Les Deux du balcon

Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)

Prenons une source inspiration, comme "la théorie de la relativité" ou encore "la néoténie" (en génétique, la sélection de comportements juvéniles chez les adultes se nomme néoténie, eh oui !). Faisons-en un discours somme toute assez terne et ennuyeux, quoique fort bien documenté et scientifique. Mettons le tout dans la bouche de nos deux (personnages) sur leur balcon, ajoutons un décor de ville surréaliste qui n'est pas sans rappeler certaines pages de Philémon, et on obtient une collection de petites histoires qui forme "Les deux du balcon".


Les années (A SUIVRE)

Vous êtes aussi incultes que moi et ignorez tout de Masse ? Alors voici une petite biographie. (source http://expositions.bnf.fr/bd/reperes/bios.htm) Né à Gap (Hautes-Alpes) le 29 août 1948. Ancien étudiant des Beaux-Arts de Grenoble, Francis Masse enseigne le graphisme avant de réaliser quelques films d’animation à partir de 1970. A cette époque il publie ses premières bandes dessinées dans Actuel et le Canard sauvage et fournit régulièrement, jusqu’en 1977, de nombreuses histoires à Charlie mensuel, L’écho des savanes, Fluide glacial, etc. Elles seront recueillies dans L’Encyclopédie de Masse, qui paraît aux Humanoïdes associés en 1982 et 1983 en deux volumes. En 1981, après avoir délaissé la BD durant quelques années, Masse livre un long récit dans Métal hurlant, On m’appelle l’Avalanche, puis entame une collaboration avec (A suivre). Pour ce mensuel il crée, en 1984, Les Deux du balcon et, en 1985, La Mare aux pirates. Masse délaisse ensuite la bande dessinée pour la sculpture.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1985
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Les Deux du balcon © Glénat 1985
Les notes
Note: 2.57/5
(2.57/5 pour 7 avis)
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24/06/2003 | ThePatrick
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L'avatar du posteur Noirdésir

L’album regroupe dix histoires de cinq pages chacune, toutes bâties sur le même plan. A savoir deux types, côte à côte sur un balcon, dont les dialogues - c’est souvent assez verbeux – forment l’essentiel des intrigues. Ces deux bonhommes – dont il faut attendre l’avant dernière histoire pour connaître leur nom (Didebert et d’Alembot) occupent un balcon donc, avec autour d’eux un décor qui rappelle un peu une sorte de Venise vidée de ses habitants (et par là même inquiétante), avec une architecture parfois rendue vivante par Masse, les quelques êtres réellement vivants qui traversent ces récits la faisant de manière surprenante, loufoque. A chaque fois, les deux types se chamaillent plus ou moins à partir de théories scientifiques – Masse part de théories existantes pour les triturer, et en faire parfois une logorrhée poétique (cet aspect, mélangeant un discours scientifique plus ou moins abscons et un flot verbal parfois délirant peut rebuter certains lecteurs), dans laquelle le loufoque et l’absurde surtout dominent. Le bonhomme de gauche est plein d’assurance, maîtrise les théories, pérore, et domine clairement le duo, puisque son partenaire est lui moins sûr de lui, sorte de béotien plus ou moins naïf. Si l’absurde prédomine, la poésie (et là le surréalisme est très présent !), je l’ai dit, mais aussi quelques traits d’humour (jeux de mots, délire sur les ancêtres de Mickey dans l’histoire « Le Miquepithèque » – au passage histoire très réussie, etc) sont aussi de la partie. On y retrouve quelques accointances avec l’univers de Fred. J’ai bien aimé cet album, dans lequel j’ai eu pourtant du mal à entrer. Il faut dire que l’univers de Masse peut paraître hermétique, et que je vous conseille un feuilletage préalable à un achat. Mais c’est très original (j’aime aussi beaucoup le côté graphique). Album que les plus curieux et/ou amateurs d’absurde poétique trouveront sans aucun doute à leur goût. Note réelle 3,5/5.

17/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je lisais cette courte série diffusée entre 1983 et 84 dans le mensuel A Suivre ; elle a beaucoup fait pour la réputation de Francis Masse, un artiste à l'univers unique, onirique et kafkaïen. C'est sa seule Bd où l'on retrouve 2 personnages récurrents, Masse étant un dessinateur sans héros fixe. Il s'agit ici de l'intellectuel Diderert et son faire-valoir d'Alembot, 2 bonshommes laids au gros pif, coiffés de curieux chapeaux ; ces deux-là se détestent cordialement, et en philosophes improvisés, se mettent à gloser à l'infini sur les sujets les plus pointus, du haut d'un balcon dans une Venise inquiétante et surréaliste qui semble désertée. La plupart de leurs litanies fumantes sont d'ordre scientifique. Masse, en maître de l'absurde, fait parfois intervenir des personnages insolites qui viennent troubler ces 2 bouffons gonflés d'orgueil. L'humour est souvent ardu, soutenu par un graphisme souvent surchargé, fait de hachures, aussi brillant en noir et blanc qu'en couleurs, et où s'incrustent des bulles conséquentes qui feraient bien plaisir à Achille Talon par la taille ; elles sont remplies de dialogues incisifs, ampoulés et parfois abscons. Bref, c'est une prouesse autant graphique que verbale, réservée à un lecteur préparé, mais à laquelle je ne souscris pas vraiment, car ces saynètes surréalistes finissent par m'ennuyer ferme au bout d'un moment, c'est bien d'en lire une fois ou deux, mais ce débit de paroles ininterrompues sur des sujets qui ne me passionnent pas, tend à me coller mal au crâne.

01/12/2013 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

A lire les avis précédents, je partais avec un a-priori négatif sur cet album. Mais après l'avoir lu je crois comprendre un peu mieux pourquoi Masse est admiré par beaucoup dont Menu ou Sfar. Son dessin est vraiment beau, de prime abord je ne l'ai pas trouvé génial. Mais à bien y regarder, Masse fait preuve d'une très belle maîtrise graphique. Après on peut accrocher ou non aux histoires loufoques de ces 2 hommes perchés sur leur balcon et débitant des anecdotes pseudo-scientifiques qui peuvent laisser songeur. J'ai beaucoup aimé notamment la théorie sur la néoténie du Mickey au fil du temps, c'est-à-dire cette façon de rendre le Mickey de moins en moins souris, mais de plus en plus mimi avec de grands yeux. Cela peut faire penser au même genre d'univers que Fred. Ce dernier et Francis Masse sont a peu près de la même génération de dessinateurs et ont depuis quasi arrêté tout deux de faire de la bande dessinée. Toujours est-il que ce premier contact en appelle d'autres, j'ai déjà La Mare aux Pirates sur le feu.

05/02/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

Je n'ai jamais touché autant le fond qu'avec cette bd. Nous avons droit à un dessin plus que repoussant et des montagnes de bulles qui occupent la place en déversant des absurdités inutiles. Même la typologie employée confère à l'ennui. Que dire également d'une colorisation complètement désuète... Je résume l'histoire aussi fidèlement que possible afin que vous puissiez juger: dans un décors digne de Venise, nous avons droit aux divagations de deux hommes sur un balcon mais pas à la manière comique du Muppet Show. Que nenni ! Que de l'absurde ! Amateur de surréalisme où comment disserter physique quantique sur les tomates, cette bd est faite pour vous ! Le pire de ce que j'ai jamais lu. Un véritable calvaire de lecture !

19/04/2008 (MAJ le 23/04/2008) (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai pas mal entendu parler de Francis Masse et de ses oeuvres, mais celle-ci est la première que je lis et elle ne m'a clairement pas convaincu. J'aime bien le graphisme. Ce mélange entre décors aux aspects de gravures retravaillées et ces personnages expressifs et bien dessinés m'ont bien plu. Tout cela est esthétique et agréable à l'oeil. Ce serait même un graphisme efficace si cette BD n'était pas aussi bavarde. Mais que c'est bavard ! Tellement que, je l'avoue, je n'ai pas réussi à tout lire. Très vite, trop vite, je me suis pris à feuilleter les pages sans lire tous les dialogues tellement ils étaient pesants. C'est toute l'idée de cette BD, deux personnages à un balcon, façon petits vieux du Muppet Show, commentent ce qu'ils voient et parlent comme des encyclopédistes qu'ils disent être. Et chaque histoire courte embraye sur un thème issu de livres d'essais sur la physique, la psychologie ou autres. C'est comme si l'auteur avait ouvert une encyclopédie au hasard et décidé de reprendre l'intégralité d'un article et de le mettre dans la bouche de ses personnages. Résultat, c'est ch... ennuyeux. Et pas drôle alors qu'il semble que ce soit l'effet recherché. Et pourtant je suis amateur de loufoque et ce qu'on voit dans ces planches est tout ce qu'il y a de plus loufoque la plupart du temps, mais c'est trop lourd et trop bavard.

26/01/2008 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
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Voici une bd qui sort de l’ordinaire tant par son style graphique que par le sujet et la manière dont il est traité. De prime abord, je n’aime pas le rendu désuet des planches, la faute à un dessin trop hachuré et à des couleurs délavées. Bref, on peut au moins reconnaître à Masse d’avoir un style bien à lui. Qu’on aime ou pas, c’est une question plus subjective qui fait appel à la perception de chacun . . . Par contre, j’ai trouvé le concept plutôt sympa et inédit qui fait de ces petites histoires une réflexion sur des thèmes scientifiques aussi variés que pointus (la météorologie, la tectonique des plaques, les fleurs carnivores, . . . ) à partir de deux hommes dissertant sur un balcon (l’un érudit, l’autre servant de faire-valoir). Masse détourne le sens de ces thèmes avec habileté et offre une chute sympathique, souvent constituée par un jeu de mot. Bref, un beau petit travail narratif malheureusement desservi par un graphisme peu accrocheur. A lire même si les planches chargées rendent la lecture fastidieuse.

13/06/2006 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Tombé sur cet album vraiment par hasard, c'est avec une certaine curiosité que je l'ai abordé, essentiellement à cause de son graphisme du genre gravure, mettant en scène une ville un peu psychédélique façon Fred, qui me paraissait intéressant... Et sinon l'histoire, c'est quoi ? Eh bien justement, c'est là que se situe en grande partie l'originalité de cet album, l'histoire c'est un texte à caractère scientifique ou artistique, enfin bref à la base sérieux (comprenez chiant), on le découpe pour le mettre dans la bouche d'un des personnages pendant que l'autre s'extasie (Oh, ah, mais..., etc) ou énonce quelques contre arguments, ou au contraire encourage le développement du discours par de petites questions, et voilà. Ca fait sourire la première fois, mais toutes les histoires sont construites sur le même principe, c'est lourd. D'autant plus lourd quand on lit vraiment tout le texte... Bref, on m'a laissé entendre que J.C. Menu adorait Masse, moi j'aime bien J.C. Menu (enfin ce que je connais de ce qu'il fait, pour être précis), mais là je n'aime pas "Les deux du balcon". :(

24/06/2003 (modifier)