Avec Pluto Urasawa m'a véritablement convaincu, son talent pour raconter une intrigue complexe et développer des personnages consistants ne faisant à mes yeux plus de doute. Le talent de l'auteur semble arriver à maturité, même s'il n'évite pas quelques poncifs mélo-dramatiques assez caricaturaux dans leur traitement. Mais on se plaît vraiment à sillonner la psychée robotique qu'il développe tout au long d'un scénario parfaitement maîtrisé, le tout baignant dans une ambiance douce et langoureuse.
Même si ce n'est qu'un premier tome, il se passe beaucoup de choses.
Un meurtre qui n'en est pas un, une agression étrange, un dieu égyptien, des spectres à foison, une apprentie-détective en jupons... C'est sûr, Thierry Gloris a dû s'amuser à mettre des éléments typiques de la société de la fin du XIXème siècle, qui bascule dans la modernité, dans son récit. Moi je me suis bien amusé à suivre le personnage de Flora, un peu intrépide mais intelligente, moins celui de Dupin, qui manque de charisme à mon goût. Pour l'instant l'intrigue part un peu dans tous les sens, j'espère simplement que la suite permettra de rassembler les pièces du puzzle. Mais je fais confiance au scénariste, vue la qualité de son travail précédent.
Le plaisir de lecture est aussi dû au trait de Lamontagne, qui a dû potasser pas mal de documentation pour planter le décor d'une Paris aussi réussie et réaliste. On s'y croit vraiment, même si je trouve qu'il aurait pu y avoir plus de scènes dans des décors authentiques. Là encore, la suite me permettra sans doute d'étancher ma soif. Les personnages quant à eux sont assez réussis, dans ce style quasi-réaliste si caractéristique de Lamontagne. Le travail sur les couleurs est de qualité...
En résumé, une bonne entame, j'ai hâte d'attaquer le plat de résistance.
(4.5/5)
J'adore !!!
Anthony Jean vient de rentrer dans le classement de mes dessinateurs préférés ! Les dessins sont majestueux ! Les personnages peuvent au premier plan se ressembler, mais au final, on les reconnaît assez aisément ! Les créatures sont une réussite totale, il y a une vraie recherche derrière chacune d'entre elles et une originalité déconcertante à mon sens !
Les cahiers graphiques à la fin de la BD font vraiment plaisir à voir à la fin de la lecture !
Les planches (surtout) des tomes 2 et 3 sont d'une précision chirurgicale (pratique pour aller avec le scénario) .
J'arrête là sur le dessin, mais il est vraiment à couper le souffle !!!
Le scénario m'a tout de suite plu ! Le thème de la révolution scientifique avec comme protagonistes les anatomistes, c'est une idée vraiment vraiment bien !
Ambroise Paré en protagoniste principal m'a tout de suite fait accrocher à l'histoire !
Ajoutez au thème des anatomistes et de la dissection, celui du gros complot, mettez quelques créatures merveilleuses, une bonne dose d'humour grinçant, des références historiques et des explications en fin de BD et vous obtenez un concentré de lecture passionnant ! A lire, à relire et à relire encore !!!
Très très bonne série que je relis régulièrement.
Ne surtout pas croire que c'est réservé a un public jeune car édité chez Dupuis, c'est une histoire complexe et très originale autour du fantastique. Une histoire qui me surprend à chaque album, alors que pour me surprendre... amateur de fantastique depuis 40 ans à travers la BD, les livres et le jeu de rôle, je suis rompu aux scénarios et aux intrigues tordues et "originales".
Avec "Les démons d'Alexia" je suis épaté à chaque fois et actuellement j'en suis au numéro 6.
Le scenario est l'argument numéro un de cette série (loin devant un Le Décalogue ou Le Triangle Secret par exemple) mais le dessin est splendide pour qui aime l'école franco-belge ! Je recommande chaudement !
Le film sortant en ce moment, "Shutter Island" est revenu dans ma mémoire comme un flash, et comme une BD que je ne suis pas près d'oublier.
Car quand on lit de telles œuvres, si dérangeante qu'elle soit on ne peut que être retourné à la lecture, bouleversé même.
Alors ? Par quoi commencer ma critique ? Par ce que l'on voit au début, le dessin... Je trouve le dessin de De Metter à la limite de l'expérimental. Bien souvent on voit les traits du crayonnés (ce qui m'avait frappé). Cependant je m'y suis vite habitué. De plus les couleurs directes (en aquarelle) sont vraiment bien choisies : que dans des nuances de gris, vert kaki et marron. Et qu'elle maîtrise !! Je ne dirais qu'une chose, c'est vraiment un graphisme hors du commun mais aussi et surtout extrêmement beau, envoûtant. L’ambiance rendue par les couleurs est glauque, pesante, suffocante même !
Au niveau du scénario, c’est génial. L’adaptation est parfaitement réussie, c’est écrit d’une main de maître. Le récit jongle entre action, rebondissements, coups de théâtre, tortures. On s'immisce dans la tête du personnage, on partage sa souffrance. On récent cette BD au fond de nos tripes.
Le meilleur polar que j’ai lu, extrêmement bien réalisé. A lire, tout simplement, ne passez pas à côté de cette œuvre exceptionnelle !
Chabouté a pris tout son temps pour nous livrer une bd énorme !
Il a choisi un thème original pour le traiter avec toute la noirceur et la subtilité dont il est capable.
Le dessin sert de manière très juste ce récit riche, construit autour de la fantasmagorie de la solitude.
Le silence prend une place tellement importante que les phrases en deviennent éblouissantes. Un simple boum sert de fil rouge, scandant la vie du personnage principal.
Ce que j'ai préféré c'est la leçon d'humanité qui conclut magistralement cette histoire en noir et blanc.
Ouh qu'ça fait du bien ! Une BD tout public qui ne prend pas non plus les enfants pour des imbéciles et sait leur parler "vrai" !
Car "Wally Doyle et le Passe Mémoire", derrière ses apparences bon-enfant, sait manier les idées et les sentiments avec finesse, adresse, sans pour autant nous ménager. La cruauté de la vérité et du comportement de certains personnages est parfois sans concession, mais malheureusement d'un réalisme confondant... C'est ce que va découvrir Wally à ses dépends.
Heureusement, d'autres valeurs et rencontres vont venir contrebalancer tout cela, en évitant de tomber dans le happy end en un coup de cuillère à pot. Contrairement au superbe dessin de Patrice Le Sourd, tout n'est pas noir ou blanc...
Arrêtons nous donc sur le dessin : tout en noir & blanc, tout en finesse, en hachures et en rondeur. Les décors sont fouillés, les ambiances bien rendues et le tout porte le récit de façon remarquable. La narration est d'une rare fluidité pour ce genre de format ! Je mettrais juste un léger bémol sur les visages des personnages secondaires que je trouve parfois un peu moins rendus et expressifs (mais bon, je titille...).
Je ne peux donc que fortement vous conseiller la lecture de cette BD très forte en émotions, teintée d'un soupçon de fantastique, qui fleure bon le conte classique !
Quel talent, mais quel talent !!!!
Arriver à raconter une histoire futuriste sur les robots les plus forts du monde... sans action, c'est très très très fort.
Les moments d'émotion sont d'une intensité rare, notamment avec les robots d'ancienne génération (à visage non humain)... c'est tout bonnement incroyable d'arriver à raconter des histoires poignantes comme ça, et de retranscrire les semblants d'émotion sur des boîtes de métal inexpressives !
Moi, je vous le dis : quel talent cet Urasawa !
Et si Tezuka était encore là, il l'acclamerait sans doute lui aussi.
Et je ne parle même pas d'Astro, extraordinairement "beau" et craquant.
Ni des allusions à certains autres personnages de l'univers de Tezuka, comme Black Jack.
For-mi-da-ble !
Et quand on entend Urasawa dire en interview qu'il aimerait atteindre un jour le niveau de narration de Tezuka sur son Phénix, l'oiseau de feu, ça en dit long sur les talents de l'auteur... et on ne peut qu'espérer qu'il y arrive un jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs !
"Moi, j'avais le cœur gros... moi, le robot..." - Gesicht (Pluto)
Note : 5/5 (parce qu'il n'y a pas plus).
PS : j'ai oublié de préciser que je n'aime pas du tout la SF, et que je n'ai jamais apprécié Astro le petit Robot.
OMG ! Comme elle envoie cette BD !
Ca n'a sans doute pas la profondeur d'un Transmetropolitan, c'est en tout cas moins "sociologique", moins "politique" ...
Mais ça envoie tout aussi fort ! Et ca fait preuve de beaucoup plus de mauvais goût.
Tous ces gros c** défèquent littéralement leurs dialogues en permanence, et mettent en pratique leurs menaces dans la foulée.
Ce qui est jouissif c'est bien ce passage à l'acte systématique. Ici pas d'insulte gratuite, pas de menace en l'air. Non, les pensées sont invraisemblables et sont toujours des promesses scrupuleusement respectées. C'est très extrême, mais jamais dégueu car toujours fun.
Ca fait en fait un bien fou de voir un scénario jusqu'au-boutiste honoré par une si belle maîtrise du récit et des dialogues toujours cinglants.
L'action permanente est servie par un dessin virtuose de bout en bout.
Globalement, il y a une profusion, une absence de limite qui fait qu'on en sort vraiment repu.
Je n'ose pas dire "culte" car il manque sans doute à cette BD une reconnaissance "universelle" mais pour moi c'est un vrai coup de coeur. Sincèrement.
J'ai été assez touché par cet album.
Nous sommes au XIXème siècle. L'histoire est celle d'une jeune fille sortie du couvent, mariée de force à un riche aristocrate qui préfère courir la gueuse au loin qu'être présent chez lui. Blanche ressent une énorme solitude, que seul semble comprendre Toumaï, un esclave venu des Antilles. Peu à peu ils vont se rapprocher...
Bien sûr, l'histoire est basique, et n'offre pas vraiment de surprise. En revanche l'auteur réussit à le conter de belle manière, avec des récitatifs de Blanche bien tournés. Du coup, et même si par moment cela fait un peu gnangnan, j'ai eu du plaisir à suivre cette histoire à portée universelle.
Thierry Chavant a fait des progrès graphiques notables depuis Méliane/Mélanie, mais ce n'est pas encore le niveau de dessin qu'on pourrait attendre d'une telle série. Dommage, car elle mériterait plus de maturité.
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Pluto
Avec Pluto Urasawa m'a véritablement convaincu, son talent pour raconter une intrigue complexe et développer des personnages consistants ne faisant à mes yeux plus de doute. Le talent de l'auteur semble arriver à maturité, même s'il n'évite pas quelques poncifs mélo-dramatiques assez caricaturaux dans leur traitement. Mais on se plaît vraiment à sillonner la psychée robotique qu'il développe tout au long d'un scénario parfaitement maîtrisé, le tout baignant dans une ambiance douce et langoureuse.
Aspic Détectives de l'étrange
Même si ce n'est qu'un premier tome, il se passe beaucoup de choses. Un meurtre qui n'en est pas un, une agression étrange, un dieu égyptien, des spectres à foison, une apprentie-détective en jupons... C'est sûr, Thierry Gloris a dû s'amuser à mettre des éléments typiques de la société de la fin du XIXème siècle, qui bascule dans la modernité, dans son récit. Moi je me suis bien amusé à suivre le personnage de Flora, un peu intrépide mais intelligente, moins celui de Dupin, qui manque de charisme à mon goût. Pour l'instant l'intrigue part un peu dans tous les sens, j'espère simplement que la suite permettra de rassembler les pièces du puzzle. Mais je fais confiance au scénariste, vue la qualité de son travail précédent. Le plaisir de lecture est aussi dû au trait de Lamontagne, qui a dû potasser pas mal de documentation pour planter le décor d'une Paris aussi réussie et réaliste. On s'y croit vraiment, même si je trouve qu'il aurait pu y avoir plus de scènes dans des décors authentiques. Là encore, la suite me permettra sans doute d'étancher ma soif. Les personnages quant à eux sont assez réussis, dans ce style quasi-réaliste si caractéristique de Lamontagne. Le travail sur les couleurs est de qualité... En résumé, une bonne entame, j'ai hâte d'attaquer le plat de résistance.
La Licorne
(4.5/5) J'adore !!! Anthony Jean vient de rentrer dans le classement de mes dessinateurs préférés ! Les dessins sont majestueux ! Les personnages peuvent au premier plan se ressembler, mais au final, on les reconnaît assez aisément ! Les créatures sont une réussite totale, il y a une vraie recherche derrière chacune d'entre elles et une originalité déconcertante à mon sens ! Les cahiers graphiques à la fin de la BD font vraiment plaisir à voir à la fin de la lecture ! Les planches (surtout) des tomes 2 et 3 sont d'une précision chirurgicale (pratique pour aller avec le scénario) . J'arrête là sur le dessin, mais il est vraiment à couper le souffle !!! Le scénario m'a tout de suite plu ! Le thème de la révolution scientifique avec comme protagonistes les anatomistes, c'est une idée vraiment vraiment bien ! Ambroise Paré en protagoniste principal m'a tout de suite fait accrocher à l'histoire ! Ajoutez au thème des anatomistes et de la dissection, celui du gros complot, mettez quelques créatures merveilleuses, une bonne dose d'humour grinçant, des références historiques et des explications en fin de BD et vous obtenez un concentré de lecture passionnant ! A lire, à relire et à relire encore !!!
Les Démons d'Alexia
Très très bonne série que je relis régulièrement. Ne surtout pas croire que c'est réservé a un public jeune car édité chez Dupuis, c'est une histoire complexe et très originale autour du fantastique. Une histoire qui me surprend à chaque album, alors que pour me surprendre... amateur de fantastique depuis 40 ans à travers la BD, les livres et le jeu de rôle, je suis rompu aux scénarios et aux intrigues tordues et "originales". Avec "Les démons d'Alexia" je suis épaté à chaque fois et actuellement j'en suis au numéro 6. Le scenario est l'argument numéro un de cette série (loin devant un Le Décalogue ou Le Triangle Secret par exemple) mais le dessin est splendide pour qui aime l'école franco-belge ! Je recommande chaudement !
Shutter Island
Le film sortant en ce moment, "Shutter Island" est revenu dans ma mémoire comme un flash, et comme une BD que je ne suis pas près d'oublier. Car quand on lit de telles œuvres, si dérangeante qu'elle soit on ne peut que être retourné à la lecture, bouleversé même. Alors ? Par quoi commencer ma critique ? Par ce que l'on voit au début, le dessin... Je trouve le dessin de De Metter à la limite de l'expérimental. Bien souvent on voit les traits du crayonnés (ce qui m'avait frappé). Cependant je m'y suis vite habitué. De plus les couleurs directes (en aquarelle) sont vraiment bien choisies : que dans des nuances de gris, vert kaki et marron. Et qu'elle maîtrise !! Je ne dirais qu'une chose, c'est vraiment un graphisme hors du commun mais aussi et surtout extrêmement beau, envoûtant. L’ambiance rendue par les couleurs est glauque, pesante, suffocante même ! Au niveau du scénario, c’est génial. L’adaptation est parfaitement réussie, c’est écrit d’une main de maître. Le récit jongle entre action, rebondissements, coups de théâtre, tortures. On s'immisce dans la tête du personnage, on partage sa souffrance. On récent cette BD au fond de nos tripes. Le meilleur polar que j’ai lu, extrêmement bien réalisé. A lire, tout simplement, ne passez pas à côté de cette œuvre exceptionnelle !
Tout seul
Chabouté a pris tout son temps pour nous livrer une bd énorme ! Il a choisi un thème original pour le traiter avec toute la noirceur et la subtilité dont il est capable. Le dessin sert de manière très juste ce récit riche, construit autour de la fantasmagorie de la solitude. Le silence prend une place tellement importante que les phrases en deviennent éblouissantes. Un simple boum sert de fil rouge, scandant la vie du personnage principal. Ce que j'ai préféré c'est la leçon d'humanité qui conclut magistralement cette histoire en noir et blanc.
Wally Doyle et le Passe-Mémoire
Ouh qu'ça fait du bien ! Une BD tout public qui ne prend pas non plus les enfants pour des imbéciles et sait leur parler "vrai" ! Car "Wally Doyle et le Passe Mémoire", derrière ses apparences bon-enfant, sait manier les idées et les sentiments avec finesse, adresse, sans pour autant nous ménager. La cruauté de la vérité et du comportement de certains personnages est parfois sans concession, mais malheureusement d'un réalisme confondant... C'est ce que va découvrir Wally à ses dépends. Heureusement, d'autres valeurs et rencontres vont venir contrebalancer tout cela, en évitant de tomber dans le happy end en un coup de cuillère à pot. Contrairement au superbe dessin de Patrice Le Sourd, tout n'est pas noir ou blanc... Arrêtons nous donc sur le dessin : tout en noir & blanc, tout en finesse, en hachures et en rondeur. Les décors sont fouillés, les ambiances bien rendues et le tout porte le récit de façon remarquable. La narration est d'une rare fluidité pour ce genre de format ! Je mettrais juste un léger bémol sur les visages des personnages secondaires que je trouve parfois un peu moins rendus et expressifs (mais bon, je titille...). Je ne peux donc que fortement vous conseiller la lecture de cette BD très forte en émotions, teintée d'un soupçon de fantastique, qui fleure bon le conte classique !
Pluto
Quel talent, mais quel talent !!!! Arriver à raconter une histoire futuriste sur les robots les plus forts du monde... sans action, c'est très très très fort. Les moments d'émotion sont d'une intensité rare, notamment avec les robots d'ancienne génération (à visage non humain)... c'est tout bonnement incroyable d'arriver à raconter des histoires poignantes comme ça, et de retranscrire les semblants d'émotion sur des boîtes de métal inexpressives ! Moi, je vous le dis : quel talent cet Urasawa ! Et si Tezuka était encore là, il l'acclamerait sans doute lui aussi. Et je ne parle même pas d'Astro, extraordinairement "beau" et craquant. Ni des allusions à certains autres personnages de l'univers de Tezuka, comme Black Jack. For-mi-da-ble ! Et quand on entend Urasawa dire en interview qu'il aimerait atteindre un jour le niveau de narration de Tezuka sur son Phénix, l'oiseau de feu, ça en dit long sur les talents de l'auteur... et on ne peut qu'espérer qu'il y arrive un jour pour le plus grand bonheur de ses lecteurs !
Goddess
OMG ! Comme elle envoie cette BD ! Ca n'a sans doute pas la profondeur d'un Transmetropolitan, c'est en tout cas moins "sociologique", moins "politique" ... Mais ça envoie tout aussi fort ! Et ca fait preuve de beaucoup plus de mauvais goût. Tous ces gros c** défèquent littéralement leurs dialogues en permanence, et mettent en pratique leurs menaces dans la foulée. Ce qui est jouissif c'est bien ce passage à l'acte systématique. Ici pas d'insulte gratuite, pas de menace en l'air. Non, les pensées sont invraisemblables et sont toujours des promesses scrupuleusement respectées. C'est très extrême, mais jamais dégueu car toujours fun. Ca fait en fait un bien fou de voir un scénario jusqu'au-boutiste honoré par une si belle maîtrise du récit et des dialogues toujours cinglants. L'action permanente est servie par un dessin virtuose de bout en bout. Globalement, il y a une profusion, une absence de limite qui fait qu'on en sort vraiment repu. Je n'ose pas dire "culte" car il manque sans doute à cette BD une reconnaissance "universelle" mais pour moi c'est un vrai coup de coeur. Sincèrement.
Blanche (Delcourt)
J'ai été assez touché par cet album. Nous sommes au XIXème siècle. L'histoire est celle d'une jeune fille sortie du couvent, mariée de force à un riche aristocrate qui préfère courir la gueuse au loin qu'être présent chez lui. Blanche ressent une énorme solitude, que seul semble comprendre Toumaï, un esclave venu des Antilles. Peu à peu ils vont se rapprocher... Bien sûr, l'histoire est basique, et n'offre pas vraiment de surprise. En revanche l'auteur réussit à le conter de belle manière, avec des récitatifs de Blanche bien tournés. Du coup, et même si par moment cela fait un peu gnangnan, j'ai eu du plaisir à suivre cette histoire à portée universelle. Thierry Chavant a fait des progrès graphiques notables depuis Méliane/Mélanie, mais ce n'est pas encore le niveau de dessin qu'on pourrait attendre d'une telle série. Dommage, car elle mériterait plus de maturité.