Yann et Berthet ont eu une idée assez sympathique : créer une vraie série BD autour du personnage fictif des pulps "Poison Ivy" de leur propre série à succès Pin-up.
Poison Ivy, dans Pin-up, c'est une super-héroïne sexy qui, durant la seconde guerre mondiale, va terroriser et massacrer des "sales japs", portant bien haut la bannière étoilée et ses dessous affriolants. C'est donc la jeunesse et les débuts d'héroïne de cette jolie femme que nous allons suivre dans cette BD.
L'histoire s'entame sur un décor de bayou de Louisiane. Berthet retrouve là le décor qu'il affectionnait déjà dans une autre de ses BD : L'Oeil du chasseur. Yann et lui en profiteront d'ailleurs pour glisser de gros clins d'yeux aux anciens amis et collaborateurs de Berthet, Cossu et Foerster, représentés en bouseux locaux.
Indubitablement, Berthet maîtrise son dessin. J'apprécie grandement son style clair et son encrage épais. Ce sont des planches jolies et agréables à lire.
Le scénario, pour sa part, est sympathique. On suit avec plaisir ce petit garçon manqué qu'est Miss Swampy avant qu'elle acquiert de superbes formes et le dangereux pouvoir d'empoisonner d'un simple baiser. On la suit encore avec le sourire quand elle est recrutée pour rejoindre une équipe de super-nanas aux divers pouvoirs au service du président des USA.
C'est donc une BD qui se lit agréablement, sans jamais m'avoir vraiment captivé mais m'ayant fait passer un bon moment. A lire, surtout si vous avez aimé Pin-up et appréciez l'idée de découvrir les mêmes auteurs dans une série plus aventureuse et un peu plus comique.
Après Amerikkka, Roger Martin continue de nous faire découvrir l'arrière-boutique de l'Amérique des pionniers. Cette fois-ci il nous parle des dernières heures du XIXème siècle (du moins dans le premier cycle, les suivants étant centrés sur la Guerre d'Espagne et la Guerre froide).
Bref, nous suivons les pas de Sean Cassidy, petit voleur de bétail qui saura croiser la route des meilleurs (Sundance Kid, Butch Cassidy...) pour fonder une bande fortement organisée afin de contrer la puissance des riches propriétaires.
Les implications politiques de cette série sont claires : Butch et ses amis étaient des Robin des Bois modernes, ne tuant qu'en cas d'extrême nécessité, se contentant de voler la plupart du temps.
Si l'ambition est louable, si l'histoire s'avère assez prenante et intéressante, les moyens mis en oeuvre pêchent en revanche quelque peu. En effet la narration est très brouillonne, on a parfois du mal à comprendre ce qu'il se passe, des personnages surgissent à l'improviste dans le récit... Le dessin d'Asaf Hanuka est un peu... étrange. Il a clairement du mal avec l'anatomie des humains dans le premier tome, avec les chevaux dans les deux premiers... Embêtant pour un western. Son style s'est toutefois affiné entre les deux (séparés de 3 ans quand même), et du coup le récit gagne en lisibilité.
Attention, la leçon d'histoire en rebutera sans doute pas mal, c'est donc une série à réserver aux passionnés d'histoire de l'Ouest en pleine déliquescence, et aux curieux.
La vie est triste, l'amour fait mal, les femmes sont cruelles, la société est sans pitié, mais heureusement, il y a la musique et les copains : une fois de plus et après Sumato, Renaud Dillies remixe les ingrédients de Betty Blues pour sa nouvelle BD. Alors, c'est pas qu'on se lasse, mais à un moment donné, ce serait quand même bien d'essayer de raconter autre chose. Certes le dessin est beau, certes ça se lit gentiment, certes il y a une petite tentative d'originalité avec la surprise finale, mais disons que si vous avez déjà lu les Betty Blues et Sumato, pas vraiment besoin de lire "Mélodie au crépuscule" : vous l'avez déjà lu.
"La nuit de l’inca" est une BD qui se lit très vite, l’histoire est originale mais je ne l’ai pas trouvé passionnante. Malgré tout, ce diptyque est distrayant. Pas extraordinaire donc, et je n’en garderai pas un souvenir impérissable, mais j’ai quand même passé un bon moment.
J’ai particulièrement apprécié quelques dialogues dont les répliques bien sèches et parfois décalées m’ont fait marrer. Par contre le dessin plutôt simpliste m’a laissé de marbre. Des décors réalisés à grands coups de hachures et de multiples traits. On à l’impression d’avoir entre les mains le story-board… C’est pour ça que je n’en conseille pas l’achat.
J'ai trouvé que le dessin avait un petit côté vaguement rétro (on pense à du Gillon) assez sympa, dans la mesure où ce n'est pas nécessairement ce trait-là qu'on attend sur un scénario pareil.
La principale originalité de cette série est de transposer le principe de l'armure médiévale à un monde cybernétique, originalité de surface plus que de fond, c'est clair, mais j'ai trouvé l'idée plutôt recherchée. J'attends de voir où va mener l'intrigue de guerre interstellaire qui se prépare dans ce premier tome, avant de conseiller cette série que je situerai quelque part entre "Les chroniques de la lune noire" et "La caste de méta-barons".
Le risque est que celle-ci ne repose que sur une seule bonne idée.
En soit "Naruto" n’est qu’un shonen parmi tant d’autres : un jeune héros qui passe d’un combat à un autre, gagnant à chaque fois de l’expérience, de nouvelles techniques de combat et une meilleure compréhension du monde qui l’entoure. Du classique en somme.
"Naruto" se démarque néanmoins par son univers, bien pensé, détaillé et cohérent, et ses personnages charismatiques. On suit donc avec plaisir les aventures de nos aspirants ninjas.
Coté graphisme, le trait est sans surprise mais efficace, tout comme la mise en page. C'est plus travaillé qu'une majorité de Shonen.
Alors pourquoi seulement 3/5 ? Parce que comme beaucoup de séries à succès, ça n’en finit pas, et ça a de plus en plus de mal à se renouveler. Cela reste néanmoins assez correct, mais bon, j’en suis au tome 37 (je suis le rythme de parution japonais) et je commence à éprouver une certaine lassitude…
Lassitude qui se confirme (tome 44)...
La série "Ken Parker" est présentée -voici 30 ans- par ses deux auteurs à l'éditeur italien Sergio Bonelli. Enthousiasmé, ce dernier décide de lui créer sa propre parution. Ce "cow-boy progressiste" fait sa première apparition, en Italie, dans "Collana Ken Parker" n° 1 de Juin 1977.
Il durera le temps de 59 numéros, jusqu'en Mai 1984.
Curieux personnage que ce "héros". Un cow-boy illettré qui va -au fil des éditions- devenir un humaniste-progressiste.
C'est en me replongeant dans des fascicules de la série "Mon Journal" du début des années 80 que je l'ai (re)découvert. Je dois dire qu'à l'époque il ne m'avait intéressé que moyennement.
Car "Parker" se différencie des publications Western traditionnelles. Ca ne flingue pas "à tout va", mais ça "réfléchit", pose des questions, y répond... ou pas, dans sa vie qui n'est pas un long fleuve tranquille.
Drôle de graphisme aussi, en noir et blanc -magnifique- mais qui privilégie les personnages souvent aux dépends de décors ou arrière-plans. Voulu ?... Certainement.
Tout connaître (si l'on peut dire) de ce personnage est assez difficile. Il faudrait retrouver les dizaines de publications éditées en France de Janvier 1978 à Novembre 1986 (qui plus est sous le titre "Long Rifle").
Néanmoins, une très bonne idée de son existence vous est donnée dans les deux albums édités chez Soleil en 1992, ainsi que dans deux nouveaux opus édités chez "Ligne d'ombre" en 2003 et 2004.
Ken Parker ?... Un cow-boy qui se rapproche beaucoup du film "Jeremiah Johnson" avec Robert Redford. Une sacrée BD d'ambiances... et d'aventures aussi.
Curieuse, la vie de Ginger.
Il fait ses débuts dans les "Héroïc-Albums", n° 48, début Décembre 1954. Plusieurs histoires complètes paraissent. La fin de ce magazine, n° 52 de Décembre 1956, sonne le glas des aventures de Ginger.
Le glas ?... Hé non...
Il effectue son retour, en 1979, dans l'hebdo Spirou. Il est cette fois accompagné de la jolie Véraline. Différence pourtant avec les premières histoires : de récits policiers, la série passe plutôt à l'espionnage.
Ginger ?... Ben, il ne m'accroche pas tellement. Le postulat de départ sort pourtant -légèrement- des sentiers battus de l'époque : le héros est un aventurier au chômage qui va se mettre à résoudre des énigmes policières et -un peu- fantastiques.
Problème : il n'est pas marrant, le Ginger. Un ton trop sérieux qui le fait rapprocher de Gil Jourdan. Mais Jidéhem n'est pas Tillieux. "Jourdan" est accompagné de deux "gugusses" qui font l'attrait de la série. "Ginger", lui, résoud les énigmes sans faire preuve du moindre humour.
"Ginger" ?... Une bonne série policière, mais dotée d'un héros qui manque nettement de charisme. Vous aimez l'oeuvre de Jidéhem ? Ginger (première série) fera bien dans votre bédéthèque. Vous ne connaissez pas ?.. Vous pouvez passer outre...
Yves Swolfs m'a ici plongé dans cette période un peu charnière que sont les guerres de Vendée en France.
J'ai apprécié qu'il me raconte une histoire, sans prendre parti tant pour les royalistes que pour les républicains qui se sont massacrés dans ces guerres fratricides.
Dampierre ?... On le découvre dans le mensuel "Vécu" n° 30 de fin 1987.
Drôle de personnage, un peu emblématique mais -surtout- quelqu'un de vulnérable. Chic alors, ça me change des héros purs et durs autant qu'invulnérables ! Qui plus est, il a réellement existé : son histoire est conservée au Conservatoire départemental des musées de Vendée.
Une bonne série historique ou Swolfs, une fois de plus, fait montre d'un graphisme précis et efficace. Qui plus est, cette fin du 18ème siècle est bien mise en scène et m'a offert d'effectuer une plongée dans le temps fort plaisante.
A noter : Swolfs a réalisé l'entièreté des deux premiers albums. Tout en continuant l'écriture des scénarios, il a confié la suite graphique à Eric (Frédéric Delzant).
Cette BD parue en France en tant qu'album indépendant, est un des chapitre de la série Dark Horse Aliens, où plusieurs auteurs ont écrit et dessiné une histoire complète sur le thème de cette créature, une série à laquelle ont participé, entre autres, Mignola, Risso ou encore Dixon.
Le scénario d'Arcudi est plutôt bon, les gens d'Emerson partagés entre leur foi religieuse et leur peur, ayant perdus toutes notions de concepts technologiques avancés, sont confrontés aux Aliens, des créatures indestructibles et sans pitié.
L'environnement est sale et pollué, l'ambiance est sinistre et glauque.
L'histoire s'appuie fortement sur cette facette sinistre, Aliens Alchemy est une oeuvre plus horrifique que guerrière.
Les dérives d'une religion trop dirigiste sont montrées du doigt au travers du récit, même si cet aspect est traité avec trop de legèreté pour être suffisamment remarqué. Dommage, un peu plus de finesse dans le propos aurait pu donner du crédit à cette idée.
La narration ne brille pas par sa clarté, certains passages sont éludés un peu vite, d'autres trop alourdis de détails, heureusement l'histoire reste linéaire, on évite ainsi de s'y perdre.
Richard Corben nous présente un Alien assez surprenant, je m'attendais à un monstre boursouflé et très organique, il est représenté en fait de façon plutôt sèche et osseuse, presque anguleuse par rapport aux autres créations du dessinateur. On devine tout de même aisément que c'est un Alien façon Corben, tant son style est particulier.
Les dessins de cet album sont bons, le découpage est irréprochable et le caractère graphique inimitable de Corben saute aux yeux, mais il a fait largement mieux. Pour satisfaire complètement les mirettes, il vaut mieux aller faire un tour du côté de Bigfoot par exemple, c'est de classe supérieure, le spectacle pictural y est grandiose.
Une BD à même, je pense, de plaire à ceux qui affectionnent le fameux Alien.
Un livre sympathique mais assez décevant pour les inconditionnels de Corben, une de ses oeuvres mineures.
JJJ
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Les Exploits de Poison Ivy
Yann et Berthet ont eu une idée assez sympathique : créer une vraie série BD autour du personnage fictif des pulps "Poison Ivy" de leur propre série à succès Pin-up. Poison Ivy, dans Pin-up, c'est une super-héroïne sexy qui, durant la seconde guerre mondiale, va terroriser et massacrer des "sales japs", portant bien haut la bannière étoilée et ses dessous affriolants. C'est donc la jeunesse et les débuts d'héroïne de cette jolie femme que nous allons suivre dans cette BD. L'histoire s'entame sur un décor de bayou de Louisiane. Berthet retrouve là le décor qu'il affectionnait déjà dans une autre de ses BD : L'Oeil du chasseur. Yann et lui en profiteront d'ailleurs pour glisser de gros clins d'yeux aux anciens amis et collaborateurs de Berthet, Cossu et Foerster, représentés en bouseux locaux. Indubitablement, Berthet maîtrise son dessin. J'apprécie grandement son style clair et son encrage épais. Ce sont des planches jolies et agréables à lire. Le scénario, pour sa part, est sympathique. On suit avec plaisir ce petit garçon manqué qu'est Miss Swampy avant qu'elle acquiert de superbes formes et le dangereux pouvoir d'empoisonner d'un simple baiser. On la suit encore avec le sourire quand elle est recrutée pour rejoindre une équipe de super-nanas aux divers pouvoirs au service du président des USA. C'est donc une BD qui se lit agréablement, sans jamais m'avoir vraiment captivé mais m'ayant fait passer un bon moment. A lire, surtout si vous avez aimé Pin-up et appréciez l'idée de découvrir les mêmes auteurs dans une série plus aventureuse et un peu plus comique.
La Légende de Cassidy
Après Amerikkka, Roger Martin continue de nous faire découvrir l'arrière-boutique de l'Amérique des pionniers. Cette fois-ci il nous parle des dernières heures du XIXème siècle (du moins dans le premier cycle, les suivants étant centrés sur la Guerre d'Espagne et la Guerre froide). Bref, nous suivons les pas de Sean Cassidy, petit voleur de bétail qui saura croiser la route des meilleurs (Sundance Kid, Butch Cassidy...) pour fonder une bande fortement organisée afin de contrer la puissance des riches propriétaires. Les implications politiques de cette série sont claires : Butch et ses amis étaient des Robin des Bois modernes, ne tuant qu'en cas d'extrême nécessité, se contentant de voler la plupart du temps. Si l'ambition est louable, si l'histoire s'avère assez prenante et intéressante, les moyens mis en oeuvre pêchent en revanche quelque peu. En effet la narration est très brouillonne, on a parfois du mal à comprendre ce qu'il se passe, des personnages surgissent à l'improviste dans le récit... Le dessin d'Asaf Hanuka est un peu... étrange. Il a clairement du mal avec l'anatomie des humains dans le premier tome, avec les chevaux dans les deux premiers... Embêtant pour un western. Son style s'est toutefois affiné entre les deux (séparés de 3 ans quand même), et du coup le récit gagne en lisibilité. Attention, la leçon d'histoire en rebutera sans doute pas mal, c'est donc une série à réserver aux passionnés d'histoire de l'Ouest en pleine déliquescence, et aux curieux.
Mélodie au crépuscule
La vie est triste, l'amour fait mal, les femmes sont cruelles, la société est sans pitié, mais heureusement, il y a la musique et les copains : une fois de plus et après Sumato, Renaud Dillies remixe les ingrédients de Betty Blues pour sa nouvelle BD. Alors, c'est pas qu'on se lasse, mais à un moment donné, ce serait quand même bien d'essayer de raconter autre chose. Certes le dessin est beau, certes ça se lit gentiment, certes il y a une petite tentative d'originalité avec la surprise finale, mais disons que si vous avez déjà lu les Betty Blues et Sumato, pas vraiment besoin de lire "Mélodie au crépuscule" : vous l'avez déjà lu.
La Nuit de l'Inca
"La nuit de l’inca" est une BD qui se lit très vite, l’histoire est originale mais je ne l’ai pas trouvé passionnante. Malgré tout, ce diptyque est distrayant. Pas extraordinaire donc, et je n’en garderai pas un souvenir impérissable, mais j’ai quand même passé un bon moment. J’ai particulièrement apprécié quelques dialogues dont les répliques bien sèches et parfois décalées m’ont fait marrer. Par contre le dessin plutôt simpliste m’a laissé de marbre. Des décors réalisés à grands coups de hachures et de multiples traits. On à l’impression d’avoir entre les mains le story-board… C’est pour ça que je n’en conseille pas l’achat.
Métal (Guice/Brown)
J'ai trouvé que le dessin avait un petit côté vaguement rétro (on pense à du Gillon) assez sympa, dans la mesure où ce n'est pas nécessairement ce trait-là qu'on attend sur un scénario pareil. La principale originalité de cette série est de transposer le principe de l'armure médiévale à un monde cybernétique, originalité de surface plus que de fond, c'est clair, mais j'ai trouvé l'idée plutôt recherchée. J'attends de voir où va mener l'intrigue de guerre interstellaire qui se prépare dans ce premier tome, avant de conseiller cette série que je situerai quelque part entre "Les chroniques de la lune noire" et "La caste de méta-barons". Le risque est que celle-ci ne repose que sur une seule bonne idée.
Naruto
En soit "Naruto" n’est qu’un shonen parmi tant d’autres : un jeune héros qui passe d’un combat à un autre, gagnant à chaque fois de l’expérience, de nouvelles techniques de combat et une meilleure compréhension du monde qui l’entoure. Du classique en somme. "Naruto" se démarque néanmoins par son univers, bien pensé, détaillé et cohérent, et ses personnages charismatiques. On suit donc avec plaisir les aventures de nos aspirants ninjas. Coté graphisme, le trait est sans surprise mais efficace, tout comme la mise en page. C'est plus travaillé qu'une majorité de Shonen. Alors pourquoi seulement 3/5 ? Parce que comme beaucoup de séries à succès, ça n’en finit pas, et ça a de plus en plus de mal à se renouveler. Cela reste néanmoins assez correct, mais bon, j’en suis au tome 37 (je suis le rythme de parution japonais) et je commence à éprouver une certaine lassitude… Lassitude qui se confirme (tome 44)...
Ken Parker
La série "Ken Parker" est présentée -voici 30 ans- par ses deux auteurs à l'éditeur italien Sergio Bonelli. Enthousiasmé, ce dernier décide de lui créer sa propre parution. Ce "cow-boy progressiste" fait sa première apparition, en Italie, dans "Collana Ken Parker" n° 1 de Juin 1977. Il durera le temps de 59 numéros, jusqu'en Mai 1984. Curieux personnage que ce "héros". Un cow-boy illettré qui va -au fil des éditions- devenir un humaniste-progressiste. C'est en me replongeant dans des fascicules de la série "Mon Journal" du début des années 80 que je l'ai (re)découvert. Je dois dire qu'à l'époque il ne m'avait intéressé que moyennement. Car "Parker" se différencie des publications Western traditionnelles. Ca ne flingue pas "à tout va", mais ça "réfléchit", pose des questions, y répond... ou pas, dans sa vie qui n'est pas un long fleuve tranquille. Drôle de graphisme aussi, en noir et blanc -magnifique- mais qui privilégie les personnages souvent aux dépends de décors ou arrière-plans. Voulu ?... Certainement. Tout connaître (si l'on peut dire) de ce personnage est assez difficile. Il faudrait retrouver les dizaines de publications éditées en France de Janvier 1978 à Novembre 1986 (qui plus est sous le titre "Long Rifle"). Néanmoins, une très bonne idée de son existence vous est donnée dans les deux albums édités chez Soleil en 1992, ainsi que dans deux nouveaux opus édités chez "Ligne d'ombre" en 2003 et 2004. Ken Parker ?... Un cow-boy qui se rapproche beaucoup du film "Jeremiah Johnson" avec Robert Redford. Une sacrée BD d'ambiances... et d'aventures aussi.
Ginger
Curieuse, la vie de Ginger. Il fait ses débuts dans les "Héroïc-Albums", n° 48, début Décembre 1954. Plusieurs histoires complètes paraissent. La fin de ce magazine, n° 52 de Décembre 1956, sonne le glas des aventures de Ginger. Le glas ?... Hé non... Il effectue son retour, en 1979, dans l'hebdo Spirou. Il est cette fois accompagné de la jolie Véraline. Différence pourtant avec les premières histoires : de récits policiers, la série passe plutôt à l'espionnage. Ginger ?... Ben, il ne m'accroche pas tellement. Le postulat de départ sort pourtant -légèrement- des sentiers battus de l'époque : le héros est un aventurier au chômage qui va se mettre à résoudre des énigmes policières et -un peu- fantastiques. Problème : il n'est pas marrant, le Ginger. Un ton trop sérieux qui le fait rapprocher de Gil Jourdan. Mais Jidéhem n'est pas Tillieux. "Jourdan" est accompagné de deux "gugusses" qui font l'attrait de la série. "Ginger", lui, résoud les énigmes sans faire preuve du moindre humour. "Ginger" ?... Une bonne série policière, mais dotée d'un héros qui manque nettement de charisme. Vous aimez l'oeuvre de Jidéhem ? Ginger (première série) fera bien dans votre bédéthèque. Vous ne connaissez pas ?.. Vous pouvez passer outre...
Dampierre
Yves Swolfs m'a ici plongé dans cette période un peu charnière que sont les guerres de Vendée en France. J'ai apprécié qu'il me raconte une histoire, sans prendre parti tant pour les royalistes que pour les républicains qui se sont massacrés dans ces guerres fratricides. Dampierre ?... On le découvre dans le mensuel "Vécu" n° 30 de fin 1987. Drôle de personnage, un peu emblématique mais -surtout- quelqu'un de vulnérable. Chic alors, ça me change des héros purs et durs autant qu'invulnérables ! Qui plus est, il a réellement existé : son histoire est conservée au Conservatoire départemental des musées de Vendée. Une bonne série historique ou Swolfs, une fois de plus, fait montre d'un graphisme précis et efficace. Qui plus est, cette fin du 18ème siècle est bien mise en scène et m'a offert d'effectuer une plongée dans le temps fort plaisante. A noter : Swolfs a réalisé l'entièreté des deux premiers albums. Tout en continuant l'écriture des scénarios, il a confié la suite graphique à Eric (Frédéric Delzant).
Aliens - Alchimie (Alchemy)
Cette BD parue en France en tant qu'album indépendant, est un des chapitre de la série Dark Horse Aliens, où plusieurs auteurs ont écrit et dessiné une histoire complète sur le thème de cette créature, une série à laquelle ont participé, entre autres, Mignola, Risso ou encore Dixon. Le scénario d'Arcudi est plutôt bon, les gens d'Emerson partagés entre leur foi religieuse et leur peur, ayant perdus toutes notions de concepts technologiques avancés, sont confrontés aux Aliens, des créatures indestructibles et sans pitié. L'environnement est sale et pollué, l'ambiance est sinistre et glauque. L'histoire s'appuie fortement sur cette facette sinistre, Aliens Alchemy est une oeuvre plus horrifique que guerrière. Les dérives d'une religion trop dirigiste sont montrées du doigt au travers du récit, même si cet aspect est traité avec trop de legèreté pour être suffisamment remarqué. Dommage, un peu plus de finesse dans le propos aurait pu donner du crédit à cette idée. La narration ne brille pas par sa clarté, certains passages sont éludés un peu vite, d'autres trop alourdis de détails, heureusement l'histoire reste linéaire, on évite ainsi de s'y perdre. Richard Corben nous présente un Alien assez surprenant, je m'attendais à un monstre boursouflé et très organique, il est représenté en fait de façon plutôt sèche et osseuse, presque anguleuse par rapport aux autres créations du dessinateur. On devine tout de même aisément que c'est un Alien façon Corben, tant son style est particulier. Les dessins de cet album sont bons, le découpage est irréprochable et le caractère graphique inimitable de Corben saute aux yeux, mais il a fait largement mieux. Pour satisfaire complètement les mirettes, il vaut mieux aller faire un tour du côté de Bigfoot par exemple, c'est de classe supérieure, le spectacle pictural y est grandiose. Une BD à même, je pense, de plaire à ceux qui affectionnent le fameux Alien. Un livre sympathique mais assez décevant pour les inconditionnels de Corben, une de ses oeuvres mineures. JJJ