Beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire à la fois très coquine, bien documentée, sans être prise de tête, et parfois franchement marrante. Quelques pages et situations vraiment très scabreuses. Les dessins sont parfois un peu maladroits, parfois follement sensuels.
J'espère que Mo ne s'arrêtera pas là. Bravo !
Victime d'une insomnie, Luz égrène toute une suite de souvenirs. Il nous fait ainsi partager des tranches de vie de Charlie Hebdo, la plupart du temps de franches rigolades. La galerie de personnages marquants est vaste, à commencer par Cabu (Ouais, Câbu ! Récré A2 !), mentor bienveillant, et Charb, pote polisson à l'humour potache et pipi caca bite (aaah, le coup du fax !).
Le ton et le dessin de Luz sont la plupart du temps légers et drôles, présentant un regard optimiste et confiant, et c'est un petit bonheur que de lire ces anecdotes. Certes pas toujours tordantes, on ne peut cependant retenir des éclats de rire, parfois totalement impromptus, et d'autres sont tout simplement une longue tranche de fou rire.
Entrecoupé de passages au présent au dessin très reconnaissable, l'ensemble commence surtout par un cauchemar, dans lequel il rentre dans la salle de rédaction où tout le monde s'active. Mais il ne peut plus parler. Et personne ne le voit. Et le tout s'achève dans des souvenirs qui fluctuent, dans une rédaction où tout le monde s'efface et où il ne reste qu'une page blanche. Pour finir sur les tâches d'encre sur la main de Luz qu'il nous montre, main tenant un crayon et doigt fièrement brandi. En défi à la mort, à l'absence, à l'oubli.
Car là où Dessiner encore par exemple, montrait l'absence et le traumatisme, Luz a choisi dans Indélébiles de montrer la présence. Présence à travers ses souvenirs. Présence à travers ce livre. Présence dans nos mémoires à tous.
Et c'est en creux qu'il faudra deviner ce qu'il ne dit pas dans cette lecture marquante.
Bon, il n’y a pas que Margot qui soit folle. En effet, le scénario franchit souvent allègrement les frontières du réalisme.
Pour faire simple, nous suivons une femme, Margot donc, qui part à la recherche de son mari, emporté par une danse macabre : elle est prête à tout pour le retrouver, et elle va ainsi traverser pas mal de décors improbables (à la « ville proverbiales » !), croiser des personnages qui le sont tout autant (qui peuvent tout aussi bien n’être que des bouts de corps, des objets, etc.)
Nous sommes au XVIème siècle, en Europe du Nord, et l’auteur s’est semble-t-il inspiré de peintres de la région et de l’époque pour ces décors et personnages (on pense à Bruegel ou Bosch). Le dessin est une sorte de crayonné rageur et brouillon (qui colle assez avec la personnalité de Margot), rehaussé par des couleurs assez ternes.
Voilà un album original, un peu foutraque, mais plein de vie et de surprise. Le format atypique (très très grand carré de cette collection) ajoute à l’originalité de l’ensemble. Feuilletage recommandé avant achat, car fond et forme peuvent ne pas convenir à tous les lecteurs. Mais les plus curieux y trouveront sans doute leur compte, en laissant leur esprit cartésien au vestiaire.
Note réelle 3,5/5.
Charlier et Uderzo, à mon avis deux des plus grands auteurs que la bande dessinée franco-belge ait connus, ont très souvent collaboré ensemble, mais nombre de leurs œuvres sont encore méconnues du grand public, faute de rééditions massives par de grands éditeurs. Il ne faudrait pas croire pour autant que leurs œuvres non publiées sont moins bonnes que leurs plus connues, et cette bande dessinée éditée à petit tirage par les éditions Sangam (qui ont également édité Kim Devil du même Charlier - mais avec Forton au dessin - avant de disparaître des écrans radar) est là pour nous le prouver.
Initialement, cette série avait été conçue pour être publiée dans Le Supplément illustré, projet de supplément aux grands titres de journaux que Goscinny, Charlier et Uderzo voulaient monter. Ils réussirent à obtenir toutes les autorisations nécessaires, mais le projet ne vit finalement jamais le jour pour une raison vraiment bête : cette formule d'un supplément indépendant aux grands titres de presse aurait dû imposer aux marchands de journaux d'effectuer eux-même le geste consistant à glisser ce supplément dans le journal partenaire lors de l'achat par les clients. Les marchands acceptèrent... moyennant vingt centimes par encartage, invalidant ainsi tous les calculs du trio d'auteurs, qui ne put donc jamais concrétiser ce beau projet de démocratiser la bande dessinée en la joignant aux plus grands quotidiens d'information.
Malgré tout, de tous les projets destinés à ce Supplément illustré, Clairette fut le seul à pouvoir survivre dans les pages d'un journal coquin de l'époque, Paris Flirt (qui explique que le peu d'images de Clairette en bikini dans la BD ait pu passer malgré une censure très restrictive à cette époque).
Avant Tanguy et Laverdure et après Belloy, il faut donc caser Clairette, dont le style très réaliste est à rapprocher bien plus de la future série d'aviation que du pastiche médiéval au style encore très américanisé. En effet, le trait d'Uderzo est plein de délicatesse et touche toujours très juste, nous faisant entrevoir toute l'âme des personnages au travers de visages aux expressions d'une finesse qu'Uderzo lui-même a rarement reproduite à ce point. La taille des cases et des textes empêche en revanche le dessinateur de s'attarder sur les décors, ce qui peut être un peu dommage, mais nous ramène toujours aux personnages, situant ainsi bien le drame à une échelle totalement humaine.
Car bien plus qu'un simple thriller ou une romance, c'est avant tout à un drame humain très fort que nous fait assister Charlier. Faisant cohabiter la romance et le thriller à peu près à égalité, il nous livre ainsi une œuvre d'une belle puissance mélodramatique. La mort est présente dès les premières pages de cette bande dessinée, et le reste n'est pas toujours plus joyeux, puisqu'elle nous montre Clairette être victime d'une arnaque franchement violente (se faire passer pour un demi-frère disparu il y a trente ans en profitant de la mort accidentelle d'une mère, c'est quand même pas joli, joli...), résister aux avances d'un homme un peu trop entreprenant (une scène d'une belle modernité où Clairette montre une indépendance de caractère et une force rarement présente chez ce genre de personnages à l'époque), devenir le bouc émissaire bien solitaire d'un tas de personnes qui croient fermement à sa culpabilité (les uns sincèrement, tandis que les autres non).
Bien sûr, rien de tout ça n'est très osé vu d'aujourd'hui, mais pour l'époque, ça sort pas mal des codes habituels du genre, mine de rien...
Ainsi, Clairette peut s'appuyer sur une intrigue d'une force toute propre à Charlier (dont le pic émotionnel fut atteint à mon avis dans le premier dyptique incroyable de Tanguy et Laverdure), créant des passages d'une intensité rare et d'une réelle émotion. Alors qu'on aurait pu s'attendre à des flots de mièvrerie dû à l'aspect romantique de l'histoire, Charlier ne bascule que très rarement dans ce piège, grâce à des péripéties habilement montées. Ainsi, quand Clairette et son love interest (étrangement appelé... Jacques Le Gall !) se séparent, hésitent et cherchent à revenir l'un vers l'autre, Charlier habille tout cela avec un art consommé, justifiant pleinement chacun de ces actes par son intrigue policière.
Et de fait, l'interaction entre l'intrigue policière et l'intrigue romantique est extraordinairement bien mise en avant. Aucun personnage n'agit de manière outrancière pour faire avancer le scénario, aucune coïncidence énorme ne vient décrédibiliser l'histoire générale (il y a une seule grosse coïncidence qui débarque à la fin, mais bon, ça n'invalide rien de ce qui s'est passé jusqu'alors), même les méchants agissent intelligemment ou en tous cas en toute cohérence avec leur plan et le caractère de chacun d'entre eux.
Cela permet à Charlier de tisser un filet qui se resserre très étroitement autour de son héroïne, nous la rendant d'autant plus attachante, surtout dans le climax, assez dur à supporter si on a réussi à s'impliquer auprès des personnages.
Bref, ni vraiment romance, ni vraiment thriller mais pourtant chacun des deux à part entière, Clairette manie chacun des deux registres à la perfection, les entremêlant pour nous donner un résultat qui démontre tout le génie de Charlier, magnifié par celui d'Uderzo. Dense et complexe, mais jamais bavard et incompréhensible, Clairette est un modèle de narration et d'équilibre, digne de la meilleure époque du film noir hollywoodien, et qui devrait inspirer tous les auteurs qui s'essayent au genre si casse-figure du mélodrame.
Mais bon, pour cela, il faudrait que cette pépite soit un peu moins rare et un peu moins inatteignable (le prix des quelques tomes mis en vente sur internet va du très cher à l'aberration la plus complète). Il serait pourtant normal que cette belle histoire puisse s'ouvrir à un public un peu plus large que les collectionneurs les plus fous et les admirateurs les plus inconditionnels de ces deux auteurs...
Dominique Mermoux adapte un deuxième roman de Baptiste Beaulieu (après Les Mille et une vies des urgences), et le résultat m’a beaucoup marqué.
J’ai pourtant eu du mal à rentrer dans cette histoire. La narration souffre de la lourdeur textuelle souvent associée aux adaptations de roman en BD, les pages du journal de Moïse (la majorité du récit) étant retranscrites textuellement (et parsemées d’illustrations et de quelques phylactères). L’album est long (160 pages) et j’avais vraiment l’impression de ne pas avancer, ne comprenant pas non plus la démarche mensongère de Baptiste.
Et puis, la tension émotionnelle monte tout doucement, les mystères familiaux deviennent vraiment intrigants (Qui est Anne-Lise ? Où est-elle maintenant ? Pourquoi lui écrire une fois par an, à la même date ? Quel est le secret de la photo ?), et je me suis retrouvé incapable d’arrêter ma lecture avant d’avoir atteint de dénouement. Les thèmes abordés en seconde partie d’album (les relations familiales père-fils, la perte d’un proche) m’ont beaucoup parlé, beaucoup touché, au point de me faire pleurer pendant ma lecture (ce qui arrive rarement).
Voilà, j’ai eu un peu de mal à « entrer » dans cette histoire, mais une fois lancé, impossible de m’arrêter. Une lecture marquante.
J'ai rarement été aussi pris par une bd.
J'ai lu l'intégrale sans m'arrêter.
Ce qui fait véritablement la force de ce récit, outre le fait que ce soit une histoire vraie, c'est la dualité entre l'époque "actuelle" et les récits de la guerre et des camps. C'est cela qui nous fait entrer dans la réalité de la chose et non comme une vague histoire racontée. Les personnages paraissent réels car ils le sont et cela donne un impact rarement atteint dans une bd.
De plus, les personnages sont dépeints avec leurs défauts et leurs qualités. Rien ne semble avoir été ommis et l'auteur s'écorche lui-même en se montrant s'énervant ou déprimé. Ca ne fait que renforcer cette sensation de "retranscription" plutôt que de récit qui donne sa force à l'oeuvre.
Je ne mets pas de coup de coeur, car je ne peux décemment pas avoir de coup de coeur pour une histoire à propos du massacre de millions d'innocents.
Mais cette oeuvre est définitivement culte et mérite assurément d'être lue par tout un chacun.
Et elle devrait, selon moi, également trouver sa place dans l'éducation, aux côtés du Journal d'Anne Frank (l'original, pas la BD de Soleil...).
J'ai lu cette série dans les Batman Saga (mensuels) et je dois dire que j'ai bien apprécié.
Le scénario fait partie des meilleurs histoires de Batman et le dessin est très bon (on voit que les comics ont fini par évoluer, finalement).
Cela étant dit, il y a certains défauts comme le soulignent certains avis précédents. Le fait que Batman semble très jeune ne colle pas vraiment avec le fait que Dick Grayson soit maintenant Nightwing, les autres anciens robins et qu'il ait un enfant, etc.
Et aussi le fait que puisqu'il s'agit d'une série hebdomadaire et non d'une histoire complète à la base, il y a comme dans beaucoup d'autres comics de la redite et des descriptions qui peuvent rebuter ceux qui n'ont pas l'habitude.
Et c'est même pour ces raisons que je ne conseillerais pas la lecture à des personnes ne connaissant pas déjà l'univers du chevalier noir car les nombreux personnages peuvent être déroutants de prime abord.
Malgré tout, avec un dessin qui va du bon au spectaculaire et un scénario bien ficelé dans l'ensemble, c'est très agréable à lire pour les fans.
Bref, le relaunch DC "New 52" aura eu du bon et notamment avec ce très bon run.
Cinq jeunes sur un voilier échouent lors d’une tempête sur une ilot loin de tout. Ce bout de terre difficilement accessible est le terrain de jeu, des deux gardiens patibulaires et inquiétants du phare … du rocher du diable. Les cinq jeunes s’entredéchirent. La radio ne fonctionne pas. Et les morts s’empilent.
Quel lourd secret a éloigné durant deux années ces amis de nouveau réunis ? La croisière censée exorciser le passé, par en vrille. Ce huis-clos oppressants exalte les tensions. Les manipulations et les mensonges s’y embrasent jusqu’à suffoquer.
L’intrigue est bonne. Avec de nombreux flash-back. Le cheminement vers la vérité n’est pas aisé. Les dissentions entre les différents protagonistes sont papables. L’atmosphère est suffocante. La posture des gardiens est bizarre. Cette animosité ambiante est magnifique. Un coup au foie pour le lecteur que je suis avec ces deux albums. Que c’est bon !
Le graphisme est parfait mais somme toute classique, pour décrire les décors sombres et glaçants de ce phare perdu au milieu de l’océan. Voilà une ambiance bien noire que j’affectionne.
Un bon thriller haletant, bien ficelé et rythmé que je recommande chaudement.
L'aventure avec un grand A au temps de la conquête espagnole en Amérique du Sud. Je découvre cette bande à l'occasion de la sortie chez l'éditeur ILatina de deux gros volumes qui reprennent en intégrale les aventures d'Alvar Mayor. En 1983, alors que la bande existait déjà en Amérique du sud depuis 1977 et reconnue comme un must, était paru chez l'éditeur Dargaud en volume souple, une infime partie des pérégrinations de ce héros atypique. Ici nous avons donc droit aux 57 récits qui composent la geste d'Alvar donnant ainsi une plus grande densité au personnage.
Alvar Mayor est le fils du cartographe de Pizarro et est donc l'un des premiers descendants d'Espagnol nés en Amérique du sud. Il connait parfaitement toutes les routes et pistes qui sillonnent le continent. Respectant les peuples autochtones et leurs cultures, il gagne sa vie en guidant des aventuriers à la recherche de l'Eldorado et de Cibola, cité perdue de Patagonie. Dans ses voyages Alvar croise des personnages étranges et des peuplades aux savoirs mystérieux.
A la lecture de ces deux nouveaux tomes ce qui vient immédiatement à l'esprit c'est la très grande qualité du dessin d'Enrique Breccia, le dessinateur navigue entre des planches parfaitement maitrisées avec des paysages ou des décors extrêmement fouillés, mais également un grand sens de l'épure sur certaines cases. A contempler ces dessins l'on ne peut s'empêcher de penser à Toppi et son "Collectionneur" ou au moins connu Espagnol Joan Boix avec Le Phare et Robny Clochard que votre serviteur a eu le grand plaisir de chroniquer il y a peu. Une force graphique qui émane de chaque page, à ce niveau cela atteint le grandiose.
Après il y a le récit proprement dit où nous suivons Alvar dans des courtes histoires d'une dizaine de pages. Au fil de celles-ci ce qui ressort avant tout c'est l'empathie dont fait preuve le héros vis-à-vis des peuples indigènes ainsi qu'un regard sans concessions sur ses compatriotes plus intéressés par la recherche du profit qu'autre chose. deux personnages récurrents suivent alvar dans plusieurs de ses aventures, l'indien Tihuo, un vieux conquistador, le corbeau et puis les femmes qui ont croisé la route d'Âlvar. Ces personnages n'ont rien de bête faire valoir et participent pleinement aux récits.
Ces deux gros volumes de plus de 200 pages ne sont pas forcément à lire d'une traite car on pourrait parfois y voir une sorte de redondance sur certains récits. Personnellement je n'ai pas boudé mon plaisir. Si certains posteurs du site n'ont pas encore franchi le pas des lectures en noir et blanc voici une très bonne occasion de s'y mettre, sans oublier les deux autres auteurs que j'ai cités dans cet avis.
Par les dieux que c'est beau.
J'ai offert la série des Gou Tanabé à mon colocataire pour son récent anniversaire, attendu qu'il est fan de Lovecraft et fait régulièrement du jeu de rôle dans cet univers. J'en ai profité pour découvrir la série d'adaptation, en commençant par "La couleur tombée du ciel", une nouvelle qui m'avait assez peu marquée lors de sa lecture, je dois l'avouer.
Mais c'est une vraie adaptation réussie à laquelle nous avons droit. J'ai particulièrement aimé le fait que cette adaptation fut très proche de l’œuvre originelle, notamment dans les textes et le déroulé. L'auteur ne fait pas dans le découpage et nous laisse toute la longueur du récit, dont la fin semble inéluctable mais arrive après un angoissant développement. Le noir et blanc conviennent à merveille pour les représentations de cette fameuse couleur, et les paysages se déploient magnifiquement également. Les personnages ont des têtes un peu figées, cela dit, et des yeux parfois trop marqués, comme s'ils étaient finalement exorbités. Mais ces légers défauts n'entachent pas le récit qui sait s'appuyer sur le dessin pour faire ressortir l'ambiance, la descente aux enfers de cette famille et de la couleur qui envahit le monde.
Si l'histoire semble facile et convenue aujourd'hui, elle était cependant novatrice à l'époque, et même si son déroulé est parfois prévisible, je trouve qu'elle conserve une certaine force importante dans son récit et son déroulé. Quelque chose passe, notamment parce que la menace prend une forme originale, et que cette manifestation ne semble jamais vouloir se terminer. L'ambiance et le récit sont réellement prenant, et j'ai été replongé dedans à ma lecture. C'est une magnifique adaptation, très bien réalisée et qui donne envie de découvrir les autres. Ou même de se relire un petit Lovecraft, tiens !
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Le Pilier du ciel
Beaucoup de plaisir à découvrir cette histoire à la fois très coquine, bien documentée, sans être prise de tête, et parfois franchement marrante. Quelques pages et situations vraiment très scabreuses. Les dessins sont parfois un peu maladroits, parfois follement sensuels. J'espère que Mo ne s'arrêtera pas là. Bravo !
Indélébiles
Victime d'une insomnie, Luz égrène toute une suite de souvenirs. Il nous fait ainsi partager des tranches de vie de Charlie Hebdo, la plupart du temps de franches rigolades. La galerie de personnages marquants est vaste, à commencer par Cabu (Ouais, Câbu ! Récré A2 !), mentor bienveillant, et Charb, pote polisson à l'humour potache et pipi caca bite (aaah, le coup du fax !). Le ton et le dessin de Luz sont la plupart du temps légers et drôles, présentant un regard optimiste et confiant, et c'est un petit bonheur que de lire ces anecdotes. Certes pas toujours tordantes, on ne peut cependant retenir des éclats de rire, parfois totalement impromptus, et d'autres sont tout simplement une longue tranche de fou rire. Entrecoupé de passages au présent au dessin très reconnaissable, l'ensemble commence surtout par un cauchemar, dans lequel il rentre dans la salle de rédaction où tout le monde s'active. Mais il ne peut plus parler. Et personne ne le voit. Et le tout s'achève dans des souvenirs qui fluctuent, dans une rédaction où tout le monde s'efface et où il ne reste qu'une page blanche. Pour finir sur les tâches d'encre sur la main de Luz qu'il nous montre, main tenant un crayon et doigt fièrement brandi. En défi à la mort, à l'absence, à l'oubli. Car là où Dessiner encore par exemple, montrait l'absence et le traumatisme, Luz a choisi dans Indélébiles de montrer la présence. Présence à travers ses souvenirs. Présence à travers ce livre. Présence dans nos mémoires à tous. Et c'est en creux qu'il faudra deviner ce qu'il ne dit pas dans cette lecture marquante.
Margot la folle
Bon, il n’y a pas que Margot qui soit folle. En effet, le scénario franchit souvent allègrement les frontières du réalisme. Pour faire simple, nous suivons une femme, Margot donc, qui part à la recherche de son mari, emporté par une danse macabre : elle est prête à tout pour le retrouver, et elle va ainsi traverser pas mal de décors improbables (à la « ville proverbiales » !), croiser des personnages qui le sont tout autant (qui peuvent tout aussi bien n’être que des bouts de corps, des objets, etc.) Nous sommes au XVIème siècle, en Europe du Nord, et l’auteur s’est semble-t-il inspiré de peintres de la région et de l’époque pour ces décors et personnages (on pense à Bruegel ou Bosch). Le dessin est une sorte de crayonné rageur et brouillon (qui colle assez avec la personnalité de Margot), rehaussé par des couleurs assez ternes. Voilà un album original, un peu foutraque, mais plein de vie et de surprise. Le format atypique (très très grand carré de cette collection) ajoute à l’originalité de l’ensemble. Feuilletage recommandé avant achat, car fond et forme peuvent ne pas convenir à tous les lecteurs. Mais les plus curieux y trouveront sans doute leur compte, en laissant leur esprit cartésien au vestiaire. Note réelle 3,5/5.
Clairette
Charlier et Uderzo, à mon avis deux des plus grands auteurs que la bande dessinée franco-belge ait connus, ont très souvent collaboré ensemble, mais nombre de leurs œuvres sont encore méconnues du grand public, faute de rééditions massives par de grands éditeurs. Il ne faudrait pas croire pour autant que leurs œuvres non publiées sont moins bonnes que leurs plus connues, et cette bande dessinée éditée à petit tirage par les éditions Sangam (qui ont également édité Kim Devil du même Charlier - mais avec Forton au dessin - avant de disparaître des écrans radar) est là pour nous le prouver. Initialement, cette série avait été conçue pour être publiée dans Le Supplément illustré, projet de supplément aux grands titres de journaux que Goscinny, Charlier et Uderzo voulaient monter. Ils réussirent à obtenir toutes les autorisations nécessaires, mais le projet ne vit finalement jamais le jour pour une raison vraiment bête : cette formule d'un supplément indépendant aux grands titres de presse aurait dû imposer aux marchands de journaux d'effectuer eux-même le geste consistant à glisser ce supplément dans le journal partenaire lors de l'achat par les clients. Les marchands acceptèrent... moyennant vingt centimes par encartage, invalidant ainsi tous les calculs du trio d'auteurs, qui ne put donc jamais concrétiser ce beau projet de démocratiser la bande dessinée en la joignant aux plus grands quotidiens d'information. Malgré tout, de tous les projets destinés à ce Supplément illustré, Clairette fut le seul à pouvoir survivre dans les pages d'un journal coquin de l'époque, Paris Flirt (qui explique que le peu d'images de Clairette en bikini dans la BD ait pu passer malgré une censure très restrictive à cette époque). Avant Tanguy et Laverdure et après Belloy, il faut donc caser Clairette, dont le style très réaliste est à rapprocher bien plus de la future série d'aviation que du pastiche médiéval au style encore très américanisé. En effet, le trait d'Uderzo est plein de délicatesse et touche toujours très juste, nous faisant entrevoir toute l'âme des personnages au travers de visages aux expressions d'une finesse qu'Uderzo lui-même a rarement reproduite à ce point. La taille des cases et des textes empêche en revanche le dessinateur de s'attarder sur les décors, ce qui peut être un peu dommage, mais nous ramène toujours aux personnages, situant ainsi bien le drame à une échelle totalement humaine. Car bien plus qu'un simple thriller ou une romance, c'est avant tout à un drame humain très fort que nous fait assister Charlier. Faisant cohabiter la romance et le thriller à peu près à égalité, il nous livre ainsi une œuvre d'une belle puissance mélodramatique. La mort est présente dès les premières pages de cette bande dessinée, et le reste n'est pas toujours plus joyeux, puisqu'elle nous montre Clairette être victime d'une arnaque franchement violente (se faire passer pour un demi-frère disparu il y a trente ans en profitant de la mort accidentelle d'une mère, c'est quand même pas joli, joli...), résister aux avances d'un homme un peu trop entreprenant (une scène d'une belle modernité où Clairette montre une indépendance de caractère et une force rarement présente chez ce genre de personnages à l'époque), devenir le bouc émissaire bien solitaire d'un tas de personnes qui croient fermement à sa culpabilité (les uns sincèrement, tandis que les autres non). Bien sûr, rien de tout ça n'est très osé vu d'aujourd'hui, mais pour l'époque, ça sort pas mal des codes habituels du genre, mine de rien... Ainsi, Clairette peut s'appuyer sur une intrigue d'une force toute propre à Charlier (dont le pic émotionnel fut atteint à mon avis dans le premier dyptique incroyable de Tanguy et Laverdure), créant des passages d'une intensité rare et d'une réelle émotion. Alors qu'on aurait pu s'attendre à des flots de mièvrerie dû à l'aspect romantique de l'histoire, Charlier ne bascule que très rarement dans ce piège, grâce à des péripéties habilement montées. Ainsi, quand Clairette et son love interest (étrangement appelé... Jacques Le Gall !) se séparent, hésitent et cherchent à revenir l'un vers l'autre, Charlier habille tout cela avec un art consommé, justifiant pleinement chacun de ces actes par son intrigue policière. Et de fait, l'interaction entre l'intrigue policière et l'intrigue romantique est extraordinairement bien mise en avant. Aucun personnage n'agit de manière outrancière pour faire avancer le scénario, aucune coïncidence énorme ne vient décrédibiliser l'histoire générale (il y a une seule grosse coïncidence qui débarque à la fin, mais bon, ça n'invalide rien de ce qui s'est passé jusqu'alors), même les méchants agissent intelligemment ou en tous cas en toute cohérence avec leur plan et le caractère de chacun d'entre eux. Cela permet à Charlier de tisser un filet qui se resserre très étroitement autour de son héroïne, nous la rendant d'autant plus attachante, surtout dans le climax, assez dur à supporter si on a réussi à s'impliquer auprès des personnages. Bref, ni vraiment romance, ni vraiment thriller mais pourtant chacun des deux à part entière, Clairette manie chacun des deux registres à la perfection, les entremêlant pour nous donner un résultat qui démontre tout le génie de Charlier, magnifié par celui d'Uderzo. Dense et complexe, mais jamais bavard et incompréhensible, Clairette est un modèle de narration et d'équilibre, digne de la meilleure époque du film noir hollywoodien, et qui devrait inspirer tous les auteurs qui s'essayent au genre si casse-figure du mélodrame. Mais bon, pour cela, il faudrait que cette pépite soit un peu moins rare et un peu moins inatteignable (le prix des quelques tomes mis en vente sur internet va du très cher à l'aberration la plus complète). Il serait pourtant normal que cette belle histoire puisse s'ouvrir à un public un peu plus large que les collectionneurs les plus fous et les admirateurs les plus inconditionnels de ces deux auteurs...
Entre les lignes (Mermoux)
Dominique Mermoux adapte un deuxième roman de Baptiste Beaulieu (après Les Mille et une vies des urgences), et le résultat m’a beaucoup marqué. J’ai pourtant eu du mal à rentrer dans cette histoire. La narration souffre de la lourdeur textuelle souvent associée aux adaptations de roman en BD, les pages du journal de Moïse (la majorité du récit) étant retranscrites textuellement (et parsemées d’illustrations et de quelques phylactères). L’album est long (160 pages) et j’avais vraiment l’impression de ne pas avancer, ne comprenant pas non plus la démarche mensongère de Baptiste. Et puis, la tension émotionnelle monte tout doucement, les mystères familiaux deviennent vraiment intrigants (Qui est Anne-Lise ? Où est-elle maintenant ? Pourquoi lui écrire une fois par an, à la même date ? Quel est le secret de la photo ?), et je me suis retrouvé incapable d’arrêter ma lecture avant d’avoir atteint de dénouement. Les thèmes abordés en seconde partie d’album (les relations familiales père-fils, la perte d’un proche) m’ont beaucoup parlé, beaucoup touché, au point de me faire pleurer pendant ma lecture (ce qui arrive rarement). Voilà, j’ai eu un peu de mal à « entrer » dans cette histoire, mais une fois lancé, impossible de m’arrêter. Une lecture marquante.
Maus
J'ai rarement été aussi pris par une bd. J'ai lu l'intégrale sans m'arrêter. Ce qui fait véritablement la force de ce récit, outre le fait que ce soit une histoire vraie, c'est la dualité entre l'époque "actuelle" et les récits de la guerre et des camps. C'est cela qui nous fait entrer dans la réalité de la chose et non comme une vague histoire racontée. Les personnages paraissent réels car ils le sont et cela donne un impact rarement atteint dans une bd. De plus, les personnages sont dépeints avec leurs défauts et leurs qualités. Rien ne semble avoir été ommis et l'auteur s'écorche lui-même en se montrant s'énervant ou déprimé. Ca ne fait que renforcer cette sensation de "retranscription" plutôt que de récit qui donne sa force à l'oeuvre. Je ne mets pas de coup de coeur, car je ne peux décemment pas avoir de coup de coeur pour une histoire à propos du massacre de millions d'innocents. Mais cette oeuvre est définitivement culte et mérite assurément d'être lue par tout un chacun. Et elle devrait, selon moi, également trouver sa place dans l'éducation, aux côtés du Journal d'Anne Frank (l'original, pas la BD de Soleil...).
Batman (DC Renaissance)
J'ai lu cette série dans les Batman Saga (mensuels) et je dois dire que j'ai bien apprécié. Le scénario fait partie des meilleurs histoires de Batman et le dessin est très bon (on voit que les comics ont fini par évoluer, finalement). Cela étant dit, il y a certains défauts comme le soulignent certains avis précédents. Le fait que Batman semble très jeune ne colle pas vraiment avec le fait que Dick Grayson soit maintenant Nightwing, les autres anciens robins et qu'il ait un enfant, etc. Et aussi le fait que puisqu'il s'agit d'une série hebdomadaire et non d'une histoire complète à la base, il y a comme dans beaucoup d'autres comics de la redite et des descriptions qui peuvent rebuter ceux qui n'ont pas l'habitude. Et c'est même pour ces raisons que je ne conseillerais pas la lecture à des personnes ne connaissant pas déjà l'univers du chevalier noir car les nombreux personnages peuvent être déroutants de prime abord. Malgré tout, avec un dessin qui va du bon au spectaculaire et un scénario bien ficelé dans l'ensemble, c'est très agréable à lire pour les fans. Bref, le relaunch DC "New 52" aura eu du bon et notamment avec ce très bon run.
Ni Terre ni Mer
Cinq jeunes sur un voilier échouent lors d’une tempête sur une ilot loin de tout. Ce bout de terre difficilement accessible est le terrain de jeu, des deux gardiens patibulaires et inquiétants du phare … du rocher du diable. Les cinq jeunes s’entredéchirent. La radio ne fonctionne pas. Et les morts s’empilent. Quel lourd secret a éloigné durant deux années ces amis de nouveau réunis ? La croisière censée exorciser le passé, par en vrille. Ce huis-clos oppressants exalte les tensions. Les manipulations et les mensonges s’y embrasent jusqu’à suffoquer. L’intrigue est bonne. Avec de nombreux flash-back. Le cheminement vers la vérité n’est pas aisé. Les dissentions entre les différents protagonistes sont papables. L’atmosphère est suffocante. La posture des gardiens est bizarre. Cette animosité ambiante est magnifique. Un coup au foie pour le lecteur que je suis avec ces deux albums. Que c’est bon ! Le graphisme est parfait mais somme toute classique, pour décrire les décors sombres et glaçants de ce phare perdu au milieu de l’océan. Voilà une ambiance bien noire que j’affectionne. Un bon thriller haletant, bien ficelé et rythmé que je recommande chaudement.
Alvar Mayor
L'aventure avec un grand A au temps de la conquête espagnole en Amérique du Sud. Je découvre cette bande à l'occasion de la sortie chez l'éditeur ILatina de deux gros volumes qui reprennent en intégrale les aventures d'Alvar Mayor. En 1983, alors que la bande existait déjà en Amérique du sud depuis 1977 et reconnue comme un must, était paru chez l'éditeur Dargaud en volume souple, une infime partie des pérégrinations de ce héros atypique. Ici nous avons donc droit aux 57 récits qui composent la geste d'Alvar donnant ainsi une plus grande densité au personnage. Alvar Mayor est le fils du cartographe de Pizarro et est donc l'un des premiers descendants d'Espagnol nés en Amérique du sud. Il connait parfaitement toutes les routes et pistes qui sillonnent le continent. Respectant les peuples autochtones et leurs cultures, il gagne sa vie en guidant des aventuriers à la recherche de l'Eldorado et de Cibola, cité perdue de Patagonie. Dans ses voyages Alvar croise des personnages étranges et des peuplades aux savoirs mystérieux. A la lecture de ces deux nouveaux tomes ce qui vient immédiatement à l'esprit c'est la très grande qualité du dessin d'Enrique Breccia, le dessinateur navigue entre des planches parfaitement maitrisées avec des paysages ou des décors extrêmement fouillés, mais également un grand sens de l'épure sur certaines cases. A contempler ces dessins l'on ne peut s'empêcher de penser à Toppi et son "Collectionneur" ou au moins connu Espagnol Joan Boix avec Le Phare et Robny Clochard que votre serviteur a eu le grand plaisir de chroniquer il y a peu. Une force graphique qui émane de chaque page, à ce niveau cela atteint le grandiose. Après il y a le récit proprement dit où nous suivons Alvar dans des courtes histoires d'une dizaine de pages. Au fil de celles-ci ce qui ressort avant tout c'est l'empathie dont fait preuve le héros vis-à-vis des peuples indigènes ainsi qu'un regard sans concessions sur ses compatriotes plus intéressés par la recherche du profit qu'autre chose. deux personnages récurrents suivent alvar dans plusieurs de ses aventures, l'indien Tihuo, un vieux conquistador, le corbeau et puis les femmes qui ont croisé la route d'Âlvar. Ces personnages n'ont rien de bête faire valoir et participent pleinement aux récits. Ces deux gros volumes de plus de 200 pages ne sont pas forcément à lire d'une traite car on pourrait parfois y voir une sorte de redondance sur certains récits. Personnellement je n'ai pas boudé mon plaisir. Si certains posteurs du site n'ont pas encore franchi le pas des lectures en noir et blanc voici une très bonne occasion de s'y mettre, sans oublier les deux autres auteurs que j'ai cités dans cet avis. Par les dieux que c'est beau.
La Couleur tombée du ciel
J'ai offert la série des Gou Tanabé à mon colocataire pour son récent anniversaire, attendu qu'il est fan de Lovecraft et fait régulièrement du jeu de rôle dans cet univers. J'en ai profité pour découvrir la série d'adaptation, en commençant par "La couleur tombée du ciel", une nouvelle qui m'avait assez peu marquée lors de sa lecture, je dois l'avouer. Mais c'est une vraie adaptation réussie à laquelle nous avons droit. J'ai particulièrement aimé le fait que cette adaptation fut très proche de l’œuvre originelle, notamment dans les textes et le déroulé. L'auteur ne fait pas dans le découpage et nous laisse toute la longueur du récit, dont la fin semble inéluctable mais arrive après un angoissant développement. Le noir et blanc conviennent à merveille pour les représentations de cette fameuse couleur, et les paysages se déploient magnifiquement également. Les personnages ont des têtes un peu figées, cela dit, et des yeux parfois trop marqués, comme s'ils étaient finalement exorbités. Mais ces légers défauts n'entachent pas le récit qui sait s'appuyer sur le dessin pour faire ressortir l'ambiance, la descente aux enfers de cette famille et de la couleur qui envahit le monde. Si l'histoire semble facile et convenue aujourd'hui, elle était cependant novatrice à l'époque, et même si son déroulé est parfois prévisible, je trouve qu'elle conserve une certaine force importante dans son récit et son déroulé. Quelque chose passe, notamment parce que la menace prend une forme originale, et que cette manifestation ne semble jamais vouloir se terminer. L'ambiance et le récit sont réellement prenant, et j'ai été replongé dedans à ma lecture. C'est une magnifique adaptation, très bien réalisée et qui donne envie de découvrir les autres. Ou même de se relire un petit Lovecraft, tiens !