Complètement azimuté. C'est bien le seul qualificatif qui conviendrait à "Azimut" , cette BD si bien nommée.
Si vous vous attendez à quelque chose de conventionnel, alors passez votre chemin, dans le monde créé par Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andreae, tout est complètement farfelu, insolite, halluciné, loufoque, dérangé, extravagant, en un mot fou fou fou fou, et c'est pour ça que j'adore !
C'est un monde où le Temps est un concept qui tourmente et interroge. Certains bourlinguent à bord de navires-laboratoires à la recherche d'une hypothétique terre où il n'existerait pas. D'autres trichent et s'achètent une seconde jeunesse à la Banque du Temps. Une troisième partie enfin vit recluse au fin fond de la jungle et s'enfonce dans les délices d'un farniente éternel grâce aux oeufs pondus par des belles lurettes, ces pourvoyeuses d'immortalité. Dans Azimut, tous les moyens sont bons pour combattre et vaincre le Temps ainsi que son issue inéluctable et terrifiante : la Mort.
Dans cette oeuvre puissante et onirique, il devient ardu de quitter les pages des yeux, marabouté que l'on est par la beauté du génie créatif qui s'étale devant nous. C'est absolument superbe et sidérant cet univers inventé par le duo Lupano/Andreae, une sorte de croisement de fantasy et de conte féerique, mâtiné d'éléments clockpunk . Dans ces aventures rocambolesques et drolatiques, les lapins parlent, les palais flottent, les reflets peuvent se figer dans l'eau, les ambassadeurs nains se déplacent sur des prothèses en porte-jarretelles et - comble de l'absurde - le Nord disparaît dans d'énigmatiques circonstances en perturbant le commerce maritime. Lewis Carroll et Miyazaki ne sont pas loin.
Avec Azimut, il faut faire l'effort de ranger son esprit cartésien au placard et laisser voguer son âme d'enfant dans un monde merveilleusement toqué et excentrique. Vous en ressortirez en ayant pris une cure de jouvence et en ayant gagné en méditation sur le Temps, qui passe inexorablement...
Une excellente anthologie sur Batman.
Certes, cet album ne contient pas nécessairement les meilleures histoires et j'aurais sûrement sélectionné d'autres récits (par exemple pour les années 40 j'aurais pris une histoire avec Double-Face vu que ses quelques apparitions font partie du haut du panier de la production de l'époque selon moi), mais c'est un très bon album si on veut voir les évolutions qu'à traversé le personnage au cours des décennies.
Les plus vieilles histoires ont un coté désuet sympathique et je n'accroche pas trop au dessin dans les plus récentes, mais globalement j'ai bien aimé l'album même si je connaissais déjà certaines histoires. J'ai une affection particulière pour le Batman des années 70 à 90 qui est selon moi la meilleure période du personnage. Dommage que le récit dessiné par Neal Adams a droit à une colorisation moderne qui n'a pas le charme de la couleur originale des années 70.
Donc si vous voulez découvrir les différentes versions de Batman, c'est vraiment un album à lire.
Avec ce Bill Baroud, Larcenet a créé un personnage avec quelques bouts d’idées, trois/quatre clichés (scènes, termes anglais, etc)et un dessin simple.
Oui, mais voilà, ce bric à brac suffit pour développer une série pleine de conneries, de débilités servies en bloc ou en tranches, mais on en redemande !
Bill est une sorte de caricature des super flics, des agents secrets des séries américaines ou des James Bond. Sauf qu’à la différence de 007, le héros ne finit pas l’histoire dans le lit d’une bombasse, mais la commence généralement – mal en plus, puisque ce goujat, ce beauf débile, au centre d’intrigues qui le sont encore plus, ne maîtrise absolument rien de ce qui lui arrive durant les quelques pages de chaque histoire.
Alors, c’est sûr, c’est court et inégal, mais globalement c’est réussi. Même si je comprends que Larcenet en ait eu marre, et qu’il peinait à inventer de nouvelles missions à son « sauveur du monde ». Le dernier album renouvelle un peu l’ensemble, avec des histoires sensées illustrer la jeunesse du héros, et comment il est devenu le Bill que nous connaissons.
Marrant et recommandable !
Note réelle 3,5/5.
Julie Dachez nous l’avait expliqué dans La Différence invisible, paru il y a un an chez Delcourt, l’autisme peut recouvrir plusieurs formes. Elle-même décrivait de façon « humoristique » le syndrome Asperger dont elle était atteinte. De la même façon, Yvon Roy a choisi de traiter ce récit autobiographique sur un mode léger et sans pathos, alors que contrairement à Julie Dachez, l’autisme de son fils était beaucoup plus aigu au départ, menaçant gravement son équilibre psychologique et par ricochet son adaptation sociale.
Avec sobriété et une certaine dose de poésie, l’auteur québécois nous narre son expérience en évitant l’auto-apitoiement, ce qui est déjà fort appréciable. En outre, son témoignage va à l’encontre de tous les clichés sur l’autisme, démystifiant gentiment les méthodes éducatives prétendument adaptées du milieu socio-médical.
A force d’abnégation et de courage – et il en fallait pour affronter les crises récurrentes de son fils -, le père, refusant de se résigner, réussit progressivement à briser, avec son intuition créative, la cage de verre dans laquelle la chair de sa chair semblait devoir être cloitrée à vie. Son récit pourrait fort bien faire référence et redonner espoir à tous les parents dans le même cas. C’est magnifiquement raconté, les personnages et les situations sont justes. Petit à petit, on voit Olivier prendre goût à la vie, et parallèlement le redonner à son père, plus vivant que jamais, ravi d’apprécier enfin une complicité inattendue avec ce fils différent et néanmoins attachant. Le dessin, sobre et délicat, traduit bien l’état d’esprit du narrateur.
« Les Petites Victoires » constituent un récit revigorant, une admirable leçon de vie qui prouve qu’il n’y jamais de fatalité face à ce type de situation, et par la même occasion, nous fait relativiser, nous les « bien-portants », nos petits tracas du quotidien.
Une bd avec un scénario et travail de fond solide, qui fait qu'on l'oublie pour se concentrer sur l'histoire elle même, c'est pas si courant et je tiens à le souligner.
Cette bd est une vraie réussite.
Désolé c'est court comme commentaire mais ce soir je suis fatigué et il pleut dehors ce qui me donne envie simplement d'aller écouter la pluie...
Pour ma part, j’ai littéralement dévoré les six tomes de la série.
Je vais faire court car il y a déjà de nombreux avis très complets. Je tiens tout de même à manifester mon enthousiasme pour cette belle série.
L’univers de Courtney Crumrin, que ne renierait sans doute pas Tim Burton, est particulièrement riche et envoutant. Le monde des choses de la nuit est foisonnant, doté d’un bestiaire soigné et divers. Inquiétant, onirique, cynique, cruel ou mélancolique, ce monde gagne en complexité au fur et à mesure de la série.
Le personnage ce Courtney Crumrin, une gamine au sale caractère mais profondément humaine, héritière et apprentie du plus grand sorcier d’Hillsborough est extrêmement réussi et attachant. On suit ses pérégrinations, aventures et évolutions avec une certaine jouissance.
L’intrigue générale n’est pas en reste. La série est construite sur plusieurs histoires connectées les unes aux autres par un fil rouge, dans lesquelles se croisent et s’impliquent les mêmes personnages. Certaines sont justes agréables, d’autres sont incroyables et l’ensemble se révèle bien construit et passionnant à suivre.
Coup de cœur pour moi !
3.5
Un manga qui pour le moment est assez prenant.
Dans une école assez spéciale, on passe son temps à jouer aux jeux de hasard et gare à vous si vous perdez ! En effet la hiérarchie de l'école repose sur ces jeux et les perdants se font persécuter alors que les gagnants ont le pouvoir. Un jour, une fille un peu étrange qui aime beaucoup les jeux de hasard débarque à l'école et se met à défier un à un les plus puissants élèves de l'école.
Le scénario est bien construit et repose en partie sur la psychologie des personnages. J'ai bien aimé les manipulations dont ils sont capables pour pouvoir gagner et il y a des choses dans le scénario qui m'ont bien surpris. J'attends la suite, mais j'espère que cela ne va pas durer des dizaines de tomes.
C’est un polar atypique et dépaysant qui voit un agent endormi se réveiller et "cauchemarder".
Cobalt, agent secret sous couverture d’apothicaire, doit reprendre du service même si cela ne l’enchante guère. Mais il n’est pas préparé à ce qu’il va affronter. Le fantastique s’invite dans la ronde et le force à s’adapter à son nouvel environnement. La trame narrative est bien amenée et accroche le lecteur. Le final est plutôt inattendu et un clin d’œil vient ponctuer le récit sur une note plus légère. Le code graphique est quant à lui singulier et franchement plaisant.
Une belle découverte !
Cette bd n’est pas qu’à réserver aux amateurs du chanteur Julien Clerc dont la voix mélancolique peut transpercer les montagnes. Cela va au-delà bien entendu. Il est vrai qu’il y a un petit côté ludique qui m’a bien plu avec tout ce savoir sur les espèces de chèvres différentes et leurs origines. Mais plus intéressant encore, c’est l’expérience de ce couple dans l’élevage qui m’a véritablement séduit. Ils sont très sympathiques et leur aventure commune mérite toute notre admiration.
En effet, ce n’était pas facile de se lancer dans ce type d’agriculture en ne partant de rien comme Cécile et Nico. Il leur a fallu bien du courage ainsi que vaincre pas mal d’obstacles sur la route. Il y a également des scènes qui en disent long comme ces gens venus contempler leur travaux dans cette bergerie au lieu de leur proposer leur aide ou encore cette administration tatillonne qui envoie ses inspecteurs traquer le non-respect d’un règlement disproportionné pour les petites entreprises à taille humaine alors que ce sont les grandes exploitations industrielles qui causent beaucoup de dégâts. Oui, il faut beaucoup de ténacité et bien plus que la moyenne pour tenir bon.
C’est très bien dessiné et on ne sent presque pas le côté documentaire qui est parfois très lourd comme chez Davodeau qui avait émerveillé son monde avec Rural ! ou encore Les Ignorants. Pour moi, en l’espèce, c’est bien au-dessus mais sans la publicité, la voie des chevriers restera encore un peu inaccessible au grand public ce qui est bien dommage. Je mets un 4 étoiles assez mérité. Il est bon de compléter sa culture bd avec de tel titre qui sorte de l’ordinaire.
Chaussette est un joli récit doux-amer sur la vie d'une vieille femme vivant seule avec son chien plein de vie et de joie.
Je ne suis pas le seul à l'avoir repéré, il y a une vraie influence du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, ou alors des clins d’œil voulus. La lampe-cochon m'a mis la puce à l'oreille et j'ai ensuite retrouvé l'ambiance du film dans la description de la vie quotidienne de Chaussette, un peu dans l'atmosphère générale et beaucoup dans l'idée du mausolée en ciment dédié à un animal de compagnie.
Je ne vais pas m'en plaindre, j'aime vraiment ce film et son influence n'est pas totale car la bande-dessinée a sa propre personnalité.
Déjà, le ton est plus lumineux, à la manière des planches aux couleurs vives réalisées à l'aquarelle. Le dessin est très doux, très agréable. Il fourmille souvent de petits détails qui le rendent d'autant plus charmant.
C'est un récit beau et tendre. Il amène le sourire puis un soupçon de tristesse vite effacée. La toute dernière page est un peu trop moralisatrice mais tout le reste de l'album m'a beaucoup plu et ne manque pas de cœur et de finesse. Un album à conseiller, pour petits et grands.
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Azimut
Complètement azimuté. C'est bien le seul qualificatif qui conviendrait à "Azimut" , cette BD si bien nommée. Si vous vous attendez à quelque chose de conventionnel, alors passez votre chemin, dans le monde créé par Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andreae, tout est complètement farfelu, insolite, halluciné, loufoque, dérangé, extravagant, en un mot fou fou fou fou, et c'est pour ça que j'adore ! C'est un monde où le Temps est un concept qui tourmente et interroge. Certains bourlinguent à bord de navires-laboratoires à la recherche d'une hypothétique terre où il n'existerait pas. D'autres trichent et s'achètent une seconde jeunesse à la Banque du Temps. Une troisième partie enfin vit recluse au fin fond de la jungle et s'enfonce dans les délices d'un farniente éternel grâce aux oeufs pondus par des belles lurettes, ces pourvoyeuses d'immortalité. Dans Azimut, tous les moyens sont bons pour combattre et vaincre le Temps ainsi que son issue inéluctable et terrifiante : la Mort. Dans cette oeuvre puissante et onirique, il devient ardu de quitter les pages des yeux, marabouté que l'on est par la beauté du génie créatif qui s'étale devant nous. C'est absolument superbe et sidérant cet univers inventé par le duo Lupano/Andreae, une sorte de croisement de fantasy et de conte féerique, mâtiné d'éléments clockpunk . Dans ces aventures rocambolesques et drolatiques, les lapins parlent, les palais flottent, les reflets peuvent se figer dans l'eau, les ambassadeurs nains se déplacent sur des prothèses en porte-jarretelles et - comble de l'absurde - le Nord disparaît dans d'énigmatiques circonstances en perturbant le commerce maritime. Lewis Carroll et Miyazaki ne sont pas loin. Avec Azimut, il faut faire l'effort de ranger son esprit cartésien au placard et laisser voguer son âme d'enfant dans un monde merveilleusement toqué et excentrique. Vous en ressortirez en ayant pris une cure de jouvence et en ayant gagné en méditation sur le Temps, qui passe inexorablement...
Batman Anthologie
Une excellente anthologie sur Batman. Certes, cet album ne contient pas nécessairement les meilleures histoires et j'aurais sûrement sélectionné d'autres récits (par exemple pour les années 40 j'aurais pris une histoire avec Double-Face vu que ses quelques apparitions font partie du haut du panier de la production de l'époque selon moi), mais c'est un très bon album si on veut voir les évolutions qu'à traversé le personnage au cours des décennies. Les plus vieilles histoires ont un coté désuet sympathique et je n'accroche pas trop au dessin dans les plus récentes, mais globalement j'ai bien aimé l'album même si je connaissais déjà certaines histoires. J'ai une affection particulière pour le Batman des années 70 à 90 qui est selon moi la meilleure période du personnage. Dommage que le récit dessiné par Neal Adams a droit à une colorisation moderne qui n'a pas le charme de la couleur originale des années 70. Donc si vous voulez découvrir les différentes versions de Batman, c'est vraiment un album à lire.
Bill Baroud
Avec ce Bill Baroud, Larcenet a créé un personnage avec quelques bouts d’idées, trois/quatre clichés (scènes, termes anglais, etc)et un dessin simple. Oui, mais voilà, ce bric à brac suffit pour développer une série pleine de conneries, de débilités servies en bloc ou en tranches, mais on en redemande ! Bill est une sorte de caricature des super flics, des agents secrets des séries américaines ou des James Bond. Sauf qu’à la différence de 007, le héros ne finit pas l’histoire dans le lit d’une bombasse, mais la commence généralement – mal en plus, puisque ce goujat, ce beauf débile, au centre d’intrigues qui le sont encore plus, ne maîtrise absolument rien de ce qui lui arrive durant les quelques pages de chaque histoire. Alors, c’est sûr, c’est court et inégal, mais globalement c’est réussi. Même si je comprends que Larcenet en ait eu marre, et qu’il peinait à inventer de nouvelles missions à son « sauveur du monde ». Le dernier album renouvelle un peu l’ensemble, avec des histoires sensées illustrer la jeunesse du héros, et comment il est devenu le Bill que nous connaissons. Marrant et recommandable ! Note réelle 3,5/5.
Les Petites Victoires
Julie Dachez nous l’avait expliqué dans La Différence invisible, paru il y a un an chez Delcourt, l’autisme peut recouvrir plusieurs formes. Elle-même décrivait de façon « humoristique » le syndrome Asperger dont elle était atteinte. De la même façon, Yvon Roy a choisi de traiter ce récit autobiographique sur un mode léger et sans pathos, alors que contrairement à Julie Dachez, l’autisme de son fils était beaucoup plus aigu au départ, menaçant gravement son équilibre psychologique et par ricochet son adaptation sociale. Avec sobriété et une certaine dose de poésie, l’auteur québécois nous narre son expérience en évitant l’auto-apitoiement, ce qui est déjà fort appréciable. En outre, son témoignage va à l’encontre de tous les clichés sur l’autisme, démystifiant gentiment les méthodes éducatives prétendument adaptées du milieu socio-médical. A force d’abnégation et de courage – et il en fallait pour affronter les crises récurrentes de son fils -, le père, refusant de se résigner, réussit progressivement à briser, avec son intuition créative, la cage de verre dans laquelle la chair de sa chair semblait devoir être cloitrée à vie. Son récit pourrait fort bien faire référence et redonner espoir à tous les parents dans le même cas. C’est magnifiquement raconté, les personnages et les situations sont justes. Petit à petit, on voit Olivier prendre goût à la vie, et parallèlement le redonner à son père, plus vivant que jamais, ravi d’apprécier enfin une complicité inattendue avec ce fils différent et néanmoins attachant. Le dessin, sobre et délicat, traduit bien l’état d’esprit du narrateur. « Les Petites Victoires » constituent un récit revigorant, une admirable leçon de vie qui prouve qu’il n’y jamais de fatalité face à ce type de situation, et par la même occasion, nous fait relativiser, nous les « bien-portants », nos petits tracas du quotidien.
Monsieur désire ?
Une bd avec un scénario et travail de fond solide, qui fait qu'on l'oublie pour se concentrer sur l'histoire elle même, c'est pas si courant et je tiens à le souligner. Cette bd est une vraie réussite. Désolé c'est court comme commentaire mais ce soir je suis fatigué et il pleut dehors ce qui me donne envie simplement d'aller écouter la pluie...
Courtney Crumrin
Pour ma part, j’ai littéralement dévoré les six tomes de la série. Je vais faire court car il y a déjà de nombreux avis très complets. Je tiens tout de même à manifester mon enthousiasme pour cette belle série. L’univers de Courtney Crumrin, que ne renierait sans doute pas Tim Burton, est particulièrement riche et envoutant. Le monde des choses de la nuit est foisonnant, doté d’un bestiaire soigné et divers. Inquiétant, onirique, cynique, cruel ou mélancolique, ce monde gagne en complexité au fur et à mesure de la série. Le personnage ce Courtney Crumrin, une gamine au sale caractère mais profondément humaine, héritière et apprentie du plus grand sorcier d’Hillsborough est extrêmement réussi et attachant. On suit ses pérégrinations, aventures et évolutions avec une certaine jouissance. L’intrigue générale n’est pas en reste. La série est construite sur plusieurs histoires connectées les unes aux autres par un fil rouge, dans lesquelles se croisent et s’impliquent les mêmes personnages. Certaines sont justes agréables, d’autres sont incroyables et l’ensemble se révèle bien construit et passionnant à suivre. Coup de cœur pour moi !
Gambling School
3.5 Un manga qui pour le moment est assez prenant. Dans une école assez spéciale, on passe son temps à jouer aux jeux de hasard et gare à vous si vous perdez ! En effet la hiérarchie de l'école repose sur ces jeux et les perdants se font persécuter alors que les gagnants ont le pouvoir. Un jour, une fille un peu étrange qui aime beaucoup les jeux de hasard débarque à l'école et se met à défier un à un les plus puissants élèves de l'école. Le scénario est bien construit et repose en partie sur la psychologie des personnages. J'ai bien aimé les manipulations dont ils sont capables pour pouvoir gagner et il y a des choses dans le scénario qui m'ont bien surpris. J'attends la suite, mais j'espère que cela ne va pas durer des dizaines de tomes.
Cobalt (Michel Lafon)
C’est un polar atypique et dépaysant qui voit un agent endormi se réveiller et "cauchemarder". Cobalt, agent secret sous couverture d’apothicaire, doit reprendre du service même si cela ne l’enchante guère. Mais il n’est pas préparé à ce qu’il va affronter. Le fantastique s’invite dans la ronde et le force à s’adapter à son nouvel environnement. La trame narrative est bien amenée et accroche le lecteur. Le final est plutôt inattendu et un clin d’œil vient ponctuer le récit sur une note plus légère. Le code graphique est quant à lui singulier et franchement plaisant. Une belle découverte !
La Voie des Chevriers
Cette bd n’est pas qu’à réserver aux amateurs du chanteur Julien Clerc dont la voix mélancolique peut transpercer les montagnes. Cela va au-delà bien entendu. Il est vrai qu’il y a un petit côté ludique qui m’a bien plu avec tout ce savoir sur les espèces de chèvres différentes et leurs origines. Mais plus intéressant encore, c’est l’expérience de ce couple dans l’élevage qui m’a véritablement séduit. Ils sont très sympathiques et leur aventure commune mérite toute notre admiration. En effet, ce n’était pas facile de se lancer dans ce type d’agriculture en ne partant de rien comme Cécile et Nico. Il leur a fallu bien du courage ainsi que vaincre pas mal d’obstacles sur la route. Il y a également des scènes qui en disent long comme ces gens venus contempler leur travaux dans cette bergerie au lieu de leur proposer leur aide ou encore cette administration tatillonne qui envoie ses inspecteurs traquer le non-respect d’un règlement disproportionné pour les petites entreprises à taille humaine alors que ce sont les grandes exploitations industrielles qui causent beaucoup de dégâts. Oui, il faut beaucoup de ténacité et bien plus que la moyenne pour tenir bon. C’est très bien dessiné et on ne sent presque pas le côté documentaire qui est parfois très lourd comme chez Davodeau qui avait émerveillé son monde avec Rural ! ou encore Les Ignorants. Pour moi, en l’espèce, c’est bien au-dessus mais sans la publicité, la voie des chevriers restera encore un peu inaccessible au grand public ce qui est bien dommage. Je mets un 4 étoiles assez mérité. Il est bon de compléter sa culture bd avec de tel titre qui sorte de l’ordinaire.
Chaussette
Chaussette est un joli récit doux-amer sur la vie d'une vieille femme vivant seule avec son chien plein de vie et de joie. Je ne suis pas le seul à l'avoir repéré, il y a une vraie influence du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, ou alors des clins d’œil voulus. La lampe-cochon m'a mis la puce à l'oreille et j'ai ensuite retrouvé l'ambiance du film dans la description de la vie quotidienne de Chaussette, un peu dans l'atmosphère générale et beaucoup dans l'idée du mausolée en ciment dédié à un animal de compagnie. Je ne vais pas m'en plaindre, j'aime vraiment ce film et son influence n'est pas totale car la bande-dessinée a sa propre personnalité. Déjà, le ton est plus lumineux, à la manière des planches aux couleurs vives réalisées à l'aquarelle. Le dessin est très doux, très agréable. Il fourmille souvent de petits détails qui le rendent d'autant plus charmant. C'est un récit beau et tendre. Il amène le sourire puis un soupçon de tristesse vite effacée. La toute dernière page est un peu trop moralisatrice mais tout le reste de l'album m'a beaucoup plu et ne manque pas de cœur et de finesse. Un album à conseiller, pour petits et grands.