Les derniers avis (9296 avis)

Par Chelmi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Magasin général
Magasin général

"Magasin général", une comédie truculente… Loisel et Tripp nous content la vie d’une petite paroisse du Québec : Notre Dame-des-lacs. Le scénario ne va pas chercher plus loin, on vie juste les anecdotes, les ragos et la vie au quotidien des villageois dont le magasin général est le poumon de cette communauté. Ça peut paraître un peu léger et rasant pour une série qui doit compter 3 tomes et dont le premier fait déjà 80 pages. Mais non, c’est frais, juste, dépaysant, drôle, émouvant… on ne s’ennuie pas du tout contrairement à ce qu’on pourrait croire de premier abord. Pour les dialogues les auteurs ont collaboré avec Beaulieu pour adapter en québécois compréhensible pour un lecteur français lambda et ça donne un mélange assez savoureux et atypique. Au dessin, on retrouve Loisel et Tripp. Pour faire vite, je dirais que le premier s’est occupé des crayonnés et le second de l’encrage (Tout est mieux expliqué au début de l’album). Cette collaboration donne un résultat très beau : du Loisel mais en plus… comment dire… caricatural, vous voyez ce que je veux dire ? Non ? Ben lisez l’album, vous ne le regretterez pas (;)). Les couleurs de Lapierre sont jolies et en parfaite adéquation avec les illustrations et l’ambiance.

25/03/2006 (modifier)
Par fonch001
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Willow place
Willow place

Cette BD traite d'ésotérisme. Une bande d'amis s'adonnent à des séances de spiritisme. Ces séances dégénèrent. Nous nous retrouvons alors avec un monstre en liberté et une des membres de ces séances se retrouve possédée par un chasseur de monstre. Tout cela dans le Londres aristocratique de la fin du 19ième siècle. Willow place est une BD superbe, les dessins sont très beaux, très détaillés et les couleurs sont tout bonnement magnifiques. Mais il y a mieux encore : les dialogues châtiés et délicieusement surannés sont un véritable régal. Seul bémol les polices d'écriture choisies, bien que fort jolies, demandent parfois un petit effort (ou une bonne loupe) tant elles sont petites. L'histoire, sans être du Agatha Christie, est suffisamment touffue pour tenir le lecteur en haleine. Mon principal regret? que cette oeuvre soit un one shot et non un pilote de série... A bon entendeur...

24/03/2006 (modifier)
Par fonch001
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Joe Bar Team
Joe Bar Team

Le JBT est une institution, un mythe, une légende chez les motards. Cette série est bourrée de défauts, style caricatural, répétitive, inégale (tout le monde vous le dira, le tome 4 est très en dessous et le tome 1 très au dessus du lot). Le changement de dessinateur n'aide pas non plus. Et pourtant tous les motards connaissent le JBT. Très peu n'aime pas. Pourquoi ? Parce que cette série a un plus, que peu de BD ont : une âme. L'esprit motard et la passion qui anime les héros anime également les dessinateurs et les lecteurs. Ceci allié à un humour détonnant (même avec un silencieux) et à un style graphique emprunté à Franquin fait de cette série une recette magique. Une alchimie parfaite où le lecteur se sens bien. Si vous êtes motard (de fait ou d'esprit) lisez les JBT, vous ne pourrez que passer un bon moment.

22/03/2006 (modifier)
Par Manu Temj
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Empire des hauts murs
L'Empire des hauts murs

Très agréable et très réussi. Tout en restant accessible à tous les publics, Simon Hureau impose un style narratif riche et très personnel. Bien au delà d'une nième aventure enfantine "à la bibliothèque rose" comme ont pu l'écrire certains : le travail d'un auteur qu'on savait à la fois voyageur, ouvert sur le monde, et intéressé par les questions sociales et humaines. Cet album là parvient à retrouver tout ça (le goût de l'évasion, de l'exotisme, les valeurs humaines, des questions sociales), en gardant une fraîcheur géniale, que vos enfants aussi apprécieront. J'ai beaucoup aimé quoi...

22/03/2006 (modifier)
Par Manu Temj
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Locas
Locas

Locas, ça part dans tous les sens, c’est haché (faute à la parution initiale par épisodes, mais surtout faute à l’imagination pléthorique de l’auteur), souvent outrancier, parfois grotesque, entre catch féminin, superhéros ratés, soap opéra surmaquillé, milliardaires excentriques, réparateurs de soucoupes volantes, exécutions sommaires, sourires ultra-brite et amour à plusieurs… D’abord, Locas, on se dit que c’est un pavé, et qu’on va y passer du temps. Et puis on se dit que ça n’a ni queue ni tête et que – peut-être – finalement, on va jeter l’éponge. Et puis on continue parce que lentement, un peu plus vite, presque étonnamment, il se passe quelque chose, qu’on comparerait facilement à de l’alchimie, mais qui n’est rien d’autre que l’effet du talent de l’auteur. Parce qu’au delà de ce feu d’artifice d’effets narratifs, de grimaces, de coiffures explosives et d’émotions à la truelle, ou plutôt grâce à ce feu d’artifice, s’échafaude page après page un petit monde populaire, modeste, complexe et attachant, qui ressemble à celui de nos quartiers, de nos villages et de nos lycées. Parce qu’au milieu de tout ça, comme au milieu de la photo mal cadrée d’un week-end en famille, il y a Hopey et Maggie, leur affection mutuelle et leurs questionnements profonds. Grâce soit rendue aux éditeurs de cette merveille d’intégrale de nous avoir permis de redécouvrir ce monument ! Patron, vite, la seconde partie !

22/03/2006 (modifier)
Par Manu Temj
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bons baisers de la province (Les Innocents)
Bons baisers de la province (Les Innocents)

Tome 2 - Ils ont retrouvé la voiture Gipi, dont j'ai lu toutes les récentes traductions n'avait pas encore réussi à me souffler, à part quelques passages çà et là. Cette fois-ci je suis emballé ! Un court récit noir, forcément fataliste mais empreint d'humanité. Une conclusion joliment à contrepied pour boucler le tout. Pas un pet de gras dans cette nouvelle là, dessin sobre et impeccable, narration au cordeau. Un des meilleurs albums du début d'année !

21/03/2006 (modifier)
Couverture de la série Buddy Longway
Buddy Longway

Buddy Longway est un ami fidèle. Il a un avantage énorme sur un personnage courant de BD c'est qu'il vieillit. Comme vous et moi, il prend des rides... et cela fait plaisir à voir. Le monde des indiens et celui que nous aimerions voir toujours exister. C'est beau, c'est grand, c'est culte.

21/03/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Guilde de la mer
La Guilde de la mer

De Nancy Peña, je ne connaissais véritablement que Le cabinet chinois, œuvre qui m’avait largement séduit par son originalité et sa beauté graphique mais qui m’avait un peu déçu par son scénario légèrement hermétique et sa fin trop ouverte. J’attendais donc avec impatience La Guilde de la Mer, espérant y trouver un scénario à la hauteur du dessin si particulier et si appréciable de Nancy. Je n’ai pas été déçu ! D’emblée, je fus séduit par l’introduction de ce premier album, la petite mais très mignonne présentation au « point de croix », puis la très concise présentation des personnages et de l’histoire comme étant un conte populaire de la Grande Mère. S’en suivirent les premières véritables planches. L’amateur reconnaîtra d’emblée le style spécifique de Nancy Peña, son trait particulier, ses arabesques, ses personnages animaliers aux bouches gargantuesques mais si expressives. Sincèrement, sur le moment, j’ai été légèrement déçu car je préfère quand Nancy accentue son trait pour le rendre net et précis, ce qu’il n’est pas dans La Guilde de la Mer. De même, je n’apprécie qu’à moitié les encrages un peu brouillés sensés représenter des zones d’ombre dans les premières pages nocturnes. Mais voilà tout pour les défauts. Car pour le reste, j’aime vraiment beaucoup ! Chaque case, chaque planche suinte d’un esthétisme vraiment à part, particulier, artistique et beau. Je suis particulièrement touché par ce style. Il est fort probable que ce style, non formaté, ne plaise pas à tout le monde. Certains se plaindront du manque de perspective de certaines vues, notamment celle du bateau de la Guilde dans le soleil couchant. Mais ce serait passer à côté de l’aspect volontairement artistique de ces images pas comme les autres. Certains se plaindront des mimiques et des bouches trop grandes des personnages, de la moue constamment geignarde de la mère du Gibbeux. Mais ce serait ignorer les superbes expressions que Nancy réussit à faire passer par moments, à quel point la mère du Gibbeux peut être touchante quand elle pénètre dans sa cellule pour la première fois par exemple. Ce serait surtout oublier les très belles planches composées d’un unique dessin dans lequel l’œil navigue au gré d’une narration extrêmement réussie, sans qu’on s’y perde tout en nous permettant de profiter de chaque détail de cet univers et ce décor original. Bel exemple de composition de l’image et du texte. Les couleurs elles aussi sont réussies, même si je les trouve parfois un peu ternes, un peu trop uniformes. J’aurais aimé un peu plus de nuances, quelques couleurs plus percutantes. Même si, à revoir les planches, je réalise que je pinaille vraiment en disant cela. Passons maintenant au scénario, celui-là même qui m’a réellement fait pénétrer dans cette BD. Il s’entame sur une ville où règne la ségrégation, une sorte de transposition inversé d’un Maus où les souris/Murides persécutent un peuple de chats/Sinois. Je craignais que tout le récit se base sur cette histoire de racisme mais très vite il se complexifie, s’ouvre, nous offre de nouveaux décors, une intrigue complexe et prenante. Avant toute chose, ce qui m’a séduit, ce sont les dialogues. Réalistes, très justes, intelligents, ils sont à la fois concis et très complets, permettant de cerner de très belle manière le contexte et les personnages. Là où Le cabinet chinois pêchait par des dialogues trop rares ou trop hermétiques, ici les textes sont parfaitement équilibrés et bons. Le récit pêche peut-être par contre par une complexité accrue du fait des différentes races et nombreux noms propres ou inventés. Certains dialogues, notamment ceux entre les moines Hurois, sont franchement abscons en première lecture. Heureusement, une jolie carte en début d'album permet de s'y retrouver et de déterminer la géographie, les contrées et races en présence tant elles paraissent nombreuses et interagissant les unes avec les autres. Mais à côté de cette complexité de certaines parts de l’intrigue et de certains dialogues, on trouve également des éléments de surprise et un humour très rafraîchissants. Je pense pour la surprise au « trésor » de la Guilde, et pour l’humour aux dialogues assez pertinents de la mère du Gibbeux et du Repton (« Oh, vous m’emmerdez ! »). Autant de petits éléments discrets et essentiels qui donnent envie et plaisir à relire l’album. Au final, une histoire qui a su me captiver assez rapidement, une fraîcheur et une originalité véritables, le premier tome d’une série qui promet vraiment et un album qui se suffit déjà en lui-même tant par le dessin que par son scénario.

21/03/2006 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Retour au collège
Retour au collège

Tiens, c'est marrant, les avis sur cette BD sont plutôt tièdes et j'ai l'impression que tous lui reprochent de ne pas être ce que, de toutes façons, elle ne prétend pas être, à savoir un documentaire instructif. Riad Sattouf, pour autant que je sache, n'avait pas l'intention en faisant cette BD d'apprendre à la France les terribles secrets de la vie dans les collèges huppés. C'est peut-être l'excuse qu'il a sorti à l'éditeur pour obtenir une avance, mais d'après les premières pages du bouquin, son intention me semble claire : ce retour au collège, c'est une expérience qu'il a voulu vivre en espérant exorciser un traumatisme de sa jeunesse, pas un reportage. Ce bouquin, c'est un carnet comme en écrivent ses confrères Joann Sfar ou Lewis Trondheim. Alors, après, on peut ne pas apprécier Sattouf, sa personne, son style, son humour, mais reprocher à la BD de ne pas être un bon reportage, ça me paraît hors sujet. Bref. Pour ma part, je suis plutôt fan de cet auteur, parce que je le trouve drôle, parce que je trouve qu'il a un talent fou pour croquer des personnages (même s'il tombe parfois dans la caricature un peu facile), parce que je me reconnais dans ce qu'il écrit. Et aussi parce que, comme lui, je n'aime pas les jeunes ;) J'ai moi aussi haï mes années de collège, j'ai moi aussi eu l'occasion d'y retourner une fois adulte dans le cadre de mon travail, alors effectivement je peux dire comme mes petits camarades que sa BD ne m'apprend pas grand'chose que je n'avais déjà eu l'occasion de constater moi-même, mais une fois de plus, comme je ne m'attendais pas à lire un documentaire mais une BD d'humour, je n'ai pas été déçu, car l'humour caustique de Sattouf est toujours aussi efficace et réjouissant, et son sens de l'observation toujours aussi aiguisé. Pour chipoter, on pourrait dire que Sattouf s'égare par moments quand il essaie de jouer au philosophe de comptoir pour faire comme son copain Sfar (la séquence où il se transforme en Yoda pour expliquer aux jeunes que le racisme c'est mal est assez ridicule... rhâââ, la mauvaise influence de Sfar sur Sattouf finira par le perdre, le pôvre Riad). Mais vraiment, c'est pour chipoter, hein. Bon, bref, pour moi Sattouf est l'un des meilleurs auteurs actuels, surtout depuis que Larcenet est parti mener l'ordinaire combat de la reconnaissance critique, et cet album est une réussite.

21/03/2006 (modifier)
Par Piehr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le ciel au-dessus de Bruxelles
Le ciel au-dessus de Bruxelles

Une chose est sûre, Bernard Yslaire n'a pas la langue dans sa poche.. Pour une fois qu'il traite de sujets d'actualités très chauds (surtout au vu de toute la polémique qu'ont engendré les caricatures autour du prophète Mahomet dernièrement dans la presse), il met les deux pieds dedans. En effet, qu'elle obscure relation que cette rencontre d'un Juif et d'une Musulmane ! L'atmosphère est lourde et glauque dans le refus de la jeune terroriste, mais aussi dans les non-dits qui passent très bien par le trait de l'auteur. C'est saisissant, intrigant et finalement assez dérangeant : certains artistes sont morts pour moins que cela... Le trait, similaire à celui de XXe ciel.com, permet de souligner les similitudes entre ces deux séries.. L'ange Stern, mais aussi l'univers noir des camps nazis, tout nous rapporte à la série en 4 tomes, véritable témoignage du XXème siècle, que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait. J'aime assez finalement, même si la "fin" de ce premier tome me dérange de par la morale qui s'en dégage. En effet, une double lecture est possible.. dont une que je ne partage pas vraiment, politiquement parlant. Attendons la suite !

20/03/2006 (modifier)