Les derniers avis (39388 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Trio Grande - Adios Palomita
Trio Grande - Adios Palomita

3.5 Une très bonne histoire qui est bien mieux que l'autre one-shot des mêmes auteurs qui m'avait peu marqué. Ici, l'histoire est bien menée et il y a quelques trucs assez originaux comme ce loup alcoolique. Les personnages sont intéressants et attachants. Les deux femmes de l'histoire sont très jolies et ont des personnalités assez fortes ! C'est un récit purement divertissant qui ne semble pas trop se prendre au sérieux et qui m'a fait passer un bon moment de lecture. Si vous aimez bien les westerns spaghetti, c'est à lire. En revanche, si ce genre de western (ou le western en général) vous laisse indifférent, je ne vois pas comment vous allez vous amuser en lisant cet album.

08/07/2017 (modifier)
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

Un peu comme la saga du « Parrain », qui, plus qu’une histoire sur la mafia, n’était aux dires de Coppola qu’une saga familiale, il est fort possible que les auteurs n’aient ici voulu traiter que la trajectoire – intime, morale – d’un homme, « l’histoire de France » - fut-elle sa partie la plus sombre, n’étant là que comme décor. Et de fait, c’est bien la personnalité de Joseph, ses agissements, qui sont au cœur de cette série. Joseph, Juif ayant survécu et fui les pogroms en Roumanie au début du siècle, réfugié en France, et qui rapidement, s’est fait une place. Joseph, sorte de Machiavel moderne, amoral qui, dans un contexte atroce – l’occupation et la chasse aux Juifs, use de tous les moyens pour s’en sortir. Mais avant même la guerre, et après aussi, ses calculs froids font de lui un être détestable, n’hésitant pas à jouer les uns contre les autres, à sacrifier ses « pions », avec un cynisme impressionnant. Le décor de cette étude d’un personnage, aussi fascinant que repoussant, est constitué par les détours de la guerre, de l’épuration, avec là aussi pas mal de cynisme. Un petit juge de province, qui s’attache aux basques de Joseph, semble être le seul à défendre la morale (et aussi la loi), quoi que… Le dessin semi réaliste de Sylvain Vallée est vraiment très bon et rend la lecture agréable et fluide. Un réel plus pour le scénario de Fabien Nury : les deux auteurs ont produit quelque chose de réussi, avec un juste équilibre entre reconstitution historique (réellement bien documentée) et petite histoire.

07/07/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Super-Vilains Anthologie
Super-Vilains Anthologie

3.5 Encore une bonne anthologie d'Urban Comics et qui porte sur un sujet que j'aime bien : les super-vilains de comics. Je trouve que l'une des choses importantes dans une série de super-héros c'est la galerie des vilains que le héros affronte. J'adore voir des méchants revenir encore et encore, surtout lorsque ce sont des méchants que j'aime bien. On retrouve dans cet album une collection d'histoires qui montrent soit des méchants qui font équipe (comme la première association du Pingouin et du Joker) soit des histoires mettant en vedette uniquement un méchant voire même le mettant carrément comme le seul personnage central du récit comme c'est le cas deux fois avec Lex Luthor ! Les histoires sont très bien choisies et m'ont permis de découvrir des séries de DC que je ne connaissais pas trop comme Aquaman. Les deux seuls reproches que je peux faire c'est que les trois histoires très courtes qui présentent les origines de super-vilains sont inutiles et j'aurais aimé un récit plus long à la place, et aussi qu'encore une fois on a recolorisé une histoire de Batman de Neal Adams et que cela gâche son merveilleux dessin.

07/07/2017 (modifier)
Couverture de la série La Terre des fils
La Terre des fils

Avec son dessin habituel, c’est-à-dire au trait faussement imprécis, un crayonné brut, des hachures tendant à l’épure, Gipi nous narre ici une histoire d’une grande noirceur. Dans un lieu indéterminé, après une catastrophe dont nous ne saurons finalement pas grand-chose, des hommes cherchent à survivre, dans un univers où la sauvagerie reprend ses droits. Quelques ilots (dans tous les sens du terme) d’humanité, au milieu d’immensités liquides. Au milieu surtout de personnages inquiétants, les Fidèles, adeptes d’une secte vénérant les pseudos préceptes du dieu Trokool, dans des rituels sanguinaires et anthropophages. Au milieu de cette fin du monde, alors que même le langage peine à garder ses bases, que la lecture est une notion perdue, deux frères, devenus orphelins, cherchent à comprendre le monde, ce qu’était leur père qui vient de mourir, ce qu’il avait bien pu écrire d’eux. Une sorte de guerre du feu sacré, dont ils sont les flammèches fragiles – mais dont les braises ne s’éteignent pas. Du père ils ont gardé un cahier donc, trésor à la fois sacré et sacrilège : il leur faut le déchiffrer, trouver quelqu’un capable de leur traduire. L’ambiance est d’une grande tristesse – et le Noir et Blanc, les nuances de gris ne font que renforcer ce côté monde en décomposition. Comme si de la grande explosion ne restait que les cendres tombant en un brouillard permanent que la vie peine à dissiper. L’album est épais, mais se lit vite, car beaucoup de planches sont muettes, les rares dialogues sont simples et courts, on suit les personnages dans une hébétude incertaine. Gipi réalise là un album d’ambiance, inquiétant, nous fait respirer un air souvent vicié, malsain – même s’il laisse toujours la possibilité à la vie de se défendre : il ne laisse pas le dernier mot à la haine.

06/07/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Chronique du 115 - Une histoire du SAMU social
Chronique du 115 - Une histoire du SAMU social

Je ne ferai qu’un reproche à cette BD : elle n’explique pas vraiment ce qu’est le SAMU Social, et comme je suis un peu inculte, j’ai dû me renseigner sur Wikipédia… c’est dommage, et une occasion manquée je trouve, il aurait suffi de rajouter un petit encart, ou un addendum. Ceci dit, j’ai passé un excellent moment de lecture. Aude Massot s’est clairement documentée, et a passé du temps avec les équipes de cette organisation. Le propos est juste et intéressant, et certains témoignages m’ont vraiment touché (comment peut-on vivre dans un monde où une femme enceinte dort assise dans un abri de bus, en plein hiver, en plein Paris ?). Le fondateur du SAMU Social contribue directement à l’album, via une préface intéressante, mais aussi via un premier chapitre mettant en scène une interview dînatoire avec l’auteur. Une lecture passionnante.

06/07/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Maître d'armes
Le Maître d'armes

Voilà l'exemple même de ce que j'appelle une très bonne BD ! Un excellent dessin à mi-chemin entre les styles de Rosinski (Thorgal) et d'Alex Alice (Le Troisième Testament), un contexte original, un scénario dense et intelligent, de bons personnages, une grande maîtrise de la narration et du rythme, et une histoire qui a vraiment du sens et tient la route. J'ai aimé la manière dont les thèmes s'imbriquent dans une même intrigue. Le changement d'une époque qui est en train de laisser derrière elle le Moyen-âge pour plonger dans la Renaissance, la rivalité sur des années entre un partisan de l'honneur à l'ancienne et un partisan de l'efficacité moderne, le conflit entre Catholiques et Huguenots, la lutte contre une église catholique romaine qui cherche à garder son pouvoir en maintenant le peuple dans l'ignorance, et une fuite dans les montagnes emplie d'action, de suspens et d'aventure. L'ensemble tient dans un album de 96 pages intense et complet où le lecteur ne peut pas se sentir lésé. Et il y a par dessus cela, cet excellent dessin de Joël Parnotte qui rend la lecture d'autant plus agréable et donne envie de prendre le temps d'observer avec plaisir les décors et personnages ainsi mis en scène. Une très bonne BD !

06/07/2017 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Metropolis (Delcourt)
Metropolis (Delcourt)

Ce titre m'avait à l'époque de son annonce intrigué pour plusieurs raisons, la première évidente est son titre très commun et tombé dans le vocabulaire public depuis le chef d'oeuvre muet de Fritz Lang, la seconde est la qualité de la couverture, enfin DES couvertures, aussi macabres que magnétiques et hypnotiques, la dernière s'appelle Serge Lehmann au scénario. Lehmann représente pour beaucoup l'équivalent d'un Alan Moore Français, un auteur voué à la SF intelligente ou aux Utopies/Dystopies les plus exigeantes. La Brigade Chimérique ou La Saison de la Couloeuvre sont autant d'oeuvres qui ont pu déranger ou envouter mais en tous cas n'ont laissé personne indifférent par la richesse de leurs univers respectifs comme de leurs intrigues pas vraiment cousues de fil blanc. Avec la promesse d'un récit proche d'une enquête policière dans la cité de Metropolis dans un monde ''parallèle'', Lehmann s'adjoint les services d'un Stéphane De Caneva dont l'enthousiasme se mesure au talent des planches au découpage très comics et au charme très "rétro". L'histoire n'est pas en reste avec un personnage central hors norme, un jeune flic athlétique et intelligent que l'on croirait sortir d'une équipe olympique de 1933... Enquêtant à la fois sur un attentat terroriste d'une violence inouïe et sur une découverte macabre dans des catacombes, l'histoire ne cesse de s'emballer avec tout un lot de personnages secondaires au background célèbre (je vous laisse la surprise) ou complexes, le rythme de l'histoire s'emballe assez vite pour enchaîner les 4 tomes d'une quasi traite avec un intérêt qui n'est jamais retombé. Petit bémol pour les esprits cartésiens, il est difficile d'en dévoiler l'intrigue mais je trouve la fin d'une rare beauté malgré quelques écarts ''Deus Ex Machina'' et une intrigue amoureuse un poil téléphonée voire bâclée, Lehmann trouvant son intérêt dans la construction tentaculaire d'une intrigue complexe et simple à la fois. On y retrouve un peu l'esprit d'un Charles Burns ou d'un David Lynch pour un rendu poétique saisissant qui ne perd jamais son spectateur en route. Metropolis fait à coup sûr partie du meilleur de Lehmann. De Canepa se révèle enfin comme un dessinateur sur lequel il faudra compter tant la justesse de son encrage et la beauté de ses cadrages le hisse parmi les grands. Les clins d’œil au "vrai" Metropolis s'entrechoquent sans nuire à la trame principale et font de Metropolis une œuvre distincte et d'une grande richesse. Pas loin d'un chef d’œuvre mais on s'y rapproche. Le meilleur Lehmann ? Sans aucun doute.

05/07/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Man in the window
Man in the window

Si seulement on pouvait remonter dans le passé pour changer certaines décisions de nos vies afin qu’on puisse éviter les embûches. C’est possible avec ce man in the window. Mickael Jackson changerait probablement de médecin. Nous prendrions tous des mesures différentes dans le but d’améliorer nos vies si on savait ce que l’avenir nous réserve. On peut tomber amoureux de sa prof et terminer Président de la République en un brin de temps. C’est quand même fantastique. C’est vrai que ce manga est très prenant. Le héros a 17 ans ainsi que l’avenir devant lui avec les études de médecine qu’il compte réaliser dans l’université la plus prestigieuse du Japon. Or, à 20 ans, il a sombré dans l’échec le plus sombre entre déception sentimentale, rupture familiale et professionnelle et conditions de vie très précaires. Il arrive à communiquer via une fenêtre temporelle avec son moi de 17 ans. Il peut changer le cours de son destin. Oui, c’est presque trop beau pour être vrai. Cependant, il faudra payer un prix. Réparer les erreurs du passé pourrait être un thème très cher. J’ai beaucoup aimé la mise en scène assez progressive partant d’un même être avec des caractères différents car ayant évolué au fil du temps et des épreuves. Même la crédibilité est assurée alors que c’était un exercice plutôt périlleux. La cohérence des situations est véritablement assurée. On sent que le héros du futur cache des choses pour épargner son moi plus jeune et plus idéaliste. Nous avons là un excellent thriller temporel !

05/07/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Nuées écarlates - Le Masque de Fudo
Les Nuées écarlates - Le Masque de Fudo

Cette série se déroule dans l'univers de La Légende des nuées écarlates mais elle peut être lue de manière tout à fait indépendante. Il suffit juste de savoir que son cadre est un Japon de fantasy, inspiré de la période Tokugawa mais réellement quoique sobrement empli de magie et de démons. C'est l'histoire d'un garçon issu d'une communauté brimée et servant le plus souvent d'esclaves aux notables du Shogunat. Pour protéger sa sœur de l'un d'entre eux, il cache un jour son visage derrière un masque qu'il a trouvé dans un temple abandonné avant de battre au combat un jeune aristocrate arrogant. C'est le début d'une suite de malheurs qui vont transformer l'enfant en un puissant guerrier assoiffé de vengeance bénéficiant, pour le meilleur et surtout pour le pire, de l'aide surnaturelle que le masque lui prodigue. Le graphisme de cette série saute aux yeux. Si son dessin était déjà très beau dans La Légende des nuées écarlates, Saverio Tenuta a encore nettement fait des progrès. Chaque planche, chaque case de cette série est superbe. De vraies peinture en couleurs directes, soignées, détaillées et pleine d'une ambiance magique. On retrouve par-ci par-là quelques bribes des visages un peu trop étirés que je reprochais à son dessin il y a quelques ans, mais ce léger défaut est devenu très rare et pour l'ensemble, les pages de cet album sont d'une beauté irréprochable. Rien que pour son graphisme, cette série vaut déjà le coût. L'histoire, pour sa part, tient très bien la route. Si le fond n'est pas des plus originaux, la vengeance d'un frère contre les notables qui s'en sont pris à sa soeur et d'un masque démoniaque qui va l'aider dans son combat et le corrompre en même temps, la narration est impeccable et la lecture tout à fait prenante. Les personnages sont plutôt réussis et suffisamment attachants pour ne pas rendre trop froid le scénario. Et même si on se doute vaguement de comment les choses vont se terminer, on est curieux de voir comment le jeune Fudo a fini par devenir ce qu'il est devenu et comment il va pouvoir atteindre son but et sauver ou pas sa soeur. A suivre donc !

04/07/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Pline
Pline

Il y a incontestablement des mangas qui sortent du lot traditionnel et qu’on repère pour leur qualité d’écriture et graphique. Pline en fait incontestablement partie. Dès la lecture des premières pages, on sent tout de suite l’intelligence du récit, des propos et de la tournure que cela prend. On est tout de suite émergé dans la Rome antique sous le règne de l’Empereur Néron dont la folie et la cruauté pouvaient nous glacer le sang. Il est surtout question des éruptions du Vésuve. On sait malheureusement que Pline mourut près de Pompéi en 79 après JC. Il est connu dans l’histoire pour avoir écrit une de toutes premières encyclopédies sur laquelle les savants se sont reposés pendant des siècles. Il avait accumulé une somme de savoirs considérable. On assiste dans ce manga à quelques unes de ses explications sur les phénomènes qui l’entourent. On apprend bien des choses assez intéressantes comme l’origine de la foudre, les tremblements de terre ou les tsunamis. Pline a rassemblé le savoir de son époque sur des sujets aussi variés que les sciences naturelles, l’astronomie, l’anthropologie, la psychologie ou la métallurgie (160 volumes tout de même !). L’auteure de Thermae Romae dont on ressent toutes les influences arrive à faire mieux que son œuvre précédente car c’est plus sérieux avec l’humour en moins. Le récit avance lentement au niveau de l’action. Cependant, ce qui retient l’attention, c’est tout ce qui est autour et c’est véritablement passionnant à souhait. Bref, nous avons là une fiction historique sur l’Empire romain assez bien faite. Pour ne rien gâcher, visuellement, c’est très beau. On flirte avec le meilleur de ce qu’un manga peut nous offrir.

04/07/2017 (modifier)