Cette BD n'est pas mal mais qu'est-ce qu'elle est glauque, ou du moins bizarre. Pas vraiment mon genre de came.
Ayant lu Black hole il y a quelques jours, je rapproche grandement cet album de Mezzo et Pirrus de l'oeuvre de Charles Burns.
C'est déjà le cas au niveau du dessin. Encrage gras, personnages un peu figés, style esthétique et sombre, légèrement dérangeant. Plutôt joli et agréable à lire même si la narration omniprésente me plait moyennement.
Les deux oeuvres se rapprochent aussi au niveau de la thématique et du type de personnages : adolescents ou jeunes adultes décalés, en rébellion avec une société molle et détestable, côtoyant des vieux et des adultes tous aussi glauques ou strange les uns que les autres, mode de vie très américanisé alors que cela se passe en Hollande.
Drogue, alcool, mépris du prochain, prises de tête, petits rituels égocentriques, personnages paumés ou définitivement en marge de la société, impression malsaine. Je n'aime pas trop ce genre de récit qui me rebute généralement mais j'ai pourtant tout de même accroché à cette BD. Sa structure en pseudo histoires courtes permet de tenir un bon rythme de lecture et de garder le lecteur captivé. C'est noir, space, mettant en avant des personnages aux moeurs et à l'état d'esprit que je réprouve, mais ça m'a tout de même intéressé.
A lire si vous n'êtes pas allergique à ce style de récit un peu rock, un peu glauque. Et si vous êtes au contraire accro à ce style, si vous aimez les BDs de Charles Burns ou de Daniel Clowes, vous devriez adorer.
Je n'attendais pas grand chose de cette BD, je n'ai donc pas été déçu. C'est un scénario de polar correct, correctement mis en images.
Sur le dessin de Hermann, rien à dire. Il a dessiné des planches nettement plus belles dans d'autres BD, mais celles de cet album sont sans véritable reproche autre que les visages féminins toujours aussi identiques d'une de ses BD à la suivante.
Au niveau du scénario, Yves H. est visiblement inspiré des oeuvres de James Ellroy (L.A. Confidential, Black Daliah, etc.). C'est du polar assez glauque dans un milieu où tous ou presque sont pourris.
Ce scénario aurait probablement mieux convenu à un roman plutôt qu'à une BD. De nombreuses plages de narration nettement trop longues alourdissent complètement le rythme de lecture et m'ont fait me demander à plusieurs reprises quel était l'intérêt de mettre des images si c'était uniquement pour illustrer les textes. On sent qu'il était trop difficile de caser autant d'infos dans une unique BD de 51 pages et que l'auteur a préféré caser de gros blocs de textes pour résumer ce qui serait trop long à mettre en image. Heureusement la fin est plus graphique et rattrape un peu le coup.
Ceci étant dit, ça se laisse lire. Et un maigre amateur de polar tel que moi a tout de même été assez pris par le récit pour aller jusqu'au bout sans ennui. Je regrette juste l'aspect vain de la conclusion et de l'intrigue dans son ensemble, cette impression que le scénariste a juste voulu recréer une ambiance à la James Ellroy et puis voilà tant pis si l'histoire n'est pas exceptionnelle.
Le premier cycle en quatre tomes est doté d'une solide intrigue politico-financière dont le réalisme est la qualité principale. Tout est de qualité dans cette BD et si ce type de récit policier était ma tasse de thé, je la trouverais sans doute franchement bien.
Le dessin de Jean-Yves Delitte est tout à fait sympathique. Il évolue et s'améliore au fil des 4 tomes. Et à vrai dire, je trouve que sur la fin, il ressemble grandement au style de Francq dans Largo Winch. Les couleurs sont cependant différentes. Elles sont bonnes, parfois mêmes très bonnes notamment dans plusieurs scènes sous la pluie, mais l'harmonie chromatique des planches n'est pas à mon goût : trop de mélanges de couleurs disparates d'une case à la suivante.
Quant au scénario, il aborde le monde politique avec d'autant plus d'intérêt que tout y parait vraiment réaliste, sans aucune exagération ou tentative de créer du spectacle. Les personnages sont fouillés et très crédibles. L'intrigue très complexe, ne s'expliquant qu'en toute fin du dernier tome, mais très bien construite.
Mes reproches iront seulement à un certain éparpillement de la narration, suivant plusieurs fils à la fois, notamment les affaires de coeur de l'un des personnages, ce qui donne plus de profondeur au récit mais m'a sensiblement embrouillé. Et l'autre reproche est peut-être la conséquence de ce réalisme et de cette complexité : cela a engendré pour moi un léger ennui à la lecture de cette série, je n'ai pas été complètement captivé. Mais c'est sans doute dû au fait que politique et polar ne soient pas mes sujets de prédilection.
Un récit à l'esthétique sombre et dérangeante pour un récit tout aussi attirant et dérangeant à la fois.
Sincèrement, je n'y ai pas vraiment accroché, je me suis même senti rebuté à plusieurs moments. Mais je reconnais à cette BD une vraie force évocatrice, évocatrice d'émotions contradictoires et de pseudo-souvenirs parfois désagréables.
Charles Burns aborde le sujet de l'adolescence, d'une adolescence pervertie par une maladie sexuellement transmissible qui transforme physiquement les contaminés et les amènent à devenir des parias de la société. Sous le prétexte de cette maladie, j'ai ressenti une métaphore de la façon dont la majorité des adolescents se sentent eux-mêmes en dehors de la société à un moment donné de leur vie, cherchant parfois inconsciemment à quitter le cocon de la famille et la société pour se diriger vers un monde plus adulte dont ils ont parfois honte.
Images et récits se révèlent pour moi insidieusement violents, ou en tout cas dérangeants. Personnages à la fois esthétiques et laids, lieux emplis d'ordures où à l'image de l'un des personnages on craint de se couper sur un vieux tesson de bouteille à chaque pas, ambiances malsaines et pourtant légèrement attirantes. Mes émotions à la lecture de ce petit pavé furent assez contrastées mais tendent toutes vers un certain rejet.
J'ai le sentiment que si cette BD vous parle, elle peut se révéler excellente car elle apporte son esthétisme et sa force avec elle.
Mais dans mon cas, elle m'a plutôt rebuté, me sentant totalement étranger aux personnages et ne partageant pas leurs émotions et envies.
Le genre de visions d'adolescence qui met un peu mal à l'aise et donc un récit qui me repousse davantage qu'il m'attire.
Voilà une BD bigrement intéressante. Intéressante sur le plan scientifique, j'entends, par l'apport d'informations que sa lecture m'a fournie sur l'ensemble ésotérique et religieux entourant la création de l'Ordre des Templiers (du moins selon les auteurs de cette BD).
Histoire secrète de l'ordre du temple se présente sous la forme de ces BD historiques souvent rébarbatives. Son dessin est réaliste et un peu rétro. Ceci dit, hormis quelques soucis de perspective et un manque de profondeur, il est de bonne qualité et plaisant à lire. En outre, la narration est tout à fait bonne, permettant une lecture aisée et fluide.
Mais au-delà de l'aspect factuel et historique, les auteurs de cette série sont aussi visiblement très versés dans l'ésotérisme, les sciences religieuses et certaines croyances dont le lecteur cartésien viendra rapidement à douter du bien-fondé. Il appartient dès lors à ce même lecteur de tirer le bon grain de l'ivraie.
Le bon grain à mes yeux étant une explication très détaillée et judicieuse des circonstances géopolitiques, religieuses et spirituelles ayant amené à la création des Templiers.
L'ivraie étant, à mes yeux encore, quelques dérives ésotériques douteuses telles que l'affirmation de l'existence de l'Agartha, centre spirituel situé dans l'Himalaya, héritier de l'Atlantide et gestionnaire de l'ensemble des religions du monde. Pour résumer, l'axe de réflexion de cette BD me semble un peu trop appuyé en direction d'un ensemble de pensées ésotériques ainsi désignées : Alchimie, Astrologie, Kabbale, Science des Nombres, Symbolisme, Magie et pour finir Techniques du développement physique et mental.
A condition donc de ne pas tout prendre pour argent comptant et de ne pas s'offusquer de certains passages que l'on pourrait qualifier de "fumeux", cette BD apporte vraiment beaucoup d'informations intéressantes qui captiveront autant le lecteur amateur d'Histoire que de Religion ou d'Esotérisme.
Jolie collaboration de David B et Sfar : on reconnaît vraiment les styles de l'un et l'autre et ils s'imbriquent bien pour former une histoire dont l'ambiance est un cocktail de leurs deux mondes artistiques et imaginaires.
Le récit est structuré en chapitres dont chacun des deux auteurs réalise le dessin à tour de rôle. Etonnamment, alors que leurs styles graphiques sont très différents, on ne sent vraiment pas d'effet de coupure entre chaque chapitre. Ils réussissent à former un ensemble visuel continu où l'on retrouve, comme une fusion, les caractéristiques et qualités de l'un et de l'autre.
L'histoire, quant à elle, mélange comme savent le faire ces deux auteurs une part d'atmosphère d'Europe de l'Est, d'espionnage, d'aventure, de fantastique et d'onirisme. Le récit, cependant, malgré sa relative originalité, reste assez plat, son intrigue se bornant à ajouter des éléments et de l'action sans qu'il ne semble se former de trame globale plus complexe et plus captivante.
C'est donc joli, plaisant, plein d'une agréable ambiance dépaysante, mais pas encore un indispensable à mes yeux.
Cette BD semble être une oeuvre des débuts de Varanda, un pêché de jeunesse peut-être bien. Son scénario a été élu parmi plusieurs propositions dans le cadre d'un projet de quartier destiné à y promouvoir la BD en le mettant en scène.
L'histoire est de la SF d'action relativement naïve, un scénario assez adolescent et souvent facile. Sa narration n'est pas excellente et pêche par sa simplicité ou sa rapidité à plusieurs moments. Un lecteur adulte trouvera cette histoire... gentille...
Mais ça se laisse lire.
D'autant plus que le dessin de Varanda y est très bon. Ce sont ses débuts, son style était un peu plus rond qu'aujourd'hui, mais le dynamisme et le soin de son style sont déjà présents. C'est très fluide, agréable et joli à regarder.
Bref pour quelques minutes de lecture détente, pourquoi pas ?
La lecture de cet album d'Alberto Breccia et Norberto Buscaglia a su me redonner une vraie envie de lire certaines nouvelles de Lovecraft. C'est en soi une vraie réussite dans le sens où j'ai su retrouver dans ces histoires courtes en BD une partie de l'ambiance spécifique des oeuvres de ce sombre auteur, ce qui n'est pas donné à toute adaptation BD de tels ouvrages.
Hélas, malgré les efforts manifestes et talentueux de Breccia, je reste convaincu qu'on ne peut pas représenter en image l'indicible.
Pourtant Breccia y a mis un maximum du sien. Usant de différentes techniques graphiques, allant de la peinture réaliste jusqu'aux images parfaitement abstraites, utilisant différentes encres et peintures suivant les cases, usant de collages et autres insertions de photos, il réussit à donner une vraie atmosphère visuelle à son récit. Et effectivement, l'ambiance angoissante de Lovecraft parvient à suinter de certains passages de cette BD. Tout au long de ma lecture, je me suis senti plus ou moins transporté mais jamais totalement envoûté.
Je regrette en effet l'alternance entre images détaillées et nettes, qui satisfont le lecteur en donnant une identité visuelle au récit mais peinent à dégager une vraie ambiance, et images nettement plus floues et abstraites. Ces dernières sont là en théorie pour non pas représenter l'invisible mais pour guider le lecteur et l'amener à imaginer lui-même ce que son esprit effrayé veut voir. Mais pour laisser vraiment l'imagination faire, il vaut mieux à mes yeux aucune image. Les textes seuls de Lovecraft ont été et sont toujours pour moi nettement plus évocateurs qu'une forme floue qui, qui plus est, se révèle pour moi souvent trop différente de ce que je m'imaginais à la lecture originale des nouvelles concernées.
De ce fait, l'ambiance indicible de Lovecraft ne perce qu'en partie de cette adaptation BD, me laissant ainsi sur ma faim et y préférant la relecture des romans eux-mêmes.
Certaines histoires notamment tombent plutôt à plat une fois transposées en BD. Je pense par exemple à La Cité sans Nom et même l'Appel de Cthulhu.
Cependant, j'avoue avoir bien apprécié l'adaptation de certaines autres, notamment le Cauchemar d'Innsmouth (même si l'angoisse de la nouvelle ne ressort que très amoindrie), le Monstre sur le Seuil et Celui qui hantait les Ténèbres.
A lire cependant car autant j'estime Lovecraft très difficile voire impossible à transcrire en BD, autant cet essai-là est quasiment une réussite.
Note approximative : 2.5/5
Une drôle d'ambiance noire pour cette BD qui ne m'a que peu convaincu.
Son décor est assez spécial, nous plaçant dans une grande ville américaine où d'un côté des maffieux dealent de l'héroïne et de l'autre des gangs de sans-abris colonisent les toits des immeubles. Deux intrigues qui vont finir par se croiser dans l'Hotel of Univers dans lequel loge temporairement une junkie qui a volé de la dope à de grands méchants et au sommet duquel se trouve le dangereux Chien de Minuit, gardien du toit qui tue tous ceux qui tentent de s'y installer.
Ambiance un peu bizarre à laquelle il m'a été difficile d'accrocher tant les histoires de méchants maffieux qui torturent leurs victimes impuissantes m'indiffèrent et tant cette histoire de gangs qui vivent sur les toits m'a paru peu crédible.
Quant au dessin, c'est du noir et blanc façon BD thriller argentine (Muñoz et Sampayo, Alack Sinner). Il colle bien avec l'ambiance et n'est pas mauvais mais il ne me plait pas plus que ça.
Bref, c'est un récit qui se lit mais ne marquera pas vraiment ma mémoire.
Note approximative : 2.5/5
L'histoire vraie d'un homme (un mangaka qui plus est) qui décide de son propre chef de quitter sa vie normale d'homme marié et travailleur pour aller vivre dans la rue comme un clochard, voilà qui devrait être assez intéressant. Et pourtant je me suis plutôt ennuyé à la lecture de ce manga.
Le dessin est simple, un peu dans le style rondelet de Tezuka. Sans être très beau, il est efficace et facile à lire.
La narration aussi est plutôt bonne; Malgré quelques petites errances narratives en tout début d'album, on suit sans difficultés les aventures du quotidien ou des nuits du mangaka dans la rue.
Le récit est séparé en trois chapitres presque indépendants.
Le premier raconte la première "fugue" du narrateur et essentiellement la façon dont il vit en fouillant les poubelles et en vivant la vraie vie d'un clochard jusqu'à ce que la police et sa famille le retrouvent.
Le second raconte sa deuxième "fugue" où cette fois il choisit non plus de vivre en clochard mais de changer de vie et de travailler comme ouvrier manuel pour la compagnie du gaz.
Et le troisième n'aborde plus une fugue cette fois-ci mais une cure de désintoxication à l'alcoolisme qu'il a dû subir tant il avait sombré après avoir retrouvé sa vie normale.
D'une part, ces récits, alors qu'ils auraient dû attirer une vraie curiosité, se révèlent assez mornes. Le manga raconte les faits et les anecdotes les uns après les autres, sans jamais vraiment réussir à relever le rythme ou l'intérêt. Cet album est dense et long à lire, et on s'y ennuie finalement assez rapidement.
D'autre part, il manque l'explication principale : pourquoi le narrateur a-t-il choisi d'agir ainsi et de vivre dans la rue ? A le lire, il semble avoir de sacrés gros problèmes psychologiques à vouloir fuir ainsi en se foutant de ses proches et en choisissant volontairement de ne plus vouloir travailler. Mais on n'arrive pas pour autant à le comprendre. J'aurais même tendance à réprouver ses actes non pas parce qu'il choisit de vivre la vie comme il l'entend mais surtout parce qu'il le fait en lâche qui abandonne sa femme et ses proches.
Au final, j'ai trouvé vraiment difficile de m'attacher au personnage principal tant ses actes pourtant délibérés me semblent... pitoyables, voire m'énervent. L'auteur montre en outre un Japon détestable voire dérangeant car tout le monde semble y être complètement taré, à en être parfois dangereux.
Et puis j'ai trouvé le troisième chapitre presque incongru par rapport aux deux autres car il n'a quasiment rien à voir. Il ne s'agit plus d'une fugue dans la rue mais d'une hospitalisation forcée par sa famille puis d'une cure intensive de désintoxication alcoolique. OK, ce sujet est relativement intéressant mais je ne vois pas trop le rapport avec les disparitions précédentes de l'auteur, un peu comme si lui ou son éditeur avait finalement décidé de raconter toutes les petites aventures de sa vie et de le mettre dans un unique album pour tirer sur la corde du petit succès de ses premières aventures.
Et sans qu'on ait encore eu des explications permettant de comprendre vraiment le personnage principal, l'histoire se termine très abruptement. J'ai presque cru que l'auteur avait eu un accident pour arrêter ainsi son récit en plein milieu de quelque chose.
Bref, ce manga a quelques côtés intéressants mais il manque vraiment de ce qui rendrait son personnage attachant et qui rendrait son récit un peu moins plat, long et finalement ennuyeux voire dérangeant.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Roi des Mouches
Cette BD n'est pas mal mais qu'est-ce qu'elle est glauque, ou du moins bizarre. Pas vraiment mon genre de came. Ayant lu Black hole il y a quelques jours, je rapproche grandement cet album de Mezzo et Pirrus de l'oeuvre de Charles Burns. C'est déjà le cas au niveau du dessin. Encrage gras, personnages un peu figés, style esthétique et sombre, légèrement dérangeant. Plutôt joli et agréable à lire même si la narration omniprésente me plait moyennement. Les deux oeuvres se rapprochent aussi au niveau de la thématique et du type de personnages : adolescents ou jeunes adultes décalés, en rébellion avec une société molle et détestable, côtoyant des vieux et des adultes tous aussi glauques ou strange les uns que les autres, mode de vie très américanisé alors que cela se passe en Hollande. Drogue, alcool, mépris du prochain, prises de tête, petits rituels égocentriques, personnages paumés ou définitivement en marge de la société, impression malsaine. Je n'aime pas trop ce genre de récit qui me rebute généralement mais j'ai pourtant tout de même accroché à cette BD. Sa structure en pseudo histoires courtes permet de tenir un bon rythme de lecture et de garder le lecteur captivé. C'est noir, space, mettant en avant des personnages aux moeurs et à l'état d'esprit que je réprouve, mais ça m'a tout de même intéressé. A lire si vous n'êtes pas allergique à ce style de récit un peu rock, un peu glauque. Et si vous êtes au contraire accro à ce style, si vous aimez les BDs de Charles Burns ou de Daniel Clowes, vous devriez adorer.
The Girl from Ipanema
Je n'attendais pas grand chose de cette BD, je n'ai donc pas été déçu. C'est un scénario de polar correct, correctement mis en images. Sur le dessin de Hermann, rien à dire. Il a dessiné des planches nettement plus belles dans d'autres BD, mais celles de cet album sont sans véritable reproche autre que les visages féminins toujours aussi identiques d'une de ses BD à la suivante. Au niveau du scénario, Yves H. est visiblement inspiré des oeuvres de James Ellroy (L.A. Confidential, Black Daliah, etc.). C'est du polar assez glauque dans un milieu où tous ou presque sont pourris. Ce scénario aurait probablement mieux convenu à un roman plutôt qu'à une BD. De nombreuses plages de narration nettement trop longues alourdissent complètement le rythme de lecture et m'ont fait me demander à plusieurs reprises quel était l'intérêt de mettre des images si c'était uniquement pour illustrer les textes. On sent qu'il était trop difficile de caser autant d'infos dans une unique BD de 51 pages et que l'auteur a préféré caser de gros blocs de textes pour résumer ce qui serait trop long à mettre en image. Heureusement la fin est plus graphique et rattrape un peu le coup. Ceci étant dit, ça se laisse lire. Et un maigre amateur de polar tel que moi a tout de même été assez pris par le récit pour aller jusqu'au bout sans ennui. Je regrette juste l'aspect vain de la conclusion et de l'intrigue dans son ensemble, cette impression que le scénariste a juste voulu recréer une ambiance à la James Ellroy et puis voilà tant pis si l'histoire n'est pas exceptionnelle.
Les coulisses du pouvoir
Le premier cycle en quatre tomes est doté d'une solide intrigue politico-financière dont le réalisme est la qualité principale. Tout est de qualité dans cette BD et si ce type de récit policier était ma tasse de thé, je la trouverais sans doute franchement bien. Le dessin de Jean-Yves Delitte est tout à fait sympathique. Il évolue et s'améliore au fil des 4 tomes. Et à vrai dire, je trouve que sur la fin, il ressemble grandement au style de Francq dans Largo Winch. Les couleurs sont cependant différentes. Elles sont bonnes, parfois mêmes très bonnes notamment dans plusieurs scènes sous la pluie, mais l'harmonie chromatique des planches n'est pas à mon goût : trop de mélanges de couleurs disparates d'une case à la suivante. Quant au scénario, il aborde le monde politique avec d'autant plus d'intérêt que tout y parait vraiment réaliste, sans aucune exagération ou tentative de créer du spectacle. Les personnages sont fouillés et très crédibles. L'intrigue très complexe, ne s'expliquant qu'en toute fin du dernier tome, mais très bien construite. Mes reproches iront seulement à un certain éparpillement de la narration, suivant plusieurs fils à la fois, notamment les affaires de coeur de l'un des personnages, ce qui donne plus de profondeur au récit mais m'a sensiblement embrouillé. Et l'autre reproche est peut-être la conséquence de ce réalisme et de cette complexité : cela a engendré pour moi un léger ennui à la lecture de cette série, je n'ai pas été complètement captivé. Mais c'est sans doute dû au fait que politique et polar ne soient pas mes sujets de prédilection.
Black Hole
Un récit à l'esthétique sombre et dérangeante pour un récit tout aussi attirant et dérangeant à la fois. Sincèrement, je n'y ai pas vraiment accroché, je me suis même senti rebuté à plusieurs moments. Mais je reconnais à cette BD une vraie force évocatrice, évocatrice d'émotions contradictoires et de pseudo-souvenirs parfois désagréables. Charles Burns aborde le sujet de l'adolescence, d'une adolescence pervertie par une maladie sexuellement transmissible qui transforme physiquement les contaminés et les amènent à devenir des parias de la société. Sous le prétexte de cette maladie, j'ai ressenti une métaphore de la façon dont la majorité des adolescents se sentent eux-mêmes en dehors de la société à un moment donné de leur vie, cherchant parfois inconsciemment à quitter le cocon de la famille et la société pour se diriger vers un monde plus adulte dont ils ont parfois honte. Images et récits se révèlent pour moi insidieusement violents, ou en tout cas dérangeants. Personnages à la fois esthétiques et laids, lieux emplis d'ordures où à l'image de l'un des personnages on craint de se couper sur un vieux tesson de bouteille à chaque pas, ambiances malsaines et pourtant légèrement attirantes. Mes émotions à la lecture de ce petit pavé furent assez contrastées mais tendent toutes vers un certain rejet. J'ai le sentiment que si cette BD vous parle, elle peut se révéler excellente car elle apporte son esthétisme et sa force avec elle. Mais dans mon cas, elle m'a plutôt rebuté, me sentant totalement étranger aux personnages et ne partageant pas leurs émotions et envies. Le genre de visions d'adolescence qui met un peu mal à l'aise et donc un récit qui me repousse davantage qu'il m'attire.
Histoire secrète de l'ordre du temple
Voilà une BD bigrement intéressante. Intéressante sur le plan scientifique, j'entends, par l'apport d'informations que sa lecture m'a fournie sur l'ensemble ésotérique et religieux entourant la création de l'Ordre des Templiers (du moins selon les auteurs de cette BD). Histoire secrète de l'ordre du temple se présente sous la forme de ces BD historiques souvent rébarbatives. Son dessin est réaliste et un peu rétro. Ceci dit, hormis quelques soucis de perspective et un manque de profondeur, il est de bonne qualité et plaisant à lire. En outre, la narration est tout à fait bonne, permettant une lecture aisée et fluide. Mais au-delà de l'aspect factuel et historique, les auteurs de cette série sont aussi visiblement très versés dans l'ésotérisme, les sciences religieuses et certaines croyances dont le lecteur cartésien viendra rapidement à douter du bien-fondé. Il appartient dès lors à ce même lecteur de tirer le bon grain de l'ivraie. Le bon grain à mes yeux étant une explication très détaillée et judicieuse des circonstances géopolitiques, religieuses et spirituelles ayant amené à la création des Templiers. L'ivraie étant, à mes yeux encore, quelques dérives ésotériques douteuses telles que l'affirmation de l'existence de l'Agartha, centre spirituel situé dans l'Himalaya, héritier de l'Atlantide et gestionnaire de l'ensemble des religions du monde. Pour résumer, l'axe de réflexion de cette BD me semble un peu trop appuyé en direction d'un ensemble de pensées ésotériques ainsi désignées : Alchimie, Astrologie, Kabbale, Science des Nombres, Symbolisme, Magie et pour finir Techniques du développement physique et mental. A condition donc de ne pas tout prendre pour argent comptant et de ne pas s'offusquer de certains passages que l'on pourrait qualifier de "fumeux", cette BD apporte vraiment beaucoup d'informations intéressantes qui captiveront autant le lecteur amateur d'Histoire que de Religion ou d'Esotérisme.
La Ville des mauvais rêves - Urani
Jolie collaboration de David B et Sfar : on reconnaît vraiment les styles de l'un et l'autre et ils s'imbriquent bien pour former une histoire dont l'ambiance est un cocktail de leurs deux mondes artistiques et imaginaires. Le récit est structuré en chapitres dont chacun des deux auteurs réalise le dessin à tour de rôle. Etonnamment, alors que leurs styles graphiques sont très différents, on ne sent vraiment pas d'effet de coupure entre chaque chapitre. Ils réussissent à former un ensemble visuel continu où l'on retrouve, comme une fusion, les caractéristiques et qualités de l'un et de l'autre. L'histoire, quant à elle, mélange comme savent le faire ces deux auteurs une part d'atmosphère d'Europe de l'Est, d'espionnage, d'aventure, de fantastique et d'onirisme. Le récit, cependant, malgré sa relative originalité, reste assez plat, son intrigue se bornant à ajouter des éléments et de l'action sans qu'il ne semble se former de trame globale plus complexe et plus captivante. C'est donc joli, plaisant, plein d'une agréable ambiance dépaysante, mais pas encore un indispensable à mes yeux.
La 22 millième dimension
Cette BD semble être une oeuvre des débuts de Varanda, un pêché de jeunesse peut-être bien. Son scénario a été élu parmi plusieurs propositions dans le cadre d'un projet de quartier destiné à y promouvoir la BD en le mettant en scène. L'histoire est de la SF d'action relativement naïve, un scénario assez adolescent et souvent facile. Sa narration n'est pas excellente et pêche par sa simplicité ou sa rapidité à plusieurs moments. Un lecteur adulte trouvera cette histoire... gentille... Mais ça se laisse lire. D'autant plus que le dessin de Varanda y est très bon. Ce sont ses débuts, son style était un peu plus rond qu'aujourd'hui, mais le dynamisme et le soin de son style sont déjà présents. C'est très fluide, agréable et joli à regarder. Bref pour quelques minutes de lecture détente, pourquoi pas ?
Les Mythes de Cthulhu
La lecture de cet album d'Alberto Breccia et Norberto Buscaglia a su me redonner une vraie envie de lire certaines nouvelles de Lovecraft. C'est en soi une vraie réussite dans le sens où j'ai su retrouver dans ces histoires courtes en BD une partie de l'ambiance spécifique des oeuvres de ce sombre auteur, ce qui n'est pas donné à toute adaptation BD de tels ouvrages. Hélas, malgré les efforts manifestes et talentueux de Breccia, je reste convaincu qu'on ne peut pas représenter en image l'indicible. Pourtant Breccia y a mis un maximum du sien. Usant de différentes techniques graphiques, allant de la peinture réaliste jusqu'aux images parfaitement abstraites, utilisant différentes encres et peintures suivant les cases, usant de collages et autres insertions de photos, il réussit à donner une vraie atmosphère visuelle à son récit. Et effectivement, l'ambiance angoissante de Lovecraft parvient à suinter de certains passages de cette BD. Tout au long de ma lecture, je me suis senti plus ou moins transporté mais jamais totalement envoûté. Je regrette en effet l'alternance entre images détaillées et nettes, qui satisfont le lecteur en donnant une identité visuelle au récit mais peinent à dégager une vraie ambiance, et images nettement plus floues et abstraites. Ces dernières sont là en théorie pour non pas représenter l'invisible mais pour guider le lecteur et l'amener à imaginer lui-même ce que son esprit effrayé veut voir. Mais pour laisser vraiment l'imagination faire, il vaut mieux à mes yeux aucune image. Les textes seuls de Lovecraft ont été et sont toujours pour moi nettement plus évocateurs qu'une forme floue qui, qui plus est, se révèle pour moi souvent trop différente de ce que je m'imaginais à la lecture originale des nouvelles concernées. De ce fait, l'ambiance indicible de Lovecraft ne perce qu'en partie de cette adaptation BD, me laissant ainsi sur ma faim et y préférant la relecture des romans eux-mêmes. Certaines histoires notamment tombent plutôt à plat une fois transposées en BD. Je pense par exemple à La Cité sans Nom et même l'Appel de Cthulhu. Cependant, j'avoue avoir bien apprécié l'adaptation de certaines autres, notamment le Cauchemar d'Innsmouth (même si l'angoisse de la nouvelle ne ressort que très amoindrie), le Monstre sur le Seuil et Celui qui hantait les Ténèbres. A lire cependant car autant j'estime Lovecraft très difficile voire impossible à transcrire en BD, autant cet essai-là est quasiment une réussite.
Le Chien de minuit
Note approximative : 2.5/5 Une drôle d'ambiance noire pour cette BD qui ne m'a que peu convaincu. Son décor est assez spécial, nous plaçant dans une grande ville américaine où d'un côté des maffieux dealent de l'héroïne et de l'autre des gangs de sans-abris colonisent les toits des immeubles. Deux intrigues qui vont finir par se croiser dans l'Hotel of Univers dans lequel loge temporairement une junkie qui a volé de la dope à de grands méchants et au sommet duquel se trouve le dangereux Chien de Minuit, gardien du toit qui tue tous ceux qui tentent de s'y installer. Ambiance un peu bizarre à laquelle il m'a été difficile d'accrocher tant les histoires de méchants maffieux qui torturent leurs victimes impuissantes m'indiffèrent et tant cette histoire de gangs qui vivent sur les toits m'a paru peu crédible. Quant au dessin, c'est du noir et blanc façon BD thriller argentine (Muñoz et Sampayo, Alack Sinner). Il colle bien avec l'ambiance et n'est pas mauvais mais il ne me plait pas plus que ça. Bref, c'est un récit qui se lit mais ne marquera pas vraiment ma mémoire.
Journal d'une disparition
Note approximative : 2.5/5 L'histoire vraie d'un homme (un mangaka qui plus est) qui décide de son propre chef de quitter sa vie normale d'homme marié et travailleur pour aller vivre dans la rue comme un clochard, voilà qui devrait être assez intéressant. Et pourtant je me suis plutôt ennuyé à la lecture de ce manga. Le dessin est simple, un peu dans le style rondelet de Tezuka. Sans être très beau, il est efficace et facile à lire. La narration aussi est plutôt bonne; Malgré quelques petites errances narratives en tout début d'album, on suit sans difficultés les aventures du quotidien ou des nuits du mangaka dans la rue. Le récit est séparé en trois chapitres presque indépendants. Le premier raconte la première "fugue" du narrateur et essentiellement la façon dont il vit en fouillant les poubelles et en vivant la vraie vie d'un clochard jusqu'à ce que la police et sa famille le retrouvent. Le second raconte sa deuxième "fugue" où cette fois il choisit non plus de vivre en clochard mais de changer de vie et de travailler comme ouvrier manuel pour la compagnie du gaz. Et le troisième n'aborde plus une fugue cette fois-ci mais une cure de désintoxication à l'alcoolisme qu'il a dû subir tant il avait sombré après avoir retrouvé sa vie normale. D'une part, ces récits, alors qu'ils auraient dû attirer une vraie curiosité, se révèlent assez mornes. Le manga raconte les faits et les anecdotes les uns après les autres, sans jamais vraiment réussir à relever le rythme ou l'intérêt. Cet album est dense et long à lire, et on s'y ennuie finalement assez rapidement. D'autre part, il manque l'explication principale : pourquoi le narrateur a-t-il choisi d'agir ainsi et de vivre dans la rue ? A le lire, il semble avoir de sacrés gros problèmes psychologiques à vouloir fuir ainsi en se foutant de ses proches et en choisissant volontairement de ne plus vouloir travailler. Mais on n'arrive pas pour autant à le comprendre. J'aurais même tendance à réprouver ses actes non pas parce qu'il choisit de vivre la vie comme il l'entend mais surtout parce qu'il le fait en lâche qui abandonne sa femme et ses proches. Au final, j'ai trouvé vraiment difficile de m'attacher au personnage principal tant ses actes pourtant délibérés me semblent... pitoyables, voire m'énervent. L'auteur montre en outre un Japon détestable voire dérangeant car tout le monde semble y être complètement taré, à en être parfois dangereux. Et puis j'ai trouvé le troisième chapitre presque incongru par rapport aux deux autres car il n'a quasiment rien à voir. Il ne s'agit plus d'une fugue dans la rue mais d'une hospitalisation forcée par sa famille puis d'une cure intensive de désintoxication alcoolique. OK, ce sujet est relativement intéressant mais je ne vois pas trop le rapport avec les disparitions précédentes de l'auteur, un peu comme si lui ou son éditeur avait finalement décidé de raconter toutes les petites aventures de sa vie et de le mettre dans un unique album pour tirer sur la corde du petit succès de ses premières aventures. Et sans qu'on ait encore eu des explications permettant de comprendre vraiment le personnage principal, l'histoire se termine très abruptement. J'ai presque cru que l'auteur avait eu un accident pour arrêter ainsi son récit en plein milieu de quelque chose. Bref, ce manga a quelques côtés intéressants mais il manque vraiment de ce qui rendrait son personnage attachant et qui rendrait son récit un peu moins plat, long et finalement ennuyeux voire dérangeant.