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Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blacksad
Blacksad

Un personnage charismatique, un dessin époustouflant et une ambiance digne des meilleurs polars des années 50, voila les principaux ingrédients qui font le succès de « Blacksad » ! Voici mes avis tome par tome d’une série dont chaque album est une histoire complète : Tome 2 : "Artic Nation" : Malgré un scénario assez classique, Blacksad est une des bds qui m'a le plus marqué ses dernières années. Son manque d'originalité dans le scénario est rattrapé par des dialogues savoureux, par une intrigue rondement menée et par une ambiance digne des meilleurs polars des années 50. Dans "Artic Nation", l'histoire, je dirais plutôt l'enquête, se déroule dans un milieu qui rappelle le Ku Klu Klan, et a donc pour thème le racisme. Ce sujet est abordé de façon originale en faisant la distinction (souvent de manière humoristique) entre les aminaux blancs et noirs. Ce tome marque l'apparition d'un personnage important qui sera présent dans les autres tomes de la série. En fait, le vrai point fort de l'album vient du graphisme exceptionnel et de la mise en page efficace de Guarnido. Il a réussi à "humaniser" ses personnages animaliers en leur dotant d'expressions faciales criant de vérité (jetez un coup d'oeil à la page 55 où on aperçoit le visage inquiet de la jeune fille : un des beaux dessins que je connaisse dans le monde du 8ème art !). Ce deuxième tome est, à mon avis, meilleur que le premier qui était déjà excellent. Pour moi, l'histoire est plus intéressante que "quelque part entre les ombres" car elle reprend un des sujets les plus malsains de la société actuelle (le racisme). Un must ! Note finale : 5/5 Tome 3 : « Ame rouge » J’avais eu un avis mitigé en lisant pour la première fois “Ame rouge” car le scénario me semblait trop dense, une deuxième lecture plus approfondie m’a gommé une partie de ce sentiment négatif. « Ame rouge » est un album qui regorge de détails secondaires. Ainsi, dans cette bd, le lecteur découvre une réflexion sur l’art, un retour sur l’Allemagne nazi, la chasse aux communistes, quelques découvertes sur le passé de notre héros et j’en passe ! Et pourtant, l’intrigue principale est la course aux armements dans une époque qui rappelle énormément la guerre froide. Ainsi, j’ai eu la sensation de me perdre à la lecture de cet album par la faute de trop de choses à raconter. Une deuxième lecture estompera un peu cette perdition car le scénario est tout de même bien construit mais diable, pourquoi les auteurs n’ont pas pris l’initiative d’allonger cette histoire en au moins deux albums (même s’il faut attendre 2-3 ans pour lire le tome suivant) ? Graphiquement, Guarnido a pris beaucoup de risques avec cet album. Par rapport aux tomes précédents, le lecteur s’apercevra que l’auteur a utilisé une mise en couleurs inhabituelle. Ainsi, les tons orangés et bleuâtres, ainsi que ceux en vert marin apparaissent dans cette bd. Ce qui a eu pour conséquence que j’ai eu le sentiment de me retrouver face à un album moins « polaristique » que les précédents. Il n’empêche que certaines planches comme celles des pages n°21, 27, 43 et 44 sont vraiment magnifiques ! De même, j’ai adoré l’introduction basée sur une partie de poker. Les personnages de type animalier sont dans l’ensemble attachants et me sont apparus très expressifs. Pour ceux qui souhaitent découvrir comment Guarnido a réalisé ses planches, je leur conseille de feuilleter le hors série de «Blacksad » : « L’histoire des aquarelles ». « Ame rouge » est un album en deçà du deuxième tome de la série surtout au niveau du scénario qui, à mon avis, fourmille de trop de détails. Cependant, après une relecture, j’avoue que l’ensemble demeure tout de même bien construit et très plaisant à lire. Je suis admiratif devant la volonté de Guarnido d’avoir essayé des mises en couleurs plus osées et inhabituelles pour lui, signe que l’auteur aime se remettre en question même quand le succès des deux premiers tomes de « Blacksad » fut au rendez-vous. Chapeau ! Note finale : 4/5 Tome 4 : « L’Enfer, le silence » Après un troisième tome surprenant où les auteurs nous présentent une histoire fondée sur la guerre froide, J. Diaz Canales et Juanjo Guarnido nous proposent avec « L’Enfer, le silence », un album qui reprend plus ou moins les bases du premier tome de la série « Quelque part entre les ombres ». La grosse différence de cet album par rapport aux autres tomes de « Blacksad » est sa situation à La Nouvelle-Orléans. Les auteurs expliquent ce choix par leur coup de foudre pour cette ville à l’occasion d’une visite effectuée sur place. Il en résulte une histoire qui fait la part belle au Blues de La Nouvelle-Orléans et à la pratique du Vaudou. Bref, je pense que vous l’avez compris, « L’Enfer, le silence » met l’accent sur l’atmosphère si particulière de cette contrée au détriment de l’histoire qui se résume en quelques lignes. En effet, l’enquête policière menée par Blacksad et Weeky m’est apparue très linéaire. Pour le reste, encore une fois, Juanjo Guarnido a fait un magnifique travail sur le dessin (regardez un peu la pleine page sur le carnaval de La Nouvelle-Orléans !). Il suffit de feuilleter rapidement l’album pour s’apercevoir et imaginer à quel point cet auteur a peaufiné son trait, a réalisé de nombreuses recherches sur la mise en page et en couleurs pour réaliser cet album ! Aucune mauvaise surprise n’est à déplorer sur la représentation animale des protagonistes et le bédéphile découvrira de nouveaux visages. Pour moi, il est clair que sans le coup de crayon de Juanjo Guarnido, « L’Enfer, le silence » aurait été un album banal. En effet, le scénario est sans originalité. De toutes les bds de la série parues à ce jour, j’ai une préférence particulière pour « Artic-Nation » et « Ames rouges » dont les récits me sont apparus riches et pleins d’intérêts. Note finale : 3,5/5 Hors série : « L'histoire des aquarelles – Tome 1 » C’est un véritable plaisir de lecture que nous offre Guarnido ! Ce hors-série de la série « Blacksad » est un vrai régal pour tous les fans de cet auteur, je pense particulièrement aux apprentis aquarellistes. Pour ces derniers, Guarnido n’a pas hésité à mettre, dans ce recueil de recherches, la palette de couleurs qu’il a utilisées pour chaque case représentée. Il y explique ses choix et nous partage aussi ses angoisses et ses hésitations pour élire les couleurs définitives. Ses commentaires sont très pertinents et plein de paradoxes aussi. C’est ainsi qu’on apprend, qu’à un moment donné, qu’il avait oublié une notion de base du dessin dans le tome 3 de « Blacksad » : la profondeur ! Comme un professeur, tout au long du livre, Guarnido répète sans cesse l’importance de la lumière et l'intérêt d’utiliser le blanc du papier pour illustrer un éclat. Ce ne sont que des exemples parmi d’autres que l’apprenti dessinateur et même le bédéphile-qui-ne-connaît-rien-à-la-couleur auront énormément de plaisir à feuilleter « l’histoire des aquarelles » et y découvrir quelques « secrets » de cet auteur. Il est à noter que la plupart de ses esquisses sont paradoxalement très poussées et pourraient parfaitement convenir à une version finale d’une bd ! Ce livre est décidément un grand cadeau pour tous les fans de « Blacksad », merci aux auteurs ! Note finale : 5/5 Hors série : « L'histoire des aquarelles – Tome 2 » Ce hors-série est sorti à l’occasion de la parution du 4ème album de la série « Le Silence, l’enfer », il reprend le même principe que « L’histoire des aquarelles – Tome 1 » en nous expliquant comment Juanjo Guarnido a mis en scène et en couleurs le dernier scénario de J. Diaz Canales. En comparaison avec le tome 1 de « l’histoire des aquarelles », l’album est moins volumineux et par conséquent, moins complet. Il en résulte un hors-série moins surprenant que le premier album de cette série. N’empêche, pour les fans de technique de dessins (ce qui est mon cas) et de « Blacksad », ce tome restera un incontournable pour eux d’autant plus que Juanjo Guarnido n’hésite pas à nous présenter les teintes qu’il a utilisées pour réaliser telle ou telle case. Dans ce deuxième tome, la seule grosse nouveauté présentée réside dans la façon dont l’auteur a conçu les ambiances : il utilise désormais l’outil informatique avant d’ « attaquer » la couleur directe. En conclusion, les lecteurs qui avaient acquis le premier tome de ce hors-série ne seront guère surpris en feuilletant ce nouvel album : ils retrouveront les explications pertinents de Juanjo Guarnido dans la manière dont il a mis en couleurs son album. Les bédéphiles reverront aussi la même maquette. A défaut de m’avoir fait découvrir de nouvelles choses sur la façon de dessiner de Juanjo Guarnido, je ressors très satisfait de cette lecture car je considère ce tome comme un très beau cadeau de Noël (nous sommes en période de fin d’année 2010) : il est rare qu’un grand éditeur publie ce genre de réalisation, merci Dargaud ! Note finale : 4/5

20/01/2007 (MAJ le 12/12/2010) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Body World
Body World

Body World se démarque des lectures classiques par un sujet étonnant et un traitement original de la narration tant au niveau graphique que concernant les couleurs. Dans une Amérique plus ou moins futuriste, après une guerre imaginaire, une communauté urbaine s'est coupée du monde en prenant la forme d'une bourgade bien américaine quoique entourée de forêts et particulièrement attachée à la nature. Suite à la découverte d'une plante inconnue, c'est un personnage bien singulier qui va être appelé à se rendre à Boney Borough pour étudier le végétal : Paul Panther est en effet botaniste mais surtout expert en drogues en tous genres, complètement asocial et toxicomane lui-même. Son arrivée, non contente de semer le trouble dans une communauté trop tranquille, va mettre le feu aux poudres d'une expérience venue d'ailleurs. Le ton de ce récit est assez décalé. Il semble ne jamais trop se prendre au sérieux. Cela se ressent surtout dans ce personnage du "professeur" Panther complètement en marge de la société, toujours plus ou moins shooté, vulgaire, brutal, et pourtant en même temps attachant. Ses relations avec les divers habitants de Boney Borough sont particulières, variées et souvent amusantes. Certains de ces derniers sont également gratinés, avec des caractères bien particuliers, allant de la caricature de gentil naïf aux miliciens dignes de récits d'espionnage. Et puis il y a surtout toutes ces expériences graphiques et narratives autour des effets des différentes drogues et notamment de la drogue télépathique qui constitue le thème principal de l'intrigue. Ce sont des jeux sur les couleurs, des images qui se troublent, se défont, se déforment et se superposent. L'auteur réussit de belle manière à faire passer les émotions et la compréhension de ces "shoots" et de ces "expériences spirituelles". Cela en devient parfois même ludique. Et cela grâce à un dessin soigneusement maîtrisé et intelligemment pensé. Les personnages sont simples, tracés à l'encre noire dans un style proche de la ligne claire. Ils ne sont pas particulièrement jolis, leur anatomie est souvent changeante, mais ces changements vont souvent de pair avec les effets mentaux et visuels des drogues que subissent certains personnages. Le travail sur les couleurs et les matières est très intéressant, original et souvent aussi beau que parlant. C'est toute une ambiance et des sensations qui sont transportées par ces couleurs qui ont un vrai rôle à jouer dans la narration. A noter que l'originalité est également recherchée et trouvée dans l'objet bande dessinée lui-même puisque non content d'être au format à l'italienne, il faut également le tourner à 90° pour lire les grandes doubles planches disposées tout en hauteur. C'est un peu déstabilisant et pas toujours confortable à la lecture mais en tout cas ça change et ça fonctionne assez bien dans le cas présent. Ce comics fut pour moi une intéressante lecture, originale et astucieusement conçue. Même si le sujet ne m'a pas vraiment touché et si la fin m'est apparue légèrement décevante, c'est un album qui vaut la lecture, ne serait-ce que par curiosité et pour voir quelque chose d'assez différent de l'ordinaire.

12/12/2010 (modifier)
Par Superjé
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Jolies ténèbres
Jolies ténèbres

Wouaaaah !!!... Une BD qui nous retourne. De la couverture à la toute dernière page, cette BD est déjà en soit un très belle objet...Un album solide et une des plus belle couverture que j'ai jamais vu, sobre, intrigante, attirante mystique... Mais on ouvrant la BD, je ne connaissais toujours pas son thème. Ce qui m'a d'abord frappé (en crescendo dans l'album quand même), c'est le dessin, le contraste entre ces petits personnages mignons, plein de belles couleurs, digne des meilleurs livres illustrés, rempli d'une gaieté pastel, et ces décors, les animaux et les humains représentés (vivants ou non) qui sont d'une grande qualité et force graphique, d'un réalisme rare, avec des couleurs (je dirais de l'aquarelle) incroyablement belles... Il y a une grande recherche...les cases sont loin d'être brouillonnes. Je connaissais que peu le travail des Kerascoët (à vrai dire je ne leur savais pas une telle maîtrise pour dépeindre les animaux et la nature avec tant de réalisme) qui est un peu dans la veine des auteurs du style Lucie Durbiano ou autres, mais grâce à cet album, ils font désormais parties de mes dessinateurs préférés : "Jolies Ténèbres" ? Assurément dans mon top 5 des plus belles BDs que j'ai pu lire... Et ce scénario... C'est sûrement le plus morbide que j'ai pu lire en BD... Tout commence lorsque une ribambelle de petits personnages sortent du cadavre encore chaud d'une petit fille qui vient de décéder.... Je me plais à imaginer que ces personnages sont la partie invisible de cette fille... L'âme ou l'esprit, le caractère, ses émotions, ses états-d'âmes, ses sentiments, sa mémoire... Tout ce qui est stocké dans notre cerveau. C'est assez trash comme introduction (du moins moi je n'ai jamais vu ça). Et l'on va suivre toute cette marmaille qui va organiser une petite communauté en essayant de survivre (ce qu'ils n'y arrivent pas) avec leur insouciance. Et c'est là que l'horreur s'installe...En crescendo bien sûr ! On est que très rarement confronté à la mort, tout d'abord, on y fait allusion ("-Non, les champignons on a dit qu'on arrêtait ! Il y en a qui sont VE-NE-NEUX. - Ah oui, c'est vrai... Pauvres Joséphine, Margot et Agathe, je les aimais bien.") Au début, je trouvais ça assez drôle (le décalage entre le dessin mignon et les thèmes abordés, y était je pense, pour beaucoup), mais plus j'avançais dans la BD, plus j'avais des espèces de hauts-le-cœur... Combien de fois me suis-je écrié "C'est vraiment dégueulasse ?" Contrairement à pas mal d'autres posteurs, je me suis pas posé trop de questions : "Pourquoi est-elle morte ? Qui est cet homme ? Son meurtrier ? Son père ? A-t-il un rapport avec elle ?" Non, je me suis juste laisser bercer par les sentiments (généralement de dégout) que m'a inspiré la BD. J'en est arrivé à détester certains personnages ( Plim, Zélie... En général j'avais du mal à associer un caractère aux personnages vu qu'ils étaient tous des monstres : d'ignorance, d'orgueil, de gourmandise etc...). J'ai juste trouvé le final légèrement plus léger que le reste de l'album, qui était très dense. Bref, une excellente BD, morbide à fond (voir l'état d'avancement de la décomposition est assez dégoutant), avec un scénario assez bien construit, drôle et écœurant à la fois (on offre toute notre compassion à la pauvre Aurore), avec un dessin vraiment, magnifique... Je vous la conseille... A vos risques et périls !

12/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Apocalypse Nerd
Apocalypse Nerd

Bon alors Apocalypse Nerd, j'ai craqué, je l'ai acheté et je l'ai lu dans la foulée !!! Outre les dessins que je n'aime vraiment pas (c'est très rond, très "style comique" et un peu naïf), tout le côté histoire, relations entre les personnages et évolution des péripéties, on été un bonheur total ! Le scénario est vraiment bien pensé. Au début, l'auteur explique donc (dans sa préface) sa propre crainte et vision des choses s'il se trouvait confronté à un monde à l'envers à cause d'une bombe. Du coup, on avance de scène en scène avec une simplicité et une plausibilité totalement crédible. Pendant toute l'histoire, je me demandais "mais qu'est ce que je ferais, dans ce cas-là, moi ?" et on peut comprendre les choix que font les personnages (même si leurs choix les envoies dans des visions différentes, on peut comprendre les deux façons de penser). Laquelle est la meilleure ? Même après avoir lu cette BD, on ne peut pas trop savoir, et c'est ça qui fait la force de cette bande dessinée, c'est qu'il n'y a pas de "gentille petite morale" ou d'explication rébarbative sur les choix et les conséquences. Le lecteur est totalement livré à lui-même, au même titre que les personnages dans ce monde dévasté. Et puis l'histoire est habillée par une multitude de petites détails bienvenus autant sur la survie que sur la violence qui est en train de prendre possession de ce monde !! Franchement, une très très bonne histoire à lire et à relire pour tous les amateurs de fin du monde !!

11/12/2010 (modifier)
Par raistlin
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chats noirs, chiens blancs
Chats noirs, chiens blancs

Mon premier avis sur ce site que je juge désormais immanquable pour ma passion BD et je choisis ce diptyque peu connu pour commencer. Je ne le mets pas en coup de coeur car je conçois comme l'avis précédent qu'on peut ne pas rentrer dans l'histoire mais personnellement c'est tout le contraire. Le dessin d'abord : je le trouve vraiment beau, avec des couleurs bien choisies, un visage suffisamment expressif pour le personnage principal, une grande recherche des détails. La mélancolie de l'héroïne est bien retranscrite, en tout cas, j'ai été emporté par elle. Les différents climats sont bien représentés, avec une certaine recherche de la mise en page ou des couleurs. Bref, que du plaisir. L'histoire ensuite : certes l'idée est particulière, rencontrer des fantômes n'ayant rien à voir entre eux, voire avec le personnage principal, c'est un peu étrange. Mais encore une fois, je trouve que le tout a une cohérence globale avec le mal être de la jeune fille, cette quête de soi ou de sa vie... Il s'agit aussi, à mon sens, de retranscrire plusieurs climats (les années 60, la révolution, l'adolescence) ainsi que les préoccupations, parfois récurrentes, entre différentes générations, ou encore la recherche de soi... Le travail documentaire fourmille de détails (d'ailleurs expliqués à la fin du 1er tome ce que j'ai énormément apprécié au travers d'un descriptif de l'auteur sur ces recherches). Voilà, j'ai vraiment adoré, et je n'avais qu'une envie à la fin de ce tome, lire la suite. Je complèterai cet avis à la lecture du second tome que je recevrai dans quelques jours. Je croise les doigts, pour ne pas être déçu ! J'ai passé cette BD à un collègue avec qui j'ai échangé plusieurs dizaines de séries, et il a beaucoup aimé également alors que vu l'histoire, je me disais que ça risquait de ne pas plaire... Un coup de coeur perso donc mais pour une BD d'approche très subjective... **** second tome **** Reçu hier soir (NDLR : avec un joli coffret et une aquarelle en prime!Très agréable), je me suis jeté sur ce second chapitre. Non sans angoisse. 2 avis seulement dont le mien, et l'autre peu enthousiaste,une BD sortie en aout et qu'on ne trouve quasiment pas en magasin... Tout cela m'a un peu influencé au tout début de ma lecture. Le trait ne se serait-il pas très légèrement dégradé? Au final, je ne saurai dire. Et puis sincèrement, je reste admirateur de son style. Cadrage, couleurs, dessin, tout y est pour me plaire. Côté scénario, pas de surprise, l'auteur suit une fille qui se cherche, il n'y a pas 36 dénouements possibles. Et je suis rentré une nouvelle fois dans l'histoire sans difficultés. Les fantômes qu'elle croise sont des personnalités particulières, très connues mais dont la vie ne m'est pas familière. Une nouvelle fois, nous retrouvons à la fin toutes les sources et toutes les explications de certains passages ou représentations. J'adore cette démarche! Et puis, surtout le ressenti de l'héroïne était palpable en ce qui me concerne. Etait-ce une modification de l'ambiance, du rythme, ou un trait légèrement redessiné sur le visage, toujours est-il que la simple vue des cases m'a fait ressentir ce que le texte esquissait en guise de fin. J'aime bien également cette idée de plusieurs personnages qui se cherchent à certaines périodes distinctes de leur vie : 20 ou 60 ans.Les préoccupations se rejoignent, la nostalgie prend de la place, la jeunesse en tant que trésor à vivre au mieux devient évidente... Alors, voilà, finalement, contrairement à ce que je laissais entendre lors de mon 1er avis, je mets un coup de coeur ! Et pourquoi pas d'ailleurs ? Mon premier, et tant pis si beaucoup ne s'y retrouve pas. D'abord cet auteur a reçu quelques prix. Ensuite et surtout parce que je vais faire un aveu : je suis tombé amoureux de Gilla... Tout simplement... Si ça, ça ne vaut pas un coup de coeur...

07/12/2010 (MAJ le 10/12/2010) (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Desert Park
Desert Park

Assez surprenant cet album. Il met en regard deux intrigues, l'une dans le présent, l'autre dans le passé. Dans le présent, David est confronté aux fantômes de son passé, surtout ceux d'une vingtaine d'années auparavant, lorsqu'une tempête avait ravagé le camping/centre de loisirs où il était venu passer ses vacances avec ses parents. Laissé libre avec d'autres gamins, il apprivoise le paysage de fin du monde qui l'entoure. La résonance entre les deux époques est largement visible, même si l'auteur n'appuie pas trop dessus, préférant se concentrer sur la période enfantine, lorsqu'un drame idiot est survenu dans ce fameux parc. On approche un peu les thèmes chers à des auteurs comme Stephen King et Gus van Sant, qui savent si bien dépeindre l'adolescence et ses doutes, ses travers. Humeau utilise ce qu'il faut de décalage pour qu'on sorte de la mièvrerie. Son trait fait un peu "nouvelle BD", mais son dépouillement parvient à rendre correctement les sentiments et les évènements. Une chouette première bD.

08/12/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bienvenue
Bienvenue

Jolie petite découverte que voilà... Après le très sympathique Aya de Yopougon, Marguerite Abouet déplace son viseur vers la région parisienne pour nous conter la vie quotidienne d'une jeune Parisienne. Bienvenue est une étudiante en Beaux-Arts cynique et renfermée, qui donne des coups de main à tous ceux qui l'entourent, sans parfois en recevoir de retour. Du coup elle est parfois très agressive, et se rend presque asociale. Mais cette carapace cache en fait une grande timidité, des fêlures dont elle ne s'ouvre pas à ses proches. Je me suis reconnu en Bienvenue. Enfin, Bienvenue ressemble un peu à l'étudiant que j'ai été, c'est sans doute pour ça que j'ai apprécié sa rencontre. Embringuée dans ses peines de coeur, ses amis parfois très encombrants, les voisins dont on se demande ce qu'ils font, ses études ou plutôt ses camarades qui la gonflent prodigieusement, Bienvenue est tout simplement une fille ordinaire. Je lirai la suite.

08/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Le Casse - L'Héritage du Kaiser
Le Casse - L'Héritage du Kaiser

C’est le premier album de la série ‘Le casse’ que je découvre. Je ne pourrais donc le comparer aux précédents. Tout ce que je peux en dire, c’est que ‘L’héritage du Kaiser’ est une bd rudement efficace ! Le contexte : l’Allemagne nazie. « Classique », me direz-vous. Certes, mais à cette nuance près que le récit se situe ici à la veille du conflit mondial, en 1936 plus précisément. L’Allemagne n’a pas encore déclaré la guerre au monde, mais déjà elle se livre à un ménage ethnique à l’intérieur et à des intrigues, sabotages et complots à l’extérieur de ses frontières. Le héros : le major Hans Shoeffer. Un vétéran de la Grande guerre, surentraîné, au faciès balafré, secrètement réfractaire à l’idéologie hitlérienne, qui s’acquitte toutefois avec brio des missions d’élimination que lui confie la Wehrmacht. Un personnage principal relativement froid mais au charisme des plus convaincants. Le sujet : un casse, bien entendu. Mais les auteurs maintiennent volontairement le lecteur dans le flou durant la majeure partie du récit. L’on suit ainsi le major lors de quelques-unes de ses missions, l’on constate par ailleurs que la Gestapo le serre de près et l’on assiste en outre avec curiosité à ce que l’on devine être la préparation dudit casse. Le dessin : un trait sombre et hargneux. Personnellement, c’est d’ailleurs cet aspect de l’album qui m’a immédiatement attiré : cet admirable graphisme à la fois flou et précis. Le résultat : un album qui, s’il n’a peut-être pas la prétention de révolutionner les genres, a à tout le moins le mérite, d’une part, de mêler habilement fusillades et suspense et, d’autre part, d’être parfaitement ficelé. Bref, une bd que je ne pourrais pas honnêtement ne pas vous conseiller !

08/12/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Succube
Succube

Après Base Neptune, Renart nous propose une relecture du mythe de Frankenstein à la sauce moderne. Le récit balance entre deux époques, l'une où un savant (fou, comme il se doit) essaie de guérir sa fille autiste, et l'autre où un jeune homme essaie de comprendre pourquoi l'un de ses meilleurs amis s'est donné la mort. La mise en miroir des deux est un peu laborieuse au début, lé récit aurait peut-être gagné en fluidité. Et pourtant les deux parties se lisent plutôt bien, grâce à un dynamisme incroyable chez Renart. Il prend le temps de bien développer ses séquences, comme celle de l'opération du cerveau, et du coup le récit devient facile à suivre. Son dessin est lui aussi vraiment chouette, même si certains personnages masculins semblent avoir la même tête, et que l'ensemble des personnages ont un teint blafard et jaunâtre. Les influences de Renart sont multiples : les films de la Hammer, le film [REC], avec bien sûr des touches de modernité. J'attends la suite pour me faire une idée définitive, mais pour l'heure, c'est pas mal du tout.

07/12/2010 (modifier)
Couverture de la série Asterios Polyp
Asterios Polyp

« Asterios Polyp » est un album qui m’a attiré au premier regard. J’ai tenté de résister, mais j’ai vite su, avant même de l’ouvrir, que je succomberais à la tentation. Acclamé par la critique outre Atlantique (Will Eisner Award 2010 pour le Best Graphic Album New), ce one shot de 344 pages commence à se faire une place au soleil en France et dans le monde francophone. Il a d’ailleurs été récemment le lauréat du Grand Prix de la Critique ACBD. A la lecture des avis déjà postés sur notre beau site marron, je constate que si « Asterios Polyp » n’est pas toujours apprécié, il ne laisse jamais indifférent. Ce qui ne peut sous aucun prétexte être remis en cause est la qualité matérielle de l’ouvrage déjà mise en exergue par roedlingen : une belle couverture en carton, une jaquette dans les tons mauves et un papier bien épais, très agréable à toucher. Une fois l’album ouvert, on découvre un dessin à l’encrage mauve, en lieu et place du traditionnel noir. Il en résulte un graphisme plus doux et nuancé. David Mazzucchelli a créé Asterios Polyp, un personnage dont jamais le lecteur ne peut déceler les expressions ou sentiments. Mais cette carence est remplacée par les couleurs choisies et le trait soigneusement sélectionné. J’en veux pour preuve les scènes de ménage mettant en scène Asterios et sa femme : le conflit et l’incompréhension sont représentés par la représentation des personnages. Alors que son épouse est tout en courbes, Asterios est très géométrique et anguleux. Une excellente idée et du grand art que de remplacer l’expression faciale par la manière de dessiner la scène. L’histoire est également réussie. Asterios Polyp est un architecte de papier, dont aucune création n’a jamais été réalisée, mais qui a remporté de nombreux prix. Professeur à l’université, il est un homme insupportable, ramenant toujours tout à lui et pensant toujours comprendre mieux que quiconque le monde qui l’entoure. C’est cette attitude détestable qui le mène à la solitude dans laquelle le lecteur le découvre au début de l’histoire. Un incendie le force à quitter son appartement et le jette à la rue. Sans un sou, le voilà obligé de recommencer une nouvelle vie et de se remettre en question. Au rang des déceptions, j’avoue avoir trouvé certains passages un peu longs et peu à propos... mais ce qu’il faut comprendre, c’est que seule la lecture intégrale de l’album permet de comprendre l’utilité de chaque page, de chaque événement de la vie d’Asterios qui nous est révélé. « Asterios Polyp » est une lecture intelligente, passionnante et riche qui, comme un bon vin se déguste et s’apprécie avec le temps. Impossible d’écrire un avis immédiatement. Il m’a fallu trois jours de réflexion pour exprimer mes sensations, mais surtout pour réaliser que sans cette œuvre, ma bibliothèque ne serait pas tout à fait la même. Avec « Asterios Polyp », David Mazzucchelli signe sans doute l’une des meilleure sortie de 2010, voir de la décennie et nous enseigne que même à 50 ans, même quand on croit avoir toujours raison, il n’est jamais trop tard pour se remettre en question.

05/12/2010 (modifier)