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Couverture de la série Dans la tête de Sherlock Holmes
Dans la tête de Sherlock Holmes

Quel plaisir d’avoir entre les mains un ouvrage d’aussi belle facture, et quel plaisir de constater que le contenu est largement à la hauteur de son écrin ! A mon sens, si la bande dessinée a été inventée c’est pour que ce genre d’ouvrage puisse voir le jour. On n’est pas ici en présence d’une énième adaptation des aventures du célèbre détective ; les auteurs semblent avoir réfléchi à ce que la bande dessinée pourrait apporter aux enquêtes de Sherlock, et tout au long de l’album ils utilisent au maximum le potentiel de la bande dessinée. Cela m’a rappelé par certains aspects l’excellente série Julius Corentin Acquefaques. La couverture à elle toute seule est déjà une franche réussite, et ne peut que donner envie de se plonger dans la bande dessinée. Une fois celle-ci ouverte, il est difficile de la lâcher, tant on prend plaisir à suivre les méandres du cerveau de Sherlock, à pénétrer au plus profond de son palais mental et à suivre le fil rouge de ses déductions. Chaque planche est un véritable régal pour les yeux, que ce soit par le découpage de toute beauté ou par la qualité du dessin, très stylisé et qui colle parfaitement à l’ambiance victorienne merveilleusement bien rendue. On sent qu’aucun détail n’a été laissé au hasard, à l’image du papier utilisé (l’ouvrage semble imprimé sur du papier vieilli, nulle place pour du papier glacé blanc, ce qui renforce l’ambiance recherchée). A noter qu’il s’agit d’une histoire inédite et non pas l’adaptation d’un récit d’Arthur Conan Doyle ; il faudra attendre la sortie du tome 2 pour se faire un avis plus précis de l’histoire, mais le tome 1 promet une suite intéressante. Assurément un de mes coups de cœur de 2019, je suis ravie qu’il soit sélectionné à Angoulême dans la catégorie polar. --- La lecture de ce second tome, précédé d'une relecture du premier, n'a fait que confirmer tout le bien que j'en pensais. Les mises en page, véritables trésors d'ingéniosité, sont encore une fois splendides, et l'histoire se conclut bien. Je ne peux que continuer à recommander chaudement ces deux albums !

25/01/2020 (MAJ le 13/12/2021) (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Rural !
Rural !

Gros boulot d’enquête d’Etienne Davodeau pour décrire les affres de trois jeunes agriculteurs souhaitant se renouveler en pariant sur une agriculture bio jusqu’au moment où une autoroute reliant Angers à la Roche-sur-Yon via Cholet va « manger » quelques hectares de leurs exploitations. C’est le combat du pot de terre contre le pot de fer. Même si le contour de la A87 est modifié au gré des actions politiques de certaines communes, l’intérêt général va primer. Les petites gens vont devoir subir et s’adapter dans l’indifférence. On s’attache à ces anonymes. On comprend leurs difficultés. Tout est décrit en finesse. Les émotions sont palpables. La ruralité comme si vous y étiez … sans les odeurs ! Une belle tranche de vie entre un combat perdu d’avance et un quotidien difficile. Le graphisme est minimaliste en noir et blanc. Il n’en demeure pas moins qu’il est plaisant et séduisant. Un témoignage poignant et empathique à découvrir pour les citadins et les ruraux. La préservation de notre agriculture est l’affaire de tous. Note réelle 3,5.

13/12/2021 (modifier)
Couverture de la série Les Schtroumpfs
Les Schtroumpfs

Je trouve que l'invention des Schtroumpfs représente un summum dans le génie créatif d'un auteur de BD. Monsieur Peyo n'a pas seulement créé un monde merveilleux autour d'une vision utopique d'un monde pacifique et égalitaire mais il crée en même temps le langage qui l'accompagne. Or le langage c'est l'esprit de finesse d'une population. C'est d'ailleurs pour cela que je trouve les Schtroumpfs pas aussi enfantins que cela. Pour un enfant de primaire le texte est difficile et nécessite une recherche de vocabulaire pas si évidente. Pour preuve des exercices de grammaire sont donnés aujourd'hui avec des textes Schtroumpf au niveau début collège. J'ai toujours un faible pour les auteurs qui soignent la partie texte et qui proposent différents niveaux de lecture. Bien sûr on peut trouver de nombreuses critiques, c'est un monde clos, uniforme qui n'évolue pas ou chacun revient à sa place en fin d'opus. Le manque de fille ne me gène pas car je comprends le monde Schtroumpf au départ comme asexué. La Schtroumpfette n'est elle pas une création extérieure au village originel? Quant au "racisme" des Schtroumpfs Noirs, je suis indulgent car ce n'est pas si facile de trouver une couleur en contrepoint du bleu. Peyo a le génie de nous rendre ce monde ,qui pourrait être d'un ennui mortel, sympathique et attractif tellement la solidarité et la poésie imprègnent les personnages. Le merveilleux trait de Peyo fait vivre ce petit village avec un dynamisme qui colle à chaque caractère des personnages. Comme toute série longue avec repreneur il y a des albums moins bons. Mais cela ne m'empêche pas de relire certains opus avec un réel plaisir depuis des dizaines d'années. Mes préférés sont "l'Œuf et les Schtroumpfs" et "Les Schtroumpfs et le Cracoucass"

12/12/2021 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Smoke City
Smoke City

Les fans de Star Wars auront reconnu Dark Nihilus sur la couverture, mais point de seigneur Sith dans ce diptyque. Une référence des auteurs ? Un commanditaire veut reconstituer une ancienne équipe de malfrats, pour cela il va charger Carmen de cette mission. Sauf que six ans auparavant cette dernière les a trahis. Le but est de dérober une momie. Une arnaque à l'assurance. Le premier tome commence sous la forme d'un polar, un savant mélange de Ocean's Eleven et du Silence des agneaux (une seule scène dans ce fameux plan B). Le second tome va basculer dans un fantastique démoniaque. Mariolle nous plonge dans une ville lugubre aux magnifiques buildings et aux ruelles sordides. Un récit classique où les codes du thriller sont respectés jusqu'à chavirer vers un fantastique qui apportera toutes les réponses aux questions. Une belle maîtrise narrative où les rebondissements sont nombreux. Carré nous offre de superbes planches avec des décors où la ville est magnifiée, une mise en page brillante. Des couleurs sombres et brumeuses qui reproduisent cette atmosphère années 40/50. Un plaisir visuel à chaque instant. Un mélange audacieux des genres qui m'a totalement séduit. Je recommande mais encore faut-il accepter le côté fantastique

12/12/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Mieruko-chan - Slice of horror
Mieruko-chan - Slice of horror

Un manga que j'ai découvert au début à travers l'anime dont la diffusion se termine la semaine prochaine. Avec une histoire de base assez simple (une jeune fille peut voir des fantômes), l'auteur propose une série excellente. Il faut dire qu'au début j'avais un peu peur que cela devienne vite répétitif le coup de 'la fille panique parce qu'elle voit des esprits et les autres ne les voient pas', mais heureusement l'auteur varie ses histoires et ajoute des personnages au fil des chapitres. On retrouve des moments plus horrifiques (quoique perso je trouve pas que les esprits font peur, juste qu'ils sont dessinés de manière très moche), des moments plus humoristiques et même étonnamment des moments de tendresse. L'héroïne Miko est vraiment attachante et j'ai de l'empathie pour la souffrance qu'elle endure. Les scénarios sont vraiment prenants et le dessin est très bon. J'espère juste que le mangaka saura s'arrêter à temps et ne va pas étirer son manga !

12/12/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tananarive
Tananarive

Avant d’ouvrir l’album, je m’attendais à lire une histoire de « vieux fourneaux » tout en espérant que les auteurs allaient réinventer le concept. Eh bien franchement, c’est réussi. Le scénario est à la fois simple et surprenant. A peine commencée, l’histoire prend un virage inattendu qui emmène le lecteur sans doute moins loin qu’il l’imaginait mais très loin dans une quête personnelle pleine de tendresse et d’humanité. Deux héros qui n’auront pas été au bout de leurs rêves s’embarquent pour une enquête chaotique en forme de road movie. Ce sursaut d’énergie au seuil de la vieillesse est touchant. C’est drôle… quand Amédée se confronte au monde très clos de la Légion ou quand il s’épuise dans le labyrinthe de la fonction public et de ses agents zélés. C’est beau, comme l’est le dessin, comme le sont les couleurs. Les personnages ont de vraies gueules qui expriment toute la gamme des sentiments : la curiosité, la colère, la tristesse, la volonté… et les cadrages très réussis créent une grande intimité avec les personnages. Une très belle lecture.

12/12/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Linge sale
Le Linge sale

Cela fait 20 ans que Martino est en taule. Il a pris perpétuité pour avoir voulu tuer sa femme et son amant. Il les a vu rentrer dans un hôtel pour une partie de jambes en l’air. Manque de pot, il s’est trompé de chambre et à trucider le couple qui l’occupait. Et cela fait 20 ans qui rumine sa vengeance le bougre. Il a les raté la dernière fois, mais il s’est juré que la prochaine fois cela sera la bonne ! La vengeance est un plat qui se mange froid ! Et il a du mal à digérer ! Pour bonne conduite derrière les barreaux, il est libéré ! J’arrive chérie … Cet album est un petit bonbon sucré. C’est délicieux. On suit avec plaisir Martino dans sa quête de représailles sanglantes. Quel châtiment va-t-il prodiguer pour éponger sa soif de vengeance ? La riposte doit être à la mesure de son attente et de l’affront subi. C’est drôle, cynique et dramatique à la fois sur fond de misère sociale. Les dialogues sont truculents et ciselés au cordeau. Ca claque. Les situations sont improbables mais que c’est bon. Cet anti-héros décidé et aigri me plaît bien. J’ai même souhaité qu’il puisse réussir dans sa mission. C’est du Rabaté flamboyant et bien noir avec un zest d’ironie. Le dessin de Sébastien Gnaedic parachève un scénario aux petits oignons. A découvrir au plus vite.

12/12/2021 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tananarive
Tananarive

A la lecture du titre, et au vu de la couverture, je m'attendais a lire une bd où un mec âgé, qui a toujours rêvé d'aventure, part à travers le monde pour découvrir la vérité sur son meilleur ami. De fait, on a bien droit à un mec âgé qui a toujours rêvé d'aventure et qui part de chez lui pour découvrir la vérité sur son meilleur ami, mais dans un périmètre un peu plus limité que "le monde entier". Le nord de la France avec un crochet par la Belgique, quoi. Et au final, cette deception qui pourrait aussi bien toucher le lecteur qu'elle touche le héros est la grande force du récit. Des bds où un mec plus ou moins âgé se rend compte que sa vie est plus ou moins ratée après un évènement dramatique ou/et surnaturel, il y en a un bon paquet. Mais celle-ci, dans le paquet, s'en extrait plutôt remarquablement. Le fait que le héros ne s'accomplisse pas vraiment mais aille de désillusion en désillusion apporte plus que si il laissait vraiment tout tomber pour partir je ne sais où ou commencer je ne sais quelle vie. Là, Amédée reste conscient de son état, de sa vie, mais se pousse quand même à se dépasser. C'est plutôt sympa car on se dit que sa vie ne sera pas radicalement différente après cette expérience, ce à quoi je pouvais m'attendre personnellement (il faut dire que je suis dans le thème en ce moment avec Quelqu'un à qui parler et Les Deux Vies de Baudouin), mais que cette aventure avec un petit a va lui servir et rendre sa vie plus agréable. J'ai vraiment pris plaisir à découvrir cette histoire, qui se lit rapidement, peut être un peu trop : j'aurais bien aimé rester un peu plus dedans. Autre petite chose qui a pu me déranger, le fantôme de Jo qui n'a pas, j'ai trouvé, une utilité démesurée et dont il aurait peut être été possible de se passer. Mais il maintient aussi une sorte de rêve qui garde notre héros un peu à flot et lui permet de garder la tête hors de l'eau. C'est le seul truc un peu "facile" que j'ai trouvé dans le récit, et il ne prend pas non plus une importance démesurée. Au niveau du dessin, je ne peux pas dire que je sois un énorme fan, graphiquement, du style de Vallée, mais je lui reconnais une foule de qualités. Déjà, il est unique et hyper reconnaissable. J'aime bien, je l'avoue, pouvoir identifier immédiatement une oeuvre et la rattacher à un dessinateur. Ce n'est pas le seul mais mine de rien ce n'est pas non plus le cas pour tous. Ensuite, si la forme des visages est ce qui peut me déranger le plus esthétiquement parlant (et les oreilles qui ont toutes l'air d'être celles de premières ou deuxièmes lignes de rugby), ils sont hyper expressifs. Les personnages ne se ressemblent pas du tout et ont un truc particulier, chacun, dans le regard. Le dessin arrive à les rendre tous uniques, même les plus secondaires. Pour avoir lu d'autres bds de Vallée, (j'ai d'ailleurs bien aimé le clin d'oeil à Katanga dans une des aventures de Pinpin), j'ai l'impression qu'il est au sommet de son style graphique. Bref, le dessin, s'il n'est pas du style que je préfère, est top et l'histoire, si elle part d'un postulat ultra classique, est parfaitement maîtrisée et s'en détache. Foncez.

11/12/2021 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série Le Temps est proche
Le Temps est proche

Hittinger décrit année par année cent ans d'histoire, le quatorzième siècle. Ce n'est la période de l'histoire la plus connue mais l'auteur sait capter son lecteur tout au long du récit grâce aux changements de rythme, de ton et de style de dessin. L'histoire est racontée avec une case au minimum pour chaque année ou une courte histoire sur un personnage politique ou une personne représentative de ce siècle. Notre récit est comme l'histoire du quatorzième siècle souvent cruelle ou dramatique et parfois drôle, rien n'est épargné aux habitants de cette époque l'auteur raconte le quotidien en parlant de toutes les couches de la population et nous avons une vue des rapports de force qui régissent la société. L'originalité du dessin est un changement de style suivant le propos ou les événements, nous avons parfois un dessin minimaliste ou des dessins plus précis avec des détails y compris pour les décors. J'ai découvert les conditions de vie des habitants qui subissent des fléaux comme la peste, la guerre, la famine ou le froid. Une leçon d'histoire intéressante malgré la période décrite qui nous fait apprécier notre siècle. Une bd éducative

10/12/2021 (modifier)
Couverture de la série Tu m'as tué
Tu m'as tué

Je découvre avec cet album un auteur espagnol. J’ai même été surpris qu’il soit espagnol (son nom donnait quand même un indice !), tant son dessin, le découpage des cases me faisaient penser à certains auteurs indés américains, comme Clowes ou Burns. Une ambiance et un dessin proche aussi du travail de Mezzo et Pirus. C’est en tout cas un album que j’ai bien aimé, une découverte sympathique, alors même que certains passages m’ont pourtant un peu échappé. C’est que l’intrigue – qui mêle allègrement ambiance thriller dans l’Amérique profonde, raciste, religieuse, et un fantastique plus ou moins macabre, joue sur une folie anxiogène, la plupart sinon la totalité des personnages étant assez barrés. La construction de l’intrigue est elle-aussi éloignée du classicisme, puisque des personnages se croisent, le long d’une route déserte, près d’un bled (que l’on ne voit pas), dans un motel ou une station-service. C’est un peu déconstruit, avec des flash-backs, qui ajoutent à l’étrange qui domine ici. Le dessin, froid, est raccord avec l’ambiance quelque peu dérangeante développée dans ces pages.

10/12/2021 (modifier)