"C'est un oiseau..." est un récit d'une rare richesse.
Le scénario semi-autobiographique mixte les vies professionnelle et privée de Steve avec pour lien central Superman.
L'histoire tourne rapidement à une introspection personnelle suite à la proposition d'un job de scénariste pour le personnage de Superman.
Cette nouvelle va raviver des souvenirs dans un premier temps puis des blocages.
Steve va alors travailler sur ce personnage de Superman qu'il n'affectionne pas du tout et lentement apprendre à mieux se comprendre et accepter ses problèmes.
L'histoire est relativement riche et structurée, tout se recoupe. Le résumé de la fiche de la série apporte une approche exhaustive.
On pourrait ne voir dans ce titre qu'une énième BD nombriliste ou un récit pseudo intellectuel sur Superman voir les super-héros en général. Il ne faut surtout pas dissocier les sujets, ils se recoupent constamment et apportent des éléments constructifs à toutes les démarches en cours. Une lecture à tête reposée s'impose car on est plus dans un comics de type indépendant que dans un comics classique de divertissement.
Le maillage scénaristique prend toute sa valeur avec le travail exceptionnel de Teddy Kristiansen qui utilise 21 styles différents avec une maestria rare et des transitions naturelles.
"C'est un oiseau..." n'est pas une comics facile d'accès, la lecture est dense et riche.
Il faut aller de l'avant et être à l'écoute des nombreuses idées développées, car elles ont toutes leur importance comme dans un château de cartes.
Ce récit ne laissera pas indifférent, il appellera des avis tranchés. Ils seront tributaires de la réception du lecteur et de sa capacité à se divertir sans divertissement direct.
J'ai beaucoup aimé, que ce soit le scénario, le dessin ou la couleur.
Je commence par le scénario. Il est prenant, il y a vraiment du suspense, les personnages ont une très grande personnalité, le scénario est de grande qualité.
Le dessin de Christophe Bec à beau être fait d'après photo pour cette BD, je m'en fiche. C'est pas la façon dont tu fais ton dessin qui compte, c'est le résultat et que dire du résultat, j'adore, comparé à Ponzio dont je ne suis pas fan du rendu.
Les couleurs de Sébastien Gérard sont très maîtrisées. C'est un des coloristes dont j'apprécie le plus le travail. Ses couleurs sont naturelles. Il a une très bonne gamme de couleurs et il peint très bien.
Vivement août pour la fin de ce diptyque (j'apprécie que ce soit un diptyque, aussi je trouve ça mieux que les séries ou les auteurs rallongent, nous font de la mixture et les scénarios au final sont plus que décevants).
Je conseille vraiment cet album. Je n'ai pas hésité une seconde pour me le prendre.
PS : comparé à la première série qu'ils ont faite ensemble, Dragan, "Doppelgänger" n'a rien à voir.
J'ai eu un sacré coup de coeur pour cette BD. L'histoire toute simple de l'amour d'un chien pour son maître, et l'affection grandissante du maître pour son chien, c'est plutôt banal, non ? Oui, bien sûr, et je ne peux même pas dire que l'histoire est géniale, le dessin grandiose, les rebondissements multiples... Non, l'histoire est simple et sans chichi, c'est ce qui fait sa force. Serait-ce mes hormones de fille qui ont fait que mes yeux ont piqué à la fin de l'histoire ? Peut-être, c'est sûr que ça manque de zombies, tout ça, c'est pas très violent.
Mais suivre Happy, avec ses émotions basiques (faim, froid, sommeil, calin, amour sans borne), c'est un peu comme se souvenir de son enfance, quand on ne s'occupait de rien et que nos parents étaient alors les limites de notre univers.
De toute façon, un coup de coeur, ça ne se raisonne pas, ça s'explique à peine. J'espère avoir transmis l'envie de le lire, et j'espère que vous l'aimerez.
Suite à un échec, Lulu a envie de liberté et plaque tout, mari, enfants et amis pour s'échapper quelques temps de son quotidien et vivre de nouvelles aventures, faire de nouvelles rencontres.
Une histoire toute simple mais tellement bien racontée par Davodeau que les deux volumes se lisent d'une traite. Je me suis de suite attachée à Lulu et à son besoin de liberté.
Davodeau sait de manière efficace garder le suspense jusqu'au bout (à qui est destinée cette veillée funèbre, où est Lulu au moment où ses amis racontent son histoire ?).
J'ai trouvé le dessin beaucoup plus agréable que dans ses précédents albums, peut-être grâce aux couleurs pastel utilisées, le tout dans les tons bleus et orangés.
J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte!" pour finalement garder "Franchement bien" avec coup de coeur. C'est par "Lulu femme nue" que j'ai abordé l'univers de Davodeau et je ne suis pas prête de le quitter !
Belle surprise ce one-shot.
Nous emmenant aux confins de la Russie dans une époque indéterminée, avec deux frères que tout oppose, sauf leur amour pour leur jeune frère trop tôt disparu, ils vont pourtant en apprendre plus sur eux-mêmes en deux jours qu'en quinze ans...
Le scénario est tout simple, rajoutez à cette trame un soupçon de fantastique avec des animaux à têtes d'animaux, et vous obtenez un récit très efficace, oscillant entre drame intimiste conte fantastique russe. Pour mettre en images ce conte, Merwan s'est adjoint les services de David Alapont, novice en bande dessinée mais storyboarder pour le cinéma depuis plusieurs années. D'emblée j'ai aimé son style. Semi-réaliste, très expressif, doté d'un sens de la mise en scène et du cadrage déjà très mature, il apporte au récit une illustration minérale et lumineuse.
Un chouette one-shot, un 3,5/5 que j'arrondis au point supérieur parce que j'ai vraiment aimé ma lecture.
Après lecture des trois tomes : note 3.7/5
Beaucoup d'exotisme, une certaine sensualité, dans le dessin et les histoires de cette série originale.
La seconde guerre mondiale revisitée par deux auteurs créoles animant un attachant duo des forces françaises libres, Antoine & Maurice, tout aussi îlien.
Leurs missions se succèdent dans des contextes & des terrains variés qui sont très en marge des lieux communs de la seconde guerre mondiale habituellement exposés.
Une certaine constance dans la qualité de la série, les trois tomes se lisent avec plaisir.
Il ne s'agit pas de simples missions ou enquêtes, une part importante est laissée à la psychologie des personnages et des situations. C'est d'ailleurs, pour ma part, le point frappant de cette bd : avec un dessin minimaliste (pas de détails réalistes sur les expressions de visage façon Blueberry avec rides, plis, froncements etc.) et beaucoup de silences (de nombreuses cases sans bulles), les deux auteurs parviennent paradoxalement à exprimer de façon très claire les pensées, le ressenti des protagonistes, leurs personnalités, la tension ambiante.
Tout est en retenue, avec intensité ...
Quelques pointes romanesques par moment, quelque peu façon, allez j'ose, Koinsky à la Pratt (Les Scorpions du désert).
Acheté dès le jour de sa sortie, je me devais de prendre mon temps pour lire cette bande dessinée.
D'ailleurs est-ce encore une bande-dessinée ou alors un carnet de croquis, ou un carnet de voyage?
Ma foi, les trois à la fois.
Et puis de toutes façons, un "Lepage" ne se refuse guère. Plus proche du très réussi "Voyages d'Anna" édité il y a quelques années chez Daniel Maghen que de ses albums précédents, Emmanuel Lepage nous livre là un formidable témoignage sur ces terres froides, témoignage qui nous donne presque envie d'y aller...c'est dire.
Il faut prendre son temps pour savourer ces 150 pages, où alternent croquis, dessins en noir et blanc, dessins en couleurs et surtout de superbes planches, surtout les doubles pages inoubliables (ah! admirez l'aurore australe sous les pinceaux d'Emmanuel Lepage !)
Cette immersion dans cette communauté atypique (chercheurs, touristes, personnels administratifs et militaires) peut laisser de marbre certains lecteurs mais les amateurs de récits de voyages peuvent retrouver les émotions qui se dégagent d'un livre comme "l'usage du monde" (Nicolas Bouvier ) par exemple.
Une bd magnifique à la fois instructive (je ne connaissais des terres australes que les célèbres Iles Kerguelen), richement illustrée et fort bien documentée.
Alors embarquez à bord du "Marion Dufresne" pour un voyage inoubliable.
Ce récit est, à mes yeux, une voire la bd incontournable de ce semestre.
Un régal.
Tout emballé par le récent avis de Sejy sur cet album que je me gardais au chaud depuis trop longtemps, je me suis enfin frotté à cette "lampe merveilleuse".
Jusque là emballé par les différents albums de cette très bonne collection "carrément BD" de chez Glénat, j'ai un peu tiqué sur celui-ci pour un truc tout con : les yeux de merlan frits dont sont affublés les personnages de cette BD (Qui m'a parlé de merlans, mais qui m'a parlé de merlans frits... ???).
Non mais franchement, "tout" est bon dans cette BD. Le format de la collection est pleinement exploité ; Patrick Mallet joue avec virtuosité des libertés qui lui sont ainsi allouées pour composer avec des découpages recherchés ; le trait est maîtrisé, dynamique, expressif et colle parfaitement à l'histoire ; les couleurs de Laurence Croix sont chaudes et bien choisies pour coller au récit ; l'adaptation du texte de William Beckford est bonne et la narration fluide... Reste ces yeux ridicules qui m'ont gâchés une partie du plaisir de cette lecture...
Et c'est vraiment dommage, car le travail fait est remarquable, et ce conte oriental cruel à souhait est composé d'une galerie de terribles personnages : la soif de pouvoir et de richesse balaie tout sur son passage. Mais tout à un prix...
Alors, pour ceux qui pourront faire abstraction de ces yeux éteints en forme de bouton de chemise, le plaisir sera au rendez-vous... Pour les autres, vous êtes prévenus, mais persévérez, cette BD vaut tout de même un bon détour pour toutes ses autres qualités.
PS : Faites moi penser à rappeler à Patrick Mallet qu'on dit que le regard est le miroir de l'âme... Avec un récit tel que celui-là, c'est d'autant plus regrettable...
Après avoir refermé mon exemplaire de Lola Cordova, j’ai compris en quoi cette œuvre pouvait bouleverser les codes établis de la bienveillante école franco-belge du petit monde de la bande dessinée :)
Malgré une couverture un rien immonde qui a dû en faire fuir hélas plus d’un, on nage ici en plein trip psychédélique où les couleurs s’entremêlent et s’entrechoquent telle une réelle partouze et où les codes narratifs sont un poil bousculés.
Malgré mon amour pour le film Kill Bill, Lola Cordova m’a rappelé par son sujet et surtout par la forme employée d’autres plongeons subjectifs issus du cinéma comme le récent Sucker Punch pour l’abnégation et les films de Arren Aronofsky (Requiem for a Dream entre autres).
En effet il faut s’attendre à une véritable montée des sens et mieux vaut remiser Descartes au placard le temps de ce trip hallucinatoire d’une prostituée sous l’influence de diverses drogues, véritable objet du désir masculin et qui va être témoin d’une menace extraterrestre imminente.
Elle va tacher d’en alerter les autorités terriennes qui n’auront de cesse de la narguer mais Lola a plus d’un tour dans son sac. Sur Terre elle use et abuse de son cul, dans l’espace ce sera la même chose :)
Elle est libre Lola, libre de toute contrainte, elle envoie des doigts bien tendus vers qui la contrarie, s'envoie elle même en l'air en prenant du plaisir dans tout ce qu’elle entreprend et s’explose la rétine tout en s’instruisant en devenant la femme la plus évoluée de la planète par un apprentissage par nanocapsules détonnant….
L’auteur a dû user des paradis artificiels chers à Baudelaire pour nous offrir ce récit trash et sensuel si déstabilisant et innovant. Les dessins sont juste superbes et rehaussés par un montage virtuose, le lecteur a juste la sensation de flotter d’un univers à un autre, d’un espace temps vers un autre sans jamais décrocher de sa lecture. On ressent une maîtrise tout cinématographique vraiment enlevée…. Le tout laisse sans voix et donne la patate.
Et Lola dans tout cela ? Si toute cette histoire n’était qu’une vaste fumisterie cherchant à élever cette héroïne au rang d’icône sexuelle ou pas, elle est au centre de l’intrigue, elle irradie chaque page de ses charmes dans toute sa vulgarité et liberté… Tout le reste n’est que secondaire… Ses pouvoirs de ralentir le temps et de créer un mini chaos (passage absolument délicieux) ne sont rien à coté de l’irréversible attraction qu’elle diffuse sur chaque male, humain ou crustacé !
Loin de n’être qu’une simple bd de cul, les scènes érotiques ne sont là que pour servir l’intrigue… ça me rappelle directement l’attraction de Kaiser Sozé dans le film Usual Suspects qui est sublimée par les yeux de ses tiers alors que le principal suspect répond aux questions qu’on lui pose… Le mécanisme est le même avec une intrigue différente.
Et rarement effet secondaire fourni par les drogues ingurgitées n’aura été si visible voire attractif…. La fin appelle une suite fantasmée qui aura lieu un jour ou pas peut-être mais en l’état Lola Cordova est un one-shot OVNI enivrant cherchant à s’échapper constamment du support de bd dans lequel il évolue ce qui en fait selon les interprétations un personnage de serial ou un fantasme collectif masculin…
Bref, à lire absolument au moins une fois…
Je n'avais aucune connaissance particulière sur cette œuvre. C'est donc sans aucune appréhension que j'ai commencé la lecture. Une Très Très bonne bd ! Vraiment content de l'avoir lue !
Pour commencer, on en prend plein les mirettes ! Un dessin de qualité et surtout des couleurs magnifiques. J'aime beaucoup ce style, je trouve qu'il permet un bon transfert de sensation ; c'est un dessin vivant, il a une âme. C'est époustouflant car d'une constante qualité du début à la fin, on ne s'en lasse pas !
Au niveau de l'histoire, j'étais un peu inquiet, une appréhension quand même. J'avais surtout peur de tomber dans les gros stéréotypes que l'on croise dans des ouvrages traitant de la même période. Là, il n'en est rien. On voit ces enfants, qui malgré les problèmes, font preuve d'une grande maturité. C'est beau, c'est touchant. Une scénario merveilleux (en même temps il n'a plus rien à prouver).
Une adaptation réussie à la perfection. C'est réellement prenant.
Une bd de qualité, qui à mon avis ne décevra pas.
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C'est un oiseau...
"C'est un oiseau..." est un récit d'une rare richesse. Le scénario semi-autobiographique mixte les vies professionnelle et privée de Steve avec pour lien central Superman. L'histoire tourne rapidement à une introspection personnelle suite à la proposition d'un job de scénariste pour le personnage de Superman. Cette nouvelle va raviver des souvenirs dans un premier temps puis des blocages. Steve va alors travailler sur ce personnage de Superman qu'il n'affectionne pas du tout et lentement apprendre à mieux se comprendre et accepter ses problèmes. L'histoire est relativement riche et structurée, tout se recoupe. Le résumé de la fiche de la série apporte une approche exhaustive. On pourrait ne voir dans ce titre qu'une énième BD nombriliste ou un récit pseudo intellectuel sur Superman voir les super-héros en général. Il ne faut surtout pas dissocier les sujets, ils se recoupent constamment et apportent des éléments constructifs à toutes les démarches en cours. Une lecture à tête reposée s'impose car on est plus dans un comics de type indépendant que dans un comics classique de divertissement. Le maillage scénaristique prend toute sa valeur avec le travail exceptionnel de Teddy Kristiansen qui utilise 21 styles différents avec une maestria rare et des transitions naturelles. "C'est un oiseau..." n'est pas une comics facile d'accès, la lecture est dense et riche. Il faut aller de l'avant et être à l'écoute des nombreuses idées développées, car elles ont toutes leur importance comme dans un château de cartes. Ce récit ne laissera pas indifférent, il appellera des avis tranchés. Ils seront tributaires de la réception du lecteur et de sa capacité à se divertir sans divertissement direct.
Doppelgänger - Le Double Maléfique
J'ai beaucoup aimé, que ce soit le scénario, le dessin ou la couleur. Je commence par le scénario. Il est prenant, il y a vraiment du suspense, les personnages ont une très grande personnalité, le scénario est de grande qualité. Le dessin de Christophe Bec à beau être fait d'après photo pour cette BD, je m'en fiche. C'est pas la façon dont tu fais ton dessin qui compte, c'est le résultat et que dire du résultat, j'adore, comparé à Ponzio dont je ne suis pas fan du rendu. Les couleurs de Sébastien Gérard sont très maîtrisées. C'est un des coloristes dont j'apprécie le plus le travail. Ses couleurs sont naturelles. Il a une très bonne gamme de couleurs et il peint très bien. Vivement août pour la fin de ce diptyque (j'apprécie que ce soit un diptyque, aussi je trouve ça mieux que les séries ou les auteurs rallongent, nous font de la mixture et les scénarios au final sont plus que décevants). Je conseille vraiment cet album. Je n'ai pas hésité une seconde pour me le prendre. PS : comparé à la première série qu'ils ont faite ensemble, Dragan, "Doppelgänger" n'a rien à voir.
Le Chien Gardien d'étoiles
J'ai eu un sacré coup de coeur pour cette BD. L'histoire toute simple de l'amour d'un chien pour son maître, et l'affection grandissante du maître pour son chien, c'est plutôt banal, non ? Oui, bien sûr, et je ne peux même pas dire que l'histoire est géniale, le dessin grandiose, les rebondissements multiples... Non, l'histoire est simple et sans chichi, c'est ce qui fait sa force. Serait-ce mes hormones de fille qui ont fait que mes yeux ont piqué à la fin de l'histoire ? Peut-être, c'est sûr que ça manque de zombies, tout ça, c'est pas très violent. Mais suivre Happy, avec ses émotions basiques (faim, froid, sommeil, calin, amour sans borne), c'est un peu comme se souvenir de son enfance, quand on ne s'occupait de rien et que nos parents étaient alors les limites de notre univers. De toute façon, un coup de coeur, ça ne se raisonne pas, ça s'explique à peine. J'espère avoir transmis l'envie de le lire, et j'espère que vous l'aimerez.
Lulu Femme Nue
Suite à un échec, Lulu a envie de liberté et plaque tout, mari, enfants et amis pour s'échapper quelques temps de son quotidien et vivre de nouvelles aventures, faire de nouvelles rencontres. Une histoire toute simple mais tellement bien racontée par Davodeau que les deux volumes se lisent d'une traite. Je me suis de suite attachée à Lulu et à son besoin de liberté. Davodeau sait de manière efficace garder le suspense jusqu'au bout (à qui est destinée cette veillée funèbre, où est Lulu au moment où ses amis racontent son histoire ?). J'ai trouvé le dessin beaucoup plus agréable que dans ses précédents albums, peut-être grâce aux couleurs pastel utilisées, le tout dans les tons bleus et orangés. J'ai hésité entre le "Franchement bien" et le "Culte!" pour finalement garder "Franchement bien" avec coup de coeur. C'est par "Lulu femme nue" que j'ai abordé l'univers de Davodeau et je ne suis pas prête de le quitter !
L'Ourso
Belle surprise ce one-shot. Nous emmenant aux confins de la Russie dans une époque indéterminée, avec deux frères que tout oppose, sauf leur amour pour leur jeune frère trop tôt disparu, ils vont pourtant en apprendre plus sur eux-mêmes en deux jours qu'en quinze ans... Le scénario est tout simple, rajoutez à cette trame un soupçon de fantastique avec des animaux à têtes d'animaux, et vous obtenez un récit très efficace, oscillant entre drame intimiste conte fantastique russe. Pour mettre en images ce conte, Merwan s'est adjoint les services de David Alapont, novice en bande dessinée mais storyboarder pour le cinéma depuis plusieurs années. D'emblée j'ai aimé son style. Semi-réaliste, très expressif, doté d'un sens de la mise en scène et du cadrage déjà très mature, il apporte au récit une illustration minérale et lumineuse. Un chouette one-shot, un 3,5/5 que j'arrondis au point supérieur parce que j'ai vraiment aimé ma lecture.
Commando colonial
Après lecture des trois tomes : note 3.7/5 Beaucoup d'exotisme, une certaine sensualité, dans le dessin et les histoires de cette série originale. La seconde guerre mondiale revisitée par deux auteurs créoles animant un attachant duo des forces françaises libres, Antoine & Maurice, tout aussi îlien. Leurs missions se succèdent dans des contextes & des terrains variés qui sont très en marge des lieux communs de la seconde guerre mondiale habituellement exposés. Une certaine constance dans la qualité de la série, les trois tomes se lisent avec plaisir. Il ne s'agit pas de simples missions ou enquêtes, une part importante est laissée à la psychologie des personnages et des situations. C'est d'ailleurs, pour ma part, le point frappant de cette bd : avec un dessin minimaliste (pas de détails réalistes sur les expressions de visage façon Blueberry avec rides, plis, froncements etc.) et beaucoup de silences (de nombreuses cases sans bulles), les deux auteurs parviennent paradoxalement à exprimer de façon très claire les pensées, le ressenti des protagonistes, leurs personnalités, la tension ambiante. Tout est en retenue, avec intensité ... Quelques pointes romanesques par moment, quelque peu façon, allez j'ose, Koinsky à la Pratt (Les Scorpions du désert).
Voyage aux îles de la Désolation
Acheté dès le jour de sa sortie, je me devais de prendre mon temps pour lire cette bande dessinée. D'ailleurs est-ce encore une bande-dessinée ou alors un carnet de croquis, ou un carnet de voyage? Ma foi, les trois à la fois. Et puis de toutes façons, un "Lepage" ne se refuse guère. Plus proche du très réussi "Voyages d'Anna" édité il y a quelques années chez Daniel Maghen que de ses albums précédents, Emmanuel Lepage nous livre là un formidable témoignage sur ces terres froides, témoignage qui nous donne presque envie d'y aller...c'est dire. Il faut prendre son temps pour savourer ces 150 pages, où alternent croquis, dessins en noir et blanc, dessins en couleurs et surtout de superbes planches, surtout les doubles pages inoubliables (ah! admirez l'aurore australe sous les pinceaux d'Emmanuel Lepage !) Cette immersion dans cette communauté atypique (chercheurs, touristes, personnels administratifs et militaires) peut laisser de marbre certains lecteurs mais les amateurs de récits de voyages peuvent retrouver les émotions qui se dégagent d'un livre comme "l'usage du monde" (Nicolas Bouvier ) par exemple. Une bd magnifique à la fois instructive (je ne connaissais des terres australes que les célèbres Iles Kerguelen), richement illustrée et fort bien documentée. Alors embarquez à bord du "Marion Dufresne" pour un voyage inoubliable. Ce récit est, à mes yeux, une voire la bd incontournable de ce semestre. Un régal.
Vathek
Tout emballé par le récent avis de Sejy sur cet album que je me gardais au chaud depuis trop longtemps, je me suis enfin frotté à cette "lampe merveilleuse". Jusque là emballé par les différents albums de cette très bonne collection "carrément BD" de chez Glénat, j'ai un peu tiqué sur celui-ci pour un truc tout con : les yeux de merlan frits dont sont affublés les personnages de cette BD (Qui m'a parlé de merlans, mais qui m'a parlé de merlans frits... ???). Non mais franchement, "tout" est bon dans cette BD. Le format de la collection est pleinement exploité ; Patrick Mallet joue avec virtuosité des libertés qui lui sont ainsi allouées pour composer avec des découpages recherchés ; le trait est maîtrisé, dynamique, expressif et colle parfaitement à l'histoire ; les couleurs de Laurence Croix sont chaudes et bien choisies pour coller au récit ; l'adaptation du texte de William Beckford est bonne et la narration fluide... Reste ces yeux ridicules qui m'ont gâchés une partie du plaisir de cette lecture... Et c'est vraiment dommage, car le travail fait est remarquable, et ce conte oriental cruel à souhait est composé d'une galerie de terribles personnages : la soif de pouvoir et de richesse balaie tout sur son passage. Mais tout à un prix... Alors, pour ceux qui pourront faire abstraction de ces yeux éteints en forme de bouton de chemise, le plaisir sera au rendez-vous... Pour les autres, vous êtes prévenus, mais persévérez, cette BD vaut tout de même un bon détour pour toutes ses autres qualités. PS : Faites moi penser à rappeler à Patrick Mallet qu'on dit que le regard est le miroir de l'âme... Avec un récit tel que celui-là, c'est d'autant plus regrettable...
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Après avoir refermé mon exemplaire de Lola Cordova, j’ai compris en quoi cette œuvre pouvait bouleverser les codes établis de la bienveillante école franco-belge du petit monde de la bande dessinée :) Malgré une couverture un rien immonde qui a dû en faire fuir hélas plus d’un, on nage ici en plein trip psychédélique où les couleurs s’entremêlent et s’entrechoquent telle une réelle partouze et où les codes narratifs sont un poil bousculés. Malgré mon amour pour le film Kill Bill, Lola Cordova m’a rappelé par son sujet et surtout par la forme employée d’autres plongeons subjectifs issus du cinéma comme le récent Sucker Punch pour l’abnégation et les films de Arren Aronofsky (Requiem for a Dream entre autres). En effet il faut s’attendre à une véritable montée des sens et mieux vaut remiser Descartes au placard le temps de ce trip hallucinatoire d’une prostituée sous l’influence de diverses drogues, véritable objet du désir masculin et qui va être témoin d’une menace extraterrestre imminente. Elle va tacher d’en alerter les autorités terriennes qui n’auront de cesse de la narguer mais Lola a plus d’un tour dans son sac. Sur Terre elle use et abuse de son cul, dans l’espace ce sera la même chose :) Elle est libre Lola, libre de toute contrainte, elle envoie des doigts bien tendus vers qui la contrarie, s'envoie elle même en l'air en prenant du plaisir dans tout ce qu’elle entreprend et s’explose la rétine tout en s’instruisant en devenant la femme la plus évoluée de la planète par un apprentissage par nanocapsules détonnant…. L’auteur a dû user des paradis artificiels chers à Baudelaire pour nous offrir ce récit trash et sensuel si déstabilisant et innovant. Les dessins sont juste superbes et rehaussés par un montage virtuose, le lecteur a juste la sensation de flotter d’un univers à un autre, d’un espace temps vers un autre sans jamais décrocher de sa lecture. On ressent une maîtrise tout cinématographique vraiment enlevée…. Le tout laisse sans voix et donne la patate. Et Lola dans tout cela ? Si toute cette histoire n’était qu’une vaste fumisterie cherchant à élever cette héroïne au rang d’icône sexuelle ou pas, elle est au centre de l’intrigue, elle irradie chaque page de ses charmes dans toute sa vulgarité et liberté… Tout le reste n’est que secondaire… Ses pouvoirs de ralentir le temps et de créer un mini chaos (passage absolument délicieux) ne sont rien à coté de l’irréversible attraction qu’elle diffuse sur chaque male, humain ou crustacé ! Loin de n’être qu’une simple bd de cul, les scènes érotiques ne sont là que pour servir l’intrigue… ça me rappelle directement l’attraction de Kaiser Sozé dans le film Usual Suspects qui est sublimée par les yeux de ses tiers alors que le principal suspect répond aux questions qu’on lui pose… Le mécanisme est le même avec une intrigue différente. Et rarement effet secondaire fourni par les drogues ingurgitées n’aura été si visible voire attractif…. La fin appelle une suite fantasmée qui aura lieu un jour ou pas peut-être mais en l’état Lola Cordova est un one-shot OVNI enivrant cherchant à s’échapper constamment du support de bd dans lequel il évolue ce qui en fait selon les interprétations un personnage de serial ou un fantasme collectif masculin… Bref, à lire absolument au moins une fois…
Un sac de billes
Je n'avais aucune connaissance particulière sur cette œuvre. C'est donc sans aucune appréhension que j'ai commencé la lecture. Une Très Très bonne bd ! Vraiment content de l'avoir lue ! Pour commencer, on en prend plein les mirettes ! Un dessin de qualité et surtout des couleurs magnifiques. J'aime beaucoup ce style, je trouve qu'il permet un bon transfert de sensation ; c'est un dessin vivant, il a une âme. C'est époustouflant car d'une constante qualité du début à la fin, on ne s'en lasse pas ! Au niveau de l'histoire, j'étais un peu inquiet, une appréhension quand même. J'avais surtout peur de tomber dans les gros stéréotypes que l'on croise dans des ouvrages traitant de la même période. Là, il n'en est rien. On voit ces enfants, qui malgré les problèmes, font preuve d'une grande maturité. C'est beau, c'est touchant. Une scénario merveilleux (en même temps il n'a plus rien à prouver). Une adaptation réussie à la perfection. C'est réellement prenant. Une bd de qualité, qui à mon avis ne décevra pas.