé sur le rabat permet de ne pas trop s'y perdre au milieu de tous ces personnages.
La seconde partie sur la vie de Michèle Standjofski est intéressante mais trop vite traitée ; j'ai trouvé qu'il était parfois difficile de bien suivre l'enchainement de tous les événements. L’album aurait à mon sens mérité une pagination plus longue, ou de se recentrer davantage sur une époque précise.
Il reste que c'est un album que je qualifierais d'attachant, qui retranscrit bien l'attachement de l'autrice à ses multiples racines et aux lieux qu'elle a habités.
Le sujet de cette BD est intéressant, à savoir la vie du scientifique John James Audubon, qui consacra presque toute sa vie à cataloguer et peindre toutes les espèces d’oiseaux américains. L’histoire est instructive et bien racontée, mais finalement assez monotone et dénuée d’émotion. J’ai passé un bon moment de lecture, j’ai appris beaucoup de choses, mais je n’ai jamais vibré, jamais ressenti de sympathie pour ce personnage ambiguë, qui abandonne sa famille et tue les oiseaux qu’il prétend tant aimer.
J’ai quand même eu l’impression de voyager, grâce au superbe dessin de Jérémie Royer. Les paysages sauvages sont vraiment magnifiques.
Une lecture agréable mais pas vraiment marquante.
Peleliu Gaiden est un spin-off du manga Peleliu - Guernica of Paradise. Ce dernier raconte l'histoire de la terrible bataille qui a ravagé l'île de Peleliu durant la Guerre du Pacifique en 1944. Gaiden revient pour sa part par le biais d'histoires courtes se déroulant avant, pendant et après les évènements, sur différents personnages de la série, pour permettre aux lecteurs de découvrir comment ils sont devenus ceux qu'on voit dans la série, ou comment des personnages secondaires ont subi les évènements que le manga montrait par les yeux des personnages principaux, ou ce que certains d'entre eux sont devenus plus tard ou ailleurs.
La force de l'auteur, Kazuyoshi Takeda, c'est le contraste entre son dessin plutôt mignon, avec des personnages un peu kawai, et la dureté de son propos. Ce qu'il se déroule sur Peleliu est terrible mais le dessin permet de l'appréhender sans sombrer dans l'obscurité ou la triste crudité des faits. Tout est pourtant parfaitement réaliste, souvent dur, psychologiquement ou dans les actes : massacres de soldats blessés, mort de civils et de leurs nouveaux nés, et autres vies fauchées par une guerre sans pitié. Mais tout passe bien grâce à ce graphisme et à une manière de raconter simple et efficace, à l'image de dialogues qui vont à l'essentiel et réussissent pourtant à passer ce qu'il faut d'intentions et de messages. Il en découle une vision instructive d'un conflit, de ses conséquences, avant et après, et concernant les protagonistes de chaque camp, militaires comme civils. En ce qui me concerne, j'ai découvert avec surprise que les jeunes micronésiens habitant l'île à l'époque supportaient les Japonais qui avaient colonisé l'île 30 ans auparavant et les avaient éduqués à la culture Japonaise.
Pour ceux qui ont déjà lu Peleliu - Guernica of Paradise, Peleliu Gaiden permet de lui donner davantage de profondeur et découvrant des aspects que l'intrigue de base n'avait pas permis de raconter. Pour les autres, elle donne l'impression d'en former des extraits choisis, une sorte de bande-annonce de différentes grandes scènes intéressantes destinée à donner envie de lire la série principale. Et c'est bien mon cas : je la lirai dès que j'en aurais l'occasion.
C’est la première publication en album de Tom Gauld – en tout cas de notre côté de La Manche. C’est un auteur que j’ai découvert il y a maintenant pas mal d’années avec les publications de strips des éditions 2024, un auteur que j’apprécie, et qui se révèle toujours très original.
Le dessin est minimaliste – normal pour Gauld pourrait-on dire. Mais en fait il l’est moins que dans ses publications postérieures. Pas de bonhomme bâton, même si les détails des corps et visages sont quand même réduits à la portion congrue. Pour le reste, décors, mais aussi narration sont eux aussi ultra minimaliste.
On est là sur une « histoire longue », pas de strip, mais la prépublication dans une revue entraine un découpage un peu saccadé, avec une « chute » régulière. Une chute pas vraiment humoristique (il n’y a pas trop d’humour non-sensique comme il peut le faire ailleurs), mais qui scande ce voyage sans but clair (si ce n’est une ville donc), de deux hommes, dont on ne saura pas grand-chose. Même si la fin – pour le coup une « vraie chute », ouverte et surprenante, m’a plu.
C’est un récit sur le rien, qui avec une économie certaine de moyens conviendra aux amateurs de poésie, de récit calme – qui mène lentement vers rien de précis. Amateurs de Franco-belge classique, ou de comics survitaminés s’abstenir !
On a là un énième album – le créneau devient presque encombré ! – sur le registre de l’humour con et/ou absurde (très « Fabcaro dernière mouture » donc), avec un dessin volontairement très peu expressif (qui joue ici souvent sur des proportions des corps volontairement fautives – de petites têtes à la Gipi sur des corps très élancés). Il est donc de plus en plus difficile de surprendre.
Dans ce filon passablement exploité donc, cet album s’en tire honnêtement je trouve. Ça n’est jamais vraiment hilarant, mais un certain nombre de gags m’ont amusé.
Le personnage principal est photographe (d’où le titre). Mes histoires/gags préférés sont dans le passage vers le début où il officie dans un mariage (ah, les photos de famille et de groupe…), ou alors vers la fin lors de la visite d’un château en ruine, où là quelques gags frôlent l’absurde total Fabcaro compatible.
C’est inégal et pas révolutionnaire, mais je ne regrette pas mon achat. Une petite lecture déconne plutôt sympathique.
Romarine est une gamine débrouillarde qui rêverait d'être une vraie espionne et qui se fabrique des gadgets pour tout savoir sur ce que font et disent les autres et qui s'inventent des missions pour jouer. N'allez pas vous y tromper, il ne s'agit pas d'une autre version de Totally spies ou d'Espions de famille : c'est une vraie écolière et tout ce qu'elle fait ce sont uniquement des préoccupations et jeux d'enfants. Mais elle en a fait sa passion et elle a su contaminer ses amis qui ont rejoint son club.
Il s'agit à la base de romans jeunesse écrits par Marie-Aude Murail et publiés dans le magazine J'aime Lire.
Ces aventures sont structurées en histoires courtes d'une vingtaine de pages. Tantôt il s'agit de découvrir qui est la fille avec qui son grand frère sort, tantôt il faut convaincre son père de la laisser dormir chez ses copains, ou alors simplement occuper un séjour en vacances avec une cousine avec qui on ne s'entend pas trop bien. Que du réaliste, pas de méchants à combattre ou de situations de science-fiction : ici, les gadgets sont fabriqués avec des bouts de carton, les enfants savent qu'ils jouent et font fonctionner leur imagination, et les réactions des uns et des autres sont très crédibles. Romarine et les autrices en profitent quand même régulièrement pour offrir le mode d'emploi pour fabriquer ses outils d'espionnage, pour que les lecteurs puissent s'y mettre eux aussi.
Le dessin est tout mignon. Son trait faussement hésitant rappelle vaguement celui de Roald Dahl, avec un surplus de tendresse pour les personnages. La coiffure échevelée de la petite Romarine est pleine de charme notamment.
Les histoires aussi sont mignonnes et s'adressent bien à leur jeune lectorat. J'aime leur réalisme, leur absence de manichéisme et la sensation de bien-être qui se dégage des fins qui sont souvent aussi touchantes qu'amusantes. Il y a une belle intelligence dans ces aventures du quotidien d'une fille imaginative et dynamique.
Je n'ai jamais été un grand fan de Michel Vaillant, ni de sports automobiles d'ailleurs. Et du coup, je connais mal la série de base dont ces histoires courtes sont des spin-off. Mais j'ai pris plaisir à la redécouvrir par le biais de ces récits suffisamment concis pour ne pas ennuyer, suffisamment variés pour donner un aperçu d'ensemble de ce que la série a à offrir, et également étalés dans le temps pour avoir une vision globale de son évolution au fil des années. Et puis il y a la première histoire qui permet de découvrir un Michel Vaillant encore adolescent et pas encore champion automobile : un prequel amusant.
Pour le reste, on y retrouve ce qui fait la particularité et la saveur de la série. Il y a pour commencer ce dessin de Jean Graton que je ne peux vraiment pas dire que j'apprécie : trop académique, trop guindé, et surtout tous ces visages qui se ressemblent tous. Mais il est propre, et il fonctionne bien quoiqu'on en dise. Et il y a ce désir de transmettre les informations sur comment les courses automobiles se déroulent, quels sont les circuits différents, les particularités de tels ou tels types de courses, de voitures, etc... C'est assez instructif pour quelqu'un comme moi qui n'y connait pas grand chose.
Quant aux histoires, aucune n'est passionnante mais elles se lisent bien, plutôt à petites doses toutefois pour ne pas lasser. Et justement le format en histoires courtes permet cela. Mais il impose aussi des contraintes qui posent parfois un peu souci : en effet, certaines histoires semblent se terminer assez abruptement et donnent l'impression qu'on n'a eu qu'un morceau inachevé. Et d'autres qui, au contraire, s'achèvent sur une vraie fin paraissent avoir été expédiées un peu rapidement pour tenir dans un faible nombre de pages.
Ce sont donc des albums à réserver plutôt aux amateurs de course automobile et de la série Michel Vaillant, mais pour les autres, c'est une lecture divertissante et assez intéressante sans être indispensable.
Treize nuits de vengeance est un très copieux recueil de nouvelles horrifiques signées par Kazuo Kamimura. Ces nouvelles datent des années ’70 et cela se sent tant au niveau graphique que dans le mélange de sexe, de violence et d’horreur dans lequel baignent l’ensemble de ces récits.
A titre personnel, j’aime beaucoup le trait de Kamimura, que je trouve bien plus intéressant que les styles dominants actuellement en vigueur dans l’univers du manga. Ses planches sont toujours extrêmement lisibles, la rondeur de son trait se prête parfaitement à l’esprit de ses récits et les petites touches de couleur dont il gratifie ses planches viennent toujours apporter un plus à l’ensemble. L’élégance qui se dégage de ce trait s’accorde parfaitement avec cette ambiance de sensualité morbide dans laquelle l’auteur aime plonger ses personnages.
Je regrette la censure qui s'opère sur certaines planches. Cette manière de cacher le dessin derrière une zone blanche rend certaines cases difficiles à déchiffrer (il m'aura souvent fallu un temps de réflexion avant de comprendre qu'une partie d'un dessin était cachée, et durant ce laps de temps, franchement, je me demandais ce que l'artiste avait bien pu vouloir dessiner).
Au niveau des récits, ceux-ci s’avèrent de qualités inégales à mes yeux. Certaines nouvelles sont vraiment excellentes, d’autres (souvent les plus courtes) m’ont paru plus anecdotiques. Mais toutes baignent dans cette ambiance de sensualité poisseuse et d’horreur raffinée qui en font tout l’intérêt.
Dans l’ensemble, je vais rester sur un « pas mal + ». Je possède les deux tomes et je ne le regrette vraiment pas. Par conséquent, c’est vraiment une lecture que je conseille à tous les amateurs du genre (et pas seulement s’ils sont fans de manga).
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Mundus
Une BD avec de bonnes idées mais qui ne m'as pas totalement convaincu. Trois gamins d'une quinzaine d'années vont se retrouver dans un univers parallèle après être passés par une porte temporelle, mais ce monde est la copie conforme d'un roman, tandis que deux cyber terroristes venus d'un autre monde manigancent dans le leur. Une intrigue qui prend son temps pour décoller. Les protagonistes ne sont pas spécialement attachants, mais j'ai pris un certain plaisir à suivre leurs aventures, en particulier celle qui les emmènent dans un jeu de rôle avec la présence du docteur Watson et James Moriarty. La narration est rythmée et distille quelques indices qui pourraient rendre ce récit des plus intéressants en le rendant plus complexe que ce qu'il préfigure, mais pour l'instant cela reste encore très flou et superficiel. Quelques scènes assez gores. Le dessin d'Oriol Roig, dans un style comics, est très dynamique et légèrement caricatural au niveau des visages, il me fait penser à celui de Jason Howard. Du bon boulot. Une lecture agréable mais pas inoubliable. Un petit 3 étoiles en attendant la suite.
Gaston Lagaffe (Delaf d'après Franquin)
Difficile de passer à côté, un des événements (si ce n’est le) de la fin 2023, notre célèbre gaffeur qui reprend du service, je découvre pour l’occasion Delaf. Alors que j’attendais une belle bouse, on va pas se mentir c’est plutôt pas mal, voire réussi. Comme le trait, les gags dans l’ensemble respectent l’esprit Franquin (même si j’ai trouvé le tout plus inégal). Pour essayer de se démarquer un chouïa, l’auteur propose une histoire longue en fin d’album. Sinon rien de foncièrement nouveau, on retrouve les expériences, les animaux et tout le microcosme gravitant autour de Gaston, d’ailleurs ça m’a fait plaisir de revoir Fantasio au bureau. Bref une reprise plus qu’honnête qui évitera le scandale ou la levée de boucliers des aficionados, pari difficile mais relativement gagné sur ce point. Alors que je suis plutôt friand de reprise (enfin surtout les collections vu par … qui permettent le temps d’un album à des auteurs de jouer avec un personnage), celle de Gaston ne m’apparaît pas pour autant indispensable, en partie dû à la formule gag. Bizarrement je n’y vois pas de gros intérêt (un peu comme avec "Gai luron", Cubitus, Iznogoud…), une impression de redite qui singe l’œuvre originale. 3,5 que j’arrondis à l’inférieur pour ce manque de pertinence.
Toutes les mers
Il y a ce dessin déjà, tout en douceur, tellement joli et qui est parfait pour mettre en image des souvenirs. Il y a cette multitude de personnages venus des quatre coins de l'Europe et qui vont finir par s'installer à Beyrouth. Il y a enfin cette impression de voyager avec eux et de ressentir l'atmosphère des lieux. L'album souffre cependant d'être beaucoup trop dense. Les biographies des ascendants de l'autrice exposées au début de l'album rendent le début de la lecture un peu poussif. Heureusement l’arbre généalogique imprimé sur le rabat permet de ne pas trop s'y perdre au milieu de tous ces personnages. La seconde partie sur la vie de Michèle Standjofski est intéressante mais trop vite traitée ; j'ai trouvé qu'il était parfois difficile de bien suivre l'enchainement de tous les événements. L’album aurait à mon sens mérité une pagination plus longue, ou de se recentrer davantage sur une époque précise. Il reste que c'est un album que je qualifierais d'attachant, qui retranscrit bien l'attachement de l'autrice à ses multiples racines et aux lieux qu'elle a habités.
Sur les ailes du monde, Audubon
Le sujet de cette BD est intéressant, à savoir la vie du scientifique John James Audubon, qui consacra presque toute sa vie à cataloguer et peindre toutes les espèces d’oiseaux américains. L’histoire est instructive et bien racontée, mais finalement assez monotone et dénuée d’émotion. J’ai passé un bon moment de lecture, j’ai appris beaucoup de choses, mais je n’ai jamais vibré, jamais ressenti de sympathie pour ce personnage ambiguë, qui abandonne sa famille et tue les oiseaux qu’il prétend tant aimer. J’ai quand même eu l’impression de voyager, grâce au superbe dessin de Jérémie Royer. Les paysages sauvages sont vraiment magnifiques. Une lecture agréable mais pas vraiment marquante.
Peleliu Gaiden
Peleliu Gaiden est un spin-off du manga Peleliu - Guernica of Paradise. Ce dernier raconte l'histoire de la terrible bataille qui a ravagé l'île de Peleliu durant la Guerre du Pacifique en 1944. Gaiden revient pour sa part par le biais d'histoires courtes se déroulant avant, pendant et après les évènements, sur différents personnages de la série, pour permettre aux lecteurs de découvrir comment ils sont devenus ceux qu'on voit dans la série, ou comment des personnages secondaires ont subi les évènements que le manga montrait par les yeux des personnages principaux, ou ce que certains d'entre eux sont devenus plus tard ou ailleurs. La force de l'auteur, Kazuyoshi Takeda, c'est le contraste entre son dessin plutôt mignon, avec des personnages un peu kawai, et la dureté de son propos. Ce qu'il se déroule sur Peleliu est terrible mais le dessin permet de l'appréhender sans sombrer dans l'obscurité ou la triste crudité des faits. Tout est pourtant parfaitement réaliste, souvent dur, psychologiquement ou dans les actes : massacres de soldats blessés, mort de civils et de leurs nouveaux nés, et autres vies fauchées par une guerre sans pitié. Mais tout passe bien grâce à ce graphisme et à une manière de raconter simple et efficace, à l'image de dialogues qui vont à l'essentiel et réussissent pourtant à passer ce qu'il faut d'intentions et de messages. Il en découle une vision instructive d'un conflit, de ses conséquences, avant et après, et concernant les protagonistes de chaque camp, militaires comme civils. En ce qui me concerne, j'ai découvert avec surprise que les jeunes micronésiens habitant l'île à l'époque supportaient les Japonais qui avaient colonisé l'île 30 ans auparavant et les avaient éduqués à la culture Japonaise. Pour ceux qui ont déjà lu Peleliu - Guernica of Paradise, Peleliu Gaiden permet de lui donner davantage de profondeur et découvrant des aspects que l'intrigue de base n'avait pas permis de raconter. Pour les autres, elle donne l'impression d'en former des extraits choisis, une sorte de bande-annonce de différentes grandes scènes intéressantes destinée à donner envie de lire la série principale. Et c'est bien mon cas : je la lirai dès que j'en aurais l'occasion.
Move to the city
C’est la première publication en album de Tom Gauld – en tout cas de notre côté de La Manche. C’est un auteur que j’ai découvert il y a maintenant pas mal d’années avec les publications de strips des éditions 2024, un auteur que j’apprécie, et qui se révèle toujours très original. Le dessin est minimaliste – normal pour Gauld pourrait-on dire. Mais en fait il l’est moins que dans ses publications postérieures. Pas de bonhomme bâton, même si les détails des corps et visages sont quand même réduits à la portion congrue. Pour le reste, décors, mais aussi narration sont eux aussi ultra minimaliste. On est là sur une « histoire longue », pas de strip, mais la prépublication dans une revue entraine un découpage un peu saccadé, avec une « chute » régulière. Une chute pas vraiment humoristique (il n’y a pas trop d’humour non-sensique comme il peut le faire ailleurs), mais qui scande ce voyage sans but clair (si ce n’est une ville donc), de deux hommes, dont on ne saura pas grand-chose. Même si la fin – pour le coup une « vraie chute », ouverte et surprenante, m’a plu. C’est un récit sur le rien, qui avec une économie certaine de moyens conviendra aux amateurs de poésie, de récit calme – qui mène lentement vers rien de précis. Amateurs de Franco-belge classique, ou de comics survitaminés s’abstenir !
Hors cadre
On a là un énième album – le créneau devient presque encombré ! – sur le registre de l’humour con et/ou absurde (très « Fabcaro dernière mouture » donc), avec un dessin volontairement très peu expressif (qui joue ici souvent sur des proportions des corps volontairement fautives – de petites têtes à la Gipi sur des corps très élancés). Il est donc de plus en plus difficile de surprendre. Dans ce filon passablement exploité donc, cet album s’en tire honnêtement je trouve. Ça n’est jamais vraiment hilarant, mais un certain nombre de gags m’ont amusé. Le personnage principal est photographe (d’où le titre). Mes histoires/gags préférés sont dans le passage vers le début où il officie dans un mariage (ah, les photos de famille et de groupe…), ou alors vers la fin lors de la visite d’un château en ruine, où là quelques gags frôlent l’absurde total Fabcaro compatible. C’est inégal et pas révolutionnaire, mais je ne regrette pas mon achat. Une petite lecture déconne plutôt sympathique.
L'Espionne
Romarine est une gamine débrouillarde qui rêverait d'être une vraie espionne et qui se fabrique des gadgets pour tout savoir sur ce que font et disent les autres et qui s'inventent des missions pour jouer. N'allez pas vous y tromper, il ne s'agit pas d'une autre version de Totally spies ou d'Espions de famille : c'est une vraie écolière et tout ce qu'elle fait ce sont uniquement des préoccupations et jeux d'enfants. Mais elle en a fait sa passion et elle a su contaminer ses amis qui ont rejoint son club. Il s'agit à la base de romans jeunesse écrits par Marie-Aude Murail et publiés dans le magazine J'aime Lire. Ces aventures sont structurées en histoires courtes d'une vingtaine de pages. Tantôt il s'agit de découvrir qui est la fille avec qui son grand frère sort, tantôt il faut convaincre son père de la laisser dormir chez ses copains, ou alors simplement occuper un séjour en vacances avec une cousine avec qui on ne s'entend pas trop bien. Que du réaliste, pas de méchants à combattre ou de situations de science-fiction : ici, les gadgets sont fabriqués avec des bouts de carton, les enfants savent qu'ils jouent et font fonctionner leur imagination, et les réactions des uns et des autres sont très crédibles. Romarine et les autrices en profitent quand même régulièrement pour offrir le mode d'emploi pour fabriquer ses outils d'espionnage, pour que les lecteurs puissent s'y mettre eux aussi. Le dessin est tout mignon. Son trait faussement hésitant rappelle vaguement celui de Roald Dahl, avec un surplus de tendresse pour les personnages. La coiffure échevelée de la petite Romarine est pleine de charme notamment. Les histoires aussi sont mignonnes et s'adressent bien à leur jeune lectorat. J'aime leur réalisme, leur absence de manichéisme et la sensation de bien-être qui se dégage des fins qui sont souvent aussi touchantes qu'amusantes. Il y a une belle intelligence dans ces aventures du quotidien d'une fille imaginative et dynamique.
Michel Vaillant - Histoires courtes
Je n'ai jamais été un grand fan de Michel Vaillant, ni de sports automobiles d'ailleurs. Et du coup, je connais mal la série de base dont ces histoires courtes sont des spin-off. Mais j'ai pris plaisir à la redécouvrir par le biais de ces récits suffisamment concis pour ne pas ennuyer, suffisamment variés pour donner un aperçu d'ensemble de ce que la série a à offrir, et également étalés dans le temps pour avoir une vision globale de son évolution au fil des années. Et puis il y a la première histoire qui permet de découvrir un Michel Vaillant encore adolescent et pas encore champion automobile : un prequel amusant. Pour le reste, on y retrouve ce qui fait la particularité et la saveur de la série. Il y a pour commencer ce dessin de Jean Graton que je ne peux vraiment pas dire que j'apprécie : trop académique, trop guindé, et surtout tous ces visages qui se ressemblent tous. Mais il est propre, et il fonctionne bien quoiqu'on en dise. Et il y a ce désir de transmettre les informations sur comment les courses automobiles se déroulent, quels sont les circuits différents, les particularités de tels ou tels types de courses, de voitures, etc... C'est assez instructif pour quelqu'un comme moi qui n'y connait pas grand chose. Quant aux histoires, aucune n'est passionnante mais elles se lisent bien, plutôt à petites doses toutefois pour ne pas lasser. Et justement le format en histoires courtes permet cela. Mais il impose aussi des contraintes qui posent parfois un peu souci : en effet, certaines histoires semblent se terminer assez abruptement et donnent l'impression qu'on n'a eu qu'un morceau inachevé. Et d'autres qui, au contraire, s'achèvent sur une vraie fin paraissent avoir été expédiées un peu rapidement pour tenir dans un faible nombre de pages. Ce sont donc des albums à réserver plutôt aux amateurs de course automobile et de la série Michel Vaillant, mais pour les autres, c'est une lecture divertissante et assez intéressante sans être indispensable.
Treize nuits de vengeance
Treize nuits de vengeance est un très copieux recueil de nouvelles horrifiques signées par Kazuo Kamimura. Ces nouvelles datent des années ’70 et cela se sent tant au niveau graphique que dans le mélange de sexe, de violence et d’horreur dans lequel baignent l’ensemble de ces récits. A titre personnel, j’aime beaucoup le trait de Kamimura, que je trouve bien plus intéressant que les styles dominants actuellement en vigueur dans l’univers du manga. Ses planches sont toujours extrêmement lisibles, la rondeur de son trait se prête parfaitement à l’esprit de ses récits et les petites touches de couleur dont il gratifie ses planches viennent toujours apporter un plus à l’ensemble. L’élégance qui se dégage de ce trait s’accorde parfaitement avec cette ambiance de sensualité morbide dans laquelle l’auteur aime plonger ses personnages. Je regrette la censure qui s'opère sur certaines planches. Cette manière de cacher le dessin derrière une zone blanche rend certaines cases difficiles à déchiffrer (il m'aura souvent fallu un temps de réflexion avant de comprendre qu'une partie d'un dessin était cachée, et durant ce laps de temps, franchement, je me demandais ce que l'artiste avait bien pu vouloir dessiner). Au niveau des récits, ceux-ci s’avèrent de qualités inégales à mes yeux. Certaines nouvelles sont vraiment excellentes, d’autres (souvent les plus courtes) m’ont paru plus anecdotiques. Mais toutes baignent dans cette ambiance de sensualité poisseuse et d’horreur raffinée qui en font tout l’intérêt. Dans l’ensemble, je vais rester sur un « pas mal + ». Je possède les deux tomes et je ne le regrette vraiment pas. Par conséquent, c’est vraiment une lecture que je conseille à tous les amateurs du genre (et pas seulement s’ils sont fans de manga).