Mon Papa

Note: 3.56/5
(3.56/5 pour 9 avis)

Peut-on rire de tout? Même des pires calamités : chômage, alcoolisme? Reiser le prouve...


Alcoolisme Charlie Mensuel Enfance(s) Hara-Kiri Humour noir

Inventeur des plus grands archétypes de l'humour vache, Reiser a dressé une typologie irremplaçable de la société française, et de l'humanité en général. Provocateurs, féroces et tendres à la fois, ses portraits au vitriol nous feront toujours rire ! Au travers de la relation entre un enfant et son père ivrogne, Reiser s'attaque à l'alcoolisme et à l'enfance maltraitée. Un album cynique... mais drôle.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1971
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Mon Papa © Glénat 1971
Les notes
Note: 3.56/5
(3.56/5 pour 9 avis)
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09/09/2002 | ArzaK
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Par Ro
Note: 2/5
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Oeuvre visiblement la plus marquante de Reiser, elle ne va pas me reconcilier avec cet auteur auquel j'ai toujours été plus ou moins hermétique. L'album se scinde en deux moitiés. La première, comme le titre l'indique, porte sur un père, peut-être celui de l'auteur mais je n'en sais rien, qui est complètement alcoolique, se faisant livrer ses 5 bouteilles de vin quotidienne par son fils qui le regarde avec des yeux entre tendresse et effarement. C'est cette moitié qui est la plus marquante ici car elle traite de manière surprenante de l'alcoolisme et de l'échec de la paternité. Elle est sensée être composée de gags mais ceux-ci respirent l'amertume, un humour noir dont on ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer. L'auteur pose silencieusement ses saynètes parfois terribles, charge au lecteur de les encaisser et de savoir ce qu'il doit ressentir. Pour ma part, je suis resté perplexe, ne riant pas car aucun gag ne m'a paru drôle, et ne sachant pas non plus comment appréhender le fond de ces histoires, s'il s'agissait d'une triste réalité ou d'une fiction exagérée. La seconde moitié est plus classique, avec des gags aux thèmes plus variés, mais toujours avec un fond d'humour noir ou du moins de causticité. Cette fois, le ton est moins marquant et la dérision plus discernable, mais là encore je ne suis pas sensible au style de Reiser et à son humour. En plus, beaucoup des thèmes abordés sont liés à l'actualité et l'état d'esprit de leur époque et ne me parlent pas aujourd'hui. Je me suis un peu ennuyé sur cette partie de l'album.

24/03/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Cynique, méchant et grince dent, Reiser est un auteur qui sait appuyer là où ça fait mal, et avec une belle pointe humoristique. L'auteur nous livre une critique acerbe d'une partie de la population, ces pauvres alcooliques et chômeurs qu'on se plait à détester. C'est des gags efficaces, qui font mouche autant dans l'humour que dans la dénonciation, et j'ai adoré cette méchanceté très loin du bienpensant, et qui dénonce de manière efficace la bétise crasse de l'humain. Reiser ne se prive pas, pour notre plus grand plaisir. A noter que malgré l'âge de cette BD, la critique reste totalement d'actualité, et ça fait plaisir de voir qu'on peut faire de l'humour d'actualité aussi intemporel ! Bref, si vous ne connaissez pas Reiser, c'est sans doute la meilleure manière de l'aborder.

01/10/2017 (modifier)
Par jul
Note: 2/5

J'ai lu ça il y a quelques semaines. C'est la 1ère fois que je lis du Reiser. J'avais de vagues souvenirs de lecture il y a trèèèès longtemps. Je ne suis pas fan. Je trouve que ça a vieilli. Le trait épuré à l’extrême ne m’attire pas du tout. Par exemple le personnage de l'enfant avec ses cheveux simplifiés à l'aide de 4 traits je n'aime pas du tout. Après je reconnais que Reiser réussit à instaurer un climat et une âme avec ces 4 traits. C'est doux-amère, un peu triste... ( un album qui doit être plus sensible que ses autres œuvres je pense). Le ton devait être novateur à l'époque. Mais maintenant... Donc mon papa... bof

20/02/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà probablement mon album préféré de cet auteur, qui a eu une production assez prolifique et inégale. Le dessin est assez épuré, peut-être plus lisible que sur certaines oeuvres ultérieures, avec un trait efficace, proche de Sempé (ce qui est un compliment). Je trouve que Reiser n’est jamais aussi percutant que lorsqu’il se lance dans la critique sociale, en usant d’un sens de l’humour décapant. Et ici, c’est essentiellement la famille qui voit sa valeur repensée à coup d’historiettes « bêtes et méchantes » (pour reprendre le slogan d’un magazine qui s’en faisait la spécialité). C’est souvent bien fait, fort, et si on le replace dans le contexte de la France pompidolienne et giscardienne des années 1970, on peut imaginer l’impact de ce genre de publication – qui pourrait paraître « anodine » aujourd’hui. L’humour est parfois con, souvent noir, mais pas aussi trash que ça finalement. Il y a aussi beaucoup de poésie – noire évidemment. On sent que le regard de Reiser pour l’enfant qui parle de son père – je ne sais ce qu’il peut y avoir d’autobiographique dans ces « anecdotes » - est empli d’empathie, et qu’il n’y a pas de méchanceté gratuite. C’est donc un album à lire, vraiment, et à acheter (il se trouve très facilement et pas cher en Folio).

23/01/2014 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5

J’aime beaucoup l’humour noir (genre Idées Noires) et Reiser en général, et cette BD n’était pas chère dans un vide grenier, alors je l’ai prise. Le dessin, c’est du Reiser, en moins fouillis, et en plus simple (et c’est pas plus mal, je préfère le dessin de "Mon papa" que celui de La vie des bêtes, Vive les femmes, Vive les vacances, ou Les Copines). Je trouve que le dessin ressemble à du Sempé (on voit que c’est une des premières bd de Reiser) –enfin certaines pages comme les pages 54/55 ressemblent vraiment aux derniers Reiser-. Mais bon, on comprend ce qu'il se passe, c’est le principal. Les gags me font rire, c’est de l’humour très noir, très glauque et surtout très méchant. Mais moi j’ai vraiment aimé (surtout le gag de « On joue au cheval ?» qui est horrible, mais vraiment, vraiment drôle). Donc voila une très bonne bd, mais très méchante.

21/08/2007 (MAJ le 18/08/2010) (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Parmi tout de ce que j'ai lu de Reiser jusqu'à présent, "Mon Papa" est l'album que je préfère le plus. Bien que les gags aient été faits au début des années 70, les thèmes qu'aborde Reiser sont malheureusement encore très présents dans notre société (chômage, alcoolisme, enfant battu, etc.). L'humour est vraiment cynique et j'adore ça ! Ça va très loin dans la méchanceté humaine et je pense que la seule chose qui peut concurrencer "Mon Papa" sont les géniales Idées Noires.

02/02/2009 (modifier)
Par Cassidy
Note: 4/5

Parmi les raisons qui font que l’humour de Reiser ne fait pas marrer tout le monde, il y a le fait que pas mal de ses gags étaient liés à l’actualité de l’époque ; or l’époque en question remonte à 25-30 ans, donc forcément, aujourd’hui, ça peut paraître daté. Mais Mon Papa, contrairement aux Années Reiser, est un album qu’on peut considérer « intemporel » de par les sujets qu’il aborde, l’alcoolisme et le chômage en tête. Le trait rappelle un Sempé en plus simplet et un petit peu plus crado (mais pas tant que ça, on n’est pas dans Gros Dégueulasse non plus), ce qui fait que Mon Papa a parfois de faux airs de Petit Nicolas version trash. C’est très, très noir et ceux qui estiment qu’on ne peut pas rire de tout risquent d’être choqués face à cet humour corrosif et sans tabou dans lequel Reiser excellait, avec lequel il montrait l’horreur banale et quotidienne dans toute son absurdité (putain, j’en sors de beaux clichés, moi, quand je m’y mets). Pour ceux que les gags disons « limites » ne rebutent pas, en revanche, Mon Papa contient de petits chef-d’œuvres d’humour noir à ne pas manquer (je crois que mon préféré est l’affreux « On joue au cheval ? », vous m’en direz des nouvelles).

13/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5

Le meilleur album de Reiser que j'aie pu lire, juste après le fabuleux "Phantasmes". A la différence d'autres albums, son style est nettement moins crade (c'est un de ses premiers albums), presque ligne claire :), à la manière d'un Sempé. Les gags sont percutants et l'humour noir est omni-présent. Reiser fait preuve d'un cynisme inégalé à ce jour je trouve (ou alors il faut lorgner du côté de chez Franquin). Je sais même pas pourquoi je mets pas 5 étoiles sur le coup...

05/08/2003 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

Bête et méchant, il n'y a pas d'autres mots que ces deux là pour caractériser l'humour de Reiser, en particulier dans cet album-ci, particulièrement réussi (ce qui n'est pas le cas de tous ses albums). Bête et méchant mais également drôle, incroyablement drôle. Reiser se permet tout, sans aucun tabou, il impose un humour sadique atrocement révélateur de notre propre capacité à rire du malheur d'autrui. Se moquer de cette manière de l'alcoolisme, il fallait l'oser. Vous voilà prévenu... Personnellement je me pose la question de savoir si un humoriste actuel pourrait se permettre d'être aussi caustique aujourd'hui. L'album date de 1971, époque de libération, les moeurs, depuis, ont changés et l'ère du politiquement correct dans laquelle nous baignons ne laisse plus que très peu de marge pour rire de tout (au risque de se coltiner un proçès d'une association ou l'autre sur le dos)...

09/09/2002 (modifier)