Histoire romancée des Trois Royaumes

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Adaptation BD d'un grand classique de la littérature chinoise, Histoire romancée des Trois Royaumes raconte les guerres incessantes entre les royaume de Wei, de Shu et de Wu au 3ème siècle après Jésus-Christ.


Adaptations de romans en BD Avant 475 : Antiquité Chine Manhua Séries avec un unique avis

Chine, fin du 2ème siècle/début du 3ème. La dynastie des Han n'a plus aucune autorité ou presque sur l'Empire du Milieu, et les nombreux héros de guerre qui sillonnent ce vaste territoire vont alors en profiter pour tenter de s'emparer du pouvoir. Parmi eux, 3 se distinguent tout particulièrement : Cao Cao, qu'une prophétesse avait décrit comme "assez intelligent pour gouverner le monde et assez démoniaque pour y semer le trouble", et qui avait pour devise "Je préfère être injuste plutôt qu'être victime d'une injustice", et qui fondera le royaume de Wei, au Nord ; Liu Bei qui, avec l'aide de ses frères de coeur Guan Yu et Zhang Fei et du fin stratège Zhuge Liang, fonde celui de Shu, à l'Ouest ; et enfin Sun Quan, sur lequel il n'y a rien de rigolo à dire et qui fonde celui de Wu, au Sud. A leur mort, leurs héritiers poursuivront consciencieusement les guerres inter-royaumes jusqu'à ce que la dynastie des Jin ne mette une grosse branlée à tout le monde et réunifie la Chine.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Juin 1998
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Histoire romancée des Trois Royaumes © Aurore 1998
Les notes
Note: 2/5
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14/04/2004 | Cassidy
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Par Cassidy
Note: 2/5

Ecrite au XIVème siècle d’après un récit datant du 3ème siècle (Histoire des Trois Royaumes, de Chen Shou), Histoire romancée des Trois Royaumes (de Luo Guanzhong/Louo Kouan-Tchong, disponible chez Flammarion), est une longue saga extrêmement populaire en Asie (et tout particulièrement en Chine évidemment) ; il s’agirait même du second livre le plus lu au monde après le fameux best-seller du célèbre illusionniste connu sous le sobriquet de "Dieu", j’ai nommé La Bible*. Très régulièrement adaptée sous divers formats en Asie, cette histoire est pour autant que je sache fort peu connue en France où seuls les amateurs de jeux de stratégie (sur papier, consoles et PC) sont familiers de personnages comme Cao Cao, Liu Bei et toute la clique, par le biais de séries comme Romance of the Three Kingdoms, Dynasty Warriors ou Le Destin du Dragon. Et il n’est pas certain que cette version BD, publiée par un éditeur pékinois, s’adresse réellement au public français qui risque d’être un peu perdu à sa lecture. En effet, tout y est résumé si succinctement (la BD fait moins de 200 pages, la saga originale compte 7 ou 8 tomes il me semble…) qu’on a l’impression que c’est écrit pour des lecteurs qui connaissent déjà l’histoire. Je pense donc qu’il s’agit plutôt d’un ouvrage destiné aux Chinois récemment installés en France et désireux de s’entraîner à lire en français par le biais d’un texte qu’ils connaissent bien. Evidemment, ça n’empêche pas d’y jeter un œil même si vous n’êtes pas chinois, dans la mesure où c’est une petite curiosité qui, à défaut d’être palpitante, n’est pas inintéressante du tout. Alors, comme je le disais, vous risquez d’être un peu largué : on est noyé sous les noms de personnages qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus sans qu’on sache vraiment à quel camp ils appartenaient et pour quelle cause ils se battaient ; les nombreuses batailles se succèdent et sont très vite torchées (en gros, à chaque fois, en 2 ou 3 cases, c’est fini et on passe à la suivante) ; les alliances et les rivalités se font et se défont à tout bout de champ… Ah, non, vraiment, c’est pas simple tout ça… Pour ne rien arranger, le dessin noir et blanc, s’il est assez rigolo et a le mérite de ne pas ressembler à grand’chose de connu en Occident (on est ni dans du style franco-belge, ni dans du style manga), ne facilite pas la compréhension : l’absence de couleur fait que tous les uniformes de toutes les armées et de tous les personnages se ressemblent, et les visages sont toujours construits sur les 2 ou 3 mêmes modèles de base, sur lesquels le dessinateur change simplement un peu la moustache, la barbe ou le couvre-chef, donc forcément, là encore on peut s’emmêler un peu les pinceaux. Concernant le contenu même, il y a des choses qui peuvent paraître un peu déroutantes (mais qui du coup participent au charme "exotique" de ce titre), comme cette scène ou Liu Bei se met à pleurer d’émotion simplement parce qu’un stratège refuse de sortir de sa retraite pour intégrer ses rangs, alors que le reste du temps ce même Liu Bei guerroie, tue, décapite, trahit ceux qui l’ont aidé sans sourciller… C’est pas vraiment gênant, juste étrange… Plus gênant par contre, certains éléments paraissent incohérent… Par exemple, le personnage de Cao Cao, qui pour autant que je sache était réputé pour être intelligent et cruel (c’était quand même le plus puissant des 3 larrons, je peux pas croire qu’il ait construit tous ses succès sur des coups de bol quand même !), a presque l’air dans cette BD d’un brave gars très naïf qui se laisse embobiner à tous les coups… Autre truc qui fait tiquer, on a presque l’impression que toutes ces guerres n’ont vu mourir que des officiers, des généraux, ou bien qu’il n’y a aucun intérêt à montrer ou même simplement mentionner la mort de milliers de simples fantassins… Pour finir sur les défauts, je sais que certains habitués de BDT (bon, en gros, juste ThePat en fait) attachent une importance démesurée à la qualité du papier, de la couverture, etc. : ici, autant le dire, on n’a pas vraiment affaire à un bouquin très luxueux, c’est plutôt bien cheap au contraire. Bref, comme je le disais plus haut, ce n’est pas une lecture passionnante : ça va trop vite, c’est confus, l’écriture est assez lourde (en gros, une planche typique donne quelque chose comme "Liu Bei engagea le combat. Liu Bei décapita le général adverse. Liu Bei fut encerclé. Liu Bei brisa l'encerclement. Liu Bei battit en retraite"). Néanmoins, ça a son p’tit charme, et j’avoue que je ne suis pas mécontent de l’avoir lue, cette BD. En gros, si par le plus grand des hasards elle vous tombe sous la main, n’hésitez pas à y jeter un œil ; sinon, à moins d’être absolument passionné par tout ce qui touche à l’histoire de la Chine ancienne et d’avoir déjà lu le roman dont la BD est tirée, ce n’est peut-être pas la peine de faire le tour des librairies chinoises implantées en France pour vous procurer ce livre. *Oui, oui, je sais, Dieu n’existe pas, ce sont des hommes qui ont écrit la Bible, mais quoi, alors on peut plus déconner 5 minutes c’est ça ?

14/04/2004 (modifier)