The killing joke c'est avant tout un scénario rapide et efficace qui envoie valser tout ce qui pourrait être superflu pour ne garder que le meilleur et qui se joue des règles narratives en avançant comme elle l'entend. Tout d'abord on touche à l'excellence graphiquement avec un visuel dont on ne peut détacher les yeux tant il est beau, détaillé et expressif. Les couleurs sont parfaites et claquantes sans jamais aveugler, même les analphabètes pourront prendre leur pied à feuilleter ce magnifique comics.
Il est vrai que le récit peut paraître court et ce n'est pas qu'une impression car on aurait aimé quelques pages supplémentaires. Arrivée à la fin j'ai eu aussi ce petit sursaut de surprise avec ce dénouement qui survient presque par surprise, mais c'est aussi ce qui fait sa force. On se prend une claque magistrale et fulgurante tant on ne la voit pas venir et on ne peut que succomber au génie de cette chute et rester pantois devant l'audace presque arrogante qu'on eu les auteurs à achever ainsi leur récit… d'ailleurs je ne voudrais pas une autre fin que celle-ci, elle est juste parfaite.
C'est mon premier Batman et c'est surtout un gros coup de cœur pour le personnage du Joker, d'un cynisme jouissif, dont je ne manquerai aucun épisode.
Mise à jour
Finalement après d'autres lectures, l'univers Batman n'est pas pour moi, je baisse ma note de 4 à 3 étoiles, car même si c'est une excellente lecture, prise toute seule, elle est bien trop légère et frustrante.
Et une pépite de plus chez Futuropolis !!!
Certes, il ne s'agit que du tome introductif mais le charme opère déjà.
Le scénario d'Etienne Le Roux semble fait pour Vincent Froissard. Ce dernier avait déjà montré un style étonnant dans Felicidad qui n'avait pas un scénario aussi intéressant et que l'éditeur avait fait abréger faute de ventes.
Vincent Froissard utilise les mêmes techniques mais se fait des petits plaisirs ravivant sans cesse la partie graphique.
L'histoire est surprenante, dès le début du récit le personnage Alexandre de Humboldt nous avertit de l'irrationalité du récit qui va suivre.
J'attends beaucoup de la suite de cette série en espérant qu'il ne s'agira pas que d'un feu de paille.
En l'état, je conseille vivement la découverte de cette BD unique et sublime.
Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire !
De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat !
Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils.
Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion.
On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles !
Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait.
Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z.
D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album.
En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé.
Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage...
Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture.
Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes.
Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer.
Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse.
La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal...
Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort...
Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...
Je me demande clairement si "Hair Shirt" a sa place dans la collection Bayou.
Le récit est sans compromis, il n'est pas facile à appréhender, les personnages se dévoilent avec leurs traumatismes remontant loin dans leurs jeunesses.
La lecture est captivante mais légèrement éprouvante. On frôle le glauque mais les limites ne sont jamais franchies.
Ce récit s'apparente sur bien des points Black hole. La psychologie des personnages est très développée, il faut s'accrocher pour bien situer les tenants et les aboutissants. En fait, rien n'est simple mais pourtant tout s'explique à un moment ou un autre.
Le dessin est très influencé nouvelle vague franco-belge : ceci est vrai pour le trait mais aussi pour les couleurs.
J'ai pris une petite claque avec ce one shot que je conseille vivement en précisant qu'il n'a rien à voir avec les autres productions de la collection Bayou souvent plus orientés jeunesse. Quoiqu'il en soit, cette collection touche à tout mais reste toujours de qualité.
Pour commencer, Naruto, c'est un de mes coups de cœur !! Je trouve dommage que des gens disent que c'est moche et que ça ressemble trop à Dragon Ball. C'est peut-être vrai, mais c'est quand même parce que Masashi Kishimoto (le mangaka) aimait beaucoup Dragon Ball quand il était jeune.
En tout cas, moi je trouve que Naruto c'est un manga culte. Je suis en train de lire les livres et je regarde les épisodes de l'anime qui sortent au fur et à mesure que les livres se font publier ! Je vous recommande fortement de lire ce manga, vous en serez bouche bée !!
Les récits de voyage peuvent donner lieu à de somptueuses créations mettant en valeur des univers narratifs et de fantastiques milieux graphiques. Ce premier tome met le lecteur en éveil et initie une œuvre très prometteuse.
Futuropolis nous donne souvent à lire des œuvres curieuses dans lesquelles les auteurs se dispensent des codes et recettes marketing pour faire une BD qui se vende. La qualité matérielle se signale une fois de plus : 80 pages d’un beau format avec des épaisseurs de pages agréables.
Sur la forme, maintenant, le dessin se caractérise par de longue formes noires souvent longilignes, posées telles des ombres sur des couleurs d’outre terre. Des détails précis contrastent avec une grisaille ambiante, la fièvre rode dans ces terres, imaginaire et réel se mélangent pour le plus grand plaisir d’un lecteur acceptant le voyage dans des terres peu sures où les certitudes n’ont pas de place. La colorisation fait planer ces ombres sur le fil de leur chimère, révélant le par delà de leur être tels un scanner ne retenant que la substantielle moelle.
Le scénario nous fait voyager en des terres étrangères au milieu du XIXème siècle. Place aux aventuriers, aux explorateurs, aux chercheurs de trésors, aux rêveurs, aux chimères… Ce premier tome nous permet de rentrer au cœur des personnages tout en leur laissant leur intimité par cette narration type journal. A cheval entre l’aventure, le fantastique, le rêve et le récit de voyage, le récit nous présente différents personnages tous aussi intéressants les uns que les autres. Evidemment à première vue ils sont superficiels, et plutôt passifs devant leur aventure, mais des détails du récit viennent leur redonner toute leur identité forte et saugrenue. Cette gifle magistrale lors des retrouvailles entre l’aventurier et la fille du disparu, cette déchéance du noble dans le groupe de pionnier américain… Il vient toujours un événement pour intéresser le lecteur, l’interroger, le lier à l’histoire en lui faisait presque croire que lui aussi supporte une fièvre fantasmagorique.
Que dire de cet épisode avec le cadre ! La poésie graphique se mêle à l’histoire à de nombreux moments du récit pour faire rêver le lecteur.
Amateurs de détails techniques, technocrates de l’aventure, il faut passer votre chemin, ce récit n’est pas votre. Il se passe en effet finalement plein de chose (naufrage, tsunami, révolution…) sans que l’on comprenne vraiment l’évolution logique des événements, certains personnages semblent même se tirer de situations par une activité scénaristique claire. Il faut se rapprocher de Les Somnambules pour retrouver l’esprit du récit. Pas question ici de détails pratiques, chaque personnage en situation hostile se retrouve face à ses vides, ses rêves, témoins ce rationaliste américain à la fin du récit qui ne comprend décidément pas toute cette agitation pour un livre et des bouts de manuscrit.
Cet opus m’a transporté, et là me parait l’essentiel, j’ai hâte de connaître la fin dans le second opus qui je l’espère fera passer ce diptyque parmi les meilleurs récits de voyages, en attendant tous les ingrédients présents nous font espérer le meilleur pour un voyage au cœur de territoires hostiles révélant le pire et le meilleur des qualités humaines : l’espoir, la folie, l’amour et la jalousie.
Très bon récit ayant pour cadre l’aviation et la seconde guerre mondiale, mais qui a l’intelligence de débuter au cours des années ’30. Le premier tome est donc plus centré sur ce qu’était l’aviation à cette époque. On a ainsi droit à une évocation de l’aéropostale, de l’aviation dans le cinéma, des courses d’avion et des cirques volants. Tout est donc passé en revue (honnêtement, je ne vois pas ce qui manque) au fil d’un scénario qui tient merveilleusement bien la route.
Et donc, dans ce théâtre à la richesse indiscutable se meuvent des acteurs d’un grand classicisme, puisque les principaux constituent le traditionnel trio amoureux. Toute l’intrigue, d’ailleurs, est à cette image, puisqu’elle se structure autour d’une histoire d’amour, de trahison, de pardon et de rachat des fautes. Du grand classique, donc, mais agréablement construit et intelligemment narré à la première personne. Cette narration, très émouvante et très impliquante, est pour beaucoup dans la réussite de ce diptyque.
J'ai noté (et apprécié), au passage, le clin d'oeil appuyé à une autre série de la collection, à savoir le très bon Tucker, dont le projet semble, par contre, être tombé à la trappe.
Le dessin est également un motif de satisfaction. J’ai senti l’artiste réellement intéressé par son sujet, ... passionné même. Ses avions sont d’une grande précision, tout comme ses décors. Et si les personnages ne sont pas ce qu’il réussi le mieux, ils sont tout de même d’un très bon niveau, à l’exception de deux ou trois approximations (une paire de seins amidonnée par ici, un visage difficilement identifiable par là).
En fait, seule la coloration, trop vive à mon goût, m’empêche de mettre un 5 étoiles à cette œuvre qui, après l’abandon de Eden (Paquet) (oui, je peste encore) me réconcilie quelque peu avec les éditions Paquet.
A lire !
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Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
The killing joke c'est avant tout un scénario rapide et efficace qui envoie valser tout ce qui pourrait être superflu pour ne garder que le meilleur et qui se joue des règles narratives en avançant comme elle l'entend. Tout d'abord on touche à l'excellence graphiquement avec un visuel dont on ne peut détacher les yeux tant il est beau, détaillé et expressif. Les couleurs sont parfaites et claquantes sans jamais aveugler, même les analphabètes pourront prendre leur pied à feuilleter ce magnifique comics. Il est vrai que le récit peut paraître court et ce n'est pas qu'une impression car on aurait aimé quelques pages supplémentaires. Arrivée à la fin j'ai eu aussi ce petit sursaut de surprise avec ce dénouement qui survient presque par surprise, mais c'est aussi ce qui fait sa force. On se prend une claque magistrale et fulgurante tant on ne la voit pas venir et on ne peut que succomber au génie de cette chute et rester pantois devant l'audace presque arrogante qu'on eu les auteurs à achever ainsi leur récit… d'ailleurs je ne voudrais pas une autre fin que celle-ci, elle est juste parfaite. C'est mon premier Batman et c'est surtout un gros coup de cœur pour le personnage du Joker, d'un cynisme jouissif, dont je ne manquerai aucun épisode. Mise à jour Finalement après d'autres lectures, l'univers Batman n'est pas pour moi, je baisse ma note de 4 à 3 étoiles, car même si c'est une excellente lecture, prise toute seule, elle est bien trop légère et frustrante.
Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt
Et une pépite de plus chez Futuropolis !!! Certes, il ne s'agit que du tome introductif mais le charme opère déjà. Le scénario d'Etienne Le Roux semble fait pour Vincent Froissard. Ce dernier avait déjà montré un style étonnant dans Felicidad qui n'avait pas un scénario aussi intéressant et que l'éditeur avait fait abréger faute de ventes. Vincent Froissard utilise les mêmes techniques mais se fait des petits plaisirs ravivant sans cesse la partie graphique. L'histoire est surprenante, dès le début du récit le personnage Alexandre de Humboldt nous avertit de l'irrationalité du récit qui va suivre. J'attends beaucoup de la suite de cette série en espérant qu'il ne s'agira pas que d'un feu de paille. En l'état, je conseille vivement la découverte de cette BD unique et sublime.
Salvatore
Salvatore est une bande dessinée à lire l’hiver. Parce que la fondue savoyarde c’est un plat d’hiver pardi ! Bon okay, c’est pas une bonne raison. Mais y’a pas vraiment besoin de bonne raison pour lire Salvatore. Parce que c’est une excellente bande dessinée, donc faut la lire ! De Crécy prouve ici qu’on peut faire du grand public et de la qualité. Qu’on peut faire de l’humour sans forcément mettre un gros nez rouge et faire des bruits de prout, bref, qu’on peut être léger mais juste. C’est qu’il en faut, du talent pour arriver à un pareil résultat ! Les 3 tomes parus à ce jour forment une série cohérente qui ne désunit pas, et pourtant ce n’était pas gagné d’avance parce que c’est vrai quoi, la fondue savoyarde, ça fait des fils. Des fils, il y en a plein, à cause d’une truie myope comme une taupe qui met bas dans une voiture après plusieurs acrobaties délirantes. Et du délire, y’en a plein mais toujours sous contrôle, grâce à des personnages hauts en couleurs (même ceux qui sont petits et plutôt grisâtres). Plusieurs pistes s’ouvrent à chaque album et on se dit que l’auteur a une sacrée réserve de situations et de fils à tirer dans sa bobine. A commencer par le personnage central, Salvatore, un chien à la bobine sympathique qui a le cœur pur et un idéal amoureux soluble dans les moteurs à explosion. On aura juste du attendre longtemps le 3ème tome, rien à se mettre sous la dent entre juin 2006 et octobre 2009 : ça en fait des hivers sans fondue. Donc, monsieur De Crécy, s’il vous plait, pour la prochaine fournée, une bonne tome d’abondance affinée 18 mois ça sera parfait !
La Saison des Flèches
En voilà de la fraicheur dans les productions actuelles ! Sur le postulat assez simple de pouvoir s’acheter en conserve une famille d’indiens - comme l’on achèterait une boîte de ravioli - les auteurs nous entraînent dans une lecture burlesque à souhait. Chaque comique de situation est exploité à l’extrême, et avec beaucoup de finesse. S’il peut sembler par moment que l’œuvre proposée est expérimentale, j’ai trouvé au final qu’il n’en était rien, tant l’ensemble paraît maîtrisé de A à Z. D’une mise en page singulière, parfois publicitaire, aux planches d’aquarelle, le graphisme de cette série colle parfaitement au récit disjoncté de l’album. En conclusion, je vous invite vivement à découvrir cette œuvre sans tarder. J’ai véritablement dégusté cette lecture, pour le moins atypique, avec un sourire au coin des lèvres et l’impression réelle de découvrir une expérience nouvelle dans le paysage BD de ces derniers mois…
Vater und Sohn (Père et fils)
Considéré comme culte en Allemagne, cette bande dessinée quasi muette des années 30 est un véritable régal. Pas d'effets de manche, un style très simple, mais un dessin magnifique de justesse et de drôlerie. Ce qui touche par dessus tout, au delà des gags qui font juste sourire et jouent beaucoup sur la connivence avec le lecteur, c'est la tendresse du regard posé sur ce père et ce fils. La relation entre les deux est d'une étonnante modernité (on voit transparaître en filigrane les questions que peuvent se poser les "nouveaux pères") : le père est un vrai gamin qui joue parfois le jeu de l'autorité et se laisse prendre par son fils, malicieux et rusé. Manifestement cette série n'a pas trouvé son public, car le volume 2 n'est jamais sorti ... Mais vu le peu de mots utilisés, est-il besoin d'une traduction ? L'édition originale en allemand est disponible chez Südverlag
Killing Joke (Batman - The Killing Joke/Rire et Mourir/Souriez !)
Ça fait déjà longtemps que je connais cette œuvre, lue en premier lieu dans sa version d'origine en version flashy puis en VO dans sa version remastérisée avec une colorisation de qualité métallique et pointant peut-être davantage les différents symboles qui la parsèment, mais il est de ces œuvres dont plusieurs lectures sont nécessaires afin d'en savourer l'indicible venin qui s'en dégage... Dans tous les cas, Killing Joke énerve, dérange, peut laisser indifférent par son apparente légèreté et c'est déjà avec un premier sentiment de déception que j'avais reposé le bouquin à l'issue de ma première lecture. Car finalement il ne s'agit que d'une éternelle poursuite du Joker par le Caped Crusader. Épisode vu, revu et peut-être répétitif aux yeux d'un comics qui semble en répéter inlassablement les mêmes mécanismes. Car, et on l'a déjà vu, lu et entendu par tous les médias, il faut toujours un Méchant à la hauteur du prestige du Héros. Héros qui remettra aux autorités le criminel à la fin de l'histoire pour mieux le traquer dans l'épisode suivant dès que ce dernier sera ressorti de sa geôle par un truchement que les scénaristes rompus à l'exercice ne manqueront pas d'exercer. Mais Moore pour qui ce travail ne constituait qu'une commande supplémentaire y a insufflé quelques éléments supplémentaires qui peuvent paraître désuets pour le public blasé d'aujourd'hui, mais étaient réellement audacieux en 1988 : la cruauté du Joker face à un célèbre personnage secondaire est reflétée par un flashback parallèle émouvant sur les origines du diable sauteur et sa destinée malheureuse. La traditionnelle baston finale entre les deux protagonistes principaux se conclut de façon tout à fait surprenante, donnant à la fois son titre et renvoyant directement à la première case pour un retour sans fin à la même histoire ? Et surtout laissant sur le carreau le lecteur malheureux que nous sommes, complètement floués par une fin qui n'en est pas une et qui brise les barrières que l'on peut se faire rationnellement sur le bien et le mal... Du coup, on referme le bouquin, l'esprit hagard ou énervé en se disant qu'une seconde lecture moins rapide ne serait peut-être pas de trop et il est également trop tard : Moore et Bolland, dont le trait se prête merveilleusement bien à cette histoire, referment le piège : je suis accroc à Killing Joke sans en saisir toutes les significations ! Très fort... Qui se joue de nous ? Le Joker, Batman dont on ne citera jamais ouvertement le nom ni de l'un ni de l'autre ? ou notre imagination ? Un très bon Batman dont la structure aura servi de base à pas mal d'œuvres ciné ou bd et dont je conseille d'espacer les lectures pour en apprécier à chaque fois un peu plus le contenu. Indispensable donc pour les persévérants et amateurs ou non de Moore ou de la Chauve-Souris...
Hair Shirt
Je me demande clairement si "Hair Shirt" a sa place dans la collection Bayou. Le récit est sans compromis, il n'est pas facile à appréhender, les personnages se dévoilent avec leurs traumatismes remontant loin dans leurs jeunesses. La lecture est captivante mais légèrement éprouvante. On frôle le glauque mais les limites ne sont jamais franchies. Ce récit s'apparente sur bien des points Black hole. La psychologie des personnages est très développée, il faut s'accrocher pour bien situer les tenants et les aboutissants. En fait, rien n'est simple mais pourtant tout s'explique à un moment ou un autre. Le dessin est très influencé nouvelle vague franco-belge : ceci est vrai pour le trait mais aussi pour les couleurs. J'ai pris une petite claque avec ce one shot que je conseille vivement en précisant qu'il n'a rien à voir avec les autres productions de la collection Bayou souvent plus orientés jeunesse. Quoiqu'il en soit, cette collection touche à tout mais reste toujours de qualité.
Naruto
Pour commencer, Naruto, c'est un de mes coups de cœur !! Je trouve dommage que des gens disent que c'est moche et que ça ressemble trop à Dragon Ball. C'est peut-être vrai, mais c'est quand même parce que Masashi Kishimoto (le mangaka) aimait beaucoup Dragon Ball quand il était jeune. En tout cas, moi je trouve que Naruto c'est un manga culte. Je suis en train de lire les livres et je regarde les épisodes de l'anime qui sortent au fur et à mesure que les livres se font publier ! Je vous recommande fortement de lire ce manga, vous en serez bouche bée !!
Le Dernier Voyage d'Alexandre de Humboldt
Les récits de voyage peuvent donner lieu à de somptueuses créations mettant en valeur des univers narratifs et de fantastiques milieux graphiques. Ce premier tome met le lecteur en éveil et initie une œuvre très prometteuse. Futuropolis nous donne souvent à lire des œuvres curieuses dans lesquelles les auteurs se dispensent des codes et recettes marketing pour faire une BD qui se vende. La qualité matérielle se signale une fois de plus : 80 pages d’un beau format avec des épaisseurs de pages agréables. Sur la forme, maintenant, le dessin se caractérise par de longue formes noires souvent longilignes, posées telles des ombres sur des couleurs d’outre terre. Des détails précis contrastent avec une grisaille ambiante, la fièvre rode dans ces terres, imaginaire et réel se mélangent pour le plus grand plaisir d’un lecteur acceptant le voyage dans des terres peu sures où les certitudes n’ont pas de place. La colorisation fait planer ces ombres sur le fil de leur chimère, révélant le par delà de leur être tels un scanner ne retenant que la substantielle moelle. Le scénario nous fait voyager en des terres étrangères au milieu du XIXème siècle. Place aux aventuriers, aux explorateurs, aux chercheurs de trésors, aux rêveurs, aux chimères… Ce premier tome nous permet de rentrer au cœur des personnages tout en leur laissant leur intimité par cette narration type journal. A cheval entre l’aventure, le fantastique, le rêve et le récit de voyage, le récit nous présente différents personnages tous aussi intéressants les uns que les autres. Evidemment à première vue ils sont superficiels, et plutôt passifs devant leur aventure, mais des détails du récit viennent leur redonner toute leur identité forte et saugrenue. Cette gifle magistrale lors des retrouvailles entre l’aventurier et la fille du disparu, cette déchéance du noble dans le groupe de pionnier américain… Il vient toujours un événement pour intéresser le lecteur, l’interroger, le lier à l’histoire en lui faisait presque croire que lui aussi supporte une fièvre fantasmagorique. Que dire de cet épisode avec le cadre ! La poésie graphique se mêle à l’histoire à de nombreux moments du récit pour faire rêver le lecteur. Amateurs de détails techniques, technocrates de l’aventure, il faut passer votre chemin, ce récit n’est pas votre. Il se passe en effet finalement plein de chose (naufrage, tsunami, révolution…) sans que l’on comprenne vraiment l’évolution logique des événements, certains personnages semblent même se tirer de situations par une activité scénaristique claire. Il faut se rapprocher de Les Somnambules pour retrouver l’esprit du récit. Pas question ici de détails pratiques, chaque personnage en situation hostile se retrouve face à ses vides, ses rêves, témoins ce rationaliste américain à la fin du récit qui ne comprend décidément pas toute cette agitation pour un livre et des bouts de manuscrit. Cet opus m’a transporté, et là me parait l’essentiel, j’ai hâte de connaître la fin dans le second opus qui je l’espère fera passer ce diptyque parmi les meilleurs récits de voyages, en attendant tous les ingrédients présents nous font espérer le meilleur pour un voyage au cœur de territoires hostiles révélant le pire et le meilleur des qualités humaines : l’espoir, la folie, l’amour et la jalousie.
Au-delà des nuages
Très bon récit ayant pour cadre l’aviation et la seconde guerre mondiale, mais qui a l’intelligence de débuter au cours des années ’30. Le premier tome est donc plus centré sur ce qu’était l’aviation à cette époque. On a ainsi droit à une évocation de l’aéropostale, de l’aviation dans le cinéma, des courses d’avion et des cirques volants. Tout est donc passé en revue (honnêtement, je ne vois pas ce qui manque) au fil d’un scénario qui tient merveilleusement bien la route. Et donc, dans ce théâtre à la richesse indiscutable se meuvent des acteurs d’un grand classicisme, puisque les principaux constituent le traditionnel trio amoureux. Toute l’intrigue, d’ailleurs, est à cette image, puisqu’elle se structure autour d’une histoire d’amour, de trahison, de pardon et de rachat des fautes. Du grand classique, donc, mais agréablement construit et intelligemment narré à la première personne. Cette narration, très émouvante et très impliquante, est pour beaucoup dans la réussite de ce diptyque. J'ai noté (et apprécié), au passage, le clin d'oeil appuyé à une autre série de la collection, à savoir le très bon Tucker, dont le projet semble, par contre, être tombé à la trappe. Le dessin est également un motif de satisfaction. J’ai senti l’artiste réellement intéressé par son sujet, ... passionné même. Ses avions sont d’une grande précision, tout comme ses décors. Et si les personnages ne sont pas ce qu’il réussi le mieux, ils sont tout de même d’un très bon niveau, à l’exception de deux ou trois approximations (une paire de seins amidonnée par ici, un visage difficilement identifiable par là). En fait, seule la coloration, trop vive à mon goût, m’empêche de mettre un 5 étoiles à cette œuvre qui, après l’abandon de Eden (Paquet) (oui, je peste encore) me réconcilie quelque peu avec les éditions Paquet. A lire !