Evidemment, c'est le nom de Nicolas Pothier qui m'a attiré vers cet album petit format, d'un peu plus de 100 pages, regroupant des histoires courtes indépendantes.
Leur seul point commun est l'utilisation (et le détournement) de la voix off en BD. Chacune porte le nom d'un des persos (le premier étant Marcel. Si ça c'est pas la classe...), on part sur des histoires à chute assez classiques, pour de plus en plus utiliser les possibilités qu'offre cette technique de berner le lecteur, l'envoyer sur de mauvaises pistes, jusqu'à ce qu'il ne semble plus y avoir de rapport entre ce qu'il voit et ce qu'il lit.
La plupart de ces exercices sont carrément brillants, toujours ludiques, portés par un dessin qui, malgré quelques choix de couleurs un peu hasardeux, est toujours vivant et expressif.
Bref, un des one-shot du moment, une très bonne surprise pour moi, je vais vraiment suivre Pothier (Lisez Ratafia !) de près.
Un titre sympathique, et une première couv' sublime (même si je la trouve décalée par rapport à l'histoire) attirent tout d'abord le promeneur curieux du rayon BD. Si celui ci pousse le vice jusqu'à lire entièrement "Transports amoureux", il ne sera pas déçu.
On a ici un chef d'oeuvre d'histoire légère bourrée de finesse, de charme, de tendresse, d'humour, le tout baignant dans le burlesque. Avec une trame intéressante, et bien sûr un graphisme unique qui touche forcément quand on veut bien se donner la peine de se pencher sur ce premier tome et dépasser l'aspect "BD enfantine" qui a du en rebuter plus d'un.
J'émets une petite réserve quant au second tome, que j'ai trouvé légèrement moins intéressant. L'histoire fait un peu du surplace. Mais rien de grave, j'ai bon espoir que le troisième nous "transporte" de nouveau.
Julie, nous voici!
Simplement "intéressé" après la lecture du premier Koma, j'ai finalement trouvé l'histoire de plus en plus prenante. Après lecture des 3 premiers tomes, je souscris donc aux avis ci-dessous.
L'univers de la série est un peu étrange mais intéressant. Mais c'est surtout les personnages qui ajoutent un charme fou. Addidas en particulier, avec ses grands yeux sombres, est craquante.
Beaucoup de finesse et de tendresse, avec une touche de mélancolie et de fantaisie. Le tout, servi par le dessin toujours aussi bon de Peeters.
Cela se lit cependant très très vite. C'est vrai qu'on aurait préféré un ou deux gros tomes, même en petit format broché, et pas une série à rallonge...
Le photographe est le récit du voyage de Didier Lefèvre en Afghanistan dans le cadre d’un reportage sur Médecins Sans Frontières. Après le premier tome racontant son arrivée en Afghanistan, les premiers contacts avec les Moudjahiddins et la longue marche vers la station de MSF, puis le second tome décrivant la vie quotidienne au village et le travail des médecins, le troisième et dernier tome raconte le retour cauchemardesque de l’auteur, seul sur les chemins de montagnes, à la merci des loups et des hommes. Il faut lire ces albums pour plusieurs raisons. Pour la forme tout d’abord, car c’est un essai extrêmement bien réussi de mélange de bande dessinée et de photographie. Pour le sujet ensuite, puisqu’on se retrouve en Afghanistan, parmi les amis de Ben Laden. On oublie qu’on est face à des fondamentalistes pour ne plus voir que des hommes et on se retrouve bien loin des résumés de 30 secondes qu’on nous ressert tous les soirs à la TV. Mais plus qu’un reportage sur MSF (sortez vos mouchoirs et oubliez la politique) ou sur la société Afghane (sortez votre dictionnaire pour échanger trois mots ou prenez le raccourci en glanant les anecdotes de vos amis expatriés), la série est surtout l’histoire d’un photographe qui découvre, rencontre, partage, rit, pleure, se révolte, rêve de bon vin et de douche chaude, souffre, doute, désespère, essaye de comprendre, laisse tomber, etc. On peut donc lire le photographe (surtout le dernier tome) en tant que témoignage sur les rapports humains dans des conditions extrêmes. Une tranche de vie intense, qui a marqué l'auteur et qui marquera le lecteur.
A la différence de Mignola, qui s'était déjà attaqué, certes dans un autre style, à la relecture du scénario du Film de Coppola (lui-même adapté du roman de Stoker), Hyppolite entreprend avec cet album d'adapter fidèlement le roman de Bram Stoker: Dracula. J'avoue être un inconditionnel du roman, et c'est donc avec une certaine méfiance que j'ai commencé la lecture de cette série...
Graphiquement déjà, Hyppolite va loin, très loin. La technique de la carte à gratter qu'il utilise rend honneur et retranscrit avec un brio rarement égalé l'ambiance gothique de l’œuvre originale. Les jeux de lumière sont superbes, le découpage efficace, et l'auteur se permet parfois de laisser la carte à gratter pour nous offrir de sublimes cases réalisées à l'aquarelle.
Il y a quelque chose d'expressionniste dans ces planches, quelque chose qui permet à cet album de faire le trait d'union entre l'ouvrage original et les premiers films consacrés aux vampires, comme ceux de Murnau (Nosferatu) et Dreyer (l'étrange aventure de David Gray). Un exercice de style dont l'auteur se sort ici avec une maîtrise sans pareille. De mon point de vue, aucune autre technique picturale n'aurait pu donner à un album le souffle épique du roman original.
Niveau scénario, on se retrouve avec une des plus fidèles adaptations du roman de Stocker qu'il m'ait été donné de lire, la première partie du roman (la nouvelle l'invité de Dracula) ayant même été replacée dans la trame de l'histoire. Le style épistolaire employé par Stoker a été conservé de façon à coller le plus près possible au texte original, et cette alternance de point de vue et de protagonistes n'entame absolument pas la puissance romantique de la série.
En définitive, j'avais de sérieux doute mais qui se sont vite envolés devant tant de maîtrise. Approcher votre oreille de ces magnifiques planches, vous pourrez sans doute entendre le comte vous convier à "entrez ici et laissez y un peu du bonheur que vous apportez", de son inimitable accent slave.
En un mot, sublime.
Tome 1 : Dracula
Grande déception pour moi qui attendais beaucoup de la confrontation entre la famille Hermann et le personnage de Dracula.
Au niveau du scénario tout d'abord, cet album souffre des défauts habituels des ouvrages historiques : de grosses longueurs, un rythme faiblard, des pavés de textes par-ci par-là, bref même si le scénario est très fidèle à l'histoire de Vlad Tsepes, la lecture de cet album est plutôt difficile d'une traite, noyé sous les détails historiques.
Le dessin quant à lui est pour le moins décevant. Autant j'apprécie le travail d'Hermann sur des séries comme Jeremiah et des albums comme Lune de guerre, autant là je n'ai pu m'empêcher de trouver son trait nettement en deçà de ce dont il est habituellement capable. Le problème vient avant tout pour moi du design des personnages, pas forcément maîtrisé d'un bout à l'autre de l'album, et parfois sujet à quelques erreurs de proportions.
J'achèterais sans doute la suite (amateur de vampirisme oblige), mais ce premier tome s'est avéré beaucoup moins intéressant que prévu.
Tome 2 : Bram Stoker
Il est des livres qui vous marque à tout jamais. Jamais un autre roman n'a eu sur moi l'impact du Dracula de Stoker. Jamais un livre n'aura eu autant d'impoortance à mes yeux que celui-ci. En reprenant à sa façon, tout en s'inspirant des récits et légendes de vampires de son époque, Stoker va donner ses lettres de noblesse à un mythe devenu intemporel, offrant à la littérature fantastique un de ses chef d'oeuvre, un livre à côté duquel on ne peu décemment pas passer.
Après un premier album bien décevant, aussi bien par le scénario très lourd de Yves H. et le dessin pas forcément des plus réussi de Hermann, voici donc venir le deuxième album de cette série qui traite des différents aspects du mythe de Dracula.
Ce deuxième opus nous raconte donc l'histoire d'Abraham Stoker, l'auteur du livre Dracula, et s'attache tout particulièrement aux moments de sa vie qui ont eu un impact sur la genèse de ce chef d'oeuvre de la littérature fantastique. Le scénario, en détaillant certains moments de la vie de Bram Stoker, se veut donc surtout un prétexte à la mise en scène de l'élaboration du roman. Et force est de constater que le travail de recherche auquel s'est livré Yves H. a porté ses fruits.
L'amateur de littérature saura sans nul doute apprécier la mise en scène des liens entre la vie personnelle de l'auteur et les personnages et ressorts dramatiques du romans, ainsi que tous les éléments de la vie de Stoker qui ont contribué à faire de Dracula un intemporel chef d'oeuvre du fantastique.
En introduisant au fil de la narration certains passages du roman, Yves H. tresse ainsi un lien fort entre Stoker et Dracula, qui ouvre de nouvelles perspectives de lecture de l'ouvrage.
Le dessin de Sera n'est pas pour rien dans la qualité de cet album. Dans un style proche du Liberge de Tonnerre Rampant, Sera nous offre en effet un trait fin et réaliste aux tonalités métalliques et bleutées, mélangé à un photoréalisme du plus bel effet. Pour un premier album, même si le trait n'est pas encore parfait, c'est vraiment du très beau travail.
Un second album captivant pour l'amateur de littérature fantastique que je suis, qui met brillamment en scène la genèse d'un des ouvrages les plus captivants qui soit.
Dommage que le premier opus ne soit pas du même acabit.
Il s'agit pour moi d'une série particulière, car c'est l'une des premières à avoir déclenché chez moi le virus bédéphile.
Les albums plongent le lecteur dans un univers gothique imprégné des vieux films d'horreur des années 30. Swolfs joue avec les flash-backs, et le lecteur se retrouve pris entre les aller-retour entre le moyen-âge de Jehan et les années 30 de Vincent. Cette structure se répète sur les albums suivant mais avec d'autres ancêtres de la famille Rougemont.
Le dessin de Swolfs montre l'évolution du dessinateur depuis Durango, même si son trait est parfois un peu hésitant sur certaines planches. Le dessin est assez fin, détaillé et desservi par des jeux d'ombrages maîtrisés qui donnent aux différentes cases un sens du cadrage presque cinématographique. Les couleurs de Sophie Swolfs font baigner l'album dans tes tons très ocres quand on se trouve dans le passé, et des teintes plus grisonnantes et bleutées quand on se trouve dans les années 1930.
Les personnages de Swolfs n'apportent certes rien au mythe du vampire, mais l'ambiance de la série est en soi une très bonne raison d'y jeter un oeil. Car on se trouve ici face à une oeuvre gothique flamboyante, une histoire de vengeance qui survit par delà l'amour, la mort et les siècles. Un album à ranger à côté des oeuvres de Polidori, M.G. Lewis et Ann Radcliff. Excellent.
En lisant le résumé je m’imaginais une histoire mièvre et inintéressante racontant les petits soucis d’une adolescente mal dans sa peau. Et bien finalement quelle surprise, j’ai beaucoup aimé.
Je pense que c’est l’ambiance mystérieuse, presque onirique, qui m’a plu. C’est vraiment écrit avec beaucoup de finesse et de justesse. La fin est très belle, et surtout très ouverte et laisse à chacun le soin de décider de la signification de cette histoire.
Une lecture plaisante, une bien belle BD, que je conseille aux amateurs du genre.
Un dessin très épuré au service d'un scénario original, sur fond de canicule. Bref une petite pépite qui m'a vraiment enchanté, même si cette bd se lit très vite.
En écho à La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, cette histoire rassemble un spécialiste des "arts premiers" (pff! c'est d'actualité), un couple en mal de finances, et en marge un descendant d'une lignée assez mystérieuse à la recherche d'un masque énigmatique. N'oublions pas les "Paris Hilton'sisters du pauvre" qui ont un rôle (important) à jouer.
Tout cela pour faire de cette bd une série très intéressante à suivre.
J'ai acheté Mandalay en regardant seulement la couverture. Je n'avais même pas vu que le dessinateur était le même que celui de l'excellente série Ruse. Un dessin certes plus épuré mais très réussi. Même si l'aventure commence réellement vers la seconde partie du livre (la première étant consacré à une légende ancienne), j'ai aimé cette histoire de "pouvoirs maléfiques" attribués à un type sympa.
Un petit bémol, cela se lit (trop) vite.
Vivement la suite.
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Voies off
Evidemment, c'est le nom de Nicolas Pothier qui m'a attiré vers cet album petit format, d'un peu plus de 100 pages, regroupant des histoires courtes indépendantes. Leur seul point commun est l'utilisation (et le détournement) de la voix off en BD. Chacune porte le nom d'un des persos (le premier étant Marcel. Si ça c'est pas la classe...), on part sur des histoires à chute assez classiques, pour de plus en plus utiliser les possibilités qu'offre cette technique de berner le lecteur, l'envoyer sur de mauvaises pistes, jusqu'à ce qu'il ne semble plus y avoir de rapport entre ce qu'il voit et ce qu'il lit. La plupart de ces exercices sont carrément brillants, toujours ludiques, portés par un dessin qui, malgré quelques choix de couleurs un peu hasardeux, est toujours vivant et expressif. Bref, un des one-shot du moment, une très bonne surprise pour moi, je vais vraiment suivre Pothier (Lisez Ratafia !) de près.
Salvatore
Un titre sympathique, et une première couv' sublime (même si je la trouve décalée par rapport à l'histoire) attirent tout d'abord le promeneur curieux du rayon BD. Si celui ci pousse le vice jusqu'à lire entièrement "Transports amoureux", il ne sera pas déçu. On a ici un chef d'oeuvre d'histoire légère bourrée de finesse, de charme, de tendresse, d'humour, le tout baignant dans le burlesque. Avec une trame intéressante, et bien sûr un graphisme unique qui touche forcément quand on veut bien se donner la peine de se pencher sur ce premier tome et dépasser l'aspect "BD enfantine" qui a du en rebuter plus d'un. J'émets une petite réserve quant au second tome, que j'ai trouvé légèrement moins intéressant. L'histoire fait un peu du surplace. Mais rien de grave, j'ai bon espoir que le troisième nous "transporte" de nouveau. Julie, nous voici!
Koma
Simplement "intéressé" après la lecture du premier Koma, j'ai finalement trouvé l'histoire de plus en plus prenante. Après lecture des 3 premiers tomes, je souscris donc aux avis ci-dessous. L'univers de la série est un peu étrange mais intéressant. Mais c'est surtout les personnages qui ajoutent un charme fou. Addidas en particulier, avec ses grands yeux sombres, est craquante. Beaucoup de finesse et de tendresse, avec une touche de mélancolie et de fantaisie. Le tout, servi par le dessin toujours aussi bon de Peeters. Cela se lit cependant très très vite. C'est vrai qu'on aurait préféré un ou deux gros tomes, même en petit format broché, et pas une série à rallonge...
Le Photographe
Le photographe est le récit du voyage de Didier Lefèvre en Afghanistan dans le cadre d’un reportage sur Médecins Sans Frontières. Après le premier tome racontant son arrivée en Afghanistan, les premiers contacts avec les Moudjahiddins et la longue marche vers la station de MSF, puis le second tome décrivant la vie quotidienne au village et le travail des médecins, le troisième et dernier tome raconte le retour cauchemardesque de l’auteur, seul sur les chemins de montagnes, à la merci des loups et des hommes. Il faut lire ces albums pour plusieurs raisons. Pour la forme tout d’abord, car c’est un essai extrêmement bien réussi de mélange de bande dessinée et de photographie. Pour le sujet ensuite, puisqu’on se retrouve en Afghanistan, parmi les amis de Ben Laden. On oublie qu’on est face à des fondamentalistes pour ne plus voir que des hommes et on se retrouve bien loin des résumés de 30 secondes qu’on nous ressert tous les soirs à la TV. Mais plus qu’un reportage sur MSF (sortez vos mouchoirs et oubliez la politique) ou sur la société Afghane (sortez votre dictionnaire pour échanger trois mots ou prenez le raccourci en glanant les anecdotes de vos amis expatriés), la série est surtout l’histoire d’un photographe qui découvre, rencontre, partage, rit, pleure, se révolte, rêve de bon vin et de douche chaude, souffre, doute, désespère, essaye de comprendre, laisse tomber, etc. On peut donc lire le photographe (surtout le dernier tome) en tant que témoignage sur les rapports humains dans des conditions extrêmes. Une tranche de vie intense, qui a marqué l'auteur et qui marquera le lecteur.
Dracula
A la différence de Mignola, qui s'était déjà attaqué, certes dans un autre style, à la relecture du scénario du Film de Coppola (lui-même adapté du roman de Stoker), Hyppolite entreprend avec cet album d'adapter fidèlement le roman de Bram Stoker: Dracula. J'avoue être un inconditionnel du roman, et c'est donc avec une certaine méfiance que j'ai commencé la lecture de cette série... Graphiquement déjà, Hyppolite va loin, très loin. La technique de la carte à gratter qu'il utilise rend honneur et retranscrit avec un brio rarement égalé l'ambiance gothique de l’œuvre originale. Les jeux de lumière sont superbes, le découpage efficace, et l'auteur se permet parfois de laisser la carte à gratter pour nous offrir de sublimes cases réalisées à l'aquarelle. Il y a quelque chose d'expressionniste dans ces planches, quelque chose qui permet à cet album de faire le trait d'union entre l'ouvrage original et les premiers films consacrés aux vampires, comme ceux de Murnau (Nosferatu) et Dreyer (l'étrange aventure de David Gray). Un exercice de style dont l'auteur se sort ici avec une maîtrise sans pareille. De mon point de vue, aucune autre technique picturale n'aurait pu donner à un album le souffle épique du roman original. Niveau scénario, on se retrouve avec une des plus fidèles adaptations du roman de Stocker qu'il m'ait été donné de lire, la première partie du roman (la nouvelle l'invité de Dracula) ayant même été replacée dans la trame de l'histoire. Le style épistolaire employé par Stoker a été conservé de façon à coller le plus près possible au texte original, et cette alternance de point de vue et de protagonistes n'entame absolument pas la puissance romantique de la série. En définitive, j'avais de sérieux doute mais qui se sont vite envolés devant tant de maîtrise. Approcher votre oreille de ces magnifiques planches, vous pourrez sans doute entendre le comte vous convier à "entrez ici et laissez y un peu du bonheur que vous apportez", de son inimitable accent slave. En un mot, sublime.
Sur les traces de Dracula
Tome 1 : Dracula Grande déception pour moi qui attendais beaucoup de la confrontation entre la famille Hermann et le personnage de Dracula. Au niveau du scénario tout d'abord, cet album souffre des défauts habituels des ouvrages historiques : de grosses longueurs, un rythme faiblard, des pavés de textes par-ci par-là, bref même si le scénario est très fidèle à l'histoire de Vlad Tsepes, la lecture de cet album est plutôt difficile d'une traite, noyé sous les détails historiques. Le dessin quant à lui est pour le moins décevant. Autant j'apprécie le travail d'Hermann sur des séries comme Jeremiah et des albums comme Lune de guerre, autant là je n'ai pu m'empêcher de trouver son trait nettement en deçà de ce dont il est habituellement capable. Le problème vient avant tout pour moi du design des personnages, pas forcément maîtrisé d'un bout à l'autre de l'album, et parfois sujet à quelques erreurs de proportions. J'achèterais sans doute la suite (amateur de vampirisme oblige), mais ce premier tome s'est avéré beaucoup moins intéressant que prévu. Tome 2 : Bram Stoker Il est des livres qui vous marque à tout jamais. Jamais un autre roman n'a eu sur moi l'impact du Dracula de Stoker. Jamais un livre n'aura eu autant d'impoortance à mes yeux que celui-ci. En reprenant à sa façon, tout en s'inspirant des récits et légendes de vampires de son époque, Stoker va donner ses lettres de noblesse à un mythe devenu intemporel, offrant à la littérature fantastique un de ses chef d'oeuvre, un livre à côté duquel on ne peu décemment pas passer. Après un premier album bien décevant, aussi bien par le scénario très lourd de Yves H. et le dessin pas forcément des plus réussi de Hermann, voici donc venir le deuxième album de cette série qui traite des différents aspects du mythe de Dracula. Ce deuxième opus nous raconte donc l'histoire d'Abraham Stoker, l'auteur du livre Dracula, et s'attache tout particulièrement aux moments de sa vie qui ont eu un impact sur la genèse de ce chef d'oeuvre de la littérature fantastique. Le scénario, en détaillant certains moments de la vie de Bram Stoker, se veut donc surtout un prétexte à la mise en scène de l'élaboration du roman. Et force est de constater que le travail de recherche auquel s'est livré Yves H. a porté ses fruits. L'amateur de littérature saura sans nul doute apprécier la mise en scène des liens entre la vie personnelle de l'auteur et les personnages et ressorts dramatiques du romans, ainsi que tous les éléments de la vie de Stoker qui ont contribué à faire de Dracula un intemporel chef d'oeuvre du fantastique. En introduisant au fil de la narration certains passages du roman, Yves H. tresse ainsi un lien fort entre Stoker et Dracula, qui ouvre de nouvelles perspectives de lecture de l'ouvrage. Le dessin de Sera n'est pas pour rien dans la qualité de cet album. Dans un style proche du Liberge de Tonnerre Rampant, Sera nous offre en effet un trait fin et réaliste aux tonalités métalliques et bleutées, mélangé à un photoréalisme du plus bel effet. Pour un premier album, même si le trait n'est pas encore parfait, c'est vraiment du très beau travail. Un second album captivant pour l'amateur de littérature fantastique que je suis, qui met brillamment en scène la genèse d'un des ouvrages les plus captivants qui soit. Dommage que le premier opus ne soit pas du même acabit.
Le Prince de la Nuit
Il s'agit pour moi d'une série particulière, car c'est l'une des premières à avoir déclenché chez moi le virus bédéphile. Les albums plongent le lecteur dans un univers gothique imprégné des vieux films d'horreur des années 30. Swolfs joue avec les flash-backs, et le lecteur se retrouve pris entre les aller-retour entre le moyen-âge de Jehan et les années 30 de Vincent. Cette structure se répète sur les albums suivant mais avec d'autres ancêtres de la famille Rougemont. Le dessin de Swolfs montre l'évolution du dessinateur depuis Durango, même si son trait est parfois un peu hésitant sur certaines planches. Le dessin est assez fin, détaillé et desservi par des jeux d'ombrages maîtrisés qui donnent aux différentes cases un sens du cadrage presque cinématographique. Les couleurs de Sophie Swolfs font baigner l'album dans tes tons très ocres quand on se trouve dans le passé, et des teintes plus grisonnantes et bleutées quand on se trouve dans les années 1930. Les personnages de Swolfs n'apportent certes rien au mythe du vampire, mais l'ambiance de la série est en soi une très bonne raison d'y jeter un oeil. Car on se trouve ici face à une oeuvre gothique flamboyante, une histoire de vengeance qui survit par delà l'amour, la mort et les siècles. Un album à ranger à côté des oeuvres de Polidori, M.G. Lewis et Ann Radcliff. Excellent.
Fille perdue
En lisant le résumé je m’imaginais une histoire mièvre et inintéressante racontant les petits soucis d’une adolescente mal dans sa peau. Et bien finalement quelle surprise, j’ai beaucoup aimé. Je pense que c’est l’ambiance mystérieuse, presque onirique, qui m’a plu. C’est vraiment écrit avec beaucoup de finesse et de justesse. La fin est très belle, et surtout très ouverte et laisse à chacun le soin de décider de la signification de cette histoire. Une lecture plaisante, une bien belle BD, que je conseille aux amateurs du genre.
L'Association des Cas Particuliers
Un dessin très épuré au service d'un scénario original, sur fond de canicule. Bref une petite pépite qui m'a vraiment enchanté, même si cette bd se lit très vite. En écho à La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, cette histoire rassemble un spécialiste des "arts premiers" (pff! c'est d'actualité), un couple en mal de finances, et en marge un descendant d'une lignée assez mystérieuse à la recherche d'un masque énigmatique. N'oublions pas les "Paris Hilton'sisters du pauvre" qui ont un rôle (important) à jouer. Tout cela pour faire de cette bd une série très intéressante à suivre.
Mandalay
J'ai acheté Mandalay en regardant seulement la couverture. Je n'avais même pas vu que le dessinateur était le même que celui de l'excellente série Ruse. Un dessin certes plus épuré mais très réussi. Même si l'aventure commence réellement vers la seconde partie du livre (la première étant consacré à une légende ancienne), j'ai aimé cette histoire de "pouvoirs maléfiques" attribués à un type sympa. Un petit bémol, cela se lit (trop) vite. Vivement la suite.