Les derniers avis (9355 avis)

Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Swallow me whole
Swallow me whole

"Swallow me whole" est le type de roman graphique qui ne laisse pas indemne le lecteur. Il traite de l'adolescence d'un frère et d'une sœur aux tendances schizophrènes et dissociatives. Ce mal semble familial car la grand-mère, qui squatte le salon en attendant sa mort, a eu des symptômes similaires dans sa jeunesse. L'auteur gère son récit avec efficacité en laissant une grande part d'interprétation au lecteur. Il y a beaucoup de non-dits surtout sur le final extrêmement fort. J'ai rarement été aussi troublé par une BD. Même en faisant preuve d'empathie, j'ai subi les errements de cette famille où les difficultés comportementales et communicatives sont compensées par des relations fortes et sincères. La lecture est presque frustrante car on peine à entrevoir une solution à ces troubles. Quand on est cartésien, il est difficile de concevoir une vie mêlant le réel et l'imaginaire. Si on la subit, on ne s'en rend pas compte, et pour les autres, il n'est pas concevable ou possible de la comprendre... Ce récit psychologique est d'autant plus dense que le dessin noir et blanc accompagne à merveille le contenu. Il s'approprie l'histoire en la servant parfaitement et sobrement. La lecture de ce one shot est éprouvante mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu une BD traitant de sujets aussi difficiles et abstraits avec une telle justesse. Il faut être prêt à tenter l'expérience qui ouvre les yeux sur l'irrationnel pouvant toucher le tout un chacun.

31/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Ashita no Joe
Ashita no Joe

Ashita no Joe (Joe de demain) est une des œuvres emblématiques du Japon de la fin des années 1960 et de la décennie suivante. On y suit les aventures d'un jeune orphelin qui ne connait que ses poings pour se faire respecter. Il va faire la connaissance d'un ancien boxeur dépité qui va voir en ce jeune garçon un futur grand boxeur. Seulement, Joe tient à son indépendance et va continuer à aller de galère en (très grosse) galère tout en prenant conscience petit à petit de son don pour le noble sport. Ashita no Joe est à classer quelque part entre les meilleures œuvres de Tezuka et les meilleurs opus de Rocky (le gars qui va en baver pour atteindre le meilleur niveau). Sur un thème similaire, on est en fait loin d'un manga comme Ippo (manga que j'apprécie énormément), qui est principalement axé sur l'entrainement et les combats du héros. Ashita no Joe est beaucoup plus noir et varié, et propose une vision (paraît-il) très juste du Japon et de sa situation économique et sociale de l'époque. Il est étonnant de voir comment une BD de plus de 40 ans peut avoir une narration et un dessin si modernes. On ne s'ennuie pas une seule seconde, tout est loin d'être rose pour tous les protagonistes. On comprend aisément comment elle a pu acquérir au fil des décennies le statut d'œuvre culte. À noter enfin, qu'il existe en France en DVD une vieille série animée de 1980 intitulée Joe 2 et qui reprend la deuxième partie du manga (elle peut sans soucis être vue sans connaître le début du manga). Je la recommande fortement, surtout qu'on retrouve aux commandes le mythique duo Dezaki/Sugino, à qui l'on doit notamment les séries de Cobra, Rémi sans famille, L'île aux trésors, Lady Oscar (pour ne parler que des plus connues).

30/01/2010 (modifier)
Par Cedricval
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Banni
Le Banni

L'année 2010 commence très bien pour le Lombard. Voici que le Banni est dans nos bacs et déjà on se sent attiré par la superbe couverture. Lorsqu'on découvre ce qui se cache derrière, on ne peut qu'être sublimé ! Le dessin est époustouflant, l'allure incroyable et le réalisme sans pareil. Le scénario est bien construit, on découvre les personnages avec cette mise en place minutieuse, mais pas ringarde, ni soporifique, plutôt intelligente dans la narration. Un premier tome à découvrir très vite !!!

29/01/2010 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Cités obscures
Les Cités obscures

J’adore cet univers crée par Peeters et Schuiten. Tout tourne autour des cités, de leurs mystères, de leur fonctionnement, de leur architecture, de leurs habitants… mais surtout de leur âme… elles sont presque vivantes, et constituent des personnages à part entière. Les histoires sont toujours fascinantes et oniriques, à la limite de la compréhension, ou en tout cas ouvertes aux interprétations personnelles. Il n’y a que le tome « Brüsel » auquel je suis resté un peu hermétique (en attendant une relecture je l’espère plus fructueuse). Les autres m’ont enchanté. Si je ne devais en garder qu’un, ce serait sans doute « La fièvre d'Urbicande », mais le choix serait difficile. Le dessin est absolument sublime, en noir et blanc ou en couleur. Tout y est magnifique : l’architecture des différentes cités (ah, la tour), les personnages, les paysages… Quelle précision, quelle créativité. Un grand bravo aux auteurs. Albums lus : : La fièvre d'Urbicande, Souvenirs de l'éternel présent : L'enfant penchée, La tour, Les murailles de Samaris, La Théorie du Grain de Sable, La route d'Armilia, L'ombre d'un homme, La Frontière Invisible 1 & 2 : Brüsel

11/04/2003 (MAJ le 29/01/2010) (modifier)
Par vingfel
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Gabrielle
Gabrielle

Beaucoup aimé. J'ai tout de suite flashé sur le dessin. L'histoire se construit peu à peu. Le fil de l'histoire se découvre peu a peu. Peut-être que j'ai beaucoup aimé car il m'est déjà arrivé de n'espérer n'être plus qu'une pierre détachée, se contentant d'observer l'univers. Je trouve que des questions intéressantes sont posées : qu'est-ce qu'est l'Homme? Qu'est-ce qui fait un Humain ? J'aime beaucoup la phrase "Nous avons créé le monde en noir et blanc. Les Hommes ont inventé le gris, se jouant de nous." Apparemment, il y a 2 réactions possible : soit on aime, soit on n'aime pas. Perso, moi, j'ai beaucoup aimé. A lire absolument. Et si on aime, alors on achète. Et si non, ben tant pis.

29/01/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Presque
Presque

C'est complètement par hasard que je suis tombé sur cette BD de Larcenet que je ne connaissais pas. Et là c'est le choc ! Traiter en BD le sujet de feu le service militaire obligatoire, on voit pas ça tous les jours. Et puis on sent les clichés arriver par paquet de 12... Mais non, loin de là. Larcenet a la force et l'énergie de poser à plat tous ses ressentis et de nous les exposer de façon magistrale. Moi qui sors de Blast, j'avoue y avoir retrouvé la charge émotionnelle volontairement pesante qui s'en dégage. On est dans la retranscription d'un malaise profond, dans l'introspection qui fait mal. Et puis le côté très brut et chargé du graphisme est un excellent parti pris. Il renforce complètement la trame de son récit et sers son propos de la meilleure façon. J'ai aussi beaucoup apprécié les autres styles graphiques qui viennent se glisser dans le récit à différent moments cruciaux. Le côté humoristique façon Donjon pour le style quand il retranscrit les rencontre avec sa mère ; même si cela surprend au début, cela s'intègre finalement très bien au reste, et allège le propos. Et enfin, le style "hiéroglyphe inca" que j'ai trouvé magnifique : un pur bijou de graphisme noir & blanc ! Une grande BD donc, sur un thème délicat, et qui plus qu'un exercice est une vrai réussite de l'auteur pour nous signifier et retranscrire l'horreur qu'il a vécu. C'est là, que je ne regrette vraiment pas d'avoir choisi d'être objecteur de conscience...

29/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Le Collectionneur
Le Collectionneur

Le Noir et blanc italien est souvent réussi, mais avec Toppi il prend une saveur particulière. Le collectionneur est un personnage étrange : gentleman pilleur, c'est surtout une canaille au langage précieux. Jamais cruel, il a la morale stricte, et mène ses affaires avec sérieux. (ce n'est pas Indiana Jones ...) Fin géographe, il est aussi historien, ethnologue et cultivé. Diablement attachant c'est aussi un héros parfait, jamais pris en défaut. La narration "pleine page" de Toppi offre des planches de toute beauté, un découpage très libre, et une lecture peu contraignante. On est bercé de page en page ... et non de case en case. C’est agréable comme un conte pour enfant ! De fait, les personnages sont par contre souvent "figés". (Toppi n'excelle pas dans la représentation du mouvement.) La magie c'est qu'il suffit d'une page pour être propulsé à l'autre bout du monde, dans une autre culture, dans un autre univers, et chaque fois au coeur d'une belle légende. Chaque aventure est l'occasion de découvrir un contexte historique, un moment privilégié d'histoire. C'est réellement envoutant. Le thème de la chasse au trésor, avec sa part d'énigme et un soupçon d'extraordinaire est souvent une réussite ... il n'en faut pas plus à un BDphile pour se laisser prendre. Mais si en plus c'est dirigé par un maitre... c'est un vrai coup de coeur.

28/01/2010 (modifier)
Par Kalish
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Code Mc Callum
Code Mc Callum

Ha ha, du pur bonheur. Autant je ne suis pas un fanatique de "Carmen McCallum" (même si les derniers cycles commencent à bien me plaire), autant ce préquel est tout simplement génial : - Une mise en scène très bien réfléchie, d’un bout à l’autre des 5 tomes. - Des scènes d’actions jubilatoires et des situations dramatiques qui font mal au bide. - Aucun temps morts, comme d’habitude, avec Duval. - Toutes les réponses aux questions que l’on pouvait se poser sur le passé de Carmen. Côté dessin, l’original Cassegrain a très bien croqué notre mercenaire pour la rendre encore plus attachante que dans la série mère. Et son dessin s’adapte plutôt bien à la mise en scène nerveuse de Duval. Même si il est moins détaillé que le travail d’un Quet, par exemple, la constance de son trait, tout au long de la série, donne beaucoup de cachet. De la pop-corn bd au scénario intelligent. Quand on aime le genre, on est devant un must.

28/01/2010 (modifier)
Par scuineld
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Banni
Le Banni

Très bon album que voici! Le dessinateur (dont, je pense, c'est le premier album) réussi presque un sans faute aussi bien au niveau du graphisme qu'au niveau colorisation. Presque, car je trouve les visages des personnages un peu trop figés par moment. Mais, par contre, rien à redire sur le reste. Vivement la suite qui ne pourra, je n'en doute pas, qu'être encore de meilleure qualité. Au niveau de la couleur, Tarumbana réussit à faire croire à de la couleur directe alors que l'ordinateur a (je pense) été utilisé. Et en plus, le choix des tons est vraiment bien pensé. Rien à redire de ce côté là... Au niveau du scénario, même constatation: on frise presque le sans faute. Juste deux petits bémols: - les transitions entre les scènes sont parfois un peu trop brusque (on tourne la page et on se retrouve dans d'autres lieus, avec d'autres personnages. - la fin est trop rapide: on a l'impression que le scénariste a été surpris par l'approche de la page 46 alors qu'il avait encore beaucoup à dire et que, du coup, il a condensé l'histoire en prenant des raccourcis. Mais sinon, très belle histoire, sans (pour l'instant) magie ou autres bestioles fantastiques. Les personnages sont humains et le récit est bien maitrisé. Il inspire confiance pour la suite. Mention spéciale pour les flash-back qui sont dans une teinte argentée, et de ce fait facilement identifiables... Les deux "presque sans faute" font donc un 4 étoiles (mais on n'est pas loin du 5)

28/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Number 5
Number 5

Enorme ! Autant le dire tout de suite, cette BD fait partie de mon top 5 :o Certes, c'est toujours flou un Matsumoto, et effectivement, au départ on ne sait ni ou l'on est, ni de quoi il s'agit. La magie cependant, c'est qu'on ne décroche pas tellement l'ambiance est fabuleuse. Preuve qu'en BD même l'incompréhension la plus totale n'empêche pas d'être accroc. C'est ça la poésie, ca vous touche avant même que le cerveau interprète. Pour cela oui ! ca s'approche de Moebius. Puis tout de même, on passe vite à l'action, au tragique. Number 5 dézingue un premier ... puis un second membre des rainbows, et sans en percevoir tout de suite les enjeux, on s'engage dans un compte à rebours, une chasse à l'homme. Mais qu'est ce que les rainbow au fait ? A la tête de "l'armée pour la paix" (concept absurde s'il en est), on trouve le conseil rainbow : 9 membres, 9 super héros. Les rainbow sont à la fois un concept marketing pour "tenir" le peuple, mais se révèlent également surhumains puisque génétiquement issus du même papa créateur. C'est d'emblée la question de l'humain qui est posée, celle de la génétique et de l'intervention humaine dans l'évolution etc ... En bref, chez les rainbow, on porte un numéro, et le classement est celui du mérite : one est plus fort que Two lui même plus fort que Three etc ... Quel désordre donc, quand number 5 (homme révolté) perturbe le système et enlève la Matriochaka. Ensemble ils parcourent la planète et on découvre avec eux un monde étrange, au centre de toute les questions. La terre n'est plus que l'ombre d'elle même, désertique, et les lois de "limitation" (natalité, énergie, robotique) sont le reflet d'une planète contrôlée, génétiquement modifiée, et dont le système semble a bout de souffle. La voila l'ambition de Number one : changer le monde ! Number One ,cet être étrange, ce dieu vivant, véritable messie semble développer des capacités extraordinaires. Il porte en lui un tel amour du monde qu'il est sans doute capable de le changer. Il est d'ailleurs capable de le "manger" Seulement voila, l'amour du prochain, ce n'est pas vraiment la tendance, et pour certains la vie n'a de sens qu' a travers le combat. A l'utopie de Number one s'oppose donc la colère de Victor, la révolte de Number 5, et à travers ces personnages c'est toutes les facettes de l'humain qui s'illustrent Au fil des tomes on vit une course poursuite donc, il s'agit d'arrêter number 5. Et a chaque étape, chaque combat, chaque décès ... on va découvrir des émotions, de plus en plus fortes. le compte a rebours des morts correspond donc à un crescendo émotif pour le number one, pour les rainbow, et pour le lecteur. La magie de cette BD c'est que chaque évènement, chaque émotion est ressentie par tous les rainbow. La force de Matsumoto c'est d’être capable de nous infliger cette puissance émotive au même titre que ces êtres "télépathes" la ressentent en temps réel comme s'ils était au fond une conscience unique. On prend donc en pleine gueule cette résonance émotionnelle de plus en plus extrême: amour, bonheur tristesse, colère ... Difficile de tout analyser, mais les interrogations sont très profondes, et l'impression visuelle ne l'est pas moins. Cette BD pose la question de la condition humaine, avec un brio rarement atteint. La seule envie après l'avoir lu, la relire encore pour la comprendre un peu plus. Et puis revoir 2001 l'odyssée de l'espace aussi parce que quelque soit le média il y a des oeuvres "existentielles" qui vous bouleversent. Number 5 en est une, au même titre que "la condition humaine" ou le" meilleur des mondes".

27/01/2010 (modifier)