Tanka est la première bd de Toppi que j'ai eue dans les mains et ..... une claque visuelle.
L'histoire se situe dans un Japon médiéval loin des clichés habituels, cinq histoires qui se lisent rapidement avec chacune sa morale. Une préférence pour Tanka et Le retour d'Hishi, mais cela reste subjectif.
Le dessin en noir et blanc, tout en finesse, fait de hachures, est un plaisir pour les yeux. Les nombreux fonds blancs mettent en relief les personnages. De nombreuses planches avec un decoupage vertical qui me ramène en adolescence, avec le Daredevil de Franck Miller.
Pour ma note, j'ai hésité entre 4 et 5, mais le dessin me fait pencher pour le 5.
Je conseille évidemment la lecture et l'achat.
Amis orpailleurs j’ai une bonne nouvelle pour vous ! Vous pouvez lâcher votre pelle, votre batée et votre tamis. Vous êtes en quête d’une pépite ? Une grosse pépite ? et bien en voilà une étincelante avec « welcome to Hope ».
On a l’habitude de dire, tout est bon dans le cochon. Avec cet album, je dirais désormais c’est le summum avec cet album. Que c’est délicieux de découvrir de tel petit bijou. Clac ! Prend ça dans ta face !
Hope est au milieu de nul par. Ou plutôt au milieu des champs de maïs au fin fond du Kansas. Hope est un bled paumé.
C’est la rencontre de 2 loosers. L’un est un garagiste désoeuvré. L’autre va de ville en ville pour plumer les quidams au poker. Sa voiture tombe en panne. Evidemment ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Le cauchemar commence à plouc town !
Entre les combats de chiens, les secrètes liaisons entre les deux protagonistes et la gente féminine du bled , la violence latente, les espoirs de certains, les rancœurs et – c’est le pompon – deux frères dégénérés, les rebondissements sont nombreux. L’enjeu n’est pas de se faire un max de pognon sur ce coup là, c’est surtout s’en sortir vivant. Vous commencez, et vous ne pourrez pas lâcher l’album avant la fin je vous le dis. Je vous aurais prévenu.
Ambiance poisseuse et glauque mais que c’est bon. Je crois bien que j’ai fini avec la gorge sèche.
Le graphisme est typiquement celui que j’affectionne, très détaillé et délicat. Les personnages ont de ces gueules ! C’est terribeul !
Voilà un thriller à la Stephen King rythmé qui part progressivement en cacahuète pour notre plus grand plaisir. L’horreur est plus psychologique que visuel. Tout ou presque est suggéré. J’adore.
Vous voulez un bonus ? Il faut privilégier l’intégral. Pour le même prix vous avez un album et un roman.
Deux lectures plus ou moins récentes m’avaient remis en tête le contexte. Les Arcanes de la Maison Fleury (version hot de la prostitution dans le Londres du dernier quart du XIXème siècle), mais surtout From Hell, dans lequel Moore disséquait l’affaire de Jack l’éventreur.
Mary Jane y faisait donc son apparition, mais elle n’était pas le cœur du sujet.
Ici, la perspective est inversée, et les auteurs se sont attachés à cette femme, la cueillant au faîte du bonheur conjugal, pour la lâcher fanée aux mains de l’éventreur (qui n’est pas du tout ici le sujet, et n’est là que pour mettre un point final – obscur et désincarné – à cette vie misérable). Entre les deux, une lente déchéance, un combat perdu d’avance pour une femme pauvre qui débarque dans le Londres de cette époque.
En fait, Mary Jane pourrait n’être qu’un nom générique, symbolisant toutes les vies englouties dans les bas-fonds londoniens. Mais en tout cas la narration est bien menée (avec l’image du foulard rouge qui fait le lien entre les différents moments de cette vie). Que l’on sache au départ qui était Mary Jane, ou que l’on ignore son destin final, on devine très rapidement que la fin sera glauque, car aucune échappatoire n’est disponible pour elle, la fraicheur, la naïveté étant moins efficace que l’alcool et le renoncement à la dignité pour résister le plus longtemps possible à la cruelle volonté du destin.
Et je dois dire que le dessin de Cuvillier est vraiment excellent. Très bon, très beau, y compris pour représenter la mocheté de la vie, il est pour beaucoup dans la réussite de cet album, dans lequel nous voyons une petite flamme vaciller, pour finir par s’éteindre et laisser l’obscurité envahir les décors.
Voici une lecture bien rafraichissante !
Susie Morgenstern nous raconte l’année de ses 10 ans. Une mère aimante, deux sœurs complices malgré la différence d’âge, le New-Jersey des années ’50, l’antisémitisme ordinaire, les petits plaisirs interdits, le poids du passé, la première télévision, autant d’éléments qui vont, tout au long de cette année, marquer la vie de la petite Susie.
Malgré le caractère tragique ou désagréable de certains faits abordés, le ton reste résolument optimiste et joyeux. Le mérite en revient autant à la narration enjouée de Susie Morgenstern qu’au dessin vif et faussement naïf de Johann G. Louis.
L’album se découpe ainsi en de multiples saynètes de longueurs différentes, et si l’ensemble est parfois décousu, la fraicheur qui se dégage du récit m’a réellement séduit.
J’ai lu les 4 tomes parus à ce jour avec mes deux fils de 9 et 11 ans, et nous avons passé un excellent moment de lecture.
Le ton des histoires est très poétique, et on retrouve l’humanité et les valeurs souvent présentes dans les albums de Renaud Dillies : l’amitié, l’amour, la nature, la musique… la poésie est retranscrite dans les textes, mais surtout par le dessin, absolument magnifique et sublimé par les belles couleurs de Christophe Bouchard. Ce choix narratif fait que la lecture est fluide et légère, un soulagement après notre lecture récente de l’adaptation du roman Le Vent dans les Saules, très lourde en textes.
Une chouette découverte, et un deuxième coup de cœur dans catalogue de cet éditeur, après le superbe Sous les arbres. Nous espérons que l’auteur va réaliser d’autres aventures de cet adorable épouvantail.
Cette série met en scène un groupe de cinq adolescentes pas bien dans leur peau, ou du moins pas bien dans leur société et globalement solitaires, et qui décident de s'unir dans un club pour se soutenir mutuellement. Enfin, en tout cas, quatre d'entre elles décident de se réunir car la cinquième va être bien plus difficile à convaincre tant elle est révoltée et aggressive, rejetant tous ceux qui tentent de l'approcher. Il faut avouer qu'elle n'a pas eu une enfance facile... mais les autres vont essayer de l'aider et de gagner son amitié.
Et comme la série est prévue en 5 tomes, on imagine que chacun d'entre eux va s'attacher à l'histoire de l'une d'entre elle et permettre aux quatre autres de lui apporter leur soutien.
Le concept est simple, presque déjà vu, mais je trouve qu'il marche ici très bien.
Le graphisme est très plaisant. On le sent fortement influencé par le style manga, avec des visages et expressions qui rappellent régulièrement ceux des films de Miyazaki. En tous les cas, pour une première BD de la part de cette dessinatrice, c'est du vrai boulot de pro, bravo !
Les 5 protagonistes ont une vraie personnalité et pour ce que laisse deviner le premier tome, on imagine bien qu'elles ont toutes une vraie histoire à raconter. Paloma, celle sur qui se penche le premier tome, est assez détestable au départ mais on finit par la comprendre et l'apprécier tandis que les évènements la font changer. Et par extension, on s'intérroge sur les quatre autres et sur ce qu'elles ne nous ont pas encore dévoilé sur leur vie et ce qui les a amenées à devenir aussi solitaires.
Ceci étant dit, en l'état, j'ai eu un peu mal de comprendre en quoi certaines d'entre elles avaient abouti au fait d'être considérées comme mal-barrées. Il y en a une qui est mignonne et a un très sale caractère mais elle avait un copain il y a peu de temps, donc on ne parle pas vraiment d'un cas désespéré. Et il y a surtout celle qui a organisé ce fameux club, qui est elle aussi très belle et semble parfaitement débrouillarde, à l'aise en société et charismatique : bizarre qu'elle s'estime mal-barrée. Mais sans doute en apprendra-t-on davantage sur le tome qui lui sera consacré, que j'imagine facilement être le dernier des cinq tant elle semble avoir une personnalité à part dans ce groupe.
En tout cas, pour ce qui est du premier tome, la mayonnaise a pris pour moi : j'ai lu cet album avec grand plaisir, pris par son rythme maîtrisé, ses personnages attachants et son dessin charmant, et j'ai également été touché par une jolie note d'émotion sur la fin. Je lirai donc la suite avec intérêt.
Enki Bilal est un grand de la BD.
Certes son trait est particulier et certes, certains passages sont parfois un peu confus...
Mais à travers ses bd et celle-ci en particulier, il a su créer des univers totalement originaux avec des visuels forts et marquants.
Il y a un style Bilal et la plupart des gens s'intéressant de près ou de loin à la BD le reconnaîtront au premier coup d'oeil.
Pour en revenir à cette bd en particulier, j'ai bien apprécié l'aventure et le scénario. Les dessins sont bons et l'ensemble est plaisant à lire.
Je partais pourtant, à l'époque de ma lecture initiale, sur un a priori négatif puisque ce fameux style dont je parlais plus haut, je pensais ne pas l'aimer. Et je dois avouer m'être trompé et avoir jugé trop rapidement car j'ai depuis découvert plusieurs BD de Bilal qui me plaisent, dont celle-ci.
Le mélange Sci-fi / Mythologie fait mouche et se révèle très original (tant qu'il inspirera de nombreuses oeuvres par la suite, dont le 5ème élément de Luc Besson) et la bd a un côté très "80s" pour ce qui est du ton général...En effet, l'univers y est noir, cruel et sans espoir, une vraie dystopie.
L'ensemble n'est pas parfait et le début est meilleur que la fin mais ça reste malgré tout très agréable à lire.
Bref, c'est vareuse...(heu non...c'est unique!) et il faut lire cette BD qui ne vous laissera sans doute pas indifférent(e).
On a beau bouffer des histoires Vikings à la pelle depuis des années, celle ci vaut vraiment le détour.
Je ne vais pas m'étaler et réexpliquer l'histoire une énième fois ici, mes prédécesseurs l'ont très bien fait. J'aimerais juste vous faire part de la pléiade d'émotions que j'ai ressenties durant la lecture de ce manga.
Absolument toutes les émotions y passent. Tout d'abord, je dirais de l'admiration et de la fierté envers le père de Thorfinn. On ressent de la colère, du dégoût et ensuite de la tristesse à la disparition de certains personnages. On est également surpris de nombreuses fois, par les tournants que prend l'histoire. Parfois, on est content, juste content de certaines scènes. Certaines batailles m'ont également fait ressentir de la haine, ont fait ressortir mes instincts bestiaux : je voulais que tel ou tel personnage souffre et meurt. J'ai souvent aussi été peiné et plein de compassion envers Thorfinn. Enfin, j'ai également ri, même parfois aux éclats.
Je conseille donc vivement ce manga à tous les passionnés de Vikings et plus largement à tous ceux qui aiment des aventures pleines d'émotions.
Au passage le dessin vaut à lui tout seul le détour. Un simple coup d’œil vous le confirmera.
4 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
J'ai toujours tendance à me laisser influencer par les autres avis lorsque je laisse le mien, mais là je fais totalement abstraction des autres pour exprimer pleinement mon ressenti : j'ai adoré cette BD !
Dans la continuité et la complémentarité de Les Voyages d'Anna, nous avons ici un épisode de la vie de ce peintre -Jules Toulet- qui la recherche à travers le monde. Embarquant par hasard sur un navire dont la capitaine semble chercher quelqu'un, elle aussi, il est entrainé avec elle à la recherche d'un peintre.
L'histoire peut sembler banale, ainsi racontée, mais la force de cette BD tient au propos qui est développé au cours de celle-ci. Cette BD parle de l'Odyssée (le titre étant assez explicite), en faisant à la fois un voyage à travers la Méditerranée comme le fit Ulysse en son temps, mais aussi en reprenant certains points clés de ce récit mythologique pour en faire des métaphores, symboliques et réinterprétation de cette histoire millénaire. Et enfin, le récit prend aussi le parti d'intégrer l'Odyssée directement dans la trame, en tant qu'histoire connue des protagonistes, narrés par eux (et dont des extraits sont également lisibles dans l'ouvrage par des pages intermédiaires qui sont parfaitement bien intégrés) et peint également. C'est un récit complètement tourné autour de l'Odyssée, qui parle de lui et à travers lui.
Le tout est sublimé par le dessin de Lepage et de René Follet, qui donne vie à ces paysages ensoleillés de la mer Méditerranée, ainsi qu'à la mer elle-même et à ces bateaux qui fendent les eaux pour marchander de part le monde. C'est sublime, osons le dire, et c'est également clair et lisible. Les pages sont souvent magnifiques, certaines illustrations en pleine pages (voir en double page) en jettent plein la vue, et font autant partie de la BD qu'elles font penser à des toiles de maitres. C'est réellement magnifique, pour peu que l'on aime le trait de Lepage, et le rendu est immersif au possible. L'auteur a déjà montré son amour des lieux, des paysages et de la mer, ainsi que de l'aventure. Ici, le tout est combiné avec les représentations de René Follet, qui ajoutent un charme à l'ensemble, avec un style complètement différent.
Mais surtout, ce qui me fait tant aimer ce récit, c'est que j'aime l'Odyssée, qui fut l'un des premiers romans que j'ai dévoré enfant, lu et relu durant mon adolescence, et dont je connais encore aujourd'hui des scènes par cœur tant elle m'a plu. L'Illiade et l'Odyssée m'ont accompagné durant ma vie, et cette BD m'a donnée envie de retourner la lire, puis de relire l'Odyssée, et ensuite de relire la BD. C'est prenant, réellement, et une vraie déclaration d'amour à ce récit, parmi les plus vieux du monde. Et je ne parle pas de tout ce qui est dedans, entre les deux personnages principaux, écorchés par la vie et motivé par une quête qui les réparera. Les quelques moments d'amours qui passent dans le récit, les moments de vie et de bonheur ... C'est une belle histoire, une magnifique aventure maritime et une superbe déclaration d'amour à l'Odyssée. Et c'est tout ce que j'en demande.
Et puis ... Nom de nom, parfois faut savoir se laisser porter par un récit, sentir le souffle qui passe par les pages et se laisser porter par l'histoire. C'est peut-être trop simple pour certains, un peu trop fleur bleue ... Mais si on fait abstraction de ces détails, franchement, je ne peux que vous recommander cette lecture !
Dans un petit village d'Irlande, se prélassent des moutons et des "cornus". Tous les matins, ils ont pour habitude d'aller écouter l'homme en noir. Ils ne comprennent rien, mais ils apprécient les friandises que ce dernier leur donne. En parallèle, les hommes vont tous les matins à l'église. Mais il faut savoir qu'un bistrot est adossé contre l'un des murs de l'église, ce qui, vous l'imaginez, ne plait pas à tout le monde. Un événement va venir perturber la tranquillité de ce village: la disparition de l'homme en noir, alias le curé.
Ce que j'ai le plus apprécié dans cette petite BD, est le parallèle entre les hommes et les animaux. La disparition du curé va provoquer tout un tas d'événements, de querelles et de tensions autant chez les hommes que chez les animaux. Durant toute la lecture, on se demande parfois si les hommes ne sont pas plus bestiales, plus bêtes que les animaux et si les animaux ne sont pas plus humains et civilisés que les hommes.
Enfin, qu'il est bon de lire une BD campagnarde. Le dessin fait vraiment du bien. Il fait beau, les abeilles butinent, les oiseaux chantent, les écureuils grimpent, le chien dort, les lapins gambadent, le hibou fait des insomnies et les moutons ruminent.
Cette BD nous fait changer d'air et nous donne l'envie de tout plaquer pour aller à la montagne créer un élevage d'alpaga !
4 étoiles
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
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Tanka
Tanka est la première bd de Toppi que j'ai eue dans les mains et ..... une claque visuelle. L'histoire se situe dans un Japon médiéval loin des clichés habituels, cinq histoires qui se lisent rapidement avec chacune sa morale. Une préférence pour Tanka et Le retour d'Hishi, mais cela reste subjectif. Le dessin en noir et blanc, tout en finesse, fait de hachures, est un plaisir pour les yeux. Les nombreux fonds blancs mettent en relief les personnages. De nombreuses planches avec un decoupage vertical qui me ramène en adolescence, avec le Daredevil de Franck Miller. Pour ma note, j'ai hésité entre 4 et 5, mais le dessin me fait pencher pour le 5. Je conseille évidemment la lecture et l'achat.
Welcome to Hope
Amis orpailleurs j’ai une bonne nouvelle pour vous ! Vous pouvez lâcher votre pelle, votre batée et votre tamis. Vous êtes en quête d’une pépite ? Une grosse pépite ? et bien en voilà une étincelante avec « welcome to Hope ». On a l’habitude de dire, tout est bon dans le cochon. Avec cet album, je dirais désormais c’est le summum avec cet album. Que c’est délicieux de découvrir de tel petit bijou. Clac ! Prend ça dans ta face ! Hope est au milieu de nul par. Ou plutôt au milieu des champs de maïs au fin fond du Kansas. Hope est un bled paumé. C’est la rencontre de 2 loosers. L’un est un garagiste désoeuvré. L’autre va de ville en ville pour plumer les quidams au poker. Sa voiture tombe en panne. Evidemment ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Le cauchemar commence à plouc town ! Entre les combats de chiens, les secrètes liaisons entre les deux protagonistes et la gente féminine du bled , la violence latente, les espoirs de certains, les rancœurs et – c’est le pompon – deux frères dégénérés, les rebondissements sont nombreux. L’enjeu n’est pas de se faire un max de pognon sur ce coup là, c’est surtout s’en sortir vivant. Vous commencez, et vous ne pourrez pas lâcher l’album avant la fin je vous le dis. Je vous aurais prévenu. Ambiance poisseuse et glauque mais que c’est bon. Je crois bien que j’ai fini avec la gorge sèche. Le graphisme est typiquement celui que j’affectionne, très détaillé et délicat. Les personnages ont de ces gueules ! C’est terribeul ! Voilà un thriller à la Stephen King rythmé qui part progressivement en cacahuète pour notre plus grand plaisir. L’horreur est plus psychologique que visuel. Tout ou presque est suggéré. J’adore. Vous voulez un bonus ? Il faut privilégier l’intégral. Pour le même prix vous avez un album et un roman.
Mary Jane
Deux lectures plus ou moins récentes m’avaient remis en tête le contexte. Les Arcanes de la Maison Fleury (version hot de la prostitution dans le Londres du dernier quart du XIXème siècle), mais surtout From Hell, dans lequel Moore disséquait l’affaire de Jack l’éventreur. Mary Jane y faisait donc son apparition, mais elle n’était pas le cœur du sujet. Ici, la perspective est inversée, et les auteurs se sont attachés à cette femme, la cueillant au faîte du bonheur conjugal, pour la lâcher fanée aux mains de l’éventreur (qui n’est pas du tout ici le sujet, et n’est là que pour mettre un point final – obscur et désincarné – à cette vie misérable). Entre les deux, une lente déchéance, un combat perdu d’avance pour une femme pauvre qui débarque dans le Londres de cette époque. En fait, Mary Jane pourrait n’être qu’un nom générique, symbolisant toutes les vies englouties dans les bas-fonds londoniens. Mais en tout cas la narration est bien menée (avec l’image du foulard rouge qui fait le lien entre les différents moments de cette vie). Que l’on sache au départ qui était Mary Jane, ou que l’on ignore son destin final, on devine très rapidement que la fin sera glauque, car aucune échappatoire n’est disponible pour elle, la fraicheur, la naïveté étant moins efficace que l’alcool et le renoncement à la dignité pour résister le plus longtemps possible à la cruelle volonté du destin. Et je dois dire que le dessin de Cuvillier est vraiment excellent. Très bon, très beau, y compris pour représenter la mocheté de la vie, il est pour beaucoup dans la réussite de cet album, dans lequel nous voyons une petite flamme vaciller, pour finir par s’éteindre et laisser l’obscurité envahir les décors.
La Petite Dernière
Voici une lecture bien rafraichissante ! Susie Morgenstern nous raconte l’année de ses 10 ans. Une mère aimante, deux sœurs complices malgré la différence d’âge, le New-Jersey des années ’50, l’antisémitisme ordinaire, les petits plaisirs interdits, le poids du passé, la première télévision, autant d’éléments qui vont, tout au long de cette année, marquer la vie de la petite Susie. Malgré le caractère tragique ou désagréable de certains faits abordés, le ton reste résolument optimiste et joyeux. Le mérite en revient autant à la narration enjouée de Susie Morgenstern qu’au dessin vif et faussement naïf de Johann G. Louis. L’album se découpe ainsi en de multiples saynètes de longueurs différentes, et si l’ensemble est parfois décousu, la fraicheur qui se dégage du récit m’a réellement séduit.
L'Emouvantail
J’ai lu les 4 tomes parus à ce jour avec mes deux fils de 9 et 11 ans, et nous avons passé un excellent moment de lecture. Le ton des histoires est très poétique, et on retrouve l’humanité et les valeurs souvent présentes dans les albums de Renaud Dillies : l’amitié, l’amour, la nature, la musique… la poésie est retranscrite dans les textes, mais surtout par le dessin, absolument magnifique et sublimé par les belles couleurs de Christophe Bouchard. Ce choix narratif fait que la lecture est fluide et légère, un soulagement après notre lecture récente de l’adaptation du roman Le Vent dans les Saules, très lourde en textes. Une chouette découverte, et un deuxième coup de cœur dans catalogue de cet éditeur, après le superbe Sous les arbres. Nous espérons que l’auteur va réaliser d’autres aventures de cet adorable épouvantail.
Filles uniques
Cette série met en scène un groupe de cinq adolescentes pas bien dans leur peau, ou du moins pas bien dans leur société et globalement solitaires, et qui décident de s'unir dans un club pour se soutenir mutuellement. Enfin, en tout cas, quatre d'entre elles décident de se réunir car la cinquième va être bien plus difficile à convaincre tant elle est révoltée et aggressive, rejetant tous ceux qui tentent de l'approcher. Il faut avouer qu'elle n'a pas eu une enfance facile... mais les autres vont essayer de l'aider et de gagner son amitié. Et comme la série est prévue en 5 tomes, on imagine que chacun d'entre eux va s'attacher à l'histoire de l'une d'entre elle et permettre aux quatre autres de lui apporter leur soutien. Le concept est simple, presque déjà vu, mais je trouve qu'il marche ici très bien. Le graphisme est très plaisant. On le sent fortement influencé par le style manga, avec des visages et expressions qui rappellent régulièrement ceux des films de Miyazaki. En tous les cas, pour une première BD de la part de cette dessinatrice, c'est du vrai boulot de pro, bravo ! Les 5 protagonistes ont une vraie personnalité et pour ce que laisse deviner le premier tome, on imagine bien qu'elles ont toutes une vraie histoire à raconter. Paloma, celle sur qui se penche le premier tome, est assez détestable au départ mais on finit par la comprendre et l'apprécier tandis que les évènements la font changer. Et par extension, on s'intérroge sur les quatre autres et sur ce qu'elles ne nous ont pas encore dévoilé sur leur vie et ce qui les a amenées à devenir aussi solitaires. Ceci étant dit, en l'état, j'ai eu un peu mal de comprendre en quoi certaines d'entre elles avaient abouti au fait d'être considérées comme mal-barrées. Il y en a une qui est mignonne et a un très sale caractère mais elle avait un copain il y a peu de temps, donc on ne parle pas vraiment d'un cas désespéré. Et il y a surtout celle qui a organisé ce fameux club, qui est elle aussi très belle et semble parfaitement débrouillarde, à l'aise en société et charismatique : bizarre qu'elle s'estime mal-barrée. Mais sans doute en apprendra-t-on davantage sur le tome qui lui sera consacré, que j'imagine facilement être le dernier des cinq tant elle semble avoir une personnalité à part dans ce groupe. En tout cas, pour ce qui est du premier tome, la mayonnaise a pris pour moi : j'ai lu cet album avec grand plaisir, pris par son rythme maîtrisé, ses personnages attachants et son dessin charmant, et j'ai également été touché par une jolie note d'émotion sur la fin. Je lirai donc la suite avec intérêt.
La Trilogie Nikopol
Enki Bilal est un grand de la BD. Certes son trait est particulier et certes, certains passages sont parfois un peu confus... Mais à travers ses bd et celle-ci en particulier, il a su créer des univers totalement originaux avec des visuels forts et marquants. Il y a un style Bilal et la plupart des gens s'intéressant de près ou de loin à la BD le reconnaîtront au premier coup d'oeil. Pour en revenir à cette bd en particulier, j'ai bien apprécié l'aventure et le scénario. Les dessins sont bons et l'ensemble est plaisant à lire. Je partais pourtant, à l'époque de ma lecture initiale, sur un a priori négatif puisque ce fameux style dont je parlais plus haut, je pensais ne pas l'aimer. Et je dois avouer m'être trompé et avoir jugé trop rapidement car j'ai depuis découvert plusieurs BD de Bilal qui me plaisent, dont celle-ci. Le mélange Sci-fi / Mythologie fait mouche et se révèle très original (tant qu'il inspirera de nombreuses oeuvres par la suite, dont le 5ème élément de Luc Besson) et la bd a un côté très "80s" pour ce qui est du ton général...En effet, l'univers y est noir, cruel et sans espoir, une vraie dystopie. L'ensemble n'est pas parfait et le début est meilleur que la fin mais ça reste malgré tout très agréable à lire. Bref, c'est vareuse...(heu non...c'est unique!) et il faut lire cette BD qui ne vous laissera sans doute pas indifférent(e).
Vinland Saga
On a beau bouffer des histoires Vikings à la pelle depuis des années, celle ci vaut vraiment le détour. Je ne vais pas m'étaler et réexpliquer l'histoire une énième fois ici, mes prédécesseurs l'ont très bien fait. J'aimerais juste vous faire part de la pléiade d'émotions que j'ai ressenties durant la lecture de ce manga. Absolument toutes les émotions y passent. Tout d'abord, je dirais de l'admiration et de la fierté envers le père de Thorfinn. On ressent de la colère, du dégoût et ensuite de la tristesse à la disparition de certains personnages. On est également surpris de nombreuses fois, par les tournants que prend l'histoire. Parfois, on est content, juste content de certaines scènes. Certaines batailles m'ont également fait ressentir de la haine, ont fait ressortir mes instincts bestiaux : je voulais que tel ou tel personnage souffre et meurt. J'ai souvent aussi été peiné et plein de compassion envers Thorfinn. Enfin, j'ai également ri, même parfois aux éclats. Je conseille donc vivement ce manga à tous les passionnés de Vikings et plus largement à tous ceux qui aiment des aventures pleines d'émotions. Au passage le dessin vaut à lui tout seul le détour. Un simple coup d’œil vous le confirmera. 4 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Les Voyages d'Ulysse
J'ai toujours tendance à me laisser influencer par les autres avis lorsque je laisse le mien, mais là je fais totalement abstraction des autres pour exprimer pleinement mon ressenti : j'ai adoré cette BD ! Dans la continuité et la complémentarité de Les Voyages d'Anna, nous avons ici un épisode de la vie de ce peintre -Jules Toulet- qui la recherche à travers le monde. Embarquant par hasard sur un navire dont la capitaine semble chercher quelqu'un, elle aussi, il est entrainé avec elle à la recherche d'un peintre. L'histoire peut sembler banale, ainsi racontée, mais la force de cette BD tient au propos qui est développé au cours de celle-ci. Cette BD parle de l'Odyssée (le titre étant assez explicite), en faisant à la fois un voyage à travers la Méditerranée comme le fit Ulysse en son temps, mais aussi en reprenant certains points clés de ce récit mythologique pour en faire des métaphores, symboliques et réinterprétation de cette histoire millénaire. Et enfin, le récit prend aussi le parti d'intégrer l'Odyssée directement dans la trame, en tant qu'histoire connue des protagonistes, narrés par eux (et dont des extraits sont également lisibles dans l'ouvrage par des pages intermédiaires qui sont parfaitement bien intégrés) et peint également. C'est un récit complètement tourné autour de l'Odyssée, qui parle de lui et à travers lui. Le tout est sublimé par le dessin de Lepage et de René Follet, qui donne vie à ces paysages ensoleillés de la mer Méditerranée, ainsi qu'à la mer elle-même et à ces bateaux qui fendent les eaux pour marchander de part le monde. C'est sublime, osons le dire, et c'est également clair et lisible. Les pages sont souvent magnifiques, certaines illustrations en pleine pages (voir en double page) en jettent plein la vue, et font autant partie de la BD qu'elles font penser à des toiles de maitres. C'est réellement magnifique, pour peu que l'on aime le trait de Lepage, et le rendu est immersif au possible. L'auteur a déjà montré son amour des lieux, des paysages et de la mer, ainsi que de l'aventure. Ici, le tout est combiné avec les représentations de René Follet, qui ajoutent un charme à l'ensemble, avec un style complètement différent. Mais surtout, ce qui me fait tant aimer ce récit, c'est que j'aime l'Odyssée, qui fut l'un des premiers romans que j'ai dévoré enfant, lu et relu durant mon adolescence, et dont je connais encore aujourd'hui des scènes par cœur tant elle m'a plu. L'Illiade et l'Odyssée m'ont accompagné durant ma vie, et cette BD m'a donnée envie de retourner la lire, puis de relire l'Odyssée, et ensuite de relire la BD. C'est prenant, réellement, et une vraie déclaration d'amour à ce récit, parmi les plus vieux du monde. Et je ne parle pas de tout ce qui est dedans, entre les deux personnages principaux, écorchés par la vie et motivé par une quête qui les réparera. Les quelques moments d'amours qui passent dans le récit, les moments de vie et de bonheur ... C'est une belle histoire, une magnifique aventure maritime et une superbe déclaration d'amour à l'Odyssée. Et c'est tout ce que j'en demande. Et puis ... Nom de nom, parfois faut savoir se laisser porter par un récit, sentir le souffle qui passe par les pages et se laisser porter par l'histoire. C'est peut-être trop simple pour certains, un peu trop fleur bleue ... Mais si on fait abstraction de ces détails, franchement, je ne peux que vous recommander cette lecture !
Le Pré derrière l'église
Dans un petit village d'Irlande, se prélassent des moutons et des "cornus". Tous les matins, ils ont pour habitude d'aller écouter l'homme en noir. Ils ne comprennent rien, mais ils apprécient les friandises que ce dernier leur donne. En parallèle, les hommes vont tous les matins à l'église. Mais il faut savoir qu'un bistrot est adossé contre l'un des murs de l'église, ce qui, vous l'imaginez, ne plait pas à tout le monde. Un événement va venir perturber la tranquillité de ce village: la disparition de l'homme en noir, alias le curé. Ce que j'ai le plus apprécié dans cette petite BD, est le parallèle entre les hommes et les animaux. La disparition du curé va provoquer tout un tas d'événements, de querelles et de tensions autant chez les hommes que chez les animaux. Durant toute la lecture, on se demande parfois si les hommes ne sont pas plus bestiales, plus bêtes que les animaux et si les animaux ne sont pas plus humains et civilisés que les hommes. Enfin, qu'il est bon de lire une BD campagnarde. Le dessin fait vraiment du bien. Il fait beau, les abeilles butinent, les oiseaux chantent, les écureuils grimpent, le chien dort, les lapins gambadent, le hibou fait des insomnies et les moutons ruminent. Cette BD nous fait changer d'air et nous donne l'envie de tout plaquer pour aller à la montagne créer un élevage d'alpaga ! 4 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !