Les derniers avis (39077 avis)

Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série The private eye
The private eye

Brian K. Vaughan nous projette dans le Los Angeles de 2076 après le grand déluge et la montée des eaux, cela fait cinquante ans que le cloud mondial a implosé avec pour conséquence la mise à disposition de tous les historiques de recherche, et oui ceux-là même dont tu n'es pas fier et que tu avais effacé. Les conséquences ? Des réputations détruites, des familles déchirées, des carrières perdues... Dans ce Los Angeles futuriste il n'y a plus d'internet et la presse a les pouvoirs de la police. La vie privée devient une priorité, on cherche à cacher son identité en utilisant juste ses initiales (nom et prénom) ou dès la majorité en portant un masque. Une histoire sur fond de polar après le meurtre d'une jeune femme qui vient d'engager un detective privé. Rien de bien innovant, mais l'intrigue est très bien construite, captivante et elle nous invite à une petite réflexion sur internet. Un récit d'anticipation où on n'a pas le temps de s'ennuyer avec son très bon casting, une mention particulière pour le grand-père (un rescapé d'avant le grand déluge). Une lecture très plaisante. J'ai beaucoup aimé la proposition graphique du tandem Marcos Martin au dessin et de Vicente Muntsa à la couleur. Un trait fin, précis dans un style comics agrémenté par des aplats de couleurs dans les tons polars/criards pour un rendu effet vintage. Le format à l'italienne permet à Marcos Martin de se faire plaisir dans la mise en page. Un dossier en fin d'album sur la naissance de ce comics par les auteurs et des croquis de recherche sur les différents personnages Pour les amateurs du genre.

28/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Wonder Woman/Harley Quinn - La Souffrance et le Don
Wonder Woman/Harley Quinn - La Souffrance et le Don

Wonder Woman / Harley Quinn – La Souffrance et le Don est un comics qui surprend par sa profondeur et sa capacité à explorer des thèmes complexes à travers l’univers DC. Écrite par Sylvain Runberg et illustrée par le talentueux Miki Montlló, l’histoire réunit Diana, symbole de rigueur et de justice, et Harley Quinn, excentrique complice du Joker. Leur rencontre improbable fonctionne étonnamment bien, offrant une dynamique riche en contrastes et en émotions. L’intrigue débute sur l’île de Themyscira, où la grossesse d’une amazone remet en question les lois sacrées de la communauté, tandis qu’Harley, en fuite, arrive sur l’île avec son lot de chaos et de questions existentielles. Le récit explore la manière dont ces deux femmes, issues de mondes radicalement différents, affrontent leurs souffrances et cherchent la rédemption. Le contraste entre la rigueur de Diana et la folie douce de Harley crée une dynamique captivante. Diana incarne l’ordre et la justice, tandis qu’Harley, avec son humour décalé et sa vision singulière du monde, apporte une perspective unique sur la souffrance et la guérison. Leurs échanges, parfois tendus, révèlent des facettes inattendues de leurs personnalités et de leurs passés. Les illustrations de Miki Montlló, avec leur précision et leur sensibilité européenne, renforcent l’impact émotionnel du récit. Les planches sont détaillées, les couleurs modulées selon l’ambiance, et chaque expression ou composition de case contribue à l’immersion. Au-delà de l’action, le comics délivre un message fort sur la rédemption et l’importance de tendre la main à ceux qui semblent perdus. Harley Quinn y gagne une humanité nouvelle, tandis que Diana reste fidèle à ses principes tout en acceptant la nuance et la complexité des situations. Le récit parvient à mêler émotion, réflexion et action, sans jamais perdre son rythme. En résumé, ce comics tout comme le Batman de Marini (auteur européen également) est une réussite qui offre une nouvelle lecture des personnages emblématiques de DC, avec une approche sensible et introspective.

28/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Sphères
Sphères

Un thriller cyberpunk, classique dans sa structure mais doté d’une intrigue bien construite: voilà comment je résumerai ce premier tome. Un conglomérat industriel, le consortium, dirige l’espace connu suite à une guerre universelle ayant tout ravagée, il se partage le gâteau avec l’Église d’une supra-religion, l’Ultime. L’univers est sale (c’est du cyberpunk comme je l’ai mentionné), l’architecture fait penser à un mix entre Blade Runner et Alien. Jusque là tout baigne, la part de mystère réside en ces étranges sphères apparues dans l’atmosphère martienne, qui ne sont pas sans rappeler les vaisseaux aliens de Premier Contact de Denis Villeneuve, et il y a une épice aux propriétés surprenantes (coucou, Dune). Côté graphisme, c’est du Alain Brion en très grande forme, la recherche sur les engins spatiaux, « whaou », ça en jette ! Du beau boulot sur le charadesign et les décors, on est toujours un peu à cheval entre l’illustration et la bande-dessinée. Pour l’instant je valide, hâte d’en savoir plus et de découvrir si on a à faire à une histoire accrocheuse et ambitieuse ou si on tombe dans l’intrigue « plan-plan ». Perso je me pencherai de nouveau sur cette série une fois terminée, n'ayant pas envie de me faire avoir comme sur Excalibur - Chroniques où les auteurs ont laissé leur histoire inachevée, laissant le lecteur un peu comme un c@n.

28/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Percevan
Percevan

J'ai découvert avec plaisir cette ancienne série que je ne connaissais pas. J'en suis au tome 15 et je ne me lasse pas de la reprendre pour me changer les idées. On peut rapprocher Percevan de l'univers de Johan mais on sent la différence dans les époques de création. Ainsi le beau Percevan n'est pas insensible au charme féminin et se retrouve souvent dans le lit d'une jolie soubrette ou princesse. Ensuite l'univers est franchement orienté vers la Fantasy avec des scénarii où (jolies) magiciennes, sorciers démoniaques et dragons flamboyants peuplent un univers bien construit. On pourrait facilement reprocher à Leturgie une répétition dans ses récits mais il trouve suffisamment d'astuces pour rendre les lectures plaisamment renouvelées. Le couple Percevan/Kervin est intéressant car si Kervin apporte la classique touche comique, il se retrouve souvent au centre de l'action pour palier à certaines faiblesses de son chevalier. Ainsi autour du personnage classique du chevalier défenseur de la (jolie) veuve et de l'orphelin ; Léturgie a su construire toute une galerie de personnages avec une vraie personnalité. Le graphisme de Luguy ajoute au charme de cette série. Je me retrouve avec une touche graphique de la grande époque des séries jeunesse. Pourtant son trait ne fait jamais daté. Ses personnages possèdent une belle tonicité et beaucoup d'expressivité surtout pour des personnages secondaires très bien travaillés. Luguy a su apporter une touche de sensualité qui modernise la série qui est restée cohérente tout au long des quarante années de production. Une série qui me permet de m'évader et que je reprends toujours avec plaisir.

28/09/2025 (modifier)
Couverture de la série La Délicatesse
La Délicatesse

Voila un titre qui convient bien à l'œuvre de Cyril Bonin. Le recherche du bonheur est une thématique omniprésente dans la plupart des séries de cet auteur. Bonin adapte le roman éponyme de David Foenkinos, grand succès littéraire de 2009. C'est une évidence que ces deux auteurs devaient travailler ensemble tellement le récit de La Délicatesse correspond aux propositions de Bonin. La partie littéraire se retrouve immédiatement dans une voix off très présente mais pas envahissante. Le texte reste très fluide ce qui rend la lecture aussi plaisante que dans un roman qui vous captive. Les dialogues ne sont pas en reste avec une belle tonicité et une belle profondeur dans l'étude des sentiments amoureux des trois personnages principaux. J'ai beaucoup aimé le personnage de Nathalie qui est central dans l'histoire. Je me suis habitué au graphisme de l'auteur. J'aime beaucoup la façon dont il représente les personnages féminin tout en sensualité et en … délicatesse. Comme souvent chez Bonin il y a une atmosphère "feel good" qui pourrait déplaire mais qui ,en fait, est construite sur une recherche fine et subtile des sentiments humains dans le couple. Une lecture intelligente et plaisante.

27/09/2025 (modifier)
Couverture de la série La Vengeance d'une femme
La Vengeance d'une femme

Je n'avais jamais rien lu de Barbey d'Aurevilly et je remercie Fabrice Lilao pour avoir comblé cette lacune. En effet le texte complet de la nouvelle vient compléter la lecture de la série. C'est une très bonne idée car cela permet de se rendre compte comment Lilao a suivi avec fidélité l'œuvre originale. De plus j'ai trouvé le découpage du texte effectué de façon très judicieuse pour permettre un bel équilibre entre texte et graphisme. Pour laisser la place à cette magnifique langue du XIXème siècle, la voix off est importante sans être pesante. Elle accompagne souvent de grandes illustrations très travaillées. Evidemment il y a une grosse différence dans l'approche psychologique des personnages depuis Barbey. C'est d'ailleurs intéressant comment Barbey exploite le concept de vengeance en se faisant mal à soi même. Le comportement de la duchesse me semble assez immature et infantile tel un enfant qui fait une bêtise pour se faire remarquer. Lilao a très bien su garder le parfum d'un romantisme légèrement transgressif dans un contexte réaliste. On peut s'interroger sur une couverture aguicheuse qui rend mal la sobriété du graphisme de l'auteur. En effet la nudité de la belle duchesse n'est jamais provocatrice et vulgaire sous les traits de l'auteur. Sa beauté plastique rappelle plus la dignité des statues de Vénus que la perversité d'une série strictement pour adulte. Le dessin de Lilao est à la hauteur du très beau texte. Les personnages et les extérieurs sont admirablement travaillés pour rendre les ambiances romantiques ou sordides dans lesquelles la nouvelle nous entraine. Le choix du N&B avec ces belles nuances de gris convient parfaitement à l'illustration de ce texte ancien. J'ai cru voir un clin d'œil de l'auteur à Barbe d'Aurevilly que j'ai cru reconnaitre sous les traits de Tressignies. Une belle lecture qui révèle un beau talent chez l'auteur. Malheureusement c'est son unique série semble-t-il.

27/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Pionniers de l'aventure humaine
Les Pionniers de l'aventure humaine

Ça n’est pas mon album préféré de Boucq, et j’attendais sans doute davantage d’humour corrosif dans ces petites histoires, ce qui m’a fait ressentir une légère déception. Mais ça reste quand même quelque chose de très sympathique. Surtout si, comme moi, vous êtes adeptes d’absurde. Car ici on est immergé dedans, comme on le voit déjà les pages faisant la liaison entre les histoires, dans lesquelles des personnages divers, de toutes époques, avec des animaux eux-aussi venant de tous horizons, forment une longue procession, courent vers un lointain invisible. Ces pages donnent un accent loufoque et étrange, qui pointe aussi dans certaines histoires, où il n’y a pas forcément de chute. A noter que Boucq fait intervenir dans une histoire son personnage de Jérôme Moucherot, toujours aussi imperturbable et décalé. L’ensemble est inégal, pas aussi corrosif qu’escompté donc, mais globalement agréable. L’absurde poétique, un peu de surréalisme, un certain humour noir (voir la chute de « La solitude des profondeurs ») pimentent les récits. Un Boucq sympathique, malgré mes petites remarques liminaires. Note réelle 3,5/5.

27/09/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
Couverture de la série Virgile
Virgile

Zidrou est devenu le Cédric Klapisch de la BD, nous offrant régulièrement de sympathiques tranches de vie, feel good en diable, dans lesquelles il décrit avec une tendresse et un humour réconfortants, le quotidien de personnages naturellement chaleureux, envisageant leurs faiblesses, erreurs et regrets telles de délicieuses madeleines mélancoliques, plus gourmandes que leurs joies et réussites épurées, précieusement dissimulées dans un écrin de simplicité. Cette BD "Virgile" est un très bon crû, s'appuyant sur un personnage principal assez rocambolesque (un grand-père, ancien basketteur pro, récemment divorcé et désormais tétraplégique), accompagné dans son malheur de tendres énergumènes (ses vieux potes de basket, son ex, ses filles et petites-filles, de sympathiques infirmières et kiné, un chat indépendant et une vieille voisine). La force de ces portraits réside dans cette manière sympathique de transformer le banal en une douce mélodie résonnant paisiblement avec les vies des lecteurs. Ses histoires sont parfumées de charmants détails du quotidien (des chats coincés dans des arbres, une voisine venant arroser vos plantes durant votre absence, de maladroits cadeaux d'anniversaire, la télé regardée en famille...) et de sujets sociétaux volontairement dépassionnés (ici l'euthanasie). Nulle colère, nulle violence, tout demeure à l'échelle de l'individu, des sentiments. La séquence inaugurale de la manifestation est sur ce point assez symptomatique du traitement des thématiques et des intentions : le collectif et la colère saine sont immédiatement déstructurés pour laisser la place à des scénettes individuelles conviant un absurde à la FabCaro (la risiblement pathétique réaction suite à la rupture et l'habile "gag du yoga"). Les illustrations sont comme toujours en harmonie avec le projet : rondes, aérées, colorées, d'une parfaite lisibilité, un peu passe-partout aussi. Voilà donc une jolie lecture plaisir, maniant merveilleusement l'humour et l'émotion, que l'on aurait tort de mésestimer. Derrière l'apparente simplicité de la recette soigneusement respectée, se cache une maîtrise formelle remarquable : la structure narrative est du point de vue chronologique d'une complexité affolante, définitivement au service du sujet, d'une dramaturgie construisant un prévisible mais beau crescendo émotionnel.

27/09/2025 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Banana Story
Banana Story

Ce premier tome romance la vie de Samuel Zemurray, clandestin américain né en Roumanie, qui fit fortune au début du 20e siècle dans le commerce de la banane. Bien que biographique, cette histoire se lit comme un bon roman. On a d'ailleurs tous les ingrédients qu'on aime retrouver dans une bonne fiction. Un peu de background avec l'enfance difficile du héros, orphelin dès l'adolescence. Une introduction où notre jeune héros galère, prend un bateau clandestinement, se retrouve à travailler comme un forçat 7 jours sur 7 dans une plantation de bananes. On a aussi droit à une histoire d'amitié et une rivalité amoureuse. Vient ensuite l'ascension du bonhomme quand il a une idée de génie qui le fait basculer dans l'entreprenariat. Si on ne sait pas que Sam a réellement existé, on penserait lire une histoire inventée de toutes pièces. Il se passe pourtant bien tout ça dans cette destinée qui semble incroyable. C'est raconté avec brio, tout ça donne une intrigue prenante qui se lit comme un bon thriller / roman d'aventures. La part politique, économique et sociale n'est pas négligée, ce qui donne encore plus de sens et de poids à ce récit. Le seul bémol est peut être la toute dernière partie qui aborde des aspects financiers à base de montages bancaires, capitaux et autres rachats de parts. C'est le seul moment un peu compliqué qui fleurte avec tous les thrillers financiers traditionnels. Mais c'est un détail, car le reste est un sans faute original et captivant. Le dessin nous fait voyager des rues de New York aux plantations du Guatemala. Si parfois quelques visages sont un peu déformés par des petites grimaces involontaires, c'est vraiment un détail anecdotique. Car pour le reste ce trait moderne est très propre et il dynamise efficacement le récit. Prévu en 2 tomes, vivement la conclusion.

27/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Moi, ce que j'aime, c'est les monstres
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres

Voilà donc l’album récompensé à Angoulême cette année ! Un gros pavé de plus de 400 pages, que je n’avais pas vu sur les rayonnages à sa sortie. Il faut dire que Monsieur Toussaint Louverture n’a pas forcément droit aux têtes de gondole. Et il faut dire aussi, que seuls des petits éditeurs prennent encore le risque de publier ce genre d’œuvres, franchement atypiques. Après un petit temps d’adaptation – on ne rentre pas si facilement dans cet album je trouve –, j’ai été véritablement happé par l’histoire, qui se révèle au bout d’un moment bien plus classique qu’elle n’en a l’air au premier abord. L’un des gros atouts de cette œuvre, c’est l’aspect graphique ! Et je ne parle pas seulement du dessin, mais aussi du parti pris d’en faire une sorte de carnet intime, avec les lignes, le trou pour les spirales, cahier dans lequel une jeune femme raconte sa vie, colle des documents (comme les couvertures de magazines populaires, d’horreur, photos, etc.). Le dessin justement, que j’ai trouvé très beau. En Noir et Blanc le plus souvent, mais avec des touches de couleurs, et parfois même de pleines pages « colorées ». Différents styles, niveaux de crayonnés se succèdent (cela renforce le côté « carnet », « pris sur le vif »). Ce qui est singulier, c’est que Ferris alterne un trait réaliste, très précis, avec des crobars en esquisse, et parfois un trait bien plus caricatural, qui doit beaucoup à une certaine esthétique underground, et à l’influence de Crumb je trouve, avec des corps plus en chair. Styles et précision plus ou moins grande du trait cohabitent donc, sans que cela ne gêne la lecture, ni n’altère l’unité de l’ensemble. A plusieurs reprises, surréalisme et expressionnisme font des incursions. L’intrigue elle-même nous permet de mieux connaître la narratrice, Karen, une jeune fille laide, « qui aime les monstres » (et dont certains côtés m’ont fait penser à certains monstres présents dans l’album enfantin « Max et les Maximonstres », de Sendak). Après nous avoir présenté son existence, plus ou moins rejetée – mis à part quelques rares camarades elles aussi « atypiques » et son frère Deeze – Karen se lance dans une sorte d’enquête, après la mort de la voisine du dessus, Anka (Karen est persuadée qu’elle a été assassinée). C’est ensuite la vie d’Anka qui va occuper une bonne partie de l’album, depuis son enfance dans l’Allemagne des années 30, au milieu d’autres « monstres », pédophiles, Nazis, etc. Puis elle revient aux États-Unis, pour les suites de « l’enquête », dans l’entourage de la défunte. Par-delà l’intrigue elle-même, l’album est aussi – et avant tout ? – une très belle ode à la différence, défendant ceux qui « sont mis de côté » parce que « différents » (jeunes, Noirs, Indiens, femmes, Juifs, etc.). L’histoire est d’ailleurs sensée se passer aux États-Unis, dans les années 1960, en pleine révolte des « minorités ». Comme je l’ai dit, l’album ne se laisse pas apprivoiser facilement, et sa lecture exige de la concentration et du temps ! (texte très abondant, placé parfois dans tous les sens – j’ai eu quelque fois du mal à savoir dans quel ordre il devait être lu. Les pages sont bien remplies, c’est le moins que l’on puisse dire !!!). Mais il vaut vraiment la peine de s’y consacrer, de s’y plonger. Et pour le coup, je comprends pourquoi cette œuvre a pu décrocher tous ces prix : c’est ambitieux et beau, et bien plus accessible au « grand public » qu’on pourrait le croire – même si je vous recommande quand même un petit feuilletage avant de l’acheter. **************** Je vais faire plus court pour mon avis concernant le deuxième tome. la lecture est toujours aussi envoûtante - ou oppressante, voire repoussante, c'est selon votre degré d'acceptation du style graphique et narratif de Ferris. Mais j'aime toujours autant son trait nerveux, son travail au Bic, que ce soit pour le Noir et Blanc ou pour les passages en couleurs. J'apprécie aussi sa mise en pages déstructurée, le rendu en fac-simile d'un carnet, avec les lignes, les trous pour le classeur, etc. Un dessin qui passe encore du croquis en esquisses au dessin plus méticuleux et développée, qui joue sur une imagerie surréaliste parfois. On aime ou pas, mais j'y trouve mon compte. Pour ce qui est du récit, il est lui aussi encore fouillis et part dans pas mal de directions, et je conçois qu'en plus du travail graphique, cette narration puisse dérouter nombre de lecteurs, c'est une oeuvre qui reste clivante. Il n'y a plus la surprise de la découverte, mais ça reste quand même un récit plaisant, avec une héroïne en plein questionnement de sortie d'adolescence, une société américaine en pleine ébullition, des relations entre frère et soeur pas toujours faciles, etc. Cela dit, malgré mes louanges, j'admets que la lecture n'est pas toujours fluide, et que la pagination plus qu'importante impose une concentration certaine et longue. Il faudra sans doute encore attendre un certain temps pour lire la suite (au moins un album supplémentaire, l'éditeur annonçant aussi un préquel). Je réitère aussi mes félicitations pour l'éditeur, qui prend énormément de risques, mais qui a fait un très beau travail. Une série qui sort franchement des sentiers battus.

16/02/2019 (MAJ le 26/09/2025) (modifier)