Frantico a vu son blog édité en album avec le succès que l'on connait. La mode est lancée, les éditeurs sortent de nouveaux blogs, profitant de la renommée que certains jeunes auteurs se font grâce à Internet. Lovely Goretta a eu le bonheur de faire partie des premiers à en faire partie.
Lovely Goretta (tiens ? elle s'appelle Cecily dans la vie civile ?) se présente comme une jeune fille bien... Une jeune fille bien à base d'alcool, de putes et de mariachis. Ambiance destroy, Goretta pête, rôte, Goretta, c'est un mec vachement cool, sauf que c'est une fille, ah merde...
Bref, les histoires de Goretta sont sympas, le sourire est souvent au rendez-vous et certaines réparties sont bien marrantes.
L'album "Au secours, je ne vois plus rien !!" reprend tels quels un bon nombre de strips et de planches parues sur le blog de Goretta. Celles-ci ont été, semble-t-il, choisies pour donner l'impression de raconter le ou les amours contrariés de Goretta de la rencontre à la rupture et au coup de foudre suivant. Mais c'est en réalité plus une suite d'anecdotes, de tranches de vie de Goretta/Cecily qui n'ont pas un réel suivi si ce n'est leurs parutions chronologiques. Il ne faut donc pas s'attendre à une histoire avec un début et une fin, même si justement l'auteur a rajouté un peu d'inédit pour tendre vers cet objectif.
Au rayon des choses que j'aime moins dans cette BD, il y a déjà l'aspect visuel. Cecily a un dessin sympa mais vraiment pas transcendant. En outre, les planches sont souvent courtes et comme Albin Michel a choisi d'en publier une max par planche, voire une unique illustration par planche, ça grossit le trait et rend l'album assez rapidement lu. Ce dessin reste efficace pour faire passer son message mais vous pourrez plus facilement vous en faire une idée sur la galerie.
Il y a aussi l'aspect décousu du "récit" puisque non seulement les planches ne se suivent pas évidemment, mais en plus les sujets peuvent sauter totalement du coq à l'âne, ce qui se comprend dans un blog mais surprend dans une BD.
Il y a également l'aspect "private joke" qui ressort un peu trop souvent à mes yeux, Goretta parlant de choses implicitement comprises par ceux qui connaissent sa vie, mais pas par un lecteur lambda (exemple de l'image sur la mort du chat : quel chat ?).
Et puis il y a l'humour "je pête, je rôte" qui est parfois marrant mais pas tout le temps à la longue.
Et pour finir, je suis désolé mais je trouve cet album un peu cher pour son contenu, d'autant plus quand on trouve le tout ou presque sur le Net.
Une BD sympa, surtout pour ceux qui connaissent déjà Goretta sur le Net, mais pas un achat indispensable pour le lecteur de base à mes yeux.
(en disant ça, je me planque parce que si Goretta me lit un jour, elle va m'arracher le balai que j'ai dans le cul pour me le foutre sur la gueule...)
Fils d’un colonel de l’armée de l’air, Romain Hugault a été fasciné par l’aviation dès son plus jeune âge. Cette proximité envers ces machines donnera l’envie à cet auteur de les dessiner. Après des années à bosser comme illustrateur, Romain a réalisé sa première BD « le dernier envol » en septembre 2005. A la fin de cette année, l’album est à sa 3ème édition et figure d’ores et déjà parmi un des plus gros succès des éditions Paquet.
« Le dernier envol » nous conte 4 histoires courtes de pilotes pendant la seconde guerre mondiale. Ces récits peuvent se lire indépendamment. Cependant, une lecture complète de l’album révélera un scénario basé sur des chassés croisés entre ces pilotes. Le premier récit est inspiré d'une lettre d’un kamikaze à son père avant de partir au combat, c’est mon récit préféré par sa qualité des scènes d’action et sa capacité à nous transmettre énormément d'émotions. Cette séquence me rappelle fortement « Kamikazes » de Dimitri. Les autres histoires se révéleront également très prenantes grâce à la diversité des situations et des pilotes de nationalité différente. Chaque héros, à travers leurs réflexions sur la vie et cette guerre, font preuve paradoxalement d’une profonde humanité malgré le sort funeste qu’ils réservent à leurs adversaires. Chaque personnage semble être résigné face à cette guerre qui n’en finit pas.
Le dessin réaliste de Romain Hugault est sublimé par la mise en couleurs d’une incroyable beauté. Il est fort possible que cette mise en couleurs ait contribuée à l’engouement du public pour cet album. Les scènes de combat aérien sont formidables de réalisme. Les avions semblent jaillir des cases. L’excellente représentation de tir de mitraillettes ou de mortiers suffisent largement pour qu’on devine leurs bruits ! (cf. la dernière case de la page 12). Le découpage et la mise en page ne souffrent d’aucune critique.
Je considère « Le dernier envol » comme l'un de mes albums préférés de l’année 2005 et comme l'une des meilleurs BD ayant pour cadre l’aviation. Les fans d’aviation y trouveront largement leur compte grâce au réalisme de scènes de combats. Les autres lecteurs pourront également y trouver leur bonheur grâce à ces scénarii chargés d’émotions. Le prochain album de Romain Hugault continuera à mettre en scène des avions mais dans une époque différente à celle de la seconde guerre mondiale. Wait and see !
Une belle petite découverte que cet album. Ahn Do-Hyun nous montre, au travers de quelques portraits rapidement brossés, en à-côtés de sa propre vie, une partie de la société coréenne d'il y a une dizaine d'années. Ferveur autour de la future Coupe du Monde, crise économique... Mais le jeune homme en devenir n'en a cure. Lui, ce qu'il veut, c'est s'amuser, aimer, aller vite, rencontrer des gens. Son boulot de livreur le permet assez facilement, même s'il regrette la superficialité de la plupart de ses rapports. On découvre aussi que les hommes adultes, en particulier son père et son employeur, ne sont pas forcément tendres avec leur entourage.
De petits drames en regards échangés, de situations provoquées en ivresses diverses, c'est toute l'essence du roman graphique asiatique qui s'offre à nous.
Alors pourquoi, si j'ai aimé cet album, ne pas mettre une meilleure note ? Parce que, même si le dessin est vraiment pas mal à l'usage, il est un peu gâché par des couleurs étranges, un mélange de pastels marrons et bleus, qui donne au final une couleur vomi. Ceci dit, ces mauvais choix ne concernent que 20% de l'album, le reste étant visuellement assez plaisant.
Une bd (un comics ?) post-apocalyptique au dessin très stylisé dans sa manière de déformer les corps, mais d’une grande lisibilité. Le scénario est très verbeux au début puis laisse la part belle à l’action. Un peu trop même tant les évènements de fin d’album semblent quelque peu précipités. Mais l’ambiance générale est sympa et la suite pourrait se révéler intéressante. Mais rien d’incontournable pour l’instant.
J'ai du mal avec Gipi le "nouvel auteur en vogue venu d'Italie". C'est bien raconté, c'est bien dessiné mais voilà cela reste assez creux et peu original. Ce premier tome se lit vraiment rapidement. Alors d'accord dans sa narration Gipi aime bien le silence, les cases vides qui valent mieux qu'un long discours. C'est édité sous la forme d'un album broché, ça se lit comme un journal et ça en fait finalement un prix abordable.
Et d'ailleurs si je ne me trompe, cette histoire appelle une suite, je ne pense pas que ce soit un one shot, même s'il est vrai qu'il pourrait se suffire à lui-même après tout.
La première BD où Sokal s'est essayé aux personnages humains. J'aime beaucoup son dessin, tout comme j'aime beaucoup sa colorisation à l'aquarelle. Techniquement, les décors et personnages sont beaux, à quelques défauts près. Ces défauts tiennent dans le visage de Sanguine elle-même qui n'est pas toujours fantastique, dans quelques décors un peu moyens comme la vue de la ville de Lübeck (n'est pas Bourgeon qui veut) et dans quelques difficultés qu'ont les personnages et animaux à s'intégrer au décor quand on les voit en pied.
Mais passé ces petits défauts, je trouve que c'est une très jolie BD. En outre, l'édition de la collection "A Suivre" de l'époque offrait une très belle couverture à rabats qui valait vraiment le coup.
Concernant le scénario, c'est un récit Historique relativement classique mais bien mené. Les personnages sont relativement attachants et l'intrigue pas palpitante mais suffisamment accrocheuse pour ne pas ennuyer le lecteur. Les aspects intrigue politique, conflits de pouvoirs et imprégnation du décor de la Guerre de Trente Ans que je ne connaissais guère sont en outre bien réussis et intéressants. La fin est un tout petit peu rapide mais je trouve que c'est un bon récit, qui se lit bien et avec interêt.
Une bonne BD, jolie et plaisante à lire.
Un album que je considère comme décevant et qui tient difficilement la comparaison avec ce que Dillies a pu faire seul. Pourquoi diable a-t-il fallu qu’il s’adjoigne les services d’un scénariste ? Pourtant ce scénario n’est pas particulièrement mauvais… juste une peu plus "banal", il est plus construit que les histoires simples qu’était Betty Blues et Sumato, mais nettement moins émouvant. Je serai presque tenté de lui mettre deux étoiles. Mais très honnêtement, ça se laisse lire, le dessin est évidemment très bon, et certains dialogues sont très amusants… il manque le petit surplus d’émotion...
14/20
Un road-movie très réussi, même s’il n’est pas très original. De Metter est très habile pour mettre en scène une intrigue tout de même très psychologique. Il sait faire parler les silences, mettre en scène les visages. Si ses planches ne sont pas immédiatement attirantes, elles sont, à la lecture, d’une efficacité narrative et graphique assez redoutable. L’histoire et sa chute ne sont pas géniales, mais l’attention portée aux personnages, la subtilité des dialogues font le reste.
J'ai lu les deux albums d'une traite avec intérêt. Le dessin est très réussi, il a ce côté vieille patine qui me plait beaucoup. Les évènements s'enchaînent à une belle allure, l'aventure ne connaît pas de temps morts sans pour autant perdre de vues ses personnages et leurs sentiments. Mais voilà... Une fois le deuxième tome refermé, ça s'oublie très vite. Il manque un vrai fond à cette histoire, on comprend vaguement qu'il est question d'une société et de son embourgeoisement aveugle... mais cela reste très fictionnel, trop sans doute, il est difficile de faire des rapports avec notre réalité. Cela reste juste une satire sociale mais d'une société de fantaisie... A lire, à l’occasion…
La période communiste a décidément le vent en poupe en bande dessinée en ce moment (reminiscence involontaire de la Révolution d'octobre 1917 ?). Après Une Jeunesse soviétique de Maslov (Denoël) et Lady S. de Van Hamme et Aymond (Dupuis), voilà donc Lapière et Pellejero qui nous content la face cachée du socialisme à visage inhumain. Avant tout, j'ai acheté cette BD au vu de la couverture, une des plus belles je crois de la BD (comme certains l'ont souligné dans certains forums). Si le titre "Le tour de valse" invite plutôt à la quiétude et au plaisir, la réalité décrite par les deux auteurs est bien différente : la vie brisée d'une famille, le destin d'une femme à la recherche d'un mari, emprisonné dans un camp, dans les années 50. (le thème m'a d'ailleurs fait songer à "résurrection" de Tolstoï). J'ai beaucoup aimé le dessin : visages ronds, simples, des couleurs superbes. Une belle histoire d'amour, bien mise en scène. Encore une réussite pour la collection "Aire Libre".
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Les Aventures de Lovely Goretta
Frantico a vu son blog édité en album avec le succès que l'on connait. La mode est lancée, les éditeurs sortent de nouveaux blogs, profitant de la renommée que certains jeunes auteurs se font grâce à Internet. Lovely Goretta a eu le bonheur de faire partie des premiers à en faire partie. Lovely Goretta (tiens ? elle s'appelle Cecily dans la vie civile ?) se présente comme une jeune fille bien... Une jeune fille bien à base d'alcool, de putes et de mariachis. Ambiance destroy, Goretta pête, rôte, Goretta, c'est un mec vachement cool, sauf que c'est une fille, ah merde... Bref, les histoires de Goretta sont sympas, le sourire est souvent au rendez-vous et certaines réparties sont bien marrantes. L'album "Au secours, je ne vois plus rien !!" reprend tels quels un bon nombre de strips et de planches parues sur le blog de Goretta. Celles-ci ont été, semble-t-il, choisies pour donner l'impression de raconter le ou les amours contrariés de Goretta de la rencontre à la rupture et au coup de foudre suivant. Mais c'est en réalité plus une suite d'anecdotes, de tranches de vie de Goretta/Cecily qui n'ont pas un réel suivi si ce n'est leurs parutions chronologiques. Il ne faut donc pas s'attendre à une histoire avec un début et une fin, même si justement l'auteur a rajouté un peu d'inédit pour tendre vers cet objectif. Au rayon des choses que j'aime moins dans cette BD, il y a déjà l'aspect visuel. Cecily a un dessin sympa mais vraiment pas transcendant. En outre, les planches sont souvent courtes et comme Albin Michel a choisi d'en publier une max par planche, voire une unique illustration par planche, ça grossit le trait et rend l'album assez rapidement lu. Ce dessin reste efficace pour faire passer son message mais vous pourrez plus facilement vous en faire une idée sur la galerie. Il y a aussi l'aspect décousu du "récit" puisque non seulement les planches ne se suivent pas évidemment, mais en plus les sujets peuvent sauter totalement du coq à l'âne, ce qui se comprend dans un blog mais surprend dans une BD. Il y a également l'aspect "private joke" qui ressort un peu trop souvent à mes yeux, Goretta parlant de choses implicitement comprises par ceux qui connaissent sa vie, mais pas par un lecteur lambda (exemple de l'image sur la mort du chat : quel chat ?). Et puis il y a l'humour "je pête, je rôte" qui est parfois marrant mais pas tout le temps à la longue. Et pour finir, je suis désolé mais je trouve cet album un peu cher pour son contenu, d'autant plus quand on trouve le tout ou presque sur le Net. Une BD sympa, surtout pour ceux qui connaissent déjà Goretta sur le Net, mais pas un achat indispensable pour le lecteur de base à mes yeux. (en disant ça, je me planque parce que si Goretta me lit un jour, elle va m'arracher le balai que j'ai dans le cul pour me le foutre sur la gueule...)
Le Dernier Envol
Fils d’un colonel de l’armée de l’air, Romain Hugault a été fasciné par l’aviation dès son plus jeune âge. Cette proximité envers ces machines donnera l’envie à cet auteur de les dessiner. Après des années à bosser comme illustrateur, Romain a réalisé sa première BD « le dernier envol » en septembre 2005. A la fin de cette année, l’album est à sa 3ème édition et figure d’ores et déjà parmi un des plus gros succès des éditions Paquet. « Le dernier envol » nous conte 4 histoires courtes de pilotes pendant la seconde guerre mondiale. Ces récits peuvent se lire indépendamment. Cependant, une lecture complète de l’album révélera un scénario basé sur des chassés croisés entre ces pilotes. Le premier récit est inspiré d'une lettre d’un kamikaze à son père avant de partir au combat, c’est mon récit préféré par sa qualité des scènes d’action et sa capacité à nous transmettre énormément d'émotions. Cette séquence me rappelle fortement « Kamikazes » de Dimitri. Les autres histoires se révéleront également très prenantes grâce à la diversité des situations et des pilotes de nationalité différente. Chaque héros, à travers leurs réflexions sur la vie et cette guerre, font preuve paradoxalement d’une profonde humanité malgré le sort funeste qu’ils réservent à leurs adversaires. Chaque personnage semble être résigné face à cette guerre qui n’en finit pas. Le dessin réaliste de Romain Hugault est sublimé par la mise en couleurs d’une incroyable beauté. Il est fort possible que cette mise en couleurs ait contribuée à l’engouement du public pour cet album. Les scènes de combat aérien sont formidables de réalisme. Les avions semblent jaillir des cases. L’excellente représentation de tir de mitraillettes ou de mortiers suffisent largement pour qu’on devine leurs bruits ! (cf. la dernière case de la page 12). Le découpage et la mise en page ne souffrent d’aucune critique. Je considère « Le dernier envol » comme l'un de mes albums préférés de l’année 2005 et comme l'une des meilleurs BD ayant pour cadre l’aviation. Les fans d’aviation y trouveront largement leur compte grâce au réalisme de scènes de combats. Les autres lecteurs pourront également y trouver leur bonheur grâce à ces scénarii chargés d’émotions. Le prochain album de Romain Hugault continuera à mettre en scène des avions mais dans une époque différente à celle de la seconde guerre mondiale. Wait and see !
Nouilles Tchajang
Une belle petite découverte que cet album. Ahn Do-Hyun nous montre, au travers de quelques portraits rapidement brossés, en à-côtés de sa propre vie, une partie de la société coréenne d'il y a une dizaine d'années. Ferveur autour de la future Coupe du Monde, crise économique... Mais le jeune homme en devenir n'en a cure. Lui, ce qu'il veut, c'est s'amuser, aimer, aller vite, rencontrer des gens. Son boulot de livreur le permet assez facilement, même s'il regrette la superficialité de la plupart de ses rapports. On découvre aussi que les hommes adultes, en particulier son père et son employeur, ne sont pas forcément tendres avec leur entourage. De petits drames en regards échangés, de situations provoquées en ivresses diverses, c'est toute l'essence du roman graphique asiatique qui s'offre à nous. Alors pourquoi, si j'ai aimé cet album, ne pas mettre une meilleure note ? Parce que, même si le dessin est vraiment pas mal à l'usage, il est un peu gâché par des couleurs étranges, un mélange de pastels marrons et bleus, qui donne au final une couleur vomi. Ceci dit, ces mauvais choix ne concernent que 20% de l'album, le reste étant visuellement assez plaisant.
Zone sinistrée
Une bd (un comics ?) post-apocalyptique au dessin très stylisé dans sa manière de déformer les corps, mais d’une grande lisibilité. Le scénario est très verbeux au début puis laisse la part belle à l’action. Un peu trop même tant les évènements de fin d’album semblent quelque peu précipités. Mais l’ambiance générale est sympa et la suite pourrait se révéler intéressante. Mais rien d’incontournable pour l’instant.
Bons baisers de la province (Les Innocents)
J'ai du mal avec Gipi le "nouvel auteur en vogue venu d'Italie". C'est bien raconté, c'est bien dessiné mais voilà cela reste assez creux et peu original. Ce premier tome se lit vraiment rapidement. Alors d'accord dans sa narration Gipi aime bien le silence, les cases vides qui valent mieux qu'un long discours. C'est édité sous la forme d'un album broché, ça se lit comme un journal et ça en fait finalement un prix abordable. Et d'ailleurs si je ne me trompe, cette histoire appelle une suite, je ne pense pas que ce soit un one shot, même s'il est vrai qu'il pourrait se suffire à lui-même après tout.
Sanguine
La première BD où Sokal s'est essayé aux personnages humains. J'aime beaucoup son dessin, tout comme j'aime beaucoup sa colorisation à l'aquarelle. Techniquement, les décors et personnages sont beaux, à quelques défauts près. Ces défauts tiennent dans le visage de Sanguine elle-même qui n'est pas toujours fantastique, dans quelques décors un peu moyens comme la vue de la ville de Lübeck (n'est pas Bourgeon qui veut) et dans quelques difficultés qu'ont les personnages et animaux à s'intégrer au décor quand on les voit en pied. Mais passé ces petits défauts, je trouve que c'est une très jolie BD. En outre, l'édition de la collection "A Suivre" de l'époque offrait une très belle couverture à rabats qui valait vraiment le coup. Concernant le scénario, c'est un récit Historique relativement classique mais bien mené. Les personnages sont relativement attachants et l'intrigue pas palpitante mais suffisamment accrocheuse pour ne pas ennuyer le lecteur. Les aspects intrigue politique, conflits de pouvoirs et imprégnation du décor de la Guerre de Trente Ans que je ne connaissais guère sont en outre bien réussis et intéressants. La fin est un tout petit peu rapide mais je trouve que c'est un bon récit, qui se lit bien et avec interêt. Une bonne BD, jolie et plaisante à lire.
Mister Plumb
Un album que je considère comme décevant et qui tient difficilement la comparaison avec ce que Dillies a pu faire seul. Pourquoi diable a-t-il fallu qu’il s’adjoigne les services d’un scénariste ? Pourtant ce scénario n’est pas particulièrement mauvais… juste une peu plus "banal", il est plus construit que les histoires simples qu’était Betty Blues et Sumato, mais nettement moins émouvant. Je serai presque tenté de lui mettre deux étoiles. Mais très honnêtement, ça se laisse lire, le dessin est évidemment très bon, et certains dialogues sont très amusants… il manque le petit surplus d’émotion...
Vers le démon
14/20 Un road-movie très réussi, même s’il n’est pas très original. De Metter est très habile pour mettre en scène une intrigue tout de même très psychologique. Il sait faire parler les silences, mettre en scène les visages. Si ses planches ne sont pas immédiatement attirantes, elles sont, à la lecture, d’une efficacité narrative et graphique assez redoutable. L’histoire et sa chute ne sont pas géniales, mais l’attention portée aux personnages, la subtilité des dialogues font le reste.
Le croquemitaine
J'ai lu les deux albums d'une traite avec intérêt. Le dessin est très réussi, il a ce côté vieille patine qui me plait beaucoup. Les évènements s'enchaînent à une belle allure, l'aventure ne connaît pas de temps morts sans pour autant perdre de vues ses personnages et leurs sentiments. Mais voilà... Une fois le deuxième tome refermé, ça s'oublie très vite. Il manque un vrai fond à cette histoire, on comprend vaguement qu'il est question d'une société et de son embourgeoisement aveugle... mais cela reste très fictionnel, trop sans doute, il est difficile de faire des rapports avec notre réalité. Cela reste juste une satire sociale mais d'une société de fantaisie... A lire, à l’occasion…
Le Tour de Valse
La période communiste a décidément le vent en poupe en bande dessinée en ce moment (reminiscence involontaire de la Révolution d'octobre 1917 ?). Après Une Jeunesse soviétique de Maslov (Denoël) et Lady S. de Van Hamme et Aymond (Dupuis), voilà donc Lapière et Pellejero qui nous content la face cachée du socialisme à visage inhumain. Avant tout, j'ai acheté cette BD au vu de la couverture, une des plus belles je crois de la BD (comme certains l'ont souligné dans certains forums). Si le titre "Le tour de valse" invite plutôt à la quiétude et au plaisir, la réalité décrite par les deux auteurs est bien différente : la vie brisée d'une famille, le destin d'une femme à la recherche d'un mari, emprisonné dans un camp, dans les années 50. (le thème m'a d'ailleurs fait songer à "résurrection" de Tolstoï). J'ai beaucoup aimé le dessin : visages ronds, simples, des couleurs superbes. Une belle histoire d'amour, bien mise en scène. Encore une réussite pour la collection "Aire Libre".