Un scénario mystique de Neil Gaiman pour cette histoire d'un meurtre au paradis illustrant une belle réflexion. J'ai un instant cru ne lire qu'une histoire banale, mais la fin est vraiment surprenante et excellente. On retrouve la préoccupation de Gaiman de l'enfer et du paradis déjà évoquée ailleurs.
Pour ce qui est du dessin, il est bon mais sans plus, dans un style très classique.
Et si on se laisse guider par le récit, sans s'arrêter aux incongruités inhérentes aux histoires religieuses, on appréciera à coup sûr cette histoire.
E-N-O-R-M-E !!!! Ce petit manga est un chef-d’oeuvre de perversité et d'autodérision envers ce pauvre Eikeichi Onizuka qui arrivera toujours à la fin de chaque épisode, à trouver une morale à chaque situation qu'il débloque et punira ou en tout cas repentira et ralliera à sa cause tous les élèves hostiles à son arrivée ! Le personnage du sous directeur (je crois) est terrible aussi (surtout avec sa Cresta !! mdr) .
Voilà à lire absolument ou à regarder en anime ! (mais l'histoire est un peu différente)
"Au loup": une super bd de F'murr au même titre que Le génie des alpages.
Je trouve que les gags sont bien pensés, bien qu'ils soient un peu répétitifs. Les dessins... faut aimer. C'est moins soigné que dans les autres séries de F'murr, mais le coup de crayon est pas mal tout de même. Je trouve que le noir et blanc ne gêne pas du tout ici et que ça correspond bien à l'histoire.
Les personnages sont par contre géniaux. Il y a le loup et le petit chaperon rouge (bien sûr), mais surtout les personnages secondaires:
- Perrault (qui écrit des textes bidons pour embêter le loup et le petit chaperon rouge)
- le corbeau (qui se fait piquer son fromage par le loup et le petit chaperon rouge tour à tour)
- l'ange (qu'on voit dans chaque petit détail du dessin)
- la mère-grand (qui exige du caviar à la place de la galette et du pot de beurre), etc...
Assurément, mon coup de cœur du moment… Je n’aurais jamais imaginé qu’une bd me décrive avec cette minutie et ce sens de l’anecdote la vie d’un village. Y’avait bien Astérix et Obélix mais ça se réduisait souvent à des bagarres assez répétitives. Ici, Loisel et Tripp prennent leur temps, leur album fait quand même 80 pages. Ils n’hésitent pas à s’attarder sur les détails pittoresques, les nombreux personnages secondaires, les arrière-plans, les animaux… On rentre dans ce premier tome comme dans un monde à part… Ce qui est curieux avec cet album, c’est qu’on accroche vraiment à l’histoire, alors même qu’il n’y a pas de fil narratif fort. C’est une mosaïque constituée d’une multitude de petites choses décrites avec minutie. Les dernières pages de l’album frustrent un peu… la suite, vite !!!
Quand j’avais vu les avant-premières de cet album, j’étais un peu circonspect sur cette collaboration entre deux dessinateurs. Le résultat ressemblait à du Loisel sans vraiment en être… Cela créait chez moi un sentiment mélangé de familiarité et d’étrangeté… A la lecture, ça passe très bien, il est splendide ce dessin ! Il est non seulement juste, mais beau. La lecture de making-off "L'arrière boutique du magasin général" est assez soufflante. Quel travail!
Voici la preuve, si besoin était, que les bibliothèques municipales ont du bon.
J’y ai trouvé, il y a quelques jours, une bande dessinée intrigante en quatre tomes appelée « les quatre voyages de Juan Buscamares » par un certain Félix Vega.
Plutôt intéressé par les quelques pages entrevues, je me suis rué chez moi et sur bdtheque.com pour savoir quelle était cette BD dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’avais jamais vu en rayon… et là, surprise !
La BD sus-visée était, en effet, inconnue du pourtant infaillible Bdtheque.
S’agissait-il d’un ouvrage sans qualité ni intérêt ?
Etonnant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’anonymat dans lequel survit cette série car elle possède de nombreuses qualités.
« Les quatre voyages de Juan Buscamares » raconte le voyage, fortement empreint de mysticisme, d’un homme sur une terre ravagée après une apocalypse qui l’a complètement asséchée. Difficile à la lecture de ce résumé volontairement succinct de ne pas voir en cette série un sous Mad-Max comme il en existe tant.
Si l’on y rajoute une certaine dose de violence et d’érotisme, on pourrait, à première vue, agiter le spectre de la bd générique, commerciale et racoleuse.
Et pourtant… Les quatre voyages […] plait indéniablement. Le trait de l’auteur, déjà bien affirmé dès le premier tome s’améliore encore au cours de l’aventure tandis que les couleurs, agréable au départ, deviennent magnifiques dès le troisième volume.
Les personnages bien campés, quoique volontairement archétypaux (rappelons qu’il s’agit d’une sorte de voyage initiatique) sont très bien dessinés, avec très peu ou pas d’erreur de perspectives, assez variés et les décors, bien qu’épurés, sont souvent très réussis.
Les femmes sont indéniablement belles et l’on sent planer très fortement l’influence de Manara ; c’est particulièrement notable dans le premier tome (quoique ma connaissance de Manara soit assez limitée).
Comment parler de l’histoire sans trop en révéler ?
Disons que sans être foncièrement originale, elle digère assez bien les poncifs dont elle se nourrit pour être finalement assez intéressante et plaisante.
Précisons tout de même qu’elle est parfois assez hallucinée.
Je vais m’arrêter là, autant pour laisser intact le plaisir de la découverte que parce que je n’ai pas encore terminé ma lecture (encore vingt pages avant le dénouement) mais je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ces quatre tomes qui méritent amplement d’être découverts… les dessinateurs ayant bien du talent.
Amateurs de beaux dessins et d’aventures éthérées, ne passez pas à côté de cette petite perle un peu trop anonyme !
Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme.
Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas !
Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire.
Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) !
Allez, hop…
Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ...
Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs.
Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles.
Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
A l'inverse des lecteurs ci-dessous, j'apprécie encore plus la série Nathalie maintenant que quand j'étais jeune. Il y a une douzaine d'années, je lisais cette BD avec plaisir mais sans plus. Mais j'en ai relu quelques albums ces derniers temps et je dois dire que j'ai bien accroché à l'humour et aux envies de voyage de la petite héroïne.
Au niveau du dessin, les premiers tomes sont pas mal mais un peu légers. Le trait manque de maîtrise et parait assez grossier par moment. Mais le dessinateur a vraiment pris de l'assurance au fil des tomes et le dessin actuel a une véritable personnalité que j'aime beaucoup.
Quant au scénario, je trouve cette BD attachante et plutôt drôle. Le personnage de Nathalie est sympathique, avec sa bonne humeur, ses rêveries et ses envies de voyage autour du monde. Mais elle n'est pas seule. J'aime beaucoup son petit frère, impassible souffre-douleur souriant et attachant. L'oncle de Nathalie est également sympa.
Les gags sont de deux sortes : des gags sur les rêves de voyage de Nathalie, frais et plein d'évasion, et des gags sur sa vie de petite fille, gags que je trouve assez bien sentis et souvent hilarants.
Bref, je lis cette série à la fois avec plaisir. Bonne série jeunesse que les grands ont toutes les chances d'aimer aussi.
premier volume : Vlad l'empaleur
Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H.
C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée.
Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes.
Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance.
Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge.
D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus
Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien.
Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général.
Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante.
Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs.
Bravo.
Deuxième volume : Bram Stoker
Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée.
Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving.
J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle.
Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman.
Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime.
Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté.
L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves.
Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins).
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Le Premier Meurtre (Les Mysteres du Meurtre)
Un scénario mystique de Neil Gaiman pour cette histoire d'un meurtre au paradis illustrant une belle réflexion. J'ai un instant cru ne lire qu'une histoire banale, mais la fin est vraiment surprenante et excellente. On retrouve la préoccupation de Gaiman de l'enfer et du paradis déjà évoquée ailleurs. Pour ce qui est du dessin, il est bon mais sans plus, dans un style très classique. Et si on se laisse guider par le récit, sans s'arrêter aux incongruités inhérentes aux histoires religieuses, on appréciera à coup sûr cette histoire.
GTO - Great Teacher Onizuka
E-N-O-R-M-E !!!! Ce petit manga est un chef-d’oeuvre de perversité et d'autodérision envers ce pauvre Eikeichi Onizuka qui arrivera toujours à la fin de chaque épisode, à trouver une morale à chaque situation qu'il débloque et punira ou en tout cas repentira et ralliera à sa cause tous les élèves hostiles à son arrivée ! Le personnage du sous directeur (je crois) est terrible aussi (surtout avec sa Cresta !! mdr) . Voilà à lire absolument ou à regarder en anime ! (mais l'histoire est un peu différente)
Au loup !
"Au loup": une super bd de F'murr au même titre que Le génie des alpages. Je trouve que les gags sont bien pensés, bien qu'ils soient un peu répétitifs. Les dessins... faut aimer. C'est moins soigné que dans les autres séries de F'murr, mais le coup de crayon est pas mal tout de même. Je trouve que le noir et blanc ne gêne pas du tout ici et que ça correspond bien à l'histoire. Les personnages sont par contre géniaux. Il y a le loup et le petit chaperon rouge (bien sûr), mais surtout les personnages secondaires: - Perrault (qui écrit des textes bidons pour embêter le loup et le petit chaperon rouge) - le corbeau (qui se fait piquer son fromage par le loup et le petit chaperon rouge tour à tour) - l'ange (qu'on voit dans chaque petit détail du dessin) - la mère-grand (qui exige du caviar à la place de la galette et du pot de beurre), etc...
Magasin général
Assurément, mon coup de cœur du moment… Je n’aurais jamais imaginé qu’une bd me décrive avec cette minutie et ce sens de l’anecdote la vie d’un village. Y’avait bien Astérix et Obélix mais ça se réduisait souvent à des bagarres assez répétitives. Ici, Loisel et Tripp prennent leur temps, leur album fait quand même 80 pages. Ils n’hésitent pas à s’attarder sur les détails pittoresques, les nombreux personnages secondaires, les arrière-plans, les animaux… On rentre dans ce premier tome comme dans un monde à part… Ce qui est curieux avec cet album, c’est qu’on accroche vraiment à l’histoire, alors même qu’il n’y a pas de fil narratif fort. C’est une mosaïque constituée d’une multitude de petites choses décrites avec minutie. Les dernières pages de l’album frustrent un peu… la suite, vite !!! Quand j’avais vu les avant-premières de cet album, j’étais un peu circonspect sur cette collaboration entre deux dessinateurs. Le résultat ressemblait à du Loisel sans vraiment en être… Cela créait chez moi un sentiment mélangé de familiarité et d’étrangeté… A la lecture, ça passe très bien, il est splendide ce dessin ! Il est non seulement juste, mais beau. La lecture de making-off "L'arrière boutique du magasin général" est assez soufflante. Quel travail!
Jean Cherchemers (Les Quatre voyages de Juan Buscamares)
Voici la preuve, si besoin était, que les bibliothèques municipales ont du bon. J’y ai trouvé, il y a quelques jours, une bande dessinée intrigante en quatre tomes appelée « les quatre voyages de Juan Buscamares » par un certain Félix Vega. Plutôt intéressé par les quelques pages entrevues, je me suis rué chez moi et sur bdtheque.com pour savoir quelle était cette BD dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’avais jamais vu en rayon… et là, surprise ! La BD sus-visée était, en effet, inconnue du pourtant infaillible Bdtheque. S’agissait-il d’un ouvrage sans qualité ni intérêt ? Etonnant. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à l’anonymat dans lequel survit cette série car elle possède de nombreuses qualités. « Les quatre voyages de Juan Buscamares » raconte le voyage, fortement empreint de mysticisme, d’un homme sur une terre ravagée après une apocalypse qui l’a complètement asséchée. Difficile à la lecture de ce résumé volontairement succinct de ne pas voir en cette série un sous Mad-Max comme il en existe tant. Si l’on y rajoute une certaine dose de violence et d’érotisme, on pourrait, à première vue, agiter le spectre de la bd générique, commerciale et racoleuse. Et pourtant… Les quatre voyages […] plait indéniablement. Le trait de l’auteur, déjà bien affirmé dès le premier tome s’améliore encore au cours de l’aventure tandis que les couleurs, agréable au départ, deviennent magnifiques dès le troisième volume. Les personnages bien campés, quoique volontairement archétypaux (rappelons qu’il s’agit d’une sorte de voyage initiatique) sont très bien dessinés, avec très peu ou pas d’erreur de perspectives, assez variés et les décors, bien qu’épurés, sont souvent très réussis. Les femmes sont indéniablement belles et l’on sent planer très fortement l’influence de Manara ; c’est particulièrement notable dans le premier tome (quoique ma connaissance de Manara soit assez limitée). Comment parler de l’histoire sans trop en révéler ? Disons que sans être foncièrement originale, elle digère assez bien les poncifs dont elle se nourrit pour être finalement assez intéressante et plaisante. Précisons tout de même qu’elle est parfois assez hallucinée. Je vais m’arrêter là, autant pour laisser intact le plaisir de la découverte que parce que je n’ai pas encore terminé ma lecture (encore vingt pages avant le dénouement) mais je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ces quatre tomes qui méritent amplement d’être découverts… les dessinateurs ayant bien du talent. Amateurs de beaux dessins et d’aventures éthérées, ne passez pas à côté de cette petite perle un peu trop anonyme !
Francis
Voilà typiquement une petite BD qui ne vaut pas du tout par son graphisme. Le dessin, en effet, est simplifié le plus possible tout en restant facilement lisible. Le but doit vraisemblablement être de ne pas se prendre le chou avec le graphisme. Mais alors l'humour, alors là pardon, chapeau bas ! Cela fait longtemps que je n'ai pas ri aux éclats avec une bd d'humour. Tout est là, le non-sens, le réfléchi, l'absurde, le bête et méchant, etc. Les mésaventures de ce blaireau sont hilarantes. Le gimmick de chaque strip ("Francis se promène dans la campagne…") n'y est certes pas pour rien, bien au contraire. Le mérite de cette petite BD est de nous rappeler que chaque fois que nous faisons des actes inconsidérés (comme marcher dans la rue, par exemple, Francis se promène bien dans la campagne). Et… et puis zut allez lire cette série et rire (du moins je l'espère) ! Allez, hop… Comment ? Vous êtes toujours là ? Ah oui, c'est vrai, c'est à vous de voir…
Le Sommet des dieux
Pfff... étourdissant, enivrant, grisant, ... Ce n'est peut-être pas le meilleur de Tanigushi, mais il en vaut réellement le détour. Quel travail incroyable derrière toutes ses planches, les illustrations des différentes montagnes, les plans jusque dans les détails sont époustouflants. Et que dire des portraits en début de chapitre, je voudrais les agrandir en poster pour en tapisser mes murs. Le scénario est réellement bien construit, tout en finesse. Le lecteur avance petit à petit un peu comme si on accompagnait les personnages dans leur quête, que leurs émotions devenaient perceptibles. Bref... je ne pourrais pas imaginer une étagère de ma bibliothèque sans cette série culte !
Nathalie
A l'inverse des lecteurs ci-dessous, j'apprécie encore plus la série Nathalie maintenant que quand j'étais jeune. Il y a une douzaine d'années, je lisais cette BD avec plaisir mais sans plus. Mais j'en ai relu quelques albums ces derniers temps et je dois dire que j'ai bien accroché à l'humour et aux envies de voyage de la petite héroïne. Au niveau du dessin, les premiers tomes sont pas mal mais un peu légers. Le trait manque de maîtrise et parait assez grossier par moment. Mais le dessinateur a vraiment pris de l'assurance au fil des tomes et le dessin actuel a une véritable personnalité que j'aime beaucoup. Quant au scénario, je trouve cette BD attachante et plutôt drôle. Le personnage de Nathalie est sympathique, avec sa bonne humeur, ses rêveries et ses envies de voyage autour du monde. Mais elle n'est pas seule. J'aime beaucoup son petit frère, impassible souffre-douleur souriant et attachant. L'oncle de Nathalie est également sympa. Les gags sont de deux sortes : des gags sur les rêves de voyage de Nathalie, frais et plein d'évasion, et des gags sur sa vie de petite fille, gags que je trouve assez bien sentis et souvent hilarants. Bref, je lis cette série à la fois avec plaisir. Bonne série jeunesse que les grands ont toutes les chances d'aimer aussi.
Sur les traces de Dracula
premier volume : Vlad l'empaleur Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H. C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée. Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes. Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire... alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l'aventure et à la vengeance. Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge. D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien. Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général. Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante. Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs. Bravo. Deuxième volume : Bram Stoker Déroutant à première vue ce livre, entre roman graphique et bande dessinée. Le style de Séra est très particulier, assez proche de la photographie et il faut, je l'avoue, quelques pages pour s'habituer au récit. Car Yves H. ajoute au particularisme graphique une narration romanesque, alternant extraits du "dracula " de Bram Stoker et scénario original retracant la biographie de Stocker, vampirisé toute sa vie par le personnage d'Henry Irving. J'ai eu parfois l'impression de retrouver le style d'Yslaire dans sa série XXème siècle. Je recommande vivement ce livre, très sobre, et qui nous révèle un personnage attachant, Bram Stocker; qui a cotoyé les plus grands de l'Angleterre Victorienne, de Conan Doyle à Oscar Wilde, en passant par Henry Irving, incontournable dans cette bande dessinée,et Walt Whitman. Un homme au destin particulier, un destin proche des poètes maudits, de peintres méconnus lors de leurs vivants, bref un destin de" loser" comme je les aime. Remarquable album, d'approche assez difficile mais qu'il faut absolument lire, surtout pour la beauté et la force des dessins de Séra.
Ai suru hito
Ai suru n'est certainement pas un chef-d’oeuvre, mais c'est un manga tellement réjouissant qu'il serait dommage de passer à côté. L'histoire est somme toute très basique. Dans un même appartement (+studio) cohabitent les trois héros de l'histoire. Nous avons donc un jeune et beau prof, homme marié, très droit, sérieux, limite frigide ; une jeune fille complètement déjantée, folle amoureuse dudit prof et prête à tout pour devenir sa maîtresse et le faire passer à la casserole; et enfin le petit frère du jeune prof, prêt à donner sans trop de peine des "cours" d'éducation sexuelle à la jeune fille pour qu'elle réussisse à décoincer l'homme de ses rêves. Le sujet de ce manga est donc vous l'aurez compris le cul, et l'amour, traité de façon totalement débridée et pleine d'humour. Les scènes érotiques sont en elles-mêmes assez soft, mais l'ensemble est bien plus émoustillant qu'un basique porno (pour un public féminin au moins). A consommer sans modération !