A côté de Monsieur Jabot et ses acolytes (M. Pencil, M. Crepin ou M. Vieux Bois), Bécassine fait figure de petite nouvelle venue dans le monde de la bd. En effet, beaucoup s’accordent pour dire que Rodolphe Töpffer (1799-1846) est celui par qui la BD est née. Oh, évidemment, on ne parlait pas alors de "bande dessinée". Ce compatriote de Zep parlait plus volontiers de "littérature d’estampes" pour décrire ses histoires formées de successions de scènes représentées graphiquement. Point encore de bulle, le texte figurait en dessous de chaque vignette. Cette idée de génie de créer des histoires à partir d’images commentées a notamment été saluée par Goethe.
Son trait tient davantage de la caricature. D’ailleurs le comportement de ses personnages n’est qu’une belle farce grimant le milieu bourgeois, ce qui fait ressortir le côté burlesque de ces récits vaudevillesques. Les situations virent souvent à l'absurde à la suite d’une succession de gags, quiproquos et de retournements de situation qui jalonnent la course au paraître du personnage central. Les histoires se terminent souvent par un mariage mais cela n’est pas pour autant systématiquement synonyme de "fin heureuse". Finalement, Töpffer est bien plus que l’inventeur de la BD, c’est le père d’un nouveau mode d’expression auquel il a également défini des codes.
Cette BD est difficile à noter car il ne correspond plus aux standards actuels. Mais pour un tel monument de la bd et ce qu'il représente, c’est un 5 étoiles bien mérité !
Quintett est pour moi une super surprise. Pas du tout emballé par la couverture, je ne l'aurais jamais ouvert si on ne me l'avait pas conseillé. Sur fond de guerre 14-18, les histoires d'amours des membres d'un groupe de musiciens entre deux bombardements.....
Le concept de la même histoire vue différemment par chacun des protagonistes est souvent utilisé avec plus ou moins de réussite. Là c'est une grande réussite, ou comment un simple détail de la première histoire devient un élément clé de la deuxième. C'est franchement très bien traité. A la fin du premier tome on a une certaine idée de Meric, à la fin du 2eme on en a une toute autre idée... Vivement la suite !
04/12/2007
Et c’est comme ça durant les 4 premiers tomes ! Chacune des histoires croisent et recoupent les 3 autres. Le scénario est maitrisé à la perfection, Franck Giroud est un conteur génial. Rien que ça !
Le dernier tome, la chute, est très différent des autres. Il se passe 16 ans plus tard et vient conclure la série en beauté. On découvre que les petits détails qui ont fait basculer la vie de Dora, Alban, Elias et Nafsika ne sont pas totalement dus au hasard.
Peut être que cette conclusion ne sera pas du gout de tous, mais moi j’ai adoré. Plus encore que ce dernier tome, c’est la relecture de la série complète qui m’a enchanté et me fait passer ma note de 4 à 5 étoiles.
C'est une série époustouflante où le graphisme étonne à chaque planche. S'il est plus édulcoré dans le premier tome, il s'affine et s'autorise des excentricités au fur et à mesure des épisodes. Le point culminant se trouve dans "Guilio et le drôle de monde" qui représente une suite originale à "la Malédiction des Sept boules vertes". Le héros est un doux mélange de Johan et Pirlouit, avec un zeste de Tintin et l'intérêt réside, à mon avis, dans les rencontres avec des personnages hauts en couleur. Merci à l'auteur de nous sortir des sentiers battus.
J'ai du mal à rester insensible aux commentaires précédents !!
"Tank Girl" est une BD culte !! C'est vrai que la traduction en français est plutôt mauvaise !! Pour défendre les traducteurs le vocabulaire original utilisé n'était déjà compréhensible que par une frange underground assez limitée de néo-punks londoniens azimutés.
Azimuté c'est le mot et on aime ou on n’aime pas... justement c'est pour ça que c'est devenu culte !!
On se pâme de plaisir à la lecture de "Tank Girl" ou on déteste et on prend même le temps de faire un post pour le dire !!!
Bref "Tank Girl" fait réagir !!
Bref !! Aux fans de culture "vraiment" underground !! Lisez Tank Girl !!
PS : l'adaptation cinématographique est bien entendu un nanard complet absolument tiédasse.
Murena est un chef d'oeuvre et par conséquent incontournable.
Je connais cette BD (de nom) depuis quelques années mais l'an dernier je me suis décidé à la démarrer.
J'ai trouvé le premier volume assez difficile car il y a beaucoup de similitudes entre certains personnages.
Après quelques lectures ça a passé plutôt bien. Ensuite, j'ai enchaîné tous les volumes d'un seul coup.
L'intrigue est superbe, les dessins de plus en plus précis. Les couleurs collent vraiment bien à cette ambiance peplum. C'est également super documenté et assez fidèle à l'histoire de Néron. Les notes en fin de volume sont vraiment utiles.
Je prends du plaisir à chaque fois que je relis la série et j'attends avec impatience la parution du prochain volume.
Encore une fois bravo pour cette magnifique série.
J’ai découvert l’ordre impair grâce à Shane… et j’ai tout de suite été emballé par l’intrigue. Cette malédiction qui parcourt les siècles et semble répondre à un inévitable dénouement au cœur même de notre actualité ! Une petite similitude avec Le Décalogue !
Moi je conseille cette BD avec beaucoup de plaisir !
Pour une bonne surprise, en voici une excellente...
J’avais acheté ce manga pour avoir (vaguement) entendu parler de son adaptation animée. Et sur le seul écho de ce souvenir j’ai commandé Venus Versus Virus sans même m’intéresser à sa trame, sur la seule foi de son titre, qui me promettait un ouvrage plein de drôlerie. Et par la couverture attiré, qui me promettait de jolies filles, un soupçon de gothisme voire d’érotisme, et quelques combats.
Au fond, c’est bel et bien ce que j’ai découvert dans ce manga, mais absolument point ainsi que je l’attendais, moi qui croyais n’y découvrir que pure distraction.
Gothic lolita... C’est là l’illustration de couverture, qui figure Lucia, et c’est parfois le genre que prendra Sumiré, personnage apparemment falot, qui pourtant vole presque la vedette à Lucia. Gothic Lolita, en effet, car tel était le thème imposé par un magazine japonais.
Gothics lolitas... Après avoir refermé le premier tome de Venus Versus Virus, vous ne les verrez sûrement plus du même œil, usurpatrices d’un genre qu’elles ramènent à un aspect clownesque et totalement superficiel. Car, si ses monstres évoquent l’imaginaire japonais, c’est bel et bien le genre du gothisme littéraire qu’Atsushi Suzumi est parvenu à faire revivre dans ce titre, et à nous rappeler ce qu’il fut vraiment.
Certes, il le fait avec sa patte et son génie propre, dans un univers qui emprunte aux codes des genres du manga japonais. Ainsi de l’humour, qui semble un passage obligé dans nombre de manga. Mais il est ici plus fin qu’ailleurs. Et surtout il ne parvient guère à effacer l’aspect angoissant, poignant et effrayant de ce titre. Même l’ambiguïté de la relation qui unit Lucia et Sumiré renforce cette impression gothique, avec une Lucia qui évoque autant la protectrice que la prédatrice.
Tout cela, que ce soit dans cette relation où il est laissé au seul lecteur le soin de s’imaginer ce qu’il veut bien s’imaginer, ou dans la construction générale de l’histoire et des intrigues qui la composent, tout cela, donc, est mené de main de maître.
Main de maître qui se retrouve, logiquement, dans le dessin parfaitement maîtrisé des personnages (dont les yeux évoquent ceux des chats, ce qui rajoute à la sensation d’étrangeté qui sourd de ce titre), et dans celui des monstres, réellement glaçants ou effrayants.
Aussi, bien que le fantastique horrifique ne soit guère mon genre de prédilection, je ne peux que m’incliner devant la qualité de ce titre dont je n’attendais rien de tel. Une réussite qui ne saurait, j’en suis sûr, que se confirmer dans le second tome à venir.
Au sujet du tome 2 :
En concluant la chronique du premier tome, j’affirmais que le second tome, au vu des qualités du premier, ne pouvait être qu’excellent. J’aurais aussi pu parier, et j’aurais alors gagné mon pari (au moins avec moi-même). Excellent, le deuxième tome de Venus Versus Virus l’est en effet. J’aurais même tendance à penser que l’histoire se bonifie. L’aspect horrifique, limite gore, s’estompe en effet pour céder la place au suspense et au mystère. La relation trouble et ambiguë entre Sumiré et Lucia s’éclaircit quelque peu, mais pour porter de nouvelles interrogations sur la nature d’une Sumiré dont le personnage s’étoffe diablement, de même qu’apparaissent de nouveaux personnages qui apportent leurs propres lots de mystère. Mystères qui devraient être résolus dans les tomes à venir avec, je l’espère, autant que maestria qu’Atsushi Suzumi en a démontré dans ces deux premiers tomes.
Quelle hésitation avant de publier mon avis sur ce thème… Que de retouches enfin il faut bien se lancer.
Comme il me semble réducteur de ne juger Corto qu’avec un note et en global je vais donc le faire album par album en précisant mes impressions sur chacun :
La ballade de la mer salée (Noir et blanc)
Premier opus de la série, il fait office de découverte avec le personnage. On s’y retrouve en zone caribéennes avec des îles des requins des pirates du mystère une femme et l’Aventure. On y découvre un romantique, on y devine un idéaliste, on y voit un rebelle. Pour l’instant on n’est pas encore subjugué, Corto est un peu lointain on ne comprend pas toujours se réactions. Le dessin en noir est blanc est hostile de prime abord mais certaines planches magnifiques nous font rêver et finalement on s’y voit. Près des cocotiers sur des plages de sable fin. Les ados sont à baffer mais finalement n’avait on pas connu çà nous même ? Découverte de Raspoutine, du moine, de Pandora, de Slutter, de Cranio… que de richesse et de complexité, que de diversité et quel bonheur
L’histoire est haletante, la durée de vie incroyable et pas une fois de la lassitude. Sur le dessin quelques planches sont un peu figées et le mouvement laisse parfois à désirer mais peu importe car on rêve…On le lit le relit toujours des nouvelles planches somptueuses redécouvertes et des propos compris à posteriori. C’est magique.
Sous le signe du Capricorne (noir et blanc)
Esotérisme, magie, mixité que de bonheur dans cet épisode, le trait s’affine et le mouvement devient plus souple ce qui rend le noir de moins en moins étrange à l’œil. Le personnage commence à nous être familier, c’est un frère, un cousin. Steiner et Tir Fixe sont deux personnages somptueux dans cette partie du monde de même que Tristan Bahia et bouche dorée. Tristan expérimente le monde de mû qui ne sera revu qu’au dernier épisode de Corto. Parfois on se sent emporté dans de l’irréel que l’on ne maîtrise pas, on ne comprend pas tout mais on rêve et là est l’essentiel.
Scénario magistral avec des personnages qui vont suivre Corto pendant un bout de temps. Le dessin évolue un peu et de plus en plus de planches sont à encadrer.
Toujours un peu plus loin (noir et blanc)
Découverte de nouveaux personnages toujours plus troublants, émouvants ou humains : Vanexia, Soledad, que de belles et troublantes femmes. Corto retrouve la mémoire grâce à la magie. Les endroits sont maintenant maîtrisés et l’univers connu mais Pratt arrive à nous surprendre dans l’extraordinaire lagune des Beaux Songes. L’épisode de Port Ducal est un régal et j’espère ne jamais avoir affaire à la boite magique !
Côté dessins on sent un début d’âge d’or, l’équilibre entre détail mouvement et personnage est proche de trouver le summum, les scénarios se renouvellent comme on voit difficilement dans une série. C’est de l’art
Les Celtiques (Noir et Blanc)
Venise, l’Europe, la Bretagne, des personnages mythiques, toute la mythologie celte, voilà rien de moins que ce qui est donné dans ces épisodes. Nous y avons ici de vrais bijoux de dessins avec un équilibre parfait entre mouvement, héros, arrière plan, finesse.
Je n’en dirai pas plus pour ce qui est à mon avis le chef d’œuvre de Pratt pour Corto dans l’œuvre complète à savoir scénario, dessin, personnages.
J’avoue j’en pleure de bonheur à la lecture.
Les Ethiopiques (noir et blanc)
Nous changeons d’univers puisque désormais nous quittons les îles du pacifique pour l’Afrique. Nous y découvrons Samael et surtout Cush qui reparaîtra dans d’autres albums. L’Afrique inspire Pratt dans de nombreuses aventures et on sent qu’il est ici comme un poisson dans l’eau au milieu des conflits. Sans pour autant avoir l’impression d’ouvrir un livre d’histoire on apprend beaucoup, on est submergé par les références et ébloui par la culture de l’auteur.
Ajouté à cela un dessin maintenant à l’âge d’or (en tous cas à mon sens) on obtient l’un des bijoux de Pratt
Corto Maltese en Sibérie (Noir et blanc)
Dans cet épisode on retrouve avec délectation Raspoutine. Le dessin en revanche redevient parfois un peu mois clair et les mouvements sont moins bien sentis. On a plus ici un roman d’aventure qu’un poème ésotérique illustré. Personnellement c’est l’épisode que j’aime le moins. Pourtant le scénario est solide mais ce n’est pas plus qu’un scénario d’aventure et ayant lu ce que j’ai pu lire avant j’attends plus. Alors évidemment il y a des personnages qui donnent à quelques planches une saveur toute délicieuse tel le baron sanglant.
Un album bien sans plus finalement
Fable de Venise (noir et Blanc)
Si le précédent opus était pauvre en dessin et parlait d’aventures dans celui-ci c’est tout autre chose avec une fable servie dans un décor somptueux de Venise. Certaines planches sont une splendeur. Retour à Venise au milieu d’une multitude de sociétés secrètes aux codes plus ou moins inquiétants. On cherche on devine on se trompe, on philosophe et petit pied d’argent est un bonheur.
Déroutant cet épisode est un bijou d’une taille très inférieure à tous ces prédécesseurs mais d’une portée… théâtrale !
La Jeunesse (Noir et blanc et couleur)
Dans cet album nous revenons en arrière aux sources. On y rencontre des personnages passés à la postérité et on se dit que décidément Corto a bien eu de la chance de côtoyer tous ces monstres sacrés de la littérature, de l’histoire et de la politique. Au héro anonyme Corto rend hommage, lui qui n’a peut être pas fait d’acte de bravoure pour son pays ou tout autre action politique, mais lui qui est encore vivant. Le dessin est beau dans la version couleur avec des teins assez doux, il s’adapte parfaitement aux ambiances et scénario. La première édition était en noir et blanc mais la version couleur contrairement aux autre opus jusque là mérite de coexister avec la version noir et blanc.
La Maison dorée de Samarkand (Noir et Blanc)
Dans cet opus, le dessin se dégrade. Osons le terme même pour un fan comme moi on s'éloigne le la finesse des traits. De plus d'une certaine façon cet épisode est un hybride. Revenant à des histoires d'aventure on a pourtant une très grosse part d'onirisme et de rêve. La rencontre avec son "double", drogues souvenirs, on est constamment à la frontière entre rêve et réalité. De plus Corto lui même ne semble pas s'y retrouver alors que dire du lecteur ! Finalement la fin sauve l'album et d'une certaine façon justifie le style de dessin et la confusion générale. Et du coup on est même tenté de le relire. Al a seconde lecture tout va mieux, et l'onirisme se fait doucement bercer par les rêves y compris pour le lecteur.
Finalement si l'ensemble peut paraitre étrange on est en réalité en phase de mutation avancée : on quitte l'aventure pour rentrer dans le mythe et c'est beau.
Tango (Noir et blanc)
Dernier sursaut vers l'aventure avant l'onirisme total, Tango est un tout petit album par rapport à ses frères. Le dessin retrouve un tracé net même s'il est moins fin que dans les épisodes celtiques et éthiopiques mais l'ambiance le tolère voire le valide. Le scénario est un tantinet super héros-esque avec un Corto défendant la veuve contre l'organisation mafieuse, on a connu notre héros moins justicier. Mais l'ambiance rendue, les dialogues, les regards, les ombres sont tellement belles que l'on se perd dans les faubourgs de buenos aires. Un bon corto d’aventure donc où dessins et scénarios se nourrissent l’un et l’autre pour un rendu très prenant.
Les helvétiques (Couleur)
Que dire de cet album, c’est tout simplement magistral. Le scénario est une merveille de rêve avec des références à n’en plus finir, une culture onirique, un ballet de rêves pour un lecteur en extase. Exclusivement en couleur, cet album est de plus magnifique graphiquement. J'aurai aimé savoir ce qu'il donnait en noir et blanc et j'imagine que çà aurait été merveilleurx Iil fallait que corto soit éternel et qu’il soit jugé aux enfers, c’est désormais chose faite Corto sera bien éternel, le Saint Graal l’a choisi. Pas d’impétuosité, de prétention, rien que du rêve et de la tolérance. On aurait pu croire que la couleur soit un obstacle à la continuité mais que nenni c’est très réussi… Cet album est un délice pour qui le lit lentement en savourant chaque page de rêve chaque planche de créativité.
Mû (noir et blanc puis couleur)
Le scénario est magistral, l’apparente confusion qui y règne est en réalité un épilogue assez magique à la série complète. L’architecture de Mû est un délice dans le dessin. Que dire justement du dessin ? A première vue c’est brouillon et pas clair, pourtant en jetant un œil à la version couleur je me dis que contrairement à toute la série jusqu’à tango ou la couleur vient plutôt contrarier le personnage, dans Mû la couleur est acceptable voire nécessaire(je vais là m'attirer les foudres des puristes !). Les décors sont généralement beaucoup plus travaillés que les personnages ce qui ne passe pas forcément bien au noir et blanc. bref les dessins sont beaux pour qui sait voir où se siue l'attention de Pratt au moment où il dessin c'est à dire généralement dans l'univers autour du héro. On retrouve une porte de Mû déjà vu par tristan il y a bien longtemps et Corto passe de nouveau par un labyrinthe initiatique, véritable référence de tant de sociétés secrètes. C’est la fin d’une histoire, Corto restera maintenant secret on verra peut être son fantôme mais c’est bien de rêve que le lecteur arrivé là est rempli.
Bilan
Corto a passé les épreuves, est mort et revenu à la vie. Il a vaincu la vie et la mort, vécu par delà le bien et le mal, dansé avec les fous, plané avec les mythes, chu avec les humains. C’est maintenant bien une légende.
C’est avec émotion que je lui mets 5 tant j’aimerai lui mettre plus. « les celtiques », « les helvétiques », « corto toujours un peu plus loin », et « les éthiopiques » auraient mérité un 6/5. !
Cependant je comprends tout à fait que l’on ne puisse pas rentrer dans cet univers. D’une part le dessin n’est pas chatoyant il faut l’avouer et la lecture n’est pas du tout facile comme la plupart des ouvrages actuels. Il y règne de plus un ésotérisme assez déroutant et des références pas toujours accessibles. Et pourtant se laisser simplement entrainer à rêver permet de franchir la barrière de Corto pour de purs instants de plaisir.
« Les funérailles de Luce » raconte l'histoire d'une petite fille qui passe quelques unes de ses journées avec son Papi, à la campagne. Elle y rencontre les ami(e)s de son grand-père, les joies d'aller vendre avec lui ses légumes au marché du village, mais aussi un homme nu grand et maigre qui tient par la main une petite fille dont le corps est recouvert d'un linceul et qui porte une petite boîte. Ce couple incongru, c'est la mort, qui va là où les âmes sont à prendre. Et Luce les voit tous deux, et va y être confrontée indirectement.
C'est une histoire simple, comme il s'en passe tous les jours, avec ses joies, ses peines. L'histoire d'une petite fille de 5 ou 6 ans et qui découvre ce que mourir veut dire.
Le dessin en noir et blanc paraît brouillon au feuilletage, mais se révèle particulièrement maîtrisé, et au final très beau. L'expressivité des protagonistes est de plus, exemplaire.
Un ouvrage de 80 pages absolument magnifique, comme il en sort très très peu chaque année.
Un album que j'aimerais voir couvert d'une foultitude de récompenses.
Note : 4,5/5 + coup de coeur.
Superbe !!!!
Trois tomes dévorés pour ne pas dire savourés.
Difficile de définir cette série qui mélange les styles, mais qui met en avant deux personnages atypiques et si humains. Cette amitié nous entraîne dans des périples hauts en couleurs : l'ensemble du scénario peut paraître brouillon, pourtant tout se tient et nous fournit un concentré de plaisir.
Le dessin est impressionnant, un vrai régal pour les yeux.
Petit spoiler : Etonnant parallèle entre le nom du dessinateur de "Carême" et celui du livre Leviathan dans la BD ;-)
Il y a tant de choses à voir et à interpréter dans cette série, que je me délecte déjà à l'idée des prochaines lectures.
J'hésitais entre 4 et 5 pour la note et je me suis décidé à donner un petit coup de main à cette série méconnue en lui mettant le 5, qui lui permettra une entrée dans les immanquables.
Je me posais une question quant au nom de la capitale : "Lanmeurbourg" : ça ne s'invente pas, et près de chez moi il y a une commune qui s'appelle Lanmeur. Je me dis qu'il doit y avoir un lien.... D'ailleurs, il semble y avoir un peu d'autobiographie de la part de Bec, il est difficile de faire la part des choses entre la fiction et le reste.
Rq : cette série sortira certainement de l'anonymat avec la sortie du futur projet de ce binôme d'auteurs : "Deus" programmé cette année chez Soleil.
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A côté de Monsieur Jabot et ses acolytes (M. Pencil, M. Crepin ou M. Vieux Bois), Bécassine fait figure de petite nouvelle venue dans le monde de la bd. En effet, beaucoup s’accordent pour dire que Rodolphe Töpffer (1799-1846) est celui par qui la BD est née. Oh, évidemment, on ne parlait pas alors de "bande dessinée". Ce compatriote de Zep parlait plus volontiers de "littérature d’estampes" pour décrire ses histoires formées de successions de scènes représentées graphiquement. Point encore de bulle, le texte figurait en dessous de chaque vignette. Cette idée de génie de créer des histoires à partir d’images commentées a notamment été saluée par Goethe. Son trait tient davantage de la caricature. D’ailleurs le comportement de ses personnages n’est qu’une belle farce grimant le milieu bourgeois, ce qui fait ressortir le côté burlesque de ces récits vaudevillesques. Les situations virent souvent à l'absurde à la suite d’une succession de gags, quiproquos et de retournements de situation qui jalonnent la course au paraître du personnage central. Les histoires se terminent souvent par un mariage mais cela n’est pas pour autant systématiquement synonyme de "fin heureuse". Finalement, Töpffer est bien plus que l’inventeur de la BD, c’est le père d’un nouveau mode d’expression auquel il a également défini des codes. Cette BD est difficile à noter car il ne correspond plus aux standards actuels. Mais pour un tel monument de la bd et ce qu'il représente, c’est un 5 étoiles bien mérité !
Quintett
Quintett est pour moi une super surprise. Pas du tout emballé par la couverture, je ne l'aurais jamais ouvert si on ne me l'avait pas conseillé. Sur fond de guerre 14-18, les histoires d'amours des membres d'un groupe de musiciens entre deux bombardements..... Le concept de la même histoire vue différemment par chacun des protagonistes est souvent utilisé avec plus ou moins de réussite. Là c'est une grande réussite, ou comment un simple détail de la première histoire devient un élément clé de la deuxième. C'est franchement très bien traité. A la fin du premier tome on a une certaine idée de Meric, à la fin du 2eme on en a une toute autre idée... Vivement la suite ! 04/12/2007 Et c’est comme ça durant les 4 premiers tomes ! Chacune des histoires croisent et recoupent les 3 autres. Le scénario est maitrisé à la perfection, Franck Giroud est un conteur génial. Rien que ça ! Le dernier tome, la chute, est très différent des autres. Il se passe 16 ans plus tard et vient conclure la série en beauté. On découvre que les petits détails qui ont fait basculer la vie de Dora, Alban, Elias et Nafsika ne sont pas totalement dus au hasard. Peut être que cette conclusion ne sera pas du gout de tous, mais moi j’ai adoré. Plus encore que ce dernier tome, c’est la relecture de la série complète qui m’a enchanté et me fait passer ma note de 4 à 5 étoiles.
La Malédiction des sept boules vertes
C'est une série époustouflante où le graphisme étonne à chaque planche. S'il est plus édulcoré dans le premier tome, il s'affine et s'autorise des excentricités au fur et à mesure des épisodes. Le point culminant se trouve dans "Guilio et le drôle de monde" qui représente une suite originale à "la Malédiction des Sept boules vertes". Le héros est un doux mélange de Johan et Pirlouit, avec un zeste de Tintin et l'intérêt réside, à mon avis, dans les rencontres avec des personnages hauts en couleur. Merci à l'auteur de nous sortir des sentiers battus.
Tank Girl
J'ai du mal à rester insensible aux commentaires précédents !! "Tank Girl" est une BD culte !! C'est vrai que la traduction en français est plutôt mauvaise !! Pour défendre les traducteurs le vocabulaire original utilisé n'était déjà compréhensible que par une frange underground assez limitée de néo-punks londoniens azimutés. Azimuté c'est le mot et on aime ou on n’aime pas... justement c'est pour ça que c'est devenu culte !! On se pâme de plaisir à la lecture de "Tank Girl" ou on déteste et on prend même le temps de faire un post pour le dire !!! Bref "Tank Girl" fait réagir !! Bref !! Aux fans de culture "vraiment" underground !! Lisez Tank Girl !! PS : l'adaptation cinématographique est bien entendu un nanard complet absolument tiédasse.
Murena
Murena est un chef d'oeuvre et par conséquent incontournable. Je connais cette BD (de nom) depuis quelques années mais l'an dernier je me suis décidé à la démarrer. J'ai trouvé le premier volume assez difficile car il y a beaucoup de similitudes entre certains personnages. Après quelques lectures ça a passé plutôt bien. Ensuite, j'ai enchaîné tous les volumes d'un seul coup. L'intrigue est superbe, les dessins de plus en plus précis. Les couleurs collent vraiment bien à cette ambiance peplum. C'est également super documenté et assez fidèle à l'histoire de Néron. Les notes en fin de volume sont vraiment utiles. Je prends du plaisir à chaque fois que je relis la série et j'attends avec impatience la parution du prochain volume. Encore une fois bravo pour cette magnifique série.
L'Ordre impair
J’ai découvert l’ordre impair grâce à Shane… et j’ai tout de suite été emballé par l’intrigue. Cette malédiction qui parcourt les siècles et semble répondre à un inévitable dénouement au cœur même de notre actualité ! Une petite similitude avec Le Décalogue ! Moi je conseille cette BD avec beaucoup de plaisir !
Venus Versus Virus
Pour une bonne surprise, en voici une excellente... J’avais acheté ce manga pour avoir (vaguement) entendu parler de son adaptation animée. Et sur le seul écho de ce souvenir j’ai commandé Venus Versus Virus sans même m’intéresser à sa trame, sur la seule foi de son titre, qui me promettait un ouvrage plein de drôlerie. Et par la couverture attiré, qui me promettait de jolies filles, un soupçon de gothisme voire d’érotisme, et quelques combats. Au fond, c’est bel et bien ce que j’ai découvert dans ce manga, mais absolument point ainsi que je l’attendais, moi qui croyais n’y découvrir que pure distraction. Gothic lolita... C’est là l’illustration de couverture, qui figure Lucia, et c’est parfois le genre que prendra Sumiré, personnage apparemment falot, qui pourtant vole presque la vedette à Lucia. Gothic Lolita, en effet, car tel était le thème imposé par un magazine japonais. Gothics lolitas... Après avoir refermé le premier tome de Venus Versus Virus, vous ne les verrez sûrement plus du même œil, usurpatrices d’un genre qu’elles ramènent à un aspect clownesque et totalement superficiel. Car, si ses monstres évoquent l’imaginaire japonais, c’est bel et bien le genre du gothisme littéraire qu’Atsushi Suzumi est parvenu à faire revivre dans ce titre, et à nous rappeler ce qu’il fut vraiment. Certes, il le fait avec sa patte et son génie propre, dans un univers qui emprunte aux codes des genres du manga japonais. Ainsi de l’humour, qui semble un passage obligé dans nombre de manga. Mais il est ici plus fin qu’ailleurs. Et surtout il ne parvient guère à effacer l’aspect angoissant, poignant et effrayant de ce titre. Même l’ambiguïté de la relation qui unit Lucia et Sumiré renforce cette impression gothique, avec une Lucia qui évoque autant la protectrice que la prédatrice. Tout cela, que ce soit dans cette relation où il est laissé au seul lecteur le soin de s’imaginer ce qu’il veut bien s’imaginer, ou dans la construction générale de l’histoire et des intrigues qui la composent, tout cela, donc, est mené de main de maître. Main de maître qui se retrouve, logiquement, dans le dessin parfaitement maîtrisé des personnages (dont les yeux évoquent ceux des chats, ce qui rajoute à la sensation d’étrangeté qui sourd de ce titre), et dans celui des monstres, réellement glaçants ou effrayants. Aussi, bien que le fantastique horrifique ne soit guère mon genre de prédilection, je ne peux que m’incliner devant la qualité de ce titre dont je n’attendais rien de tel. Une réussite qui ne saurait, j’en suis sûr, que se confirmer dans le second tome à venir. Au sujet du tome 2 : En concluant la chronique du premier tome, j’affirmais que le second tome, au vu des qualités du premier, ne pouvait être qu’excellent. J’aurais aussi pu parier, et j’aurais alors gagné mon pari (au moins avec moi-même). Excellent, le deuxième tome de Venus Versus Virus l’est en effet. J’aurais même tendance à penser que l’histoire se bonifie. L’aspect horrifique, limite gore, s’estompe en effet pour céder la place au suspense et au mystère. La relation trouble et ambiguë entre Sumiré et Lucia s’éclaircit quelque peu, mais pour porter de nouvelles interrogations sur la nature d’une Sumiré dont le personnage s’étoffe diablement, de même qu’apparaissent de nouveaux personnages qui apportent leurs propres lots de mystère. Mystères qui devraient être résolus dans les tomes à venir avec, je l’espère, autant que maestria qu’Atsushi Suzumi en a démontré dans ces deux premiers tomes.
Corto Maltese
Quelle hésitation avant de publier mon avis sur ce thème… Que de retouches enfin il faut bien se lancer. Comme il me semble réducteur de ne juger Corto qu’avec un note et en global je vais donc le faire album par album en précisant mes impressions sur chacun : La ballade de la mer salée (Noir et blanc)
Premier opus de la série, il fait office de découverte avec le personnage. On s’y retrouve en zone caribéennes avec des îles des requins des pirates du mystère une femme et l’Aventure. On y découvre un romantique, on y devine un idéaliste, on y voit un rebelle. Pour l’instant on n’est pas encore subjugué, Corto est un peu lointain on ne comprend pas toujours se réactions. Le dessin en noir est blanc est hostile de prime abord mais certaines planches magnifiques nous font rêver et finalement on s’y voit. Près des cocotiers sur des plages de sable fin. Les ados sont à baffer mais finalement n’avait on pas connu çà nous même ? Découverte de Raspoutine, du moine, de Pandora, de Slutter, de Cranio… que de richesse et de complexité, que de diversité et quel bonheur
L’histoire est haletante, la durée de vie incroyable et pas une fois de la lassitude. Sur le dessin quelques planches sont un peu figées et le mouvement laisse parfois à désirer mais peu importe car on rêve…On le lit le relit toujours des nouvelles planches somptueuses redécouvertes et des propos compris à posteriori. C’est magique.
Sous le signe du Capricorne (noir et blanc)
Esotérisme, magie, mixité que de bonheur dans cet épisode, le trait s’affine et le mouvement devient plus souple ce qui rend le noir de moins en moins étrange à l’œil. Le personnage commence à nous être familier, c’est un frère, un cousin. Steiner et Tir Fixe sont deux personnages somptueux dans cette partie du monde de même que Tristan Bahia et bouche dorée. Tristan expérimente le monde de mû qui ne sera revu qu’au dernier épisode de Corto. Parfois on se sent emporté dans de l’irréel que l’on ne maîtrise pas, on ne comprend pas tout mais on rêve et là est l’essentiel.
Scénario magistral avec des personnages qui vont suivre Corto pendant un bout de temps. Le dessin évolue un peu et de plus en plus de planches sont à encadrer.
Toujours un peu plus loin (noir et blanc)
Découverte de nouveaux personnages toujours plus troublants, émouvants ou humains : Vanexia, Soledad, que de belles et troublantes femmes. Corto retrouve la mémoire grâce à la magie. Les endroits sont maintenant maîtrisés et l’univers connu mais Pratt arrive à nous surprendre dans l’extraordinaire lagune des Beaux Songes. L’épisode de Port Ducal est un régal et j’espère ne jamais avoir affaire à la boite magique !
Côté dessins on sent un début d’âge d’or, l’équilibre entre détail mouvement et personnage est proche de trouver le summum, les scénarios se renouvellent comme on voit difficilement dans une série. C’est de l’art
Les Celtiques (Noir et Blanc)
Venise, l’Europe, la Bretagne, des personnages mythiques, toute la mythologie celte, voilà rien de moins que ce qui est donné dans ces épisodes. Nous y avons ici de vrais bijoux de dessins avec un équilibre parfait entre mouvement, héros, arrière plan, finesse.
Je n’en dirai pas plus pour ce qui est à mon avis le chef d’œuvre de Pratt pour Corto dans l’œuvre complète à savoir scénario, dessin, personnages.
J’avoue j’en pleure de bonheur à la lecture.
Les Ethiopiques (noir et blanc)
Nous changeons d’univers puisque désormais nous quittons les îles du pacifique pour l’Afrique. Nous y découvrons Samael et surtout Cush qui reparaîtra dans d’autres albums. L’Afrique inspire Pratt dans de nombreuses aventures et on sent qu’il est ici comme un poisson dans l’eau au milieu des conflits. Sans pour autant avoir l’impression d’ouvrir un livre d’histoire on apprend beaucoup, on est submergé par les références et ébloui par la culture de l’auteur.
Ajouté à cela un dessin maintenant à l’âge d’or (en tous cas à mon sens) on obtient l’un des bijoux de Pratt
Corto Maltese en Sibérie (Noir et blanc)
Dans cet épisode on retrouve avec délectation Raspoutine. Le dessin en revanche redevient parfois un peu mois clair et les mouvements sont moins bien sentis. On a plus ici un roman d’aventure qu’un poème ésotérique illustré. Personnellement c’est l’épisode que j’aime le moins. Pourtant le scénario est solide mais ce n’est pas plus qu’un scénario d’aventure et ayant lu ce que j’ai pu lire avant j’attends plus. Alors évidemment il y a des personnages qui donnent à quelques planches une saveur toute délicieuse tel le baron sanglant.
Un album bien sans plus finalement
Fable de Venise (noir et Blanc)
Si le précédent opus était pauvre en dessin et parlait d’aventures dans celui-ci c’est tout autre chose avec une fable servie dans un décor somptueux de Venise. Certaines planches sont une splendeur. Retour à Venise au milieu d’une multitude de sociétés secrètes aux codes plus ou moins inquiétants. On cherche on devine on se trompe, on philosophe et petit pied d’argent est un bonheur.
Déroutant cet épisode est un bijou d’une taille très inférieure à tous ces prédécesseurs mais d’une portée… théâtrale !
La Jeunesse (Noir et blanc et couleur)
Dans cet album nous revenons en arrière aux sources. On y rencontre des personnages passés à la postérité et on se dit que décidément Corto a bien eu de la chance de côtoyer tous ces monstres sacrés de la littérature, de l’histoire et de la politique. Au héro anonyme Corto rend hommage, lui qui n’a peut être pas fait d’acte de bravoure pour son pays ou tout autre action politique, mais lui qui est encore vivant. Le dessin est beau dans la version couleur avec des teins assez doux, il s’adapte parfaitement aux ambiances et scénario. La première édition était en noir et blanc mais la version couleur contrairement aux autre opus jusque là mérite de coexister avec la version noir et blanc.
La Maison dorée de Samarkand (Noir et Blanc)
Dans cet opus, le dessin se dégrade. Osons le terme même pour un fan comme moi on s'éloigne le la finesse des traits. De plus d'une certaine façon cet épisode est un hybride. Revenant à des histoires d'aventure on a pourtant une très grosse part d'onirisme et de rêve. La rencontre avec son "double", drogues souvenirs, on est constamment à la frontière entre rêve et réalité. De plus Corto lui même ne semble pas s'y retrouver alors que dire du lecteur ! Finalement la fin sauve l'album et d'une certaine façon justifie le style de dessin et la confusion générale. Et du coup on est même tenté de le relire. Al a seconde lecture tout va mieux, et l'onirisme se fait doucement bercer par les rêves y compris pour le lecteur.
Finalement si l'ensemble peut paraitre étrange on est en réalité en phase de mutation avancée : on quitte l'aventure pour rentrer dans le mythe et c'est beau.
Tango (Noir et blanc)
Dernier sursaut vers l'aventure avant l'onirisme total, Tango est un tout petit album par rapport à ses frères. Le dessin retrouve un tracé net même s'il est moins fin que dans les épisodes celtiques et éthiopiques mais l'ambiance le tolère voire le valide. Le scénario est un tantinet super héros-esque avec un Corto défendant la veuve contre l'organisation mafieuse, on a connu notre héros moins justicier. Mais l'ambiance rendue, les dialogues, les regards, les ombres sont tellement belles que l'on se perd dans les faubourgs de buenos aires. Un bon corto d’aventure donc où dessins et scénarios se nourrissent l’un et l’autre pour un rendu très prenant.
Les helvétiques (Couleur)
Que dire de cet album, c’est tout simplement magistral. Le scénario est une merveille de rêve avec des références à n’en plus finir, une culture onirique, un ballet de rêves pour un lecteur en extase. Exclusivement en couleur, cet album est de plus magnifique graphiquement. J'aurai aimé savoir ce qu'il donnait en noir et blanc et j'imagine que çà aurait été merveilleurx Iil fallait que corto soit éternel et qu’il soit jugé aux enfers, c’est désormais chose faite Corto sera bien éternel, le Saint Graal l’a choisi. Pas d’impétuosité, de prétention, rien que du rêve et de la tolérance. On aurait pu croire que la couleur soit un obstacle à la continuité mais que nenni c’est très réussi… Cet album est un délice pour qui le lit lentement en savourant chaque page de rêve chaque planche de créativité.
Mû (noir et blanc puis couleur)
Le scénario est magistral, l’apparente confusion qui y règne est en réalité un épilogue assez magique à la série complète. L’architecture de Mû est un délice dans le dessin. Que dire justement du dessin ? A première vue c’est brouillon et pas clair, pourtant en jetant un œil à la version couleur je me dis que contrairement à toute la série jusqu’à tango ou la couleur vient plutôt contrarier le personnage, dans Mû la couleur est acceptable voire nécessaire(je vais là m'attirer les foudres des puristes !). Les décors sont généralement beaucoup plus travaillés que les personnages ce qui ne passe pas forcément bien au noir et blanc. bref les dessins sont beaux pour qui sait voir où se siue l'attention de Pratt au moment où il dessin c'est à dire généralement dans l'univers autour du héro. On retrouve une porte de Mû déjà vu par tristan il y a bien longtemps et Corto passe de nouveau par un labyrinthe initiatique, véritable référence de tant de sociétés secrètes. C’est la fin d’une histoire, Corto restera maintenant secret on verra peut être son fantôme mais c’est bien de rêve que le lecteur arrivé là est rempli.
Bilan
Corto a passé les épreuves, est mort et revenu à la vie. Il a vaincu la vie et la mort, vécu par delà le bien et le mal, dansé avec les fous, plané avec les mythes, chu avec les humains. C’est maintenant bien une légende.
C’est avec émotion que je lui mets 5 tant j’aimerai lui mettre plus. « les celtiques », « les helvétiques », « corto toujours un peu plus loin », et « les éthiopiques » auraient mérité un 6/5. !
Cependant je comprends tout à fait que l’on ne puisse pas rentrer dans cet univers. D’une part le dessin n’est pas chatoyant il faut l’avouer et la lecture n’est pas du tout facile comme la plupart des ouvrages actuels. Il y règne de plus un ésotérisme assez déroutant et des références pas toujours accessibles. Et pourtant se laisser simplement entrainer à rêver permet de franchir la barrière de Corto pour de purs instants de plaisir.
Les Funérailles de Luce
« Les funérailles de Luce » raconte l'histoire d'une petite fille qui passe quelques unes de ses journées avec son Papi, à la campagne. Elle y rencontre les ami(e)s de son grand-père, les joies d'aller vendre avec lui ses légumes au marché du village, mais aussi un homme nu grand et maigre qui tient par la main une petite fille dont le corps est recouvert d'un linceul et qui porte une petite boîte. Ce couple incongru, c'est la mort, qui va là où les âmes sont à prendre. Et Luce les voit tous deux, et va y être confrontée indirectement. C'est une histoire simple, comme il s'en passe tous les jours, avec ses joies, ses peines. L'histoire d'une petite fille de 5 ou 6 ans et qui découvre ce que mourir veut dire. Le dessin en noir et blanc paraît brouillon au feuilletage, mais se révèle particulièrement maîtrisé, et au final très beau. L'expressivité des protagonistes est de plus, exemplaire. Un ouvrage de 80 pages absolument magnifique, comme il en sort très très peu chaque année. Un album que j'aimerais voir couvert d'une foultitude de récompenses. Note : 4,5/5 + coup de coeur.
Carême
Superbe !!!! Trois tomes dévorés pour ne pas dire savourés. Difficile de définir cette série qui mélange les styles, mais qui met en avant deux personnages atypiques et si humains. Cette amitié nous entraîne dans des périples hauts en couleurs : l'ensemble du scénario peut paraître brouillon, pourtant tout se tient et nous fournit un concentré de plaisir. Le dessin est impressionnant, un vrai régal pour les yeux. Petit spoiler : Etonnant parallèle entre le nom du dessinateur de "Carême" et celui du livre Leviathan dans la BD ;-) Il y a tant de choses à voir et à interpréter dans cette série, que je me délecte déjà à l'idée des prochaines lectures. J'hésitais entre 4 et 5 pour la note et je me suis décidé à donner un petit coup de main à cette série méconnue en lui mettant le 5, qui lui permettra une entrée dans les immanquables. Je me posais une question quant au nom de la capitale : "Lanmeurbourg" : ça ne s'invente pas, et près de chez moi il y a une commune qui s'appelle Lanmeur. Je me dis qu'il doit y avoir un lien.... D'ailleurs, il semble y avoir un peu d'autobiographie de la part de Bec, il est difficile de faire la part des choses entre la fiction et le reste. Rq : cette série sortira certainement de l'anonymat avec la sortie du futur projet de ce binôme d'auteurs : "Deus" programmé cette année chez Soleil.