Dufaux publie beaucoup – beaucoup trop serais-je tenté d’écrire, eu égard à l’inégalité de sa production. Avec cette « Impératrice rouge », on est plutôt dans le haut du panier des séries de cet auteur.
Il utilise plutôt intelligemment la trame historique de la Russie, qu’il transpose dans un futur indéfini (y sont mélangés certains éléments du passé, du présent, et d’autres clairement futuristes – d’où le classement en Science-Fiction : le personnage de Rostan est caractéristique de cet aspect).
La Grande Catherine de Russie, bien sûr, le XVIIIe siècle russe, avec les cosaques zaporogues (qu’Apollinaire avait joliment mis en vers), les intrigues de cour, tout y est. Dufaux y ajoute des personnages clés de l’histoire postérieure de la Russie (Staline, Lenine, Trotsky, etc), des éléments de la culture russe (Jivago est évoqué, des auteurs russes apparaissent dans des expressions ou jurons, comme Lermontov, etc), et bien des choses font référence à la fin de l’URSS (comme le cimetière de navires et sous-marins militaires des « Grandes catacombes » entre autres).
Toutes ces références n’alourdissent pas l’intrigue, et ne sont utilisées que comme des clins d’œil, amusants. En tout cas l’histoire, sans être des plus originales, se laisse lire agréablement.
Le dessin d’Adamov est lui aussi réussi, avec les têtes de certains personnages qui ressemble parfois à ce que faisait Bilal dans la trilogie « Nikopol ».
A noter une grossière erreur sur la couverture du troisième tome : Adamov s’est trompé de côté pour la jambe de bois de Rostan…
Une série sympathique, que j’ai lue avec plaisir.
Note réelle 3,5/5.
Ce récit est extrêmement touchant mais a failli ne pas connaître d’épilogue. Son scénariste, Luc Brunschwig aura effectivement beaucoup de peine à le terminer puisque l’histoire fictionnelle qu’il raconte ici aura fait remonter dans sa mémoire des souvenirs bien réels d’où découlera une dépression profonde. Il nous aura donc fallu faire montre de patience pour pouvoir enfin lire le dernier opus. Mais qu’à cela ne tienne ! Si l’émotion est au rendez-vous, qu’importe l’attente.
Avec ce genre de préambule, je vous soupçonne de craindre un récit sordide, d’une noirceur profonde dont la lecture ne vous incitera à rien d’autre qu’à vous mettre la tête dans le four, thermostat réglé sur 180° (de préférence avec des brownies, ça pourra toujours servir à l’enterrement). Il n’en est rien !
D’ailleurs, tout débute avec un premier tome étonnant, amusant à plus d’un titre, touchant par ses personnages (tant les principaux que les secondaires), en résumé, incroyablement accrocheur. Imaginez un vieux monsieur débarquant dans un café d’habitués un bébé dans les bras. Le vieillard est confus mais, grâce à des aide-mémoires blottis au fond de ses poches, se révèle conteur hors pairs. Le gaillard ne semble plus avoir toute sa tête et, à l’instar de son auditoire, on se demande ce qui dans ses propos tient de la fabulation et de la vérité. Quoiqu’il en soit, j’ai été fasciné par ce premier tome qui nous conte une histoire simple et humaine, avec des acteurs qui essayent de bien faire et qui, parfois, font les mauvais choix.
J’attendais alors le deuxième tome avec beaucoup d’impatience… et sans doute en attendais-je trop. Car l’histoire prend alors un virage, non pas à 180° mais tout de même suffisamment marqué pour que le centre d’intérêt se déplace de l’histoire de ce bébé et de sa maman à celle du vieil homme. Un vieil homme qui, de figure marquante en narrateur fantasque du premier tome, va se transformer en une ombre difficile à cerner. C’est tout l’intérêt de ce tome mais c’est aussi ce qui a fait que, lors de ma première lecture, j’ai moins apprécié ce deuxième volet.
Vient avec le troisième tome le temps des révélations… et celui des grandes émotions. Cette dernière partie offre des passages poignants, dans lesquels les démons de la communauté juive d’Europe refont surface. Il y est beaucoup question de déportation, de déracinement, de souffrance mais Luc Brunschwig combine ces lourds passages à des notes d’espoir et d’humanité. Humanité, tout au long du récit, ce terme m’est revenu à l’esprit. L’histoire qui nous est contée ici en est remplie, avec des personnages simples, qui commettent des erreurs, essaient de faire pour le mieux, et touchent le lecteur par ce simple fait. Ils ne sont pas parfaits, et cela les rend proches de nous.
Le dessin d’Etienne Le Roux convient parfaitement à ce scénario. Ce style semi-réaliste permet d’ancrer des personnages bien typés (et donc facilement reconnaissables malgré les différentes époques) dans des décors réalistes. La colorisation dans laquelle le brun domine ne pourra que plaire à notre webmaster (Alix, si tu m’entends… ) et confère à ce récit un climat nostalgique qui lui sied bien. J’ai bien remarqué une petite différence au niveau du trait entre le deuxième et le troisième tome, conséquence logique du grand laps de temps qui a séparé ces deux albums, mais c’est vite oublié et l’histoire reprend rapidement le dessus.
Un récit très touchant, en tous les cas, même si le sujet central semble changer en cours de récit (alors que je ne doute pas que l’intention de Luc Brunschwig a toujours été de nous raconter l’histoire de ce vieux monsieur). Avis aux amateurs.
Instructif.
Cette enquête dans les rouages de la production d'une série télé française donne un point de vue diversifié, depuis l'idée, jusqu'aux différentes strates des intervenants : scénaristes, dialoguistes, réalisateurs, acteurs, coiffeurs, une montagne de fourmis, chacune assignée à son poste sans possibilité de sortir de son cadre.
Le petit budget, le besoin d'une audience très large, le compartimentage des rôles dans la fourmilière, créent des contraintes assez différentes du cinéma. Après lecture de la BD, mon regard sur les films en général s'est considérablement modifié. Les moyens, le temps consacré étant réellement d'un tout autre ordre que celui alloué aux séries télé.
Les dessins, en noir et blanc, sur leur papier rugueux, sont comme d'habitude dans la série Sociorama, assez raides mais comme d'habitude aussi suffisamment justes pour qu'on puisse suivre les personnages sans difficulté.
Reportage maquillé en fiction, cet épisode de Sociorama est réussi.
J’ai bien apprécié cette lecture de Sept Missionnaires. À une histoire traitant de foi et de christianisation, ce n’est pas un moindre hommage que d’avoir fait appel à Alain Ayroles, le scénariste du très culte De Cape et de Crocs, et qui offre ici un récit plein d’ironie mordante, une pique un brin méchante sur les religions avec ce qu’il faut d’humour et de dérision pour que cela ne fâche personne. L’exercice du stand alone est périlleux, plus d’un s’y sont cassés les dents, mais j’ai trouvé la gestion du rythme et l’enchaînement des passages parfaitement maîtrisés, il y a ici une belle entente entre les auteurs.
Assez sympathique, le début ainsi que la présentation des protagonistes est on ne peut plus picaresque et m’a rappelé aux bagarres de gaulois dans Astérix (et l'illustration de couverture représentant une enluminure de ces 7 "Saints" me fait penser aux Dalton). En plus du contexte historique très intéressant en soi (les invasions au IXème siècle), toute la sève du récit réside dans le temps fort où nos sept missionnaires vont contre toute attente, et à l'insu de leur plein gré, réussir cette mission impossible. C’est là que j’ai trouvé l’histoire brillamment cynique, car ce n’est pas par leur piété ni leur passion que ces indécrottables pêcheurs convertiront les païens, mais plus ou moins involontairement par une série d’heureux hasards où chacun aura l’occasion de montrer sa principale qualité, pourtant considérée comme un pêché par l’Église.
L’un est cupide et fort bon négociant (encore un pêché), un autre n’est que colère et les berserkers imposent le respect parmi ces guerriers ; un autre n’est que tristesse (c’est l’acédie en fait mais réduit au concept de tristesse pour une meilleure compréhension du public) et touchera ces âmes brutales de par sa musique, mode pupilles humides et dilatées façon Chat Botté dans Shrek ; un autre est un dépravé qui gagnera le faible sexe à sa cause ; le gourmand remplira les estomacs des gaillards grâce à ses connaissances gastronomiques, tandis que l’orgueilleux et l’envieux qui se suivent joueront un rôle dans la mécanique des péripéties. Ce sont de simples hommes qui parlent à d’autres hommes tout aussi normaux qu’eux. Égoïstes, petits, individualistes, bas, leur principal défaut condamné par l’Église se révélera finalement une aptitude qui sauvera leur peau. Et moi je trouve ça plutôt drôle comme message railleur.
Le dessin de Luigi Critone est assez plaisant même si ce n’est pas ce vers quoi je me dirige en premier. Il est cependant bien à propos avec les trognes des moines qui concordent avec leur pêché respectif, leurs expressions faciales limites caricaturales sont un vrai régal lorsqu’ils se balancent des fions entre eux. Décalage intelligent par rapport au sérieux de l’Ordre ou des « fomoirés ». Un dessin sublimé par les couleurs de Lorenzo Pieri qui offre un véritable feu d’artifice et apporte gaieté et bonne humeur à ce codex qui n’en manque pourtant pas (même si c’est dramatique quand il le faut). Un vrai contraste par rapport à l’apparente austérité des syndiqués de la religion.
« Qu’il est bon d’être apostat » pourrait être la morale de cette hasardeuse croisade.
Un manga très surprenant, mais qui m'a plu. Sans aller jusqu'à dire que c'est un chef-d’œuvre, il contient une bonne histoire, un dessin très correct, de bonnes scènes et des bons personnages, et surtout beaucoup de surprises. Le début fait penser à une romance basique, mais apporte ensuite des bonnes idées qui changent pas mal le point de vue des protagonistes. On est loin d'adolescents banals qui se rencontrent.
L'histoire est rapide, mais le manga prend tout de même le temps et pose une ambiance, et c'est ce qui rend la lecture plaisante. L'histoire n'est pas étoffée mais n'en a pas besoin, c'est juste quelques jours qui changent deux jeunes personnes. Et personnellement, ça m'a suffit.
Bref, un manga pas forcément indispensable, mais qui sait remplir toute son office. Ca m'a plu, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et je l'ai déjà relu avec plaisir. Un petit morceau d'histoire bien sympathique. Lecture recommandée, si ce n'est l'achat.
L’homme qui n’aimait pas les armes à feu n’est pas la série qui révolutionnera le western mais j’y ai trouvé ce que j’espérais… et même un peu plus.
L’intrigue tient la route et fait montre d’originalité. Il y sera beaucoup question du deuxième amendement, ce qui justifie pleinement le titre de la série. L’humour est un des points forts du début de la série avec quelques personnages hauts en couleur. Cet humour se fait de moins en moins présent au fil des tomes mais sans jamais réellement disparaître.
De western, il est bel et bien question même si nous sommes à la fin de la période mythique du far-West. Ici, les avocats et autres hommes de loi commencent à prendre le pas sur les cow-boys. Nous avons cependant droit à quelques personnages classiques du genre. Je pense donc que l’amateur de western classique risque dans un premier temps d’être un peu dérouté avant de retrouver ses marques.
La narration est vive et l’action ne manque pas. Le trait dynamique et très expressif de Paul Salomone renforce encore le caractère mouvementé de ces aventures. Les personnages, hauts en couleur, sont très bien typés dans un style caricatural qui favorise les expressions de visage et donc l’humour.
Personnellement, c’est un des westerns récents que j’ai eu le plus de plaisir à suivre. Je vous le recommande donc vivement.
Trois albums qui se lisent vite, car il n’y a finalement pas beaucoup de textes, de dialogues (mises à part les plaidoiries lors du procès), mais aussi parce que l’intrigue est vraiment bien fichue, qu’elle captive le lecteur.
La série alterne les flash-back – qui nous expliquent la jeunesse des deux héros, leur rencontre, et comment ils en sont arrivés à la situation folle qui les happe dès le début du premier album – et une intrigue plus linéaire, essentiellement un road movie, sorte de fuite en avant vers nulle part.
David Chauvel montre très bien, par petites touches, comment l’amitié qui lie Joey et Marc va amener ce dernier à poursuivre cette folle équipée, dont il va finalement être le seul à répondre (de manière muette) devant la justice.
L’univers de banlieue, de famille qui se délitent, est lui aussi bien dépeint, expliquant la trajectoire des deux copains, dans un engrenage que certains appellent destin. C’est glauque, mais aussi vivifiant (l’amitié donnant de l’air à une ambiance très noire). C’est en tout cas un triptyque dont je vous recommande chaudement la lecture.
J’ai énormément apprécié la lecture de cette biographie romancée d’un anarchiste à principes. Pour de multiples raisons.
Tout d’abord, et pourvu qu’il y ait derrière leurs agissements une conscience politique, j’aime bien les anarchistes convaincus (anarchie et communisme partagent d’ailleurs à mes yeux un point commun, leur utopie et je trouve toujours touchants ces gens qui croient le miracle possible), surtout s’ils se montrent cohérents avec eux-mêmes.
Par ailleurs, la vie d’Alexandre Jacob a été tout sauf un long fleuve tranquille. Il est même injuste de ne parler que d’une vie car ce personnage en a réellement vécu plusieurs. On n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer devant l’évocation d’une existence aussi remplie de voyages, d’aventures et de prises de conscience.
Ensuite, l’image qu’en donnent les auteurs en fait un véritable héros de roman. Une sorte de Robin des Bois, naïf et pragmatique à la fois, cultivé mais n’hésitant pas à tuer au besoin. Ce personnage développe pas mal de contradictions mais les auteurs privilégient ses bons côtés, son humour, sa conscience politique, son sens moral. On ne peut que s’attacher à l’homme et oublier le meurtrier qu’il était également.
Le dessin, dans son style semi-réaliste, accentue le sentiment de légèreté de cette biographie. Le destin d’Alexandre Jacob n’a pourtant rien de drôle mais les auteurs ont opté tant au niveau de la narration que du dessin pour une forme de légèreté qui m’aura aidé à rentrer dans cette biographie. Je n’ai jamais eu le sentiment de lire une œuvre historique scolaire mais bien un récit d’aventure.
Distrayant et instructif, ce sont là deux qualités que je recherche bien souvent dans mes lectures et cet album les réunit de fort belle manière. Franchement bien, par conséquent.
Ces « fantaisies » regroupent des histoires plus ou moins longues (parfois une simple page) parues initialement en magazines : essentiellement Pilote et Fluide glacial, que dirigeaient deux personnes ayant largement contribué à « lancer » le travail d’Alexis, à savoir Goscinny et Gotlib. Et avec lesquels il avait collaboré pour plusieurs albums.
Ici les « fantaisies » sont « solitaires », Alexis se chargeant du dessin et des scénarios.
Autant le dire tout de suite, je suis fan du dessin d’Alexis, qui use d’un Noir et Blanc classique – comme est classique (et excellent !) son trait. C’est d’ailleurs le décalage entre le classicisme du trait et le côté humour pince-sans-rire, absurde (très Monty Python) de certaines histoires qui renforce l’humour, souvent vers un noir loufoque – et non dénué de poésie.
Mais le ton n’est pas toujours uniquement à l’humour dans ces histoires. En effet, plusieurs développent une intrigue, ou simplement une ambiance fantastique, étrange (comme « Vengeance » ou « La curiosité est un vilain défaut » par exemple). Mais là aussi, humour et poésie affleurent.
En tout cas, c’est un recueil vraiment chouette, dont je vous recommande la lecture – comme beaucoup d’œuvres d’Alexis d’ailleurs !
Davodeau est un auteur à deux facettes – d’inégale valeur de mon point de vue : il publie des romans graphiques, et des documentaires généralement engagés. C’est la seconde catégorie que je préfère, et de loin (ses romans graphiques m’ayant le plus souvent déçu).
Ici, le parti pris est assez simple, puisque Davodeau séjourne chez un ami viticulteur, en Anjou : celui-ci lui fera découvrir son travail (auquel il participera), tandis que Davodeau fera découvrir à son ami une liste (relativement éclectique) d’œuvres du neuvième art. Ceci étant accompagné de la rencontre de certains de ces auteurs (et pas des moindres, puisqu’entre autres Gibrat, Marc-Antoine Mathieu, Guibert). J’aurais bien aimé accompagner leurs pérégrinations (accompagnées de dégustations sympas le plus souvent), et en particulier discuter avec Marc-Antoine Mathieu !
La partie BD est intéressante – mais je suis moins néophyte que Richard Leroy, le viticulteur, et j’ai donc moins appris de choses. Même si le regard d’un béotien sur certaines œuvres est assez caustique parfois (et pas dénué de fraicheur), comme son incompréhension de l’engouement entourant le travail de Moebius, ou ses questionnements par rapport à l’intérêt de l’oubapo. Hélas, les amis de Davodeau étant généralement – comme lui – des « noms », l’aspect « métier précaire » du bédéiste est passé sous silence (alors que je pense qu’une grande partie des auteurs sont loin de gagner franchement leur vie avec leur travail – ou alors en acceptant certaines concessions (travaux alimentaires, publicitaires, etc).
C’est d’autant plus dommage que Leroy ne cache pas, lui, les difficultés de son métier. C’est d’ailleurs cette partie qui m’a le plus captivé, puisque si je suis amateur de « bons vins », je n’ai aucune réelle culture dans ce domaine, et n’ai que des connaissances fragmentaires sur le processus qui mène le raisin à mon gosier.
Là aussi toutefois, Davodeau n’éclaire qu’un aspect des choses, puisque Leroy est un viticulteur relativement atypique, car produisant en bio (mais en plus refusant d’afficher le label et pratiquant la culture biodynamique – tout en se questionnant à son propos).
Deux « ignorants » qui découvrent certains aspects du métier de l’autre donc, mais qui sont curieux, et ne sont pas englués dans une pensée monolithique.
Le dessin de Davodeau est simple, efficace (quelques visages difficiles à différencier parfois quand même), et le travail en Noir et Blanc (avec nuances de gris) rend l’ensemble agréable à lire.
Une chouette réussite en tout cas !
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L'Impératrice rouge
Dufaux publie beaucoup – beaucoup trop serais-je tenté d’écrire, eu égard à l’inégalité de sa production. Avec cette « Impératrice rouge », on est plutôt dans le haut du panier des séries de cet auteur. Il utilise plutôt intelligemment la trame historique de la Russie, qu’il transpose dans un futur indéfini (y sont mélangés certains éléments du passé, du présent, et d’autres clairement futuristes – d’où le classement en Science-Fiction : le personnage de Rostan est caractéristique de cet aspect). La Grande Catherine de Russie, bien sûr, le XVIIIe siècle russe, avec les cosaques zaporogues (qu’Apollinaire avait joliment mis en vers), les intrigues de cour, tout y est. Dufaux y ajoute des personnages clés de l’histoire postérieure de la Russie (Staline, Lenine, Trotsky, etc), des éléments de la culture russe (Jivago est évoqué, des auteurs russes apparaissent dans des expressions ou jurons, comme Lermontov, etc), et bien des choses font référence à la fin de l’URSS (comme le cimetière de navires et sous-marins militaires des « Grandes catacombes » entre autres). Toutes ces références n’alourdissent pas l’intrigue, et ne sont utilisées que comme des clins d’œil, amusants. En tout cas l’histoire, sans être des plus originales, se laisse lire agréablement. Le dessin d’Adamov est lui aussi réussi, avec les têtes de certains personnages qui ressemble parfois à ce que faisait Bilal dans la trilogie « Nikopol ». A noter une grossière erreur sur la couverture du troisième tome : Adamov s’est trompé de côté pour la jambe de bois de Rostan… Une série sympathique, que j’ai lue avec plaisir. Note réelle 3,5/5.
La Mémoire dans les poches
Ce récit est extrêmement touchant mais a failli ne pas connaître d’épilogue. Son scénariste, Luc Brunschwig aura effectivement beaucoup de peine à le terminer puisque l’histoire fictionnelle qu’il raconte ici aura fait remonter dans sa mémoire des souvenirs bien réels d’où découlera une dépression profonde. Il nous aura donc fallu faire montre de patience pour pouvoir enfin lire le dernier opus. Mais qu’à cela ne tienne ! Si l’émotion est au rendez-vous, qu’importe l’attente. Avec ce genre de préambule, je vous soupçonne de craindre un récit sordide, d’une noirceur profonde dont la lecture ne vous incitera à rien d’autre qu’à vous mettre la tête dans le four, thermostat réglé sur 180° (de préférence avec des brownies, ça pourra toujours servir à l’enterrement). Il n’en est rien ! D’ailleurs, tout débute avec un premier tome étonnant, amusant à plus d’un titre, touchant par ses personnages (tant les principaux que les secondaires), en résumé, incroyablement accrocheur. Imaginez un vieux monsieur débarquant dans un café d’habitués un bébé dans les bras. Le vieillard est confus mais, grâce à des aide-mémoires blottis au fond de ses poches, se révèle conteur hors pairs. Le gaillard ne semble plus avoir toute sa tête et, à l’instar de son auditoire, on se demande ce qui dans ses propos tient de la fabulation et de la vérité. Quoiqu’il en soit, j’ai été fasciné par ce premier tome qui nous conte une histoire simple et humaine, avec des acteurs qui essayent de bien faire et qui, parfois, font les mauvais choix. J’attendais alors le deuxième tome avec beaucoup d’impatience… et sans doute en attendais-je trop. Car l’histoire prend alors un virage, non pas à 180° mais tout de même suffisamment marqué pour que le centre d’intérêt se déplace de l’histoire de ce bébé et de sa maman à celle du vieil homme. Un vieil homme qui, de figure marquante en narrateur fantasque du premier tome, va se transformer en une ombre difficile à cerner. C’est tout l’intérêt de ce tome mais c’est aussi ce qui a fait que, lors de ma première lecture, j’ai moins apprécié ce deuxième volet. Vient avec le troisième tome le temps des révélations… et celui des grandes émotions. Cette dernière partie offre des passages poignants, dans lesquels les démons de la communauté juive d’Europe refont surface. Il y est beaucoup question de déportation, de déracinement, de souffrance mais Luc Brunschwig combine ces lourds passages à des notes d’espoir et d’humanité. Humanité, tout au long du récit, ce terme m’est revenu à l’esprit. L’histoire qui nous est contée ici en est remplie, avec des personnages simples, qui commettent des erreurs, essaient de faire pour le mieux, et touchent le lecteur par ce simple fait. Ils ne sont pas parfaits, et cela les rend proches de nous. Le dessin d’Etienne Le Roux convient parfaitement à ce scénario. Ce style semi-réaliste permet d’ancrer des personnages bien typés (et donc facilement reconnaissables malgré les différentes époques) dans des décors réalistes. La colorisation dans laquelle le brun domine ne pourra que plaire à notre webmaster (Alix, si tu m’entends… ) et confère à ce récit un climat nostalgique qui lui sied bien. J’ai bien remarqué une petite différence au niveau du trait entre le deuxième et le troisième tome, conséquence logique du grand laps de temps qui a séparé ces deux albums, mais c’est vite oublié et l’histoire reprend rapidement le dessus. Un récit très touchant, en tous les cas, même si le sujet central semble changer en cours de récit (alors que je ne doute pas que l’intention de Luc Brunschwig a toujours été de nous raconter l’histoire de ce vieux monsieur). Avis aux amateurs.
Plus belle la série
Instructif. Cette enquête dans les rouages de la production d'une série télé française donne un point de vue diversifié, depuis l'idée, jusqu'aux différentes strates des intervenants : scénaristes, dialoguistes, réalisateurs, acteurs, coiffeurs, une montagne de fourmis, chacune assignée à son poste sans possibilité de sortir de son cadre. Le petit budget, le besoin d'une audience très large, le compartimentage des rôles dans la fourmilière, créent des contraintes assez différentes du cinéma. Après lecture de la BD, mon regard sur les films en général s'est considérablement modifié. Les moyens, le temps consacré étant réellement d'un tout autre ordre que celui alloué aux séries télé. Les dessins, en noir et blanc, sur leur papier rugueux, sont comme d'habitude dans la série Sociorama, assez raides mais comme d'habitude aussi suffisamment justes pour qu'on puisse suivre les personnages sans difficulté. Reportage maquillé en fiction, cet épisode de Sociorama est réussi.
Sept Missionnaires
J’ai bien apprécié cette lecture de Sept Missionnaires. À une histoire traitant de foi et de christianisation, ce n’est pas un moindre hommage que d’avoir fait appel à Alain Ayroles, le scénariste du très culte De Cape et de Crocs, et qui offre ici un récit plein d’ironie mordante, une pique un brin méchante sur les religions avec ce qu’il faut d’humour et de dérision pour que cela ne fâche personne. L’exercice du stand alone est périlleux, plus d’un s’y sont cassés les dents, mais j’ai trouvé la gestion du rythme et l’enchaînement des passages parfaitement maîtrisés, il y a ici une belle entente entre les auteurs. Assez sympathique, le début ainsi que la présentation des protagonistes est on ne peut plus picaresque et m’a rappelé aux bagarres de gaulois dans Astérix (et l'illustration de couverture représentant une enluminure de ces 7 "Saints" me fait penser aux Dalton). En plus du contexte historique très intéressant en soi (les invasions au IXème siècle), toute la sève du récit réside dans le temps fort où nos sept missionnaires vont contre toute attente, et à l'insu de leur plein gré, réussir cette mission impossible. C’est là que j’ai trouvé l’histoire brillamment cynique, car ce n’est pas par leur piété ni leur passion que ces indécrottables pêcheurs convertiront les païens, mais plus ou moins involontairement par une série d’heureux hasards où chacun aura l’occasion de montrer sa principale qualité, pourtant considérée comme un pêché par l’Église. L’un est cupide et fort bon négociant (encore un pêché), un autre n’est que colère et les berserkers imposent le respect parmi ces guerriers ; un autre n’est que tristesse (c’est l’acédie en fait mais réduit au concept de tristesse pour une meilleure compréhension du public) et touchera ces âmes brutales de par sa musique, mode pupilles humides et dilatées façon Chat Botté dans Shrek ; un autre est un dépravé qui gagnera le faible sexe à sa cause ; le gourmand remplira les estomacs des gaillards grâce à ses connaissances gastronomiques, tandis que l’orgueilleux et l’envieux qui se suivent joueront un rôle dans la mécanique des péripéties. Ce sont de simples hommes qui parlent à d’autres hommes tout aussi normaux qu’eux. Égoïstes, petits, individualistes, bas, leur principal défaut condamné par l’Église se révélera finalement une aptitude qui sauvera leur peau. Et moi je trouve ça plutôt drôle comme message railleur. Le dessin de Luigi Critone est assez plaisant même si ce n’est pas ce vers quoi je me dirige en premier. Il est cependant bien à propos avec les trognes des moines qui concordent avec leur pêché respectif, leurs expressions faciales limites caricaturales sont un vrai régal lorsqu’ils se balancent des fions entre eux. Décalage intelligent par rapport au sérieux de l’Ordre ou des « fomoirés ». Un dessin sublimé par les couleurs de Lorenzo Pieri qui offre un véritable feu d’artifice et apporte gaieté et bonne humeur à ce codex qui n’en manque pourtant pas (même si c’est dramatique quand il le faut). Un vrai contraste par rapport à l’apparente austérité des syndiqués de la religion. « Qu’il est bon d’être apostat » pourrait être la morale de cette hasardeuse croisade.
Our Summer Holiday
Un manga très surprenant, mais qui m'a plu. Sans aller jusqu'à dire que c'est un chef-d’œuvre, il contient une bonne histoire, un dessin très correct, de bonnes scènes et des bons personnages, et surtout beaucoup de surprises. Le début fait penser à une romance basique, mais apporte ensuite des bonnes idées qui changent pas mal le point de vue des protagonistes. On est loin d'adolescents banals qui se rencontrent. L'histoire est rapide, mais le manga prend tout de même le temps et pose une ambiance, et c'est ce qui rend la lecture plaisante. L'histoire n'est pas étoffée mais n'en a pas besoin, c'est juste quelques jours qui changent deux jeunes personnes. Et personnellement, ça m'a suffit. Bref, un manga pas forcément indispensable, mais qui sait remplir toute son office. Ca m'a plu, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et je l'ai déjà relu avec plaisir. Un petit morceau d'histoire bien sympathique. Lecture recommandée, si ce n'est l'achat.
L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu
L’homme qui n’aimait pas les armes à feu n’est pas la série qui révolutionnera le western mais j’y ai trouvé ce que j’espérais… et même un peu plus. L’intrigue tient la route et fait montre d’originalité. Il y sera beaucoup question du deuxième amendement, ce qui justifie pleinement le titre de la série. L’humour est un des points forts du début de la série avec quelques personnages hauts en couleur. Cet humour se fait de moins en moins présent au fil des tomes mais sans jamais réellement disparaître. De western, il est bel et bien question même si nous sommes à la fin de la période mythique du far-West. Ici, les avocats et autres hommes de loi commencent à prendre le pas sur les cow-boys. Nous avons cependant droit à quelques personnages classiques du genre. Je pense donc que l’amateur de western classique risque dans un premier temps d’être un peu dérouté avant de retrouver ses marques. La narration est vive et l’action ne manque pas. Le trait dynamique et très expressif de Paul Salomone renforce encore le caractère mouvementé de ces aventures. Les personnages, hauts en couleur, sont très bien typés dans un style caricatural qui favorise les expressions de visage et donc l’humour. Personnellement, c’est un des westerns récents que j’ai eu le plus de plaisir à suivre. Je vous le recommande donc vivement.
Nuit Noire
Trois albums qui se lisent vite, car il n’y a finalement pas beaucoup de textes, de dialogues (mises à part les plaidoiries lors du procès), mais aussi parce que l’intrigue est vraiment bien fichue, qu’elle captive le lecteur. La série alterne les flash-back – qui nous expliquent la jeunesse des deux héros, leur rencontre, et comment ils en sont arrivés à la situation folle qui les happe dès le début du premier album – et une intrigue plus linéaire, essentiellement un road movie, sorte de fuite en avant vers nulle part. David Chauvel montre très bien, par petites touches, comment l’amitié qui lie Joey et Marc va amener ce dernier à poursuivre cette folle équipée, dont il va finalement être le seul à répondre (de manière muette) devant la justice. L’univers de banlieue, de famille qui se délitent, est lui aussi bien dépeint, expliquant la trajectoire des deux copains, dans un engrenage que certains appellent destin. C’est glauque, mais aussi vivifiant (l’amitié donnant de l’air à une ambiance très noire). C’est en tout cas un triptyque dont je vous recommande chaudement la lecture.
Le Travailleur de la nuit
J’ai énormément apprécié la lecture de cette biographie romancée d’un anarchiste à principes. Pour de multiples raisons. Tout d’abord, et pourvu qu’il y ait derrière leurs agissements une conscience politique, j’aime bien les anarchistes convaincus (anarchie et communisme partagent d’ailleurs à mes yeux un point commun, leur utopie et je trouve toujours touchants ces gens qui croient le miracle possible), surtout s’ils se montrent cohérents avec eux-mêmes. Par ailleurs, la vie d’Alexandre Jacob a été tout sauf un long fleuve tranquille. Il est même injuste de ne parler que d’une vie car ce personnage en a réellement vécu plusieurs. On n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer devant l’évocation d’une existence aussi remplie de voyages, d’aventures et de prises de conscience. Ensuite, l’image qu’en donnent les auteurs en fait un véritable héros de roman. Une sorte de Robin des Bois, naïf et pragmatique à la fois, cultivé mais n’hésitant pas à tuer au besoin. Ce personnage développe pas mal de contradictions mais les auteurs privilégient ses bons côtés, son humour, sa conscience politique, son sens moral. On ne peut que s’attacher à l’homme et oublier le meurtrier qu’il était également. Le dessin, dans son style semi-réaliste, accentue le sentiment de légèreté de cette biographie. Le destin d’Alexandre Jacob n’a pourtant rien de drôle mais les auteurs ont opté tant au niveau de la narration que du dessin pour une forme de légèreté qui m’aura aidé à rentrer dans cette biographie. Je n’ai jamais eu le sentiment de lire une œuvre historique scolaire mais bien un récit d’aventure. Distrayant et instructif, ce sont là deux qualités que je recherche bien souvent dans mes lectures et cet album les réunit de fort belle manière. Franchement bien, par conséquent.
Fantaisies Solitaires
Ces « fantaisies » regroupent des histoires plus ou moins longues (parfois une simple page) parues initialement en magazines : essentiellement Pilote et Fluide glacial, que dirigeaient deux personnes ayant largement contribué à « lancer » le travail d’Alexis, à savoir Goscinny et Gotlib. Et avec lesquels il avait collaboré pour plusieurs albums. Ici les « fantaisies » sont « solitaires », Alexis se chargeant du dessin et des scénarios. Autant le dire tout de suite, je suis fan du dessin d’Alexis, qui use d’un Noir et Blanc classique – comme est classique (et excellent !) son trait. C’est d’ailleurs le décalage entre le classicisme du trait et le côté humour pince-sans-rire, absurde (très Monty Python) de certaines histoires qui renforce l’humour, souvent vers un noir loufoque – et non dénué de poésie. Mais le ton n’est pas toujours uniquement à l’humour dans ces histoires. En effet, plusieurs développent une intrigue, ou simplement une ambiance fantastique, étrange (comme « Vengeance » ou « La curiosité est un vilain défaut » par exemple). Mais là aussi, humour et poésie affleurent. En tout cas, c’est un recueil vraiment chouette, dont je vous recommande la lecture – comme beaucoup d’œuvres d’Alexis d’ailleurs !
Les Ignorants
Davodeau est un auteur à deux facettes – d’inégale valeur de mon point de vue : il publie des romans graphiques, et des documentaires généralement engagés. C’est la seconde catégorie que je préfère, et de loin (ses romans graphiques m’ayant le plus souvent déçu). Ici, le parti pris est assez simple, puisque Davodeau séjourne chez un ami viticulteur, en Anjou : celui-ci lui fera découvrir son travail (auquel il participera), tandis que Davodeau fera découvrir à son ami une liste (relativement éclectique) d’œuvres du neuvième art. Ceci étant accompagné de la rencontre de certains de ces auteurs (et pas des moindres, puisqu’entre autres Gibrat, Marc-Antoine Mathieu, Guibert). J’aurais bien aimé accompagner leurs pérégrinations (accompagnées de dégustations sympas le plus souvent), et en particulier discuter avec Marc-Antoine Mathieu ! La partie BD est intéressante – mais je suis moins néophyte que Richard Leroy, le viticulteur, et j’ai donc moins appris de choses. Même si le regard d’un béotien sur certaines œuvres est assez caustique parfois (et pas dénué de fraicheur), comme son incompréhension de l’engouement entourant le travail de Moebius, ou ses questionnements par rapport à l’intérêt de l’oubapo. Hélas, les amis de Davodeau étant généralement – comme lui – des « noms », l’aspect « métier précaire » du bédéiste est passé sous silence (alors que je pense qu’une grande partie des auteurs sont loin de gagner franchement leur vie avec leur travail – ou alors en acceptant certaines concessions (travaux alimentaires, publicitaires, etc). C’est d’autant plus dommage que Leroy ne cache pas, lui, les difficultés de son métier. C’est d’ailleurs cette partie qui m’a le plus captivé, puisque si je suis amateur de « bons vins », je n’ai aucune réelle culture dans ce domaine, et n’ai que des connaissances fragmentaires sur le processus qui mène le raisin à mon gosier. Là aussi toutefois, Davodeau n’éclaire qu’un aspect des choses, puisque Leroy est un viticulteur relativement atypique, car produisant en bio (mais en plus refusant d’afficher le label et pratiquant la culture biodynamique – tout en se questionnant à son propos). Deux « ignorants » qui découvrent certains aspects du métier de l’autre donc, mais qui sont curieux, et ne sont pas englués dans une pensée monolithique. Le dessin de Davodeau est simple, efficace (quelques visages difficiles à différencier parfois quand même), et le travail en Noir et Blanc (avec nuances de gris) rend l’ensemble agréable à lire. Une chouette réussite en tout cas !