C'est la première fois que je lis une œuvre de Junji Ito. Ce titre fait d'ailleurs partie de la sélection officielle pour le festival d'Angoulême 2022.
La couverture m'intriguait avec cette jeune fille allongée les cheveux blonds contrastant avec le visage très bleu/gris et froid de l'homme.
Je me suis plongé dans la lecture tranquillement et j'ai finalement lu d'une traite la BD. Le dessin est soigné et détaillé et retranscrit bien l'ambiance de l'histoire. Cette dernière à des éléments qui m'ont fait penser à Lovecraft et à son univers cosmique, le mal caché et ses adeptes ainsi que la folie. Mais l'auteur s'en écarte notamment sur le final qui est moins pessimiste, sans être un happy end, que ceux de l'auteur de Providence. Il y a beaucoup d'éléments intéressants et de bonnes idées (les filaments dorés, les insectes suicidaires...). Côté horreur il y a une certaine ambiance et quelques visions cauchemardesques qui seraient sans doute assez efficace au cinéma mais je n'en ressort pas de ma lecture traumatisé (sauf si je découvre que les insectes suicidaires existent vraiment).
Un auteur a découvrir si comme moi vous ne le connaissez pas. Si j'en ai l'occasion je lirai d'autres de ses livres.
Comme tant d’autres, la Mort espère que sa progéniture reprendra le flambeau, le « commerce » familial. Mais voilà que la petite dernière préfère compter fleurette aux lapins, leur offrir des fleurs. De quoi vous chambouler ! Et, toute Mort que vous êtes, vous pousser sur le divan d'un psy pour trouver quelques explications.
Voilà pour le pitch, d’une histoire très courte, muette, qui se lit donc très vite. Mais avec grand plaisir en tout cas !
D'abord parce que la chute éclaire l’intrigue d’une lumière noire, et d’un humour qui l’est tout autant, et donne une saveur et une profondeur plus grandes à l'histoire.
Ensuite et surtout parce que le dessin, utilisant la technique de la carte à gratter (que j’aime particulièrement), est très joli (avec des corps d'humains aux airs de mantes religieuses) et colle parfaitement à l’ambiance développée par cette histoire aux airs de conte cruel (c'est ce dessin qui justifie mon coup de coeur)
Courte, mais chouette lecture, que je vous recommande.
Note réelle 3,5/5.
Découvert par la couverture mystère, j'ai été intrigué par le travail de M. McGuire, lauréat du Prix du Meilleur Album à Angoulême. Oui c'est très original, construire tout un album, et de 300 pages même si à la base c'était un exercice beaucoup plus court, à partir d'un plan fixe d'un même lieu mais à des instants différents dans le temps : de notre époque contemporaine, d'un futur plus ou moins proche et d'un passé également qui peut remonter très loin jusqu'à la préhistoire et même avant. On a parfois des cadres incrustés, chacun daté, permettant de présenter différentes époques sur une même page, assez peu de dialogues au final. Compliqué de créer un semblant de narration et je ne dis pas que ce serait un plaisir à relire régulièrement mais c'est incontestablement une réussite sur le plan conceptuel. Un rappel que notre existence sur terre est juste un instant fugace et éphémère. On relativise.
Je ne connaissais pas Théo Grosjean avant, sa série L'homme le plus flippé du monde a l'air assez drôle et je m'y pencherai peut-être. Ici ce n'est pas vraiment l'humour qui domine. C'est plutôt dérangeant, un peu glauque. Dès les premières planches on découvre une naissance en vue subjective, du point de vue du bébé je précise. Et tout le reste de l'album de 160 pages sera du même ordre, une belle prouesse narrative. De même la colorisation verte sera de mise sur tout l'album.
On est dans les yeux de Samuel qui n'exprime rien, dès la naissance il ne pleure pas, un regard fixe qui met les autres mal à l'aise et plus tard en grandissant restera muet sans qu'on sache bien s'il a un problème pour parler ou si tout simplement il n'en a pas envie. On ne voit son visage que de temps en temps quand il croise un miroir.
Le garçon s'exprime par le dessin et à force d'entrainement devient très doué. Il est très solitaire, s'amuse avec des oiseaux morts... Il va ensuite dans une école spécialisée où il se fait un bon ami. Ses parents se séparent, puis sa mère meurt sous ses yeux. Pas très joyeux raconté comme ça mais c'est accrocheur et j'ai lu d'une traite cette histoire retraçant toute une vie.
" C'est vous qui avez fait ça? - Non, c'est Vous!" aurait répondu Picasso à l'officier allemand qui découvrait Guernica. Parce que pour moi il y a beaucoup de Guernica dans l'œuvre de Carlos Giménez. Beaucoup plus que du Hemingway ou du Malraux qui ont donné un tel esprit romanesque à la terrible Guerre Civile Espagnole.
Pour qui aime l'Histoire et surtout cette Histoire contemporaine de notre si chaotique XXème siècle , je lis "Les Temps Mauvais " comme une œuvre majeure qui arrive soixante-dix ans après le conflit. C'est le temps qu'il faut à l'Histoire pour se poser. Cette intégrale est composée de quatre tomes construits autour de saynètes allant de une à dix-sept planches.
Pas de plans de batailles, ni de stratégie militaire ni de comptabilité macabre et polémique, seulement des familles de Madrid encerclées, affamées qui ont peur et qui reçoivent des bombes sur la tête. Giménez a la prouesse d'éviter tout manichéisme. Du côté 'Rouge' et du côté 'Franquiste" autant de salauds et autant de pauvres bougres morts de trouille d'être condamnés à mort pour un supposé délit d'opinion.
Ne nous y trompons pas sur la couverture ce sont bien "des Rouges" qui entrainent le bon oncle Mateo faire une promenade à l'aube. Seules les bombes n'ont qu'une couleur , made in Germany, afin d'inaugurer une triste innovation guerrière : le bombardement massif des villes avec des victimes civiles par milliers.
Les tomes 2 et 3 faits d'anecdotes non chronologiques peuvent paraître un peu répétitifs par moment et peser sur la lecture. Mais cela donne aussi une idée du chaos dans lequel vivaient ces pauvres familles.
Le formidable trait de Carlos Giménez qui passe subtilement du réalisme à la caricature amplifie l'effet dramatique des situations. Je me souviendrai longtemps de l'histoire du chat Sito avec ce cadre hypnotique des deux frères cadavériques. Il faut être insensible ou indifférent pour ne pas avoir les larmes aux yeux Il y a plus d'émotion et d'humanité dans le trait de Giménez que dans tous les super dessins assistés par ordinateur.
La technique ne remplacera jamais le talent.
Le tome 4 revient dans la chronologie avec la victoire de Franco et son lot de purges, de haine et d'atrocités. Mais aussi de très belles choses comme ces soldats généreux. Sans oublier "les effets collatéraux": ces épidémies qui touchent avant tout les enfants, sans médicament et sans rien pour soulager. En temps de pandémie cela fait réfléchir.
Un scénario travaillé, humain en forme d'hommage aux habitants de Madrid de bonne volonté quels qu'ils soient.
Une œuvre de réconciliation? Pourquoi pas, la plaie est encore vive chez nos amis Espagnols. Si pour certains , aujourd'hui, ce conflit peut sembler secondaire par rapport aux nombreuses guerres du siècle, la Guerre Civile Espagnole a eu une très grande importance intellectuelle et stratégique dans l'histoire de la fin de siècle.
Un très bel ouvrage qui a largement sa place dans ma bibliothèque au côté de Malraux, Orwell , Hemingway sous les photos de Robert Capa
En conclusion je recommande l'édition intégrale avec son dossier et son interview en fin d'ouvrage. Pour tous les amoureux d'histoire et de l'Espagne.
Une dernière remarque perso, seulement deux avis pour ce monument c'est un crève-cœur.
J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, que j’avais du mal à cerner. Mais une fois embarqué, cette lecture a été un vrai plaisir.
Guillem March a revisité les divers thèmes mêlés ici : une histoire d’amour frustrante – l’album commence par le suicide de Catalina, l’arrivée d’un ange et l’entrée dans un monde parallèle de notre suicidée, une sorte de purgatoire improbable.
Mais si l’histoire commence par un suicide, la suite n’est pas un classique flash-back l’expliquant. Et ce n’est pas non plus une longue plongée vers la déprime. Au contraire, les dialogues fusent, pas exempts d’humour, et notre ange, Karmen, aux allures improbables avec son costume de squelette et ses cheveux rose, est plus qu’atypique.
Car il s’avère qu’elle n’est qu’une employée d’une vaste entreprise de la mort. Employée mal notée car rebelle. Et qu’elle est prête à laisser du temps à Catalina avant de clore son dossier. Temps que Catalina va utiliser pour se remettre en question.
La narration est fluide, malgré les prémisses surprenantes, et la lecture est agréable, et relativement rapide, malgré la pagination assez importante.
Quant au dessin, il est vraiment lui aussi très réussi, aux petits oignons ! Un trait classique, réaliste, dynamique. Et Guillem March s’est réellement fait plaisir, multipliant les divers angles de vue, plongées, contre-plongées, tout y passe, avec des planches utilisant toutes les possibilités d’un gaufrier, et s’en affranchissant parfois.
Alors ça, c'est ce qu'on appelle une bonne surprise ! Appliquant au Moyen-Âge la recette qui avait déjà donné le très sympathique (quoique décrié par beaucoup) Cowboys & Envahisseurs de Jon Favreau, Le Lac de feu avait tout pour me plaire : un cadre médiéval centré sur des Croisés, un récit de science-fiction décalé à une époque inattendue, un dessin élégant (et des couvertures particulièrement magnifiques), la garantie de ne pas voir le récit s'éterniser sur des dizaines de tomes...
Au départ, ça commence bien, mais sans plus. Le récit se met en place lentement, les personnages se construisent peu à peu, les auteurs essayent de contextualiser... C'est correct, mais ça manque un peu de souffle. Le contexte est là et en même temps, on regrette qu'il ne soit pas plus développé. Et puis plus on avance, plus ça devient grandiose ! Le récit prend un excellent tournant quand l'aventure commence vraiment, et dès la première attaque d'extraterrestres, j'ai su que j'allais aimer cette saga.
Doté d'une excellente gestion du rythme, Le Lac de feu bénéficie de son format en trois tomes pour nous proposer une histoire pas forcément très originale (encore que des chevaliers croisés se promenant dans un vaisseau extraterrestre, en termes d'originalité, c'est pas si mal...) mais extrêmement prenante, et très bien racontée. On se prend vite au jeu, et on s'attache assez rapidement aux personnages, suffisamment pour craindre à chaque fois que leur vie est mise en danger dans la suite de la saga.
Cela ne signifie pas que Le Lac de feu soit absolument parfait. Il a notamment le défaut de sa qualité : à force de vouloir aller très vite, on regrette que certaines scènes ne soient pas largement développées, notamment lorsqu'il s'agit de creuser la psychologie des personnages.
A ce titre, deux séquences au moins auraient mérité qu'on s'y attarde : tout d'abord, le très beau dialogue entre la jeune cathare et un jeune chevalier chrétien qui, tous deux, se heurtent au fanatisme de l'autre, qu'ils ne comprennent pas, belle confrontation entre deux étroits systèmes de pensée qui démontre une vraie subtilité d'écriture de la part de Nathan Fairbairn. Dommage que ça ne dure qu'une page !
L'autre séquence est mieux gérée, et intervient au début du 3e tome, lorsqu'un villageois veut s'enfuir du vaisseau spatial, et que la jeune cathare, enfermée dans son fanatisme, n'arrive pas à le calmer. C'est alors l'ancien Croisé, habituellement renfrogné et brutal, qui démontre soudain une étonnante humanité en calmant l'homme apeuré et en lui redonnant courage. Très belle scène qui, là encore, témoigne de la nuance et de la finesse d'écriture que peut rencontrer Le Lac de feu.
Il est alors regrettable de constater que cette finesse n'est que ponctuelle, tandis que le scénario retombe régulièrement dans les bons vieux poncifs de l'Inquisiteur fanatique qui veut brûler tout le monde, et des Croisés à qui la guerre aurait fait perdre toute foi en quoi que ce soit... Une vision dépassée du Moyen-Âge qu'on a toujours du mal à voir subsister dans la fiction, mais bon, on est bien obligé de la prendre avec le reste.
Et le reste est bel et bien magnifique. Outre la gestion maîtrisée d'un récit captivant, il faut aussi noter la beauté du trait de Matt Smith. Alors que je le trouve légèrement trop schématique dans le premier tome, il s'affirme nettement dès le tome suivant, et produit des pages somptueuses quand il le faut (particulièrement dans le tome 3). Les visages sont nettement caractérisés, les environnements suffisamment travaillés mais pas trop, et les graphismes sont très dynamiques, un vrai plaisir à lire !
La violence est assez présente graphiquement, et de manière assez plaisante, car elle ne recule pas devant la cruauté (quelques scènes peu ragoûtantes dans le dernier tome) sans jamais basculer dans le gore complaisant, il y a un bel équilibre de la part des auteurs.
Ainsi, Le Lac de feu est une belle réussite, qui sait créer la surprise après un début de saga légèrement trop sage. Nous proposant aussi bien une belle épopée médiévale qu'une histoire de SF classique et réjouissante, le comics de Nathan Fairbairn et Matt Smith déroule un récit bien ficelé, sans originalité excessive, mais avec une redoutable efficacité, qui tient en haleine sur ses trois tomes.
Finalement, le seul vrai reproche qui tient debout à la fin, c'est que tout ça se lit vraiment trop vite !
Décidément, ce duo d’auteurs confirme son talent – du moins ne m’ont-ils jamais déçu pour le moment.
Brubaker a pondu une intrigue assez dense, qui prend le temps d’embrouiller tout le monde, mais qui ne sacrifie pas l’arrière-plan. En effet, la période du Mac Carthysme, les magouilles des grands studios pour « fabriquer » des stars et créer des mythes de pacotille, tout est vraiment bien rendu.
Le dessin de Phillips est lui aussi efficace, jouant très bien des scènes nocturnes qui dominent – et qui ajoutent à la noirceur de l’ensemble. Même si cela n’atteint pas la noirceur glauque des romans d’Ellroy, l’intrigue et ses arrière-plans se rapprochent pas mal de certaines de ses histoires se déroulant à Los Angeles.
Seule la fin m’a un peu déçu, assez décevante je trouve.
Enfin, signe de réussite, ce pavé de plus de 350 pages se laisse lire très agréablement, on est embarqué dans cette visite d’un marigot duquel n’émerge que la laideur d’un monde hollywoodien pourtant habitué à montrer le côté ripoliné des choses.
Une chouette lecture en tout cas, pas forcément hyper originale, mais une histoire efficace, rondement menée, qui satisfera les amateurs de polar noir.
Note réelle 3,5/5.
Olivier Peru remet une nouvelle couche de zombies pour mon plus grand plaisir ! Après « Zombies » et « Zombies Néchronologies » le revoilà avec une nouvelle série sur des morts vivants en essayant de renouveler - un peu - le genre. Dans ce nouveau récit, on ne cherche pas à dégommer à tout va les zombies à coup de hache ou en leur tirant une balle entre les deux yeux. Nan nan c est un peu plus subtile. Il y a un vaccin qui permet aux zombies de reprendre leur apparence humaine. Bon il faut juste les piquer délicatement dans le bras. Ce n’est à priori pas chose aisée.
Sur ce premier opus d’une série annoncée en 4 albums, on installe la trame, on présente les protagonistes, on balance quelques flash-backs pour mieux appréhender la personnalité des personnages principaux, et on vous balance à la face un peu de suspens pour que vous trépignez d’impatience en attendant la suite. Et ça marche !
C’est bien construit. C’est fluide. Ca se lit bien. L’atmosphère est pesante avec quelques belles planches géniales avec des scènes d’actions bien travaillées permettant de donner un rythme soutenu à la lecture. Bravo pour le graphisme détaillé, réaliste et surtout sans être caricaturaux comme on le rencontre trop souvent dans les albums du genre zombies.
Les ingrédients pour une belle série sont là. C’est un excellent démarrage. J’attends la suite avec impatience.
Quel plaisir d’avoir entre les mains un ouvrage d’aussi belle facture, et quel plaisir de constater que le contenu est largement à la hauteur de son écrin !
A mon sens, si la bande dessinée a été inventée c’est pour que ce genre d’ouvrage puisse voir le jour. On n’est pas ici en présence d’une énième adaptation des aventures du célèbre détective ; les auteurs semblent avoir réfléchi à ce que la bande dessinée pourrait apporter aux enquêtes de Sherlock, et tout au long de l’album ils utilisent au maximum le potentiel de la bande dessinée. Cela m’a rappelé par certains aspects l’excellente série Julius Corentin Acquefaques.
La couverture à elle toute seule est déjà une franche réussite, et ne peut que donner envie de se plonger dans la bande dessinée. Une fois celle-ci ouverte, il est difficile de la lâcher, tant on prend plaisir à suivre les méandres du cerveau de Sherlock, à pénétrer au plus profond de son palais mental et à suivre le fil rouge de ses déductions.
Chaque planche est un véritable régal pour les yeux, que ce soit par le découpage de toute beauté ou par la qualité du dessin, très stylisé et qui colle parfaitement à l’ambiance victorienne merveilleusement bien rendue. On sent qu’aucun détail n’a été laissé au hasard, à l’image du papier utilisé (l’ouvrage semble imprimé sur du papier vieilli, nulle place pour du papier glacé blanc, ce qui renforce l’ambiance recherchée).
A noter qu’il s’agit d’une histoire inédite et non pas l’adaptation d’un récit d’Arthur Conan Doyle ; il faudra attendre la sortie du tome 2 pour se faire un avis plus précis de l’histoire, mais le tome 1 promet une suite intéressante.
Assurément un de mes coups de cœur de 2019, je suis ravie qu’il soit sélectionné à Angoulême dans la catégorie polar.
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La lecture de ce second tome, précédé d'une relecture du premier, n'a fait que confirmer tout le bien que j'en pensais. Les mises en page, véritables trésors d'ingéniosité, sont encore une fois splendides, et l'histoire se conclut bien. Je ne peux que continuer à recommander chaudement ces deux albums !
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Sensor
C'est la première fois que je lis une œuvre de Junji Ito. Ce titre fait d'ailleurs partie de la sélection officielle pour le festival d'Angoulême 2022. La couverture m'intriguait avec cette jeune fille allongée les cheveux blonds contrastant avec le visage très bleu/gris et froid de l'homme. Je me suis plongé dans la lecture tranquillement et j'ai finalement lu d'une traite la BD. Le dessin est soigné et détaillé et retranscrit bien l'ambiance de l'histoire. Cette dernière à des éléments qui m'ont fait penser à Lovecraft et à son univers cosmique, le mal caché et ses adeptes ainsi que la folie. Mais l'auteur s'en écarte notamment sur le final qui est moins pessimiste, sans être un happy end, que ceux de l'auteur de Providence. Il y a beaucoup d'éléments intéressants et de bonnes idées (les filaments dorés, les insectes suicidaires...). Côté horreur il y a une certaine ambiance et quelques visions cauchemardesques qui seraient sans doute assez efficace au cinéma mais je n'en ressort pas de ma lecture traumatisé (sauf si je découvre que les insectes suicidaires existent vraiment). Un auteur a découvrir si comme moi vous ne le connaissez pas. Si j'en ai l'occasion je lirai d'autres de ses livres.
Melancholia
Comme tant d’autres, la Mort espère que sa progéniture reprendra le flambeau, le « commerce » familial. Mais voilà que la petite dernière préfère compter fleurette aux lapins, leur offrir des fleurs. De quoi vous chambouler ! Et, toute Mort que vous êtes, vous pousser sur le divan d'un psy pour trouver quelques explications. Voilà pour le pitch, d’une histoire très courte, muette, qui se lit donc très vite. Mais avec grand plaisir en tout cas ! D'abord parce que la chute éclaire l’intrigue d’une lumière noire, et d’un humour qui l’est tout autant, et donne une saveur et une profondeur plus grandes à l'histoire. Ensuite et surtout parce que le dessin, utilisant la technique de la carte à gratter (que j’aime particulièrement), est très joli (avec des corps d'humains aux airs de mantes religieuses) et colle parfaitement à l’ambiance développée par cette histoire aux airs de conte cruel (c'est ce dessin qui justifie mon coup de coeur) Courte, mais chouette lecture, que je vous recommande. Note réelle 3,5/5.
Ici
Découvert par la couverture mystère, j'ai été intrigué par le travail de M. McGuire, lauréat du Prix du Meilleur Album à Angoulême. Oui c'est très original, construire tout un album, et de 300 pages même si à la base c'était un exercice beaucoup plus court, à partir d'un plan fixe d'un même lieu mais à des instants différents dans le temps : de notre époque contemporaine, d'un futur plus ou moins proche et d'un passé également qui peut remonter très loin jusqu'à la préhistoire et même avant. On a parfois des cadres incrustés, chacun daté, permettant de présenter différentes époques sur une même page, assez peu de dialogues au final. Compliqué de créer un semblant de narration et je ne dis pas que ce serait un plaisir à relire régulièrement mais c'est incontestablement une réussite sur le plan conceptuel. Un rappel que notre existence sur terre est juste un instant fugace et éphémère. On relativise.
Le Spectateur
Je ne connaissais pas Théo Grosjean avant, sa série L'homme le plus flippé du monde a l'air assez drôle et je m'y pencherai peut-être. Ici ce n'est pas vraiment l'humour qui domine. C'est plutôt dérangeant, un peu glauque. Dès les premières planches on découvre une naissance en vue subjective, du point de vue du bébé je précise. Et tout le reste de l'album de 160 pages sera du même ordre, une belle prouesse narrative. De même la colorisation verte sera de mise sur tout l'album. On est dans les yeux de Samuel qui n'exprime rien, dès la naissance il ne pleure pas, un regard fixe qui met les autres mal à l'aise et plus tard en grandissant restera muet sans qu'on sache bien s'il a un problème pour parler ou si tout simplement il n'en a pas envie. On ne voit son visage que de temps en temps quand il croise un miroir. Le garçon s'exprime par le dessin et à force d'entrainement devient très doué. Il est très solitaire, s'amuse avec des oiseaux morts... Il va ensuite dans une école spécialisée où il se fait un bon ami. Ses parents se séparent, puis sa mère meurt sous ses yeux. Pas très joyeux raconté comme ça mais c'est accrocheur et j'ai lu d'une traite cette histoire retraçant toute une vie.
Les Temps Mauvais
" C'est vous qui avez fait ça? - Non, c'est Vous!" aurait répondu Picasso à l'officier allemand qui découvrait Guernica. Parce que pour moi il y a beaucoup de Guernica dans l'œuvre de Carlos Giménez. Beaucoup plus que du Hemingway ou du Malraux qui ont donné un tel esprit romanesque à la terrible Guerre Civile Espagnole. Pour qui aime l'Histoire et surtout cette Histoire contemporaine de notre si chaotique XXème siècle , je lis "Les Temps Mauvais " comme une œuvre majeure qui arrive soixante-dix ans après le conflit. C'est le temps qu'il faut à l'Histoire pour se poser. Cette intégrale est composée de quatre tomes construits autour de saynètes allant de une à dix-sept planches. Pas de plans de batailles, ni de stratégie militaire ni de comptabilité macabre et polémique, seulement des familles de Madrid encerclées, affamées qui ont peur et qui reçoivent des bombes sur la tête. Giménez a la prouesse d'éviter tout manichéisme. Du côté 'Rouge' et du côté 'Franquiste" autant de salauds et autant de pauvres bougres morts de trouille d'être condamnés à mort pour un supposé délit d'opinion. Ne nous y trompons pas sur la couverture ce sont bien "des Rouges" qui entrainent le bon oncle Mateo faire une promenade à l'aube. Seules les bombes n'ont qu'une couleur , made in Germany, afin d'inaugurer une triste innovation guerrière : le bombardement massif des villes avec des victimes civiles par milliers. Les tomes 2 et 3 faits d'anecdotes non chronologiques peuvent paraître un peu répétitifs par moment et peser sur la lecture. Mais cela donne aussi une idée du chaos dans lequel vivaient ces pauvres familles. Le formidable trait de Carlos Giménez qui passe subtilement du réalisme à la caricature amplifie l'effet dramatique des situations. Je me souviendrai longtemps de l'histoire du chat Sito avec ce cadre hypnotique des deux frères cadavériques. Il faut être insensible ou indifférent pour ne pas avoir les larmes aux yeux Il y a plus d'émotion et d'humanité dans le trait de Giménez que dans tous les super dessins assistés par ordinateur. La technique ne remplacera jamais le talent. Le tome 4 revient dans la chronologie avec la victoire de Franco et son lot de purges, de haine et d'atrocités. Mais aussi de très belles choses comme ces soldats généreux. Sans oublier "les effets collatéraux": ces épidémies qui touchent avant tout les enfants, sans médicament et sans rien pour soulager. En temps de pandémie cela fait réfléchir. Un scénario travaillé, humain en forme d'hommage aux habitants de Madrid de bonne volonté quels qu'ils soient. Une œuvre de réconciliation? Pourquoi pas, la plaie est encore vive chez nos amis Espagnols. Si pour certains , aujourd'hui, ce conflit peut sembler secondaire par rapport aux nombreuses guerres du siècle, la Guerre Civile Espagnole a eu une très grande importance intellectuelle et stratégique dans l'histoire de la fin de siècle. Un très bel ouvrage qui a largement sa place dans ma bibliothèque au côté de Malraux, Orwell , Hemingway sous les photos de Robert Capa En conclusion je recommande l'édition intégrale avec son dossier et son interview en fin d'ouvrage. Pour tous les amoureux d'histoire et de l'Espagne. Une dernière remarque perso, seulement deux avis pour ce monument c'est un crève-cœur.
Karmen
J’ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire, que j’avais du mal à cerner. Mais une fois embarqué, cette lecture a été un vrai plaisir. Guillem March a revisité les divers thèmes mêlés ici : une histoire d’amour frustrante – l’album commence par le suicide de Catalina, l’arrivée d’un ange et l’entrée dans un monde parallèle de notre suicidée, une sorte de purgatoire improbable. Mais si l’histoire commence par un suicide, la suite n’est pas un classique flash-back l’expliquant. Et ce n’est pas non plus une longue plongée vers la déprime. Au contraire, les dialogues fusent, pas exempts d’humour, et notre ange, Karmen, aux allures improbables avec son costume de squelette et ses cheveux rose, est plus qu’atypique. Car il s’avère qu’elle n’est qu’une employée d’une vaste entreprise de la mort. Employée mal notée car rebelle. Et qu’elle est prête à laisser du temps à Catalina avant de clore son dossier. Temps que Catalina va utiliser pour se remettre en question. La narration est fluide, malgré les prémisses surprenantes, et la lecture est agréable, et relativement rapide, malgré la pagination assez importante. Quant au dessin, il est vraiment lui aussi très réussi, aux petits oignons ! Un trait classique, réaliste, dynamique. Et Guillem March s’est réellement fait plaisir, multipliant les divers angles de vue, plongées, contre-plongées, tout y passe, avec des planches utilisant toutes les possibilités d’un gaufrier, et s’en affranchissant parfois.
Le Lac de feu
Alors ça, c'est ce qu'on appelle une bonne surprise ! Appliquant au Moyen-Âge la recette qui avait déjà donné le très sympathique (quoique décrié par beaucoup) Cowboys & Envahisseurs de Jon Favreau, Le Lac de feu avait tout pour me plaire : un cadre médiéval centré sur des Croisés, un récit de science-fiction décalé à une époque inattendue, un dessin élégant (et des couvertures particulièrement magnifiques), la garantie de ne pas voir le récit s'éterniser sur des dizaines de tomes... Au départ, ça commence bien, mais sans plus. Le récit se met en place lentement, les personnages se construisent peu à peu, les auteurs essayent de contextualiser... C'est correct, mais ça manque un peu de souffle. Le contexte est là et en même temps, on regrette qu'il ne soit pas plus développé. Et puis plus on avance, plus ça devient grandiose ! Le récit prend un excellent tournant quand l'aventure commence vraiment, et dès la première attaque d'extraterrestres, j'ai su que j'allais aimer cette saga. Doté d'une excellente gestion du rythme, Le Lac de feu bénéficie de son format en trois tomes pour nous proposer une histoire pas forcément très originale (encore que des chevaliers croisés se promenant dans un vaisseau extraterrestre, en termes d'originalité, c'est pas si mal...) mais extrêmement prenante, et très bien racontée. On se prend vite au jeu, et on s'attache assez rapidement aux personnages, suffisamment pour craindre à chaque fois que leur vie est mise en danger dans la suite de la saga. Cela ne signifie pas que Le Lac de feu soit absolument parfait. Il a notamment le défaut de sa qualité : à force de vouloir aller très vite, on regrette que certaines scènes ne soient pas largement développées, notamment lorsqu'il s'agit de creuser la psychologie des personnages. A ce titre, deux séquences au moins auraient mérité qu'on s'y attarde : tout d'abord, le très beau dialogue entre la jeune cathare et un jeune chevalier chrétien qui, tous deux, se heurtent au fanatisme de l'autre, qu'ils ne comprennent pas, belle confrontation entre deux étroits systèmes de pensée qui démontre une vraie subtilité d'écriture de la part de Nathan Fairbairn. Dommage que ça ne dure qu'une page ! L'autre séquence est mieux gérée, et intervient au début du 3e tome, lorsqu'un villageois veut s'enfuir du vaisseau spatial, et que la jeune cathare, enfermée dans son fanatisme, n'arrive pas à le calmer. C'est alors l'ancien Croisé, habituellement renfrogné et brutal, qui démontre soudain une étonnante humanité en calmant l'homme apeuré et en lui redonnant courage. Très belle scène qui, là encore, témoigne de la nuance et de la finesse d'écriture que peut rencontrer Le Lac de feu. Il est alors regrettable de constater que cette finesse n'est que ponctuelle, tandis que le scénario retombe régulièrement dans les bons vieux poncifs de l'Inquisiteur fanatique qui veut brûler tout le monde, et des Croisés à qui la guerre aurait fait perdre toute foi en quoi que ce soit... Une vision dépassée du Moyen-Âge qu'on a toujours du mal à voir subsister dans la fiction, mais bon, on est bien obligé de la prendre avec le reste. Et le reste est bel et bien magnifique. Outre la gestion maîtrisée d'un récit captivant, il faut aussi noter la beauté du trait de Matt Smith. Alors que je le trouve légèrement trop schématique dans le premier tome, il s'affirme nettement dès le tome suivant, et produit des pages somptueuses quand il le faut (particulièrement dans le tome 3). Les visages sont nettement caractérisés, les environnements suffisamment travaillés mais pas trop, et les graphismes sont très dynamiques, un vrai plaisir à lire ! La violence est assez présente graphiquement, et de manière assez plaisante, car elle ne recule pas devant la cruauté (quelques scènes peu ragoûtantes dans le dernier tome) sans jamais basculer dans le gore complaisant, il y a un bel équilibre de la part des auteurs. Ainsi, Le Lac de feu est une belle réussite, qui sait créer la surprise après un début de saga légèrement trop sage. Nous proposant aussi bien une belle épopée médiévale qu'une histoire de SF classique et réjouissante, le comics de Nathan Fairbairn et Matt Smith déroule un récit bien ficelé, sans originalité excessive, mais avec une redoutable efficacité, qui tient en haleine sur ses trois tomes. Finalement, le seul vrai reproche qui tient debout à la fin, c'est que tout ça se lit vraiment trop vite !
Fondu au noir
Décidément, ce duo d’auteurs confirme son talent – du moins ne m’ont-ils jamais déçu pour le moment. Brubaker a pondu une intrigue assez dense, qui prend le temps d’embrouiller tout le monde, mais qui ne sacrifie pas l’arrière-plan. En effet, la période du Mac Carthysme, les magouilles des grands studios pour « fabriquer » des stars et créer des mythes de pacotille, tout est vraiment bien rendu. Le dessin de Phillips est lui aussi efficace, jouant très bien des scènes nocturnes qui dominent – et qui ajoutent à la noirceur de l’ensemble. Même si cela n’atteint pas la noirceur glauque des romans d’Ellroy, l’intrigue et ses arrière-plans se rapprochent pas mal de certaines de ses histoires se déroulant à Los Angeles. Seule la fin m’a un peu déçu, assez décevante je trouve. Enfin, signe de réussite, ce pavé de plus de 350 pages se laisse lire très agréablement, on est embarqué dans cette visite d’un marigot duquel n’émerge que la laideur d’un monde hollywoodien pourtant habitué à montrer le côté ripoliné des choses. Une chouette lecture en tout cas, pas forcément hyper originale, mais une histoire efficace, rondement menée, qui satisfera les amateurs de polar noir. Note réelle 3,5/5.
No Zombies
Olivier Peru remet une nouvelle couche de zombies pour mon plus grand plaisir ! Après « Zombies » et « Zombies Néchronologies » le revoilà avec une nouvelle série sur des morts vivants en essayant de renouveler - un peu - le genre. Dans ce nouveau récit, on ne cherche pas à dégommer à tout va les zombies à coup de hache ou en leur tirant une balle entre les deux yeux. Nan nan c est un peu plus subtile. Il y a un vaccin qui permet aux zombies de reprendre leur apparence humaine. Bon il faut juste les piquer délicatement dans le bras. Ce n’est à priori pas chose aisée. Sur ce premier opus d’une série annoncée en 4 albums, on installe la trame, on présente les protagonistes, on balance quelques flash-backs pour mieux appréhender la personnalité des personnages principaux, et on vous balance à la face un peu de suspens pour que vous trépignez d’impatience en attendant la suite. Et ça marche ! C’est bien construit. C’est fluide. Ca se lit bien. L’atmosphère est pesante avec quelques belles planches géniales avec des scènes d’actions bien travaillées permettant de donner un rythme soutenu à la lecture. Bravo pour le graphisme détaillé, réaliste et surtout sans être caricaturaux comme on le rencontre trop souvent dans les albums du genre zombies. Les ingrédients pour une belle série sont là. C’est un excellent démarrage. J’attends la suite avec impatience.
Dans la tête de Sherlock Holmes
Quel plaisir d’avoir entre les mains un ouvrage d’aussi belle facture, et quel plaisir de constater que le contenu est largement à la hauteur de son écrin ! A mon sens, si la bande dessinée a été inventée c’est pour que ce genre d’ouvrage puisse voir le jour. On n’est pas ici en présence d’une énième adaptation des aventures du célèbre détective ; les auteurs semblent avoir réfléchi à ce que la bande dessinée pourrait apporter aux enquêtes de Sherlock, et tout au long de l’album ils utilisent au maximum le potentiel de la bande dessinée. Cela m’a rappelé par certains aspects l’excellente série Julius Corentin Acquefaques. La couverture à elle toute seule est déjà une franche réussite, et ne peut que donner envie de se plonger dans la bande dessinée. Une fois celle-ci ouverte, il est difficile de la lâcher, tant on prend plaisir à suivre les méandres du cerveau de Sherlock, à pénétrer au plus profond de son palais mental et à suivre le fil rouge de ses déductions. Chaque planche est un véritable régal pour les yeux, que ce soit par le découpage de toute beauté ou par la qualité du dessin, très stylisé et qui colle parfaitement à l’ambiance victorienne merveilleusement bien rendue. On sent qu’aucun détail n’a été laissé au hasard, à l’image du papier utilisé (l’ouvrage semble imprimé sur du papier vieilli, nulle place pour du papier glacé blanc, ce qui renforce l’ambiance recherchée). A noter qu’il s’agit d’une histoire inédite et non pas l’adaptation d’un récit d’Arthur Conan Doyle ; il faudra attendre la sortie du tome 2 pour se faire un avis plus précis de l’histoire, mais le tome 1 promet une suite intéressante. Assurément un de mes coups de cœur de 2019, je suis ravie qu’il soit sélectionné à Angoulême dans la catégorie polar. --- La lecture de ce second tome, précédé d'une relecture du premier, n'a fait que confirmer tout le bien que j'en pensais. Les mises en page, véritables trésors d'ingéniosité, sont encore une fois splendides, et l'histoire se conclut bien. Je ne peux que continuer à recommander chaudement ces deux albums !