Dans cet album, on retrouve tous les tics habituels de Marc Renier : son trait excessivement fin, ses onomatopées hyper stylisées, ses personnages un peu trop figés. Pourtant, il s’agit peut-être de son album le plus abouti visuellement, les couleurs directes à l’aquarelle sont du meilleur effet et instaurent des ambiances diablement réussies.
Le scénario, même s’il est prenant et qu’il nous présente une héroïne d’emblée attachante, par sa fragilité, s’articule de manière un peu étrange… Rodolphe enchaîne les chapitres de l’aventure de manière un peu linéaire, une situation a à peine le temps de s’installer qu’il faut qu’il la casse et propulse son héroïne vers autre part, à la rencontre d’autres personnes, abandonnant derrière lui un peu vite des personnages secondaires avec lesquels on a à peine eu le temps de se familiariser.
Dès lors, tout paraît presque gratuit : le fantôme qu’on regrette vite, la bande de jeunes brigands… Clairement, j’attends le second et dernier tome avant de donner un vrai jugement, car pour l’instant les aventures de Mary céleste ne sont que de simples pérégrinations sans vrai but. Espérons que les auteurs en aient un, eux…
L'anticipation géopolitique est une forme de science-fiction que j'affectionne tout particulièrement : que se passerait-il si soudainement les Etats-Unis et la majorité de l'Europe étaient rayés du grand échiquier mondial ?
Eh bien, le globe serait alors placé dans un nouvel équilibre bipolaire formé d'un côté par les Pays Islamiques Alignés, riches de leur pétrole et gardiens de la foi Coranique, et de l'autre par la Chine, plus puissante que jamais mais aussi dépendante du pétrole arabe que ces derniers le sont de l'eau chinoise.
C'est dans un tel contexte que Bruno et Sylvain Ricard placent leur récit.
Chess, un titre à double tranchant.
Chess, c'est la partie d'échecs diplomatique et secrète qui oppose les deux chefs des services de renseignement de la Chine d'un côté et des pays islamiques de l'autre.
Chess, c'est aussi le diminutif et pseudonyme d'un mercenaire amené à affronter tous les dangers en Asie Centrale, au coeur de ce conflit à distance que se jouent les nouvelles puissances mondiales.
Une BD qui mêle agréablement action pure et stratégie diplomatique.
Au dessin, Michael Minerbe dont c'est la première BD publiée et dont les traits anguleux et épurés conviennent bien à ce récit où l'efficacité et la sobriété doivent primer sur les effets spectaculaires.
Au scénario, les frères Ricard qui ont déjà prouvé leur bonne connaissance des politiques complexes, notamment avec leur aperçu du Liban en guerre dans Clichés Beyrouth 1990.
Ils nous placent pour ce premier tome en Asie Centrale, entre Ouzbékistan et Chine, pour une course-poursuite avec pour cible le jeune garçon que Chess récupère sans savoir pourquoi tant de personnes veulent s'en emparer... vivant. Peu à peu se dessine une intrigue complexe, où mafias, survivants américains et européens, peuples indépendantistes, et les grandes puissances chinoises et arabes sont tous mêlés.
Un récit à double rythme. Celui mouvementé de Chess, au coeur de l'action. Et celui nettement plus mesuré des dirigeants des services secrets dont les dialogues à double ou triple sens ne feraient pas honte, aux amateurs de Frank Herbert et des textes subtils de "Dune".
Intéressante par son originalité, son réalisme et sa complexité géopolitique, cette BD satisfait également l'amateur d'action rythmée et de suspense. Voilà un thriller d'anticipation qui s'entame donc de bien belle manière.
Reste maintenant à confirmer le coup d'essai de ce premier tome car on ne saurait se contenter d'une course-poursuite tout au long de la série, et il reste aussi beaucoup d'inconnues à éclaircir comme de savoir pourquoi et comment autant de forces en présence sont au courant de ce que "transporte" le jeune enfant qu'a récupéré Chess.
Série assez sympathique qui est un peu tombée dans l'oubli, TÄRHN est un space opéra qui s'inspire de différentes sources. On y trouve des touches de Star Wars, de Valérian, d'Alien (le film), et même de Thorgal ou de La Guerre du feu.
Mais malgré ça "Tärhn" garde un ton très personnel, avec des histoires qui peuvent être tantôt légères tantôt plus sombres, ce qui permet de ne pas garantir systématiquement la victoire finale du bien.
Certains personnages évoluent considérablement au cours de la série pour changer radicalement de bord (bon/mauvais) pour l'un d'entre eux. Je ne dis pas lequel pour le suspens !
Et Sargénor prend peu à peu le rôle de comique de service, ce qui apporte des notes d'humour bienvenues pour l'équilibre de la série.
Une autre particularité est que la série se termine au bout de 9 albums alors que c'est le type même de sujet qui aurait pu entraîner une infinité d'albums. C'est plutôt remarquable.
Je ne mets que 3/5 et ne conseille pas l'achat car la série date maintenant un peu et les histoires sont de qualité variable. Mais la série réserve quand même quelques belles petites surprises et mérite d'être lue au moins une fois.
Nouvelle venue dans l'univers des Stryges, "les Hydres d'Arès" détonne par un environnement à la fois exotique et futuriste.
Le dessin a été confié au "débutant" Alexis Sentenac, qui a pris la relève de Marc Moreno, auteur du "Régulateur", alors pris par d'autres projets. Ce premier tome a mis près de trois ans à voir le jour, la faute à un changement de dessinateur, une direction éditoriale quasiment absente, et des soucis avec le coloriste, Svart. Bref, c'est un projet qui a mis du temps, mais a quand même réussi à voir le jour grâce à l'opiniâtreté de ses auteurs.
Au final le "pitch" de la série n'est pas inintéressant, même s'il n'est pas original. Sur une autre planète, des gens se font attaquer dans le désert par des créatures inconnues. Ne voulant pas alerter les autorités risquant de mettre en péril la colonisation, on confie le bébé à un semi-marginal, ancien militaire. L'occasion pour Corbeyran de faire de l'Alien avec du conflit israëlo-palestinien dedans sans en avoir l'air.
Ca se lit assez bien, même si certaines répliques me semblent un peu faiblardes, et si le dessin alors un peu irrégulier de Sentenac est quelque peu écrasé par les couleurs, un peu trop pétantes à mon goût. Ce qui n'empêche pas le dessinateur, grand amateur de SF et de comics, de glisser pas mal de clins d'oeil sympas dans son album.
Je lirai la suite avec intérêt.
Une reprise du thème très classique dans l'univers manga des associations scolaires, transposé ici dans une grande école de commerce française où un "gentil pèquenot naïf" débarque et se retrouve à devoir rejoindre une association très spéciale.
Rebuté au premier abord par le dessin un peu trop amateur, j'ai finalement accroché à ce récit bourré d'humour. Sympa !
L'effet de surprise passé, le soufflé retombe légèrement et l'aspect plutôt amateur du dessin et du scénario se font un peu ressentir, mais je continue à avoir une certaine affection pour ce manga franchouillard. Certains passages sont hilarants, notamment les mimiques du pigeon que le héros veut manger ou encore son combat contre les crabes qu'il veut cuisiner.
L'intrigue est un peu fouillis, se basant en gros sur un conflit entre associations d'étudiants, la nature de celle du héros restant d'ailleurs très floue. Le rythme est assez inégal, le dessin pas toujours fantastique, mais c'est un manga à la française qui se lit avec le sourire et quelques vrais éclats de rire.
Note approximative : 2.5/5
Moui…c’est pas mal…
Le dessin me fait plus penser à Sempé, Quino, ou Geerts dans Monde Cruel !, que Le Destin de Monique, Les Frustrés ou Docteur Ventouse Bobologue. Le dessin n’est pas très beau, le trait n’est ni très net, ni très précis. Cette bd doit être une des premières de Claire Bretecher.
L’humour est souvent bon, les gags sont bien trouvés, bref, on passe un bon moment.
Le lettrage est, comme souvent dans Claire Bretécher, très mauvais, les lettres sont en attaché.
J’ai eu du mal à arrondir, j’ai hésité entre 2 et 3, je suis assez gentil, car le dessin au début m’a vraiment rebuté. Achat non conseillé.
Une BD qui se lit bien et relativement vite en fin de compte. Son personnage principal, un collégien de 14 ans 3/4 qui va découvrir la littérature et plus particulièrement celle d'Après-Guerre et notamment Boris Vian.
Le dessin est plutôt simple, pas le genre dont on s'extasie sur l'esthétisme ou la maîtrise technique, mais il se lit très bien, comme une BD jeunesse qui ne se prend pas la tête avec son graphisme.
Le récit quant à lui aborde les petits soucis de l'adolescence sous un abord original. Ceci dit, j'ai un peu de mal à trouver crédible la subite passion de ce collégien qui n'avait presque rien lu avant et qui tombe soudain tellement amoureux de Boris Vian qu'il veut recréer dans son quartier l'ambiance d'Après-Guerre de St-Germain-des-Prés. C'est peut-être moi qui manquais de maturité ou d'ouverture à la littérature quand j'étais au collège ou au lycée, mais je m'imagine franchement mal me passionner pour l'existentialisme à cet âge-là. J'ai donc eu un peu de mal à entrer dans le jeu de cet engouement exubérant et des rêves que fait le jeune Thomas. Mais j'ai malgré tout trouvé plutôt sympa le récit, les personnages, la petite vie de ces ados qui se cherchent tout en restant dans la superficialité de la sortie de l'enfance.
Bref, j'ai trouvé la lecture de cette BD plaisante même si j'en conseille plus la simple lecture qu'un véritable achat en ce qui me concerne.
Note approximative : 2.5/5
Voilà une série qui attisait ma curiosité du fait de son graphisme spécial et de l'hommage à Jules Verne que son récit, jusqu'à son titre, semblait vouloir rendre.
Ce graphisme spécial en question consiste à utiliser des décors et véhicules futuristes réalisés sur ordinateur. Images de synthèses, couleurs informatiques, textures métalliques, effets de lumières et de flous. C'est typiquement le genre d'utilisation de l'informatique que je n'aime pas. D'une part parce que je trouve ce style tout simplement pompier. Et d'autre part parce que techniquement, je ne trouve pas ça réussi : les objets ne se fondent pas bien dans le décor, certaines scènes donnent l'impression de voir des ensembles de véhicules copiés-collés les uns à côté des autres et dans l'ensemble les images sont difficilement déchiffrables, notamment au niveau des échelles des objets.
Quant aux personnages, eux sont dessinés dans un style moderne qui me rappelle grandement certains comics américains d'action. Plutôt maîtrisé et dynamique, il me plait bien pour les personnages masculins. Les femmes, par contre, ont l'air tout droit sorti de BD porno, BD dans lesquelles elles auraient semble-t-il toutes oublier leur nez puisqu'il est ici quasi inexistant mais elles n'ont surtout pas oublier de rajouter une méga-dose de collagène dans leurs lèvres devenues aussi pulpeuses que des pastèques.
Bref, c'est un graphisme relativement intéressant, mais je ne suis pas convaincu.
Quant au scénario, il utilise des éléments des récits futuristes de Jules Verne et de romans d'aventure et de fantastique du début du 20e siècle, les remettant à la sauce moderne pour en faire un récit d'action et de science-fiction, mais surtout d'action. Soldats, rebelles, véhicules militaires volants, combats aériens, espions, savants, c'est du récit de guerre futuriste sans fard. Il faut aimer. En ce qui me concerne, ça me divertit quelques minutes mais je m'en lasse très vite. D'autant qu'à part l'action et un héros un peu trop sûr de lui, façon beau ténébreux emplis de mystères à même de séduire toutes les femmes et sauver la planète, il n'y a pas grand chose d'original à se mettre sous la dent.
A lire si vous avez du temps à occuper.
Voilà qui est intéressant : aborder le Ku-Klux-Klan par l'intérieur en prenant pour personnage principal un de ses membres, un membre relativement modéré mais tout de même convaincu depuis sa prime jeunesse, un membre bien implanté dans le système mais encore au coeur de l'action. Nous découvrons avec cet album quelques rouages de l'intégration des nouveaux membres dans le Klan, une partie de son fonctionnement, ses conflits internes. Le tout étant enrobé dans une histoire de rivalité entre deux personnes qui va être mise à mal par la revanche des noirs opprimés.
Un bon scénario mis en image de manière efficace, une bonne lecture.
J'ai cependant été déçu par la fin un peu rapide de cette intrigue que j'aurais nettement aimé suivre au delà. Telle quelle, je trouve que la conclusion vient trop vite et que le récit manque d'une ampleur qu'il m'avait laissé espérer.
A lire malgré tout.
La collection Shampooing, qui récupère pas mal de contenu de blogs BD connus et moins connus, a un porte-drapeau, une tête de pont, et c'est "Les petits riens" de Lewis Trondheim.
C'est quand même un numéro, celui-là. Parano, couillon, pleutre, mais souvent vraiment rigolo, c'est un bonheur de lire ses chroniques quotidiennes. Ainsi Lewis nous montre un peu de sa vie de famille, un peu de ses tribulations d'auteur... J'ai par exemple beaucoup apprécié l'épisode sur la Réunion et la paranoïa liée au Chikungunya. Et puis Trondheim a l'art et la manière de nous conter de façon vraiment drôle des petites choses qui font le sel de la vie.
Allez, un petit 3,5/5, parce que même si j'ai beaucoup apprécié ma lecture, elle n'est pas indispensable à mes yeux.
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Mary Céleste
Dans cet album, on retrouve tous les tics habituels de Marc Renier : son trait excessivement fin, ses onomatopées hyper stylisées, ses personnages un peu trop figés. Pourtant, il s’agit peut-être de son album le plus abouti visuellement, les couleurs directes à l’aquarelle sont du meilleur effet et instaurent des ambiances diablement réussies. Le scénario, même s’il est prenant et qu’il nous présente une héroïne d’emblée attachante, par sa fragilité, s’articule de manière un peu étrange… Rodolphe enchaîne les chapitres de l’aventure de manière un peu linéaire, une situation a à peine le temps de s’installer qu’il faut qu’il la casse et propulse son héroïne vers autre part, à la rencontre d’autres personnes, abandonnant derrière lui un peu vite des personnages secondaires avec lesquels on a à peine eu le temps de se familiariser. Dès lors, tout paraît presque gratuit : le fantôme qu’on regrette vite, la bande de jeunes brigands… Clairement, j’attends le second et dernier tome avant de donner un vrai jugement, car pour l’instant les aventures de Mary céleste ne sont que de simples pérégrinations sans vrai but. Espérons que les auteurs en aient un, eux…
Chess
L'anticipation géopolitique est une forme de science-fiction que j'affectionne tout particulièrement : que se passerait-il si soudainement les Etats-Unis et la majorité de l'Europe étaient rayés du grand échiquier mondial ? Eh bien, le globe serait alors placé dans un nouvel équilibre bipolaire formé d'un côté par les Pays Islamiques Alignés, riches de leur pétrole et gardiens de la foi Coranique, et de l'autre par la Chine, plus puissante que jamais mais aussi dépendante du pétrole arabe que ces derniers le sont de l'eau chinoise. C'est dans un tel contexte que Bruno et Sylvain Ricard placent leur récit. Chess, un titre à double tranchant. Chess, c'est la partie d'échecs diplomatique et secrète qui oppose les deux chefs des services de renseignement de la Chine d'un côté et des pays islamiques de l'autre. Chess, c'est aussi le diminutif et pseudonyme d'un mercenaire amené à affronter tous les dangers en Asie Centrale, au coeur de ce conflit à distance que se jouent les nouvelles puissances mondiales. Une BD qui mêle agréablement action pure et stratégie diplomatique. Au dessin, Michael Minerbe dont c'est la première BD publiée et dont les traits anguleux et épurés conviennent bien à ce récit où l'efficacité et la sobriété doivent primer sur les effets spectaculaires. Au scénario, les frères Ricard qui ont déjà prouvé leur bonne connaissance des politiques complexes, notamment avec leur aperçu du Liban en guerre dans Clichés Beyrouth 1990. Ils nous placent pour ce premier tome en Asie Centrale, entre Ouzbékistan et Chine, pour une course-poursuite avec pour cible le jeune garçon que Chess récupère sans savoir pourquoi tant de personnes veulent s'en emparer... vivant. Peu à peu se dessine une intrigue complexe, où mafias, survivants américains et européens, peuples indépendantistes, et les grandes puissances chinoises et arabes sont tous mêlés. Un récit à double rythme. Celui mouvementé de Chess, au coeur de l'action. Et celui nettement plus mesuré des dirigeants des services secrets dont les dialogues à double ou triple sens ne feraient pas honte, aux amateurs de Frank Herbert et des textes subtils de "Dune". Intéressante par son originalité, son réalisme et sa complexité géopolitique, cette BD satisfait également l'amateur d'action rythmée et de suspense. Voilà un thriller d'anticipation qui s'entame donc de bien belle manière. Reste maintenant à confirmer le coup d'essai de ce premier tome car on ne saurait se contenter d'une course-poursuite tout au long de la série, et il reste aussi beaucoup d'inconnues à éclaircir comme de savoir pourquoi et comment autant de forces en présence sont au courant de ce que "transporte" le jeune enfant qu'a récupéré Chess.
Tärhn - Prince des étoiles
Série assez sympathique qui est un peu tombée dans l'oubli, TÄRHN est un space opéra qui s'inspire de différentes sources. On y trouve des touches de Star Wars, de Valérian, d'Alien (le film), et même de Thorgal ou de La Guerre du feu. Mais malgré ça "Tärhn" garde un ton très personnel, avec des histoires qui peuvent être tantôt légères tantôt plus sombres, ce qui permet de ne pas garantir systématiquement la victoire finale du bien. Certains personnages évoluent considérablement au cours de la série pour changer radicalement de bord (bon/mauvais) pour l'un d'entre eux. Je ne dis pas lequel pour le suspens ! Et Sargénor prend peu à peu le rôle de comique de service, ce qui apporte des notes d'humour bienvenues pour l'équilibre de la série. Une autre particularité est que la série se termine au bout de 9 albums alors que c'est le type même de sujet qui aurait pu entraîner une infinité d'albums. C'est plutôt remarquable. Je ne mets que 3/5 et ne conseille pas l'achat car la série date maintenant un peu et les histoires sont de qualité variable. Mais la série réserve quand même quelques belles petites surprises et mérite d'être lue au moins une fois.
Les Hydres d'Arès
Nouvelle venue dans l'univers des Stryges, "les Hydres d'Arès" détonne par un environnement à la fois exotique et futuriste. Le dessin a été confié au "débutant" Alexis Sentenac, qui a pris la relève de Marc Moreno, auteur du "Régulateur", alors pris par d'autres projets. Ce premier tome a mis près de trois ans à voir le jour, la faute à un changement de dessinateur, une direction éditoriale quasiment absente, et des soucis avec le coloriste, Svart. Bref, c'est un projet qui a mis du temps, mais a quand même réussi à voir le jour grâce à l'opiniâtreté de ses auteurs. Au final le "pitch" de la série n'est pas inintéressant, même s'il n'est pas original. Sur une autre planète, des gens se font attaquer dans le désert par des créatures inconnues. Ne voulant pas alerter les autorités risquant de mettre en péril la colonisation, on confie le bébé à un semi-marginal, ancien militaire. L'occasion pour Corbeyran de faire de l'Alien avec du conflit israëlo-palestinien dedans sans en avoir l'air. Ca se lit assez bien, même si certaines répliques me semblent un peu faiblardes, et si le dessin alors un peu irrégulier de Sentenac est quelque peu écrasé par les couleurs, un peu trop pétantes à mon goût. Ce qui n'empêche pas le dessinateur, grand amateur de SF et de comics, de glisser pas mal de clins d'oeil sympas dans son album. Je lirai la suite avec intérêt.
Love I.N.C.
Une reprise du thème très classique dans l'univers manga des associations scolaires, transposé ici dans une grande école de commerce française où un "gentil pèquenot naïf" débarque et se retrouve à devoir rejoindre une association très spéciale. Rebuté au premier abord par le dessin un peu trop amateur, j'ai finalement accroché à ce récit bourré d'humour. Sympa ! L'effet de surprise passé, le soufflé retombe légèrement et l'aspect plutôt amateur du dessin et du scénario se font un peu ressentir, mais je continue à avoir une certaine affection pour ce manga franchouillard. Certains passages sont hilarants, notamment les mimiques du pigeon que le héros veut manger ou encore son combat contre les crabes qu'il veut cuisiner. L'intrigue est un peu fouillis, se basant en gros sur un conflit entre associations d'étudiants, la nature de celle du héros restant d'ailleurs très floue. Le rythme est assez inégal, le dessin pas toujours fantastique, mais c'est un manga à la française qui se lit avec le sourire et quelques vrais éclats de rire.
Les GnanGnan
Note approximative : 2.5/5 Moui…c’est pas mal… Le dessin me fait plus penser à Sempé, Quino, ou Geerts dans Monde Cruel !, que Le Destin de Monique, Les Frustrés ou Docteur Ventouse Bobologue. Le dessin n’est pas très beau, le trait n’est ni très net, ni très précis. Cette bd doit être une des premières de Claire Bretecher. L’humour est souvent bon, les gags sont bien trouvés, bref, on passe un bon moment. Le lettrage est, comme souvent dans Claire Bretécher, très mauvais, les lettres sont en attaché. J’ai eu du mal à arrondir, j’ai hésité entre 2 et 3, je suis assez gentil, car le dessin au début m’a vraiment rebuté. Achat non conseillé.
Thomas ou le Retour du Tabou
Une BD qui se lit bien et relativement vite en fin de compte. Son personnage principal, un collégien de 14 ans 3/4 qui va découvrir la littérature et plus particulièrement celle d'Après-Guerre et notamment Boris Vian. Le dessin est plutôt simple, pas le genre dont on s'extasie sur l'esthétisme ou la maîtrise technique, mais il se lit très bien, comme une BD jeunesse qui ne se prend pas la tête avec son graphisme. Le récit quant à lui aborde les petits soucis de l'adolescence sous un abord original. Ceci dit, j'ai un peu de mal à trouver crédible la subite passion de ce collégien qui n'avait presque rien lu avant et qui tombe soudain tellement amoureux de Boris Vian qu'il veut recréer dans son quartier l'ambiance d'Après-Guerre de St-Germain-des-Prés. C'est peut-être moi qui manquais de maturité ou d'ouverture à la littérature quand j'étais au collège ou au lycée, mais je m'imagine franchement mal me passionner pour l'existentialisme à cet âge-là. J'ai donc eu un peu de mal à entrer dans le jeu de cet engouement exubérant et des rêves que fait le jeune Thomas. Mais j'ai malgré tout trouvé plutôt sympa le récit, les personnages, la petite vie de ces ados qui se cherchent tout en restant dans la superficialité de la sortie de l'enfance. Bref, j'ai trouvé la lecture de cette BD plaisante même si j'en conseille plus la simple lecture qu'un véritable achat en ce qui me concerne.
Robur
Note approximative : 2.5/5 Voilà une série qui attisait ma curiosité du fait de son graphisme spécial et de l'hommage à Jules Verne que son récit, jusqu'à son titre, semblait vouloir rendre. Ce graphisme spécial en question consiste à utiliser des décors et véhicules futuristes réalisés sur ordinateur. Images de synthèses, couleurs informatiques, textures métalliques, effets de lumières et de flous. C'est typiquement le genre d'utilisation de l'informatique que je n'aime pas. D'une part parce que je trouve ce style tout simplement pompier. Et d'autre part parce que techniquement, je ne trouve pas ça réussi : les objets ne se fondent pas bien dans le décor, certaines scènes donnent l'impression de voir des ensembles de véhicules copiés-collés les uns à côté des autres et dans l'ensemble les images sont difficilement déchiffrables, notamment au niveau des échelles des objets. Quant aux personnages, eux sont dessinés dans un style moderne qui me rappelle grandement certains comics américains d'action. Plutôt maîtrisé et dynamique, il me plait bien pour les personnages masculins. Les femmes, par contre, ont l'air tout droit sorti de BD porno, BD dans lesquelles elles auraient semble-t-il toutes oublier leur nez puisqu'il est ici quasi inexistant mais elles n'ont surtout pas oublier de rajouter une méga-dose de collagène dans leurs lèvres devenues aussi pulpeuses que des pastèques. Bref, c'est un graphisme relativement intéressant, mais je ne suis pas convaincu. Quant au scénario, il utilise des éléments des récits futuristes de Jules Verne et de romans d'aventure et de fantastique du début du 20e siècle, les remettant à la sauce moderne pour en faire un récit d'action et de science-fiction, mais surtout d'action. Soldats, rebelles, véhicules militaires volants, combats aériens, espions, savants, c'est du récit de guerre futuriste sans fard. Il faut aimer. En ce qui me concerne, ça me divertit quelques minutes mais je m'en lasse très vite. D'autant qu'à part l'action et un héros un peu trop sûr de lui, façon beau ténébreux emplis de mystères à même de séduire toutes les femmes et sauver la planète, il n'y a pas grand chose d'original à se mettre sous la dent. A lire si vous avez du temps à occuper.
Kuklos
Voilà qui est intéressant : aborder le Ku-Klux-Klan par l'intérieur en prenant pour personnage principal un de ses membres, un membre relativement modéré mais tout de même convaincu depuis sa prime jeunesse, un membre bien implanté dans le système mais encore au coeur de l'action. Nous découvrons avec cet album quelques rouages de l'intégration des nouveaux membres dans le Klan, une partie de son fonctionnement, ses conflits internes. Le tout étant enrobé dans une histoire de rivalité entre deux personnes qui va être mise à mal par la revanche des noirs opprimés. Un bon scénario mis en image de manière efficace, une bonne lecture. J'ai cependant été déçu par la fin un peu rapide de cette intrigue que j'aurais nettement aimé suivre au delà. Telle quelle, je trouve que la conclusion vient trop vite et que le récit manque d'une ampleur qu'il m'avait laissé espérer. A lire malgré tout.
Les Petits Riens
La collection Shampooing, qui récupère pas mal de contenu de blogs BD connus et moins connus, a un porte-drapeau, une tête de pont, et c'est "Les petits riens" de Lewis Trondheim. C'est quand même un numéro, celui-là. Parano, couillon, pleutre, mais souvent vraiment rigolo, c'est un bonheur de lire ses chroniques quotidiennes. Ainsi Lewis nous montre un peu de sa vie de famille, un peu de ses tribulations d'auteur... J'ai par exemple beaucoup apprécié l'épisode sur la Réunion et la paranoïa liée au Chikungunya. Et puis Trondheim a l'art et la manière de nous conter de façon vraiment drôle des petites choses qui font le sel de la vie. Allez, un petit 3,5/5, parce que même si j'ai beaucoup apprécié ma lecture, elle n'est pas indispensable à mes yeux.