C’est je crois le premier album de Domas que je lis, et c’est plutôt une chouette découverte.
Le trait fin, les planches très aérées, le Noir et Blanc lâché par petites touches, qu’éclairent parfois des traces de rouge : le dessin est vraiment simple, mais en parfaite symbiose avec l’histoire et le ton choisi par l’auteur pour la raconter.
Car nous avons là un personnage qui nous fait part de ses questionnement intimes, ses hésitations, comme si nous écoutions l’oreille posée sur son cœur celui-ci battre au gré de l’évolution de ses sentiments.
C’est davantage un album d’ambiance, qui joue sur une certaine poésie, un phrasé léger. Il faut y être réceptif. Mais c’est mon cas, et j’ai bien aimé cet album.
Note réelle 3,5/5.
"Ta fille s’est noyée lors de ta première tentative d’embarquer sur un canot.. Et toi, tu pues.
Tes parents priaient à l’église quand une bombe de Boko Haram les a fait sauter avec les bibles, les crucifix et tous les autres symboles d’un dieu auquel tu ne crois plus... Tu as traversé le désert pour sauver ta peau, mais ils t'ont arrêté... Et tu pues."
Voici l'un des extraits de cette BD qui prend aux tripes. Des passages comme cela, il y en a des dizaines et des dizaines.
"Libye" raconte le quotidien des Libyens à partir de 2011, la période "post-Kadhafi". Le tout est raconté selon divers points de vue : le garde-côte, la mère de famille, la milice, l'Erythréenne qui tente de passer en Italie... Il s'agit d'un documentaire qui ne nous donne pas l'impression d'en être un. Tout est raconté avec une puissance des mots, avec une cruelle vérité qui dérange. Le tout, appuyé par un dessin en noir et blanc juste et précis. Je dis juste, car on ne tombe pas dans le gore et trash pour autant. Vu ce qui est raconté, les auteurs auraient pu faire le choix de nous montrer des scènes choquantes et traumatisantes visuellement, or ce n'est pas le cas. Mais attention, on montre bien des scènes de massacres, d'esclavagisme et diverses autres horreurs, mais sans tomber dans le trash inutile.
Avant ma lecture, je n'avais que de vagues connaissances sur le sujet, celles qu'on obtient en regardant le JT de 20h. J'ai donc été plus d'une fois surpris, bouleversé dans mes croyances. Par exemple, je ne m'imaginais pas une seconde que de nombreux Libyens regrettaient l'époque Kadhafi. Mais au vu des événements postérieurs à Kadhafi, je ne peux que le comprendre dorénavant. Cette BD remet énormément d'éléments à leur place, recontextualise et apporte un regard nouveau (en tout cas pour moi, petit homme blanc privilégié) sur la Libye de 2011 à 2019.
Cette lecture est accessible à tout le monde. Elle ne nécessite aucune connaissance au préalable.
Voilà encore une BD qui devrait faire partie du programme scolaire des plus grands.
4 étoiles + coup de cœur
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
On reconnaît de suite le style de Tiburce Oger, que j'avais découvert avec Gorn et La Forêt.
Dans ce Ghost Kid, les planches sont splendides, il suffit de voir les pleines pages, surtout celle sous la neige. Le trait est vif et fluide et il met en valeur les magnifiques paysages. On ressent le froid de l'hiver et la chaleur suffocante du désert.
C'est l'histoire d'un vieux cow-boy, qui apprend l'existence de sa fille. Sa quête le mènera du Nord Dakota au Mexique, avec tout un panel de personnages truculent.
Le scénario n'a rien de novateur, mais on se laisse porter jusqu'au dénouement final.
Une très bonne lecture que je conseille aux amateurs de western et aux autres.
C'est toujours avec curiosité que j'aime retrouver le duo Ed Brubaker et Sean Phillips pour leurs polars ou thrillers.
Cette fois, "Pulp" surprend rapidement. Entre cette couverture "westernienne" et le début de l'histoire, on se dit que nos deux auteurs ont lâché la faune urbaine pour distiller leur savoir faire du côté des grands espaces... Mais c'est pour mieux se jouer de nous et amener une habile mise en abîme.
Fin des années 30', Max Winter est scénariste pour le magazine "Six gun" à qui il vend ses histoires de pistoleros. Plus que d'imaginaires récits de Far West, Max couche sur le papier en travestissant les faits les événements de sa jeunesse. Car Max Winter a eu plus d'une vie, et pas toujours de tout repos, loin de là... Aujourd’hui au crépuscule de sa vie, sans le sou, Max va retomber sur un des Pinkerton qui lui courrait après dans sa jeunesse et contre toute attente, ce dernier va lui proposer un dernier deal pour la route...
J'ai vraiment trouvé intéressant de construire un thriller sur cette période charnière du XIXe aux Etats Unis, qui en 50 ans (entre 1890 et 1940) va passer du Far West à la seconde Guerre Mondiale. Et c'est tout l'intérêt de ce personnage de Max qui, à cheval sur ces deux siècles, va passer d'un extrême à l'autre, tout en gardant finalement sa personnalité. Droit dans ses 'tiags jusqu'au bout, avec toute l'ambivalence et les nuances qu'une telle vie suppose !
Le dessin de Sean Phillips, égal à son habitude, fait tranquillement le job et le jeu de colorisation très tranché pour accentuer ce côté Pulp des récits que Max écrit est plutôt bien vu. Le jeu de va et viens entre les deux périodes fonctionne parfaitement.
Voilà un one shot bien senti et original que je recommande.
La collection Patte de mouche contient autant de petites pépites que de BD parfaitement oubliables, et celle-ci fait partie de la première catégorie.
En peu de pages, en peu de mots et en quelques images-clés, David B. développe une courte histoire sur le thème de la guerre, et plusieurs petites piques sur l'acceptation par la population des violences et des horreurs qu'elle va provoquer.
C'est mené d'une main de maitre par l'auteur, sans fioriture, le format ne permettant pas plus. Mais c'est suffisant et impactant, la dernière image laissant une marque sur la rétine. Bref, une petite BD qui ne fera surement pas tâche dans la bibliothèque, et pour une somme réellement modique en plus.
Aaah...Canardo.
C'est noir, c'est cynique voire carrément crado parfois mais tellement bon.
Les pérégrinations de ce privé désabusé (voire complètement dépressif) ont de quoi troubler le lecteur non averti qui pensait lire des histoires de roman policier de gare...
La grande force de cette série, c'est qu'elle laisse au second plan le côté policier/détective justement et met en avant les personnages et les situations cruelles ou sombres dans lesquelles ils évoluent.
Le dessin de Sokal est très bon même si je préfère celui des premiers tomes, plus chargé, plus chaotique, plus sombre, car je trouve qu'il correspond mieux à l'univers dans lequel évolue notre pauvre canard détective.
Les tomes sont inégaux mais il y a de vraies perles et certaines histoires sont juste excellentes.
A lire si vous aimez les canards cyniques en imper ! (vous ne le savez pas encore, mais vous aimez sûrement)
J'ai découvert cette série relativement récemment...j'avais pourtant déjà lu le spinoff Complainte des Landes Perdues - Les sorcières mais je n'avais pas cherché à lire la série originale.
Tombé dessus par hasard, donc, j'ai dévoré les tomes.
Alors c'est certes classique mais l'histoire est bonne, les différents éléments bien amenés et les personnages charismatiques.
Le Ouki est attendrissant (et apparemment, bien tendre et juteux une fois cuît :'( ) et on se prend de passion pour l'héroïne rebelle et ses combats.
Le dessin, sans être extraordinaire fait le job et la bd est agréable à lire.
Du très bon médiéval fantastique (à ne pas confondre avec l'heroic fantasy) et donc une série à lire si vous aimez le genre.
Et en seulement 4 tomes, ce qu'il est bon de souligner car beaucoup de séries de ce genre sont bien trop longues et tirent sur la corde à outrance.
Salut,
J'ai été très surpris de voir tant de mauvaises critiques à propos de ce manga qui, à mon sens, rempli parfaitement son cahier des charges.
Tout d'abord je trouve que le sujet traité, à savoir la conquête spatiale, est fait de façon très réaliste tant dans ses dessins de très bonne qualité, que dans l'approche physique ou sociale.
Ensuite, j'aime beaucoup la trame narrative et l’évolution en parallèle des deux protagonistes qui, bien que pouvant paraitre clichés par certains traits de caractère exacerbés, sont bien représentatifs des puissances politiques qu'ils symbolisent.
Là ou je rejoins les précédentes critiques, c'est sur le fait que le manga manque un peu de finesse parfois et montre une vulgarité souvent gratuite ; mais pour ceux qui ont lu d'autres œuvres de Ohtagaki Yasuo, je pense que vous reconnaitrez son style, on aime ou pas, personnellement, je n'ai rien contre une scène un peu beauf de temps en temps.
En conclusion, je pense que ce manga tient un vrai propos sur la géopolitique mondiale autour de la thématique de la conquête spatiale mais que malheureusement il n'a pas eu la chance de le développer jusqu'au bout vu que la publication s'est stoppée au 11eme tome.
En tout cas, si vous aimez les mangas avec des dessins de qualité avec une histoire un peu sérieuse, du sexe et des vaisseaux spatiaux, foncez.
PANINI, publiez la suite svp qu'on puisse connaitre la fin de l'histoire
Mon avis datait de 2006 et avait besoin d'être mis à jour car la série Les Nombrils est devenue quelque chose de bien plus mature, profond et intéressant que les simples albums de gags qu'elle était initialement.
Cette BD a été créée en 2004. Ses auteurs sont québécois, compagnons dans la vie, et elle est parue dans le Journal de Spirou dans la mouvance de la rubrique "33, rue Carambole", je pense. C'était une BD qui se voulait moderne, destinée plutôt aux filles mais que les garçons ne rechigneront pas à lire. De même que les adultes car je la lis avec plaisir.
Les gags tournent autour de 3 héroïnes. Quand on les découvre, Vicky et Jenny sont deux petites con... heu... chipies superficielles, mignonnes mais sans cervelle, qui ne pensent qu'à draguer et à se faire belles. Et il a fallu qu'elles aient pour... amie, Karine, trop grande, trop naïve, trop maigre et pas féminine pour un sou, qui leur sert bien trop souvent de souffre-douleur. Autant les personnages des deux premières sont irritants au possible, autant celui de la pauvre Karine est attachant comme tout à mes yeux. Quand les gags ne tournent pas autour des plans drague des filles, ils tournent le plus souvent autour de la façon dont Karine va une fois de plus s'en prendre plein la face, la pauvre. C'est un zeste d'humour noir qui me fait facilement rire ou sourire. Quant au dessin, il est bon, dynamique, frais et moderne.
Si cela s'était arrêté là, cela aurait donné une série d'humour sympathique mais pas inoubliable. Mais les auteurs ont décidé de faire évoluer l'esprit de leur série et de ses personnages au fil des tomes. Les différentes péripéties quotidiennes que vivent les héroïnes vont transformer leurs vies et leurs caractères. Les successions de gags vont peu à peu former de vraies histoires, avec parfois même un réel suspens voire du danger. Et surtout les héroïnes vont changer au fur et à mesure, avec avant tout la souffre-douleur Karine qui va fortement gagner en maturité, mais les deux autres aussi vont gagner en profondeur et devenir à la fois plus attachantes et surtout plus intéressantes.
Les Nombrils est devenue avec le temps une excellente série pour adolescents mais aussi pour un public plus adulte, avec des personnages finalement bien plus complexes qu'ils ne le laissaient paraitre au premier abord. Par le biais de l'humour et des aventures qui se forment, elle va permettre à ses auteurs d'aborder des thèmes finalement sérieux et surtout très intéressants et humains. Je la conseille sans hésiter !
3.5
Tiens je réécris mon avis vu que la série a bien changé depuis.
Je me souviens d'avoir découvert la série dans le magazine québécois Safarir et que j'étais bien content de voir la série traverser l'océan Atlantique. D'ailleurs je pense que c'est vers cette époque qu'on a vu plus de québécois édité chez des éditeurs français ou belges comme Jacques Lamontagne que je lisais aussi dans Safarir, mais passons. J'avais tout de suite bien aimé le dessin, mais le scénario me laissait perplexe parce que si l'humour vache fonctionnait bien, il y avait un coté énervant à voir cette pauvre Karine être le souffre douleur de ses deux soi-disant amies.
Puis la série a évolué au fil des tomes et est devenue plus qu'une suite de gags. Il y a de vraies histoires qui se construisent et on a même droit à du thriller dans le tome 6. Les auteurs font évoluer les personnages et si je comprends que certains lecteurs n'aiment pas ça, mais moi je trouve ça original de voir des personnages d'une série humoristique évoluer au lieu de rester prisonniers d'un rôle et de faire les mêmes choses à chaque album. Les auteurs abordent plusieurs problèmes sans tomber dans le moralisant et il y a toujours des surprises.
En fait, le seul reproche que je peux faire est que pour une série humoristique, cela ne me fait pas trop rire ! Je souris souvent, mais je ne ris pas au éclats, mais cela ne me dérange pas parce que j'adore cet univers, les personnages et j'ai hâte de voir ce qui va leur arriver !
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Litost
C’est je crois le premier album de Domas que je lis, et c’est plutôt une chouette découverte. Le trait fin, les planches très aérées, le Noir et Blanc lâché par petites touches, qu’éclairent parfois des traces de rouge : le dessin est vraiment simple, mais en parfaite symbiose avec l’histoire et le ton choisi par l’auteur pour la raconter. Car nous avons là un personnage qui nous fait part de ses questionnement intimes, ses hésitations, comme si nous écoutions l’oreille posée sur son cœur celui-ci battre au gré de l’évolution de ses sentiments. C’est davantage un album d’ambiance, qui joue sur une certaine poésie, un phrasé léger. Il faut y être réceptif. Mais c’est mon cas, et j’ai bien aimé cet album. Note réelle 3,5/5.
Libye
"Ta fille s’est noyée lors de ta première tentative d’embarquer sur un canot.. Et toi, tu pues. Tes parents priaient à l’église quand une bombe de Boko Haram les a fait sauter avec les bibles, les crucifix et tous les autres symboles d’un dieu auquel tu ne crois plus... Tu as traversé le désert pour sauver ta peau, mais ils t'ont arrêté... Et tu pues." Voici l'un des extraits de cette BD qui prend aux tripes. Des passages comme cela, il y en a des dizaines et des dizaines. "Libye" raconte le quotidien des Libyens à partir de 2011, la période "post-Kadhafi". Le tout est raconté selon divers points de vue : le garde-côte, la mère de famille, la milice, l'Erythréenne qui tente de passer en Italie... Il s'agit d'un documentaire qui ne nous donne pas l'impression d'en être un. Tout est raconté avec une puissance des mots, avec une cruelle vérité qui dérange. Le tout, appuyé par un dessin en noir et blanc juste et précis. Je dis juste, car on ne tombe pas dans le gore et trash pour autant. Vu ce qui est raconté, les auteurs auraient pu faire le choix de nous montrer des scènes choquantes et traumatisantes visuellement, or ce n'est pas le cas. Mais attention, on montre bien des scènes de massacres, d'esclavagisme et diverses autres horreurs, mais sans tomber dans le trash inutile. Avant ma lecture, je n'avais que de vagues connaissances sur le sujet, celles qu'on obtient en regardant le JT de 20h. J'ai donc été plus d'une fois surpris, bouleversé dans mes croyances. Par exemple, je ne m'imaginais pas une seconde que de nombreux Libyens regrettaient l'époque Kadhafi. Mais au vu des événements postérieurs à Kadhafi, je ne peux que le comprendre dorénavant. Cette BD remet énormément d'éléments à leur place, recontextualise et apporte un regard nouveau (en tout cas pour moi, petit homme blanc privilégié) sur la Libye de 2011 à 2019. Cette lecture est accessible à tout le monde. Elle ne nécessite aucune connaissance au préalable. Voilà encore une BD qui devrait faire partie du programme scolaire des plus grands. 4 étoiles + coup de cœur MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Ghost Kid
On reconnaît de suite le style de Tiburce Oger, que j'avais découvert avec Gorn et La Forêt. Dans ce Ghost Kid, les planches sont splendides, il suffit de voir les pleines pages, surtout celle sous la neige. Le trait est vif et fluide et il met en valeur les magnifiques paysages. On ressent le froid de l'hiver et la chaleur suffocante du désert. C'est l'histoire d'un vieux cow-boy, qui apprend l'existence de sa fille. Sa quête le mènera du Nord Dakota au Mexique, avec tout un panel de personnages truculent. Le scénario n'a rien de novateur, mais on se laisse porter jusqu'au dénouement final. Une très bonne lecture que je conseille aux amateurs de western et aux autres.
Pulp
C'est toujours avec curiosité que j'aime retrouver le duo Ed Brubaker et Sean Phillips pour leurs polars ou thrillers. Cette fois, "Pulp" surprend rapidement. Entre cette couverture "westernienne" et le début de l'histoire, on se dit que nos deux auteurs ont lâché la faune urbaine pour distiller leur savoir faire du côté des grands espaces... Mais c'est pour mieux se jouer de nous et amener une habile mise en abîme. Fin des années 30', Max Winter est scénariste pour le magazine "Six gun" à qui il vend ses histoires de pistoleros. Plus que d'imaginaires récits de Far West, Max couche sur le papier en travestissant les faits les événements de sa jeunesse. Car Max Winter a eu plus d'une vie, et pas toujours de tout repos, loin de là... Aujourd’hui au crépuscule de sa vie, sans le sou, Max va retomber sur un des Pinkerton qui lui courrait après dans sa jeunesse et contre toute attente, ce dernier va lui proposer un dernier deal pour la route... J'ai vraiment trouvé intéressant de construire un thriller sur cette période charnière du XIXe aux Etats Unis, qui en 50 ans (entre 1890 et 1940) va passer du Far West à la seconde Guerre Mondiale. Et c'est tout l'intérêt de ce personnage de Max qui, à cheval sur ces deux siècles, va passer d'un extrême à l'autre, tout en gardant finalement sa personnalité. Droit dans ses 'tiags jusqu'au bout, avec toute l'ambivalence et les nuances qu'une telle vie suppose ! Le dessin de Sean Phillips, égal à son habitude, fait tranquillement le job et le jeu de colorisation très tranché pour accentuer ce côté Pulp des récits que Max écrit est plutôt bien vu. Le jeu de va et viens entre les deux périodes fonctionne parfaitement. Voilà un one shot bien senti et original que je recommande.
La Bombe familiale
La collection Patte de mouche contient autant de petites pépites que de BD parfaitement oubliables, et celle-ci fait partie de la première catégorie. En peu de pages, en peu de mots et en quelques images-clés, David B. développe une courte histoire sur le thème de la guerre, et plusieurs petites piques sur l'acceptation par la population des violences et des horreurs qu'elle va provoquer. C'est mené d'une main de maitre par l'auteur, sans fioriture, le format ne permettant pas plus. Mais c'est suffisant et impactant, la dernière image laissant une marque sur la rétine. Bref, une petite BD qui ne fera surement pas tâche dans la bibliothèque, et pour une somme réellement modique en plus.
Canardo
Aaah...Canardo. C'est noir, c'est cynique voire carrément crado parfois mais tellement bon. Les pérégrinations de ce privé désabusé (voire complètement dépressif) ont de quoi troubler le lecteur non averti qui pensait lire des histoires de roman policier de gare... La grande force de cette série, c'est qu'elle laisse au second plan le côté policier/détective justement et met en avant les personnages et les situations cruelles ou sombres dans lesquelles ils évoluent. Le dessin de Sokal est très bon même si je préfère celui des premiers tomes, plus chargé, plus chaotique, plus sombre, car je trouve qu'il correspond mieux à l'univers dans lequel évolue notre pauvre canard détective. Les tomes sont inégaux mais il y a de vraies perles et certaines histoires sont juste excellentes. A lire si vous aimez les canards cyniques en imper ! (vous ne le savez pas encore, mais vous aimez sûrement)
Complainte des landes perdues
J'ai découvert cette série relativement récemment...j'avais pourtant déjà lu le spinoff Complainte des Landes Perdues - Les sorcières mais je n'avais pas cherché à lire la série originale. Tombé dessus par hasard, donc, j'ai dévoré les tomes. Alors c'est certes classique mais l'histoire est bonne, les différents éléments bien amenés et les personnages charismatiques. Le Ouki est attendrissant (et apparemment, bien tendre et juteux une fois cuît :'( ) et on se prend de passion pour l'héroïne rebelle et ses combats. Le dessin, sans être extraordinaire fait le job et la bd est agréable à lire. Du très bon médiéval fantastique (à ne pas confondre avec l'heroic fantasy) et donc une série à lire si vous aimez le genre. Et en seulement 4 tomes, ce qu'il est bon de souligner car beaucoup de séries de ce genre sont bien trop longues et tirent sur la corde à outrance.
Moonlight mile
Salut, J'ai été très surpris de voir tant de mauvaises critiques à propos de ce manga qui, à mon sens, rempli parfaitement son cahier des charges. Tout d'abord je trouve que le sujet traité, à savoir la conquête spatiale, est fait de façon très réaliste tant dans ses dessins de très bonne qualité, que dans l'approche physique ou sociale. Ensuite, j'aime beaucoup la trame narrative et l’évolution en parallèle des deux protagonistes qui, bien que pouvant paraitre clichés par certains traits de caractère exacerbés, sont bien représentatifs des puissances politiques qu'ils symbolisent. Là ou je rejoins les précédentes critiques, c'est sur le fait que le manga manque un peu de finesse parfois et montre une vulgarité souvent gratuite ; mais pour ceux qui ont lu d'autres œuvres de Ohtagaki Yasuo, je pense que vous reconnaitrez son style, on aime ou pas, personnellement, je n'ai rien contre une scène un peu beauf de temps en temps. En conclusion, je pense que ce manga tient un vrai propos sur la géopolitique mondiale autour de la thématique de la conquête spatiale mais que malheureusement il n'a pas eu la chance de le développer jusqu'au bout vu que la publication s'est stoppée au 11eme tome. En tout cas, si vous aimez les mangas avec des dessins de qualité avec une histoire un peu sérieuse, du sexe et des vaisseaux spatiaux, foncez. PANINI, publiez la suite svp qu'on puisse connaitre la fin de l'histoire
Les Nombrils
Mon avis datait de 2006 et avait besoin d'être mis à jour car la série Les Nombrils est devenue quelque chose de bien plus mature, profond et intéressant que les simples albums de gags qu'elle était initialement. Cette BD a été créée en 2004. Ses auteurs sont québécois, compagnons dans la vie, et elle est parue dans le Journal de Spirou dans la mouvance de la rubrique "33, rue Carambole", je pense. C'était une BD qui se voulait moderne, destinée plutôt aux filles mais que les garçons ne rechigneront pas à lire. De même que les adultes car je la lis avec plaisir. Les gags tournent autour de 3 héroïnes. Quand on les découvre, Vicky et Jenny sont deux petites con... heu... chipies superficielles, mignonnes mais sans cervelle, qui ne pensent qu'à draguer et à se faire belles. Et il a fallu qu'elles aient pour... amie, Karine, trop grande, trop naïve, trop maigre et pas féminine pour un sou, qui leur sert bien trop souvent de souffre-douleur. Autant les personnages des deux premières sont irritants au possible, autant celui de la pauvre Karine est attachant comme tout à mes yeux. Quand les gags ne tournent pas autour des plans drague des filles, ils tournent le plus souvent autour de la façon dont Karine va une fois de plus s'en prendre plein la face, la pauvre. C'est un zeste d'humour noir qui me fait facilement rire ou sourire. Quant au dessin, il est bon, dynamique, frais et moderne. Si cela s'était arrêté là, cela aurait donné une série d'humour sympathique mais pas inoubliable. Mais les auteurs ont décidé de faire évoluer l'esprit de leur série et de ses personnages au fil des tomes. Les différentes péripéties quotidiennes que vivent les héroïnes vont transformer leurs vies et leurs caractères. Les successions de gags vont peu à peu former de vraies histoires, avec parfois même un réel suspens voire du danger. Et surtout les héroïnes vont changer au fur et à mesure, avec avant tout la souffre-douleur Karine qui va fortement gagner en maturité, mais les deux autres aussi vont gagner en profondeur et devenir à la fois plus attachantes et surtout plus intéressantes. Les Nombrils est devenue avec le temps une excellente série pour adolescents mais aussi pour un public plus adulte, avec des personnages finalement bien plus complexes qu'ils ne le laissaient paraitre au premier abord. Par le biais de l'humour et des aventures qui se forment, elle va permettre à ses auteurs d'aborder des thèmes finalement sérieux et surtout très intéressants et humains. Je la conseille sans hésiter !
Les Nombrils
3.5 Tiens je réécris mon avis vu que la série a bien changé depuis. Je me souviens d'avoir découvert la série dans le magazine québécois Safarir et que j'étais bien content de voir la série traverser l'océan Atlantique. D'ailleurs je pense que c'est vers cette époque qu'on a vu plus de québécois édité chez des éditeurs français ou belges comme Jacques Lamontagne que je lisais aussi dans Safarir, mais passons. J'avais tout de suite bien aimé le dessin, mais le scénario me laissait perplexe parce que si l'humour vache fonctionnait bien, il y avait un coté énervant à voir cette pauvre Karine être le souffre douleur de ses deux soi-disant amies. Puis la série a évolué au fil des tomes et est devenue plus qu'une suite de gags. Il y a de vraies histoires qui se construisent et on a même droit à du thriller dans le tome 6. Les auteurs font évoluer les personnages et si je comprends que certains lecteurs n'aiment pas ça, mais moi je trouve ça original de voir des personnages d'une série humoristique évoluer au lieu de rester prisonniers d'un rôle et de faire les mêmes choses à chaque album. Les auteurs abordent plusieurs problèmes sans tomber dans le moralisant et il y a toujours des surprises. En fait, le seul reproche que je peux faire est que pour une série humoristique, cela ne me fait pas trop rire ! Je souris souvent, mais je ne ris pas au éclats, mais cela ne me dérange pas parce que j'adore cet univers, les personnages et j'ai hâte de voir ce qui va leur arriver !