Très beau dessin, mais en même temps très statique. Le tome 2 est nominé au Festival d'Angoulême 2006.
Je n'ai pas lu Le Sursis mais ça fait longtemps que ça m'attire vues les critiques plutôt positives. Le vol du corbeau est assez bien mené même si on tire sur les ficelles classiques telles le faux-méchant, la scène de love inévitable et j'en passe.
Formellement bon
Superbe dessin d'abord comme tout le monde l'a remarqué.
Ensuite l'histoire est à la fois lente mais riche pleine de sous-entendus laissant au lecteur le soin de comprendre sans la nécessité d'un narrateur omniprésent. Le contexte historique et politique m'intéresse également même si j'aimerai avoir plus d'informations sur l'inspiration de Lepage ; peut-être en petit supplément du tome 2.
En tout cas ça m'a donné envie de voir les autres oeuvres de l'auteur.
Prix René Goscinny, nominé à Angoulême, cet album de Gipi a tous les honneurs. Pourtant assez peu visible en magasin, l'album édité par Actes Sud connait un petit succès par le bouche à oreille.
Je reconnais ici toutes ses qualités : très beau dessin, sens de la narration et manière de raconter son histoire assez sympathique. Cet ouvrage d'une centaine de pages, assez cher au demeurant, se lit facilement et agréablement. Dans un univers urbain contemporain d'une guerre fictive mais ayant son lot commun d'horreurs et d'injustice, nos petits jeunes dont le narrateur tentent de sortir leur épingle du jeu.
Belle histoire et malgré tout ce que j'ai pu en dire, il se trouve encore un goût de trop peu pour que je lui mette 5 étoiles : pas vraiment de finalité, ni de morale ou quelconque message affiché. C'est peut-être trop subtil pour moi qui n'ait pas gratté assez profondément.
Vraiment moyen ces gags. En fait non la plupart sont bien sentis, très perspicaces de la part de Lécroart mais je vois assez peu d'intérêt d'acheter ça en album.
Dessin ok, en couleur ça change et c'est réussi.
Qu'est ce que ça vous fait pas acheter les soldes.
Il est certaines bandes dessinées que l'on découvre comme une série télé. "Section financière" en fait partie, et je ne dis pas ceci à titre péjoratif, non, au contraire. Aucun temps mort dans le scénario : une actualité brûlante (la main mise de la maffia russe sur les avoirs et les investissements occidentaux), des flics comme on en voit à la TV, jeunes, efficaces et déterminés... C'est peut être-là où le bât blesse car le personnage du procureur est un peu trop stéréotypé à mon goût (beau gosse, incorruptible, prêt à défendre la veuve et l'orphelin).
A la lecture de ce premier volume, on ne peut occulter la comparaison avec I.R.$..
Pourtant, les auteurs s'éloignent rapidement de cette série sur plusieurs points.
Primo, le dessin de Mutti (que j'avais apprécié dans "Arrivedercci Amore" et Break Point) est beaucoup plus réaliste (voire moins froid que dans I.R.$.), d'ailleurs je trouve que son dessin s'affine par rapport aux séries précitées.
Secundo le scénario, écrit par un avocat, Malka, se rattache à des faits qui nous semblent vraiment proches.
Un second reproche que je peux faire à cet opus (mais sans doute lié au fait qu'il s'agisse d'un épisode complet- ce qui est en soi une bonne nouvelle- ), c'est la rapidité à laquelle les évènements s'enchaînent. Une série correcte qui fait passer un agréable moment. Que dire de mieux d'une bd ?
Après la polémique qui a agité les forums internet (BDParadisio notamment), revenons sereinement sur « ex abrupto » une des oeuvres les plus personnelles (avec Presque, toujours chez le même éditeur) et les plus abouties de Manu Larcenet, à mon sens.
Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres...
Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts.
Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau.
J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste).
On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif.
Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labellisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet de Le combat ordinaire ou de Le retour à la terre risquent d’être désorientés.
Par contre, les adeptes de Presque ou encore de Dallas Cowboy ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre.
Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.
Après l'étonnant Une Jeunesse soviétique, Nikolaï Maslov nous livre ici huit nouvelles, qui, pour la plupart, se déroulent dans la campagne Russe. Ceci permet à l'auteur de nous offrir de superbes paysages en noir et blanc.
Encore une fois, Maslov illustre les deux gangrènes qui ravagent la Russie contemporaine : la Vodka et les conséquences de la guerre d'Afghanistan, véritable fil rouge de cette bd. Sans oublier la présence de l'éternelle police politique à travers, notamment, la première nouvelle.
Certaines m'ont vraiment touché ("La barine de la forêt", "Ils ont anéanti l'ennemi" ou encore "La fille"), d'autres sont très - voire trop - prévisibles ("Un fils", "Le départ de mon pote").
Il est dommage que Maslov ne mette pas son talent de dessinateur au service d'un scénario plus riche (comme je l'avais écrit pour son précédent album, il manque un "déclic" pour que ses albums sortent du lot).
A lire tout de même pour les amoureux, comme moi, de Dostoïevski, de Tolstoï, bref de la Russie d'antan, qui n'en a pas fini avec ses vieux démons.
Tome 1 :
Et oui, n'en déplaise à certains grincheux (je les connais), Marniquet est de nouveau dans les bacs. Après le très cinématographique La Cité de l'éternel retour, voici une nouvelle série, "La brigade de l'étrange" toute aussi fidèle aux précédents albums de Marniquet.
En effet, même si ce n'est pas lui qui assume le scénario (mais Philippe Chanoinat), le cinéma n'est guère éloigné car on y rencontre les visages de John Wayne (en irlandais, en référence à un film célèbre), de Stewart Grangers en Gentleman Farmer, de Robert Stephens (le Sherlock Holmes de Billy Wylder) à travers le Professeur... Bref, une galerie de personnages bien connus du 7ème art.. Même le cirque présent dans la bd semble tout droit issu de "Freaks ", film réalisé par Tod Browning en 1932.
"La brigade de l'étrange" ne pouvait que débuter au pays de l'Ankou, et notamment à Ploumanac'h (et non Ploumanach comme l'indique le titre - je suis natif du coin alors...) J'avais toutefois des doutes sur la présence d'une gare à Perros Guirec dans ces années là, mais ce doute fût ôté par ma famille qui m'a bien confirmé la présence d'un chemin de fer dans cette ville jusqu'à 1950.
Si l'enquête menée par l'Inspecteur Louis Carette (encore un nom d'un des plus grands seconds rôles du cinéma français des années 30) est statique, j'ai toujours plaisir à regarder les dessins très style ligne claire de Marniquet.
Une lecture agréable.
Tome 2 :
Amateurs de narnards des années 50 , cette bd est pour vous. Je ne développerai pas ici mes arguments totalement en faveur de Marniquet (voir mes critiques précédentes) mais je trouve, une fois de plus- et n'en déplaise à certains- que Marniquet nous fait passer un agréable moment, en nous faisant ici le coup du "retour de la momie", thème ô combien repris par le cinéma depuis les années 50.
En plus, Chanoinat et Marniquet décrivent l'action chez moi (la ville, pour ne pas dire Ma Ville de Lannion est meme citée !).
Le rythme de parution est soutenu.
L'histoire est agréable et me fait songer aux films ( et aux trouvailles)de seconde partie de "la dernière scéance" d'Eddy Mitchell.
Bref, un album nostalgique d'une certaine époque et une atmosphère du passé , que la qualité éditoriale et et le format de l'album , ne font rien pour effacer.
Bravo pour les auteurs.
Avis sur le premier tome :
"Le tsar fou", enfin pas si fou que cela.
Tarek nous amène dans la sainte Russie d'Antan, à l'aube d'une révolution (non, non pas celle là), ou plutôt à l'époque des soubresauts révolutionnaires.
Entre Louis XI - qui parait-il, d'après le roman de Walter Scott, aimait se déguiser pour écouter son peuple - et "le prisonnier du Zenda" (sans la gemmélité, entre Ruy Blas et "le dictateur" (de Chaplin), ce tsar, sans nom, mélange de Nicolas II pour l'époque, et d'Alexandre I, pour le romanesque (il disparut pour vivre en tant que moine, dit la légende) force notre sympathie malgré les traits sévères que lui a affublé Lionel Chouin, qui dans cet album me fait penser au style d'Hervé Tanquerelle
Des ministres comploteurs (Hugo ne les aurait pas renier) ridicules, des situations amusantes et un dessin coquasse font de cet opus (qui forme une histoire complète) un amusement tout à fait agréable, loin de l'univers sombre et complexe de "Sir Arthur Belton", scénarisé par le même Tarek.
Il signe là, "un tsar épatant"... d'ailleurs c'est lui qui le dit à la dernière image. Une lecture divertissante.
Avis sur le deuxième tome :
Deuxième aventure de ce star fou imaginé par le prolifique Tarek.
On rit beaucoup dans ce récit, mi conte, mi légende. On songe évidemnent à Don Quichotte et Sancho Panza lorsque l'on voit la couverture, et d'ailleurs Tarek y fait référence.
Mais, ici, c'est le dessin de Lionel Chouin qui m' a bluffé, un dessin dans la droite ligne des Tanquerelle, Blain et Sfar mais avec un trait vif qui me ravit ( voir le départ du Tsar au pas de charge, page 15, par exemple). De bonnes trouvailles graphiques sont d'ailleurs présentes ( voir l'irréaliste mais néanmoins savoureuse page 20).
Il faut en outre souligner le travail remarquable de Christophe Bouchard sur les couleurs, beaucoup plus vives et variées que sur le précédent album.
Un album drôle, enjoué, bien écrit, bref un excellent moment de détente.
Un peu fatigué des "carnets de voyage" et des bd autobiographiques, j'avoue garder un faible pour Renaud De Heyn (La Tentation conseillé par l'ami Yannick) et pour Simon Hureau et ses aventures asiatiques. Nous avions quitté Simon Hureau, en mauvaise posture au Cambodge, et très affecté par le vol de son carnet de croquis.
Dans ce second opus, le ton est plus tragique, moins frivole, je trouve, au moins pendant les 2/3 du livre (d'ailleurs l'épisode du chien, viande de fête, nous refroidit quelque peu). On sent le héros paumé sans son carnet de croquis, il n'a même plus rien à lire ! Confronté à la faim, au mal de ventre récurrent, aux indigènes (non dans un sens péjoratif) et à la corruption, on a pitié de lui.
Heureusement que les tracasseries administratives sont là pour apporter la grande dose d'humour qui était absente au début de l'album.
Entre les tentations de terroriste de Simon Hureau et ses gaffes (ah, l'épisode désopilant du post-it, et celui du général), rien est épargné au lecteur qui retrouve ici le héros nonchalant et cocasse du premier volume.
Dommage que les éditions Ego comme X n'aient pas gardé la même qualité de papier pour le tome 2. Au papier glacé blanc, succède un papier plus jaune qui met beaucoup moins en valeur le dessin de Simon Hureau. Mais je pense qu'il s'agit d'une question de coût. (28 € pour le premier volume contre 20 € pour celui-ci). Un ouvrage réussi, réaliste et souvent drôle que je recommande vivement.
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Le Vol du Corbeau
Très beau dessin, mais en même temps très statique. Le tome 2 est nominé au Festival d'Angoulême 2006. Je n'ai pas lu Le Sursis mais ça fait longtemps que ça m'attire vues les critiques plutôt positives. Le vol du corbeau est assez bien mené même si on tire sur les ficelles classiques telles le faux-méchant, la scène de love inévitable et j'en passe. Formellement bon
Muchacho
Superbe dessin d'abord comme tout le monde l'a remarqué. Ensuite l'histoire est à la fois lente mais riche pleine de sous-entendus laissant au lecteur le soin de comprendre sans la nécessité d'un narrateur omniprésent. Le contexte historique et politique m'intéresse également même si j'aimerai avoir plus d'informations sur l'inspiration de Lepage ; peut-être en petit supplément du tome 2. En tout cas ça m'a donné envie de voir les autres oeuvres de l'auteur.
Notes pour une histoire de guerre
Prix René Goscinny, nominé à Angoulême, cet album de Gipi a tous les honneurs. Pourtant assez peu visible en magasin, l'album édité par Actes Sud connait un petit succès par le bouche à oreille. Je reconnais ici toutes ses qualités : très beau dessin, sens de la narration et manière de raconter son histoire assez sympathique. Cet ouvrage d'une centaine de pages, assez cher au demeurant, se lit facilement et agréablement. Dans un univers urbain contemporain d'une guerre fictive mais ayant son lot commun d'horreurs et d'injustice, nos petits jeunes dont le narrateur tentent de sortir leur épingle du jeu. Belle histoire et malgré tout ce que j'ai pu en dire, il se trouve encore un goût de trop peu pour que je lui mette 5 étoiles : pas vraiment de finalité, ni de morale ou quelconque message affiché. C'est peut-être trop subtil pour moi qui n'ait pas gratté assez profondément.
Superlipopette
Vraiment moyen ces gags. En fait non la plupart sont bien sentis, très perspicaces de la part de Lécroart mais je vois assez peu d'intérêt d'acheter ça en album. Dessin ok, en couleur ça change et c'est réussi. Qu'est ce que ça vous fait pas acheter les soldes.
Section financière
Il est certaines bandes dessinées que l'on découvre comme une série télé. "Section financière" en fait partie, et je ne dis pas ceci à titre péjoratif, non, au contraire. Aucun temps mort dans le scénario : une actualité brûlante (la main mise de la maffia russe sur les avoirs et les investissements occidentaux), des flics comme on en voit à la TV, jeunes, efficaces et déterminés... C'est peut être-là où le bât blesse car le personnage du procureur est un peu trop stéréotypé à mon goût (beau gosse, incorruptible, prêt à défendre la veuve et l'orphelin). A la lecture de ce premier volume, on ne peut occulter la comparaison avec I.R.$.. Pourtant, les auteurs s'éloignent rapidement de cette série sur plusieurs points. Primo, le dessin de Mutti (que j'avais apprécié dans "Arrivedercci Amore" et Break Point) est beaucoup plus réaliste (voire moins froid que dans I.R.$.), d'ailleurs je trouve que son dessin s'affine par rapport aux séries précitées. Secundo le scénario, écrit par un avocat, Malka, se rattache à des faits qui nous semblent vraiment proches. Un second reproche que je peux faire à cet opus (mais sans doute lié au fait qu'il s'agisse d'un épisode complet- ce qui est en soi une bonne nouvelle- ), c'est la rapidité à laquelle les évènements s'enchaînent. Une série correcte qui fait passer un agréable moment. Que dire de mieux d'une bd ?
Ex Abrupto
Après la polémique qui a agité les forums internet (BDParadisio notamment), revenons sereinement sur « ex abrupto » une des oeuvres les plus personnelles (avec Presque, toujours chez le même éditeur) et les plus abouties de Manu Larcenet, à mon sens. Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres... Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts. Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau. J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste). On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif. Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labellisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet de Le combat ordinaire ou de Le retour à la terre risquent d’être désorientés. Par contre, les adeptes de Presque ou encore de Dallas Cowboy ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre. Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.
Les Fils d'Octobre
Après l'étonnant Une Jeunesse soviétique, Nikolaï Maslov nous livre ici huit nouvelles, qui, pour la plupart, se déroulent dans la campagne Russe. Ceci permet à l'auteur de nous offrir de superbes paysages en noir et blanc. Encore une fois, Maslov illustre les deux gangrènes qui ravagent la Russie contemporaine : la Vodka et les conséquences de la guerre d'Afghanistan, véritable fil rouge de cette bd. Sans oublier la présence de l'éternelle police politique à travers, notamment, la première nouvelle. Certaines m'ont vraiment touché ("La barine de la forêt", "Ils ont anéanti l'ennemi" ou encore "La fille"), d'autres sont très - voire trop - prévisibles ("Un fils", "Le départ de mon pote"). Il est dommage que Maslov ne mette pas son talent de dessinateur au service d'un scénario plus riche (comme je l'avais écrit pour son précédent album, il manque un "déclic" pour que ses albums sortent du lot). A lire tout de même pour les amoureux, comme moi, de Dostoïevski, de Tolstoï, bref de la Russie d'antan, qui n'en a pas fini avec ses vieux démons.
La Brigade de l'étrange
Tome 1 : Et oui, n'en déplaise à certains grincheux (je les connais), Marniquet est de nouveau dans les bacs. Après le très cinématographique La Cité de l'éternel retour, voici une nouvelle série, "La brigade de l'étrange" toute aussi fidèle aux précédents albums de Marniquet. En effet, même si ce n'est pas lui qui assume le scénario (mais Philippe Chanoinat), le cinéma n'est guère éloigné car on y rencontre les visages de John Wayne (en irlandais, en référence à un film célèbre), de Stewart Grangers en Gentleman Farmer, de Robert Stephens (le Sherlock Holmes de Billy Wylder) à travers le Professeur... Bref, une galerie de personnages bien connus du 7ème art.. Même le cirque présent dans la bd semble tout droit issu de "Freaks ", film réalisé par Tod Browning en 1932. "La brigade de l'étrange" ne pouvait que débuter au pays de l'Ankou, et notamment à Ploumanac'h (et non Ploumanach comme l'indique le titre - je suis natif du coin alors...) J'avais toutefois des doutes sur la présence d'une gare à Perros Guirec dans ces années là, mais ce doute fût ôté par ma famille qui m'a bien confirmé la présence d'un chemin de fer dans cette ville jusqu'à 1950. Si l'enquête menée par l'Inspecteur Louis Carette (encore un nom d'un des plus grands seconds rôles du cinéma français des années 30) est statique, j'ai toujours plaisir à regarder les dessins très style ligne claire de Marniquet. Une lecture agréable. Tome 2 : Amateurs de narnards des années 50 , cette bd est pour vous. Je ne développerai pas ici mes arguments totalement en faveur de Marniquet (voir mes critiques précédentes) mais je trouve, une fois de plus- et n'en déplaise à certains- que Marniquet nous fait passer un agréable moment, en nous faisant ici le coup du "retour de la momie", thème ô combien repris par le cinéma depuis les années 50. En plus, Chanoinat et Marniquet décrivent l'action chez moi (la ville, pour ne pas dire Ma Ville de Lannion est meme citée !). Le rythme de parution est soutenu. L'histoire est agréable et me fait songer aux films ( et aux trouvailles)de seconde partie de "la dernière scéance" d'Eddy Mitchell. Bref, un album nostalgique d'une certaine époque et une atmosphère du passé , que la qualité éditoriale et et le format de l'album , ne font rien pour effacer. Bravo pour les auteurs.
Le Tsar Fou
Avis sur le premier tome : "Le tsar fou", enfin pas si fou que cela. Tarek nous amène dans la sainte Russie d'Antan, à l'aube d'une révolution (non, non pas celle là), ou plutôt à l'époque des soubresauts révolutionnaires. Entre Louis XI - qui parait-il, d'après le roman de Walter Scott, aimait se déguiser pour écouter son peuple - et "le prisonnier du Zenda" (sans la gemmélité, entre Ruy Blas et "le dictateur" (de Chaplin), ce tsar, sans nom, mélange de Nicolas II pour l'époque, et d'Alexandre I, pour le romanesque (il disparut pour vivre en tant que moine, dit la légende) force notre sympathie malgré les traits sévères que lui a affublé Lionel Chouin, qui dans cet album me fait penser au style d'Hervé Tanquerelle Des ministres comploteurs (Hugo ne les aurait pas renier) ridicules, des situations amusantes et un dessin coquasse font de cet opus (qui forme une histoire complète) un amusement tout à fait agréable, loin de l'univers sombre et complexe de "Sir Arthur Belton", scénarisé par le même Tarek. Il signe là, "un tsar épatant"... d'ailleurs c'est lui qui le dit à la dernière image. Une lecture divertissante. Avis sur le deuxième tome : Deuxième aventure de ce star fou imaginé par le prolifique Tarek. On rit beaucoup dans ce récit, mi conte, mi légende. On songe évidemnent à Don Quichotte et Sancho Panza lorsque l'on voit la couverture, et d'ailleurs Tarek y fait référence. Mais, ici, c'est le dessin de Lionel Chouin qui m' a bluffé, un dessin dans la droite ligne des Tanquerelle, Blain et Sfar mais avec un trait vif qui me ravit ( voir le départ du Tsar au pas de charge, page 15, par exemple). De bonnes trouvailles graphiques sont d'ailleurs présentes ( voir l'irréaliste mais néanmoins savoureuse page 20). Il faut en outre souligner le travail remarquable de Christophe Bouchard sur les couleurs, beaucoup plus vives et variées que sur le précédent album. Un album drôle, enjoué, bien écrit, bref un excellent moment de détente.
Bureau des prolongations
Un peu fatigué des "carnets de voyage" et des bd autobiographiques, j'avoue garder un faible pour Renaud De Heyn (La Tentation conseillé par l'ami Yannick) et pour Simon Hureau et ses aventures asiatiques. Nous avions quitté Simon Hureau, en mauvaise posture au Cambodge, et très affecté par le vol de son carnet de croquis. Dans ce second opus, le ton est plus tragique, moins frivole, je trouve, au moins pendant les 2/3 du livre (d'ailleurs l'épisode du chien, viande de fête, nous refroidit quelque peu). On sent le héros paumé sans son carnet de croquis, il n'a même plus rien à lire ! Confronté à la faim, au mal de ventre récurrent, aux indigènes (non dans un sens péjoratif) et à la corruption, on a pitié de lui. Heureusement que les tracasseries administratives sont là pour apporter la grande dose d'humour qui était absente au début de l'album. Entre les tentations de terroriste de Simon Hureau et ses gaffes (ah, l'épisode désopilant du post-it, et celui du général), rien est épargné au lecteur qui retrouve ici le héros nonchalant et cocasse du premier volume. Dommage que les éditions Ego comme X n'aient pas gardé la même qualité de papier pour le tome 2. Au papier glacé blanc, succède un papier plus jaune qui met beaucoup moins en valeur le dessin de Simon Hureau. Mais je pense qu'il s'agit d'une question de coût. (28 € pour le premier volume contre 20 € pour celui-ci). Un ouvrage réussi, réaliste et souvent drôle que je recommande vivement.