Ogre n'est pas un album forcément marquant mais la qualité des sketches qu'il contient est plutôt bonne. Les genres des histoires sont divers, la fantasy domine mais il y a aussi pas mal de fantastique et une histoire purement SF.
Corben affectionne les histoires courtes, il sait les réaliser, si les thèmes exploités diffèrent, la construction des histoires est identique. Une introduction trompeuse, un revirement, une chute à la fois surprenante et attendue, le tout traité avec humour.
A cette période, le délire de Corben baignait dans le sang et était fortement imprégné de sexe. Son propos était très exagérément exagéré, du pur Grand Guignol.
Le style Corben existait déjà au début des années Soixante-dix, mais il n'avait pas encore écrit et dessiné complètement Den et Bloodstar qui sont ses oeuvres les plus emblématiques de cette décennie.
Cinq histoires du recueil datent de 1970 ou 1971 et sont vraiment de caractère assez underground, ça peut expliquer le côté un peu extrême qui s'en dégage. Pour ces cinq histoires, le style graphique original et immédiatement reconnaissable de Corben n'offre guère de variations mais s'avère plaisant et exubérant à souhait.
Une histoire crée en 1977 se détache du lot, Ogre, bien que très brève, elle exploite son sujet avec plus de profondeur que les autres. Une variation sur le thème du monstre assez cruelle.
La particularité de cette histoire vient essentiellement de son aspect graphique, Corben commençait à être connu pour ses expérimentations diverses en la matière. Ogre est une sorte de roman photo. Des photographies savamment montées avec des dessins, qui offrent un rendu assez inédit, Corben a par ailleurs, utilisé plusieurs fois ce procédé. Si le résultat mérite un coup d'oeil, ce n'est pas forcément plaisant. La technique a depuis largement évolué, l'aspect graphique de Ogre accuse un sérieux coup de vieux aujourd'hui.
Le grand Rich n'est jamais meilleur que quand il utilise simplement ses crayons.
Une fois de plus, un album atypique, d'un auteur qui ne l'est pas moins. Ogre est réservé aux fans de Richard Corben, ce n'est pas forcément l'oeuvre idéale pour un premier contact.
Il est difficile de mettre la main sur cet album aujourd'hui.
JJJ
Enfin je lis cette BD qui a attiré mon attention depuis qu'elle est sortie, pour une raison évidente pour ceux qui me connaissent. Le résultat m'a assez plu.
Je dois admettre avoir eu un peu de mal à entrer dedans au long des quelques premières pages. Malgré des couleurs chatoyantes, je trouvais leur aspect informatisé trop froid. Je trouvais aussi le dessin, légèrement stylé manga trop froid, trop carré, trop... un petit quelque chose que je n'arrive pas encore à définir mais qui me faisait très moyennement apprécier l'aspect des planches. De même, j'ai eu du mal à accrocher au rythme rapide de la narration, un rythme assez enfantin à mes yeux.
Et pourtant je m'y suis malgré tout assez vite fait, suffisamment pour passer un moment de lecture bien sympathique.
Cela tient surtout aux personnages et à leur humour, je pense. La gentille Aliénor est assez insignifiante au niveau de la personnalité mais mignonne et amusante. Etamine, la mort, m'a plutôt fait rire avec ses "Ya !" kamehamehesques. Le mainate savant du méchant m'a vraiment plu. Et même Shu-Halaï, le prédicateur mandarin dont je me demande encore vraiment d'où il sort dans ce décor médiéval, a fini par me faire rire lui aussi. Bref, je me suis pris d'affection pour tout ce petit monde.
Et d'une intrigue que je craignais trop typée "ado-amateur-d'action-et-de-manga", j'ai fini par apprécier son aspect attachant, humoristique et tout fou.
Bref, une petite série bien sympa qui ne se prend pas la tête.
Sam Pezzo fait son entrée -en langue française- dans le mensuel Circus n° 86 de Mai 1980.
Dans cette série, l'auteur nous propose un véritable roman noir... en dessin.
Avec "Sam Pezzo", il crée un détective privé plus réaliste que nature (un peu trop ?...)
Mais il est vrai que j'en ai pris plein les gencives avec cette description, sans fioritures, de la corruption politique et financière italienne.
Chaque intervenant fait l'objet de moult détails et les démêlés du "héros" ne sont pas sans rappeler à notre (bon) souvenir un certain Alack Sinner.
Le graphisme ?... Joli !... Un subtil mélange équilibré du noir et du blanc qui fait preuve d'une grande visibilité ; ce qui n'est pas donné de réaliser par n'importe quel dessinateur.
Un peu caricatural dans les premières histoires, le graphisme de Giardino va s'affirmer par la suite et nous donner une bien bonne série à lire -pour l'ambiance dégagée- dans un vieux bar à la nuit tombante...
Ce manga est un bel album, un objet de belle qualité qui m'a séduit tant par son poids, la texture de son papier, sa couverture que par la beauté originale de ses planches.
Je suis en effet charmé par le dessin de Byun Byun Jun.
Il utilise différents styles suivant les histoires, allant du style manga classique bien maîtrisé jusqu'à des planches en couleurs presque impressionnistes ou expressionnistes, c'est selon. J'ai été plus particulièrement touché par le dessin de ses deux premières histoires, un dessin noir et blanc étonnant, au trait comme hachuré ou éclaté. Je ne sais réellement comment le décrire mais en tout cas, j'aime.
Les histoires quant à elle sont assez variées mais sont toutes assez noires. Etonnamment, pour chacune d'entre elles, j'ai eu une certaine difficulté à entrer dans le récit. Leur narration introductive, souvent muette ou alors assez poétique-hermétique, ne m'a pas permis de vraiment les appréhender avant les premiers véritables dialogues entre personnages. C'est ainsi que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre la tout première histoire qui est trop courte pour m'avoir permis d'entrer dedans assez rapidement.
Mais passé ce délai d'introduction, j'ai trouvé un véritable charme et une vraie originalité à ces récits parfois assez forts. Je ne suis guère attiré généralement par les récits sombres, voire pessimistes, et ceux-là le sont parfois vraiment : jeune fille traumatisée par la vie dont le seul objectif est de venger la mort d'un ami d'enfance, enfants s'entendant pour faire disparaître le cadavre d'une grande soeur violée et suicidée, couple assassiné par un pervers idiot, et autres horreurs de la vie urbaine moderne. Malgré cette recherche volontaire de l'obscurité du récit et des êtres humains, les récits m'ont plu et intéressé.
Un bel album, un dessin varié et original, de très jolies planches, des histoires noires mais intéressantes et parfois assez fortes, avec pour seul défaut une narration parfois un peu hermétique en début de chaque histoire courte, bref un manga qui plaira aux amateurs d'histoires adultes et sombres.
Polar plutôt violent, "Le Sang des Voyous" est donc la dernière collaboration en date entre Jacques de Loustal et Philippe Paringaux. Loustal que j'ai rencontré lors de l'édition 2006 du Festival de Solliès-Ville m'avait confié que "Le Sang des Voyous" était sa bande dessinée la plus noire. Et bien, je confirme. Sans vouloir plagier l'un de nos chanteurs bien connus : "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir...".
L'histoire scénarisée par Philippe Paringaux nous raconte la dérive sanglante d’un tueur à gage moribond à la recherche de sa fille perdue de vue nombre d'années auparavant. Au cours de son périple, il n'hésitera pas à solder quelques ardoises laissées en suspend. La narration de ce thriller est assez particulière. Les dialogues sont réduits au minimum tandis que des encadrés de textes viennent plonger le lecteur dans l'esprit et les sensations du personnage central. L'atmosphère glauque distillée tout au long des planches de l'album s'en trouve ainsi renforcée.
Coté dessins, je ne suis pas de prime abord un grand fan de ce style graphique, aussi il m'a fallu un moment avant de m'y faire. Loustal a choisi d'illustrer le récit par un trait plutôt dur et froid à l'image de son "héros". Les décors sont très épurés, parfois sommaires, même si certains plans de paysages m'ont réellement emballé, notamment grâce à une mise en couleur des plus réussies.
Une bande dessinée qui vous captivera jusqu’à son terme.
J'ai passé un bon moment à lire ce one shot, mais il est vrai que j'apprécie tout particulièrement tout ce qui touche aux indiens d'Amérique du nord.
La violence des protagonistes blancs ou indiens est d’une certaine manière en adéquation avec le décor de paysages sauvages et vierges dans lequel elle se déroule. La précarité de la vie des premiers colons migrants à travers les étendues de des plaines de l’Ouest est bien rendue. L'incompréhension entre les deux "camps" est omniprésente.
J’ai eu cependant du mal avec la colorisation dans laquelle je trouve que le noir est trop présent. J’ai également aussi eu du mal à m’attacher aux personnages qui auraient mérité d’être plus fouillés ou plus nuancés.
Pour tous ceux qui, comme moi, ont eu du mal à contenir leur énervement à la lecture de "Cours, Bong-Gu !", du même auteur, cette nouvelle sortie du Coréen Byun Byung Jun est à ouvrir avec la plus grande méfiance.
En effet l'oeuvre pré-citée n'instillait pas la confiance dans l'esprit des lecteurs. Mais pourtant ce "Mijeong" est une oeuvre très différente, laissant enfin entrevoir la palette des possibilités de l'auteur.
Bon, ça manque encore de rigueur côté découpage et de fluidité au niveau des histoires, mais le dessin est carrément plus intéressant. Et puis il y a quand même quelques idées. Comme dans "Yeon-du", dix-sept ans", ou "Utility", deux récits à la limite du malsain. Byun Jun a vraiment un problème, ou un rapport particulier, avec l'enfance.
Une vraie curiosité, à lire par tout ceux qui ont l'esprit ouvert.
Retour d'un marché aux puces. Bof... pas grand chose...allez, un dernier étal... tiens, quelques BD en mauvais état sauf deux "Coccobill". Connais pas. Pagination... héhéhé !... mais ça m'a l'air complètement loufoque !?!... 3 Euro les deux ?.. j'achète.
Retour maison, lecture ultérieure. QUOI ???... mais c'est diiiiiiingue !...
Un vrai délire ! Le héros ?... un cow-boy qui ne boit que de la camomille. Des histoires complètement surréalistes. Jaccoviti y balance des éléments incongrus qui, très souvent, n'ont même rien à voir avec le thème.
J'accroche... une vraie parodie du western tel qu'on le connaît. Ca déconne tous azimuts, ne se prend absolument pas au sérieux.
Pourtant... ça finit par un peu me lasser. Les histoires ?... non ! le dessin... Trait "irritant", mise en page... euh...quelle mise en page ?... Question : qu'auraient donné ces histoires sous le trait de Gotlib, Alexis, Mandryka ?... Vraisemblablement un "must". Ce n'est pas le cas ici.
Vérification dans mes fiches. Pfou !... Coccobill a été créé en 1957 en Italie. En francophonie ?.. Ca n'a pas trop marché : deux albums édités en 1975.
Personnage et série oubliés. Pour autant qu'ils aient été connus !... C'est peut-être pas plus mal.
Je cote "3" pour les histoires et l'univers complètement surréaliste.
Attention, rareté !
"Mygala" est en effet l'une des très rares séries abandonnées à avoir été reprises et relancées par Soleil. Il faut dire qu'il s'agit de l'un des fleurons de feu le catalogue Nucléa².
Ainsi l'on se retrouve dans un univers futuriste, un huis-clos horrifique qui fait penser à un mélange de Resident Evil et d'Alien... Le début du tome 1, bien qu'un peu confus (qu'est-ce que le Corzal ?) laissait tout de même entrevoir de belles promesses pour la suite. C'est sans doute ces belles promesses qui ont convaincu les moguls de chez Soleil, encourageant les deux auteurs, qui entre-temps avaient lancé la série Samuraï, à reprendre leur oeuvre de jeunesse.
Bref, "Mygala" ça se lit plutôt bien, l'univers créé n'est pas trop outré, et l'héroïne ne montre sa poitrine surpuissante que sur les couvertures, pour une fois. Le dessin de Genêt est plutôt agréable, clair, même si les visages de ses personnages manquent pas mal d'expression, et si les couleurs de Hernan Cabrera ne sont pas très diversifiées.
Une bonne série de SF, sans plus toutefois.
Il faut aimer les loufoqueries et le style de Boucq pour apprécier cette BD, et ça tombe bien c'est mon cas. Dans son style toujours aussi décalé, il nous fait partir d'une conversation "graphicosophique de Café du Commerce" pour donner son analyse de l'art pictural tout en humour et digression. Traitant tour à tour du point, du trait puis des contours et perspectives, Boucq nous offre une suite de planches, d'illustrations et d'images délirantes tournant autour du thème du dessin comme Batman autour de Robin. Dialogues outrés et loufoques, fausses citations, anecdotes échevelées, Un point c'est tout se présente comme un guide échevelé de l'art du dessin.
Amusant, même si les textes alambiqués ont de quoi dérouter celui qui essaie de les comprendre pour de bon. J'ai bien aimé ma lecture, souriant quasiment en permanence.
Cependant, j'estime que, pour vraiment vouloir acheter cet album, il faut soit aimer beaucoup le style particulier de Boucq soit être soi-même dessinateur et aimer cet ouvrage pour son côté complètement décalé sur son propre art. Peut-être à ne pas mettre en toutes les mains.
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Ogre
Ogre n'est pas un album forcément marquant mais la qualité des sketches qu'il contient est plutôt bonne. Les genres des histoires sont divers, la fantasy domine mais il y a aussi pas mal de fantastique et une histoire purement SF. Corben affectionne les histoires courtes, il sait les réaliser, si les thèmes exploités diffèrent, la construction des histoires est identique. Une introduction trompeuse, un revirement, une chute à la fois surprenante et attendue, le tout traité avec humour. A cette période, le délire de Corben baignait dans le sang et était fortement imprégné de sexe. Son propos était très exagérément exagéré, du pur Grand Guignol. Le style Corben existait déjà au début des années Soixante-dix, mais il n'avait pas encore écrit et dessiné complètement Den et Bloodstar qui sont ses oeuvres les plus emblématiques de cette décennie. Cinq histoires du recueil datent de 1970 ou 1971 et sont vraiment de caractère assez underground, ça peut expliquer le côté un peu extrême qui s'en dégage. Pour ces cinq histoires, le style graphique original et immédiatement reconnaissable de Corben n'offre guère de variations mais s'avère plaisant et exubérant à souhait. Une histoire crée en 1977 se détache du lot, Ogre, bien que très brève, elle exploite son sujet avec plus de profondeur que les autres. Une variation sur le thème du monstre assez cruelle. La particularité de cette histoire vient essentiellement de son aspect graphique, Corben commençait à être connu pour ses expérimentations diverses en la matière. Ogre est une sorte de roman photo. Des photographies savamment montées avec des dessins, qui offrent un rendu assez inédit, Corben a par ailleurs, utilisé plusieurs fois ce procédé. Si le résultat mérite un coup d'oeil, ce n'est pas forcément plaisant. La technique a depuis largement évolué, l'aspect graphique de Ogre accuse un sérieux coup de vieux aujourd'hui. Le grand Rich n'est jamais meilleur que quand il utilise simplement ses crayons. Une fois de plus, un album atypique, d'un auteur qui ne l'est pas moins. Ogre est réservé aux fans de Richard Corben, ce n'est pas forcément l'oeuvre idéale pour un premier contact. Il est difficile de mettre la main sur cet album aujourd'hui. JJJ
Aliénor
Enfin je lis cette BD qui a attiré mon attention depuis qu'elle est sortie, pour une raison évidente pour ceux qui me connaissent. Le résultat m'a assez plu. Je dois admettre avoir eu un peu de mal à entrer dedans au long des quelques premières pages. Malgré des couleurs chatoyantes, je trouvais leur aspect informatisé trop froid. Je trouvais aussi le dessin, légèrement stylé manga trop froid, trop carré, trop... un petit quelque chose que je n'arrive pas encore à définir mais qui me faisait très moyennement apprécier l'aspect des planches. De même, j'ai eu du mal à accrocher au rythme rapide de la narration, un rythme assez enfantin à mes yeux. Et pourtant je m'y suis malgré tout assez vite fait, suffisamment pour passer un moment de lecture bien sympathique. Cela tient surtout aux personnages et à leur humour, je pense. La gentille Aliénor est assez insignifiante au niveau de la personnalité mais mignonne et amusante. Etamine, la mort, m'a plutôt fait rire avec ses "Ya !" kamehamehesques. Le mainate savant du méchant m'a vraiment plu. Et même Shu-Halaï, le prédicateur mandarin dont je me demande encore vraiment d'où il sort dans ce décor médiéval, a fini par me faire rire lui aussi. Bref, je me suis pris d'affection pour tout ce petit monde. Et d'une intrigue que je craignais trop typée "ado-amateur-d'action-et-de-manga", j'ai fini par apprécier son aspect attachant, humoristique et tout fou. Bref, une petite série bien sympa qui ne se prend pas la tête.
Sam Pezzo (Les Enquêtes de)
Sam Pezzo fait son entrée -en langue française- dans le mensuel Circus n° 86 de Mai 1980. Dans cette série, l'auteur nous propose un véritable roman noir... en dessin. Avec "Sam Pezzo", il crée un détective privé plus réaliste que nature (un peu trop ?...) Mais il est vrai que j'en ai pris plein les gencives avec cette description, sans fioritures, de la corruption politique et financière italienne. Chaque intervenant fait l'objet de moult détails et les démêlés du "héros" ne sont pas sans rappeler à notre (bon) souvenir un certain Alack Sinner. Le graphisme ?... Joli !... Un subtil mélange équilibré du noir et du blanc qui fait preuve d'une grande visibilité ; ce qui n'est pas donné de réaliser par n'importe quel dessinateur. Un peu caricatural dans les premières histoires, le graphisme de Giardino va s'affirmer par la suite et nous donner une bien bonne série à lire -pour l'ambiance dégagée- dans un vieux bar à la nuit tombante...
Mijeong
Ce manga est un bel album, un objet de belle qualité qui m'a séduit tant par son poids, la texture de son papier, sa couverture que par la beauté originale de ses planches. Je suis en effet charmé par le dessin de Byun Byun Jun. Il utilise différents styles suivant les histoires, allant du style manga classique bien maîtrisé jusqu'à des planches en couleurs presque impressionnistes ou expressionnistes, c'est selon. J'ai été plus particulièrement touché par le dessin de ses deux premières histoires, un dessin noir et blanc étonnant, au trait comme hachuré ou éclaté. Je ne sais réellement comment le décrire mais en tout cas, j'aime. Les histoires quant à elle sont assez variées mais sont toutes assez noires. Etonnamment, pour chacune d'entre elles, j'ai eu une certaine difficulté à entrer dans le récit. Leur narration introductive, souvent muette ou alors assez poétique-hermétique, ne m'a pas permis de vraiment les appréhender avant les premiers véritables dialogues entre personnages. C'est ainsi que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre la tout première histoire qui est trop courte pour m'avoir permis d'entrer dedans assez rapidement. Mais passé ce délai d'introduction, j'ai trouvé un véritable charme et une vraie originalité à ces récits parfois assez forts. Je ne suis guère attiré généralement par les récits sombres, voire pessimistes, et ceux-là le sont parfois vraiment : jeune fille traumatisée par la vie dont le seul objectif est de venger la mort d'un ami d'enfance, enfants s'entendant pour faire disparaître le cadavre d'une grande soeur violée et suicidée, couple assassiné par un pervers idiot, et autres horreurs de la vie urbaine moderne. Malgré cette recherche volontaire de l'obscurité du récit et des êtres humains, les récits m'ont plu et intéressé. Un bel album, un dessin varié et original, de très jolies planches, des histoires noires mais intéressantes et parfois assez fortes, avec pour seul défaut une narration parfois un peu hermétique en début de chaque histoire courte, bref un manga qui plaira aux amateurs d'histoires adultes et sombres.
Le Sang des Voyous
Polar plutôt violent, "Le Sang des Voyous" est donc la dernière collaboration en date entre Jacques de Loustal et Philippe Paringaux. Loustal que j'ai rencontré lors de l'édition 2006 du Festival de Solliès-Ville m'avait confié que "Le Sang des Voyous" était sa bande dessinée la plus noire. Et bien, je confirme. Sans vouloir plagier l'un de nos chanteurs bien connus : "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir...". L'histoire scénarisée par Philippe Paringaux nous raconte la dérive sanglante d’un tueur à gage moribond à la recherche de sa fille perdue de vue nombre d'années auparavant. Au cours de son périple, il n'hésitera pas à solder quelques ardoises laissées en suspend. La narration de ce thriller est assez particulière. Les dialogues sont réduits au minimum tandis que des encadrés de textes viennent plonger le lecteur dans l'esprit et les sensations du personnage central. L'atmosphère glauque distillée tout au long des planches de l'album s'en trouve ainsi renforcée. Coté dessins, je ne suis pas de prime abord un grand fan de ce style graphique, aussi il m'a fallu un moment avant de m'y faire. Loustal a choisi d'illustrer le récit par un trait plutôt dur et froid à l'image de son "héros". Les décors sont très épurés, parfois sommaires, même si certains plans de paysages m'ont réellement emballé, notamment grâce à une mise en couleur des plus réussies. Une bande dessinée qui vous captivera jusqu’à son terme.
Wyoming doll
J'ai passé un bon moment à lire ce one shot, mais il est vrai que j'apprécie tout particulièrement tout ce qui touche aux indiens d'Amérique du nord. La violence des protagonistes blancs ou indiens est d’une certaine manière en adéquation avec le décor de paysages sauvages et vierges dans lequel elle se déroule. La précarité de la vie des premiers colons migrants à travers les étendues de des plaines de l’Ouest est bien rendue. L'incompréhension entre les deux "camps" est omniprésente. J’ai eu cependant du mal avec la colorisation dans laquelle je trouve que le noir est trop présent. J’ai également aussi eu du mal à m’attacher aux personnages qui auraient mérité d’être plus fouillés ou plus nuancés.
Mijeong
Pour tous ceux qui, comme moi, ont eu du mal à contenir leur énervement à la lecture de "Cours, Bong-Gu !", du même auteur, cette nouvelle sortie du Coréen Byun Byung Jun est à ouvrir avec la plus grande méfiance. En effet l'oeuvre pré-citée n'instillait pas la confiance dans l'esprit des lecteurs. Mais pourtant ce "Mijeong" est une oeuvre très différente, laissant enfin entrevoir la palette des possibilités de l'auteur. Bon, ça manque encore de rigueur côté découpage et de fluidité au niveau des histoires, mais le dessin est carrément plus intéressant. Et puis il y a quand même quelques idées. Comme dans "Yeon-du", dix-sept ans", ou "Utility", deux récits à la limite du malsain. Byun Jun a vraiment un problème, ou un rapport particulier, avec l'enfance. Une vraie curiosité, à lire par tout ceux qui ont l'esprit ouvert.
Coccobill
Retour d'un marché aux puces. Bof... pas grand chose...allez, un dernier étal... tiens, quelques BD en mauvais état sauf deux "Coccobill". Connais pas. Pagination... héhéhé !... mais ça m'a l'air complètement loufoque !?!... 3 Euro les deux ?.. j'achète. Retour maison, lecture ultérieure. QUOI ???... mais c'est diiiiiiingue !... Un vrai délire ! Le héros ?... un cow-boy qui ne boit que de la camomille. Des histoires complètement surréalistes. Jaccoviti y balance des éléments incongrus qui, très souvent, n'ont même rien à voir avec le thème. J'accroche... une vraie parodie du western tel qu'on le connaît. Ca déconne tous azimuts, ne se prend absolument pas au sérieux. Pourtant... ça finit par un peu me lasser. Les histoires ?... non ! le dessin... Trait "irritant", mise en page... euh...quelle mise en page ?... Question : qu'auraient donné ces histoires sous le trait de Gotlib, Alexis, Mandryka ?... Vraisemblablement un "must". Ce n'est pas le cas ici. Vérification dans mes fiches. Pfou !... Coccobill a été créé en 1957 en Italie. En francophonie ?.. Ca n'a pas trop marché : deux albums édités en 1975. Personnage et série oubliés. Pour autant qu'ils aient été connus !... C'est peut-être pas plus mal. Je cote "3" pour les histoires et l'univers complètement surréaliste.
Mygala
Attention, rareté ! "Mygala" est en effet l'une des très rares séries abandonnées à avoir été reprises et relancées par Soleil. Il faut dire qu'il s'agit de l'un des fleurons de feu le catalogue Nucléa². Ainsi l'on se retrouve dans un univers futuriste, un huis-clos horrifique qui fait penser à un mélange de Resident Evil et d'Alien... Le début du tome 1, bien qu'un peu confus (qu'est-ce que le Corzal ?) laissait tout de même entrevoir de belles promesses pour la suite. C'est sans doute ces belles promesses qui ont convaincu les moguls de chez Soleil, encourageant les deux auteurs, qui entre-temps avaient lancé la série Samuraï, à reprendre leur oeuvre de jeunesse. Bref, "Mygala" ça se lit plutôt bien, l'univers créé n'est pas trop outré, et l'héroïne ne montre sa poitrine surpuissante que sur les couvertures, pour une fois. Le dessin de Genêt est plutôt agréable, clair, même si les visages de ses personnages manquent pas mal d'expression, et si les couleurs de Hernan Cabrera ne sont pas très diversifiées. Une bonne série de SF, sans plus toutefois.
Un point c'est tout !
Il faut aimer les loufoqueries et le style de Boucq pour apprécier cette BD, et ça tombe bien c'est mon cas. Dans son style toujours aussi décalé, il nous fait partir d'une conversation "graphicosophique de Café du Commerce" pour donner son analyse de l'art pictural tout en humour et digression. Traitant tour à tour du point, du trait puis des contours et perspectives, Boucq nous offre une suite de planches, d'illustrations et d'images délirantes tournant autour du thème du dessin comme Batman autour de Robin. Dialogues outrés et loufoques, fausses citations, anecdotes échevelées, Un point c'est tout se présente comme un guide échevelé de l'art du dessin. Amusant, même si les textes alambiqués ont de quoi dérouter celui qui essaie de les comprendre pour de bon. J'ai bien aimé ma lecture, souriant quasiment en permanence. Cependant, j'estime que, pour vraiment vouloir acheter cet album, il faut soit aimer beaucoup le style particulier de Boucq soit être soi-même dessinateur et aimer cet ouvrage pour son côté complètement décalé sur son propre art. Peut-être à ne pas mettre en toutes les mains.