Faire partager un événement important de sa vie avec ses lecteurs, c’est un peu partager son intimité avec eux. L’intention est louable et le concept mérite réflexion.
Agencé comme un journal intime, cet album est constitué par une suite de séquences de la vie de Capucine durant sa grossesse. N’ayant pas encore d’enfants et n’étant pas dans la peau d’une femme, ce récit ne m’a rappelé aucun souvenir personnel ou quelconque nostalgie. Reste de cette bd des instantanés qui se lisent puis s’oublient . . .
Le dessin est sympathique avec un trait gras et charbonneux rappelant par moment celui de Craig Thompson.
Voilà un bon album de Goossens, mais pas un de ceux sur lesquels je me serais le plus marré.
Laisse autant le vent emporter tout est un recueil d'histoires courtes aux thèmes variés, rappellant parfois le principe de la Rubrique-à-Brac de Gotlib mais avec l'humour absurde si spécifique de Goossens. Les thèmes vont du sport (qui m'a bien fait rigoler) aux films d'épouvante (ah, le film d'horreur pour expert-comptable !) en passant par les drogues.
Et comme je viens de le dire, j'ai souvent rigolé. Mais je suis aussi resté un peu de marbre pendant presque la moitié de l'album, avec quelques histoires ou passages que je trouvais longuets et un peu mornes (les sketchs sur l'éducation sexuelle, sur les 2 roues ou sur les amants par exemple).
Quant au dessin, il est bon (pour qui aime le style de Goossens). Je le trouve même plus travaillé et plus jolîment colorisé que d'autres de ses albums.
Dans l'ensemble, c'est un bon album, qui ravira les amateurs de Goossens. Mais je lui préfère Voyage au bout de la Lune.
CA ALORS !?!... Un scénario auquel personne n'avait jamais pensé : notre bonne vieille Terre victime d'une énième guerre mondiale.
BOUM !...Y a plus rien... sauf une poignée de gens affamés qui errent à la recherche de quoi manger.
Mais c'est pas fini !.. Ils vont même se trouver confrontés à des mutants style beurk-beurk et autres dégénérés de même acabit. Mais que vont-ils devoir faire ?... Ben les combattre, pardi !
Ca c'est du scénario jamais vu !.. C'est fou, non ?!?...
C'est con, oui !...
Enfin, c'est ce que je me suis dit à la découverte de cette série. Elle débute d'ailleurs dans "Le Canard Sauvage", n° 6 de fin 1974. Nos "héros" vont survivre jusque dans Circus n° 100 d'Août 1986.
QUOI !?!... Ca a duré 12 ans ???...
Ben oui. C'est que, l'air de rien, malgré un postulat de départ simpliste, déjà lu et vu maintes fois auparavant, c'est quand même pas mal réalisé.
L'attrait ?... Nombre de gens qui composent le lectorat aiment ces histoires "d'après", où l'on se demande ce qu'on pourrait bien devenir et faire en tant que survivant.
Qui plus est, les scénarios sont bien construits, calibrés.
Le dessin de Ramaioli est, lui, efficace, rapide, bien enlevé. Je n'ai donc pas boudé mon plaisir à la lecture des opus qui composent cette quand même bonne et bien faite série.
In fine : une saga post-atomique un peu bizarre, assez violente, mais dont les albums se laissent lire d'un trait.
Inspirée -par ses formes- de l'actrice Valérie Kaprisky, Druuna fait son apparition dans Charlie Mensuel
C'est... je dois dire... assez "chaud".
Obligée de se prostituer dans l'histoire, son auteur ne cache pas grand chose de ses ébats, tant physiques que cérébraux (elle entretient même de drôles de rapports télépathiques avec un cerveau conservé intact depuis des siècles !).
Druuna ?... Une série à part. Une sorte de fable de science-fiction meublée, en outre, des habituelles "bestioles d'autres mondes" et fluctuations espace-temps.
J'ai lu quelques albums. C'est pas mal, mais je n'en ai pas gardé un fantastique souvenir...
La Terre anéantie suite à un ultime séisme, un satellite artificiel avec à son bord des humains qui vont être victimes de mutations, un sérum (comme par hasard) qui peut arrêter cette dégénérescence physique, non contaminée l'héroïne en veut quand même sa dose (j'aime bien cette phrase !), etc... un postulat simple dans sa conception, mais dont les qualités narrative et graphique réservent quand même quelques bons moments.
Mais sans plus. J'ai mis 3/5. Et c'est bien payé !..
Fin du 18ème siècle. Venise. Une ville de plaisirs... et de dangers...
Le cadre est planté. J'aime déjà...
Giacomo C. (sans oublier Parmeno, son complice) fait ses débuts dans le mensuel "Vécu" n° 30 de fin 1987.
Giacomo C. ?... Il me fait penser à Casanova ; tout en étant quelqu'un de fragile... de curieux aussi.
Une série historique ?... Oui et non... Je suis entré -par curiosité-, puis suis resté -par plaisir- dans cette société de l'époque -en pleine mutation- concoctée par les auteurs. C'est documenté, certes, mais heureusement sans faire montre d'un trop grand didactisme.
Une bonne série, que j'aime, et qui m'offre un mélange inspiré de littérature, de peinture, de théâtre même. Une véritable "Comedia del' arte". Puissante graphiquement, forte textuellement et qui me fait vivre une sorte d'authenticité sur papier.
Textuel de bonne facture, aventures biens inspirées, plaisir des yeux (j'ai un léger faible pour les "belles créatures" de Griffo), graphisme pointilleux, scénarios à la dramaturgie bien amenée... Giacomo C. se laisse lire avec un plaisir évident.
Et c'est ce que je fais, de temps en temps, au gré de mes envies. Et je n'ai jamais été déçu.
Ma cote réelle : 3,5/5
Je mets 3.5/5.
Captain Biceps encore une très bonne bd de Zep.
L’humour qui parodie les super héros, est souvent très drôle (il y a quand même plusieurs gags nuls).
Le dessin est beau, mieux que dans Samson et Néon.
Il y a 2-3 répétitions, et les « le saviez-vous » sont très marrants.
Moins bien que Titeuf et L'enfer des concerts, mais très bien quand même.
A avoir dans sa Bdthèque.
Ce court récit développé par Lapière nous met dans la peau d’un simple d’esprit qui ne sait se faire comprendre car muet.
Denis Lapière traite de la différence et de l’incompréhension d’autrui avec beaucoup d’efficacité et de gravité. La difficulté de faire la différence entre la réalité et la fiction amenant à une confusion entre ce qui est bien et ce qui est mal est le moteur de cette histoire.
Toutefois, celle-ci est cependant trop courte que pour s’appréhender la vie de Luc et ses difficultés mais constitue sans doute une bonne entrée en la matière pour aborder la lecture de "la saison des anguilles". De son côté, Pierre Bailly nous gratifie de planches en N&B superbes, un peu à l’image d’un Chabouté ou d’un Pellejero.
Ce western quasi-muet commence classiquement : un shérif, deux bandits, un casse en préparation. Mais bien vite, le récit vire au gore. Le responsable ? Oblivion, ou plutôt l’élixir d’Oblivion, qui rend celui qui le consomme à moitié-zombie. Henry et Butch vont en faire les frais. Difficile en effet de se défaire d’un shérif devenu increvable . . .
Le trait anguleux de David Bolvin, associé à une bichromie des planches où le rouge devient rapidement prépondérant, ne laisse planer que peu de doutes sur l’issue irrémédiable de ce western sans concessions. Le découpage net et la quasi-absence de paroles ajoutent à l’ambiance lourde et oppressante du récit. C’est gore, très gore . . . vous voilà averti !
A noter qu’un cahier graphique vient prolonger le récit en proposant des croquis préparatoires qui permettent d’en savoir un peu plus sur les protagonistes. Plutôt bienvenu . . .
"C'était au temps où Bruxelles bruxellait..." chantait Brel.
Il y a de cela dans cette histoire...
Albert ?... un gamin bruxellois... un vrai merdeux, et cruel en plus. Rien à voir avec les "ketjes" dessinés par Hergé dans les aventures de Quick et Flupke.
Ce "zievereer" -de son vrai nom Al Memory- fait son apparition dans Métal Hurlant n° 52 de Juin 1980. Il n'est alors qu'un personnage secondaire de la série Bob Fish.
Mais dès 1982, plébiscité par une frange du lectorat qui le préfère à Fish, et qui se délecte de ce salopard-né, Albert devient le pivot d'une série de gags.
J'ai noté "pas mal" parce que j'avoue ne pas être un fan du graphisme de Chaland. C'est comme ça, je n'y peux rien.
Je reconnais néanmoins le traitement original du postulat de départ, la "mise en scène" accrocheuse... Mais j'ai toujours l'impression de terminer un de ses albums en un très (trop) court temps. C'est vrai que Chaland ne privilégie que rarement le textuel.
Ou peut-être suis-je passé à côté de quelque chose ?...
Un jour, sûrement, je relirai l'opus à mon aise. Et peut-être m'en ferai-je une autre opinion...
Chick Bill ?... Un autre cow-boy qui tire plus vite que son ombre. Il fait sa première apparition dans l'hebdo "Chez Nous Junior" n° 1 du 30 Avril 1953.
Une bonne série western humoristique. Chick Bill est un héros sans peur et sans reproches. Un peu trop sérieux peut-être. Heureusement, Tibet lui adjoint rapidement une belle galerie de comparses : Petit Caniche, Dog Bull et -surtout- Kid Ordinn. Ce dernier, le gaffeur en puissance, supporte -d'après moi- le poids de cette série qui serait bien fade sans sa présence.
Tibet s'en est vraiment rendu compte car Kid est devenu, depuis belle lurette, une espèce de pivot central autour duquel sont bâties les aventures.
Chick Bill ?... Une série qui m'a fait rire, quand j'étais gamin. Mais ça fait déjà un fameux bout de temps qu'elle n'arrive même plus à me dérider.
Surdose d'albums ?... Scénarios souvent convenus ?... L'impression de planches réalisées "trop vite" ?... Je ne sais pas. Sporadiquement, il m'arrive de feuilleter le "dernier sorti". Très rarement il m'arrive de l'acheter.
J'ai mis "3" parce que "2" serait faire honte à Tibet.
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Corps de Rêves
Faire partager un événement important de sa vie avec ses lecteurs, c’est un peu partager son intimité avec eux. L’intention est louable et le concept mérite réflexion. Agencé comme un journal intime, cet album est constitué par une suite de séquences de la vie de Capucine durant sa grossesse. N’ayant pas encore d’enfants et n’étant pas dans la peau d’une femme, ce récit ne m’a rappelé aucun souvenir personnel ou quelconque nostalgie. Reste de cette bd des instantanés qui se lisent puis s’oublient . . . Le dessin est sympathique avec un trait gras et charbonneux rappelant par moment celui de Craig Thompson.
Laisse autant le vent emporter tout
Voilà un bon album de Goossens, mais pas un de ceux sur lesquels je me serais le plus marré. Laisse autant le vent emporter tout est un recueil d'histoires courtes aux thèmes variés, rappellant parfois le principe de la Rubrique-à-Brac de Gotlib mais avec l'humour absurde si spécifique de Goossens. Les thèmes vont du sport (qui m'a bien fait rigoler) aux films d'épouvante (ah, le film d'horreur pour expert-comptable !) en passant par les drogues. Et comme je viens de le dire, j'ai souvent rigolé. Mais je suis aussi resté un peu de marbre pendant presque la moitié de l'album, avec quelques histoires ou passages que je trouvais longuets et un peu mornes (les sketchs sur l'éducation sexuelle, sur les 2 roues ou sur les amants par exemple). Quant au dessin, il est bon (pour qui aime le style de Goossens). Je le trouve même plus travaillé et plus jolîment colorisé que d'autres de ses albums. Dans l'ensemble, c'est un bon album, qui ravira les amateurs de Goossens. Mais je lui préfère Voyage au bout de la Lune.
La Terre de la bombe
CA ALORS !?!... Un scénario auquel personne n'avait jamais pensé : notre bonne vieille Terre victime d'une énième guerre mondiale. BOUM !...Y a plus rien... sauf une poignée de gens affamés qui errent à la recherche de quoi manger. Mais c'est pas fini !.. Ils vont même se trouver confrontés à des mutants style beurk-beurk et autres dégénérés de même acabit. Mais que vont-ils devoir faire ?... Ben les combattre, pardi ! Ca c'est du scénario jamais vu !.. C'est fou, non ?!?... C'est con, oui !... Enfin, c'est ce que je me suis dit à la découverte de cette série. Elle débute d'ailleurs dans "Le Canard Sauvage", n° 6 de fin 1974. Nos "héros" vont survivre jusque dans Circus n° 100 d'Août 1986. QUOI !?!... Ca a duré 12 ans ???... Ben oui. C'est que, l'air de rien, malgré un postulat de départ simpliste, déjà lu et vu maintes fois auparavant, c'est quand même pas mal réalisé. L'attrait ?... Nombre de gens qui composent le lectorat aiment ces histoires "d'après", où l'on se demande ce qu'on pourrait bien devenir et faire en tant que survivant. Qui plus est, les scénarios sont bien construits, calibrés. Le dessin de Ramaioli est, lui, efficace, rapide, bien enlevé. Je n'ai donc pas boudé mon plaisir à la lecture des opus qui composent cette quand même bonne et bien faite série. In fine : une saga post-atomique un peu bizarre, assez violente, mais dont les albums se laissent lire d'un trait.
Druuna
Inspirée -par ses formes- de l'actrice Valérie Kaprisky, Druuna fait son apparition dans Charlie Mensuel C'est... je dois dire... assez "chaud". Obligée de se prostituer dans l'histoire, son auteur ne cache pas grand chose de ses ébats, tant physiques que cérébraux (elle entretient même de drôles de rapports télépathiques avec un cerveau conservé intact depuis des siècles !). Druuna ?... Une série à part. Une sorte de fable de science-fiction meublée, en outre, des habituelles "bestioles d'autres mondes" et fluctuations espace-temps. J'ai lu quelques albums. C'est pas mal, mais je n'en ai pas gardé un fantastique souvenir... La Terre anéantie suite à un ultime séisme, un satellite artificiel avec à son bord des humains qui vont être victimes de mutations, un sérum (comme par hasard) qui peut arrêter cette dégénérescence physique, non contaminée l'héroïne en veut quand même sa dose (j'aime bien cette phrase !), etc... un postulat simple dans sa conception, mais dont les qualités narrative et graphique réservent quand même quelques bons moments. Mais sans plus. J'ai mis 3/5. Et c'est bien payé !..
Giacomo C.
Fin du 18ème siècle. Venise. Une ville de plaisirs... et de dangers... Le cadre est planté. J'aime déjà... Giacomo C. (sans oublier Parmeno, son complice) fait ses débuts dans le mensuel "Vécu" n° 30 de fin 1987. Giacomo C. ?... Il me fait penser à Casanova ; tout en étant quelqu'un de fragile... de curieux aussi. Une série historique ?... Oui et non... Je suis entré -par curiosité-, puis suis resté -par plaisir- dans cette société de l'époque -en pleine mutation- concoctée par les auteurs. C'est documenté, certes, mais heureusement sans faire montre d'un trop grand didactisme. Une bonne série, que j'aime, et qui m'offre un mélange inspiré de littérature, de peinture, de théâtre même. Une véritable "Comedia del' arte". Puissante graphiquement, forte textuellement et qui me fait vivre une sorte d'authenticité sur papier. Textuel de bonne facture, aventures biens inspirées, plaisir des yeux (j'ai un léger faible pour les "belles créatures" de Griffo), graphisme pointilleux, scénarios à la dramaturgie bien amenée... Giacomo C. se laisse lire avec un plaisir évident. Et c'est ce que je fais, de temps en temps, au gré de mes envies. Et je n'ai jamais été déçu. Ma cote réelle : 3,5/5
Captain Biceps
Je mets 3.5/5. Captain Biceps encore une très bonne bd de Zep. L’humour qui parodie les super héros, est souvent très drôle (il y a quand même plusieurs gags nuls). Le dessin est beau, mieux que dans Samson et Néon. Il y a 2-3 répétitions, et les « le saviez-vous » sont très marrants. Moins bien que Titeuf et L'enfer des concerts, mais très bien quand même. A avoir dans sa Bdthèque.
Anguille Crue
Ce court récit développé par Lapière nous met dans la peau d’un simple d’esprit qui ne sait se faire comprendre car muet. Denis Lapière traite de la différence et de l’incompréhension d’autrui avec beaucoup d’efficacité et de gravité. La difficulté de faire la différence entre la réalité et la fiction amenant à une confusion entre ce qui est bien et ce qui est mal est le moteur de cette histoire. Toutefois, celle-ci est cependant trop courte que pour s’appréhender la vie de Luc et ses difficultés mais constitue sans doute une bonne entrée en la matière pour aborder la lecture de "la saison des anguilles". De son côté, Pierre Bailly nous gratifie de planches en N&B superbes, un peu à l’image d’un Chabouté ou d’un Pellejero.
Oblivion
Ce western quasi-muet commence classiquement : un shérif, deux bandits, un casse en préparation. Mais bien vite, le récit vire au gore. Le responsable ? Oblivion, ou plutôt l’élixir d’Oblivion, qui rend celui qui le consomme à moitié-zombie. Henry et Butch vont en faire les frais. Difficile en effet de se défaire d’un shérif devenu increvable . . . Le trait anguleux de David Bolvin, associé à une bichromie des planches où le rouge devient rapidement prépondérant, ne laisse planer que peu de doutes sur l’issue irrémédiable de ce western sans concessions. Le découpage net et la quasi-absence de paroles ajoutent à l’ambiance lourde et oppressante du récit. C’est gore, très gore . . . vous voilà averti ! A noter qu’un cahier graphique vient prolonger le récit en proposant des croquis préparatoires qui permettent d’en savoir un peu plus sur les protagonistes. Plutôt bienvenu . . .
Le Jeune Albert
"C'était au temps où Bruxelles bruxellait..." chantait Brel. Il y a de cela dans cette histoire... Albert ?... un gamin bruxellois... un vrai merdeux, et cruel en plus. Rien à voir avec les "ketjes" dessinés par Hergé dans les aventures de Quick et Flupke. Ce "zievereer" -de son vrai nom Al Memory- fait son apparition dans Métal Hurlant n° 52 de Juin 1980. Il n'est alors qu'un personnage secondaire de la série Bob Fish. Mais dès 1982, plébiscité par une frange du lectorat qui le préfère à Fish, et qui se délecte de ce salopard-né, Albert devient le pivot d'une série de gags. J'ai noté "pas mal" parce que j'avoue ne pas être un fan du graphisme de Chaland. C'est comme ça, je n'y peux rien. Je reconnais néanmoins le traitement original du postulat de départ, la "mise en scène" accrocheuse... Mais j'ai toujours l'impression de terminer un de ses albums en un très (trop) court temps. C'est vrai que Chaland ne privilégie que rarement le textuel. Ou peut-être suis-je passé à côté de quelque chose ?... Un jour, sûrement, je relirai l'opus à mon aise. Et peut-être m'en ferai-je une autre opinion...
Chick Bill
Chick Bill ?... Un autre cow-boy qui tire plus vite que son ombre. Il fait sa première apparition dans l'hebdo "Chez Nous Junior" n° 1 du 30 Avril 1953. Une bonne série western humoristique. Chick Bill est un héros sans peur et sans reproches. Un peu trop sérieux peut-être. Heureusement, Tibet lui adjoint rapidement une belle galerie de comparses : Petit Caniche, Dog Bull et -surtout- Kid Ordinn. Ce dernier, le gaffeur en puissance, supporte -d'après moi- le poids de cette série qui serait bien fade sans sa présence. Tibet s'en est vraiment rendu compte car Kid est devenu, depuis belle lurette, une espèce de pivot central autour duquel sont bâties les aventures. Chick Bill ?... Une série qui m'a fait rire, quand j'étais gamin. Mais ça fait déjà un fameux bout de temps qu'elle n'arrive même plus à me dérider. Surdose d'albums ?... Scénarios souvent convenus ?... L'impression de planches réalisées "trop vite" ?... Je ne sais pas. Sporadiquement, il m'arrive de feuilleter le "dernier sorti". Très rarement il m'arrive de l'acheter. J'ai mis "3" parce que "2" serait faire honte à Tibet.