Les derniers avis (113187 avis)

Par Quentin
Note: 1/5
Couverture de la série La Tour des miracles
La Tour des miracles

Dans la tour des miracles, les chats marchent au plafond (faites attention à ne pas leur marcher sur la queue), passe-lacet pisse dans sa culotte (sacré passe-lacet), un mort s’emmerde et se réveille (suive qui peut), Voirie voirie entre tout entier dans le vagin d’Annie pan pan pan (après cette expérience, Annie n’eut plus de rapports qu’avec la tour Eiffel), le président de la secte occulte des masturbateurs frénétiques se plante sur une marche branlante (ahahah le bon jeu de mot), etc. Tout l’album est du même tonneau. Pas d’histoire - juste des personnages débiles dans un monde loufoque. Comme quelqu’un l’a dit sur le forum, c’est comme le rêve délirant d'un ivrogne au vin gai qui se serait couché après une bonne cuite au gros bleu qui tâche. Très peu pour moi. J’ai essayé de lire cet album deux fois et à chaque tentative, je n’ai pas réussi à arriver au bout. Un album m’aura rarement autant emmerdé et énervé que celui-ci (bravo aux auteurs pour ce tour de force). J’aime les chansons de Brassens et j’aime les albums de Davodeau, mais je n’ai pourtant PAS DU TOUT AIMÉ la tour des miracles.

11/01/2006 (modifier)
Couverture de la série Garulfo
Garulfo

Voici les aventures déjantées signées ayroles d'un batracien humanophile, magnifiquement servies par les graphismes hauts en couleurs de Maiorana. Les dialogues sont efficaces, et les histoires de cette grenouille pleines de rebondissements... On ne peut que s'attacher à Garulfo dans sa quête de compréhension des hommes.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 4/5
Couverture de la série Une Aventure de Jeanne Picquigny
Une Aventure de Jeanne Picquigny

Tome 1 : Ton frais, rythme soutenu, héroïne qui rassemble les qualités d'Adèle Blanc-Sec et de Corto Maltese (intelligence, curiosité, indépendance, force de caractère) mais qui en évite les défauts (lourdeur, apathie). Dessin nerveux et efficace, intéressante représentation de l'Afrique, etc. Toute une série de qualités qui m'ont très agréablement surpris. L'histoire n'est pas très originale et reprend tous les clichés du genre (une femme part à la recherche de son père égaré quelque part en Afrique, rencontre un aventurier qui deviendra son guide et son amant), mais sur un ton neuf et frais qui fait qu'il passe comme une lettre à la poste. L'ambiance de l'envoûtement progressif de l’héroine par le continent Africain est très réussie. Là où Corto me ferait bailler d'ennui, il y a dans la tendresse des crocodiles juste ce qu'il faut de second degré et de fraicheur pour que ca m'amuse et me fasse agréablement sourire. J’ai passé un excellent moment en lisant cet album. Tome 2 : J’ai été déçu par la suite des aventures de Jeanne Picquigny. Alors que le premier tome était une sorte de voyage ”initiatique”, dans lequel les personnages grandissent et évoluent au cours du temps, se rapprochant progressivement les uns des autres au fil de ce qu’ils vivent ensembles, la trame du 2e tome est beaucoup plus simpliste (Jeanne veut retrouver son amant à Cuba et on suit leurs aventures jusqu’à ce que ca arrive). C’est un peu court, parfois emmerdant par moment, même si l’album se laisse quand même lire agréablement.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5
Couverture de la série Le Roi des Mouches
Le Roi des Mouches

Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent de cet album que « n’est pas Charles Burns qui veut » et qui laissent entendre que Le roi des mouches est une sous-copie de Black hole (que j’adore également). Quand même, Mezzo faisait des dessins glauques et Pirus faisait des scénarios noirs avant que Black hole ne soit publié en Français ! Par ailleurs, Le roi des mouches se passe en Allemagne (plutôt original, même si ca pourrait se passer dans n’importe quelle banlieue paumée), implique beaucoup les adultes (pas seulement des ados) et n’a rien à voir avec une maladie sexuellement transmissible ni avec des déformations monstrueuses, au contraire de Black hole. Ca reste bien du Mezzo et Pirus, pas de doute là-dessus. S’il y a des influences, j’irais plutôt les chercher du côté de David Lynch. Un album envoûtant, dérangeant, très réussi, à la fois au niveau des dessins (et des couleurs !) et du scénario qui évolue dans un monde réel mais qui a l’air tellement bizarre qu’il ressemble à un monde décalé. A mon avis, c’est le meilleur album de Mezzo et Pirus. A part ca, rien à ajouter aux autres critiques, qui en font un bon compte rendu.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 4/5
Couverture de la série Le sourire du clown
Le sourire du clown

J'ai beaucoup aimé Le Pouvoir des innocents, et c'est donc avec plaisir que j'ai découvert le nouvel album du duo Hirn-Brunschwig. Je n'ai pas été déçu, même si ce premier album n'est pas facile à suivre (flashback pas toujours évidents). Dessin superbe et scénario efficace, démarrant sur la chronique d'une tragédie annoncée, sans qu'on sache vraiment qui en tire les ficelles ni comment elle finira. Il ne reste plus qu'à espérer que la suite ne nous décevra pas (ce qui n'est pas donné avec Brunschwig, vu le précédent de l'esprit de Warren).

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5
Couverture de la série Les Mauvaises Gens
Les Mauvaises Gens

Avec « Les mauvaises gens », Etienne Davodeau nous refait le coup du reportage en BD, qui lui avait si bien réussi dans Rural !. Le sujet traite cette fois de l’histoire du syndicalisme social-chrétien et du socialisme dans les Mauges. De plus, loin de s’intéresser à des gens qu’il ne connaissait pas au départ (comme dans Rural !), Davodeau se penche ici sur l’histoire de ses propres parents, et donc en partie sur sa propre enfance. L’album se retrouve donc entre deux genres, le reportage (un genre dans lequel l’auteur est un pionnier et auquel il est en train de donner ses lettres de noblesses) et l’autobiographie. Mais l’autobiographie étant ici mise au service d’un sujet historique, Davodeau évite facilement plusieurs écueils du genre. De plus, en étant centré sur la famille, l’album prend une dimension supplémentaire et devient presque un hommage critique mais plein de tendresse de l’auteur à ses parents. On est habitué à ce genre de thème au cinéma, mais il reste relativement inédit en BD. Une fois de plus, Davodeau défriche des terrains inexplorés, et le fait d’une manière très convaincante et très intéressante. Cerise sur le gâteau, Davodeau reste un auteur engagé, qui a des convictions politiques et qui ne peut rester muet face à l'injustice sociale. On est donc très loin des BD dont le but n'est que de divertir son audience, en passant sous silence les problèmes de la société. Bref, il faut absolument lire « les mauvaises gens », pas seulement pour en savoir plus sur le syndicalisme en milieu rural et catholique, mais aussi pour découvrir un nouveau ton et de nouveaux sujets en bande dessinée, un média qu’Etienne Davodeau contribue à faire grandir et à rapprocher de sa maturité. Un livre indispensable dans la bibliothèque de tout bédéphile !

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 3/5
Couverture de la série A History of Violence
A History of Violence

J'ai acheté le livre à cause du battage médiatique que l'on a fait tout autour, y compris sa nomination à Angoulême dans la catégorie meilleur scénario et les trailers pour le film du même nom. Je dois reconnaître que le scénario est efficace. La tension monte et ne se relâche que pour repartir de plus belle, un cran plus fort. Le suspense est bien tenu. Le scénario reste pourtant tout ce qu'il y a de plus conventionnel dans le genre, sans vraiment rien renouveller. Une histoire classique de gangster rattrappé par son passé. Le dessin est pas vraiment terrible, mais reste lisible. Bref, une BD distrayante, qui fera haleter ceux qui aiment les thriller, mais qui ne satisfera pas ceux qui recherchent quelque chose de nouveau.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 4/5
Couverture de la série Fantic
Fantic

Je suis un fan de Béja et Nataël – autant le dire sans détour. Nolimé Tangéré fait partie de mes albums préférés, tous genres confondus. C’est donc avec impatience que j’attendais Fantic. Je n’ai pas été décu, mais néanmoins surpris. Cet album se démarque des précédents, tout en gardant la griffe typique des auteurs, reconnaissable au premier coup d'oeil. Le dessin de Béja a évolué : un peu moins « ligne claire », avec des personnages un peu moins « modèles » et un peu plus « réels » que dans les albums précédents. Le jeu des couleurs dans les tons bruns est superbe (mais inattendu). Le scénario de Nataël est moins dramatique que dans les albums précédents; le ton est plus léger, plus drôle. Mais Nataël reste le maître des histoires mettant en scène le hasard et le destin, le tout sous forme d’une pièce de théâtre où chacun ne sait pas très bien s’il doit jouer son rôle écrit d’avance ou essayer d’y échapper. Un dessinateur de BD ayant un passé sentimental douloureux, une jolie femme (ancienne détective) et son fils, une concierge, 2 amies Algériennes fêtardes, un propriétaire louche et une boîte aux lettres au nom de FANTIC. Tels sont les ingrédients de l’histoire. Le dessinateur trouve à son trousseau de clé une clé qui ouvre la boîte aux lettres, et y lit les lettres qu’on y dépose… à son attention. Un inconnu y divulgue au compte goutte des informations sur les habitants de l’immeuble. On se rend compte que les différents locataires ne sont pas réunis par le fruit du hasard, mais bien par un plan agencé à l’avance. Lequel ? Qui tire les ficelles ? Qui sait quoi ? Et surtout, quel est le rôle de la belle Lyzia ? Sait-elle que le dessinateur la regarde se déshabiller tous les jours en se cachant derrière par sa fenêtre, et utilise-t-elle son intérêt pour elle par calcul manipulateur ? Ce premier tome plante le décor et les différents acteurs, en les rendant chacun très attachants à leur manière. Il tient le lecteur en haleine et lui fait se poser tellement de questions qu’il sera difficile de patienter en attendant le second tome. Une belle réussite.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 2/5
Couverture de la série La Vie de Victor Levallois
La Vie de Victor Levallois

Victor Levallois, petit employé terne et sans histoire, met son nez dans une histoire de gangsters qui le dépasse. Il est témoin d'un meurtre, s’embarque sur un paquebot, découvre un traffic véreux, débarque à Saïgon, tue le temps pendant quelques jours puis s’engage dans une course poursuite des plus classiques, qui se finit comme il se doit par un “pan pan t’es mort”. Comme le premier tome, les albums se lisent en 5 minutes - sans surprise et sans intérêt. Ca ressemble à du sous-Tintin et Milou (reporter au petit XXe), en un peu plus adulte (plus violent, plus réaliste, plus historique), mais en beaucoup moins bien ficelé. Ca ressemble aussi à du sous-Théodore Poussin, sans la profondeur psychologique des personnages de Frank Le Gall. Les méchants – comme les gentils d’ailleurs – ont beaucoup plus d’épaisseur et de crédibilité (et d’ambiguité) dans Théodore Poussin que dans Victor Levallois. Les fans de Stanislas apprécieront, les autres risquent fort de trouver cet album inutile. J’ai acheté cette BD dans un bac à solde, et elle y retournera bientôt.

11/01/2006 (modifier)
Par Quentin
Note: 5/5
Couverture de la série Broderies
Broderies

Lire un livre de Marjane Satrapi est toujours un plaisir. Mais « Broderies » est spécial à plus d’un titre. D’abord, il ne s’agit pas d’une histoire classique avec une intrigue, un début et une fin, mais plutôt de différentes conversations à bâtons rompus de femmes Iraniennes. Ensuite, il y a le sujet. De quoi les femmes Iraniennes parlent-elles quand elles sont entre elles ? De leur vie, des hommes, d’amour, de sexe, de la beauté de leur nez, seins ou fesses, de relations de pouvoir avec leur époux, leur amant, leurs parents, etc. En soi, ce sujet est déjà rare en BD (même s’il est en train de se développer rapidement). Mais dans un contexte Iranien, c’est encore plus intéressant, car ça ouvre une fenêtre sur un monde que l’on connaît peu, et sur lequel on a beaucoup trop de préjugés. Et il est certain qu’en refermant le livre, le lecteur aura une toute autre vision de ce que veut dire être femme en Iran – loin des clichés de la femme impuissante, cloîtrée, humiliée, exploitée. Les femmes dessinées par Satrapi représentent différentes histoires, différentes personnalités, et brossent le tableau d’une certaine diversité de situations. Le titre, « Broderies », est parfaitement choisi et peut se comprendre à plusieurs niveaux, faisant à la fois référence à ce qu’on pourrait décrire comme une mutilation génitale féminine, et au fait que le livre brode sur les relations hommes-femmes, avec un fil conducteur bien solide et très efficace (la transition entre les différents épisodes du livre est impeccable). Enfin, broderies n’est pas une BD classique, avec des cases bien formatées. Ici, chaque page est en quelque sorte une case gigantesque, dans laquelle les protagonistes interagissent et discutent. Il y a une recherche graphique très intéressante afin d’animer et de donner vie à d’immobiles conversations de salon – ce qui marche très bien. Bref, un livre intelligent, drôle, intéressant, qui divertit autant qu’il fait réfléchir. A ne pas manquer !

11/01/2006 (modifier)