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Couverture de la série Lulu Femme Nue
Lulu Femme Nue

Fantastique diptyque que ce Lulu femme nue ! Comme souvent avec Etienne Davodeau, tout démarre d’une réaction décalée face à une situation quotidienne. Ici, Lulu, personnage central du récit, décide de tout plaquer après un échec lors d’un entretien d’embauche. Adieu mari, enfants, confort et sécurité, bonjour l’aventure. Cette errance nous sera contée par son entourage, réuni pour une raison qui ne s’éclairera qu’au fil du récit. Cette narration est, tour à tour, simple, humaine, intrigante, émouvante, drôle, touchante. Davodeau joue constamment sur le fil du rasoir, son récit peut à tout instant verser dans le grotesque, dans le caricatural et, pourtant, jamais ce n’est le cas. Non, simplement, je suis touché par ses personnages aussi improbables que proches de moi, aussi décalés qu’anodins. Cette écriture très fine, tant dans l’art de dresser des portraits que dans celui de distiller un suspense, est l’atout principal du récit. Pour une fois, le dessin n’est pas en reste ! D’habitude, l’artiste se contente d’illustrer ses récits, mais, depuis Chute de Vélo, Davodeau a réussi à imposer son style dépouillé et à lui insuffler un charme réel qui tient dans l’adéquation entre la simplicité du trait et l’humanité des histoires. La colorisation pastel enrobe l’objet d’une nouvelle couche de douceur. Finalement, mon seul problème est de savoir si je vais accorder un 4 ou un 5 à cette œuvre. Franchement bien, cette bande dessinée l’est, assurément. A-t-elle le potentiel pour devenir culte ? Marquera t’elle l’histoire de la bande dessinée ? Je suis en tous les cas convaincu qu’elle marquera une étape importante dans la carrière d’Etienne Davodeau … et comme je considère Davodeau comme l’une des personnalités les plus intéressantes de la bande dessinée actuelle, je tranche définitivement pour le « culte ».

04/02/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Petites coupures
Petites coupures

Encore une fois le couple Incardona/Gravé a sévi et nous jette tout son talent à la figure. Pour la deuxième fois - après le fabuleux Fausse Route - l'outil informatique est ici aussi somptueusement utilisé, les jeux de lumières sont époustouflants et les contrastes ahurissants. Les années quarante nous sont fidèlement rendues : les belles voitures, les jolies femmes très féminines, les vieilles caméras ; sur le ring l'ambiance est oppressante et lourde, les projecteurs jettent leur lumière aveuglante sur les boxeurs, relayant la foule dans une pénombre morbide de laquelle les cris haineux des hommes, ceux hystériques des femmes, ainsi que les flashs des journalistes semblent eux aussi vouloir cogner sur les combattants. L'histoire est chapitrée en neuf parties, chacune précédée de quelques phrases introductives du scénariste, à ce moment on a l'impression de lire un roman et à la page suivante Incardona nous pousse dans l'univers de Gravé, le résultat est surprenant. Comme d'habitude le ton es juste, les mots sont choisis, il n'y a pas de superflu. Le récit est assez introspectif, nous faisant part de chaque pensée des personnages et alterne avec les dialogues des journalistes, les retransmissions radio, l'arbitrage, le public… Pendant que ces deux hommes mènent leur combat, un autre se déroule au même instant… la guerre, quand l'un ne vous prend pas la vie, l'autre peut tout aussi bien le faire… S'il ne devait y avoir qu'une bd sur la boxe, ce serait assurément celle-ci.

04/02/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mamette
Mamette

Ca c’est une chouette mamy ! Plus que l’humour, c’est le côté tendre des courts récits qui a emporté mon adhésion, agrandissant de la sorte mon enthousiasme pour cette sympathique bande de mamies ! Le premier tome est donc vraiment une bonne surprise qui voit le quotidien de Mamette rythmé par ses sorties entre copines (et ce n’est pas rien !). Bref, une petite perle qui a toutefois perdu de sa brillance dans le second tome qui se focalise davantage sur le rôle de nounou de Mamette. C’est moins drôle mais Mamette est toujours aussi attachante. Heureusement, la série reprend toute sa saveur dans le troisième opus ! Le dessin, alliant simplicité et efficacité, présente des similitudes avec celui d’André Geerts (Jojo). Enfin, les couleurs, dans les tons pastel et automnaux, donnent un côté vintage à ces histoires qui ne laisseront pas le lecteur indifférent.

03/02/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ouf !
Ouf !

Je me suis bien marré en lisant cette BD. Bon, déjà, elle parle de pingouins, donc ne peut pas être si mauvaise. Mais attention, faut pas déconner avec les pingouins, il faut une histoire bien déjantée derrière, pour que ce soit une VRAIE histoire de pingouins. Et pour le coup, c'est assez sympa. Le titre en dit long sur le rythme et le déroulement des aventures de nos trois palmipèdes. Ils se sortent de justesse de nombre de guêpiers. C'est plutôt rigolo, assez orienté jeunesse sans être gnangnan, bref c'est du bon. Il n'y a que la fin que j'ai trouvée un peu en décalage, peut-être un peu trash... Bref, sympa, mais une fin un peu en décalage. Je vous conseille toutefois chaudement sa lecture.

03/02/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tea Party
Tea Party

Je n'étais pas sûr que Nancy Peña transforme l'essai marqué avec Le Chat du kimono. Et en fait si, c'est carrément très bien. On y retrouve tous les ingrédients qui font la spécificité et le charme de l'ensemble de son oeuvre : exotisme, aventure, romance, érudition, maîtrise narrative, dessin pointilleux. De l'exotisme avec ce voyage aux Indes de l'époque victorienne, une époque propice à de nombreux fantasmes, qui laisse la possibilité aux imaginations fertiles de vagabonder sans contraintes. De l'aventure avec l'histoire de ce cooking counseller qui doit trouver un produit exceptionnel très vite. De la romance avec cette jeune fille au charme indéniable, qui tient autant à son physique qu'à ses minauderies, son maintien, ses attitudes... Nancy Peña nous montre une nouvelle fois qu'elle prépare ses histoires avec un grand soin, puisque noms de lieux, de personnages et références historiques (et littéraires) sont parsemées à bon escient. Et puis quel clin d'oeil à l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle ! Et comme dans ses albums précédents, on se laisse très vite prendre par l'histoire, savoureuse, surprenante, servie par un dessin très original, mais tellement... beau. Merci Nancy.

03/02/2009 (modifier)
Par Thaugor
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pietrolino
Pietrolino

Un conte superbement illustré et exactement dans le ton. L'histoire se situe en partie pendant la seconde guerre mondiale et se continue un peu après. L'histoire d'un mime (inspiré et dédié au mime Marceau) qui dénonce l'occupation allemande avec son art. Toujours amoureux d'une idylle impossible mais qui le laisse rêver et espérer, on suit les sentiments autant malheureux que de bonheur en accompagnant Pietrolino. Très peu de parole associée au personnage principal de Pietrolino (ce qui renforce le côté mime de l'histoire), c'est son ami qui est réellement chargé de raconter cette histoire et qui le suit partout. La façon de raconter est simple et la mise en couleur par des couleurs vives accompagne parfaitement cette histoire. C'est très agréable à lire et permet d'avoir un regard inhabituel sur les horreurs de la guerre et des collabos qui ont profités de cette guerre. C'est à la fois attendrissant, émouvant et dénonciateur, bref il faut le lire.

03/02/2009 (modifier)
Par carlito
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Voleuse du Père Fauteuil
La Voleuse du Père Fauteuil

Le titre de cette BD m’intriguait depuis longtemps. J‘avais vaguement feuilleté un tome chez un libraire et j’avais été séduit par le dessin mais là j’ai investi dans l’intégrale à Noël. Un mot me vient immédiatement à l’esprit : originalité. Dans le dessin d’abord : un découpage à l’italienne de trois vignettes par page. Un trait séduisant (qui rappelle un peu Blain ou Blutch et qui du côté des visages me fait aussi penser à du Bezian). Cela peut être perçu comme une contrainte mais en fait ça semble donner plus de place au mouvement. Certaines vignettes sont vraiment sublimes notamment dans les sombres (avec un trait hachuré du plus bel effet) qui valent le Donjon monsters de Blutch. Dans le scénario : une histoire et un univers plutôt étranges mais extrêmement cohérents, un humour décalé et des commentaires de l’héroïne souvent hilarants tout en traitant de sujets sérieux (la logique de l’engagement en politique et ses désillusions, la sexualité, l’absurdité des discours militants, le combat révolutionnaire). Il reste que c'est une BD difficile à classer. Clairement destinée à un public adulte, elle est très « écrite », du coup elle semble dense et le fait est que sa lecture prend du temps. Mais franchement elle vaut le coup, c’est mon premier coup de coeur depuis un bon bout de temps...

02/02/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mon Papa
Mon Papa

Parmi tout de ce que j'ai lu de Reiser jusqu'à présent, "Mon Papa" est l'album que je préfère le plus. Bien que les gags aient été faits au début des années 70, les thèmes qu'aborde Reiser sont malheureusement encore très présents dans notre société (chômage, alcoolisme, enfant battu, etc.). L'humour est vraiment cynique et j'adore ça ! Ça va très loin dans la méchanceté humaine et je pense que la seule chose qui peut concurrencer "Mon Papa" sont les géniales Idées Noires.

02/02/2009 (modifier)
Par Edzard
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Trône d'argile
Le Trône d'argile

Alors je vais parler en tant qu'amateur de bande dessinée, mais aussi et surtout comme personne faisant de la reconstitution historique sur cette période (Compagnie médiévale basée sur la période d'Azincourt)... De ce fait, je suis de base sceptique quand je vois une série de ce genre... Et pour une fois, il n'y a pas lieu. Que ce soit le scénario qui colle de près à l'historique en explorant juste ce qu'il faut les creux d'ombre de cette période et amenant des idées que les chroniques de l'époque ne mentionnent pas. Ou le dessin qui montre une certaine recherche sur l'équipement militaire, les habits civils... Alors 5/5, car la combinaison des deux éléments (dessin et scénario) en font une Bd géniale niveau historique... Et pis pourquoi pas réviser son Histoire en prenant plaisir à lire une bonne Bd.

31/01/2009 (modifier)
Par Laurence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Course du rat
La Course du rat

Ne vous fiez pas au mauvais film avec Clavier, et lisez donc cette génialissime bd. Le graphisme minimal de Lauzier, on aime ou pas mais il décrit parfaitement bien les ambiances, les sentiments et caractères des personnages, c'est très parlant, on voit très bien à qui on a affaire. J'ai eu un vrai coup de coeur pour La course du rat quand j'avais 15 ans, je pouvais lire les aventures de ce pauvre cadre déphasé dix fois de suite en étant toujours écroulée de rire; je n'ai plus 15 ans depuis longtemps et ça fonctionne toujours parfaitement bien. Le monde de l'entreprise est le même, le monde de la nuit à peu près aussi car seul le décor et la coupe des costumes ont changé, les petits-bourgeois qui n'ont pas la carrure nécessaire pour devenir les aventuriers de leurs rêves itou. Plutôt que de rêver de cinéma, notre héros aurait dû se contenter d'y aller. Cette histoire acide et cynique est indémodable.

30/01/2009 (modifier)