C'est l'histoire complètement improbable d'un peintre embarqué dans une aventure de pirates...
Si vous aimez l'aventure, vous ne pouvez pas passer à côté de cette BD : on ne sait jamais ce qu'il va se passer.
Pas de temps mort, la narration est captivante tout au long de l'histoire. Tour à tour émouvant, drôle, triste et parfois même cruel.
On est à la hauteur des meilleurs Pratt, Bilal ou Bourgeon.
Le dessin est un peu "difficile" au début. Après acclimatation, on se rend compte qu'il sert parfaitement le sujet.
En un mot : du grand art !
Euh comment, je vais pouvoir justifier ça, mettre la note maximale à une série qui vient de commencer. Et pourquoi pas d'ailleurs, il y a bien des séries non terminées qui figure dans les immanquables et celle-ci le mérite sûrement plus que d'autres.
Bah en gros ça fait 3 jours que je l’ai lue et j’en ai encore plein la tête, c’est beau, magnifique, à tomber. On en prend plein les mirettes ; Alex Alice réalise là un exploit, 80 pages pour raconter euh… pas grand-chose mais il arrive à nous captiver grâce à une mise en scène au diapason.
En plus moi, j’avais jamais entendu parler de cette histoire, donc j’ai vraiment plongé la tête la première. Avec, encore une fois, un aussi bon graphisme et d’aussi sublimes couleurs, on est forcément conquis. En espérant que la suite sera du même acabit avec un scénario un poil plus consistant.
Une série hors du commun. Des dessins magnifiques, un noir et blanc majestueux. Une histoire des plus originale avec des rebondissements incessants et des plages latentes comme si on y était. En bref, une série rare à découvrir ou redécouvrir absolument.
Jusqu'à il y a quelques mois, la plupart des titres de Taniguchi me laissait indifférent (parmi eux, les Quartier lointain et autres Le Journal de mon père). Son meilleur restait à mes yeux le peu connu Le Chien Blanco. Même si ce dernier est toujours pour moi une de ses plus belles réussites, j'ai depuis revu mon avis sur l'ensemble de son oeuvre. Cet auteur est doué, il n'y a pas à dire.
Je ne pouvais donc pas manquer la sortie de cette série, racontant l'histoire d'un homme et de son contact avec les animaux (tout ce qui m'avait séduit dans Le Chien Blanco, en somme).
Il fallait s'y attendre : j'adore. Le graphisme est toujours splendide, la trame émouvante à souhait, la narration toujours magistralement maîtrisée. On comprend à la fois l'homme et la bête.
Ce premier tome des aventures du naturaliste Seton est certes simple, mais tellement beau.
Outre le fait que le concept de Donjon Monsters permette toutes les libertés au scénariste, le fait de changer à chaque fois de dessinateur permet d'obtenir de vraies merveilles (je pense tout particulièrement à la Carte Majeure où Andreas a fait un boulot du tonnerre, ou Ramdam chez les Brasseurs qui est splendide, sans oublier Les Profondeurs et Des Soldats d'Honneur dans des styles très différents).
Les Monsters sont des pierres angulaires des histoires de Donjon et permettent d'obtenir foule d'informations sur le donjon, ses personnages, son histoire, tout en permettant des histoires totalement libres et bien souvent très réussies.
Tous les épisodes ne sont pas évidemment du même niveau, mais les perles qui en sortent rattrapent le tout.
Noter une série est toujours un problème. L’aviser ne l’est pas, car on a tout loisir de développer son point de vue, de nuancer, au sein d’un avis. Mais la note, elle, est sèche, abrupte, peu propice à la nuance pour une série qui s’étale sur une trentaine de tomes.
Alors, comment noter une série que l’on a découverte il y a bien des années, qui se développe sur plus de vingt tomes (qu’on n’a pas tous lus), et qu’on pourrait, éventuellement, vouloir noter avec notre regard contemporain ?
Ainsi, j’ai relu la majeure partie de mes albums de Yoko Tsuno, et je dois avouer qu’ils m’ont moins convaincu qu’à l’époque de leur découverte. Cependant, d’autres qui m’avaient laissé un peu froid (Le Dragon de Hong Kong, Le canon de Kra, par exemple) m’ont beaucoup plus touché. Le regard change, inévitablement. Et, de toute façon, on ne peut redécouvrir avec le même émerveillement une œuvre que l’on connaît presque par cœur.
Finalement, c’est donc cet émerveillement initial que j’ai préféré laisser parler. Peu m’importe la froide raison, et la décrue de cette série qui s’étiole. Yoko Tsuno, pour moi, aura rimé avec émerveillement. Certes point sur tous les albums initiaux, mais sur un nombre suffisant pour qu’à mes yeux elle demeure « Culte! ».
De la série initiale, qui a cessé de me convaincre à partir de l’album treize, j’ai cependant moins apprécié La frontière de la vie, Message pour l’éternité, et même La proie et l’ombre. En vérité, presque toutes les aventures terriennes de Yoko. Mais les aventures vinéennes (ou terro-vinénnes)... Que Leloup ait emprunté à des cycles connus de la SF m’importe peu, puisque à l’époque je ne les connaissais pas, et c’est toujours à peine si je les connais. Ah ! ces belles vinéennes à la peau bleue... Que Leloup considère qu’il écrit pour les filles, s’il le veut, mais il a inventé là un magnifique fantasme pour jeunes ados mâles. Et je ne saurais jamais assez le remercier pour cela.
Dans ce cycle, mention spéciale à La Forge de Vulcain (grandiose), aux Titans, qui me touchent encore par leur humanisme délicat, et à La Lumière d’Ixo, pas forcément hyper-crédible, mais assez magique.
Enfin, pour la bonne bouche, je garderai des aventures terrestres La spirale du temps, terriblement poétique, fort et puissant, et L’orgue du Diable, qui reste un de mes albums préférés, toutes séries confondues. Non seulement le Rhin y est assez magique, mais ceux qui l’ont lu savent qu’on y trouve un certain château, qui porte le nom de Katz.
Alors, est-ce que le nom de ce château m’a marqué parce que je sais qu’il signifie « le château du chat » ? Ou est-ce que le nom de Katz, outre qu’il signifie « chat », m’a marqué justement parce qu’il est le nom du fameux château de l’orgue du Diable ? Je ne sais. En tout cas, il se trouve que j’avais oublié que le Katz est situé sur la rive du Rhin, je le croyais nom du château à péage sis sur une île au milieu du Rhin (et non point le château du diable, de fait). Donc... Quoi qu’il en soit, il m’était difficile de passer sous silence ce lien, à mes yeux évident, entre mon pseudonyme d’icelieu et l’univers de Yoko Tsuno.
Pour finir, j’inviterais tous ceux qui s’intéressent à Yoko Tsuno ou qui souhaitent la découvrir, à acquérir les tomes de son intégrale. Un beau travail éditorial a été fait pour nous en apprendre plus au sujet de cette série, et c’est franchement très intéressant. Vous saurez ainsi pourquoi Vinéa s’appelle Vinéa (je l’avais deviné, mais j’étais heureux qu’on me le confirme, car il arrive souvent qu’on s’imagine des étymologies à tort), comment la série fut créée, et en quoi la dernière planche de La frontière de la vie était prophétique (l’anecdote est marquante).
Gaston Lagaffe est un monument national. Et ceux qui ne l’aiment pas devraient être déchus de leur nationalité, jetés aux requins. Car, franchement, Gaston Lagaffe c’est un monument national !
Mais, hum, j’ai un doute : c’est un monument national belge ou français ? M’enfin !
Bientôt, cependant, Gaston Lagaffe sera lu à la rentrée des classes. La belge, bien sûr. Parce qu’en France, pas sûr que ce gros flemmard, qui est pourtant diablement français dans sa paresse, soit en odeur de sainteté au Palais (de l’Élysée). Imaginez quel épouvantable exemple ce benêt (plutôt sympathique, en plus) donne à notre belle jeunesse. Je vous le demande ?
Travailler c’est la santé, ne rien faire c’est la conserver.Gaston Lagaffe illustre à merveille cette grande maxime française, qui brille au fronton de tous nos édifices publics. Plus exactement, qui devrait y briller, si notre pays ne souffrait actuellement d’un complot travailliste.
Franchement, j’espère que la droite, la vraie droite, celle des rentiers, va revenir au pouvoir, qu’on nous laisse glander en paix. M’enfin...
En attendant, planquez vos Gaston Lagaffe, que vous pourrez ressortir lorsque, m’enfin, les vents du farniente souffleront à nouveaux sur notre beau pays.
Néanmoins, ce bref trait d’humour dont j’attends d’être pardonné, car moi aussi je veux entrer au gouvernement, bref ce coupable trait d’humour navrant étant passé, il me semble qu’on aurait tort de faire de Gaston Lagaffe tout à la fois un antihéros, et un symbole politique. Du moins dans les intentions de son auteur. Est-ce parce qu’il est né dans une époque productiviste que Gaston Lagaffe serait l’anti-modèle par excellence ? Est-ce parce que ses aventures sont humoristiques qu’il faut aussitôt voir derrière cet humour une satire sociale et une belle leçon de vie, ode à la paresse et au refus des excès de la société de consommation ? On peut le voir ainsi, mais on peut aussi lire ses « aventures » comme un exemple de poésie absurde et farfelue, car ce qui m’a toujours frappé dans Gaston Lagaffe est moins son aspect corrosif que sa tendresse.
Certes, tendresse du trait n’empêche point le message du propos, néanmoins le personnage est tellement décalé (on se demande bien pourquoi Dupuis ne l’a pas viré depuis la troisième page de son premier album) que Gaston Lagaffe, avant d’être un pamphlet, est « simplement » de l’humour, tendre, burlesque, poétique, bucolique, hédoniste. Et, en tant que tel, un pur bonheur, probablement, et malheureusement, inégalable.
Érigeons-lui donc une statue. Et comptons sur Gaston Lagaffe lui-même pour qu’il la déboulonne... M’enfin !
J'ai mis longtemps avant de trouver les mots pour exprimer ma surprise devant cette oeuvre d'exception.
C'est la première BD que je lis où la coloriste est auteur. C'est-à-dire que la coloriste n'est pas seulement assistante du dessinateur, mais apporte la plus grande partie du sens artistique de l'oeuvre, sa sémantique esthétique. Je dirais même que la coloriste chapeaute et le dessinateur et le scénariste, les "cuisine" et réussit le plat final, dont elle a le plus grand mérite. Elle mériterait de voir son nom sur la fiche technique.
Si vous avez l'occasion de l'avoir sous forme électronique, regardez les fichiers en petites vignettes dans une seule fenêtre, c'est assez révélateur. Je recherche maintenant un écrit de Laurence Croix sur son travail sur Biotope.
EXEMPLES :
Page 23, vous pourrez admirer la façon dont le gris de la base contraste avec le vert de l'environnement. Bien sûr on peut dire que le dessinateur a aidé en choisissant une absence totale de plinthe, mais encore fallait-il exploiter correctement cette opportunité.
Plus en détail, vous noterez que le vert des boissons locales rappelle celui de l'environnement, ce qui fait de la colorisation une connotation narrative. Continuons sur les soleils dont vous noterez qu'ils ne sont PAS colorisés en couleurs chaudes, mais au contraire reprennent un ton de vert. Cela ajoute à, ou même crée 90% de l'ambiance "serre oppressante". Accessoirement, sur les personnages il y a aussi la façon dont le noir des cheveux rejoint le noir des vêtements.
En bas de cette page 23, un personnage devient vert, ce qui annonce son destin proche. Si l'on se reporte maintenant en avant dans l'histoire, à la page 04, on voit que le ton de vert des soleils n'apparait qu'en approchant de la planète, autre annonce particulièrement bien trouvée. On voit donc que la colorisation est devenue une partie indispensable de la structure narrative.
Autre exemple d'intégration narrative, page 10, vous pourrez admirer comment le fond noir du flash back forme un contraste saisissant au milieu de la page, par rapport au fond gris du reste. Et comment il est annoncé subtilement dans la case précédente, par la juxtaposition des deux fonds derrière la narratrice.
Page 33, j'ai apprécié le camaïeu de verts sur le peignoir, et les ocres bruns de la peau, des paupières et des lèvres, mêlés au noir mat des cheveux et des yeux, au noir des contours et des stries de sculpture africaine sur les joues, qui mettent en valeur ce personnage féminin dans cette scène de tension érotique particulièrement sobre.
En somme, dans cette oeuvre c'est le dessinateur qui est souvent l'assistant de la coloriste, en fournissant un support dépouillé qui lui permet d'apporter l'essentiel du sens.
Le dessin est très supérieur à ce que fait Bruno d'habitude. Dessiner un petit gros comme ça, c'est proche du génie. Un petit gros d'anthologie, on peut dire. Les autres personnages sont tout aussi stylés et "funky chic". Mais en plus, il y a une revisite du mobilier des films de SF des années 70 qui est magistrale. Pas un simple emprunt, pas un revival facile, mais une appropriation créatrice, une réinvention.
Le scénario est quant à lui à la base très classique, mais aussi très équilibré, très juste, et se prête admirablement au travail esthétique dont il constitue un support solide. Sur un plan plus subtil, il apporte aussi une distanciation par rapport aux débuts de l'écologie politique : Sa naissance dans les milieux scientifiques, une tendance "profonde" proposant de sacrifier l'humain, un écoterrorisme dans les sociétés anglo-saxonnes...
Ensemble, scénario et dessin montrent une intelligence historique remarquable. La page 03 avec la juxtaposition des Boney M et d'un intérieur de Cosmos 1999 est d'une insolence inouïe.
Bon, en plus, le petit mérite de présenter des noirs comme héros. Je ne suis pas fan de la discrimination positive, mais c'est assez rare en BD pour être signalé, et ici c'est vraiment bien trouvé.
Ca fait vraiment partie des "beaux livres" à acheter.
"Astérix", un grand classique. A lire absolument. De 7 à 77 ans (et même plus), chaque génération y trouvera son compte :
- Les plus jeunes sauront apprécier l’aventure et les gags ;
- Les ados, découvriront les jeux de mots, les anachronismes et les caricatures hilarantes ;
- Et les plus anciens y trouveront une satire de la politique et de la vie moderne.
Les dessins d’Uderzo sont splendides, bien que les personnages changent un peu d’apparence au fils des premiers albums. Les scénarii de Goscinny sont grandioses, humour et aventure garantie. A la mort de ce dernier, c’est Uderzo qui endosse les deux casquettes. Beaucoup disent que l’histoire a perdu en qualité depuis. Moi, je ne suis tout à fait d’accord car les albums suivants : "Le grand fossé", "Le fils d’Astérix" et "Astérix chez Rahazade" font aussi partis de mes préférés. Je dirai donc que Goscinny est irremplaçable mais Uderzo s’en sort extrêmement bien.
Mon album préféré est: "Astérix en Corse".
Pour tous ceux qui en ont marre du quotidien gris et brouillé, voici une perle de poésie et d'humanisme.
"Broussaille", c'est d'abord une atmosphère.
Une atmosphère authentique, féérique, qui tient beaucoup, il est vrai, au talent graphique de Frank Pé. Celui-ci, sans être révolutionnaire, est ce qui se fait de mieux en ligne claire franco-belge. Les histoires sont vraiment très sympas.
Mes albums préférés sont "Les Sculpteurs de lumière" et "La Nuit du Chat", pour toute la poésie qui s'en dégage...
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Isaac le pirate
C'est l'histoire complètement improbable d'un peintre embarqué dans une aventure de pirates... Si vous aimez l'aventure, vous ne pouvez pas passer à côté de cette BD : on ne sait jamais ce qu'il va se passer. Pas de temps mort, la narration est captivante tout au long de l'histoire. Tour à tour émouvant, drôle, triste et parfois même cruel. On est à la hauteur des meilleurs Pratt, Bilal ou Bourgeon. Le dessin est un peu "difficile" au début. Après acclimatation, on se rend compte qu'il sert parfaitement le sujet. En un mot : du grand art !
Siegfried
Euh comment, je vais pouvoir justifier ça, mettre la note maximale à une série qui vient de commencer. Et pourquoi pas d'ailleurs, il y a bien des séries non terminées qui figure dans les immanquables et celle-ci le mérite sûrement plus que d'autres. Bah en gros ça fait 3 jours que je l’ai lue et j’en ai encore plein la tête, c’est beau, magnifique, à tomber. On en prend plein les mirettes ; Alex Alice réalise là un exploit, 80 pages pour raconter euh… pas grand-chose mais il arrive à nous captiver grâce à une mise en scène au diapason. En plus moi, j’avais jamais entendu parler de cette histoire, donc j’ai vraiment plongé la tête la première. Avec, encore une fois, un aussi bon graphisme et d’aussi sublimes couleurs, on est forcément conquis. En espérant que la suite sera du même acabit avec un scénario un poil plus consistant.
Monsieur Mardi-Gras Descendres
Une série hors du commun. Des dessins magnifiques, un noir et blanc majestueux. Une histoire des plus originale avec des rebondissements incessants et des plages latentes comme si on y était. En bref, une série rare à découvrir ou redécouvrir absolument.
Seton, le naturaliste qui voyage
Jusqu'à il y a quelques mois, la plupart des titres de Taniguchi me laissait indifférent (parmi eux, les Quartier lointain et autres Le Journal de mon père). Son meilleur restait à mes yeux le peu connu Le Chien Blanco. Même si ce dernier est toujours pour moi une de ses plus belles réussites, j'ai depuis revu mon avis sur l'ensemble de son oeuvre. Cet auteur est doué, il n'y a pas à dire. Je ne pouvais donc pas manquer la sortie de cette série, racontant l'histoire d'un homme et de son contact avec les animaux (tout ce qui m'avait séduit dans Le Chien Blanco, en somme). Il fallait s'y attendre : j'adore. Le graphisme est toujours splendide, la trame émouvante à souhait, la narration toujours magistralement maîtrisée. On comprend à la fois l'homme et la bête. Ce premier tome des aventures du naturaliste Seton est certes simple, mais tellement beau.
Donjon Monsters
Outre le fait que le concept de Donjon Monsters permette toutes les libertés au scénariste, le fait de changer à chaque fois de dessinateur permet d'obtenir de vraies merveilles (je pense tout particulièrement à la Carte Majeure où Andreas a fait un boulot du tonnerre, ou Ramdam chez les Brasseurs qui est splendide, sans oublier Les Profondeurs et Des Soldats d'Honneur dans des styles très différents). Les Monsters sont des pierres angulaires des histoires de Donjon et permettent d'obtenir foule d'informations sur le donjon, ses personnages, son histoire, tout en permettant des histoires totalement libres et bien souvent très réussies. Tous les épisodes ne sont pas évidemment du même niveau, mais les perles qui en sortent rattrapent le tout.
Yoko Tsuno
Noter une série est toujours un problème. L’aviser ne l’est pas, car on a tout loisir de développer son point de vue, de nuancer, au sein d’un avis. Mais la note, elle, est sèche, abrupte, peu propice à la nuance pour une série qui s’étale sur une trentaine de tomes. Alors, comment noter une série que l’on a découverte il y a bien des années, qui se développe sur plus de vingt tomes (qu’on n’a pas tous lus), et qu’on pourrait, éventuellement, vouloir noter avec notre regard contemporain ? Ainsi, j’ai relu la majeure partie de mes albums de Yoko Tsuno, et je dois avouer qu’ils m’ont moins convaincu qu’à l’époque de leur découverte. Cependant, d’autres qui m’avaient laissé un peu froid (Le Dragon de Hong Kong, Le canon de Kra, par exemple) m’ont beaucoup plus touché. Le regard change, inévitablement. Et, de toute façon, on ne peut redécouvrir avec le même émerveillement une œuvre que l’on connaît presque par cœur. Finalement, c’est donc cet émerveillement initial que j’ai préféré laisser parler. Peu m’importe la froide raison, et la décrue de cette série qui s’étiole. Yoko Tsuno, pour moi, aura rimé avec émerveillement. Certes point sur tous les albums initiaux, mais sur un nombre suffisant pour qu’à mes yeux elle demeure « Culte! ». De la série initiale, qui a cessé de me convaincre à partir de l’album treize, j’ai cependant moins apprécié La frontière de la vie, Message pour l’éternité, et même La proie et l’ombre. En vérité, presque toutes les aventures terriennes de Yoko. Mais les aventures vinéennes (ou terro-vinénnes)... Que Leloup ait emprunté à des cycles connus de la SF m’importe peu, puisque à l’époque je ne les connaissais pas, et c’est toujours à peine si je les connais. Ah ! ces belles vinéennes à la peau bleue... Que Leloup considère qu’il écrit pour les filles, s’il le veut, mais il a inventé là un magnifique fantasme pour jeunes ados mâles. Et je ne saurais jamais assez le remercier pour cela. Dans ce cycle, mention spéciale à La Forge de Vulcain (grandiose), aux Titans, qui me touchent encore par leur humanisme délicat, et à La Lumière d’Ixo, pas forcément hyper-crédible, mais assez magique. Enfin, pour la bonne bouche, je garderai des aventures terrestres La spirale du temps, terriblement poétique, fort et puissant, et L’orgue du Diable, qui reste un de mes albums préférés, toutes séries confondues. Non seulement le Rhin y est assez magique, mais ceux qui l’ont lu savent qu’on y trouve un certain château, qui porte le nom de Katz. Alors, est-ce que le nom de ce château m’a marqué parce que je sais qu’il signifie « le château du chat » ? Ou est-ce que le nom de Katz, outre qu’il signifie « chat », m’a marqué justement parce qu’il est le nom du fameux château de l’orgue du Diable ? Je ne sais. En tout cas, il se trouve que j’avais oublié que le Katz est situé sur la rive du Rhin, je le croyais nom du château à péage sis sur une île au milieu du Rhin (et non point le château du diable, de fait). Donc... Quoi qu’il en soit, il m’était difficile de passer sous silence ce lien, à mes yeux évident, entre mon pseudonyme d’icelieu et l’univers de Yoko Tsuno. Pour finir, j’inviterais tous ceux qui s’intéressent à Yoko Tsuno ou qui souhaitent la découvrir, à acquérir les tomes de son intégrale. Un beau travail éditorial a été fait pour nous en apprendre plus au sujet de cette série, et c’est franchement très intéressant. Vous saurez ainsi pourquoi Vinéa s’appelle Vinéa (je l’avais deviné, mais j’étais heureux qu’on me le confirme, car il arrive souvent qu’on s’imagine des étymologies à tort), comment la série fut créée, et en quoi la dernière planche de La frontière de la vie était prophétique (l’anecdote est marquante).
Gaston Lagaffe
Gaston Lagaffe est un monument national. Et ceux qui ne l’aiment pas devraient être déchus de leur nationalité, jetés aux requins. Car, franchement, Gaston Lagaffe c’est un monument national ! Mais, hum, j’ai un doute : c’est un monument national belge ou français ? M’enfin ! Bientôt, cependant, Gaston Lagaffe sera lu à la rentrée des classes. La belge, bien sûr. Parce qu’en France, pas sûr que ce gros flemmard, qui est pourtant diablement français dans sa paresse, soit en odeur de sainteté au Palais (de l’Élysée). Imaginez quel épouvantable exemple ce benêt (plutôt sympathique, en plus) donne à notre belle jeunesse. Je vous le demande ? Travailler c’est la santé, ne rien faire c’est la conserver. Gaston Lagaffe illustre à merveille cette grande maxime française, qui brille au fronton de tous nos édifices publics. Plus exactement, qui devrait y briller, si notre pays ne souffrait actuellement d’un complot travailliste. Franchement, j’espère que la droite, la vraie droite, celle des rentiers, va revenir au pouvoir, qu’on nous laisse glander en paix. M’enfin... En attendant, planquez vos Gaston Lagaffe, que vous pourrez ressortir lorsque, m’enfin, les vents du farniente souffleront à nouveaux sur notre beau pays. Néanmoins, ce bref trait d’humour dont j’attends d’être pardonné, car moi aussi je veux entrer au gouvernement, bref ce coupable trait d’humour navrant étant passé, il me semble qu’on aurait tort de faire de Gaston Lagaffe tout à la fois un antihéros, et un symbole politique. Du moins dans les intentions de son auteur. Est-ce parce qu’il est né dans une époque productiviste que Gaston Lagaffe serait l’anti-modèle par excellence ? Est-ce parce que ses aventures sont humoristiques qu’il faut aussitôt voir derrière cet humour une satire sociale et une belle leçon de vie, ode à la paresse et au refus des excès de la société de consommation ? On peut le voir ainsi, mais on peut aussi lire ses « aventures » comme un exemple de poésie absurde et farfelue, car ce qui m’a toujours frappé dans Gaston Lagaffe est moins son aspect corrosif que sa tendresse. Certes, tendresse du trait n’empêche point le message du propos, néanmoins le personnage est tellement décalé (on se demande bien pourquoi Dupuis ne l’a pas viré depuis la troisième page de son premier album) que Gaston Lagaffe, avant d’être un pamphlet, est « simplement » de l’humour, tendre, burlesque, poétique, bucolique, hédoniste. Et, en tant que tel, un pur bonheur, probablement, et malheureusement, inégalable. Érigeons-lui donc une statue. Et comptons sur Gaston Lagaffe lui-même pour qu’il la déboulonne... M’enfin !
Biotope
J'ai mis longtemps avant de trouver les mots pour exprimer ma surprise devant cette oeuvre d'exception. C'est la première BD que je lis où la coloriste est auteur. C'est-à-dire que la coloriste n'est pas seulement assistante du dessinateur, mais apporte la plus grande partie du sens artistique de l'oeuvre, sa sémantique esthétique. Je dirais même que la coloriste chapeaute et le dessinateur et le scénariste, les "cuisine" et réussit le plat final, dont elle a le plus grand mérite. Elle mériterait de voir son nom sur la fiche technique. Si vous avez l'occasion de l'avoir sous forme électronique, regardez les fichiers en petites vignettes dans une seule fenêtre, c'est assez révélateur. Je recherche maintenant un écrit de Laurence Croix sur son travail sur Biotope. EXEMPLES : Page 23, vous pourrez admirer la façon dont le gris de la base contraste avec le vert de l'environnement. Bien sûr on peut dire que le dessinateur a aidé en choisissant une absence totale de plinthe, mais encore fallait-il exploiter correctement cette opportunité. Plus en détail, vous noterez que le vert des boissons locales rappelle celui de l'environnement, ce qui fait de la colorisation une connotation narrative. Continuons sur les soleils dont vous noterez qu'ils ne sont PAS colorisés en couleurs chaudes, mais au contraire reprennent un ton de vert. Cela ajoute à, ou même crée 90% de l'ambiance "serre oppressante". Accessoirement, sur les personnages il y a aussi la façon dont le noir des cheveux rejoint le noir des vêtements. En bas de cette page 23, un personnage devient vert, ce qui annonce son destin proche. Si l'on se reporte maintenant en avant dans l'histoire, à la page 04, on voit que le ton de vert des soleils n'apparait qu'en approchant de la planète, autre annonce particulièrement bien trouvée. On voit donc que la colorisation est devenue une partie indispensable de la structure narrative. Autre exemple d'intégration narrative, page 10, vous pourrez admirer comment le fond noir du flash back forme un contraste saisissant au milieu de la page, par rapport au fond gris du reste. Et comment il est annoncé subtilement dans la case précédente, par la juxtaposition des deux fonds derrière la narratrice. Page 33, j'ai apprécié le camaïeu de verts sur le peignoir, et les ocres bruns de la peau, des paupières et des lèvres, mêlés au noir mat des cheveux et des yeux, au noir des contours et des stries de sculpture africaine sur les joues, qui mettent en valeur ce personnage féminin dans cette scène de tension érotique particulièrement sobre. En somme, dans cette oeuvre c'est le dessinateur qui est souvent l'assistant de la coloriste, en fournissant un support dépouillé qui lui permet d'apporter l'essentiel du sens. Le dessin est très supérieur à ce que fait Bruno d'habitude. Dessiner un petit gros comme ça, c'est proche du génie. Un petit gros d'anthologie, on peut dire. Les autres personnages sont tout aussi stylés et "funky chic". Mais en plus, il y a une revisite du mobilier des films de SF des années 70 qui est magistrale. Pas un simple emprunt, pas un revival facile, mais une appropriation créatrice, une réinvention. Le scénario est quant à lui à la base très classique, mais aussi très équilibré, très juste, et se prête admirablement au travail esthétique dont il constitue un support solide. Sur un plan plus subtil, il apporte aussi une distanciation par rapport aux débuts de l'écologie politique : Sa naissance dans les milieux scientifiques, une tendance "profonde" proposant de sacrifier l'humain, un écoterrorisme dans les sociétés anglo-saxonnes... Ensemble, scénario et dessin montrent une intelligence historique remarquable. La page 03 avec la juxtaposition des Boney M et d'un intérieur de Cosmos 1999 est d'une insolence inouïe. Bon, en plus, le petit mérite de présenter des noirs comme héros. Je ne suis pas fan de la discrimination positive, mais c'est assez rare en BD pour être signalé, et ici c'est vraiment bien trouvé. Ca fait vraiment partie des "beaux livres" à acheter.
Astérix
"Astérix", un grand classique. A lire absolument. De 7 à 77 ans (et même plus), chaque génération y trouvera son compte : - Les plus jeunes sauront apprécier l’aventure et les gags ; - Les ados, découvriront les jeux de mots, les anachronismes et les caricatures hilarantes ; - Et les plus anciens y trouveront une satire de la politique et de la vie moderne. Les dessins d’Uderzo sont splendides, bien que les personnages changent un peu d’apparence au fils des premiers albums. Les scénarii de Goscinny sont grandioses, humour et aventure garantie. A la mort de ce dernier, c’est Uderzo qui endosse les deux casquettes. Beaucoup disent que l’histoire a perdu en qualité depuis. Moi, je ne suis tout à fait d’accord car les albums suivants : "Le grand fossé", "Le fils d’Astérix" et "Astérix chez Rahazade" font aussi partis de mes préférés. Je dirai donc que Goscinny est irremplaçable mais Uderzo s’en sort extrêmement bien. Mon album préféré est: "Astérix en Corse".
Broussaille
Pour tous ceux qui en ont marre du quotidien gris et brouillé, voici une perle de poésie et d'humanisme. "Broussaille", c'est d'abord une atmosphère. Une atmosphère authentique, féérique, qui tient beaucoup, il est vrai, au talent graphique de Frank Pé. Celui-ci, sans être révolutionnaire, est ce qui se fait de mieux en ligne claire franco-belge. Les histoires sont vraiment très sympas. Mes albums préférés sont "Les Sculpteurs de lumière" et "La Nuit du Chat", pour toute la poésie qui s'en dégage... A LIRE ABSOLUMENT !