Preacher

Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 18 avis)

Will Eisner Award 1999 : Best Continuing Series Jesse Custer, un jeune pasteur texan doté d'un pouvoir divin, parcourt le monde à la recherche de Dieu, qui a fui le Paradis. Mais Jesse est poursuivi par le Saint des Tueurs, un cowboy immortel, et le Graal, une société secrète toute-puissante qui veut déclencher l'Apocalypse pour régner sur Terre.


Auteurs britanniques BD adaptées en séries télévisées live DC Comics Spiritualité et religion Trash Vertigo Will Eisner Awards [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Né de l'union d'un ange et d'une démone, Genesis est une entité dont la puissance, incontrôlable, égale celle de Dieu. Genesis parvient à s'échapper du Paradis et, arrivée sur Terre, elle fusionne avec l'esprit d'un jeune pasteur texan, Jesse Custer. Les anges chargés de surveiller Genesis, d'autant plus paniqués par cette fuite que Dieu Lui-même a quitté le Paradis sans laisser d'adresse, réveillent le Saint des Tueurs, cow-boy mort-vivant invincible au service de Dieu, et le chargent de retrouver Genesis. Le Saint des Tueurs retrouve Jesse, mais celui-ci parvient à le repousser grâce à la voix divine que lui confère Genesis, voix à laquelle aucun être ne peut désobéir. Au passage, Jesse somme les anges de se montrer et de lui expliquer la situation. Apprenant ainsi la nature de la créature qui occupe son esprit, ainsi que l'existence et la disparition de Dieu, Jesse va entreprendre une quête : retrouver Dieu et Lui faire payer Ses crimes vis-à-vis de l'humanité. Il est aidé dans cette vaste entreprise par sa petite amie Tulip, experte en armes à feu, et par un vampire irlandais bagarreur, déconneur et alcoolique, Cassidy. Mais pour mener à bien son plan, Jesse a besoin d'un allié particulier : le Saint des Tueurs lui-même. Parallèlement à cela, une société secrète, le Graal, s'apprête à déclencher l'Apocalypse pour la venue d'un nouveau messie, dernier descendant de Jésus, dont le Graal a préservé la lignée pendant 2000 ans. Le Graal espère faire de lui le Roi des Rois, maître de l'humanité entière. Mais le messie en question est un jeune enfant handicapé mental, et l'un des membres les plus hauts gradés du Graal, le terrible Herr Starr, fomente sa propre conspiration au sein même de la conspiration, afin de supprimer ce messie et de le remplacer par Jesse Custer. Mais pour cela, il lui faut d'abord capturer Custer, et se débarrasser du numéro 1 du Graal. Et tout cela n'est que le début d'une longue odyssée de plus de 2000 pages...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1997
Statut histoire Série terminée (9 tomes dans l'édition précédente) 6 tomes parus

Couverture de la série Preacher © Urban Comics 1997
Les notes
Note: 3.78/5
(3.78/5 pour 18 avis)
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22/04/2002 | Cassidy
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Mais non de dieu, combien de BD j'ai oublié d'aviser sur ce site, moi ? "Preacher", le genre de séries très controversées qui fait hésiter les lecteurs. Rien qu'a voir les notes, certes en escalier descendant, mais qui sont tout de même assez réparties le long des différentes valeur. Une masse de critique (17 à l'heure où je parle) qui disserte sur une même série sans véritablement trouver d'accord, c'est assez peu courant. Personnellement je pense que ça tient surtout à ce qu'est, en essence, "Preacher". Dans la lignée de Sandman, Transmetropolitan, Fables ou autre comics réédité chez Vertigo (très belle édition au passage), "Preacher" est une série au long-cours, dont les volumes se sont vus publiés sur des années, avec pléthore de personnages hauts en couleurs qui parsèment l’œuvre, revenant parfois et surtout vivant autour d'arcs narratifs qui parlent à chaque fois d'autres thématiques. Ces œuvres, très américaines dans leurs conceptions, sont des série qu'il est difficile de catégoriser, tant elles partent en tout sens au gré de l'imagination des narrateurs. Ici Garth Ennis se permets de parler de tout ce qui lui chante en plaçant moult références à diverses œuvres qui l'intéressent, à commencer par le western et John Wayne. Je pense que c'est principalement là qu'il faut voir le point de dissension entre divers posteurs : "Preacher" est une œuvre qui est avant tout purement américaine. Bien que n'étant pas un féru de culture américaine, et encore moins de son hégémonie, je trouve pourtant que "Preacher" est une œuvre qui s'en sort honorablement. Surtout parce qu'elle a un point de qualité non-négligeable : elle est iconoclaste. L'Amérique que l'on voit ici est une image de quelqu'un qui l'aime profondément malgré ses travers. Le message de Preacher me semble contenu dans cette ambivalence : un amour pour les USA et un regard qui n'hésite pas à en soulever tout les travers. Et ça, ça me plait. Parce qu'au-delà d'un message trop souvent entendu d'amour à ce pays, l'auteur sait prendre un recul bienvenu. La BD brasse trop de sujets pour que je puisse en faire le tour, mais je trouve qu'au-delà des personnages (dont Jesse est sans doute le plus fade), on parlera de nombreux personnages incarnant des déviances de l'Amérique comme terre de libertés et de tout les rêves. Que ce soit l'aristocratie décadente prête à baiser tout les animaux, que ce soit la religion et l'organisation hiérarchique trop implantée, les rednecks tarés du fin fond de leur cambrousse, les homosexuels rêvant de liberté en faisant détective privé, tout porte à déconstruire les valeurs de l'Amérique telles que présentées et nous parler d'autres valeurs, fraternels, amoureuses, épris de liberté. Je trouve à cet égard que le commandant Starr est parfaitement représentant de la dérive du masculinisme, puisqu'au fur et à mesure des morceaux qui lui seront retirées, il arrivera à perdre son pénis et utiliser un flingue devant son miroir pour le remplacer en hurlant qu'il en a une grosse. Comme message contre la masculinité toxique, je trouve que ça déménage ! Mais il y a aussi les considérations envers les ouvriers, la jeunesse qui subit la violence d'une génération passée par la guerre du Vietnam et l'idée d'être un vrai mec même avec ses enfants (l'histoire de tête de fion, tout aussi drôle qu'elle est, est avant tout tragique). On ne parlera pas du poids obsédant de la religion catholique qui reste en filigrane de tout, dans les campagnes reculées tout comme dans les plus hautes sphères de l’État. A ce niveau-là, la BD semble dire que tout faire péter pour repartir sur des bases plus saines semble être le meilleur des remèdes. Je ne suis pas loin de dire qu'il a raison. Cette BD n'est pas à mettre entre toutes les mains. Le ton volontairement violent et irrévérencieux, l'humour décalé qui joue sur les improbabilités des personnages mais aussi sur les situations loufoques est autant gore qu'absurde. Le tout dans un dessin qui fait très "comics" et assez peu moderne, enrobant une histoire qui se permets d'aller en tout sens pour parler de façon large d'une Amérique. J'aime bien l'idée de ce foutoir jamais bienveillant, toujours trash et qui se veut comme une sale histoire destinée à mettre des coups de pieds dans la fourmilière. Une histoire de sale gosse, quoi. C'est pas fait pour tout le monde, pas aussi fin et pas aussi drôle que Transmetropolitan qui reste supérieur à mes yeux, mais ça ose, ça dénonce en même temps que ça ne se prend jamais au sérieux. Une sorte de road-trip décalé, sous acide et en compagnie d'un fan de western qui a décidé de dire tout ce qu'il pense. Si ça n'en fait pas un chef-d’œuvre à mes yeux, ça reste quelque chose de neuf et étrange que je regarde avec une certaine fascination. C'est l'une des premières BD qui m'a fait comprendre pourquoi les américains peuvent être aussi amoureux de leurs pays malgré tout ce qu'il peut s'y passer. Rien que ça, c'est déjà beaucoup. Alors certes, il faut se farcir les 6 volumes qui sont inégaux entre eux, avec des passages qui sentent plus le creux avant l'action que l'histoire tenue, mais en passant outre je me suis retrouvé à sortir de ma lecture satisfait. Histoire pour lecteurs avertis, BD qui ne convient pas à tout le monde, "Preacher" est le genre de BD que j'adore commenter. Finalement j'en apprends beaucoup sur moi en lisant ce genre de BD. C'est tout de même chouette.

28/02/2023 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 2/5
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C'est clairement pour moi un bon exemple de série surnotée. Une bd ne se résume pas à un scénario, des personnages et l'écriture. Ici, les dessins sont vraiment mauvais, les personnages changent de tête à chaque case et leur design est vraiment raté (mention spéciale à "tête de fion" ). Alors oui, les personnages sont originaux mais ça ne suffit pas à les rendre intéressants, loin de là. Le faux prêtre, l'ex désabusée, le nihiliste vampire... mouais. Et encore, il s'agit là des personnages principaux, je préfère ne pas parler des autres. Tout est moche, les couleurs très (trop) contrastées, sans ombres, les personnages se détachent des fonds comme s'ils étaient photoshoppés dans l'image...Bref ça ne donne vraiment pas envie de s'investir. Parlons un peu du scénario maintenant. Enfin de cette bouillie informe qui est censée être un scénario. Alors on a, un prêtre possédé aux pouvoirs de domination mentale, un vampire clodo qui pue, une blondasse de campagne nostalgique, une mémé manipulatrice et moitié zombie, un estropié à la tête d'anus, des cyclopes consanguins, etc. Bref, autant vous dire que ça part méchamment en cacahuètes (pour rester poli). Tout l'univers de cette BD est totalement incohérent et idiot. On dirait l'oeuvre d'un ado pré-pubère accro à la violence et aux drogues. Bon, alors dans ce cas pourquoi 2/5 ? Parce que la bd est fluide et que ça aide bien à la lecture même si elle ne passionne pas à cause de ses nombreux défauts. Si les dessins sont vraiment mauvais, la mise en page et le cadrage sont plutôt bons. Bref, je n'ai vraiment pas aimé. Essayez de lire avant d'acheter car ça me semble être le genre de BD qu'on aime ou qu'on déteste.

04/10/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 J'ai relu le premier tome et j'ai mieux accroché que lors de ma première lecture et ensuite j'ai lu les tomes suivants. Je pense que pour accrocher, il faut être habituer au style de Garth Ennis vu qu'il aime bien du cynisme et de la dégénérescence dans ses histoires. On voit tous les travers de l'être humain et il y a rien qui nous sera épargné. Donc si vous aimez pas les histoires avec un gros boulimique qu'on voit dégueuler ou un type qui se fait sodomiser lorsqu'il pensait rencontrer une femme prostitué, ben passez votre chemin ! Parfois, la provocation m'a semblé trop gratuite, mais la plupart du temps cela ne me dérangeait pas trop. Il y a une bonne galerie de personnages hauts-en-couleurs et certains sont même attachants. C'est remplis de bonnes idées et plusieurs thèmes qui sont abordés dans cette série sont intéressantes. Il y a tout de même certains baisse de régime. La plupart des spéciaux ne m'ont pas trop captivé en dehors de celle sur Cassidy et la seconde moitié de celle sur le Saint des tueurs et puis le tome 5 est le moins intéressant des 6 albums de l'intégrale paru chez Urban Comics. On dirait que l'histoire faisait du sur-place pour que les auteurs puissent atteindre le chiffre magique de 66 numéros (j'imagine qu'Ennis voulait terminer avec ce numéros à cause du chiffre 666 qui est le signe du diable...). Donc une bonne série, mais pas pour tout le monde et un peu inégal par moment.

03/08/2015 (MAJ le 24/05/2018) (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Me voilà bien embêté concernant cette série entamée il y a environ un an, suite à la réédition en intégrale chez Urban Comics, et qui me faisait envie depuis longtemps. Alors autant j'ai a-do-ré le tome 1 (), qui est vraiment culte, et que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, et encore plus à relire. Tout est au top: l'originalité de l'histoire, l'action incessante, qui rend la lecture addictive et vous pousse à lire jusqu'à des heures impossibles, le dessin et les couleurs impeccables de Steve Dillon. Fort heureusement on peut même apprécier toutes les couv' de chaque chapitre, et également les brouillons non retenus, en fin d'ouvrage. Enfin, les personnalités des différents caractères sont très bien travaillées et sont vraiment complémentaires. J'ai apprécié aussi qu'il y ait des histoires dans l'histoire, comme celle du tueur en série. Malheureusement, je suis beaucoup plus critique envers le 2e tome de cette intégrale (). Si le graphisme reste d'une magnifique constance, on ne peut plus en dire autant du scénario. Le personnage principal de Jesse Custer devient insupportable, américanisé à outrance. Il devient invincible, même en n'utilisant pas ''la Voix", et les adversaires qu'il a en face de lui, censés être des badass de grande dimension, en deviennent ridicules. Il pourrait à ce stade être incarné au ciné par d'anciennes stars comme Stallone ou Steven Seagal. On a bien évidemment droit à un couplet sur la guerre, cette formidable armée américaine qui déchire tout sur son passage. Il y a manifestement un manque de volonté de coller à la réalité, puisque les auteurs nous infligent un décor du sud de la France qui n'a rien de crédible, avec ces espèces de montagnes plutôt évocatrices des Rocheuses américaines (rien à voir avec Arles, quoi...). Garth Ennis tombe dans le piège d'en faire trop dans le gore, alors que l'horreur était bien dosée dans le tome 1: pédérastes, pédophiles, sadiques, boulimiques...franchement ça devient gratuit et pesant. Pour finir, j'ai même fini par m'ennuyer avec l'histoire sur le passé de Cassidy, chiante au possible, surtout avec ses dialogues insipides et interminables, je me suis endormi dessus plus d'une fois, alors qu'avant, je devais me forcer à éteindre la lumière... Bien évidemment, j'achèterai le tome 3, j'espère juste que le cap sera redressé.

02/05/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Fanfan Villeperdue

(Après lecture des T. 1-7 de l'édition chez Le Téméraire, c'est-à-dire les "issues" 1-22) [Attention micro-spoiler] Le pitch de départ avait de quoi me séduire avec cette histoire de Dieu disparu du paradis (qui m'a d'ailleurs fait penser à un très bon scénario du jeu de rôle In Nomine Satanis / Magna Veritas, intitulé "Dieu est mort"). [Fin spoiler] Bon, je ne comprenais pas grand chose au début, et ça m'agace un peu quand les personnages se disent des trucs qu'eux seuls comprennent mais pour lesquels le lecteur n'a pas encore les clés. Je trouve que c'est souvent une façon un peu artificielle d'ajouter du suspense et que ça fait ramer la lecture. Par la suite, je suis bien rentré dans l'histoire, notamment à partir de l'issue 8 où on commence à apprendre des choses sur la famille de Jesse. Le passage sur le pote du Viêt Nam de son père est assez classique mais fonctionne aussi. Les issues 13-16 (Sodome et Gomorrhe) m'ont un peu saoulé. Pour la suite, j'espérais avoir un dénouement correct et la réponse aux questions restantes... mais, arrivant à la fin du tome 7 dans l'édition Le Téméraire, alors que je croyais avoir la fin de la série entre les mains, je me suis aperçu que j'en étais juste au tiers ! N'ayant pas envie de lire le triple de ça pour avoir les réponses, j'ai lâché l'affaire. Le monde décrit est violent, cynique, etc., tout cela a déjà été dit et ça ne me dérange pas plus que ça. Ce qui me dérange en revanche, c'est que j'ai la désagréable impression que l'idéologie sous-jacente distillée par l'auteur est globalement très réac voire un peu facho, conspirationniste, belliciste, homophobe, sexiste... Beurk... Il m'a juste semblé que le racisme était manquant à l'appel. Par ailleurs, c'est dans ma tête, ou ce mec fait une fixette sur la sodomie passive masculine ? Ça se soigne, docteur ? Au niveau du dessin, ce n'est pas mauvais, mais qu'est-ce que c'est pauvre ! Je pense que plus des deux tiers des cases représentent des visages en gros plan, sans aucun arrière-plan. Franchement, je me suis même demandé à un moment pourquoi ne pas faire un roman plutôt qu'une BD, si c'est pour faire essentiellement des dialogues avec aussi peu de mise en images. Bref, j'étais presque prêt à mettre 3 étoiles d'indulgence, parce qu'au fond on ne s'ennuie pas, mais d'un autre côté, le fond idéologique nauséabond que je suspecte me donnerait plutôt envie de descendre à une. Quand j'ai vu qu'en plus il faut attendre je-ne-sais-combien de pages pour avoir une conclusion, ça m'a trop agacé. Je mélange tout ça, et c'est deux étoiles qui sortent du chapeau. P.S. : en lisant les avis des autres posteurs, je vois que certains ont trouvé de l'humour dans cette série... Alors là, j'avoue que ça m'avait totalement échappé. Ça m'a intéressé ici et là, oui, mais alors fait rire, à aucun moment.

11/05/2015 (modifier)
Par Tiri
Note: 5/5

Etant fan du travail de Garth Ennis, j'ai trouvé dans Preacher, une des meilleures séries qu'il ait pu réaliser, et une de mes séries favorites. C'est politiquement incorrect du début à la fin. L'histoire, à la base, est déja bien spéciale, un pasteur Texan qui part à la recherche de Dieu, qui s'est fait la malle! Ca amène tout de suite de belles promesses dans les mains de Ennis ! Preacher ressemble à un western moderne. Tous les personnages sont fouillés et excellents. Chacun suit ses propres objectifs et cela amène à de nombreuses situations assez exceptionnelles lorsqu'ils se rencontrent. L'humour est toujours présent et souvent irrévérencieux. Au niveau du dessin, les dessins de Dillon sont comme à son habitude, agréables et pas surchargés, chose dont j'ai toujours un peu peur avec les Comics. Au final, une trés bonne série pour ceux qui aiment l'humour piquant et les épopée épiques.

16/11/2011 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Preacher ? Quel drôle de titre pour un comics ! Là où le grand public est habitué à y lire le nom des superhéros cagoulés et enturbannés avec un bel accent ricain, ici on a droit à un titre religieux qui rime en français avec Branleur !!! :) Il faut dire que Jesse Custer est un drôle de pasteur... Alcoolique et porté autant sur les femmes que sur les Marlboro, il ne trouve rien de mieux le jour où il remet sa foi en question que de se faire posséder par une entité mi maléfique mi angélique... qui va redonner un sens à sa vie : retrouver le créateur afin de lui botter les fesses !!! Et ne pourrait-on rêver de mieux pour ce but que de se faire accompagner par un vampire irlandais bagarreur et une ex petite amie devenue tueuse à gages par dépit amoureux ? Mais cette longue quête le baladant du Texas consanguin à la Nouvelle Orléans ensorcelée sans oublier un New York psychopathe et un territoire français annexé par sa sainteté le Pape ne serait qu'une promenade pour étudiants attardés si ce bon pasteur n'avait le chic de croiser tout ce que la planète porte de plus dégénérés comme être humains !!! Si ces quelques lignes vous paraissent déjà insipides, inutile de lire plus loin car cette bd ne sera pas faite pour vous. Si par contre et d'aventure, ces quelques lignes vous font sourire ou halluciner, bienvenu dans le petit monde du Preacher, le plus joli doigt tendu à la crasse, l'irrévérence et à la vulgarité absolue... Garth Ennis est un cas à part. Il a réussi le pari insensé de bouleverser les codes du comics, de rédiger le plus grand nombre d'insultes et de blasphèmes et de soulever nombre de tabous en dessous du nombril dans un road movie déjanté, trash et purement jubilatoire ! Le tout pourrait bien ressembler à un artifice ou à une blague mais et c'est là toute la maitrise de son oeuvre c'est tout à fait l'effet inverse qui se produit avec une addiction à la lecture qui fait tourner les pages à la vitesse de mes sourires esquissés... Car non seulement Ennis raconte une histoire qui se tient dans un cadre purement fantastique et de roman noir, très noir mais il arrive aussi à y insérer quelques lignes de poésie en plein milieu du Purin (ou du linceul de Turin au choix ! :) ) avec une histoire d'amour pas banale, quelques réflexions sur les libertés individuelles et une certaine approche de l'amitié... Bien sur au passage il enfonce quelques principes fondamentaux. Ici les coups de poing assénés aux méchants font du bien au lecteur. Ici les flingues ne blessent pas mais mutilent la victime avec option rouge vermillon du plus bel effet. Ici les situations ne sont pas banales mais volontairement choquantes et dérangeantes voire inédites. Ici on est pleinement dans une bande dessinée adulte et la notion de "public averti" prend pleinement tout son sens... Et ce mélange improbable qui me rappelle beaucoup le film True Romance marche parfaitement bien car Ennis sait à la fois ce qu'il raconte et où il va... La mise en scène est d'une rare intelligence car tous les personnages principaux comme secondaires sont parfaitement écrits à défaut d'être justifiés. Le dégout succède au rire et le rire succède au suspens qui succède à l'action et j'ai rarement eu le souvenir d'être aussi écarquillé à chaque page tournée ! Pourtant les dessins sont plutôt quelconques et les décors assez succincts sans parler d'une mise en couleur très années 90. On est loin des magnifiques dessins d'une oeuvre comme The Last Days of American Crime dans un registre similaire par exemple ce qui fait que je défie quiconque feuilletant un bouquin du Preacher d'être épaté ou attiré par son contenu... Mais une fois la lecture entamée, difficile de poser les yeux ailleurs ou de s'en écarter tant l'intérêt va en grandissant avec une mention spéciale sur le passage très dur de l'enfance du Prêcheur ou de sa participation pour faire le ménage dans la ville de Salvation. La fin sera explosive tout en étant plus calme (ou mature ?) et présente la grande qualité de résoudre toutes les intrigues ainsi que de sceller le destin de chaque personnage et ne serait-ce que pour cela Preacher est une oeuvre unique qui se prêtera volontiers à plusieurs relectures.... Qu'il va être difficile pour moi de relire des bouquins plus légers par après tant cette expérience est devenue aussi marquante ! Il est à noter que sans être manichéen, Ennis flirte constamment entre l'incorrect et le malsain sans tomber les deux pieds dedans à la façon d'un Jodorowsky pour n'en citer qu'un. Pas de misogynie ou de racisme, simplement des personnes libres de toute autorité et non pas dénuées de morale cherchant simplement à vivre... Et tant pis si le Rouge et le Noir en prennent pour leur grade, pour de si bons moments passés en la compagnie du Révérend Custer et de sa bande de tarés je serais prêt à en redemander d'autant plus que la relecture me parait tout à fait recommendable dans quelques temps ! Alors Preacher, moralisateur et barbant ? Non juste libérateur et jubilatoire ! Merci Garth Ennis ! Oscillant clairement entre foutraque jouissif, road movie horrifique, plaidoyer sur l'amitié ou histoire d'amour émouvante, il s'agit très clairement de l'un des tous meilleurs VOIRE le meilleur comics lu et en faire l'impasse serait péché. :)

10/03/2011 (MAJ le 21/04/2011) (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Mon avis portera sur les 10 tomes édités par "LE TEMERAIRE". 25/02/2011 : Avis sur les 4 premiers tomes. "Preacher" est une divine surprise, j'ai investi à très bon prix sur les 10 tomes sortis chez Le téméraire. 7 normaux et 3 hors série. Le premier tome donne le tempo, les personnages sont croustillants, l'humour noir est efficace. Le dessin manque de profondeur mais il fait son travail et s'efface derrière le scénario qui semble ne pas s'imposer de limites. Le second tome est très orienté humour, la paire de flics est excellente. J'ai vraiment aimé ce tome décalé et maitrisé. Les tomes 3 et 4 s'appuient sur le passé de Jesse Custer, le personnage principal. On a une histoire complète où il va devoir affronter sa famille (hors norme comme il se doit). Le récit est très noir, aucun tabou ne vient entraver l'histoire. On est constamment sur le fil du rasoir. Le rythme est toujours soutenu, les répliques ne sont pas en reste. Au fil des tomes, on découvre de nouveaux personnages. Ils pourraient tous figurer dans un grand cirque de monstres comme dans le film "Freaks". La force de "Preacher" est de mettre ensemble des personnages aussi improbables et d'arriver à faire un récit jouissif où la démesure est parfaitement canalisée pour nous offrir une série hors norme. Il est difficile de rester impassible devant cet ovni du 9ème art. Je comprends que cela puisse rebuter des personnes, en ce qui me concerne j'adore.

25/02/2011 (modifier)
Par Stéphane
Note: 3/5

A vrai dire, on m'a conseillé Preacher alors que je venais de terminer (dévorer!!!) les 10 tomes de Walking Dead et je recherchais quelque chose dans la même veine. On m'a alors dirigé vers le catalogue Vertigo et notamment Preacher. La transition a été difficile car comme l'ont dit certains avis, le thème du Comic est vraiment barré dès le départ. J'ai quand même réussi à digérer les 7 premiers tomes et finalement j'en retire quand même une certaine frustration. Il faut vraiment se rapprocher de l'univers d'un Tarantino pour apprécier le Comic dans toutes ses largeurs, parfois il m'est arrivé de passer à côté de l'esprit de la série. De même, certains tomes sont vraiment meilleurs que les autres et on se demande si parfois le tandem Dillon/Garth ne s'est pas "cherché" pour faire rebondir l'intrigue qui s'enlise. Au final et pour la curiosité, le côté débridé de la série, je conseille quand même l'achat mais après la lecture d'un Walking Dead, je reste encore sceptique...

04/08/2010 (modifier)

J'aime bien Preacher pour ce côté western moderne un peu crado, qui se prend pas vraiment au sérieux mais qui tout de même est très solide. Il y a en fait un côté "Tarentino" dans l'approche, qui a son charme, même si pour l'esthétique on pourra repasser ... En fait le découpage est au minimum syndical, et le dessin est pas vraiment génial. Les couv sont hyper kitch mais c'est bien comme ça. Ce qui est interessant c'est que très vite c'est carrément halluciné : on est donc ravi de sortir un peu des sentiers battus côté scénario. c'est très très ouvert, inattendu et le joyeux mélange n'est pas désagréable. On peut y voir une mauvaise soupe, on peut aussi y trouver ce qu'on veut : du rire, du grinçant, de l'apocalypse, du western, du polar ... Le premier tome est plutôt très frais, le ton est vraiment plaisant. Dès le second par contre ça traine en longueur, et l'ambiance devient carrément masochiste. J'ai un peu déchanté donc. à suivre ... ou pas, on verra ...

07/07/2010 (modifier)