Si Foerster fera ensuite quelques tentatives dans d’autres genres (comme le western), c’est rapidement dans le fantastique qu’il va se spécialiser. Ce « Certains l’aiment noir » est l’un de ses premiers (et meilleurs) recueils du genre.
Et c’est une réussite ! En effet, les histoires regroupées dans cet album sont souvent de petites perles du genre fantastique. Avec, parfois un arrière-plan d’humour, de poésie. Et la capacité à créer une ambiance étrange que Foerster utilise à la perfection.
Les décors sont souvent brinquebalants, avec des intérieurs défiant la perspective, des couloirs qui appellent une angoisse sourde, souvent disproportionnés, gigantesques (ceci étant accentué par des vues en contre-plongée), etc. Idem pour les personnages, au corps soit difforme, soit allongé et biscornu, avec de nombreux personnages hydrocéphales : un univers bien étrange donc !
Le dessin est très chouette, avec un Noir et Blanc adapté à l’univers développé.
Toutes les histoires sont sympas. Une belle réussite du genre, à redécouvrir !
Ah ah ah ! La belle poilade que procure la lecture de cet album !
Parodiant au départ les histoires de la bibliothèque verte du Club des Cinq (le nom déjà, mais aussi certains textes d’introduction, ici surjoués et débilement creux), Bouzard réussit à produire une série d’histoires plus ou moins courtes, qui exploitent toutes quasi jusqu’au bout ses délires.
Seules les deux dernières m’ont moins convaincu (en fait surtout l’avant dernière, « Le père à Mickey »). Mais pour le reste, c’est souvent bien vu. Le scénario de chaque histoire importe peu, on s’en rend compte rapidement, c’est surtout les dialogues, et les situations absurdes dans lesquelles se trouvent embarqués les quatre copains qui font le sel de ce recueil.
Le ton est clairement à l’humour déconne, à l’absurde, avec un humour parfois seulement débile, mais qui peut aussi s’avérer un chouïa trash. Dans le club des quatre, Anita sert souvent de défouloir pour Bouzard, qui la fait souffrir ! Quant aux trois autres, chacun est assez typé (mention spéciale à celui qui, fan de hard rock, voit des zombies partout).
Pour amateur d’humour con.
Réécriture en un bloc de mes impressions sur les 4 tomes.
Pas facile de cerner les objectifs de cette série exigeante ni l’ambition affichée par son auteur. Sans aller jusqu’à dire que c’est le projet d’une vie, il témoigne beaucoup de son évolution artistique, à la fois en tant que dessinateur et scénariste. Entre la sortie du premier et du dernier tome, quatorze années les séparent. Certainement plus en vérité, car l’idée est née après que Mathieu Lauffray ait vu publier sa première bande-dessinée Le Serment de l'Ambre, en 1995. On pourrait presque dire que Prophet est un projet expérimental où l’auteur s’est cherché, a tâtonné dans différents genres et sous-genres en essayant de rendre cette combinaison équilibrée au possible, évitant le patchwork indigeste. Il n’y a qu’à regarder les pages du cahier graphique présent dans l’édition intégrale pour s’en rendre compte : au tout début, lorsque l’envie d’écrire du fantastique en était à ses balbutiements, Prophet était bien partie pour devenir une série heroic fantasy ! (l’idée ne m’aurait pas déplu au passage). Tour à tour inspiré par les romans et nouvelles de Robert E. Howard (pour l’univers heroic fantasy, les mondes barbares, ou ses héros nihilistes ? ) ; H.P. Lovecraft (l’ouverture sur le monument de 8000 ans, immense, invraisemblable, une passion partagée pour les bâtiments vertigineux, les personnages paranoïaques dépassés par les événements) ; W.P. Hodgson (démons issus de l’abîme, le cosmicisme) ; le film La Planète des Singes de 1968 (tome 2 après le crash de l’aéronef), et allez pourquoi pas, l’imaginaire de Clive Barker dont Hellraiser pour dessiner les mutants gothiques ? Le Sphère de Michael Crichton ou le Malhorne de Jérôme Camut ? Jack Stanton n’a-t-il pas un air de famille avec Bruce Campbell dans Evil Dead, fusil au poing ? ; les références littéraires et de culture populaire sont éparses. L’important comme le dit Lauffray était de trouver « son » fantastique.
L’achèvement du récit avait laissé comme une sensation de manque et d’amertume à plus d’un lecteur pourtant impatients d’en conclure après neuf ans d’attente. Moi-même je faisais partie des perplexes. Des questions restaient en suspens, la transition de l’histoire aventureuse au récit introspectif fut difficile à encaisser, d’autres choses demeuraient loin d’être claires. C’est finalement via l’édition intégrale que j’ai pu éclairer ma lanterne, grâce à un salutaire avant-propos de l’auteur expliquant sa démarche. Certes il y a du fantastique, de l’aventure, du survival horror puis de l’apocalyptique. Cependant Prophet n’est pas une histoire lambda de pur divertissement où le héros a un but bien déterminé, où chacun connaît son rôle et où chaque chose a son explication rationnelle. Prophet est aussi à lire comme une parabole dans lequel l’auteur y combat des thèmes qui lui sont chers. Jack Stanton a touché la sphère, le monde infernal qui s’en est suivi et dans lequel il n’y a aucun espoir de délivrance est à son image. Mais qui est Jack Stanton ? Un arriviste, égoïste et égocentrique, individualiste forcené, le type même de l’homme pressé opportuniste prêt à tous les coups bas pour parvenir à ses fins. Son « voyage » sur la Terre ravagée est à prendre comme un récit initiatique. Pendant longtemps sa ligne de conduite ne bouge pas. Il refuse son rôle de prophète, refusant d’être un guide, de mener, il veut la gloire mais sans les responsabilités. La seule chose qui l’intéresse est de rentrer dans son monde récolter les fruits d’une gloire usurpée. Car Jack est aussi un menteur, s’attribuant le travail de recherche d’autres plus talentueux que lui. C’est une critique de l’auteur contre les fausses « zélites » intellectuelles qui trop souvent ont pignon sur rue (une critique qu’on retrouve chez son pote Denis Bajram dans Universal War One). Le démon supérieur cornu qui pourchasse Stanton est une figure allégorique de sa mauvaise conscience qui le rappelle à ses fautes, une sorte de décompte qui fait « tic, tac ». Stanton a beau fuir, mais tôt ou tard il devra se confronter aux conséquences de ses actes. C’est aux côtés de Jahir et d’Athénaïs qu’il apprendra d’autres valeurs, que le « nous » est plus fort que le « je », en espérant qu’à la fin, au moment de faire un choix définitif il s’en souviendra. C’est sur ce dernier point que j’avais le plus tiqué. Ne sachant pas si Jack avait choisi la réalité ou une douce matrice où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
La version intégrale apporte un regard plus clair, preuve que l’œuvre est sans cesse retravaillée, car elle bénéficie de 2 pages supplémentaires dans la dernière partie (non présentes dans l’édition simple) qui en ce qui me concerne m’ont aidé à mieux saisir le choix définitif de Stanton et sur ce qu’est la sphère : un théâtre illusoire. Quant au pourquoi du comment sur d’autres aspects de l’intrigue, j’imagine qu’elles doivent demeurer un mystère. Certaines explications, si elles en ont, appartiennent à l’auteur. Il n’est pas toujours bon de tout révéler. Vous vouliez connaître l’histoire du space jockey dans Alien, Prometheus vous a-t-il satisfait ? Vous voulez un spin off sur la jeunesse de Yoda vous ?
Pour évoquer un peu les graphismes de la série, bah, que dire ? J’ai découvert Lauffray grâce à Prophet (gros fan de Xavier Dorison à la base) et j’ai de suite accroché à son style fortement influencé par les comics US, son découpage notamment qui « déborde » des cases. Et puis surtout son imagination assez stupéfiante. Rien que sur Prophet : le Hurleur, les Titans, les humanoïdes mutants, le démon rouge, les dessins en pleine pages, cet encrage puissant… c’est juste beau quoi. Les graphismes sont aussi un témoignage de l’évolution graphique de son auteur, il suffit juste de regarder pour constater qu’entre le tome 1 et le 3 il y a du changement. Et qu’entre le 3 et le 4, là c’est un fossé qui les séparent. Il faut dire que Patrick Pion ainsi qu’Eric Henninot ont beaucoup aidé sur ce dernier. D’ailleurs une remarque concernant l’intégrale qui ne reprend pas la page d’ouverture du premier chapitre du tome 2, où Jack marche en plein Manhattan Square façon Je suis une Légende, la page avec le logo de Coca Cola. Pourquoi putain ?! Why ?! Elle était magnifique cette page ! On rajoute deux pages mais on en supprime une, allez comprendre…
En conclusion Prophet fait partie de ces œuvres dures mais absorbantes, de celles qui donnent du grain à moudre à ces lecteurs. Typiquement ce que j’aime si en plus la qualité visuelle rentre dans mes clous. Je l’ai lu, relu à chaque nouvelle sortie, puis re-relu avec l’intégrale, et à chaque fois je l’apprécie davantage.
Etienne Lécroart (très souvent et avec maestria), Jean-Paul Eid dans son très réussi Le Fond du Trou avaient déjà usé de ce stratagème consistant à jouer sur les cases d’une planche de bande dessinée, et à faire intervenir un personnage d’une case à l’autre, avec des effets comiques évidents.
Imbattable est donc un super héros, qui déjoue les plans des méchants (souvent une caricature de savant fou, mais pas que), ou se joue des difficultés de la vie quotidienne en agissant sur les cases de la planche, et donc en « changeant » futur et passé.
Bien sûr, les histoires s’adressent peut-être davantage à un public jeune (mais j’y ai largement trouvé mon compte !). Mais, comme les deux auteurs précédemment cités, Pascal Jousselin n’a pas sacrifié l’histoire au challenge technique : c’est le plus souvent drôle et réussi.
Le plus souvent, mais pas toujours. En particulier, lorsque les histoires s’étendent (plusieurs pages), je le trouve moins à l’aise. Et j’ai aussi l’impression qu’il a fait le tour de cette idée. A moins que je ne me trompe, une suite n’est alors pas forcément souhaitable.
Toujours est-il que c’est un album sympathique, dont je vous recommande la lecture, avec vos bambins pourquoi pas…
Note réelle 3,5/5.
Quand il s'agit d'un Shonen Nekketsu, je me fais toujours avoir ! Le cadre a beau être déjà vu, le fond de l'intrigue banal et d'une grande simplicité et le récit se contenter en grande partie d'aligner les péripéties et les combats où le héros et ses amis finissent pas gagner, dès que c'est bien fait, je me fais prendre au jeu et je reste accroché à la lecture avec une forte envie de connaitre la suite.
L'auteur et sa petite équipe d'assistants met en scène un royaume magique où tout le monde ou presque est doté de pouvoirs mais seuls les plus doués en magie deviennent des Chevaliers-Mages. Le héros, un jeune orphelin plein d'énergie, est bien décidé à devenir le plus puissant d'entre eux, sauf que, cas exceptionnel, il est complètement dépourvu de pouvoir. Et c'est bien pour ça qu'il va hériter d'un grimoire d'anti-magie qui lui permettra de se lancer à l'aventure et contrer les sorts des plus puissants adversaires. Avec différents membres du groupe de Chevaliers-Mages qu'il va rejoindre, il va réaliser des missions qui vont finalement l'amener à se confronter aux manigances et attaques du dangereux royaume voisin.
Par bien des aspects, la série rappelle Fairy tail, notamment avec ces groupes de sorciers, chacun doté de ses propres capacités et de sa personnalité bien distincte. Le ton est également à l'aventure, aux combats magiques et à un soupçon de légèreté et d'humour. C'est le schéma classique des Nekketsu où l'on a hâte de voir le héros progresser, affronter des adversaires de plus en plus puissants et faire triompher sa vision lumineuse de la justice et de l'honneur.
Au départ, j'ai cru que j'aurais beaucoup de mal à supporter ce jeune personnage trop caricatural par son côté exubérant et hyper-actif, mais j'ai fini par m'y faire et à trouver qu'il se fondait bien dans la masse. Ceci dit, c'est surtout la diversité, le charme et l'intérêt des différents personnages qu'il côtoie et affronte que j'ai préféré.
Le dessin est de bonne qualité. L'auteur a su s'entourer de suffisamment d'aides pour offrir des planches soignées et agréables. La mise en page est bien faite et permet une narration claire, ce qui est essentiel pour ne pas s'y perdre dans les nombreuses scènes d'action et sorts de magie.
Cette série ne brille pas son originalité ou par la profondeur de son scénario. Mais elle remplit parfaitement son contrat de divertissement et offre une lecture légère mais prenante qui fait très agréablement passer le temps et donne envie de lire la suite.
Dire que j’ai aimé cette bd serait un doux euphémisme. J’ai littéralement adoré car j’ai été fasciné par ce récit inspiré d’une vie authentique de ce lui qui a inspiré des auteurs pour le célèbre Arsène Lupin, gentleman cambrioleur qui laissait des mots doux à ses victimes.
Il est vrai qu’en qualité de juriste, on ne pourrait normalement que s’horrifier de ce vol abject de la propriété d’autrui. Cependant, l’auteur arrive par je ne sais quel magie de faire en sorte qu’on comprenne la psychologie de ce personnage et que l’on soit finalement indulgent vis-à-vis de lui. Après tout, Alexandre Jacob ne volait que les parasites de la société : les magistrats, les curés, les rentiers...
Certes, il ne faut pas franchir le pas de l’anarchisme comme le dit si bien l’auteur Matz dans sa postface mais on peut essayer de comprendre certaines réflexions qui ne seraient pas fausses aujourd’hui encore. Cependant, rien ne justifie de poser des bombes et de tuer aveuglément. Fort heureusement, notre homme va éviter cet écueil. Il choisira une autre voix plus soft pour mener son combat à sa façon.
Cependant, on comprend que la société dans ses mécanismes ne lui laisse pas vraiment le choix. On peut se poser la question de pourquoi travailler pour si misérable salaire. Par la suite, on se rend compte que la société n’aide pas avec ses contrôles fiscaux pour essayer de coincer une personne qui s’est réadaptée.
Le dessin est totalement maitrisé et il faut partie de ce que j’aime bien grâce à cette élégance du trait. Le graphisme est agréable et c’est également un véritable plaisir pour les yeux de tourner les pages. Il y a un dynamisme que j’apprécie. Les couleurs sont assez bien choisies pour décrire les différentes ambiances que cela soit en mer, au tribunal ou au terrible bagne de Guyane.
Le cheminement de cet homme a été exceptionnel. On suit son parcours de ses 11 ans jusqu’à sa mort programmée dans les moindres détails. J’ai éprouvé beaucoup de respect vis-à-vis de cet homme fidèle à ses principes. Cela a été une grande lecture et un véritable coup de cœur. L’une des meilleurs bd depuis longtemps.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Bon, le pitch est relativement classique, avec ce lycéen qui se croise plus vieux, et qui essaie de modifier son futur. On est dans un manga, donc forcément le personnage est tenté d'aller vers des choses négatives au départ ; mais par la suite, il découvre que ce sont de smembres de son entourage qui vont disparaître, il va donc tenter d'infléchir le destin...
C'est plutôt bien fichu, on a beaucoup de curiosité par rapport au déroulement des évènements. Masatoki gère bien les tenants et les aboutissants, et les actions de Shôhei deviennent de plus en plus complexes au fil de l'histoire.
Une complexité qui contraste pas mal avec le dessin, plutôt rond, un brin naïf, même s'il y a de belles ambiances dans les forêts et en milieu urbain.
Je suis curieux, très curieux, de lire la suite, d'autant plus que la série se termine en trois tomes.
Un manga bien sympathique et captivant.
L'histoire est un mélange de shônen et d'histoires d'horreur avec tous ces monstres issus de la mythologie japonaise. Cela m'a fait un peu penser à Inu yasha, mais en bien mieux. On retrouve des codes du shônen comme le héros qui rencontre un mystérieux mentor, mais cela ne me dérange pas car j'ai adoré l'ambiance de l'histoire et le récit est plutôt prenant. Les deux personnages principaux sont attachants et j'aime bien le coté fantastique et historique de ce manga.
Donc, pour l'instant, j'aime bien ce manga et j'attends la suite avec impatience. J'espère toutefois que cela ne va pas durer des dizaines de tomes.
Après Nuit Noire, c’est la deuxième série policière de Chauvel que je lis en peu de temps, et c’est encore une belle réussite ! Dans un univers très différent, puisqu’après la dérive de deux loubards de banlieue française de Nuit Noire, lui succède ici un scénario se déroulant dans les Etats-Unis des années 1950, avec un scénario très retors et hollywoodien, en tout cas bien huilé !
Là encore Chauvel alterne histoire linéaire et flash-back, pour nous montrer les suites d’un hold-up, avec moult rebondissements. Même si certains aspects ne sont pas forcément toujours très originaux, c’est une histoire bien fichue, qui captive le lecteur sans problème – ni temps mort. Avec beaucoup de méchants – plus ou moins, peu de gentils (le personnage principal l’est un peu trop d’ailleurs). Je trouve juste la fin un peu trop gentille justement, mais bon, j’ai vraiment globalement apprécié ma lecture.
Le dessin de Fred Simon est très bon. Un style semi réaliste qui rend la lecture fluide, personnages et décors (ah, les bagnoles américaines des fifties !) étant tous réussis.
Un scénario finalement classique pour le genre, des types de personnages sans doute déjà vus (c’est peut-être là qu’il aurait fallu plus de nouveauté…), mais le tout est vraiment bien ficelé, et les amateurs du genre apprécieront sûrement ces quatre albums.
Note réelle 3,5/5.
Présentée en tant que série terminée en 2 tomes, « Les aventures de Bob Leclerc » semblent pourtant comporter un volume précédent intitulé « Vers les Mondes Lointains », paru en 2008 chez Paquet. L’histoire se lit quand même en deux tomes, malgré un début un peu abrupt. Je me suis permis de rajouter l’album original à la fiche. Cet avis porte sur les deux tomes aux éditions Mosquito.
L’histoire est assez classique (les humains contre les Martiens), et se pose clairement en hommage à la science-fiction « classique » : Jules Verne (De la Terre à la Lune), Arthur C. Clarke (2001, l'Odyssée de l'espace), etc. On y retrouve le même rythme lent, les explications scientifiques méticuleuses (voire laborieuses), et de manière générale l’histoire ne plaira guère aux amateurs d’action ou de récits haletants. D’autant plus que les albums sont très longs (208 pages pour le tome 1 et 176 pages pour le second).
Le tout baigne dans une ambiance très « vintage », que cela soit au niveau du contexte (les années 50), de la forme (le dessin, sur lequel je reviendrai, la narration textuelle un peu lourde), et même sur le faux racisme d’époque à la Tintin au Congo (on y parle des « jaunes »). Le tout fait qu’on a vraiment l’impression que la BD à été écrite dans les années 50 ou 60.
Ajoutons à cela un humour surprenant, au travers des détails rigolos dans certaines cases, des personnages et des répliques cocasses (ah, le scientifique alcoolique), et de manière générale une surenchère technologique exagérée (voir le trajet vers la base secrète en tout début de tome 1).
Je finirai par le dessin, qui est magnifique, et vraiment unique. Les visages des personnages sont très particuliers (avec ces regards souvent vides), et les décors fourmillent de mille détails. Certaines vues du cockpit sont à tomber par terre (voir la galerie).
Un OVNI, qui m’a beaucoup plu, même si j’imagine que ce ne sera pas la tasse de thé de tout le monde.
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Certains l'aiment noir
Si Foerster fera ensuite quelques tentatives dans d’autres genres (comme le western), c’est rapidement dans le fantastique qu’il va se spécialiser. Ce « Certains l’aiment noir » est l’un de ses premiers (et meilleurs) recueils du genre. Et c’est une réussite ! En effet, les histoires regroupées dans cet album sont souvent de petites perles du genre fantastique. Avec, parfois un arrière-plan d’humour, de poésie. Et la capacité à créer une ambiance étrange que Foerster utilise à la perfection. Les décors sont souvent brinquebalants, avec des intérieurs défiant la perspective, des couloirs qui appellent une angoisse sourde, souvent disproportionnés, gigantesques (ceci étant accentué par des vues en contre-plongée), etc. Idem pour les personnages, au corps soit difforme, soit allongé et biscornu, avec de nombreux personnages hydrocéphales : un univers bien étrange donc ! Le dessin est très chouette, avec un Noir et Blanc adapté à l’univers développé. Toutes les histoires sont sympas. Une belle réussite du genre, à redécouvrir !
Le Club des Quatre
Ah ah ah ! La belle poilade que procure la lecture de cet album ! Parodiant au départ les histoires de la bibliothèque verte du Club des Cinq (le nom déjà, mais aussi certains textes d’introduction, ici surjoués et débilement creux), Bouzard réussit à produire une série d’histoires plus ou moins courtes, qui exploitent toutes quasi jusqu’au bout ses délires. Seules les deux dernières m’ont moins convaincu (en fait surtout l’avant dernière, « Le père à Mickey »). Mais pour le reste, c’est souvent bien vu. Le scénario de chaque histoire importe peu, on s’en rend compte rapidement, c’est surtout les dialogues, et les situations absurdes dans lesquelles se trouvent embarqués les quatre copains qui font le sel de ce recueil. Le ton est clairement à l’humour déconne, à l’absurde, avec un humour parfois seulement débile, mais qui peut aussi s’avérer un chouïa trash. Dans le club des quatre, Anita sert souvent de défouloir pour Bouzard, qui la fait souffrir ! Quant aux trois autres, chacun est assez typé (mention spéciale à celui qui, fan de hard rock, voit des zombies partout). Pour amateur d’humour con.
Prophet
Réécriture en un bloc de mes impressions sur les 4 tomes. Pas facile de cerner les objectifs de cette série exigeante ni l’ambition affichée par son auteur. Sans aller jusqu’à dire que c’est le projet d’une vie, il témoigne beaucoup de son évolution artistique, à la fois en tant que dessinateur et scénariste. Entre la sortie du premier et du dernier tome, quatorze années les séparent. Certainement plus en vérité, car l’idée est née après que Mathieu Lauffray ait vu publier sa première bande-dessinée Le Serment de l'Ambre, en 1995. On pourrait presque dire que Prophet est un projet expérimental où l’auteur s’est cherché, a tâtonné dans différents genres et sous-genres en essayant de rendre cette combinaison équilibrée au possible, évitant le patchwork indigeste. Il n’y a qu’à regarder les pages du cahier graphique présent dans l’édition intégrale pour s’en rendre compte : au tout début, lorsque l’envie d’écrire du fantastique en était à ses balbutiements, Prophet était bien partie pour devenir une série heroic fantasy ! (l’idée ne m’aurait pas déplu au passage). Tour à tour inspiré par les romans et nouvelles de Robert E. Howard (pour l’univers heroic fantasy, les mondes barbares, ou ses héros nihilistes ? ) ; H.P. Lovecraft (l’ouverture sur le monument de 8000 ans, immense, invraisemblable, une passion partagée pour les bâtiments vertigineux, les personnages paranoïaques dépassés par les événements) ; W.P. Hodgson (démons issus de l’abîme, le cosmicisme) ; le film La Planète des Singes de 1968 (tome 2 après le crash de l’aéronef), et allez pourquoi pas, l’imaginaire de Clive Barker dont Hellraiser pour dessiner les mutants gothiques ? Le Sphère de Michael Crichton ou le Malhorne de Jérôme Camut ? Jack Stanton n’a-t-il pas un air de famille avec Bruce Campbell dans Evil Dead, fusil au poing ? ; les références littéraires et de culture populaire sont éparses. L’important comme le dit Lauffray était de trouver « son » fantastique. L’achèvement du récit avait laissé comme une sensation de manque et d’amertume à plus d’un lecteur pourtant impatients d’en conclure après neuf ans d’attente. Moi-même je faisais partie des perplexes. Des questions restaient en suspens, la transition de l’histoire aventureuse au récit introspectif fut difficile à encaisser, d’autres choses demeuraient loin d’être claires. C’est finalement via l’édition intégrale que j’ai pu éclairer ma lanterne, grâce à un salutaire avant-propos de l’auteur expliquant sa démarche. Certes il y a du fantastique, de l’aventure, du survival horror puis de l’apocalyptique. Cependant Prophet n’est pas une histoire lambda de pur divertissement où le héros a un but bien déterminé, où chacun connaît son rôle et où chaque chose a son explication rationnelle. Prophet est aussi à lire comme une parabole dans lequel l’auteur y combat des thèmes qui lui sont chers. Jack Stanton a touché la sphère, le monde infernal qui s’en est suivi et dans lequel il n’y a aucun espoir de délivrance est à son image. Mais qui est Jack Stanton ? Un arriviste, égoïste et égocentrique, individualiste forcené, le type même de l’homme pressé opportuniste prêt à tous les coups bas pour parvenir à ses fins. Son « voyage » sur la Terre ravagée est à prendre comme un récit initiatique. Pendant longtemps sa ligne de conduite ne bouge pas. Il refuse son rôle de prophète, refusant d’être un guide, de mener, il veut la gloire mais sans les responsabilités. La seule chose qui l’intéresse est de rentrer dans son monde récolter les fruits d’une gloire usurpée. Car Jack est aussi un menteur, s’attribuant le travail de recherche d’autres plus talentueux que lui. C’est une critique de l’auteur contre les fausses « zélites » intellectuelles qui trop souvent ont pignon sur rue (une critique qu’on retrouve chez son pote Denis Bajram dans Universal War One). Le démon supérieur cornu qui pourchasse Stanton est une figure allégorique de sa mauvaise conscience qui le rappelle à ses fautes, une sorte de décompte qui fait « tic, tac ». Stanton a beau fuir, mais tôt ou tard il devra se confronter aux conséquences de ses actes. C’est aux côtés de Jahir et d’Athénaïs qu’il apprendra d’autres valeurs, que le « nous » est plus fort que le « je », en espérant qu’à la fin, au moment de faire un choix définitif il s’en souviendra. C’est sur ce dernier point que j’avais le plus tiqué. Ne sachant pas si Jack avait choisi la réalité ou une douce matrice où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. La version intégrale apporte un regard plus clair, preuve que l’œuvre est sans cesse retravaillée, car elle bénéficie de 2 pages supplémentaires dans la dernière partie (non présentes dans l’édition simple) qui en ce qui me concerne m’ont aidé à mieux saisir le choix définitif de Stanton et sur ce qu’est la sphère : un théâtre illusoire. Quant au pourquoi du comment sur d’autres aspects de l’intrigue, j’imagine qu’elles doivent demeurer un mystère. Certaines explications, si elles en ont, appartiennent à l’auteur. Il n’est pas toujours bon de tout révéler. Vous vouliez connaître l’histoire du space jockey dans Alien, Prometheus vous a-t-il satisfait ? Vous voulez un spin off sur la jeunesse de Yoda vous ? Pour évoquer un peu les graphismes de la série, bah, que dire ? J’ai découvert Lauffray grâce à Prophet (gros fan de Xavier Dorison à la base) et j’ai de suite accroché à son style fortement influencé par les comics US, son découpage notamment qui « déborde » des cases. Et puis surtout son imagination assez stupéfiante. Rien que sur Prophet : le Hurleur, les Titans, les humanoïdes mutants, le démon rouge, les dessins en pleine pages, cet encrage puissant… c’est juste beau quoi. Les graphismes sont aussi un témoignage de l’évolution graphique de son auteur, il suffit juste de regarder pour constater qu’entre le tome 1 et le 3 il y a du changement. Et qu’entre le 3 et le 4, là c’est un fossé qui les séparent. Il faut dire que Patrick Pion ainsi qu’Eric Henninot ont beaucoup aidé sur ce dernier. D’ailleurs une remarque concernant l’intégrale qui ne reprend pas la page d’ouverture du premier chapitre du tome 2, où Jack marche en plein Manhattan Square façon Je suis une Légende, la page avec le logo de Coca Cola. Pourquoi putain ?! Why ?! Elle était magnifique cette page ! On rajoute deux pages mais on en supprime une, allez comprendre… En conclusion Prophet fait partie de ces œuvres dures mais absorbantes, de celles qui donnent du grain à moudre à ces lecteurs. Typiquement ce que j’aime si en plus la qualité visuelle rentre dans mes clous. Je l’ai lu, relu à chaque nouvelle sortie, puis re-relu avec l’intégrale, et à chaque fois je l’apprécie davantage.
Imbattable
Etienne Lécroart (très souvent et avec maestria), Jean-Paul Eid dans son très réussi Le Fond du Trou avaient déjà usé de ce stratagème consistant à jouer sur les cases d’une planche de bande dessinée, et à faire intervenir un personnage d’une case à l’autre, avec des effets comiques évidents. Imbattable est donc un super héros, qui déjoue les plans des méchants (souvent une caricature de savant fou, mais pas que), ou se joue des difficultés de la vie quotidienne en agissant sur les cases de la planche, et donc en « changeant » futur et passé. Bien sûr, les histoires s’adressent peut-être davantage à un public jeune (mais j’y ai largement trouvé mon compte !). Mais, comme les deux auteurs précédemment cités, Pascal Jousselin n’a pas sacrifié l’histoire au challenge technique : c’est le plus souvent drôle et réussi. Le plus souvent, mais pas toujours. En particulier, lorsque les histoires s’étendent (plusieurs pages), je le trouve moins à l’aise. Et j’ai aussi l’impression qu’il a fait le tour de cette idée. A moins que je ne me trompe, une suite n’est alors pas forcément souhaitable. Toujours est-il que c’est un album sympathique, dont je vous recommande la lecture, avec vos bambins pourquoi pas… Note réelle 3,5/5.
Black Clover
Quand il s'agit d'un Shonen Nekketsu, je me fais toujours avoir ! Le cadre a beau être déjà vu, le fond de l'intrigue banal et d'une grande simplicité et le récit se contenter en grande partie d'aligner les péripéties et les combats où le héros et ses amis finissent pas gagner, dès que c'est bien fait, je me fais prendre au jeu et je reste accroché à la lecture avec une forte envie de connaitre la suite. L'auteur et sa petite équipe d'assistants met en scène un royaume magique où tout le monde ou presque est doté de pouvoirs mais seuls les plus doués en magie deviennent des Chevaliers-Mages. Le héros, un jeune orphelin plein d'énergie, est bien décidé à devenir le plus puissant d'entre eux, sauf que, cas exceptionnel, il est complètement dépourvu de pouvoir. Et c'est bien pour ça qu'il va hériter d'un grimoire d'anti-magie qui lui permettra de se lancer à l'aventure et contrer les sorts des plus puissants adversaires. Avec différents membres du groupe de Chevaliers-Mages qu'il va rejoindre, il va réaliser des missions qui vont finalement l'amener à se confronter aux manigances et attaques du dangereux royaume voisin. Par bien des aspects, la série rappelle Fairy tail, notamment avec ces groupes de sorciers, chacun doté de ses propres capacités et de sa personnalité bien distincte. Le ton est également à l'aventure, aux combats magiques et à un soupçon de légèreté et d'humour. C'est le schéma classique des Nekketsu où l'on a hâte de voir le héros progresser, affronter des adversaires de plus en plus puissants et faire triompher sa vision lumineuse de la justice et de l'honneur. Au départ, j'ai cru que j'aurais beaucoup de mal à supporter ce jeune personnage trop caricatural par son côté exubérant et hyper-actif, mais j'ai fini par m'y faire et à trouver qu'il se fondait bien dans la masse. Ceci dit, c'est surtout la diversité, le charme et l'intérêt des différents personnages qu'il côtoie et affronte que j'ai préféré. Le dessin est de bonne qualité. L'auteur a su s'entourer de suffisamment d'aides pour offrir des planches soignées et agréables. La mise en page est bien faite et permet une narration claire, ce qui est essentiel pour ne pas s'y perdre dans les nombreuses scènes d'action et sorts de magie. Cette série ne brille pas son originalité ou par la profondeur de son scénario. Mais elle remplit parfaitement son contrat de divertissement et offre une lecture légère mais prenante qui fait très agréablement passer le temps et donne envie de lire la suite.
Le Travailleur de la nuit
Dire que j’ai aimé cette bd serait un doux euphémisme. J’ai littéralement adoré car j’ai été fasciné par ce récit inspiré d’une vie authentique de ce lui qui a inspiré des auteurs pour le célèbre Arsène Lupin, gentleman cambrioleur qui laissait des mots doux à ses victimes. Il est vrai qu’en qualité de juriste, on ne pourrait normalement que s’horrifier de ce vol abject de la propriété d’autrui. Cependant, l’auteur arrive par je ne sais quel magie de faire en sorte qu’on comprenne la psychologie de ce personnage et que l’on soit finalement indulgent vis-à-vis de lui. Après tout, Alexandre Jacob ne volait que les parasites de la société : les magistrats, les curés, les rentiers... Certes, il ne faut pas franchir le pas de l’anarchisme comme le dit si bien l’auteur Matz dans sa postface mais on peut essayer de comprendre certaines réflexions qui ne seraient pas fausses aujourd’hui encore. Cependant, rien ne justifie de poser des bombes et de tuer aveuglément. Fort heureusement, notre homme va éviter cet écueil. Il choisira une autre voix plus soft pour mener son combat à sa façon. Cependant, on comprend que la société dans ses mécanismes ne lui laisse pas vraiment le choix. On peut se poser la question de pourquoi travailler pour si misérable salaire. Par la suite, on se rend compte que la société n’aide pas avec ses contrôles fiscaux pour essayer de coincer une personne qui s’est réadaptée. Le dessin est totalement maitrisé et il faut partie de ce que j’aime bien grâce à cette élégance du trait. Le graphisme est agréable et c’est également un véritable plaisir pour les yeux de tourner les pages. Il y a un dynamisme que j’apprécie. Les couleurs sont assez bien choisies pour décrire les différentes ambiances que cela soit en mer, au tribunal ou au terrible bagne de Guyane. Le cheminement de cet homme a été exceptionnel. On suit son parcours de ses 11 ans jusqu’à sa mort programmée dans les moindres détails. J’ai éprouvé beaucoup de respect vis-à-vis de cet homme fidèle à ses principes. Cela a été une grande lecture et un véritable coup de cœur. L’une des meilleurs bd depuis longtemps. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Man in the window
Bon, le pitch est relativement classique, avec ce lycéen qui se croise plus vieux, et qui essaie de modifier son futur. On est dans un manga, donc forcément le personnage est tenté d'aller vers des choses négatives au départ ; mais par la suite, il découvre que ce sont de smembres de son entourage qui vont disparaître, il va donc tenter d'infléchir le destin... C'est plutôt bien fichu, on a beaucoup de curiosité par rapport au déroulement des évènements. Masatoki gère bien les tenants et les aboutissants, et les actions de Shôhei deviennent de plus en plus complexes au fil de l'histoire. Une complexité qui contraste pas mal avec le dessin, plutôt rond, un brin naïf, même s'il y a de belles ambiances dans les forêts et en milieu urbain. Je suis curieux, très curieux, de lire la suite, d'autant plus que la série se termine en trois tomes.
Demon Slayer (Les Rôdeurs de la nuit)
Un manga bien sympathique et captivant. L'histoire est un mélange de shônen et d'histoires d'horreur avec tous ces monstres issus de la mythologie japonaise. Cela m'a fait un peu penser à Inu yasha, mais en bien mieux. On retrouve des codes du shônen comme le héros qui rencontre un mystérieux mentor, mais cela ne me dérange pas car j'ai adoré l'ambiance de l'histoire et le récit est plutôt prenant. Les deux personnages principaux sont attachants et j'aime bien le coté fantastique et historique de ce manga. Donc, pour l'instant, j'aime bien ce manga et j'attends la suite avec impatience. J'espère toutefois que cela ne va pas durer des dizaines de tomes.
Le Poisson-clown
Après Nuit Noire, c’est la deuxième série policière de Chauvel que je lis en peu de temps, et c’est encore une belle réussite ! Dans un univers très différent, puisqu’après la dérive de deux loubards de banlieue française de Nuit Noire, lui succède ici un scénario se déroulant dans les Etats-Unis des années 1950, avec un scénario très retors et hollywoodien, en tout cas bien huilé ! Là encore Chauvel alterne histoire linéaire et flash-back, pour nous montrer les suites d’un hold-up, avec moult rebondissements. Même si certains aspects ne sont pas forcément toujours très originaux, c’est une histoire bien fichue, qui captive le lecteur sans problème – ni temps mort. Avec beaucoup de méchants – plus ou moins, peu de gentils (le personnage principal l’est un peu trop d’ailleurs). Je trouve juste la fin un peu trop gentille justement, mais bon, j’ai vraiment globalement apprécié ma lecture. Le dessin de Fred Simon est très bon. Un style semi réaliste qui rend la lecture fluide, personnages et décors (ah, les bagnoles américaines des fifties !) étant tous réussis. Un scénario finalement classique pour le genre, des types de personnages sans doute déjà vus (c’est peut-être là qu’il aurait fallu plus de nouveauté…), mais le tout est vraiment bien ficelé, et les amateurs du genre apprécieront sûrement ces quatre albums. Note réelle 3,5/5.
Bob Leclerc (Les Aventures de)
Présentée en tant que série terminée en 2 tomes, « Les aventures de Bob Leclerc » semblent pourtant comporter un volume précédent intitulé « Vers les Mondes Lointains », paru en 2008 chez Paquet. L’histoire se lit quand même en deux tomes, malgré un début un peu abrupt. Je me suis permis de rajouter l’album original à la fiche. Cet avis porte sur les deux tomes aux éditions Mosquito. L’histoire est assez classique (les humains contre les Martiens), et se pose clairement en hommage à la science-fiction « classique » : Jules Verne (De la Terre à la Lune), Arthur C. Clarke (2001, l'Odyssée de l'espace), etc. On y retrouve le même rythme lent, les explications scientifiques méticuleuses (voire laborieuses), et de manière générale l’histoire ne plaira guère aux amateurs d’action ou de récits haletants. D’autant plus que les albums sont très longs (208 pages pour le tome 1 et 176 pages pour le second). Le tout baigne dans une ambiance très « vintage », que cela soit au niveau du contexte (les années 50), de la forme (le dessin, sur lequel je reviendrai, la narration textuelle un peu lourde), et même sur le faux racisme d’époque à la Tintin au Congo (on y parle des « jaunes »). Le tout fait qu’on a vraiment l’impression que la BD à été écrite dans les années 50 ou 60. Ajoutons à cela un humour surprenant, au travers des détails rigolos dans certaines cases, des personnages et des répliques cocasses (ah, le scientifique alcoolique), et de manière générale une surenchère technologique exagérée (voir le trajet vers la base secrète en tout début de tome 1). Je finirai par le dessin, qui est magnifique, et vraiment unique. Les visages des personnages sont très particuliers (avec ces regards souvent vides), et les décors fourmillent de mille détails. Certaines vues du cockpit sont à tomber par terre (voir la galerie). Un OVNI, qui m’a beaucoup plu, même si j’imagine que ce ne sera pas la tasse de thé de tout le monde.