La Course du rat

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)

Un soir, Jérome Ozendron rencontre Christian, un vieil ami acteur. Face à la vie de celui-ci, nocturne et mouvementée, sa petite existence bourgeoise parait bien pale. Jérome décide alors qu'il en a assez de son travail de cadre en entreprise. Il plaque son boulot, son statut, et renoue avec ses rêves d'écrivain. L'ennui, c'est que dans sa course, il perdra aussi sa femme, ses enfants et, ce qui est plus grave, ses illusions et son identité.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Pilote

Un soir, Jérome Ozendron rencontre Christian, un vieil ami acteur. Face à la vie de celui-ci, nocturne et mouvementée, sa petite existence bourgeoise parait bien pale. Jérome décide alors qu'il en a assez de son travail de cadre en entreprise. Il plaque son boulot, son statut, et renoue avec ses rêves d'écrivain. L'ennui, c'est que dans sa course, il perdra aussi sa femme, ses enfants et, ce qui est plus grave, ses illusions et son identité.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1978
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Course du rat © Dargaud 1978
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 6 avis)
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20/01/2009 | igor
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Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

L'ambiance des années 70, début 80, suinte de cette chronique sociale centrée autour d'un homme minable qui croise de trop près les feux de la jet-set. Le thème est celui de l'admiration des petites gens pour le milieu branché, parisien en l'occurrence, et l'envie de leur ressembler quitte à se brûler les ailes. C'est une thématique qui me parle peu car c'est un milieu qui me répugne et que j'évite autant que possible. C'est aussi une BD qui ne m'a pas passionné car je l'ai trouvée trop prévisible. Quand on voit à quel point le personnage principal est présenté dès les premières pages comme un vrai connard égotiste, le genre de médiocre détestable et imbu de lui-même, on se doute bien vite que le récit finira par une leçon de moral où tout va se retourner contre lui et le faire tomber de ce petit piédestal intellectuel sur lequel il pense trôner.. Ceci étant dit, ce n'est pas le seul minable de cette histoire puisque, hormis sa femme qui est inversement presque trop parfaite, et celle qui va s'amouracher de lui qui est trop docile, il n'y a pas un personnage pour rattraper l'autre dans ce concert d'hypocrites et de faux-culs. On est vraiment dans la caricature et maintenir ça tout au long d'un album, c'est un peu lassant. Toutefois, globalement, le scénario tient plutôt bien la route et on ne le lâche pas avant de voir où il va nous mener pour de bon, d'autant plus que l'intrigue évolue assez rapidement et empêche de s'ennuyer. Mais l'aspect détestable de son héros et de ce monde branché parisien m'empêche d'en extraire un vrai plaisir de lecture. Note : 2,5/5

13/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est le genre de Bd où Lauzier peut jeter un regard acide sur une société des années fin 70-début 80 qu'on disait branchée, peuplée de gens superficiels, de m'as-tu-vu et qui se la pètent, bref une faune hétéroclite qui gravite dans des milieux artistiques. C'est très proche des Tranches de vie du même Lauzier, le ton est quasiment identique, Lauzier est très doué pour épingler tous les travers de ces gens qui se croient importants et qui ne sont en fait que des sortes de parasites car ils ne servent à rien et ne connaissent pas la vraie vie dont ils sont déconnectés, ils vivent tous dans leur bulle. En même temps, c'est une belle tranche de philosophie moderne et c'est finement observé. L'ennui, c'est que ce genre de Bd était intéressante à l'époque, aujourd'hui ça m'ennuie prodigieusement, je trouve que les analyses de caractères sont très justes et pertinentes, mais c'est dépassé parce que les gens ont évolué, le récit n'est plus trop adapté à notre monde d'aujourd'hui qui a sa propre faune. Peut-être que je peux me tromper, mais c'est ma perception. En plus, ça parle beaucoup trop, se farcir des tonnes de dialogues dans des bulles qui par endroits bouffent presque entièrement les cases, j'ai plus trop envie de ça. Heureusement que Lauzier tempère ses descriptions par son humour au vitriol, il s'y entend dans ce créneau, sinon ça serait insupportable. Je note 3/5 pour l'effort fourni et les analyses qui même si je les juge obsolètes, restent intéressantes par leur valeur documentaire sur une société. Le dessin, c'est du Lauzier, donc c'est net, précis et ça va droit au but, sans fioritures, en accentuant la typologie des caractères par certains physiques. Le film Je vais craquer, avec Clavier, qui a été adapté de cet album, visait le même but et retranscrivait également l'esprit de cette époque.

20/12/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’histoire – et son traitement par Lauzier – est vraiment intéressante, et très représentative de l’esprit des années 1970-1980, du moins dans certains milieux branchés, ou qui veulent se sentir membres des happy few qui profitent de la vie, affichant réussite sexuelle, sociale, etc. Le film qui en a été tiré est assez fidèle à cet album, qui est clairement un des plus intéressants de l’auteur. Il a ici, comme dans Souvenirs d'un jeune homme, très bien su retranscrire l’esprit d’une époque. Et aussi raconter une histoire qui tient, celle d’un type (finalement tout ce qu'il y a de plus ordinaire), qui court après la réussite, après sa vie, qui est toujours un temps en retard – même s’il se stabilise sur la fin, avec une chute qui aurait sans doute pu être un peu plus cynique. C’est vraiment un album réussi, qui dénonce très finement la superficialité de certaines attitudes – dans le milieu du show-biz et des paillettes en général entre autres. Le dessin est très classique pour Lauzier (on aime ou pas), et surtout pas très important. En effet, de nombreuses cases sont remplies par des bulles très fournies, écrasant presque les personnages dont n’émergent que les têtes. A redécouvrir !

07/07/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Le premier commentaire que j'ai eu à la lecture de cette BD, c'est "Ahh ! C'est moche !" Et effectivement, cette BD n'a pas beaucoup pour elle visuellement parlant : le dessin est franchement passable, à la limite du moche souvent, les couleurs sont atroces, les yeux souffrent dans la lecture. Pour autant, il faut souligner que les cases sont bien faites, autant dans la composition que dans les cadrages ou les expressions. Mais c'est moche ! Ajouté à cela une narration qui privilégie énormément les textes, faisant des bulles énormes, souvent mélangées, ce qui ralentit considérablement la lecture, alors que l'on recherche l'ordre des textes, et surtout, qu'est-ce qu'il faut lire ! Et pourtant, j'ai adoré cette BD ! Aussi incroyable que cela puisse paraitre, je l'ai trouvée extraordinaire. Déjà, il faut souligner que Lauzier est un auteur qui est passé par Philosophie, ce qui se ressent pas mal d'ailleurs. Car cette BD, c'est philosophie et réflexion à la clé ! La grande force de Lauzier, c'est d'avoir su distiller tout au long du récit un humour très fin et souvent inattendu, ce qui permet d'éviter la satire sociale lourde et pesante. Ici la finesse du propos est admirable. Car l'allègement du propos est nécessaire ! En faisant une sorte de chronique de société sur cet homme qui fait sa crise de la trentaine, Lauzier passe la société au vitriol, et c'est pas joli. Le résumé le plus simple serait : "Tous pourris". Car ici, tout le monde en prend pour son grade, chacun a ses côtés sombres, ses lâchetés et ses faiblesses, et surtout avec ses envies, ses aspirations. Le monde est rempli d'ambitieux, et pour y arriver, chacun est prêt à bouffer l'autre. Une jungle, où l'homme redevient animal. Ce qui est frappant, c'est le côté non-héroïque du protagoniste : entre le discours moralisateurs à deux sous qu'il nous sert dans les premières pages, ses considérations dans les suivantes et son ego démesuré qui transparait dans toutes les pages, il n'est pas fait pour paraitre gentil. Et que dire des relations avec sa femme (en fait, avec LES femmes !). Et pourtant, plus le récit avance, et plus on se prend de pitié pour ce garçon qui finalement est juste "banal", pas bon ni mauvais, juste "banal", comme le dit si bien Natacha. On le plaint, on se rend compte qu'il est rentré dans un monde qu'il ne connaissait pas et qu'il allait se faire bouffer. Je trouve que cette BD est acide à tout les étages. D'aucuns y voient une critique du monde Show-biz, personnellement j'y vois une critique des cadres moyens également, ainsi que des artistes. Après tout, le protagoniste n'est qu'une victime au début. Un choc au moment où il se remet en question, le dérapage est amorcé. Cette BD est vraiment intéressante à plus d'un niveau. Car si l'humour prédomine, on sent aussi la volonté de faire une histoire plus humaine, et les moments de tendresse sont assez beaux (notamment cette superbe scène où le héros demande à sa fille si il est méchant. Sublime). De même, certains passages semblent cruels, très poussés dans la méchanceté, mais toujours avec un humour grince-dent par dessus. Un cocktail que j'ai trouvé détonnant. Et surtout, quelle morale ! Sublime ! Ces pages finales, réunissant tous les protagonistes (ou presque) dans une débauche de sourires faux-cul, de paillettes et de mondanités, dans une foule anonyme et pourtant tellement présente, envahissante. Un final en beauté pour une oeuvre qui le méritait. En somme, j'ai été conquis par cette BD. Une réflexion et une dénonciation très efficace, qui n'a pas tellement vieilli quand on considère son âge canonique de 34 ans ! Toujours autant d'actualité, ce passage à vide alors qu'un monde merveilleux semble être au bout de nos doigts. Mais le paradis n'existe pas ici-bas ! Le monde est crapuleux et mauvais, partout où nous sommes. Seulement on le masque des fois plus qu'on ne le croit. Une œuvre qui mérite un 4/5 largement, mais je ne mettrais pas un 5/5 pour les raisons évoquées au début, qui gâchent franchement le tout. Lisez-le, je pense qu'elle en vaut largement la peine ! En tout cas, elle a su me combler.

22/11/2012 (modifier)
Par Laurence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Ne vous fiez pas au mauvais film avec Clavier, et lisez donc cette génialissime bd. Le graphisme minimal de Lauzier, on aime ou pas mais il décrit parfaitement bien les ambiances, les sentiments et caractères des personnages, c'est très parlant, on voit très bien à qui on a affaire. J'ai eu un vrai coup de coeur pour La course du rat quand j'avais 15 ans, je pouvais lire les aventures de ce pauvre cadre déphasé dix fois de suite en étant toujours écroulée de rire; je n'ai plus 15 ans depuis longtemps et ça fonctionne toujours parfaitement bien. Le monde de l'entreprise est le même, le monde de la nuit à peu près aussi car seul le décor et la coupe des costumes ont changé, les petits-bourgeois qui n'ont pas la carrure nécessaire pour devenir les aventuriers de leurs rêves itou. Plutôt que de rêver de cinéma, notre héros aurait dû se contenter d'y aller. Cette histoire acide et cynique est indémodable.

30/01/2009 (modifier)
Par igor
Note: 2/5

J'ai ajouté ce volume au thésaurus parce qu'il n'y était pas, dans le seul but de contribuer à faire de bdtheque un site le plus complet possible. A part cela, je n'aime pas le graphisme de Lauzier et je me suis senti mal à l'aise face à la déchéance inéluctable du héros (ce qui rend finalement l'oeuvre efficace). "La course du rat" a pour mérite de présenter une bonne peinture de certains stéréotypes de salauds que l'on doit pouvoir croiser dans les milieux de l'édition et du show business. A lire donc, pour les fans de Lauzier ou de Brétecher, les insomniaques, et ceux qui veulent calmer leur libido en cas d'absence de madame. Pour les autres, ce n'est pas les bonnes séries qui manquent. Je ne conseille pas l'achat de cette oeuvre. Elle a atterri dans ma bibliothèque pour la simple raison qu'un ami voulait faire de la place dans ses étagères. N.B. : Une adaptation cinématographique existe avec Anémone, Christian Clavier, Nathalie Baye et Maureen Kerwin, sous le titre "Je vais craquer". Tout un programme.

20/01/2009 (modifier)