On touche là ce qui est très certainement , de l'avis de nombreux fans, la meilleure période de Batman : 1967-1969, un peu plus de 2 ans où Neal Adams a hissé le Caped Crusader à des sommets graphiques, faisant de lui un héros emblématique de la culture U.S.
Adams lui donne une nouvelle dimension, accentuant sa dureté, son besoin de vengeance, et introduisant un fantastique macabre basé sur la peur, la nuit et l'aspect urbain du mal. Visant plus le contenu de la bande que l'apparence du héros, Adams rendit Batman au domaine de la nuit, la cape gonflée par le vent, les oreilles longues et pointues de sa cagoule accentuant la longueur et la sévérité du visage, reprenant ainsi les aspects de la chauve-souris qui doit inspirer la crainte à ses ennemis. Pour Adams, Batman ne pouvait pas marcher simplement dans la rue, il devait voler dans le ciel de Gotham grâce aux ailes de sa cape, retrouvant sa violence et ses angoisses.
Pour arriver à ce résultat, Adams refusa le découpage et la structure traditionnelle des planches, introduisant dans ses dessins un dynamisme et un esthétisme qui conjuguait à la fois le style fulgurant d'un Kirby et la beauté formelle d'un Infantino. La seule contrainte était d'associer Batman avec d'autres héros. Son association la plus intéressante sera celle qu'il formera avec Green Arrow.
Il n'est pas étonnant que Tim Burton se soit un peu inspiré de l'univers tourmenté insufflé par Neal Adams pour son film en 1989. Et c'est peut-être à cause d'Adams que Batman, second grand super-héros de la BD américaine, est devenu sans doute plus que Superman, le véritable symbole de la comic book culture, par son côté justicier désabusé et complexe donnant vie à toute une mythologie fascinante.
Comme je l'ai dit dans mon avis sur Les Chroniques de Conan, c'est Buscema qui en 1973, a redonné à Conan une étonnante vigueur au personnage en forçant sur l'aspect plus musculeux, sur une imagerie plus maléfique, et en dessinant des femmes troublantes à la beauté ensorcelante. Tout ce qu'a touché Buscema, il l'a transformé en pépite, il n'y a qu'à voir ce qu'il a fait sur le Surfer d'Argent.
Son style nerveux et policé a fait merveille sur Conan, excellant à faire évoluer le héros dans son monde chaotique rempli de rois cupides, de sorcières, de peuples farouches, de cités étranges et de pierres mystiques, et quand en plus il est encré par Alcala, c'est à se mettre à genoux. En même temps, Buscema introduit un érotisme latent dans ses planches, on est dans les années 70, les moeurs se relachent.
De tous les dessinateurs de Conan, Buscema a toujours été mon préféré (comme je le crois de nombreux fans), bien plus que Barry Smith, ou même Gil Kane ; je lisais ses épisodes dans les albums brochés grand format édités par Lug, entre 1975 et 1983, et c'est ceux-là qui ont inspiré John Milius pour son adaptation ciné avec Schwarzy. Ce sont ceux que l'on retrouve dans cette Anthologie, un véritable must. Si vous devez lire du Conan, il faut d'abord lire cette Anthologie avant les Chroniques, qui elles reprennent les épisodes surtout de Barry Smith diffusés dans les pockets Arédit.
Encore une série culte des années 80 qui m'a profondément marqué (je possédais d'ailleurs le magnifique poster où les rats se gondolaient en lisant "la Peste" de Camus, couverture de Faces de rat).
La série commence vraiment au tome 3 en quittant définitivement la bichromie sépia des 2 premiers albums qui faisaient en quelque sorte office d'introduction et mettaient en place cet univers glauque et désespéré. Une décharge quelconque, à perte de vue (en bord de mer) où errent ces rats plus ou moins anonymes. La vie ne tient qu'à un fil dans cet univers de désolation et le plus souvent ces pauvres créatures meurent écrasées, intoxiquées, dévorées, charcutées, ébouillantées et je ne sais quoi d'autre. Ptiluc s'en donne à coeur joie. C'est vraiment mais alors vraiment sans pitié. Mais derrière ces histoires archi-cyniques voir trash il y a toujours un fond philosophique, les rats étant des espèces de cobayes de l'espèce humaine, comparables à une fin de civilisation, avec ses psychopathes, ses crédules, ses idéalistes, ses meneurs...
Souvent c'est un objet trouvé (vis, dé à coudre, Rubik's Cube...) utilisé au-delà de sa fonction initiale, de manière pratiquement religieuse parfois, qui est la source de l'histoire et le prétexte d'une parabole sur le pouvoir (comme ce distributeur de bonbons dans les albums 4 et 5). Ou alors cette espèce d'usine mystérieuse où il se passe des choses fascinantes et terrifiantes à la fois (album 7, variation, un chef d'oeuvre absolu, comparable au film Soleil Vert). On est pratiquement dans de la science-fiction apocalyptique, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Ces rats sont presque tous sans exceptions complètement drogués, se vautrant avec une satisfaction désespérée dans tout ce qu'ils peuvent trouver ou même fabriquer, préférant toujours ces multiples intoxications à l'absence totale de futur dans cette décharge post-apocalyptique où la mort risque de les attraper à chaque seconde (mouches ultra-agressives, nuages toxiques, mouettes, crabes monstrueux ...). Et puis ce sont surtout eux qui sont dangereux les uns envers les autres, se massacrant pour un oui ou pour un non. Car ces rats sont dans l’ensemble complètement tarés, égoïstes, cruels, terrifiés... Ils me font penser à des clochards, capables de se saigner pour un reste de vin ou 3 clopes. Une vraie fin de civilisation. C'est profondément triste.
Donc c'est une BD ouvertement punk, extrêmement noire et nihiliste, mais également très drôle (ah oui, j'ai oublié de le préciser) et très intelligente. Après réflexion non ce n'est pas spécialement drôle. En fait non pas du tout.
Nette préférence pour les 7 premiers albums, de véritables chefs d’œuvre (albums 2,3,4,5,6 et 7). Après c'est pas mal (albums 9 et 10) mais quelque chose a changé. Il n'y a plus la "magie". Cette subtile harmonie entre le trash, la noirceur, l'humour, l'aventure et la philosophie. C'est toujours aussi philosophique mais moins trash et un peu plus long et ennuyeux. Encore que ces 2 albums (9 et 10) soient tout de même très bons comparés à la suite indirecte (Rat's) qui elle est plutôt mauvaise, carrément moins noire voire plus du tout.
Un jour, je suis tombé par hasard sur les histoires du galopin Calvin, vivant moult aventures avec son tigre en peluche Hobbes. J'ai immédiatement craqué. Je n'apprécie d'habitude pas ces bandes dessinées avec un gag par page, voire pire, un gag par ligne. Calvin & Hobbes est clairement l'exception qui confirme la règle.
De mauvaises idées en têtes ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour se requinquer.
Une journée pluvieuse ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour voir le soleil.
Une humeur maussade ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour avoir le sourire.
Calvin & Hobbes, le remède à de nombreux maux !
Une très bonne série qui s'encrée parfaitement dans son époque et c’est bien ça le plus important. C’est une série qui par son humour et les thèmes qu’elle aborde, parle aux plus jeunes. Mon truc plus jeune c’était Akira Toriyama, Franquin, Peyo… Et maintenant il y a Zep qui a lui aussi un style propre et reconnaissable. Je pense qu’avec le temps cette série va se hisser, peut être y est-elle déjà, au même rang que les Lucky Luke, Les Schtroumpfs et toute la clique. Il y a un vrai phénomène "Titeuf" qu’on ne peut pas ignorer.
Je ne trouve pas les blagues répétitives, il y a un renouvellement constant dans l’humour et ça c’est suffisamment rare pour être appréciable.
L'achat se fera si vous avez grandis, ou pas à l'époque de l'âge d'or de la série. Né fin des années 80 j'entre pleinement dans la catégorie même si j'ai découvert un peu la série sur le tard, fin de l'enfance début adolescence.
Ah Gaston… Une des rares séries de mon enfance que je peux encore lire aujourd’hui en me fendant la poire. Moi c’est mon héros ce mec, il en rame pas une au boulot sans qu’il ne se fasse jamais virer. Il doit avoir un statut particulier ou il doit posséder dans ses tiroirs un dossier massif sur Dupuis sinon ce n’est pas possible.
Mais attention ce n’est pas un fainéant pour autant, c’est un inventeur de génie, même si ses inventions sont plus destructrices qu’utilitaires. Il est plus un bon gros paresseux. Avec sa nonchalance habituelle on a souvent envie de le baffer et pour ça on peut compter sur Prunelle pour se défouler. D’ailleurs je trouve que Franquin a eu la meilleure des idées en remplaçant Fantasio par Prunelle que je trouve plus disposé et sensible au pétage de plomb.
Et en vrac tout ce qui fait de Gaston Lagaffe une série culte : les « m’enfin », « m’oiselle Jeanne », les contrats manqués de Demesmaeker, les coups de tatanes de Prunelle, les tatanes à lui Lagaffe, Lontarin le flic, l’absurdité de certains aspects de la vie au bureau, la harpe géante qui provoque des dégâts tectoniques, et la plume de Franquin, superbe et inimitable.
Et puis aussi le fait que gamin, j’ai remporté un concours de dessin en dessinant la couverture du tome 9 « Gaffes, Bévues et Boulettes » (oui mÔÔsieur), en 1997, la même année que le décès de monsieur Franquin.
Encore un avis sur Tintin, hein. « Hauts les mains coquins ! » Et ben ouais j’aime bien Tintin. Hergé était-il raciste ? Ouais sans doute un petit peu et je m'en fout, je n'arrive pas à lui en vouloir et de toute façon c'est un débat moisi.
A propos de Tintin au Congo soyons honnêtes, la série en elle-même fait partie des lectures de notre enfance, en tout cas en ce qui me concerne. Demandez à un enfant d’expliquer ce que c’est que le racisme, il ne saura pas vous répondre, c’est une idée qui lui est étrangère, et pour lire Tintin au Congo et comprendre que c’est une BD raciste et pro colonialiste il faut avoir un certain niveau de maturité et d’intelligence que n’a pas un enfant. Bon forcément maintenant je trouve cet album assez puant mais gamin ce que je constatais surtout c’est qu’il s’agit sans aucun doute de l’album le plus chiant de la série. Rien de plus.
Bon pour les autres albums, Hergé a changé et ça se voit. Le Lotus Bleu est une merveille du 9ème art, ça balance pas mal sur la Chine communiste et les totalitarismes. De même sur Tintin chez les Picaros où il dénonce plus sur le ton de l’ironie cette fois (au bout du compte Tintin et ses potes remplace un dictateur par un autre, c’est très très con de sa part mais ce n’est pas un personnage très finaud non plus). C’est sûr, si Tintin sortait de nos jours, je trouverai ce héros bien ringard et j'aurai envie de lui jeter de la caillasse mais bon, il faut le replacer dans le contexte et son époque. Ceci n’excusant pas tout bien sûr mais ça permet de mieux comprendre.
Ce que j’aimais surtout c’était les dessins animés qui passaient sur France 3 dans les années 90. Des épisodes bien chiadés, une musique entrainante et des voix originales qui sonnent juste.
J’ai eu beaucoup plus de mal avec le film de Spielberg et Jackson, trop éloigné de l’esprit de la série par son côté abracadabrantesque et mélange des albums en un seul film.
Enfin, qu’on aime ou pas, culte !
Je ne pas trop quoi dire alors je vais faire simple. "Lucky Luke" est une de mes premières lectures, quand les enfants apprennent à lire ils s’exercent souvent avec la bande dessinée, ce fut mon cas et j’ai donc une sympathie toute particulière pour cette série.
A la différence d’un "Tintin" ou d’un Astérix j’ai un peu plus de mal à relire cette série. Le personnage peut être, est trop parfait, trop chevaleresque : il ne boit pas, il ne baise pas, il ne fume pas… Ah si tiens il fume. Du moins dans les albums de Morris (les seuls que j’ai lu).
L’achat reste indispensable. Une bibliothèque sans albums de Lucky Luke c'est un peu la honte quand même.
Une BD culte, c'est par exemple une série pour laquelle, avant de te plonger dans chaque tome, tu te demandes "est-ce que ça restera aussi bien qu'avant ?", et, rapidement, tu t'aperçois que le réponse est oui.
C'est aussi ces fameuses oeuvres, dans lesquelles on se plonge, tard le soir, alors que le lendemain, y a boulot...et on se dit, "aller, juste un quart d'heure, et j'éteins la lumière.", et en fait, on se fait deux tomes d'affilé.
Murena fait indiscutablement partie de cette catégorie.
J'ai commencé par acheter les trois premiers tomes, que j'ai dévoré très rapidement, il y a quelques mois. J'ai récemment acheté les tomes 4 et 5, et lors de la relecture du premier trio, le plaisir fut toujours entier.
J'ai trouvé le deuxième cycle un peu moins bon que le deuxième, les évènements étant plus linéaires, et les relations entre les personnages moins compliquées, moins recherchées, mais, globalement, ça reste du très très haut niveau.
J'ai rarement vu des dessins et des couleurs aussi beaux, même si, concernant ce dernier paramètre, je préfère aussi le premier cycle au deuxième.
En fait, je pense même que c'est la plus "belle" BD que j'ai lue, au sens graphique du terme.
Les couvertures, le petit portrait en première page, Dufaux et Delaby nous en mettent plein la vue dès le départ, et nos globes oculaires trépignent d'impatience !
On appréciera aussi l'enseignement que l'on tire de cette BD, sur l'histoire en général, les moeurs, les personnages, et les bâtiments de l'époque (liste non exhaustive !), grâce au glossaire en fin d'ouvrage.
Je n'aurai donc qu'un mot pour ma conclusion: bravo !
(256)
Cette BD est tout simplement culte,
Dans une atmosphère ghetto, le récit servi par un dessin pastel déjanté dépeint avec justesse la rudesse de la réalité américaine.
Les clins d’œil à la série TV the Wire sont nombreux et subtils.
Énergique, drôle et réalistic.
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Batman - Anthologie Neal Adams
On touche là ce qui est très certainement , de l'avis de nombreux fans, la meilleure période de Batman : 1967-1969, un peu plus de 2 ans où Neal Adams a hissé le Caped Crusader à des sommets graphiques, faisant de lui un héros emblématique de la culture U.S. Adams lui donne une nouvelle dimension, accentuant sa dureté, son besoin de vengeance, et introduisant un fantastique macabre basé sur la peur, la nuit et l'aspect urbain du mal. Visant plus le contenu de la bande que l'apparence du héros, Adams rendit Batman au domaine de la nuit, la cape gonflée par le vent, les oreilles longues et pointues de sa cagoule accentuant la longueur et la sévérité du visage, reprenant ainsi les aspects de la chauve-souris qui doit inspirer la crainte à ses ennemis. Pour Adams, Batman ne pouvait pas marcher simplement dans la rue, il devait voler dans le ciel de Gotham grâce aux ailes de sa cape, retrouvant sa violence et ses angoisses. Pour arriver à ce résultat, Adams refusa le découpage et la structure traditionnelle des planches, introduisant dans ses dessins un dynamisme et un esthétisme qui conjuguait à la fois le style fulgurant d'un Kirby et la beauté formelle d'un Infantino. La seule contrainte était d'associer Batman avec d'autres héros. Son association la plus intéressante sera celle qu'il formera avec Green Arrow. Il n'est pas étonnant que Tim Burton se soit un peu inspiré de l'univers tourmenté insufflé par Neal Adams pour son film en 1989. Et c'est peut-être à cause d'Adams que Batman, second grand super-héros de la BD américaine, est devenu sans doute plus que Superman, le véritable symbole de la comic book culture, par son côté justicier désabusé et complexe donnant vie à toute une mythologie fascinante.
Anthologie de Conan le barbare
Comme je l'ai dit dans mon avis sur Les Chroniques de Conan, c'est Buscema qui en 1973, a redonné à Conan une étonnante vigueur au personnage en forçant sur l'aspect plus musculeux, sur une imagerie plus maléfique, et en dessinant des femmes troublantes à la beauté ensorcelante. Tout ce qu'a touché Buscema, il l'a transformé en pépite, il n'y a qu'à voir ce qu'il a fait sur le Surfer d'Argent. Son style nerveux et policé a fait merveille sur Conan, excellant à faire évoluer le héros dans son monde chaotique rempli de rois cupides, de sorcières, de peuples farouches, de cités étranges et de pierres mystiques, et quand en plus il est encré par Alcala, c'est à se mettre à genoux. En même temps, Buscema introduit un érotisme latent dans ses planches, on est dans les années 70, les moeurs se relachent. De tous les dessinateurs de Conan, Buscema a toujours été mon préféré (comme je le crois de nombreux fans), bien plus que Barry Smith, ou même Gil Kane ; je lisais ses épisodes dans les albums brochés grand format édités par Lug, entre 1975 et 1983, et c'est ceux-là qui ont inspiré John Milius pour son adaptation ciné avec Schwarzy. Ce sont ceux que l'on retrouve dans cette Anthologie, un véritable must. Si vous devez lire du Conan, il faut d'abord lire cette Anthologie avant les Chroniques, qui elles reprennent les épisodes surtout de Barry Smith diffusés dans les pockets Arédit.
Pacush Blues
Encore une série culte des années 80 qui m'a profondément marqué (je possédais d'ailleurs le magnifique poster où les rats se gondolaient en lisant "la Peste" de Camus, couverture de Faces de rat). La série commence vraiment au tome 3 en quittant définitivement la bichromie sépia des 2 premiers albums qui faisaient en quelque sorte office d'introduction et mettaient en place cet univers glauque et désespéré. Une décharge quelconque, à perte de vue (en bord de mer) où errent ces rats plus ou moins anonymes. La vie ne tient qu'à un fil dans cet univers de désolation et le plus souvent ces pauvres créatures meurent écrasées, intoxiquées, dévorées, charcutées, ébouillantées et je ne sais quoi d'autre. Ptiluc s'en donne à coeur joie. C'est vraiment mais alors vraiment sans pitié. Mais derrière ces histoires archi-cyniques voir trash il y a toujours un fond philosophique, les rats étant des espèces de cobayes de l'espèce humaine, comparables à une fin de civilisation, avec ses psychopathes, ses crédules, ses idéalistes, ses meneurs... Souvent c'est un objet trouvé (vis, dé à coudre, Rubik's Cube...) utilisé au-delà de sa fonction initiale, de manière pratiquement religieuse parfois, qui est la source de l'histoire et le prétexte d'une parabole sur le pouvoir (comme ce distributeur de bonbons dans les albums 4 et 5). Ou alors cette espèce d'usine mystérieuse où il se passe des choses fascinantes et terrifiantes à la fois (album 7, variation, un chef d'oeuvre absolu, comparable au film Soleil Vert). On est pratiquement dans de la science-fiction apocalyptique, ce qui n'est pas pour me déplaire. Ces rats sont presque tous sans exceptions complètement drogués, se vautrant avec une satisfaction désespérée dans tout ce qu'ils peuvent trouver ou même fabriquer, préférant toujours ces multiples intoxications à l'absence totale de futur dans cette décharge post-apocalyptique où la mort risque de les attraper à chaque seconde (mouches ultra-agressives, nuages toxiques, mouettes, crabes monstrueux ...). Et puis ce sont surtout eux qui sont dangereux les uns envers les autres, se massacrant pour un oui ou pour un non. Car ces rats sont dans l’ensemble complètement tarés, égoïstes, cruels, terrifiés... Ils me font penser à des clochards, capables de se saigner pour un reste de vin ou 3 clopes. Une vraie fin de civilisation. C'est profondément triste. Donc c'est une BD ouvertement punk, extrêmement noire et nihiliste, mais également très drôle (ah oui, j'ai oublié de le préciser) et très intelligente. Après réflexion non ce n'est pas spécialement drôle. En fait non pas du tout. Nette préférence pour les 7 premiers albums, de véritables chefs d’œuvre (albums 2,3,4,5,6 et 7). Après c'est pas mal (albums 9 et 10) mais quelque chose a changé. Il n'y a plus la "magie". Cette subtile harmonie entre le trash, la noirceur, l'humour, l'aventure et la philosophie. C'est toujours aussi philosophique mais moins trash et un peu plus long et ennuyeux. Encore que ces 2 albums (9 et 10) soient tout de même très bons comparés à la suite indirecte (Rat's) qui elle est plutôt mauvaise, carrément moins noire voire plus du tout.
Calvin et Hobbes
Un jour, je suis tombé par hasard sur les histoires du galopin Calvin, vivant moult aventures avec son tigre en peluche Hobbes. J'ai immédiatement craqué. Je n'apprécie d'habitude pas ces bandes dessinées avec un gag par page, voire pire, un gag par ligne. Calvin & Hobbes est clairement l'exception qui confirme la règle. De mauvaises idées en têtes ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour se requinquer. Une journée pluvieuse ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour voir le soleil. Une humeur maussade ? Hop, une petite page de Calvin & Hobbes pour avoir le sourire. Calvin & Hobbes, le remède à de nombreux maux !
Titeuf
Une très bonne série qui s'encrée parfaitement dans son époque et c’est bien ça le plus important. C’est une série qui par son humour et les thèmes qu’elle aborde, parle aux plus jeunes. Mon truc plus jeune c’était Akira Toriyama, Franquin, Peyo… Et maintenant il y a Zep qui a lui aussi un style propre et reconnaissable. Je pense qu’avec le temps cette série va se hisser, peut être y est-elle déjà, au même rang que les Lucky Luke, Les Schtroumpfs et toute la clique. Il y a un vrai phénomène "Titeuf" qu’on ne peut pas ignorer. Je ne trouve pas les blagues répétitives, il y a un renouvellement constant dans l’humour et ça c’est suffisamment rare pour être appréciable. L'achat se fera si vous avez grandis, ou pas à l'époque de l'âge d'or de la série. Né fin des années 80 j'entre pleinement dans la catégorie même si j'ai découvert un peu la série sur le tard, fin de l'enfance début adolescence.
Gaston Lagaffe
Ah Gaston… Une des rares séries de mon enfance que je peux encore lire aujourd’hui en me fendant la poire. Moi c’est mon héros ce mec, il en rame pas une au boulot sans qu’il ne se fasse jamais virer. Il doit avoir un statut particulier ou il doit posséder dans ses tiroirs un dossier massif sur Dupuis sinon ce n’est pas possible. Mais attention ce n’est pas un fainéant pour autant, c’est un inventeur de génie, même si ses inventions sont plus destructrices qu’utilitaires. Il est plus un bon gros paresseux. Avec sa nonchalance habituelle on a souvent envie de le baffer et pour ça on peut compter sur Prunelle pour se défouler. D’ailleurs je trouve que Franquin a eu la meilleure des idées en remplaçant Fantasio par Prunelle que je trouve plus disposé et sensible au pétage de plomb. Et en vrac tout ce qui fait de Gaston Lagaffe une série culte : les « m’enfin », « m’oiselle Jeanne », les contrats manqués de Demesmaeker, les coups de tatanes de Prunelle, les tatanes à lui Lagaffe, Lontarin le flic, l’absurdité de certains aspects de la vie au bureau, la harpe géante qui provoque des dégâts tectoniques, et la plume de Franquin, superbe et inimitable. Et puis aussi le fait que gamin, j’ai remporté un concours de dessin en dessinant la couverture du tome 9 « Gaffes, Bévues et Boulettes » (oui mÔÔsieur), en 1997, la même année que le décès de monsieur Franquin.
Les Aventures de Tintin
Encore un avis sur Tintin, hein. « Hauts les mains coquins ! » Et ben ouais j’aime bien Tintin. Hergé était-il raciste ? Ouais sans doute un petit peu et je m'en fout, je n'arrive pas à lui en vouloir et de toute façon c'est un débat moisi. A propos de Tintin au Congo soyons honnêtes, la série en elle-même fait partie des lectures de notre enfance, en tout cas en ce qui me concerne. Demandez à un enfant d’expliquer ce que c’est que le racisme, il ne saura pas vous répondre, c’est une idée qui lui est étrangère, et pour lire Tintin au Congo et comprendre que c’est une BD raciste et pro colonialiste il faut avoir un certain niveau de maturité et d’intelligence que n’a pas un enfant. Bon forcément maintenant je trouve cet album assez puant mais gamin ce que je constatais surtout c’est qu’il s’agit sans aucun doute de l’album le plus chiant de la série. Rien de plus. Bon pour les autres albums, Hergé a changé et ça se voit. Le Lotus Bleu est une merveille du 9ème art, ça balance pas mal sur la Chine communiste et les totalitarismes. De même sur Tintin chez les Picaros où il dénonce plus sur le ton de l’ironie cette fois (au bout du compte Tintin et ses potes remplace un dictateur par un autre, c’est très très con de sa part mais ce n’est pas un personnage très finaud non plus). C’est sûr, si Tintin sortait de nos jours, je trouverai ce héros bien ringard et j'aurai envie de lui jeter de la caillasse mais bon, il faut le replacer dans le contexte et son époque. Ceci n’excusant pas tout bien sûr mais ça permet de mieux comprendre. Ce que j’aimais surtout c’était les dessins animés qui passaient sur France 3 dans les années 90. Des épisodes bien chiadés, une musique entrainante et des voix originales qui sonnent juste. J’ai eu beaucoup plus de mal avec le film de Spielberg et Jackson, trop éloigné de l’esprit de la série par son côté abracadabrantesque et mélange des albums en un seul film. Enfin, qu’on aime ou pas, culte !
Lucky Luke
Je ne pas trop quoi dire alors je vais faire simple. "Lucky Luke" est une de mes premières lectures, quand les enfants apprennent à lire ils s’exercent souvent avec la bande dessinée, ce fut mon cas et j’ai donc une sympathie toute particulière pour cette série. A la différence d’un "Tintin" ou d’un Astérix j’ai un peu plus de mal à relire cette série. Le personnage peut être, est trop parfait, trop chevaleresque : il ne boit pas, il ne baise pas, il ne fume pas… Ah si tiens il fume. Du moins dans les albums de Morris (les seuls que j’ai lu). L’achat reste indispensable. Une bibliothèque sans albums de Lucky Luke c'est un peu la honte quand même.
Murena
Une BD culte, c'est par exemple une série pour laquelle, avant de te plonger dans chaque tome, tu te demandes "est-ce que ça restera aussi bien qu'avant ?", et, rapidement, tu t'aperçois que le réponse est oui. C'est aussi ces fameuses oeuvres, dans lesquelles on se plonge, tard le soir, alors que le lendemain, y a boulot...et on se dit, "aller, juste un quart d'heure, et j'éteins la lumière.", et en fait, on se fait deux tomes d'affilé. Murena fait indiscutablement partie de cette catégorie. J'ai commencé par acheter les trois premiers tomes, que j'ai dévoré très rapidement, il y a quelques mois. J'ai récemment acheté les tomes 4 et 5, et lors de la relecture du premier trio, le plaisir fut toujours entier. J'ai trouvé le deuxième cycle un peu moins bon que le deuxième, les évènements étant plus linéaires, et les relations entre les personnages moins compliquées, moins recherchées, mais, globalement, ça reste du très très haut niveau. J'ai rarement vu des dessins et des couleurs aussi beaux, même si, concernant ce dernier paramètre, je préfère aussi le premier cycle au deuxième. En fait, je pense même que c'est la plus "belle" BD que j'ai lue, au sens graphique du terme. Les couvertures, le petit portrait en première page, Dufaux et Delaby nous en mettent plein la vue dès le départ, et nos globes oculaires trépignent d'impatience ! On appréciera aussi l'enseignement que l'on tire de cette BD, sur l'histoire en général, les moeurs, les personnages, et les bâtiments de l'époque (liste non exhaustive !), grâce au glossaire en fin d'ouvrage. Je n'aurai donc qu'un mot pour ma conclusion: bravo ! (256)
The Grocery
Cette BD est tout simplement culte, Dans une atmosphère ghetto, le récit servi par un dessin pastel déjanté dépeint avec justesse la rudesse de la réalité américaine. Les clins d’œil à la série TV the Wire sont nombreux et subtils. Énergique, drôle et réalistic. à quand le T3?