Les derniers avis (39336 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Preacher
Preacher

3.5 J'ai relu le premier tome et j'ai mieux accroché que lors de ma première lecture et ensuite j'ai lu les tomes suivants. Je pense que pour accrocher, il faut être habituer au style de Garth Ennis vu qu'il aime bien du cynisme et de la dégénérescence dans ses histoires. On voit tous les travers de l'être humain et il y a rien qui nous sera épargné. Donc si vous aimez pas les histoires avec un gros boulimique qu'on voit dégueuler ou un type qui se fait sodomiser lorsqu'il pensait rencontrer une femme prostitué, ben passez votre chemin ! Parfois, la provocation m'a semblé trop gratuite, mais la plupart du temps cela ne me dérangeait pas trop. Il y a une bonne galerie de personnages hauts-en-couleurs et certains sont même attachants. C'est remplis de bonnes idées et plusieurs thèmes qui sont abordés dans cette série sont intéressantes. Il y a tout de même certains baisse de régime. La plupart des spéciaux ne m'ont pas trop captivé en dehors de celle sur Cassidy et la seconde moitié de celle sur le Saint des tueurs et puis le tome 5 est le moins intéressant des 6 albums de l'intégrale paru chez Urban Comics. On dirait que l'histoire faisait du sur-place pour que les auteurs puissent atteindre le chiffre magique de 66 numéros (j'imagine qu'Ennis voulait terminer avec ce numéros à cause du chiffre 666 qui est le signe du diable...). Donc une bonne série, mais pas pour tout le monde et un peu inégal par moment.

03/08/2015 (MAJ le 24/05/2018) (modifier)
Couverture de la série Ghost money
Ghost money

Je profite de la sortie de l’intégrale (que je possède maintenant) pour mettre à jour mon avis sur la série. Et pour faire simple, je dirai que Ghost Money est un des meilleurs thrillers politiques et d’action que j’ai lu ces dix dernières années. Le scénario est juste plausible ce qu’il faut pour qu’on y croie. Il surfe sur des théories du complot assez classiques (ici, nous pistons le trésor de guerre de Ben Laden et les magouilles de pontes et d’anciens militaires peu scrupuleux -doux euphémisme- des USA) et tient en haleine. Les personnages sont emblématiques. Entre crapules immondes, magouilleurs de première, personnages troubles, dérangés notoires, jeunes femmes séduisantes et énigmatiques, génies de l’informatique et de la médecine, notre porte d’entrée dans cet univers sera assurée par un personnage d’apparence lambda : une jeune femme que rien n’avait préparé à cette aventure. Le procédé est classique mais toujours aussi efficace. Le suspense est bien dosé et les auteurs ont l’intelligence de nous donner suffisamment d’indices pour que l’on comprenne rapidement qu’il y a quelque chose qui cloche… mais sans nous laisser voir toutes les cartes. Et surtout sans nous laisser savoir ce qui nous attend à la prochaine page ! Et les changements de lieux et de personnages ne font qu’encore accentuer ce suspense puisque nous abandonnons systématiquement l’un à un instant crucial pour en retrouver un autre… que nous abandonnerons bien entendu un peu plus tard à un moment crucial pour en retrouver un autre, et ainsi de suite. Les auteurs avancent donc leurs pions en parallèle et jouent de l’ampleur de l’intrigue pour toujours conserver un voire deux ou trois coups d’avance. Mon bémol viendra dans un premier temps du dessin de Bertail, mais à force je m’y suis fait. Ce n’est pas le style que je préfère, le trouvant parfois trop sombre et n’étant pas adepte des rendus flous, mais j’ai fini par faire abstraction de mes réticences pour n’en retenir que le positif : sa capacité à créer un univers réaliste plausible, son dynamisme et sa précision. Un must-have, selon moi. Pour les amateurs de thriller à l’Américaine !

08/07/2011 (MAJ le 24/05/2018) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série SuperWorld
SuperWorld

Super World fait penser à un monde fabuleux digne d’un manège Disney avec sa douce mélodie envoutante. Dans ce futur anticipé, les super-héros ont débarrassé la Terre des affreux terroristes, des malfrats en tout genre et même des extraterrestres envahisseurs. Rien que cela ! Ils ont payé également un lourd tribu puisqu’ils ont dû se sacrifier pour ne laisser que des ados boutonneux jouant avec leur Nintendo DS. Excellente idée que d’avoir laissé aux survivants des maisons pavillonnaires dans un quartier carré englobant la Tour Eiffel comme un trophée qu’on exposerait. Au-delà des murs, c’est la populace qui s’entasse. Je n’avais jamais imaginé un tel découpage de Paris mais c’est très intéressant à voir sur le papier. Au niveau du graphisme, il est très agréable à regarder. C’est beau et c’est précis. C’est surtout lisible. Moi, cela me convient parfaitement. On retrouve d'ailleurs la dessinatrice de la série Héro Corp. Au niveau de l’intrigue, on ne va pas directement à l’essentiel. C’est par petite touche progressive. C’est assez bien mené sauf la fin qui va sans doute un peu trop vite. La suite est également intéressante bien que cela soit plutôt un retour en arrière sur ce qui s’est passé avec les ainés. On découvrira les origines de ce fameux big bang qui a bouleversé toutes les données. J’ai beaucoup aimé l’originalité de ce titre bien réalisé. Pour autant, on s’apercevra assez vite que ce n’est pas un beautiful world…

24/05/2018 (modifier)
Couverture de la série Cinq branches de coton noir
Cinq branches de coton noir

Eh bien, voilà un album très épais (plus de 160 pages !) qui se laisse lire facilement – et relativement rapidement. Et ce pour plusieurs raisons. Le dessin de Cuzor d’abord. Réaliste, mais très bon, très efficace, que ce soit pour les personnages ou les décors et autres accessoires guerriers. Et la colorisation, qui utilise plusieurs bichromies, est elle aussi réussie. Mais le scénario de Sente est lui aussi une réussite. Rien d’extraordinaire. Mais c’est quand même bien fichu, captivant. Mêlant, en les liant, guerre d’indépendance américaine et seconde guerre mondiale, avec pour fil rouge le combat de quelques Noirs pour l’égalité, c’est un récit historique, d’aventure, qui fonctionne très bien. Et certains passages de la reconquête américaine de l’Europe sont bien rendus : en particulier la bataille de Normandie (autour de St Lô) ou la dernière contre-attaque allemande des Ardennes, Sente et Cuzor font ici une belle reconstitution. Seul l’officier SS vers la fin m’a paru étrange (le personnage, mais surtout ses réactions – il mobilise des dizaines d’hommes et de chars pour capturer deux types et récupérer un objet, détournant ces effectifs en pleine attaque allemande dans les Ardennes : c'est quand même hautement improbable !). Un bon récit d’aventure donc, avec comme arrière-plan le rôle de quelques Noirs (ou leur absence) dans l’histoire américaine. Même si ce questionnement, qui semblait essentiel au début, finit par n’être plus qu’une partie du décor. Note réelle 3,5/5.

22/05/2018 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Wonderball
Wonderball

Tome 1 :le chasseur Cela faisait quelques années que je ne m'étais pas plongé dans un album signé Pécau ou Duval. Sans doute que les séries dites "concept" ou à rallonge type "l'homme de l'année" ou encore " Jour J" ont fini par me lasser. Mais là, sur les conseils de mon libraire, j'ai emprunté ce premier volume de "Wonderball" à la médiathèque. Et quelle bonne surprise! Le lecteur rentre tout de suite dans une intrigue complexe et bien ficelée dans une ambiance qui m'a fait songer aux films de "l'inspecteur Harry" (sans doute en raison du caractère assez tranché du héros, l'inspecteur Spadaccini ) Je ne me suis pas ennuyé une seconde à la lecture du scénario qui oscille entre la théorie du complot et un polar des années 80. Quant au dessin de Wilson, il colle parfaitement à l'histoire et il nous offre des trognes de flics ou de truands très marquées. Un très bon premier volume. Cela faisait longtemps que je ne n'avais pas autant accroché à un thriller.(la dernière série qui m'avait marquée dans ce registre est Black Op -le premier cycle) Tome 2: le fantôme Ce deuxième volume tient toutes ses promesses. Après un premier volume très tendance Inspecteur Harry", ce nouvel opus lorgne plutôt vers une ambiance style" le fugitif". Ici, l'inspecteur Spadaccini se retrouve seul, pris dans une machination digne d'un bon thriller.. L'intrigue avance bien et on ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de cet opus. J'ai hâte de lire le tome 3, qui vient de paraître. Tome 5: l'apiculteur Cet album vient clore avec brio cette série qui m'a tenu en haleine sur 5 volumes. Les scénaristes Duval & Pécau ont su maintenir un suspens sur la longueur, sans pour autant avoir de baisse de régime. Cela devient tellement rare d'avoir un scénario qui tienne la route sur seulement 5 volumes, sans avoir la tentation de rallonger la sauce pour des raisons commerciales, qu'il faut saluer le travail des scénaristes. Le style très cinématographique de Colin Wilson donnerait presque envie de voir cette histoire adaptée au grand écran: tout y est, fusillades, explosion, poursuite, violence et pointe d'humour, bref je ne me suis pas ennuyé en découvrant la conclusion de cette histoire. Très bonne série, qui se relit avec plaisir (au fil des sorties des volumes, je relisais l'histoire depuis le début sans que mon intérêt ne faiblisse) A lire !

22/02/2016 (MAJ le 20/05/2018) (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Hibakusha
Hibakusha

Tombé dessus par hasard à la médiathèque, j'ai rapidement été sous le charme du dessin, tout d'abord, de Cinna (les quelques portraits du petit cahier graphique à la fin de l'album étant sublimes).La composition de la dernière page, sous le trait d'Olivier Cinna est remarquable. Il a mis en image avec intelligence et talent une nouvelle de Thilde Barboni, qui peut faire un lointain écho au célèbre "Hiroshima, mon amour" de Marguerite Duras. Mais ici, nous suivons la rencontre entre Ludwig, Allemand, et une ravissante japonaise en 1945 à Hiroshima. Sur fond de fin du conflit, cette histoire d'amour est sublime. Un très bel album. Une divine découverte

20/05/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la combi de Thomas Pesquet
Dans la combi de Thomas Pesquet

En occupant un créneau original, la BD de vulgarisation scientifique à l’humour décalé, Marion Montaigne est parvenue en moins d’une décennie à s’imposer dans le cercle restreint des bédéastes féminines les plus en vue. Aujourd’hui, cette hyperactive curieuse du monde qui l’entoure semble s’être installée pour longtemps sur l’orbite du succès. Il paraissait donc logique qu’elle s’intéresse aux pionniers de la conquête spatiale cantonnés pour l’heure à une autre orbite, celle de notre berceau la Terre… Ainsi, Montaigne a suivi pendant plusieurs mois le spationaute français qui vécut pendant six mois à bord de la Station spatiale internationale, j’ai nommé Thomas Pesquet. Celle qui apprécie, non sans malice, de se faire appeler « Professeur Moustache » a pu l’accompagner durant les phases de préparation et de réadaptation à la vie terrestre, et continuer à lui poser des questions lorsqu’il était dans l’espace. Le résultat, ce sont 200 pages d’anecdotes et autres digressions hilarantes autour de cette expérience peu commune qui consiste à vivre en apesanteur. Marion Montaigne maîtrise le sujet, armée de son trait trash et de ses punchlines rigolotes. Le livre grouille d’informations scientifiques hyper-documentées qui pourraient laisser de glace la plupart des non-initiés mais que l’auteur sait rendre accessibles et captivantes grâce à son humour décapant qui rebondit au rythme d’une boule de flipper. Aucun sujet n’est laissé de côté, du plus technique au plus « trivial ». On apprend notamment que gestes les plus simples sur le plancher des vaches peuvent se transformer en parcours du combattant (par exemple, comment fait-on ses besoins en apesanteur sans s’en mettre partout ?). Après lecture de cet ouvrage, qui voit son auteure récompensée pour la deuxième fois à Angoulême, on aura un peu moins envie de se mettre dans cette combinaison spatiale, mais on aura passé un assez bon moment, entre émerveillement, stupéfaction et fous-rires. On est même parfois saisi de pitié pour ces hommes et ces femmes qui sacrifient beaucoup de leur vie privée et intime pour aller au bout de leurs rêves d’espace, et cela commence dès les épreuves de sélection, si complexes qu’elles en deviennent inhumaines. Les « heureux » élus devront maîtriser une quantité incalculable de savoirs et faire preuve d’une santé physique irréprochable. Au final, on en ressort avec un sentiment d’admiration pour ces « pionniers » qui prouvent que « l’étoffe des héros » n’est pas un vain mot.

19/05/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série La Maison aux Insectes
La Maison aux Insectes

3.5 Je continue mon exploration de l'oeuvre de Kazuo Umezu et pour l'instant ses histoires courtes m'ont plus convaincu que les deux séries en plusieurs tomes que j'ai lu de lui ! Il faut dire que le comportement des personnages sont la plupart du temps crédible et il y a rien qui m'a vraiment fait sourciller et fait perdre mon intérêt pour une histoire. Il y a tout de même une histoire dont je ne comprends pas trop l’intérêt du twist scénaristique (Le Lien). J'ai apprécié la majorité des histoires et ma préféré est Les Yeux. Pour un manga d'horreur, il y a pas beaucoup d'horreur ou plutôt c'est de l'horreur qui est souvent psychologique avec des personnages qui deviennent fous ou sont sur le bord de la folie. On retrouve l'horreur de la nature humaine, notamment dans la dernière histoire qui est tragique. On est loin des mangas de Junji Ito où il y a pratiquement une créature surnaturelle qui apparaît dans chaque histoire. Il y aussi un coté poétique dans certaines histoires. Un bon album qui fait découvrir un maître du manga un peu méconnu en dehors du Japon.

18/05/2018 (modifier)
Couverture de la série Les Deux du balcon
Les Deux du balcon

L’album regroupe dix histoires de cinq pages chacune, toutes bâties sur le même plan. A savoir deux types, côte à côte sur un balcon, dont les dialogues - c’est souvent assez verbeux – forment l’essentiel des intrigues. Ces deux bonhommes – dont il faut attendre l’avant dernière histoire pour connaître leur nom (Didebert et d’Alembot) occupent un balcon donc, avec autour d’eux un décor qui rappelle un peu une sorte de Venise vidée de ses habitants (et par là même inquiétante), avec une architecture parfois rendue vivante par Masse, les quelques êtres réellement vivants qui traversent ces récits la faisant de manière surprenante, loufoque. A chaque fois, les deux types se chamaillent plus ou moins à partir de théories scientifiques – Masse part de théories existantes pour les triturer, et en faire parfois une logorrhée poétique (cet aspect, mélangeant un discours scientifique plus ou moins abscons et un flot verbal parfois délirant peut rebuter certains lecteurs), dans laquelle le loufoque et l’absurde surtout dominent. Le bonhomme de gauche est plein d’assurance, maîtrise les théories, pérore, et domine clairement le duo, puisque son partenaire est lui moins sûr de lui, sorte de béotien plus ou moins naïf. Si l’absurde prédomine, la poésie (et là le surréalisme est très présent !), je l’ai dit, mais aussi quelques traits d’humour (jeux de mots, délire sur les ancêtres de Mickey dans l’histoire « Le Miquepithèque » – au passage histoire très réussie, etc) sont aussi de la partie. On y retrouve quelques accointances avec l’univers de Fred. J’ai bien aimé cet album, dans lequel j’ai eu pourtant du mal à entrer. Il faut dire que l’univers de Masse peut paraître hermétique, et que je vous conseille un feuilletage préalable à un achat. Mais c’est très original (j’aime aussi beaucoup le côté graphique). Album que les plus curieux et/ou amateurs d’absurde poétique trouveront sans aucun doute à leur goût. Note réelle 3,5/5.

17/05/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Veille du Grand Soir
La Veille du Grand Soir

C'est la bd qu'il faut lire en ce mois de Mai 2018 pour célébrer le cinquantième anniversaire de ces événements qui ont changé la face de notre pays. Le lecteur doit être prévenu que le Général de Gaulle ne sera pas montré sous son meilleur jour avec toute l'aura qu'on lui connait. Néanmoins, cela traduit la réalité du moment avec un vieil homme de 77 ans après une vie politique déjà bien remplie en péripéties. On verra également ses divergences de vue avec un Pompidou qui se révèle être un plus fin stratège. Bien entendu, la part belle sera faite à Dany le rouge ainsi que de toute une clique de révolutionnaires voulant changer le monde. Encore que, on comprendra que le but n'était pas forcément d'avoir le pouvoir mais améliorer les conditions de vie des français ainsi qu'un changement de mentalités vers plus de libertés (Professeurs, vous êtes vieux, votre culture aussi !). Tout cela se terminera par la victoire écrasante des gaullistes aux élections de Juin 1968 qu'on a baptisé les élections de la peur. En fait, le Général va encore rester accroché un an au pouvoir avant de tirer sa révérence. On voit également que ce mouvement était très divisé et qu'il est mort faute d'avoir pu donner une impulsion politique. Ni Pierre Mendès-France, ni François Mitterrand et encore moins les communistes en ont profité. Ce n'est pas le fruit de ma réflexion personnelle mais le message véhiculé par les auteurs qui se sont solidement documentés. Attention que cette BD ne donne pas de mauvaises idées car nous savons tous comment se termine les révolutions. Le grand soir n'aura pas lieu. Cependant, ce mois de Mai où la jeunesse a été sévèrement châtiée marquera à tout jamais les esprits. Une œuvre riche en enseignements.

16/05/2018 (MAJ le 17/05/2018) (modifier)