Alors là, chapeau !
Le dessin est très agréable et donne certaines très belles planches.
Contrairement à certains, j'ai beaucoup aimé le personnage de Julius. Il est intelligent,
ingénieux, et surtout, complètement sans pitié. C'est exactement ce que j'attend d'un
légat romain.
Les décors et costumes sont tràs bien representés, et l'on sent que les auteurs ont fait
une certaine documentation.
Un très bon rapport qualité-prix : la BD fait 80 pages, de plus, on peut s'attendre à au moins 3
autres opus.
Une belle édition, une belle BD, je suis très satisfait, malgré, comme l'ont remarqué certains,
des fautes d'orthographe.
En discutant avec Thierry Gloris à Wavre, celui-ci m’avait dit : « ça, il faut que tu le lises, c’est vachement bien ! ». Oui, mais hé bon, c’est lui qui a écrit le scénario. Alors, forcément, il n’allait pas me dire que c’était de la daube. Je restai donc dubitatif tout en louchant sur l’objet mieux qu’un paparazzi sur l’entrejambe de Paris Hilton.
Et c’est finalement l’avis d’Erwelyn qui m’a décidé à franchir le pas (d’autant plus que la série devra se composer de multiples diptyques, avec donc la possibilité de s’interrompre après deux albums).
Et je ne le regrette pas !
Premier atout : le dessin de Jacques Lamontagne. Riche dans ses décors, caricatural pour ses personnages, variés dans ses angles de vue, dynamique et expressif. Le tout enrobé d’une colorisation soignée qui lui donne un côté lisse mais pas aseptisé. Très bon, en somme.
Deuxième atout : le ton employé. Sans être une série humoristique, l’humour est très présent dans ce récit. Les personnages ne se prennent pas trop au sérieux et c’est tout profit pour des dialogues où les petites piques sont légion. Avec cet univers, les auteurs se font plaisir (grand bien leur fasse) et nous font partager ce plaisir (grand bien me fasse).
Troisième atout : un cadre accrocheur. Ce théâtre fin XIXème, avec toute l’esthétique qui l’accompagne (que ce soit au niveau des costumes, des bâtiments ou des véhicules), mais aussi avec ses références (occultisme, spiritisme et sociétés secrètes) et ses valeurs (les premiers balbutiements de l’émancipation féminine) est un terreau des plus fertiles pour qui veut planter une histoire rocambolesque. Et Thierry Gloris ne s’en prive pas, lui qui exploite en toutes libertés les opportunités offertes par ce décor.
Quatrième et dernier atout : une intrigue accrocheuse, avec des personnages curieux et/ou charismatiques, avec deux pistes qui s’entrecoupent, avec de multiples rebondissements, voilà de quoi tenir le lecteur que je suis en haleine !
Seul bémol : le prix plutôt élevé de l’album. Mais, bon, quand la qualité est au rendez-vous, j’accepte de délier un peu plus que d’habitude les cordons de ma bourse (l’album étant en moyenne plus cher d’un ou deux euro par rapport aux productions du même genre).
Franchement bien, donc !
Burns est de retour !
Dans cette nouvelle série qui commence (oui, ce n'est qu'un premier tome), Charles Burns part très fort. La première chose qui marque c'est la colorisation, très réussie, là où on attend d'habitude Burns sur sa maîtrise du noir et blanc. Pour les amateurs de son trait si caractéristique, rassurez-vous, cette mise en couleur n'altère en rien la qualité de son travail. On découvre juste une nouvelle facette de l'univers si particulier de l'auteur.
Car de ce côté là, pas de changement, les univers dans lesquels il nous entraîne sont toujours aussi déjantés, avec cette touche de malaise, limite malsain, qui pointe. On est toujours sur le fil du rasoir, comme dans "L'antre de la folie" de Carpenter ou l'univers de Lynch, et par moment tout bascule véritablement, sans savoir ce qui tient du réel ou de l'imaginaire.
On notera que Burns s'est en plus amusé à glisser de multiples références à l'univers de Tintin. Reste que je me demande encore pourquoi... Est-ce gratuit ou calculé ? Pas de réponse pour le moment. En tout cas, graphiquement, ces clins d'œils sont tout simplement magnifiques. Il n'est qu'à voir la couverture et la 4e de couverture de cette BD pour en apprécier la beauté. Cornélius est vraiment un éditeur qui aime les beaux objets ! Je suis toujours sous le charme de la qualité des BD qu'ils publient, même si le je n'en apprécie pas forcément le contenu.
Alors, avis aux amateurs de l'étrange, du décalé et de ce qui ne rentre pas dans les cases : bienvenue à la maison (de fous, certes :p) !
J'avais lu il y a un bout de temps Le Troisième Testament, mais j'avais un peu oublié. Alors quand mon libraire m'a parlé de ce tome comme lié à cette série, j'ai rechigné, avant de finalement me jeter dessus quelques semaines plus tard grâce aux avis positifs donnés ici. Et comme presque toujours, je ne le regrette pas !
Je n'ai pas grand chose à rajouter sur ce qui a été dit précédemment... C'est franchement bien, et même si la religion n'est pas ma tasse de thé, ici c'est vivant et la trame est rondement menée jusqu'au bout de ce tome.
Ce qui m'a particulièrement marqué à propos de cette BD, c'est sa taille, qui pourtant ne le laisse pas supposer. On en a vraiment pour son argent ! Page 50, 60, 70... Mais quand s'arrête-t-on ?! 80 pages finalement ! C'est vraiment l'idée première que m'a laissé cette BD. Les auteurs ne se sont vraiment pas fichus de leurs lecteurs !
J'ai hésité entre 4/5 et 5/5, et même si pour moi c'est le coup de cœur du moment, j'ai tout de même du mal à la noter "culte", même si "franchement bien", ce n'est presque pas assez !
Je n’ai pas su résister à l’achat de cette magnifique petite intégrale, parue en novembre de cette année. L’objet en tant que tel est très réussi : une couverture superbe, très « old school british », du papier de qualité et un signet, le tout pour un prix correct.
Sans trop de surprise, je suis très satisfait de cette lecture. J’aime bien ces albums qui développent plusieurs saynètes, reliées entre-elles par un fil conducteur, mais indépendantes. Dans le même style, j’avais particulièrement apprécié Voies off, que je vous recommande d’ailleurs…
Faut-il encore présenter le scénariste, Fabien Velhmann ? Encore une fois, par un formidable tour de force, il réussit en quelques planches à présenter des petites histoires policières, pour la plupart très bien pensées, au développement bien rythmé et à la chute savoureuse. Hormis l’une ou l’autre, j’ai vraiment été conquis par la qualité des scénarii.
Et quand le tout est servi sur un lit de flegme britannique victorien et arrosé d’un humour noir cynique et fin, que demander de plus ?
L’aspect graphique, certes identifiable à d’autre, est réussi. Il colle assez avec ce genre de BD d’humour issues du journal de Spirou.
Au final, je vous ai peut-être donné une idée de cadeau pour les fêtes de fin d’année ? Si vous la voulez pour vous, faites comme moi, allez chercher l’intégrale vous-même ; pourquoi attendre ?
Un vieillard qui décide de décrocher son collant de super-héros poussiéreux après des années de retraite, cela rappelle évidemment le Dark knight de Miller. Cet album de Spider-man m’a pourtant plu bien davantage que celui qui lui a plus que probablement servi de source d’inspiration.
En effet, le personnage du vieux Parker, complètement paumé, pas foutu de garder un job et contiunuellement hanté par le souvenir de sa défunte M.J., m’a paru des plus crédibles.
Par ailleurs, cet album ne manque pas de rythme. De nombreux ennemis de Spidey reprennent du service et se liguent contre ce dernier, pour notre plus grand plaisir.
Spidey ne luttera cette fois pas du côté des autorités, mais au contraire contre le pouvoir, ultra-sécuritaire et liberticide, en place. ‘Spider-man – L’Empire’ ne se concentre d’ailleurs pas exclusivement sur le super-héros. Celui-ci partage la vedette avec la population terrorisée qui décide finalement d’ouvrir les yeux et de se mobiliser contre l’Empire.
Le point faible de ce comic book réside, selon moi, dans son graphisme. Celui-ci se révèle certes original, mais je n’aime pas particulièrement le traitement informatique qu’il a subi.
En conclusion, il s’agit d’un album facile mais bien ficelé et très divertissant qui m’a fait passer un agréable moment et que je conseille dès lors aux amateurs de Spider-man et aux autres.
Quelle claque visuelle !!!!
Au-delà de l’excellent scénario, je retiens surtout cette découverte avec un dessinateur pétri de talent. Son style est personnel, une fois la lecture enclenchée on est absorbé par ces superbes cases. Les couleurs sont pastelles et discrètes, le dessin en impose tout en étant sur la réserve. Le rendu est réaliste et l’ambiance est amplifiée : pour un récit sous-marin, c’est le gage d’une excellente lecture, claustrophobes s’abstenir.
Le scénario est très intelligent, Namor qui donne son nom à la BD est souvent évoqué et ne fait que des apparitions furtives. Le récit se focalise sur des humains à la recherche de l’Atlantide. Ces derniers s’opposent sur les mythes et légendes, le personnage principal voue sa vie à les démystifier.
Les réflexions de ce récit sont poussées mais indirectes, c’est au lecteur d’en tirer les conclusions.
Ce comic est à dévorer des yeux mais pas seulement, car son scénario est de qualité.
C’est difficile de faire plus plaisant et qualitatif.
Ah quel plaisir que de se retrouver tout seul, tordu de rire, après avoir lu une bonne planche ! Ca faisait longtemps qu’une BD ne m’avait fait autant marrer.
Les deux personnages, le jeune Pico et sa petite sœur Ana Ana, sont tout simplement poilants. Les remarques et réflexions d’adultes sont piquantes, d’autant plus sortant de la bouche de ces deux gamins. Mais attention, pas d’humour basique ici, uniquement des blagues très délicates et également quelques scènes plus émotionnelles apportant ainsi un très bon rythme à cette BD. Et comme si cela n’était déjà pas amplement suffisant, les dessins légers, à l’aquarelle, sont exquis et renforcent la finesse de ces histoires.
Quel plaisir et quelle claque encore que cet album de Moebius !
Cette ligne mes amis ! Une fluidité et une justesse dans la simplicité qui ne peut que vous subjuguer. Ça m'a ramené des années en arrière, quand j'avais été happé par les cycles de L'Incal, Avant l'Incal et plus tard paradoxalement par Arzach.
Moebius, c'est un univers à lui tout seul. Ses dessins et les univers qu'il développe se reconnaissent au premier coup d'œil. Après on aime ou on n'aime pas, mais la force de cet auteur tient à la puissance du cachet qu'il a su apposer dans le livre d'histoire de la BD. Et ça tombe bien avec ce nouvel opus, car moi je suis fan !
C'est avec une certaine appréhension que j'ai donc ouvert les pages de ce nouvel album. On a beau s'appeler Moebius, on est pas à l'abri d'une avarie et d'un crash sur la dernière ligne droite...
Déjà, l'objet. Un GRAND format (36x25) agréable au regard avec une première de couverture qui pose tout de suite le décor sur ce qui devrait nous attendre. On tourne un peu les pages d'un papier glacé agréable au toucher, et on replonge dans la palette si radicale et singulière qui fait aussi la marque de fabrique de notre auteur. Après s'y être familiarisé de nouveau, on découvre en fin d'album un cahier de croquis et 2 pages d'explications sur l'histoire d'Arzak et sa genèse.
Un programme alléchant : reste à voir si ce que nous avons dans l'assiette sera à la hauteur du menu annoncé !
Et pour l'instant, j'avoue que l'entrée (en matière) est une vraie réussite. Moebius a su me mettre en appétit, me titiller les papilles et ma curiosité de la meilleure des façons ! Du coup le plat de résistance se fait déjà attendre ! A QUAND LA SUITE ???!!!
Car cette plongée dans l'univers de notre arpenteur (Arzak) est un vrai régal. C'est une véritable apnée dans un monde toujours aussi fouillé et complexe qui se révèle petit à petit. Derrière chaque pas et chaque rencontre se dessine une société avec son organisation, une biodiversité toujours aussi étoffée, des immensités mystérieuses et dangereuses... Bref, l'aventure est au rendez-vous, sans verser dans le simplisme et la caricature. Enfiler les bottes d'Arzak, c'est se jeter à corps perdu dans l'Aventure.
Reste que ce n'est pour le moment qu'un premier tome, et comme disait Bashung "J'ai dans les bottes des montagnes de questions..."
Attendons donc patiemment la suite de ce festin, en espérant ne pas avoir à trop attendre. Il n'y a rien de pire que de manger froid...
Afin de balayer tout de suite les mauvais points, je vais commencer par ceux-ci.
Ces mauvais points sont essentiellement contenus dans le graphisme. Pas qu'il soit moche, loin de là. Le parti pris de faire des esquisses aux contours peu précis rend particulièrement bien l'atmosphère confus qui règne au milieu de cette guerre. Mais ce manque de précision à un gros défaut : la difficulté de reconnaître certains personnages, et donc de s'embrouiller assez rapidement dans cette multitude, particulièrement dans la première moitié du récit qui met en place toute l'intrigue.
Autrement, il faut reconnaître que le scénario est très bien construit, le thème, certes assez banal, mais très bien traité, avec des personnages qui évitent de rentrer dans la caricature (peut-être manquent-ils d'ailleurs d'un peu de charisme aussi), si bien que jusqu'à la fin, il est impossible de vraiment choisir son camp, à l'instar des personnages qui, au milieu de ce combat perdu d'avance, tentent plutôt de sauver leur peau.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Le Troisième Testament - Julius
Alors là, chapeau ! Le dessin est très agréable et donne certaines très belles planches. Contrairement à certains, j'ai beaucoup aimé le personnage de Julius. Il est intelligent, ingénieux, et surtout, complètement sans pitié. C'est exactement ce que j'attend d'un légat romain. Les décors et costumes sont tràs bien representés, et l'on sent que les auteurs ont fait une certaine documentation. Un très bon rapport qualité-prix : la BD fait 80 pages, de plus, on peut s'attendre à au moins 3 autres opus. Une belle édition, une belle BD, je suis très satisfait, malgré, comme l'ont remarqué certains, des fautes d'orthographe.
Aspic Détectives de l'étrange
En discutant avec Thierry Gloris à Wavre, celui-ci m’avait dit : « ça, il faut que tu le lises, c’est vachement bien ! ». Oui, mais hé bon, c’est lui qui a écrit le scénario. Alors, forcément, il n’allait pas me dire que c’était de la daube. Je restai donc dubitatif tout en louchant sur l’objet mieux qu’un paparazzi sur l’entrejambe de Paris Hilton. Et c’est finalement l’avis d’Erwelyn qui m’a décidé à franchir le pas (d’autant plus que la série devra se composer de multiples diptyques, avec donc la possibilité de s’interrompre après deux albums). Et je ne le regrette pas ! Premier atout : le dessin de Jacques Lamontagne. Riche dans ses décors, caricatural pour ses personnages, variés dans ses angles de vue, dynamique et expressif. Le tout enrobé d’une colorisation soignée qui lui donne un côté lisse mais pas aseptisé. Très bon, en somme. Deuxième atout : le ton employé. Sans être une série humoristique, l’humour est très présent dans ce récit. Les personnages ne se prennent pas trop au sérieux et c’est tout profit pour des dialogues où les petites piques sont légion. Avec cet univers, les auteurs se font plaisir (grand bien leur fasse) et nous font partager ce plaisir (grand bien me fasse). Troisième atout : un cadre accrocheur. Ce théâtre fin XIXème, avec toute l’esthétique qui l’accompagne (que ce soit au niveau des costumes, des bâtiments ou des véhicules), mais aussi avec ses références (occultisme, spiritisme et sociétés secrètes) et ses valeurs (les premiers balbutiements de l’émancipation féminine) est un terreau des plus fertiles pour qui veut planter une histoire rocambolesque. Et Thierry Gloris ne s’en prive pas, lui qui exploite en toutes libertés les opportunités offertes par ce décor. Quatrième et dernier atout : une intrigue accrocheuse, avec des personnages curieux et/ou charismatiques, avec deux pistes qui s’entrecoupent, avec de multiples rebondissements, voilà de quoi tenir le lecteur que je suis en haleine ! Seul bémol : le prix plutôt élevé de l’album. Mais, bon, quand la qualité est au rendez-vous, j’accepte de délier un peu plus que d’habitude les cordons de ma bourse (l’album étant en moyenne plus cher d’un ou deux euro par rapport aux productions du même genre). Franchement bien, donc !
Toxic / La Ruche / Calavera
Burns est de retour ! Dans cette nouvelle série qui commence (oui, ce n'est qu'un premier tome), Charles Burns part très fort. La première chose qui marque c'est la colorisation, très réussie, là où on attend d'habitude Burns sur sa maîtrise du noir et blanc. Pour les amateurs de son trait si caractéristique, rassurez-vous, cette mise en couleur n'altère en rien la qualité de son travail. On découvre juste une nouvelle facette de l'univers si particulier de l'auteur. Car de ce côté là, pas de changement, les univers dans lesquels il nous entraîne sont toujours aussi déjantés, avec cette touche de malaise, limite malsain, qui pointe. On est toujours sur le fil du rasoir, comme dans "L'antre de la folie" de Carpenter ou l'univers de Lynch, et par moment tout bascule véritablement, sans savoir ce qui tient du réel ou de l'imaginaire. On notera que Burns s'est en plus amusé à glisser de multiples références à l'univers de Tintin. Reste que je me demande encore pourquoi... Est-ce gratuit ou calculé ? Pas de réponse pour le moment. En tout cas, graphiquement, ces clins d'œils sont tout simplement magnifiques. Il n'est qu'à voir la couverture et la 4e de couverture de cette BD pour en apprécier la beauté. Cornélius est vraiment un éditeur qui aime les beaux objets ! Je suis toujours sous le charme de la qualité des BD qu'ils publient, même si le je n'en apprécie pas forcément le contenu. Alors, avis aux amateurs de l'étrange, du décalé et de ce qui ne rentre pas dans les cases : bienvenue à la maison (de fous, certes :p) !
Le Troisième Testament - Julius
J'avais lu il y a un bout de temps Le Troisième Testament, mais j'avais un peu oublié. Alors quand mon libraire m'a parlé de ce tome comme lié à cette série, j'ai rechigné, avant de finalement me jeter dessus quelques semaines plus tard grâce aux avis positifs donnés ici. Et comme presque toujours, je ne le regrette pas ! Je n'ai pas grand chose à rajouter sur ce qui a été dit précédemment... C'est franchement bien, et même si la religion n'est pas ma tasse de thé, ici c'est vivant et la trame est rondement menée jusqu'au bout de ce tome. Ce qui m'a particulièrement marqué à propos de cette BD, c'est sa taille, qui pourtant ne le laisse pas supposer. On en a vraiment pour son argent ! Page 50, 60, 70... Mais quand s'arrête-t-on ?! 80 pages finalement ! C'est vraiment l'idée première que m'a laissé cette BD. Les auteurs ne se sont vraiment pas fichus de leurs lecteurs ! J'ai hésité entre 4/5 et 5/5, et même si pour moi c'est le coup de cœur du moment, j'ai tout de même du mal à la noter "culte", même si "franchement bien", ce n'est presque pas assez !
Green Manor
Je n’ai pas su résister à l’achat de cette magnifique petite intégrale, parue en novembre de cette année. L’objet en tant que tel est très réussi : une couverture superbe, très « old school british », du papier de qualité et un signet, le tout pour un prix correct. Sans trop de surprise, je suis très satisfait de cette lecture. J’aime bien ces albums qui développent plusieurs saynètes, reliées entre-elles par un fil conducteur, mais indépendantes. Dans le même style, j’avais particulièrement apprécié Voies off, que je vous recommande d’ailleurs… Faut-il encore présenter le scénariste, Fabien Velhmann ? Encore une fois, par un formidable tour de force, il réussit en quelques planches à présenter des petites histoires policières, pour la plupart très bien pensées, au développement bien rythmé et à la chute savoureuse. Hormis l’une ou l’autre, j’ai vraiment été conquis par la qualité des scénarii. Et quand le tout est servi sur un lit de flegme britannique victorien et arrosé d’un humour noir cynique et fin, que demander de plus ? L’aspect graphique, certes identifiable à d’autre, est réussi. Il colle assez avec ce genre de BD d’humour issues du journal de Spirou. Au final, je vous ai peut-être donné une idée de cadeau pour les fêtes de fin d’année ? Si vous la voulez pour vous, faites comme moi, allez chercher l’intégrale vous-même ; pourquoi attendre ?
Spider-Man - L'Empire
Un vieillard qui décide de décrocher son collant de super-héros poussiéreux après des années de retraite, cela rappelle évidemment le Dark knight de Miller. Cet album de Spider-man m’a pourtant plu bien davantage que celui qui lui a plus que probablement servi de source d’inspiration. En effet, le personnage du vieux Parker, complètement paumé, pas foutu de garder un job et contiunuellement hanté par le souvenir de sa défunte M.J., m’a paru des plus crédibles. Par ailleurs, cet album ne manque pas de rythme. De nombreux ennemis de Spidey reprennent du service et se liguent contre ce dernier, pour notre plus grand plaisir. Spidey ne luttera cette fois pas du côté des autorités, mais au contraire contre le pouvoir, ultra-sécuritaire et liberticide, en place. ‘Spider-man – L’Empire’ ne se concentre d’ailleurs pas exclusivement sur le super-héros. Celui-ci partage la vedette avec la population terrorisée qui décide finalement d’ouvrir les yeux et de se mobiliser contre l’Empire. Le point faible de ce comic book réside, selon moi, dans son graphisme. Celui-ci se révèle certes original, mais je n’aime pas particulièrement le traitement informatique qu’il a subi. En conclusion, il s’agit d’un album facile mais bien ficelé et très divertissant qui m’a fait passer un agréable moment et que je conseille dès lors aux amateurs de Spider-man et aux autres.
Namor - Voyage au fond des mers
Quelle claque visuelle !!!! Au-delà de l’excellent scénario, je retiens surtout cette découverte avec un dessinateur pétri de talent. Son style est personnel, une fois la lecture enclenchée on est absorbé par ces superbes cases. Les couleurs sont pastelles et discrètes, le dessin en impose tout en étant sur la réserve. Le rendu est réaliste et l’ambiance est amplifiée : pour un récit sous-marin, c’est le gage d’une excellente lecture, claustrophobes s’abstenir. Le scénario est très intelligent, Namor qui donne son nom à la BD est souvent évoqué et ne fait que des apparitions furtives. Le récit se focalise sur des humains à la recherche de l’Atlantide. Ces derniers s’opposent sur les mythes et légendes, le personnage principal voue sa vie à les démystifier. Les réflexions de ce récit sont poussées mais indirectes, c’est au lecteur d’en tirer les conclusions. Ce comic est à dévorer des yeux mais pas seulement, car son scénario est de qualité. C’est difficile de faire plus plaisant et qualitatif.
Pico Bogue
Ah quel plaisir que de se retrouver tout seul, tordu de rire, après avoir lu une bonne planche ! Ca faisait longtemps qu’une BD ne m’avait fait autant marrer. Les deux personnages, le jeune Pico et sa petite sœur Ana Ana, sont tout simplement poilants. Les remarques et réflexions d’adultes sont piquantes, d’autant plus sortant de la bouche de ces deux gamins. Mais attention, pas d’humour basique ici, uniquement des blagues très délicates et également quelques scènes plus émotionnelles apportant ainsi un très bon rythme à cette BD. Et comme si cela n’était déjà pas amplement suffisant, les dessins légers, à l’aquarelle, sont exquis et renforcent la finesse de ces histoires.
Arzak
Quel plaisir et quelle claque encore que cet album de Moebius ! Cette ligne mes amis ! Une fluidité et une justesse dans la simplicité qui ne peut que vous subjuguer. Ça m'a ramené des années en arrière, quand j'avais été happé par les cycles de L'Incal, Avant l'Incal et plus tard paradoxalement par Arzach. Moebius, c'est un univers à lui tout seul. Ses dessins et les univers qu'il développe se reconnaissent au premier coup d'œil. Après on aime ou on n'aime pas, mais la force de cet auteur tient à la puissance du cachet qu'il a su apposer dans le livre d'histoire de la BD. Et ça tombe bien avec ce nouvel opus, car moi je suis fan ! C'est avec une certaine appréhension que j'ai donc ouvert les pages de ce nouvel album. On a beau s'appeler Moebius, on est pas à l'abri d'une avarie et d'un crash sur la dernière ligne droite... Déjà, l'objet. Un GRAND format (36x25) agréable au regard avec une première de couverture qui pose tout de suite le décor sur ce qui devrait nous attendre. On tourne un peu les pages d'un papier glacé agréable au toucher, et on replonge dans la palette si radicale et singulière qui fait aussi la marque de fabrique de notre auteur. Après s'y être familiarisé de nouveau, on découvre en fin d'album un cahier de croquis et 2 pages d'explications sur l'histoire d'Arzak et sa genèse. Un programme alléchant : reste à voir si ce que nous avons dans l'assiette sera à la hauteur du menu annoncé ! Et pour l'instant, j'avoue que l'entrée (en matière) est une vraie réussite. Moebius a su me mettre en appétit, me titiller les papilles et ma curiosité de la meilleure des façons ! Du coup le plat de résistance se fait déjà attendre ! A QUAND LA SUITE ???!!! Car cette plongée dans l'univers de notre arpenteur (Arzak) est un vrai régal. C'est une véritable apnée dans un monde toujours aussi fouillé et complexe qui se révèle petit à petit. Derrière chaque pas et chaque rencontre se dessine une société avec son organisation, une biodiversité toujours aussi étoffée, des immensités mystérieuses et dangereuses... Bref, l'aventure est au rendez-vous, sans verser dans le simplisme et la caricature. Enfiler les bottes d'Arzak, c'est se jeter à corps perdu dans l'Aventure. Reste que ce n'est pour le moment qu'un premier tome, et comme disait Bashung "J'ai dans les bottes des montagnes de questions..." Attendons donc patiemment la suite de ce festin, en espérant ne pas avoir à trop attendre. Il n'y a rien de pire que de manger froid...
Block 109
Afin de balayer tout de suite les mauvais points, je vais commencer par ceux-ci. Ces mauvais points sont essentiellement contenus dans le graphisme. Pas qu'il soit moche, loin de là. Le parti pris de faire des esquisses aux contours peu précis rend particulièrement bien l'atmosphère confus qui règne au milieu de cette guerre. Mais ce manque de précision à un gros défaut : la difficulté de reconnaître certains personnages, et donc de s'embrouiller assez rapidement dans cette multitude, particulièrement dans la première moitié du récit qui met en place toute l'intrigue. Autrement, il faut reconnaître que le scénario est très bien construit, le thème, certes assez banal, mais très bien traité, avec des personnages qui évitent de rentrer dans la caricature (peut-être manquent-ils d'ailleurs d'un peu de charisme aussi), si bien que jusqu'à la fin, il est impossible de vraiment choisir son camp, à l'instar des personnages qui, au milieu de ce combat perdu d'avance, tentent plutôt de sauver leur peau.