Depuis que je connais Le retour à la terre, je me suis rendu compte à quel point j'adorais l'humour conjugué de Ferri et de Larcenet. Ces deux-là, quand ils sont réunis, se subliment l'un l'autre. C'est donc avec raison que je me suis jeté sur Correspondances dès que j'en ai eu l'occasion.
Ce livre se compose de dessins, gags et remarques en images que se sont échangés par fax nos deux compères dans le but conscient ou inconscient d'en faire un album. Ce sont donc des illustrations comiques, des dessins qui ne sont pas sans rappeler un mélange d'images de blog-bd et de cadavre exquis. L'album est plus ou moins séparé en thématique, entamées par des pages comprenant la définition d'un mot qui sera utilisé ensuite dans les gags. En effet, du fait de la chronologie de ces envois de fax, certains dessins se répondent l'un à l'autre ou forment des continuités. Le résultat est intéressant et surtout drôle.
Sincèrement, c'est drôle. Bien sur, tout n'est pas à se rouler par terre, mais j'ai lu cet album, de petit format mais au grand nombre de pages, avec un sincère sourire, heureux de retrouver ces personnages, Ferri et Larcenet, que j'aime tant voir travailler et dialoguer ensemble.
Maintenant, Correspondances n'étant pas un véritable album de BD au sens strict du terme, je ne sais pas vraiment si je dois en conseiller l'achat car, une fois lu, ce qui se fait somme toute assez vite, je ne sais pas quand j'aurais l'envie de le relire pour de bon.
Cette BD, éditée aux Requins Marteaux, est bien dans la veine des BDs qui paraissent dans le journal Feraille Illustré. Cherchant à éviter le style mainstream et bien pensant, le dessin, les couleurs et les histoires y ont une touche underground manifeste. Graphiquement, ce n'est pas moche sans être franchement un modèle d'esthétisme. Ca se lit bien.
La BD en elle-même se compose d'histoires courtes qui se suivent plus ou moins. Commençant pour nous présenter le héros, Muerto Kid, le fils de la Mooort, et son meilleur ami Ancephalo Jr, la BD nous narre ensuite les péripéties et conneries que les deux amis feront ensemble, chacun dans leur monde respectif. Puis vient l'histoire d'amour contrariée entre Muerto Kid et une jeune fille dans le coma qui ne doit pas se réveiller sans quoi elle quitterait le monde où Muerto et elle peuvent se rencontrer.
Objectivement, j'ai bien rigolé à la lecture de cette BD. L'humour y est souvent potache, un peu absurde, un peu noir, j'accroche bien. Le seul ennui, c'est que le moment où je ris se trouve de général en chute de gag, normal me direz-vous, sauf que, sur les planches précédant ces chutes, je suis resté assez insensible aux personnages et à l'ambiance recherchée. Je ris donc à des moments bien définis et pour le reste, je ne suis pas vraiment captivé par les personnages et l'histoire.
En définitive, mon impression est donc relativement mitigée puisque je n'ai pas pu être charmé par l'ensemble et même si j'ai bien ri, je conseille de feuilleter l'album avant l'achat car cette BD reste un tout petit peu trop underground pour mes goûts très personnels.
Je n'ai clairement pas aimé cet album même s'il ne mérite pas la note minimale.
Côté dessin, le trait en lui-même n'est pas vraiment mauvais même si je n'accroche pas trop. Mais par contre, j'ai trouvé l'encrage excessif, comme pour un dessin qui colle mieux au noir et blanc qu'à la couleur. Les couleurs sont d'ailleurs très moyennes, ce qui n'arrange rien.
Côté scénario, j'ai trouvé ça artificiellement poétique, le genre de petit poème mélancolique d'adolescente en mal de romantisme dramatique. La narration m'a très vite décroché, de même qu'il m'a été impossible de m'accrocher au moindre personnage. L'histoire joue la carte du drame local et des secrets de famille avec au milieu une jeune fille qui rêve de liberté et de viiiiiivre. Non seulement ce sujet de base me déplait généralement mais en plus j'ai trouvé le tout véritablement mal raconté, voire franchement naïf.
C'est donc uniquement parce que l'intention initiale du récit est relativement louable et que le dessin est potable que je ne mets pas la note minimale, mais franchement j'ai passé un moment de lecture désagréable, tout simplement.
Cette BD aurait pu bien commencer grâce à un décor assez original : une région indéterminée qui semble à mi-chemin entre la Croatie, la Slovénie et le nord de l'Italie. Un décor qui aurait pu permettre une BD d'anticipation très jolie et réussie. Mais non, c'est raté.
Je ne sais par où commencer mon avis sur ce récit si ce n'est en déclarant à quel point je n'ai pas accroché du tout.
Le dessin est inégal, parfois très bien, parfois tout simplement raté. Les couleurs directes auraient également pu être bien mais elles sont souvent moches, voire grossières.
La narration est complètement ratée et confuse, de même que les dialogues qui sont mauvais et pénibles à lire.
Quant au récit... Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression de lire une portion d'une histoire plus grande, une histoire dont la lecture complète aurait pu m'expliquer de quoi parlaient les protagonistes par moment, quel était le passé de la ville de Drajno, ce qu'y recherchaient les Empires du Nord et du Centre, comment les différencier l'un de l'autre si ce n'est qu'ils ont tous du matériel de guerre américain et que les uns sont brocardés U.N tandis que les autres sont brocardés N.U. Les personnages sont rebutants, à commencer par Milo lui-même dont on ne comprend pas la haine envers sa mère ni son arrogance assurée. Les méchants militaro-scientifico-fachos sont risibles tant dans leurs paroles que leurs actes. L'histoire, pourtant tellement banale si on devait la résumer, parait incohérente, notamment quand on voit comment la gentille famille de Milo se bat pour protéger leur maison de Drajno alors qu'ils se réfugient ensuite dans un gigantesque chateau-musée qui soudainement leur appartient également. Le texte de la 4e de couverture lui-même (recopié en résumé de cet album ici même, sur cette fiche) n'a presque rien à voir avec l'histoire et souligne encore plus l'incohérence (fin de millénaire ? comment peut-on être en fin de millénaire si le père de Milo est mort à sa naissance en 1999 (cf. l'inscription sur sa tombe) et que Milo a une quinzaine d'années au moment du récit ? Empire du Nord, du Centre ou du Sud ? Et cet ordinateur Métastase dont on ne parle même pas dans le récit, quel rapport ?).
En outre, l'auteur joue sur le thème du combat entre le Passé et les souvenirs des Anciens contre la science et les militaires décidés à faire table rase et à remplacer les vestiges du passé par du béton, de l'acier et du verre, mais ce thème est traité avec platitude et sans aucune finesse ni surtout intérêt.
Bref, non seulement l'histoire est à la fois banale et confuse voire incohérente, mais en plus elle m'a tout simplement rebuté, au point que j'ai hésité à terminer ma lecture de l'album. Seul le dessin et le décor sauvent un peu le tout.
Cette BD fait suite à Tirésias mais n'en a hélas ni l'originalité ni le même intérêt. J'ai retrouvé avec plaisir le dessin de Rossi (qui me fait bigrement penser à celui de Moebius ou de Bess, en un peu moins réussi cependant). J'ai aussi retrouvé avec plaisir la Grèce vivante et réaliste dans laquelle évoluent les personnages, même si là aussi, je me suis moins senti imprégné dans l'époque que je l'étais à la lecture de Tirésias.
Le récit est celui d'une tragédie grecque assez classique, un prologue à l'épopée d'Herakles. J'avoue ne pas savoir si c'est un récit inédit ou s'il se base sur la légende exacte d'Herakles, mais je n'avais en tout cas jamais entendu parler de ces jumeaux Alcée et Iphiklès.
L'histoire se lit bien et est assez prenante. Les personnages sont plus ou moins bons : j'aime bien le centaure Agrios par exemple, mais par contre je trouve que la dualité entre Alcée et Iphikles est assez mal rendue.
Et au final, même si cette BD se lit avec un certain plaisir, je la trouve tout sauf marquante. Elle s'oublie très vite et manque singulièrement d'originalité à mes yeux. Disons-le, elle parait terne en comparaison de Tirésias et j'en suis désolé.
Un récit social et rural pas désagréable du tout à lire. On retrouve dans cette BD les types de personnages que Davodeau affectionne, le chef de la petite gare sympathique mais qui ne veut pas d'histoire, son ami SDF un peu poète qu'il héberge, une population villageoise gentille et contrastée et, comme souvent avec Davodeau, un patron d'entreprise sournois et sans scrupule. A eux s'ajoutent deux petits délinquants à l'un desquels le méchant patron va demander d'éliminer un petit vieux qui travaille à la Préfecture. Mais dans cette atmosphère rurale, au milieu de champs de coquelicots et d'une gare bientôt à l'abandon, il est difficile de passer à l'acte et surtout de réaliser ce que le mot "meurtre" veut dire.
Une histoire agréable et bien racontée avec des personnages réussis. Le dessin est en outre à la mesure du récit. Les vues de la campagne en ce début d'été sont très jolies, notamment au niveau des couleurs. Le scénario coule bien et se lit avec un certain plaisir même si la fin est légèrement en queue de poisson.
Une Bd sympathique.
Sans doute la BD la plus ancienne de Davodeau que j'aie lue jusqu'à présent, celle-ci mélange de manière amusante un grand nombre de thèmes et de péripéties qui vont faire partie de ses futures oeuvres. Le récit de base rappelle beaucoup celui de L'Autoroute du soleil de Baru pour l'aspect road-movie et course-poursuite mais à ce récit s'intègrent des éléments qui ressortiront ensuite chez Davodeau : le vieillard au passé de militant communiste rural qu'on retrouvera dans Les Mauvaises gens chez les parents de Davodeau, des discussions en voiture rappelant Quelques jours avec un menteur, une ferme remplacée par une autoroute rappelant Rural !, un militant d'extrême droite rappelant La gloire d'Albert, des routiers rappelant Anticyclone, etc... Autant de détails qui, mis bout à bout dans cet album, forment une grande histoire qui n'est pas désagréable du tout à lire. Le scénario est assez prenant et les personnages sont plutôt réussis, même si la bêtise de Vincent est parfois franchement énervante (comment il a fait pour devenir ingénieur à la Cogema en étant aussi con ?).
J'ai lu ce récit avec un certain intérêt, sans jamais être totalement captivé et plongé dedans mais avec un certain plaisir. Ceci dit, j'ai été relativement déçu par la conclusion abrupte et assez peu remarquable de l'histoire. J'aurais aimé une fin un peu plus construite.
Cela reste une bonne BD, agréable à lire.
Je commence à m'habituer aux histoires très humaines de Davodeau et Anticyclone ne déroge pas à ce thème. Une fois de plus, nous trouvons pour héros des gens de la base prolétaire, une femme de ménage mais forte tête, un intérimaire prêt à tout pour ne pas se retrouver au chômage et à la rue, des routiers, une femme au foyer pas trop sûre d'elle, etc... Les deux premiers, Nina et Castor, vont s'affronter pour ne pas perdre leur emploi, et seront confrontés à un patron salaud et profiteur.
Même si j'ai trouvé la narration de cette BD assez plaisante, je n'ai pas été accroché par le scénario que je trouve un peu caricatural : le prolétariat brave mais obligé de s'abaisser pour survivre à cause du patronat, ces salauds de profiteurs sans scrupule. Autant l'acharnement de Nina et Castor à s'opposer l'un à l'autre pourrait se comprendre s'ils n'avaient pas d'autre choix, mais leur façon de penser que seule la société qui les emploie actuellement peut leur offrir un poste et qu'il faille qu'ils s'abaissent au plus vil pour cela, ne passe pas du tout pour moi. Cette incohérence de base, comme si une petite société de transport était la seule à pouvoir offrir un poste de laveuse de chiottes et d'intérimaire à tout faire, ne colle pas avec la hargne que le récit implique chez ces deux personnages. Leur agressivité et l'aspect fermé du récit m'ont empêché de m'y attacher.
[SPOILER]
Quant au final, avec l'enlèvement et sa fin dramatique, c'est idem : les motivations et raisons des actes de chacun des protagonistes m'ont vraiment complètement échappé.
[FIN DU SPOILER]
Bref, un conte social dont le message coince complètement pour moi car le récit ne me paraît ni cohérent ni prenant.
Ce qui frappe avant tout, et ce dès la couverture, c'est la finesse du dessin, les belles couleurs, et les personnages typés. Ensuite et c'est l'essentiel, le récit est adapté aux enfants, sans tomber dans la facilité ou la complexité hors de portée des petits. La tolérance et le bon sens sont de mise, de même qu'un humour parfois piquant, notamment le moyen que trouve le loup pour faire sortir les cochons de la maison.
Enfin le détournement du compte fait que l'on est souvent pris à contre-pied (c'est le but), et tout cela donne une grande fraîcheur et originalité à l'ensemble.
P.S : à l'avis de Coleman ; il faudrait quand même arrêter de raconter n'importe quoi, cet avis n'est pas crédible une seconde et ne mérite pas de rester ici . En effet, on peut aimer ou pas, mais on ne peut nier le savoir-faire technique de la colorisation, de la mise en volume.Svart est considéré par la profession comme un des meilleurs coloristes informatique.
Matilda Clarck est un album dont la lecture se fait sans accroc, sans aucune baisse de régime notoire. Cette intrigue centrée sur cette jeune femme qui redécouvre ses demi-frères est amusante. Un humour doux-amer nous poursuit tout l’album. Le trait n’est pas sans rappeler Tardi, Matilda a des traits qui rappelleront la mine boudeuse d’Adèle Blanc-Sec. Sur le plan de la mise en page, c’est moins fin que du Tardi, malheureusement. Ces planches sous forme de gaufrier en six cases sont un peu visuellement monotones. Un bon petit album sans grande prétention.
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Correspondances (Ferri - Larcenet)
Depuis que je connais Le retour à la terre, je me suis rendu compte à quel point j'adorais l'humour conjugué de Ferri et de Larcenet. Ces deux-là, quand ils sont réunis, se subliment l'un l'autre. C'est donc avec raison que je me suis jeté sur Correspondances dès que j'en ai eu l'occasion. Ce livre se compose de dessins, gags et remarques en images que se sont échangés par fax nos deux compères dans le but conscient ou inconscient d'en faire un album. Ce sont donc des illustrations comiques, des dessins qui ne sont pas sans rappeler un mélange d'images de blog-bd et de cadavre exquis. L'album est plus ou moins séparé en thématique, entamées par des pages comprenant la définition d'un mot qui sera utilisé ensuite dans les gags. En effet, du fait de la chronologie de ces envois de fax, certains dessins se répondent l'un à l'autre ou forment des continuités. Le résultat est intéressant et surtout drôle. Sincèrement, c'est drôle. Bien sur, tout n'est pas à se rouler par terre, mais j'ai lu cet album, de petit format mais au grand nombre de pages, avec un sincère sourire, heureux de retrouver ces personnages, Ferri et Larcenet, que j'aime tant voir travailler et dialoguer ensemble. Maintenant, Correspondances n'étant pas un véritable album de BD au sens strict du terme, je ne sais pas vraiment si je dois en conseiller l'achat car, une fois lu, ce qui se fait somme toute assez vite, je ne sais pas quand j'aurais l'envie de le relire pour de bon.
Muerto Kid
Cette BD, éditée aux Requins Marteaux, est bien dans la veine des BDs qui paraissent dans le journal Feraille Illustré. Cherchant à éviter le style mainstream et bien pensant, le dessin, les couleurs et les histoires y ont une touche underground manifeste. Graphiquement, ce n'est pas moche sans être franchement un modèle d'esthétisme. Ca se lit bien. La BD en elle-même se compose d'histoires courtes qui se suivent plus ou moins. Commençant pour nous présenter le héros, Muerto Kid, le fils de la Mooort, et son meilleur ami Ancephalo Jr, la BD nous narre ensuite les péripéties et conneries que les deux amis feront ensemble, chacun dans leur monde respectif. Puis vient l'histoire d'amour contrariée entre Muerto Kid et une jeune fille dans le coma qui ne doit pas se réveiller sans quoi elle quitterait le monde où Muerto et elle peuvent se rencontrer. Objectivement, j'ai bien rigolé à la lecture de cette BD. L'humour y est souvent potache, un peu absurde, un peu noir, j'accroche bien. Le seul ennui, c'est que le moment où je ris se trouve de général en chute de gag, normal me direz-vous, sauf que, sur les planches précédant ces chutes, je suis resté assez insensible aux personnages et à l'ambiance recherchée. Je ris donc à des moments bien définis et pour le reste, je ne suis pas vraiment captivé par les personnages et l'histoire. En définitive, mon impression est donc relativement mitigée puisque je n'ai pas pu être charmé par l'ensemble et même si j'ai bien ri, je conseille de feuilleter l'album avant l'achat car cette BD reste un tout petit peu trop underground pour mes goûts très personnels.
Ascension
Je n'ai clairement pas aimé cet album même s'il ne mérite pas la note minimale. Côté dessin, le trait en lui-même n'est pas vraiment mauvais même si je n'accroche pas trop. Mais par contre, j'ai trouvé l'encrage excessif, comme pour un dessin qui colle mieux au noir et blanc qu'à la couleur. Les couleurs sont d'ailleurs très moyennes, ce qui n'arrange rien. Côté scénario, j'ai trouvé ça artificiellement poétique, le genre de petit poème mélancolique d'adolescente en mal de romantisme dramatique. La narration m'a très vite décroché, de même qu'il m'a été impossible de m'accrocher au moindre personnage. L'histoire joue la carte du drame local et des secrets de famille avec au milieu une jeune fille qui rêve de liberté et de viiiiiivre. Non seulement ce sujet de base me déplait généralement mais en plus j'ai trouvé le tout véritablement mal raconté, voire franchement naïf. C'est donc uniquement parce que l'intention initiale du récit est relativement louable et que le dessin est potable que je ne mets pas la note minimale, mais franchement j'ai passé un moment de lecture désagréable, tout simplement.
Extrême frontière
Cette BD aurait pu bien commencer grâce à un décor assez original : une région indéterminée qui semble à mi-chemin entre la Croatie, la Slovénie et le nord de l'Italie. Un décor qui aurait pu permettre une BD d'anticipation très jolie et réussie. Mais non, c'est raté. Je ne sais par où commencer mon avis sur ce récit si ce n'est en déclarant à quel point je n'ai pas accroché du tout. Le dessin est inégal, parfois très bien, parfois tout simplement raté. Les couleurs directes auraient également pu être bien mais elles sont souvent moches, voire grossières. La narration est complètement ratée et confuse, de même que les dialogues qui sont mauvais et pénibles à lire. Quant au récit... Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression de lire une portion d'une histoire plus grande, une histoire dont la lecture complète aurait pu m'expliquer de quoi parlaient les protagonistes par moment, quel était le passé de la ville de Drajno, ce qu'y recherchaient les Empires du Nord et du Centre, comment les différencier l'un de l'autre si ce n'est qu'ils ont tous du matériel de guerre américain et que les uns sont brocardés U.N tandis que les autres sont brocardés N.U. Les personnages sont rebutants, à commencer par Milo lui-même dont on ne comprend pas la haine envers sa mère ni son arrogance assurée. Les méchants militaro-scientifico-fachos sont risibles tant dans leurs paroles que leurs actes. L'histoire, pourtant tellement banale si on devait la résumer, parait incohérente, notamment quand on voit comment la gentille famille de Milo se bat pour protéger leur maison de Drajno alors qu'ils se réfugient ensuite dans un gigantesque chateau-musée qui soudainement leur appartient également. Le texte de la 4e de couverture lui-même (recopié en résumé de cet album ici même, sur cette fiche) n'a presque rien à voir avec l'histoire et souligne encore plus l'incohérence (fin de millénaire ? comment peut-on être en fin de millénaire si le père de Milo est mort à sa naissance en 1999 (cf. l'inscription sur sa tombe) et que Milo a une quinzaine d'années au moment du récit ? Empire du Nord, du Centre ou du Sud ? Et cet ordinateur Métastase dont on ne parle même pas dans le récit, quel rapport ?). En outre, l'auteur joue sur le thème du combat entre le Passé et les souvenirs des Anciens contre la science et les militaires décidés à faire table rase et à remplacer les vestiges du passé par du béton, de l'acier et du verre, mais ce thème est traité avec platitude et sans aucune finesse ni surtout intérêt. Bref, non seulement l'histoire est à la fois banale et confuse voire incohérente, mais en plus elle m'a tout simplement rebuté, au point que j'ai hésité à terminer ma lecture de l'album. Seul le dessin et le décor sauvent un peu le tout.
La Gloire d'Héra
Cette BD fait suite à Tirésias mais n'en a hélas ni l'originalité ni le même intérêt. J'ai retrouvé avec plaisir le dessin de Rossi (qui me fait bigrement penser à celui de Moebius ou de Bess, en un peu moins réussi cependant). J'ai aussi retrouvé avec plaisir la Grèce vivante et réaliste dans laquelle évoluent les personnages, même si là aussi, je me suis moins senti imprégné dans l'époque que je l'étais à la lecture de Tirésias. Le récit est celui d'une tragédie grecque assez classique, un prologue à l'épopée d'Herakles. J'avoue ne pas savoir si c'est un récit inédit ou s'il se base sur la légende exacte d'Herakles, mais je n'avais en tout cas jamais entendu parler de ces jumeaux Alcée et Iphiklès. L'histoire se lit bien et est assez prenante. Les personnages sont plus ou moins bons : j'aime bien le centaure Agrios par exemple, mais par contre je trouve que la dualité entre Alcée et Iphikles est assez mal rendue. Et au final, même si cette BD se lit avec un certain plaisir, je la trouve tout sauf marquante. Elle s'oublie très vite et manque singulièrement d'originalité à mes yeux. Disons-le, elle parait terne en comparaison de Tirésias et j'en suis désolé.
Le réflexe de survie
Un récit social et rural pas désagréable du tout à lire. On retrouve dans cette BD les types de personnages que Davodeau affectionne, le chef de la petite gare sympathique mais qui ne veut pas d'histoire, son ami SDF un peu poète qu'il héberge, une population villageoise gentille et contrastée et, comme souvent avec Davodeau, un patron d'entreprise sournois et sans scrupule. A eux s'ajoutent deux petits délinquants à l'un desquels le méchant patron va demander d'éliminer un petit vieux qui travaille à la Préfecture. Mais dans cette atmosphère rurale, au milieu de champs de coquelicots et d'une gare bientôt à l'abandon, il est difficile de passer à l'acte et surtout de réaliser ce que le mot "meurtre" veut dire. Une histoire agréable et bien racontée avec des personnages réussis. Le dessin est en outre à la mesure du récit. Les vues de la campagne en ce début d'été sont très jolies, notamment au niveau des couleurs. Le scénario coule bien et se lit avec un certain plaisir même si la fin est légèrement en queue de poisson. Une Bd sympathique.
Le Constat
Sans doute la BD la plus ancienne de Davodeau que j'aie lue jusqu'à présent, celle-ci mélange de manière amusante un grand nombre de thèmes et de péripéties qui vont faire partie de ses futures oeuvres. Le récit de base rappelle beaucoup celui de L'Autoroute du soleil de Baru pour l'aspect road-movie et course-poursuite mais à ce récit s'intègrent des éléments qui ressortiront ensuite chez Davodeau : le vieillard au passé de militant communiste rural qu'on retrouvera dans Les Mauvaises gens chez les parents de Davodeau, des discussions en voiture rappelant Quelques jours avec un menteur, une ferme remplacée par une autoroute rappelant Rural !, un militant d'extrême droite rappelant La gloire d'Albert, des routiers rappelant Anticyclone, etc... Autant de détails qui, mis bout à bout dans cet album, forment une grande histoire qui n'est pas désagréable du tout à lire. Le scénario est assez prenant et les personnages sont plutôt réussis, même si la bêtise de Vincent est parfois franchement énervante (comment il a fait pour devenir ingénieur à la Cogema en étant aussi con ?). J'ai lu ce récit avec un certain intérêt, sans jamais être totalement captivé et plongé dedans mais avec un certain plaisir. Ceci dit, j'ai été relativement déçu par la conclusion abrupte et assez peu remarquable de l'histoire. J'aurais aimé une fin un peu plus construite. Cela reste une bonne BD, agréable à lire.
Anticyclone
Je commence à m'habituer aux histoires très humaines de Davodeau et Anticyclone ne déroge pas à ce thème. Une fois de plus, nous trouvons pour héros des gens de la base prolétaire, une femme de ménage mais forte tête, un intérimaire prêt à tout pour ne pas se retrouver au chômage et à la rue, des routiers, une femme au foyer pas trop sûre d'elle, etc... Les deux premiers, Nina et Castor, vont s'affronter pour ne pas perdre leur emploi, et seront confrontés à un patron salaud et profiteur. Même si j'ai trouvé la narration de cette BD assez plaisante, je n'ai pas été accroché par le scénario que je trouve un peu caricatural : le prolétariat brave mais obligé de s'abaisser pour survivre à cause du patronat, ces salauds de profiteurs sans scrupule. Autant l'acharnement de Nina et Castor à s'opposer l'un à l'autre pourrait se comprendre s'ils n'avaient pas d'autre choix, mais leur façon de penser que seule la société qui les emploie actuellement peut leur offrir un poste et qu'il faille qu'ils s'abaissent au plus vil pour cela, ne passe pas du tout pour moi. Cette incohérence de base, comme si une petite société de transport était la seule à pouvoir offrir un poste de laveuse de chiottes et d'intérimaire à tout faire, ne colle pas avec la hargne que le récit implique chez ces deux personnages. Leur agressivité et l'aspect fermé du récit m'ont empêché de m'y attacher. [SPOILER] Quant au final, avec l'enlèvement et sa fin dramatique, c'est idem : les motivations et raisons des actes de chacun des protagonistes m'ont vraiment complètement échappé. [FIN DU SPOILER] Bref, un conte social dont le message coince complètement pour moi car le récit ne me paraît ni cohérent ni prenant.
Les 3 petits cochons
Ce qui frappe avant tout, et ce dès la couverture, c'est la finesse du dessin, les belles couleurs, et les personnages typés. Ensuite et c'est l'essentiel, le récit est adapté aux enfants, sans tomber dans la facilité ou la complexité hors de portée des petits. La tolérance et le bon sens sont de mise, de même qu'un humour parfois piquant, notamment le moyen que trouve le loup pour faire sortir les cochons de la maison. Enfin le détournement du compte fait que l'on est souvent pris à contre-pied (c'est le but), et tout cela donne une grande fraîcheur et originalité à l'ensemble. P.S : à l'avis de Coleman ; il faudrait quand même arrêter de raconter n'importe quoi, cet avis n'est pas crédible une seconde et ne mérite pas de rester ici . En effet, on peut aimer ou pas, mais on ne peut nier le savoir-faire technique de la colorisation, de la mise en volume.Svart est considéré par la profession comme un des meilleurs coloristes informatique.
Matilda Clarck
Matilda Clarck est un album dont la lecture se fait sans accroc, sans aucune baisse de régime notoire. Cette intrigue centrée sur cette jeune femme qui redécouvre ses demi-frères est amusante. Un humour doux-amer nous poursuit tout l’album. Le trait n’est pas sans rappeler Tardi, Matilda a des traits qui rappelleront la mine boudeuse d’Adèle Blanc-Sec. Sur le plan de la mise en page, c’est moins fin que du Tardi, malheureusement. Ces planches sous forme de gaufrier en six cases sont un peu visuellement monotones. Un bon petit album sans grande prétention.