Les derniers avis (38519 avis)

Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Les rivières du passé
Les rivières du passé

En lisant les deux avis de pol et Paco je me suis dit que cette série était pour moi et oh ! miracle il se trouve que le sieur PAco me prête l'objet. Une histoire mêlant créatures fantastiques, intrigues se déroulant dans plusieurs époques et si vous y ajoutez une touche d’Égypte ancienne avec le pharaon Akhenaton de la XVIII ème dynastie, que voulez-vous moi j'en bave d'avance. En premier lieu un feuilletage rapide me donne à apprécier grandement le dessin de Yannick Corboz déjà plus que bon sur L'Assassin qu'elle mérite. C'est beau, c'est dynamique, lisible et ici d'une grande puissance, j'aime ce vieux Paris entre une fin de Moyen-Age et un mélange de XVIIème et XVIIIème siècle. Chapeau bas! Que dire également du scénario déroutant dans les premières pages mais qui s'éclaire rapidement et provoque un grand plaisir à suivre les deux héroïnes. A ce titre la fin de ce tome ne donne qu'une envie, lire la suite vers une Venise en ruine et plus loin l’Égypte. Mieux que de m'appâter les deux auteurs ont su me prendre dans leurs filets. J'hésite à dire à PAco que j'ai perdu sa BD.

24/05/2021 (modifier)
Couverture de la série Le Singe de Hartlepool
Le Singe de Hartlepool

Cet excellent album, qui a pour héroïne principale la haine de l'autre, a commencé par me faire rire avec ce capitaine de navire français au comportement outrancier, et dont la bêtise n'avait d'égale que la détestation de l'Anglais : Ce mioche a été nourri au sein anglais ! Il a têté la perfidie à la source ! [...] Comment notre Seigneur tout-puissant a-t-il pu se laisser aller à créer l'Angleterre ? Ca dépasse l'entendement... Mais il ne s'agit que d'un prologue à l'arrivée de ce singe déguisé en soldat français à Hartlepool, petit village habité par des gens incultes et chez qui la haine du Français est vivace. Ainsi que celle des gens du village d'à côté, qui ne sont pas tout à fait comme eux... Le singe, ne pouvant évidemment être qu'un Français, sera accusé de participer à une invasion de l'Angleterre. La suite sera à la fois cocasse - la façon de raconter de Lupano et d'enchaîner les situations absurdes et le dessin de Moreau étant de petits bijoux ! - et dramatique. Il y aurait bien de rares protagonistes qui pourraient tirer les choses au clair, mais des empêchements et des rebondissements divers et variés ne le leur permettront pas. Les péripéties, cocasses ou dramatiques mais toujours avec un aspect absurde, finiront donc par mener à la conclusion inévitable face à ces prémisses de haine et de bêtise. Et même confrontés au ridicule de leurs actes, les villageois parviendront encore à rebondir sur leurs certitudes. L'histoire est peut-être un peu linéaire et peut paraître parfois un peu cousue de fils blancs, mais nous avons là une très belle dénonciation de la xénophobie, à la fois limpide dans son propos et proposant de multiples détails à l'observation du lecteur, qui pourrait encore aujourd'hui être d'utilité publique.

24/05/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cas Fodyl
Le Cas Fodyl

Les influences de cet album sont multiples, jugez du peu: 1984 d'Orwell, le Brazil de Terry Gillian, le maitre du haut château de Kafka. Une lecture qui ne donne pas franchement envie de se marrer, tant elle fait écho à plusieurs aspects bien réels de notre monde. Notre pauvre Fodyl est englué jour après jour dans un boulot routinier qui ne lui laisse que peu de place pour affirmer sa personnalité. Petits chefaillons aux pouvoirs démesurés, système de règles nonsensiques qui avilissent l'être. D'ailleurs c'est une question que je me suis souvent posée, dans ce type de régime comment se fait-il que les gens ne se suicident pas plus souvent ? Comment arrivent-ils à supporter cette vie, si l'on peut d'ailleurs appeler ça une vie ? Bref question métaphysique s'il en est. Cet album pose à mon sens de bonnes questions de manière subtile, sans gros sabots et déjà pour cela un grand bravo à Lomig, son trait finalement assez rond avec une colorisation assez douce, même s'il donne un côté oppressif aux choses arrive en même temps à adoucir le propos. Encore une belle réalisation des éditions Sarbacane dont on ne dira jamais assez de bien A lire forcément.

24/05/2021 (modifier)
Couverture de la série Les Indes fourbes
Les Indes fourbes

Les indes fourbes, c'est sans doute le livre qui m'a redonné envie de lire de la bande dessinée après un très, très long creux. Emprunté sans même en avoir entendu parler et sans avoir vu les auteurs (on ne se moque pas, au fond !), c'était la très belle couverture et le format imposant de l'album qui m'avaient attiré. A la lecture, j'ai adoré la première partie. Quand est venue la deuxième, j'ai un peu décroché, ça commençait à faire un peu longuet. Et comme je devais rendre ce livre rapidement, la troisième est passée trop rapidement. Mais cette histoire restait en toile de fond dans mes pensées, et quelques mois plus tard je suis retourné en librairie acheter l'album. Et oui, rien que pour ça on est déjà sur un album qui pour moi est remarquable, toutes les lectures n'incitant pas, et de loin, à une relecture ou un achat. Les indes fourbes, donc, après une relecture plus calme, c'est un magnifique dessin, et une histoire joliment intriquée. La première partie, la plus longue, nous livre le récit de Pablos, qui tel un Keyser Söze, se retrouve entre les mains de l'Alguazil majeur, seigneur peu tendre et peu enclin à entendre son récit. Il sera pourtant pris dans les rets du talent de narrateur de Pablos, et le lecteur avec lui. On y aura droit au récit de la vie de Pablos, par Pablos, un récit picaresque au goût d'aventure, nous amenant - au bout d'un long chemin et de moultes détours - à l'Eldorado. Mais si vous vous rappelez de Usual Suspects, vous savez que maintenant va arriver une deuxième partie du récit, et avec elle la vérité. Et en effet, on a droit à une magnifique relecture du récit fort enjolivé de Pablos. Puis une troisième partie entraînera Pablos au bout du bout de son leitmotiv. Les indes fourbes, c'est une lecture dense et riche, c'est l'histoire d'un coquin qui cherche à ne pas crever, à s'éloigner autant que possible de sa condition miséreuse, c'est ce principe poussé jusqu'à l'outrance pour parvenir à cette conclusion inévitable et pourtant absurde, c'est un dessin magnifique de Guarnido, c'est des pages sur lesquelles on revient pour vérifier la cohérence de l'ensemble, c'est une construction littéraire, un conte, une fable, un roman picaresque, et c'est aussi des rires devant les situations et les rebondissements énormes et les mines improbables des protagonistes. Une excellente découverte pour moi, donc, et dont je sais que je la relirai plusieurs fois avec beaucoup de plaisir.

24/05/2021 (modifier)
Couverture de la série Il faut flinguer Ramirez
Il faut flinguer Ramirez

À la sortie du premier tome, je n’ai pas, mais alors pas du tout eu envie de le lire. Le titre m’évoquait vaguement une histoire de gangsters qui se la joue cool, pas vraiment ma tasse de thé. Mais vu l’engouement suscité par cet album, lorsque je l’ai vu dans ma médiathèque je me suis décidée à l’emprunter. Comme mes a priori me le laissaient penser, sur le fond cette série n'a vraiment rien pour me plaire. Il faut dire que la plupart du temps, les scènes de poursuite, de tueries et d'explosions en tous genres m'ennuient prodigieusement, que ce soit en BD ou au cinéma. Et pour le coup, sur l'ensemble des deux tomes on a droit à quantité de scènes de ce genre... Oui mais voilà... dans « Il faut flinguer Ramirez », la forme est tellement réussie que je me suis vite laissé embarquer par l’histoire. La qualité du graphisme, de la mise en scène, le soin minutieux apporté aux moindres détails font vraiment sortir l’album du lot. La lecture m’a rappelé les nombreuses heures passées à jouer à GTA, ou les meilleurs films de Tarantino. Graphiquement, c'est totalement maîtrisé, et le style ainsi que la colorisation collent parfaitement à l'ambiance. J’ai également énormément aimé l’humour, les fausses publicités insérées dans l’album, le personnage improbable de Ramirez (un héros de BD qui répare des aspirateurs, sérieusement ?) C'est fun, jubilatoire, impeccablement réalisé, bref un régal à lire !

23/05/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Castelmaure
Castelmaure

3.5 Ben moi j'ai adoré ce conte même si je comprends les critiques. En gros, l'histoire est bonne et si au début on semble sauter du coq à l'âne, les différentes pièces du puzzle s'emboitent facilement et cela ne devient pas inutilement compliqué. J'ai trouvé que le scénario était prenant, les personnages sont attachants et comme c'est du Trondheim, les dialogues sont très bons. Le dessin d'Alfred est sublime. En fait, le seul reproche que je puisse faire est que ça manque de profondeur. Il y a le strict minimum pour faire une bonne histoire, mais les auteurs auraient pu plus approfondir leurs personnages et allez un peu moins vite. Je mets tout de même 4 étoiles malgré tout parce que j'ai bien aimé cet album que je compte relire souvent.

23/05/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
Couverture de la série On a tué Wild Bill
On a tué Wild Bill

Un dessin en couleurs directes qui vous prend aux tripes, c'est profond et beau, tendre et dur, c'est tout ça en même temps. On est loin du Far West des héros, des mythes et des grandes aventures classiques. L'aquarelle est douce et cruelle, elle montre les hommes et les femmes tels qu'ils sont dans leur quotidien, dans leurs débauches, dans leurs violences et dans leur efforts pour survivre. Le héros de l'histoire n'en est pas vraiment un. Il fuit, il cherche du boulot pour vivre, il cherche aussi à venger la mort de celle qui aurait pu devenir sa femme. Il n'est rien, et c'est un excellent point de départ pour un auteur. Le scénario qui pourrait sembler le point faible de cet album prend tout son intérêt une fois la lecture terminée. L'événement - la mort de Wild Bill - n'a qu'un lien de coïncidence avec l'histoire qui est racontée ici et c'est ce qui est intéressant. Le personnage important de ce 2 août 1876, n'est pas l'objet de ce récit entièrement basé sur un autre moment de cette journée, un moment sans importance diraient certains, et évidemment c'est déroutant. Un album très beau, un dessin tout en nuances et un scénario surprenant. C'est intellingent, un brin déroutant et bien vu !

23/05/2021 (modifier)
Par nco
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Alpi the Soul Sender
Alpi the Soul Sender

Un manga incroyable, un scénario très prenant, j'ai été depuis le début sans cesse bluffé par l'écriture et le style de dessin, tous deux si bien réalisés.

23/05/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Un océan d'amour
Un océan d'amour

J'apprécie toujours quand une bande dessinée nous offre de beaux dialogues mais il est pourtant très fréquent qu'une bonne bande dessinée atteigne pleinement le chef-d'oeuvre dans les moments où elle se passe de mots (le mieux étant quand l'auteur maîtrise les deux à fois, comme le fait Alain Ayroles, par exemple, les cases ou scènes muettes constituant des sommets narratifs au milieu des dialogues déjà brillants de Garulfo, De Cape et de Crocs, ou Les Indes fourbes). De même les dessins d'un Sempé oublient régulièrement les mots pour diffuser une grande poésie, un humour toujours fin voire une certaine émotion. Si je cite Sempé, ce n'est évidemment pas gratuit, car je trouve que Lupano s'approche régulièrement de la finesse de ce dernier (même si Sempé reste bien sûr inatteignable) dans Un Océan d'amour. Se passer de tout texte parlé, c'est donc le défi que s'est lancé l'auteur dans cette bande dessinée, et il l'a relevé avec brio ! Les personnages sont très typés, physiquement d'abord, mais Lupano réussit également, sans un seul mot, donc, à leur conférer un caractère très fort, bien marqué, parfois ridicule, mais toujours tempéré par la tendresse très communicative de l'auteur pour ses personnages. De même, sur le plan narratif, Lupano maîtrise a fond son récit, c'est même peut-être la BD que j'ai lue de lui que je préfère (enfin, à égalité avec Alim le tanneur). Les péripéties s'enchaînent de manière parfois rocambolesques mais toujours cohérente, les enjeux sont forts pour les personnages et suscitent une belle empathie du lecteur pour eux. Le plus beau, c'est qu'en même temps, Lupano en profite pour diffuser un message écologique, de façon assez subtile pour une fois, peut-être justement parce qu'il n'utilise que le pouvoir de l'image pour le rendre d'autant plus efficace. Depuis le début, je parle de Lupano, parce qu'il est le premier à féliciter pour la réussite du concept qu'il a mis en place, mais il est tout de même temps de rendre également hommage au talent incroyable de Grégory Panaccione. Ici, forcément, il est déterminant, et il partage à égalité le succès de l'œuvre. Sa patte graphique est vraiment très jolie. On retrouve toute l'atmosphère de la Bretagne, brumeuse et lumineuse, triste et pleine d'espoir à la fois, une ambiance fascinante parfaitement retransmise par le trait affûté du dessinateur. Les graphismes sont ronds, très expressifs, et donnent parfaitement vie aux personnages imaginés par Lupano. Il accentue à la fois le côté loufoque des péripéties, mais aussi l'humour, tantôt absurde, tantôt plein de délicatesse, et renforce grandement l'efficacité narrative par la force de son trait, nouvelle preuve du pouvoir de l'image, tour à tour ici comique, tragique, politique, poétique, très complète. En un mot, voilà ce qu'est Un Océan d'amour : une bande dessinée complète. On rit, on pleure, on réfléchit, on est ému, on est révolté... Bref, pendant 200 pages, on vit. On vit une aventure extérieure captivante et une odyssée intérieure non moins exceptionnelle, qui font définitivement de cette bande dessinée un incontournable à lire et relire sans trop de modération.

22/05/2021 (modifier)
Couverture de la série Litost
Litost

C’est je crois le premier album de Domas que je lis, et c’est plutôt une chouette découverte. Le trait fin, les planches très aérées, le Noir et Blanc lâché par petites touches, qu’éclairent parfois des traces de rouge : le dessin est vraiment simple, mais en parfaite symbiose avec l’histoire et le ton choisi par l’auteur pour la raconter. Car nous avons là un personnage qui nous fait part de ses questionnement intimes, ses hésitations, comme si nous écoutions l’oreille posée sur son cœur celui-ci battre au gré de l’évolution de ses sentiments. C’est davantage un album d’ambiance, qui joue sur une certaine poésie, un phrasé léger. Il faut y être réceptif. Mais c’est mon cas, et j’ai bien aimé cet album. Note réelle 3,5/5.

22/05/2021 (modifier)