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Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Allez raconte (Papa raconte)
Allez raconte (Papa raconte)

Voici une mini-série pour les enfants comme on regrette de ne pas en avoir plus souvent. Bourrée d’humour, décalée, légèrement irrévérencieuse, déjantée, acadabrantesque, pleine de rebondissement, des monstres, des princesses, des monstrueuses princesses, des princesses monstres, et la réciproque aussi. Trondheim fait une fois encore preuve d’un grand humour et d’une imagination débridée et fertile. Le premier album ne présente qu’une seule histoire, et c’est son principal voir unique défaut (corrigé dans le tome 2). Une seule histoire aussi tordue et complexe en 30 pages a de quoi finir par décourager les jeunes enfants. Pas facile de toujours rattraper tous les wagons. Et puis à cet âge là, difficile de capter l’attention plus de 10 minutes… Sur les 2 tomes, on a l’impression que Trondheim est parti de rien pour arriver à un monument Egyptien. En gros, on ne sait pas comment il réussit à monter des scénarios qui tiennent debout aussi longtemps en voyant comment il a procédé. Ses scénarios partent dans tous les sens, répondant à l’imagination d’un papa pris au piège de l’histoire pour s’endormir aux enfants et les enfants justement qui ne s’en laissent pas conter et ont des idées déjà sacrément tranchées sur le déroulement des évènements. Je ne sais pas comment Trondheim reste sur ses pieds, comment les scénarios avec tous les éléments loufoques et délirants réussissent à garder une telle logique, atterrissant toujours debout fiers comme un bar tabac. En tout cas, c’est bravo. C’est toujours un régal de lire cela à mes enfants, la modernité de ces histoires à la morale légère mais présente, met une claque aux traditionnels contes de Perrault, de Grimm ou encore d’Andersen et leur rigueur dramatique et leur morale rébarbative. Alors que ces trois derniers n’incluaient pas beaucoup d’humour, là, ça déborde par toutes les 35 cases de chacune des 30 pages. Ici, une pointe de crotte, de prout, de boue et d’irrévérence permet aux jeunes lecteurs forcément d’adhérer à ces histoires qui utilisent des termes souvent proscrit de leur vocabulaire. En dédramatisant tout cela avec le papa (surement plus à même de se lâcher sur ce sujet que la maman ;-) ), vous êtes sur de passer quelques bons moments de complicité avec votre marmaille. Ah oui, vous aviez bien lu : oui, 35 cases par page ! Ça a de quoi vous dynamiser ou vous tuer une BD. Ici Vive le dynamisme, car avec un dessin épuré et minimaliste, chaque case est parfaitement lisible et hyper accessible aux enfants qui ne se retrouvent qu’avec l’important et l’essentiel à assimiler. Par de grands décors perturbateurs que seuls les puristes apprécieront. Ici, le dessin est parfaitement adapté au très jeune lectorat avec des couleurs franches et un trait simplicime et ultra efficace. Parrondo réussit parfaitement à adpater son style au public ciblé. Ah oui, ce n’est pas conventionnel ; Ah non, on ne respecte pas toujours la morale lisse et policée des manuels scolaires… Mais n’est ce pas là le but d’une bande dessinée ? Nous sortir de notre quotidien et nous permettre de s’évader et de s’imaginer parfois défiant notre carcan ? But allégrement atteint avec cette BD. Petite alerte néanmoins. A vous adultes qui pourriez vouloir lire cette BD en cachette et sans la faire partager à vos marmots, vous risquez d’être déçu. La construction, le vocabulaire, le graphisme risque de vous décevoir. Je pense sincèrement que cette BD ne vaut que si elle est partagée avec ses enfants et ainsi partager un bon moment en famille.

30/05/2011 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Marche du crabe
La Marche du crabe

L’auteur à la palette infographique des demoiselles girondes de Péchés mignons a troqué ses blagues coquines pour les Cancer Simplicimus Vulgaris ou crabes carrés de Gironde ! :) Adieu les petites demoiselles rondelettes et sexys et bienvenue à ces petits crabes angulaires dont la principale particularité est de se mouvoir selon une ligne droite sans changer de direction ! Alors forcément pour les rencontres avec les individus de la même espèce, les chances sont plutôt infimes qu’il s’agisse de la reproduction ou de jouer quelques accords de guitare ! Ces petits crabes sont si atypiques de par ce comportement unique qu’ils ne se donnent même pas la peine de se nommer, tablant leur quotidien comme leur avenir sur le hasard de rencontres improbables… Les huitres les exaspèrent en répétant bêtement ce qu’elles entendent, les humains les chahutent et les autres espèces veulent les asservir en jouant de leur faible mobilité sur un axe !!! Mais tout cela va changer lorsque Bateau et Soleil, deux de nos principaux protagonistes vont comprendre qu’ils peuvent interférer perpendiculairement à leur destinée l’un soulevant l’autre… Dès lors l’histoire va rudement s’accélérer sous la plage de Royan avec une équipe de journalistes motivée par la non évolution de cette espèce et les autres habitants de la plage visiblement pas enclins à laisser nos petits crabes faire preuve d’ingéniosité…. Vous l’aurez compris, je suis complètement tombé sous le charme de cette série atypique, pleine de poésie et bourrée d’humour par le grotesque des situations. Surprenant qu’Arthur de Pins abandonne la facilité des gags de ses petites cochonnes rondelettes pour l’odyssée de crabes évoluant dans un décor à deux dimensions se prétant tout à fait à leurs aventures ! C’est rudement malin et le graphisme tout en informatique se prête volontiers à ces aventures qui vous feront sourire à plus d’une reprise car loin de tourner en rond là où on ne peut se déplacer que de gauche à droite et de droite à gauche, les situations se renouvèlent avec des dialogues familiers mais hauts en couleur… Le montage est parfait, mettant en relief des flashbacks improbables et bourrés d’humour ! Ce premier tome pourrait se suffire à lui-même tant le contenu rassasie les papilles ! La chute donne envie d’en savoir plus mais en l’état c’est une véritable bouffée d’air frais printanier qui nous est offerte sur un plateau de fruits de mer… Le crabe c’est bon, bouffez en surtout à travers ce bouquin à offrir et à s’offrir. Voilà un scénario parfait pour les studios Pixar en manque d’inspiration actuellement avec leur séquelles. Merci à Arthur de Pins pour avoir fait de l’infiniment petit un si grand divertissement ! :)

30/05/2011 (modifier)
Par le poulpe
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série En cuisine avec Alain Passard
En cuisine avec Alain Passard

La seule bd que je connaisse ayant des qualités organoleptiques ! Certes, tout le monde ne connaît pas Alain Passard et sa passion pour les légumes, tout le monde ne s'intéresse pas à la cuisine non plus mais tout à chacun apprécie de manger… Christophe Blain a de réelles qualités de conteur (à ce titre, je suis tombé sous le charme de cet auteur depuis Quai d'Orsay). Il réussit ici le tour de force de nous aguicher avec les recettes originales de ce chef étoilé (la recette type livre de cuisine / le déroulé en bd) sans que cela soit trop rébarbatif puisque il alterne intelligemment ces recettes illustrées par des scènes concernant l’environnement du chef (présentation des seconds, de l’organisation de la cuisine, de son potager en Normandie et de son jardinier hédoniste, etc.) tout en évitant le documentaire à la seule gloire d’Alain Passard (le chef transpire l’amour pour son métier mais se dévoile peu et s’efface humblement devant ses réalisations conjuguant épure et générosité). A déguster sans modération (;€

30/05/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Planetary
Planetary

Après la lecture de la série complète soit les 5 tomes. Cette série est tout simplement énorme. Le scénario est dense et complexe tout en étant divertissant. Le marque-ta-page du tome 5 résume bien cette série : on voit le personnage central, Elijah Snow, en train de mettre la dernière pièce d'un puzzle. Chaque chapitre est une petite histoire à part entière et peut être assimilé à une pièce d'un puzzle géant. Il faut suivre pour bien comprendre les tenants et les aboutissants. Je me suis régalé, il y a quelques chapitres d'anthologie et la lecture procure un plaisir constant et tenace de bout en bout. Graphiquement, on frôle la perfection, c'est superbe en tout point. Devant une telle copie, je dois me rendre à l'évidence, c'est un 5/5 mérité. Cette série prend son sens sur la durée, il faut aller au bout pour comprendre et juger. Le récit n'est pas linéaire, de nombreuses surprises sont éparpillées au fil des chapitres au nombre de 27. L'univers Wildstorm démontre à nouveau toute sa richesse et son potentiel. Cette série est si bonne qu'il serait souhaitable d'en rester là et ne pas gâcher ce nom pour de simples raisons financières.

29/05/2011 (modifier)
Couverture de la série Kamandi
Kamandi

Dans un futur apocalyptique, Kamandi se retrouve seul face à son monde détruit par une catastrophe où les hommes sont devenus des primitifs et les animaux des êtres intelligents et belliqueux... Une planète des singes à la sauce Kirby. Très bon scénario. On ressent très bien la solitude de notre héros naïf. Kamandi saura, avec maintes épreuves, s'adapter à ce monde hostile. Il trouvera des dangers et des ennemis têtus dans ce monde radioactif en décomposition. Aucun répit pour notre héros. Quant au dessin... Vous connaissez Jack Kirby...? Alors, allez-y, aucune déception sur la qualité picturale de cette bande dessinée. Trait plein de caractère et très efficace. Une bande dessinée qui n'a pas vieilli et qui se laisse dévorer. A lire et à relire.

27/05/2011 (modifier)
Couverture de la série Le Chien Gardien d'étoiles
Le Chien Gardien d'étoiles

J'aime les tournesols et les chiens. J'y peux rien ça toujours été comme cela... Et là, paf. Une magnifique couverture avec un petit chien blanc dans un champ de tournesol. Donc, obligé, j'ai acheté le livre. Et là... bin un simple coup de cœur. Je suis rentré totalement dans cette petite histoire "aux grands sentiments". D'accord on tire facilement sur la corde des sentiments. Mais Je m'en fous. C'est bon, agréable, il y a de l'humanité dans cette bd. Depuis que je l'ai lu elle reste encore dans un coin de mon petit cerveau, à l'abri prêt à se réveiller . Une belle grande petite chose. A lire et à relire...

21/05/2011 (MAJ le 27/05/2011) (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Desolation Jones
Desolation Jones

Je suis en train de devenir un grand fan d'Ellis. "Desolation Jones" ne va pas m'en détourner, bien au contraire. Ce récit est excellent, le personnage central est un mystère, il est déroutant et intéressant. Je trouve dommage de ne pas le connaitre davantage ni le projet qui l'a rendu tel quel. Passé ce regret, le reste est prenant, impossible de s'arrêter avant le final de cette perle. Le dessin est lui aussi de très haut niveau et en phase avec le scénario, certains passages en lavis sont superbes, ils servent pour les flash-backs. Sinon sur le reste du récit on a le droit à un dessin puissant, précis et détaillé. Il faut accepter l'univers si particulier de ce comics, il est glauque et sombre. Difficile de faire autrement pour Ellis, incapable de faire du politiquement correct. Je ne suis plus réellement objectif avec cet auteur hors norme, je limiterai la note à 4/5 mais je l'accompagnerai avec un coup de coeur véritable.

26/05/2011 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Belle Mort
La Belle Mort

Inclassable, onirique et simplement beau… Voilà ce qui ressort de ma lecture de cette toute nouvelle œuvre d’un auteur prometteur et qu’il faudra surveiller. Après il est certain que cela ne plaira pas à tout le monde car l’auteur décide de prendre à revers les ressorts d’un canevas somme toute classique pour aller peut être bien au-delà. Ce qui peut déstabiliser certaines personnes comme en ravir d’autres comme c’est le cas pour moi. La Belle Mort se place en pleine dépression post-apocalyptique après une mystérieuse invasion d’insectes géants sur terre et ayant annihilé la totalité de l’espèce humaine. Attention on se situe bien plus dans un contexte kafkaien que le cultissime Starship Troopers. Ne reste plus qu’une poignée d’individus cherchant à survivre le plus longtemps possible et sans véritable dessein en déambulant tels des funambules dans les rues désertes d’une gigantesque mégalopole aux immeubles imposants. Passé une introduction qui reprend les mécanismes de celle de Zombies de Cholet, la première partie va s’attacher autour d’un trio improbable dont chaque protagoniste est tour à tour attachant ou exaspérant. La menace insecte sera plus suggérée que réellement montrée ce qui nous octroie de belles pages dévoilant un trait anguleux et superbe d’une cité étouffante me rappelant le style d’Amer Béton. Le contraste entre personnages constamment en activité et béton inamovible est tout simplement saisissant. La découverte d’une femme encore vivante va bouleverser le train train quotidien et mélancolique des premières pages pour nous dévoiler via un montage maitrisé le passé de ces personnages torturés avant la catastrophe… et accélérer l’issue finale dans une conclusion inattendue que n’aurait pas renié l’Otomo d’Akira… Tout en mêlant destinées et rencontres fortuites… Avec toutes les multiples références auquel fait allusion Jérémie Sublet dont également « Je suis une légende » dont la conclusion peut éventuellement se rapprocher, on pourrait craindre une overdose de bonnes intentions de la part de Mathieu Bablet mais ce dernier a l’élégance de donner un souffle unique à son bébé en lui insufflant une ligne narrative éclatée et poétique. L'auteur accentue la perte de repères par celle de la gravité. Une course sur des immeubles effondrés en est un bel exemple et transpose le lecteur dans un état flottant presque léthargique loin d’être désagréable… J’applaudis vivement des deux mains pour tant d’audace là où d’autres auteurs se seraient perdus en route… Le message messianique passe plutôt bien car dénué de tout manichéisme... Il n'y aura pas d'explication à tout, en tous cas pas d'explication rationnelle mais à l'instar de certaines grandes oeuvres le plaisir est ailleurs... essentiellement sensoriel. Les autres ne resteront en tous cas pas insensibles aux couleurs pastel de cette ville vidée de toute vie mais non pas de substance… La Belle Mort est un bel ouvrage alors qu'il n'aurait pu être qu'un péché de jeunesse. Mathieu Bablet vient de se faire une jolie carte de visite pour une Belle Naissance artistique… J’espère qu’il va trouver son public, c’est en tous cas tout le mal que je lui souhaite. Parfois les coups de coeur ne s'expliquent pas...

26/05/2011 (modifier)
Couverture de la série Rex Mundi
Rex Mundi

Ca y est, les tomes arrivent au compte-gouttes... Nous en sommes au tome 3 et le 4 doit paraître en juillet 2011 (6 tomes prévus). Cette série est pour moi un véritable coup de coeur. L'intrigue est vraiment prenante dès le premier livre mais l'histoire prend tout son sens dans les suivants. On est plongé dans l'univers du Dr Saunière : les extraits de journaux en fin de chaque chapitre y sont pour beaucoup. Ils apportent des éléments parallèles à l'histoire ou parfois des compléments d'informations sur le fonctionnement de la société (politique, religion...). Concernant les dessins, j'ai eu un peu de mal à m'y faire au début. Puis finalement, ils sont originaux et permettent de créer une atmosphère que je n'ai jamais vu dans une BD. Le hic, c'est un changement de dessinateurs dans le tome 3 (trois dessinateurs pour six chapitres ça commence à faire beaucoup), c'est trop. Ils ont des styles trop différents : on retrouve à un moment des mises en page comme on peut en trouver dans Promethea. C'est déroutant, mais bon, le scénario est au dessus de tout ça. On est à la limite de la série culte, à suivre et à confirmer dans les trois prochains tomes.

25/05/2011 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Nuit (Gallimard)
La Nuit (Gallimard)

Allons bon, est-ce un one shot ? Y aura-t-il une suite ? Encore une fois la Collection Bayou ne précise rien et ça a le don de m‘agacer. De prime abord ça peut se lire comme une histoire complète, mais arrivée la fin on ne souhaite qu’une chose, en savoir plus sur le devenir des personnages. Est-ce qu’une éventuelle suite dépendra d’un niveau de vente honorable ? J’espère que Stanislas Gros et Gallimard s’enrichiront et pourront nous offrir une suite aux merveilleuses aventures de ces personnages originaux, attachants et drôles. Ce n’est pas un récit purement humoristique mais je l’ai lu de bout en bout avec le sourire, malgré quelques scènes plus dramatiques, mais qui finissent toujours par une pirouette drolatique. C’est d’une fraicheur absolue malgré des couleurs plutôt sombres, le dessin garde un aspect relativement simple, les décors étant réduit au strict minimum, préférant mettre en avant les personnages. Le récit est presque basique dans sa trame mais est riche d‘évènements, avec notamment une belle palette de personnages hauts en couleurs. Ça brasse le chaud et le froid constamment, l’inventivité et le déjà-vu, la douceur et une pointe de violence, le rire et la peur. J’adore, j’adore, j’adore, c’est un véritable coup de cœur, et une excellente surprise du même niveau que Fables Nautiques, ça n’a peut-être l’air de rien mais c’est un enchantement.

25/05/2011 (modifier)