Un scénario qui rappelle grandement celui du film Memphis Belle à la différence que le bombardier et les héros sont Anglais et non Américains ici. La plongée dans l'ambiance de la guerre aérienne de la seconde guerre mondiale est très réussie à mes yeux et l'aspect documentaire intéressant. Contrairement à Arzak, j'ai été relativement captivé par ma lecture que j'ai trouvée plaisante.
Le dessin m'a paru réussi pour tous les aspects aériens et les avions. Les visages sont un peu moins bons mais j'aime retrouver le style de Marvano que j'ai découvert avec La Guerre Eternelle.
Il y a bien des défauts à cette BD malgré tout : le récit n'est pas des plus originaux et la fin n'a rien de palpitant, la narration est parfois un peu confuse (j'ai eu du mal à comprendre tous les évènements du début de l'album) et l'histoire n'apporte pas grand chose de neuf.
Mais je trouve que c'est une belle BD sur les aviateurs et les équipages de bombardiers.
J’ai adoré l’histoire de ce one-shot, parfaitement maîtrisée, et vraiment captivante. Suivre nos 4 déserteurs et leurs déboires est absolument passionnant, malgré l’atmosphère pesante causée par le huit clos et les décors désertiques. Comme Ro ci-dessous j’ai encore plus apprécié les détails de l’histoire lors d’une deuxième lecture, et trouvé la fin encore plus logique et terrible. Vraiment une lecture à plusieurs niveaux, que l’on peut relire pour en apprécier les détails.
De plus contrairement à d’autres lecteurs j’ai adoré le dessin et les couleurs, selon moi parfaitement adaptés et diablement efficaces.
Mon seul regret est finalement que ça se termine bien vite, et que j’aurais plutôt vu cette histoire en 2 ou 3 tomes. Mais trêve de pinaillages, les histoires de SF intelligentes se font rares, alors si vous aimez le genre, ne ratez pas ce one-shot très réussi.
Note approximative : 3.5/5
Si je voulais être objectif, je dirais que cette série est franchement bien pour les amateurs du genre. Mais si je reste proche malgré tout de la note moyenne, c'est parce que ce n'est justement pas mon genre préféré et si je conseille l'achat c'est pour les amateurs, moi je n'achèterais pas cette série.
Des 3 tomes parus actuellement, le premier est sans doute le plus marquant puisqu'il met en scène l'horreur et la dureté du monde des enfants des rues à Medellin. Le scénario est fort et réussi. L'ascension du jeune Juan, sorte de mélange entre la dureté d'un Juan Solo et l'efficacité de la série Le Tueur, est crédible.
Je reprocherais juste l'insistance sur toute l'horreur de la vie de ces enfants de rue car c'est tellement glauque que j'en viens à me demander si l'auteur ne joue pas la carte de l'accumulation de tout ce qui peut arriver de pire là-bas. De même, la maturité totale voire trop désabusée de Juan me parait un peu artificielle. Mais je ne sais pas trop comment la juger, n'ayant aucune connaissance de la dureté de Medellin.
Une fois passé le tome 1, le sujet devient un peu plus classique puisqu'il s'agit seulement de l'ascencion au pouvoir d'un homme devenu adulte. Le ton reste dur et juste, l'intrigue réaliste et intelligente même si toujours aussi noire.
Au niveau du dessin, j'ai du mal à vraiment l'apprécier pour de bon. L'encrage du tome 1 par exemple me semble trop léger pour bien faire ressortir les images, quoique cet encrage se précise au fil des tomes. Les couleurs ne sont pas non plus tellement à mon goût.
Le plus spécifique dans les planches de Cuervos, ce sont les cadrages et les angles de vue qui sont vraiment très originaux en permanence. L'auteur semble chercher à tout prix à ne pas tomber dans le cadrage classique à l'américaine. C'est intéressant mais parfois frustrant quand l'ensemble d'une scène ne montre par exemple que le haut des visages de gens, voir la scène au dessus de ceux qui parlent.
Bref, une bonne série, juste un peu trop dure et noire à mon goût.
Attention, il n'y a qu'une seule originalité dans cette BD. J'en parlerai en fin d'avis.
Car Jeffrey Brown nous parle de son histoire d'amour avec Theresa, rencontrée au hasard d'une sortie entre amis. On peut penser que c'est inspiré d'une histoire vraie, puisque le héros s'appelle Jeff, et que l'album est dédié à Theresa...
Il faut savoir que cet album est un phénomène d'édition outre-Atlantique. C'est un pur produit de l'auto-édition, qui y a rencontré un énorme succès, semble-t-il. Brown y parle donc de sa relation aigre-douce avec Theresa, une jolie brunette. Il parle aussi de ses débuts de dessinateur, en gros il dessine sur les serviettes au restaurant.
Bon, il n'y a rien d'original dans l'histoire, ce sont des "instantanés" en une à quatre planches de cette relation. Une histoire comme beaucoup d'entre nous en ont vécu. Le tout est servi par un dessin très enfantin dans le style, assez peu expressif au final. Un dessin que j'aurais pu exécuter, moi qui n'ai aucun talent graphique.
C'est d'ailleurs incompréhensible que cet album ait été sélectionné pour Angoulême...
Revenons à l'originalité dont je parlais au début. Elle réside dans la construction du récit. Les "instantanés" ne sont pas présentés par ordre chronologique, mais dans le déésordre. Ainsi le lecteur est-il perdu.
Bref, c'est moche et c'est ennuyeux.
Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne.
Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
Dès la lecture du titre de l'album, la volonté de provoquer le lecteur est formulée.
Bien évidemment, le contenu du recueil continue abondamment en ce sens puisque l'on peut y découvrir un pannel d'histoires courtes traduisant les aspirations malsaines d'un Durandur plus qu'inspiré.
Mais cependant pour peu que l’on soit amateur du genre et capable d’en percevoir la dimension décalée et humoristique, si je puis dire, l’on passe un agréable moment à savourer ce type de créations marginales qui, à ce degré de qualité, tendent à disparaître.
Représentant les travers de l’être humain, l’humour noir y est brillamment représenté avec une certaine propension à l’absurde et quelques trouvailles narratives des plus intéressantes.
Fraîchement « enculé », le lecteur, avec toute la franchise qu’on lui témoigne ne peut qu’apprécier cette lecture singulièrement originale teintée d’une certaine subtilité dans les immondités admirablement représentées, pour peu qu’il puisse, et je le lui souhaite pour une agréable lecture, faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit et non pas forcément se reconnaître dans ces tendances comme on le lui suggère mais dans tous les cas profiter d’un exercice de création réussi autour de sujets bien souvent laissés pour compte.
En guise de conclusion, les amateurs d’humour noir trash sur fond d’histoire de cul y trouveront un bon divertissement réfléchi et inventif et se réjouiront d’une suite…
Pour les autres, ils pourront probablement considérer doublement le titre de l’ouvrage.
Ouahow ! On dirait un peu du Tarentino en BD, ou du Tueurs Nés. Ca défouraille à tout va. Tout s’enchaîne impeccablement, à un rythme soutenu, avec plein de personnages, des intrigues secondaires. Cette histoire est vraiment bien ficelée. Et aussi une petite originalité : le narrateur change d’un album à l’autre. Un « road-movie » en forme de cavale effrénée d’ultra-violents, et, au fur et à mesure, un peu plus que ça. Et puis si on est pas trop pointilleux, la fin est bonne.
Le dessin par contre est très en dessous ; du point de vue de la qualité, il est plus que passable, réaliste avec de nombreuses fautes de proportions et sans grande maîtrise.
Quoi qu’il en soit ; une bonne histoire, à lire.
Encore une œuvre oubapienne de Étienne Lécroart, mais qui une fois de plus ne m’a pas autant enthousiasmé que Cercle vicieux, son chef d’œuvre à mes yeux. Le passage utilisant un double sens de lecture (européen et manga) m’a ébloui, c’est sûr, mais le reste de la BD est vraiment plus classique (lecture d’une case sur deux, itération iconique…) et ne m’a guère passionné. J’irai jusqu’à dire que sans le passage en question, j’aurais trouvé l’ensemble plutôt ennuyeux.
Bref, à lire si l’OuBaPo vous passionne vraiment, sinon passez votre chemin.
L’histoire de « 2 sœurs » est originale, et mêle des passages très « roman graphiquesques » (enfance difficile de l’héroïne, relation avec sa sœur) à des passages de thriller et d’espionnage. La sauce prend bien, sans doute aidée par une narration qui elle aussi essaye d’innover (longs passages muets, transitions bien faites, découpage original…). J’ai trouvé la fin très belle et poétique.
Au final ce gros tome unique (336 pages quand même) m’a laissé une très bonne impression… impression d’avoir lu une œuvre très personnelle mais accessible, originale mais qui n’en fait pas trop… bref, l’impression d’avoir lu une bonne BD !
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Berlin (Les Sept Nains)
Un scénario qui rappelle grandement celui du film Memphis Belle à la différence que le bombardier et les héros sont Anglais et non Américains ici. La plongée dans l'ambiance de la guerre aérienne de la seconde guerre mondiale est très réussie à mes yeux et l'aspect documentaire intéressant. Contrairement à Arzak, j'ai été relativement captivé par ma lecture que j'ai trouvée plaisante. Le dessin m'a paru réussi pour tous les aspects aériens et les avions. Les visages sont un peu moins bons mais j'aime retrouver le style de Marvano que j'ai découvert avec La Guerre Eternelle. Il y a bien des défauts à cette BD malgré tout : le récit n'est pas des plus originaux et la fin n'a rien de palpitant, la narration est parfois un peu confuse (j'ai eu du mal à comprendre tous les évènements du début de l'album) et l'histoire n'apporte pas grand chose de neuf. Mais je trouve que c'est une belle BD sur les aviateurs et les équipages de bombardiers.
Le Bataillon des lâches
J’ai adoré l’histoire de ce one-shot, parfaitement maîtrisée, et vraiment captivante. Suivre nos 4 déserteurs et leurs déboires est absolument passionnant, malgré l’atmosphère pesante causée par le huit clos et les décors désertiques. Comme Ro ci-dessous j’ai encore plus apprécié les détails de l’histoire lors d’une deuxième lecture, et trouvé la fin encore plus logique et terrible. Vraiment une lecture à plusieurs niveaux, que l’on peut relire pour en apprécier les détails. De plus contrairement à d’autres lecteurs j’ai adoré le dessin et les couleurs, selon moi parfaitement adaptés et diablement efficaces. Mon seul regret est finalement que ça se termine bien vite, et que j’aurais plutôt vu cette histoire en 2 ou 3 tomes. Mais trêve de pinaillages, les histoires de SF intelligentes se font rares, alors si vous aimez le genre, ne ratez pas ce one-shot très réussi.
Cuervos
Note approximative : 3.5/5 Si je voulais être objectif, je dirais que cette série est franchement bien pour les amateurs du genre. Mais si je reste proche malgré tout de la note moyenne, c'est parce que ce n'est justement pas mon genre préféré et si je conseille l'achat c'est pour les amateurs, moi je n'achèterais pas cette série. Des 3 tomes parus actuellement, le premier est sans doute le plus marquant puisqu'il met en scène l'horreur et la dureté du monde des enfants des rues à Medellin. Le scénario est fort et réussi. L'ascension du jeune Juan, sorte de mélange entre la dureté d'un Juan Solo et l'efficacité de la série Le Tueur, est crédible. Je reprocherais juste l'insistance sur toute l'horreur de la vie de ces enfants de rue car c'est tellement glauque que j'en viens à me demander si l'auteur ne joue pas la carte de l'accumulation de tout ce qui peut arriver de pire là-bas. De même, la maturité totale voire trop désabusée de Juan me parait un peu artificielle. Mais je ne sais pas trop comment la juger, n'ayant aucune connaissance de la dureté de Medellin. Une fois passé le tome 1, le sujet devient un peu plus classique puisqu'il s'agit seulement de l'ascencion au pouvoir d'un homme devenu adulte. Le ton reste dur et juste, l'intrigue réaliste et intelligente même si toujours aussi noire. Au niveau du dessin, j'ai du mal à vraiment l'apprécier pour de bon. L'encrage du tome 1 par exemple me semble trop léger pour bien faire ressortir les images, quoique cet encrage se précise au fil des tomes. Les couleurs ne sont pas non plus tellement à mon goût. Le plus spécifique dans les planches de Cuervos, ce sont les cadrages et les angles de vue qui sont vraiment très originaux en permanence. L'auteur semble chercher à tout prix à ne pas tomber dans le cadrage classique à l'américaine. C'est intéressant mais parfois frustrant quand l'ensemble d'une scène ne montre par exemple que le haut des visages de gens, voir la scène au dessus de ceux qui parlent. Bref, une bonne série, juste un peu trop dure et noire à mon goût.
Clumsy
Attention, il n'y a qu'une seule originalité dans cette BD. J'en parlerai en fin d'avis. Car Jeffrey Brown nous parle de son histoire d'amour avec Theresa, rencontrée au hasard d'une sortie entre amis. On peut penser que c'est inspiré d'une histoire vraie, puisque le héros s'appelle Jeff, et que l'album est dédié à Theresa... Il faut savoir que cet album est un phénomène d'édition outre-Atlantique. C'est un pur produit de l'auto-édition, qui y a rencontré un énorme succès, semble-t-il. Brown y parle donc de sa relation aigre-douce avec Theresa, une jolie brunette. Il parle aussi de ses débuts de dessinateur, en gros il dessine sur les serviettes au restaurant. Bon, il n'y a rien d'original dans l'histoire, ce sont des "instantanés" en une à quatre planches de cette relation. Une histoire comme beaucoup d'entre nous en ont vécu. Le tout est servi par un dessin très enfantin dans le style, assez peu expressif au final. Un dessin que j'aurais pu exécuter, moi qui n'ai aucun talent graphique. C'est d'ailleurs incompréhensible que cet album ait été sélectionné pour Angoulême... Revenons à l'originalité dont je parlais au début. Elle réside dans la construction du récit. Les "instantanés" ne sont pas présentés par ordre chronologique, mais dans le déésordre. Ainsi le lecteur est-il perdu. Bref, c'est moche et c'est ennuyeux.
Carne Argentina
Tout à fait d'accord avec Anandh! J'ai eu l'occasion de lire la BD grâce à un ami de retour d'Angoulême. On a vraiment l'impression -dessins à l'appui- de mieux comprendre ce qui s'est joué en Argentine pendant la crise. Vivement qu'on puisse trouver Carne Argentina en librairie!
Carne Argentina
Il s'agit de mon coup de coeur au Festival d'Angoulême 2006 ! De la BD argentine je ne connaissais que l'immense Breccia. Je sais désormais que la relève existe. Les auteurs de La Productora m'ont fait vibrer au rythme des soubresauts d'une Argentine en crise mais pleine de ressource. La vitalité et la noirceur du trait et des scenarii de ce courant indépendant donne vraiment envie de lire la suite des traductions de ce collectif déjà culte en Amérique latine et en Espagne. Un coup de chapeau aux éditeurs de ce roman graphique... très classe, présentation sobre qui fait ressortir la violence de la crise et les capacités d'adaptation des Argentins pendant la crise de 2002. Un essai de docu-fiction particulièrement réussi. Bravo!
Durandur
Dès la lecture du titre de l'album, la volonté de provoquer le lecteur est formulée. Bien évidemment, le contenu du recueil continue abondamment en ce sens puisque l'on peut y découvrir un pannel d'histoires courtes traduisant les aspirations malsaines d'un Durandur plus qu'inspiré. Mais cependant pour peu que l’on soit amateur du genre et capable d’en percevoir la dimension décalée et humoristique, si je puis dire, l’on passe un agréable moment à savourer ce type de créations marginales qui, à ce degré de qualité, tendent à disparaître. Représentant les travers de l’être humain, l’humour noir y est brillamment représenté avec une certaine propension à l’absurde et quelques trouvailles narratives des plus intéressantes. Fraîchement « enculé », le lecteur, avec toute la franchise qu’on lui témoigne ne peut qu’apprécier cette lecture singulièrement originale teintée d’une certaine subtilité dans les immondités admirablement représentées, pour peu qu’il puisse, et je le lui souhaite pour une agréable lecture, faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit et non pas forcément se reconnaître dans ces tendances comme on le lui suggère mais dans tous les cas profiter d’un exercice de création réussi autour de sujets bien souvent laissés pour compte. En guise de conclusion, les amateurs d’humour noir trash sur fond d’histoire de cul y trouveront un bon divertissement réfléchi et inventif et se réjouiront d’une suite… Pour les autres, ils pourront probablement considérer doublement le titre de l’ouvrage.
Les Enragés
Ouahow ! On dirait un peu du Tarentino en BD, ou du Tueurs Nés. Ca défouraille à tout va. Tout s’enchaîne impeccablement, à un rythme soutenu, avec plein de personnages, des intrigues secondaires. Cette histoire est vraiment bien ficelée. Et aussi une petite originalité : le narrateur change d’un album à l’autre. Un « road-movie » en forme de cavale effrénée d’ultra-violents, et, au fur et à mesure, un peu plus que ça. Et puis si on est pas trop pointilleux, la fin est bonne. Le dessin par contre est très en dessous ; du point de vue de la qualité, il est plus que passable, réaliste avec de nombreuses fautes de proportions et sans grande maîtrise. Quoi qu’il en soit ; une bonne histoire, à lire.
L'Elite à la portée de tous
Encore une œuvre oubapienne de Étienne Lécroart, mais qui une fois de plus ne m’a pas autant enthousiasmé que Cercle vicieux, son chef d’œuvre à mes yeux. Le passage utilisant un double sens de lecture (européen et manga) m’a ébloui, c’est sûr, mais le reste de la BD est vraiment plus classique (lecture d’une case sur deux, itération iconique…) et ne m’a guère passionné. J’irai jusqu’à dire que sans le passage en question, j’aurais trouvé l’ensemble plutôt ennuyeux. Bref, à lire si l’OuBaPo vous passionne vraiment, sinon passez votre chemin.
2 soeurs
L’histoire de « 2 sœurs » est originale, et mêle des passages très « roman graphiquesques » (enfance difficile de l’héroïne, relation avec sa sœur) à des passages de thriller et d’espionnage. La sauce prend bien, sans doute aidée par une narration qui elle aussi essaye d’innover (longs passages muets, transitions bien faites, découpage original…). J’ai trouvé la fin très belle et poétique. Au final ce gros tome unique (336 pages quand même) m’a laissé une très bonne impression… impression d’avoir lu une œuvre très personnelle mais accessible, originale mais qui n’en fait pas trop… bref, l’impression d’avoir lu une bonne BD !